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«les questions d’enseignement connaissent les services
éminents rendus par la revue de Toekomst, que de
< tort a dirigée pendant de longues années.
Mais c’est surtout sur le terrain de la littérature que
Frans de Cort s’est acquis une renommée impérissa-
ble ; il n’a que peu écrit; ses œuvres ne se composent
que de petites pièces détachées ; il n’en est pas moins
le premier chansonnier du pays néerlandais ; un grand
nombre de ses morceaux passeront à la postérité et
.seront cités comme des modèles, à cause de leur verve
et de leur esprit, de la profondeur du sentiment, de
la pureté et la perfection de la forme.
Frans de Cort était un Anversois de la vieille roche
et a toujours professé un véritable culte pour sa ville
natale ; à chaque page de ses écrits on trouve des
traces de ce sentiment et récemment encore, à l’occa-
sion des fêtes de Rubens, il dédiait à notre cité la poésie
que Benoit a mise en musique :
*• Antwerpen, schoone stede,
- Die u daar spiegelt in den blonden Scheldevloed. »
Peut-être la dernière production de sa plume :
M. Van Beers propose que le Collége soit chargé
d'écrire une lettre de condoléance à la veuve et que le
< onseil veuille bien donner le nom de de Cort à l’une
des nouvelles rues.
m. LK bourgmestre s’empresse, au nom du Collége,
d'acquiescer à la proposition de M. van Beers.
Accostage des steamers
m. \ acts demande à présenter quelques observations
d'intérêt général pour notre port ; ne voulant s'oc-
cuper que de l’intérêt général, mais devant toucher à
des intérêts privés, il a couche ses paroles par écrit.
Depuis quelques années la navigation à vapeur tend
a remplacer dans notre port la navigation à voiles.
Pour les échanges avec certains pays lointains nos
négociants et nos industriels semblent mettre en pra-
tique le Time is money des Anglais, et trouvent une
ample compensation par la rapidité des transactions,
a cequ ils perdent en augmentation des prix des trans-
ports. C est fort bien, mais il faut qu arrivés à leur
port de chargement et de déchargement, ces vapeurs
ne soient pas contrariés dans leurs opérations.
Cola n’est malheureusement pas le cas chez nous.
Que voyons-nous aujourd’hui ? Prenons comme exem-
ple les grandes lignes du Brésil, do la Plata, du Chili
et celles de l’Amérique du Nord.
C’est le quai du Rhin qui sert de lieu d’accostage à
ces steamers. C’est l'Etat qui a construit ce quai du
Rhin, et fort de cette circonstance, c’est l’Etat qui im-
pose ses volontés pour le placement des bateaux,
or ^ ce sont ces lignes subsidiées , qui jouissent
déjà d’assez de faveurs, qui obtiennent les 'places, et
les réclament par droit de conquête. C’est la une in-
justice, et je m’expliqüe. Le quai du Rhin a trois em-
barcadères convenables, et qui pourraient, si les
autorités supérieures voulaient y mettre de la bonne
' olonté, donner satisfaction aux cinq grandes lignes
transatlantiques qui s’y disputent des places. Les arri-
vées et les départs de cesbatèaiix étant réglées à des
dates différentes, rien ne serait plus facile, jé le
répété, que de satisfaire tont ie ménde.
Mais il n’en est pas ainsi, la ligne Lamport et Holt
notamment, la grande protégée du gouvernement,
tient le haut du pavé, et toutes les autres lignes doi-
vent baisser pavillon devant elle.
Il se fait qu un vapeur de cette ligne, signalé à Fles-
singue, alors même qu’un bateau de la même ligne
serait déjà à quai, les outres doivent déguerpir au
plus vite, et laisser là leur chargement ou décharge-
ment au grand dommage des intéressés. 11 v a plus, des
grands steamers de la Royal Mail Steam Racket C* et
du Norddeutscher Lloyd, qui sont des lignes aussi
régulières que les steamersde Lamport et Holt, et qui
donnent un aliment considérable à la navigation sur
notre port, ont été obligés, par des ordres supérieurs,
d'entrer dans les Bassins,alors que la quai du Rhin est
resté vide jusqu’au départ de ces transatlantiques
des bassins.
Quelles sont les conséquences de cet état de choses.
11 s’est fait que des steamers d’une ligne régulière,
citons par exemple la grande ligne du Royal Mail, ont
manqué leur départ et par conséquent leur transbor-
dement à Southampton.
Ces steamers chargeurs et dèchargeurs arrivent ici
les 3 et doivent partir les 7 de chaque mois pour trans-
border partie de leur chargement à Southampton le 9,
tour du départ pour le Brésil. Ils n’ont donc pas de
temps à perdre. Ces considérations devraient décider
les autorités supérieures, si elles tiennent autant que
nous à la prospérité de notre port. Il n’en est pas ainsi.
U est arrivé que malgré la place restée vide au quai du
Rhin, des grands transatlantiques de 8800 tonneaifx
ont dû entrer aux bassins et en sortir au risque d’oc-
casionner des accidents, etde là perte de temps, frais
et qui plus est, manqué le départ à Southamphton, et
les marchandises qui devaient être transbordées le 9
a Southampton, ont dû y attendre jusqu’au départ sui-
vant qui est le 2.4. Pendant ce temps, un embarcadère du
quai du Rhin restait vide, sous prétexte qu’un steamer
de Lamport et Holt était attendu. Et il est bon de no-
ter ici que les bateanx de cette ligné se bornent à dé-
barquer leurs cargaisons tandis que les autres lignes
non subsidiées chargent après leur débarquement.
La conséquence directe de tout ceei, est que les
grandes lignes étrangères vont cesser de diriger leurs
vapeurs sur Anvers, et que la concurrence, indispen-
■jiable au commerce en général viendra à disparaître,
les frets hausseront, et Te commerce de transit, source
de travail pour tant de maisons, prendra une autre
direction.
On arrivera à chasser d’Anvers, toutes les lignes
concurrentes non subsidiées, cela fera peut-être Taf-
taire de la ligne Lamport et Holt, mais assurément
cela ne sera pas agréable à la généralité.
Cela est tellement vrai, que de grand1'
sur le Brésil qui devaient t.rmeher ,**•. vau steamers
eb<"*.<» „njEF.ft .wKisin-* Anvers pour y
...,.«er, ont été dirigés sur le Havre, et d’autres pour
les Antilles sur.Brême.
Les chargeurs réunis qui venaient à Anvers restent
aujourd’hui au Havre.
On m’objectera peut-être que la ligne Lamport et
Holt par exemple, est une ligne postale, subsidiée-par
le gouvernement, et que celui-ci s’est engagé à donner
le quai du Rhin à l’exclusion de toute autre ligne ré-
gulière. 11 n’en est rien. Le gouvernement n’est lié en
rien de ce chef avec cette compagnie, et ce n’est que
le bon plaisir et le caprice qui décident la chose.
Mais si l’Etat n’est pas lié à ia ligne Lamport & Holt,
il l’est par contre par le traité de commerce et de na-
vigation ontre la Belgique et l’Angleterre du 23 juillet
1862, qui dit dans son article 6 :
« En tout ce qui concerne le placement des navires,
” leur chargement et leur déchargement dans les
•’ports, bassins, docks, rades, havres ou rivières des
-lueux Etats, il ne sera accordé aucun privilège aux
■- navires nationaux,qui ne le soient également a ceux
■> de l’autre Etat, la volonté des hautes parties con-
» traetànteâ étant, que sous ce rapport aussi, les
v bâtiments respectifs soient traités sur le piéil d’une
” parfaite égalité! »
Ces faveurs accordées aux ligues officielles au détri-
ment dés lignes régulières non subventionnées, et cela
sous prétexte que l'Etat a construit le quai du Rhin,
m’effrayent — l’Etat devant rectifier toute Détendue
de nos quais ; avec le système actuel,-nous en arrive-
rons à ne plus avoir rien à dire chez nous, et nos négo-
ciants, expéditeurs, agents maritimes doivent courir
à Bruxelles pourôbtemr justice.
•l ai signale le mal, et je demande que l’on fasse le
nécessaire pour y remédier. A cet effet, je prie le col-
lège de se mettre en rapport avec le gouvernement
pour lui montrer à quelles tristes conséquences le
système actuel peut entraîner, je demande aussi que
la commission du commerce s’en occupe à bref délai,
et examine s’il n'y a pas lien de demander au gouver-
nement la nomination d’une commission composée
d’éléments anversois, afin qu’elle s’entende avec l’in-
specteur du Pilotage qui agit en sous ordres. Il v au-
rait moyen de donner satisfaction à tous les intérêts.
En agissant ainsi, nous ne ferons du reste que confirmer
le vœu exprimé par un grand nombre de négociants
qui ont pétitionné dans ce sens et ont adressé leur
requête au ministre, dés travaux publics.
m. a av der taéuén. La situation signalée par M.
N'auts ne date pas d’aujourd’hui ; à lasuite de pétitions
«t do réclamations qui nous sont parvenues, nous
avons écrit au ministre, qui nous a laissé sans réponse,
pour autant que j.e sache.
m. le bourgmestre. Complètement sans réponse:
c'est du roste un système.
m. vav der t.veuev. Nous réclamerons de nouveau;
nous ne voulons pas faire supprimer les prérogatives
inhérentes à un système postal, mais nous essayerons
défaire cesser 1 abus actuel ; le movun le plus prati-
qué serait de prier le-ministre de nolnmer deux délé-
gués prit# s’entendre avec nous. Du reste, Si le gouver-
nement exécutait sa promesse d’il v a deux ans de
rendre aceostable 1 extrémité nord (lu Quai du Rhin,
celà remédierait déjà en partie à la situation.
AllllESSE VU ROI if ITALIE
m. i.'euhev b vleeu \tin lit le texte suivant :
- A Sa Majesté Humbert ll roi cVMalie.
- Sire,
* La rnort du roi Victor-Emmanuel, votre
père de glorieuse mémoire, ri’ést pas seule-
ment un deuil pour l’Italie et pour Votre
Majesté.
s Le fondateur de l’unité italienne a mérité
la reconnaissance et les regrets de tous les
peuples libres qui saluent dans l’Italie régé-
néréo une des plus puissantes garanties de la
paix et du progrès, eu Europe.
- Profondément attachés aux libres institue
.tiens auxquelles notre pays doit près de cin-
quante années de prospérité, nous croyons
remplir un devoir en déposant le respectueux
'hommage de notre sympathie et de nos Regrets
sur la tombe d’un prince qui a si bien mérité
de la liberté.
- Qu’il nous soit permis, Sire,d'yjoindrenos
■Viveux pour le bonheur dé voire règne. glo-
rieux êdfflcé, élevé par Victor-Emmanuel et
confié aux mains d’un fils digne de lui, repose
sur des bases inébranlables. Puisse l’Halie,
me.
sous l’égide de ses institutions nationales,
poursuivre sans obstacle ses hautes cl paci-
fiques destinées.
« Au nom du Conseil communal d’Anvers.
- Par ordonnance,
» L$ Secrétaire, * Le bourgmestre,
(S) J. De Craen. b (S) Léop. De Wael. *
L'adressa est adoptée à l’unanimité.
Le Conseil aborde son ordre du jour ; les diverses
questions d’affaires et d’administration sont approu-
vées ; au 6°.
Vacature du Théâtre Royal.
M.ALLEWAERT annonce que M. Jahn,vient de résilier
son bail pour les deux années qu’il a encore à fair
La vacature est déclarée.
La séance publique est levée à 9 heures.
Huis-clos.
1° Le Conseil décide l’achat pour le Musée moderne,
d'un tableau de M. Verlat, représentant un lion ter-
rassant un buffle.
line proposition d’achat d’un autre tableau d’un autre
maître anversois est renvoyée à la prochaine séance.
2° Le Conseil approuve diverses demandes de l’ad-
ministration des Hospices. .
3“ La commission chargée d'examiner la proposition
de M. van Beers concernant uii coiicoiirs pour la litté-
rature historique est composée de MM. van Boers,
Allewaert, Marckelbach, Dewinter et Cupérus.
4* Le Conseil renouvelle le mandat des membres du
conseil de recensement de la garde-civique.
5° Les pensions de MM, Maillard, commissaire de
police et Van den Branden, adjoint, sont approuvées.
0“ Les membres sortants du bureau administratif de
l'Athénée sont maintenus daus leurs fonctions, sauf
approbation royale.
7° Le sieur Wolles est nommé concierge à l’Abattoir.
8° Instruction publique, nominations : institutrice en
chef: MlleCh. Toen. instituteur: M. Van denBriel.
Travail Manuel : Mlla Tummers.
Actes officiels,
CONVOCATION DU COLLEGE ÉLECTORAL DE L'ARRON-
DISSEMENT DE LIÈGE, TOUR L’ÉLECTION DÏ X SÉ.V ATEI R
ET d’un représentant. — Le Moniteur publie l'arrêté
royal suivant .-
Art. 1er. Par modification de Notre arrêté précité, le
collége de l'arrondissement de Liège est convoqué
pour le lundi 4 février prochain, à neuf heures du
matin, à l’effet d'élire un sénateur en remplacement
de M. Grandgagnage, décédé, et un représentant, en
remplacement de M. d’Andrimont, démissionnaire.
Les candidats devront être proposés avant le mer-
credi 30 janvier courant ; chaque proposition devra
être signée au moins par cinquante électeurs.
Art. 2. En cas de ballottage, le scrutin aura lieu,
sans convocation nouvelle des électeurs, le lundi 11
février prochain, à neuf heures du matin.
ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. — ACCEPTATION DE
donation. — Un arrêté royal du 22 janvier 1878 auto-
rise le ministre de l’intérieur à accepter, au nom de
l'Etat, la donation faite à l’Académie royale de Bel-
gique par M. Ch. Potvin, membre correspondant de la
classe des lettres.
AC ADÉMIE ROT ALE de BELGIQUE. — NOMIN ATION DE
deux membres titulaires. — Par arrêté royal du 22
janvier 1878, est approuvée l’élection, faite par la
classe des beaux-arts de l’Académie rovale de Bel-
gique, dans sa séance du 10 janvier 1878. "de MM. Fl.
Willems et Scliadde, en qualité de membres titulaires
de ladite classe, le premier dans lasectionde peinture
et le second dans la. section d’architecture.
armée. — Par arrêté royal, en date du ll janvier
1878, passent dans la cavalerie en leur rang et an-
cienneté. les sous-lieutenants d'infanterie détachés à
1 école d’équitation :
A. Dutillœul, du 5* régiment de ligne, à la suite du
1“' guides ;
■ Ç. De Meuter, du 4* régiment de ligne, à la suite du
2» lanciers, et
Z. De Monge, du 9* régiment de ligne, à la suite du
3e lanciers.
j -Par arrêté royal, en date du 14 janvier 1878, la
démission du grade et de l’emploi qu'il occupe dans
I armée, offerte par le lieutenant A. Langlois du i«
régiment de ligne, répétiteur à l’école militaire, est
acceptée.
— Par arrêté royal, en date du 15 janvier 1878, la
démission du grade qu'il occupe dans l’armée, offerte
par le lieutenant d’infanterie P. François, en non-acti-
vité par mesure d’ordre, est acceptée.
NOÜVELLESJTRANGÊRES.
FRANCE.
Lincident au théâtre de Nantes. - Le
Phare de la Loire avait publié il y a quelques
jours deux documents militaires, l’un émanant du
commandant de la division militaire de Vendée
dans lequel la population nantaise était in8"1i; x
de la manière la plus indigne ; on traits*^”
tateurs qui avaient applaudi -éy les sPec-
-lie de la papulation..*.Marceau de
« une agitation déee : 1 ovation était devenue
L’autre nié- --‘agogique de la pire espece. «
le roi . «ce était un ordre de la place signe par
en-commandant de la garnison ; les incroyables
considérants du premier ne s’y trouvent plus.il est
vrai, reproduits, mais ils y sont encoreà l’état con-
cret dans la qualification de manifestation déma-
; gogique, donnée à la première représentation de
Marceau, alors que les témoignages des assistants
et un rapport de police sont unanimes pour consta-
ter l’ordre parlait qui n’a cessé d'y régner.
Dans son numéro d’hier, le Phare de la Loire
publie une lettre de M. le commandant Hervé au
maire de Nantes. M. le commandant se conteute
d’ergoter sur le titre des deux documents ; la
deuxième pièce, cellè qu’il a signée et qui est la
moins o/fensante pour la population nantaise, était
seule destinée aux troupes ; la pi’emière était une
lettre au commandant de place.
M. Lecliat, le maire, a répondu comme suit :
MAIRIE DE NANTES
“ Nantes, le 21 janvier 1878.
- M. te lieutenant-colonel, major de la garnison,
•• Monsieur le colonel,
J’ai trouvé hier soir, en rentrant chez moi, la lettre
que vous m’avez fait l konneur de m’écrire à la date
dudit jour.
- Vous m’y expliquez que M. le directeur du journal
le Phare de la Loire a été induit en erreur en publiant
deux ordres de la place, tous deux datés du 17 janvier
courant, et relatifs à l’incident Marceau ; qu’un seul
ordre existe, celui qui émane du commandant de la
place.
- Vous ajoutez que ne pouvant correspondre avec
un journal, vous me priez de faire connaître à M. le
directeur du Phare, I inexactitude des renseignements
qui lui ont été fournis.
» Je m’empresse, M. le colonel, de déférer à votre
désir; cé matin, avant dix heures, le Phare aura eu
communication de votre lettre.
» Permet,tez-moi d’ajouter, à l’égard de celui des
deux ordres du jour, qu’il faut considérer comme apo-
cryphe, qu’il m’eût été pénible d’avoir à admettre
l’authenticité d’nn document où la langue française et
où la population de la ville, que j’ai l’honneur d’admi-
nistrer, étaient également et si violemment outragées.
» Veuillez agréer, Monsieur le colonel, l’assurance
de ma considération distinguée.
» Le maire,
•> Signé : CH. LECHAT ».
Le Phare de la Loire ajoute : “M. le lieutenant
colonel Hervé n'assistait pas, que nous sachions, à
cette représentation. L’appréciation contenue dans
son ordre de place ne lui est donc pas personnelle;
elle n’est, nous le répétons, que le reflet ou l’éma-
nation d’un ordre de la division, dont nous main-
tenons formellement l’existence. Quant aux termes
dans lesquels il est cpnçu, nous n’avons plus à les
apprécier. L’honorable M. Léchât s’en est chargé,
de main de maître, au nom de la langue française
et de la calme et digne population de Nantes.
•> Nous croyons savoir, de source certaine, que
M. le colonel Hubert-Castex est parti lundi matin
.pour Paris. »
La question sera portée à la tribune de l’Assem-
blée nationale ; on disait hier à Versailles que M.
Laisant avait eu une entrevue avec M. le ministre
de la guerre au sujet de l'affaire de Nantes.
•• Nous croyons savoir, dit le Temps, que cette
affaire va recevoir une solution satisfaisante. M.
Laisant doit adresser au général Borel, dans la
séance de jeudi, une question qui permettra au mi-
nistre de faire connaître la décision qu’il a prise. •>
Tout est bien qui finit bien ; il faut espérer que
bonne et prompte justice sera faite et que les chefs
militaires apprendront à montrer plus de savoir-
vivre et plus de déférence pour la nation.
BELGIQUE.
Chambre des Représentants.
Séance du 22 janvier.
l'RÉSIDENCE DE M. THIBAIT.
La séance est ouverte à 2 heures.
m. le (-RESIDENT. M. le ministre de l’intérieur trans-
met uneUfltre par laquelle M. d’Andrimont donne sa
démission de, membre de la Chambfe des représen-
tants. — Pris póur information.
m. matou, ministre des finances, au nom de son col-
lègue de la guerre, dépose un projet de loi tendant
à approuver une convention laite entre le départe-
ment de la guerre et la Compagnie des lits militaires,
pour la fourniture de 5,000 lits supplémentaires. —
Renvoi à la commission du budget de la guerre.
M. le ministre dépose un projet de loi ouvrant un
rédit spécial de 1.289,090 francs au fonds spécial pour
la vente des terrains militaires. — Renvoi aux sec-
tions.
m. delcour. ministre de l’intérieur, dépose un pro-
jet de loi sur la police sanitaire des animaux domes-
tiques.
m. de LANT9HEERE,|ministre de la justice, dépose un
projet de loi ayant pour objet la division en sections
de trois conseillers des diverses chambres des cours
d’appel pour le jugement des causes électorales. —
Renvoi à une commission spéciale.
M. le ministre dépose également le rapport annuel
sur l’exécution de la loi sur les étrangers.
m. declercq, demande la publication du rapport de
la commission chargée de l’inspection de nos côtes
maritimes.
m. beernaert, ministre des travaux publics. Je n’ai
pas encore ce document ; je le ferai imprimer dés que
je l’aurai.
Il est procédé au tirage des sections de janvier
m. le président demande si la commission chargée
d’examiner le projet de loi déposé par M. le ministre
sera de cinq ou de sept membres.
des membres. Cinq membres suffisent.
m. le président. Il en sera ainsi.
La Chambre reprend la discussion des articles du
chapitre XV du budget de l’intérieur (enseignement
moyen).
Art. 14. Dépenses du conseil de perfectionnement,
5,000 fr.
M. sainctelette. Le discours du Trône et l’Adresse
en réponse parlent de la sollicitude du gouvernement
pour l’enseignement public.Comme gage de cette solli-
citude, mou honorable ami, M. Pirmez, a demandé
d’augmenter le nombre des écoles moyennes et de
créer des écoles moyennes de filles. On sait la réponse
qu’a faite M. le ministre do l’intérieur felle a été néga-
tive sur les deux points. M. Woeste, trouvant que M.
le ministre n’allait pas assez loin, a déclaré qu’il n’y
avaitnullepart des réclamations qui s’étaient produites.
La question du nombre des écoles moyennes revient
périodiquement ici depuis huit ans. Dans la séance du
6 février 1877 M. le ministre de l’intérieur disait que la
question était à l’étude, mais il se retranchait et invo-
quait la question d’argent.
En demandant une ecole moyenne par commune de
5,000 âmes, nous étions très modérés ; il y a dans le
pays 128 communes de plus de5,000Ames; or, dan* ces
communes il y a 23 écoles moyennes de l’Etat, 15écoles
moyennes communales et 17 écoles libres. Il y a donc
eh Belgique 74 communes de 5,000 âmes où il n’y a
aucun etablissement d’instruction moyenne, soit public*
soit privé. Et c’est dans des conditions pareilles qu’on
parle de la vive impulsion du gouvernement pour l’en-
seignement moyen! Nous ne demandons pas que toutes
les communes de 5,000 âmes soient pourvues immé-
diatement d’une école moyenne. Consentez seulement
à augmenter les écoles moyennes de 10 chaque année.
Je voudrais bien qu’on me dise ce que le gouverne-
ment a fait pour améliorer la qualité de renseigne-
ment. Il n’a rien fait. A diverses reprises nous avons
signalé la nécessité de diviser entre plusieurs pro-
fesseurs l’enseignement de l’histoire dansles athénées.
Ce n’est que dans deux ou trois athénées qu’il y a deux
professeurs d’histoire; dans les autres il n’y en a
qu’un seul, et il est chargé d’enseigner l’histoire an-
cienne et 'l’histoire moderne.
On ne fait rien non plus pour former des profes-
seurs d’histqire. A l’école normale des humanités on
encourage. plus Ja versification latine que l’étude de
l'histoire.
Le parti catholique est au pouvoir depuis huit ans;
il n’a rien trouvé à reprendre à l’enseignement public
au point de vue de la morale et de la religion. Nous
devons remercier le gouvernement et la majorité
d’avoir proclamé l’excellence de l’enseignement pu-
blic; mais ils devront travailler à dissiper les erreurs
qui existent à ce sujet en dehors de la Chambre. J’ai
appris arec plaisir par le Journal de Bruxelles que
M. le ministre de l’intérieur ne laissera pas passer les
paroles de M. Houba contre l’école moyenne de Bi-
nant; il a demandé un second rapport. Je ne cherche
pas si M. le ministre n’aurait pas mieux fait des’adres-
ser pour avoir des renseignements au commissaire,
d’arrondissement ; je ne veux pas le critiquer à cet
égard; je demande seulement que le dossier de M.
Houba nous soit soumis quand l’instruction sera com-
plète,
A Louvain on taxe l'enseignement public d’enseigne-
ment anti-religieux, et le gouvernement encourage cet
enseignement anti-religieux ! Il se doit à lui-méme de
ne pas laisser passer cette accusation sans protesta-
tion. M. le doyen de Louvain, membre du conseil ad-
ministratif de l’école moyenne et du collége communal,
est parmi les signataires du pamphlet dirigé contre
ces établissements ; il faut que M. le ministre de l’in-
térieur le mette en demeure de formuler ses griefs. Si
l’on ne fait rien, ce sera la preuve qu’au fond on n’a pas
de sympathies pour l’enseignement public.
m. delcour, ministre de l’intérieur. Aux yeux de
honorable membre, l'enseignement normal du pays
laisse à désirer. Presque rien n’est bon. Ce n’est pas
nous qui avons organisé l’école normale de Liège; a**;
avons cherché à développer ce qui existât U’n“T
rài jamais rien pour afraiblir l’étude d .T1’
ssxïsz s efeisaft î<»sf|as«ï»
Nous avons v* ' h Unifies du présent.
• toÿm Belgique une bonne situation ; nous
- ‘liS’rien à envier aux étrangers.
'*/J’ai dit que ie ne consentirais pas à la création de
nouvelles ecoles moyennes d’abord parce que les com-
munes peuvent créer dos écoles avec le concours du
gouvernement et parce que je trouve dans cette orga-
nisation de renseignement de quoi satisfaire à tous
les besoins.
Je ferai tout ce que je pourrai pour développer et
améliorer la loi de 1850.
a gauche. Non ! non !
m. pirmez. Nous vous donnons l’occasion de dévelop-
per la loi de 1850.
m. delcoer, ministre de l’intérieur. Dans certains
établissements nous avons dédoublé les cours de fla-
mand et de mathématiques.Qu’on nous cite un seul cas
où nous aurions refusé ce qu’une commune nous a dé-
mandé.
Mon intention n’est pas d’entretenir la Chambre du
petit incident de Dinant ; il n’a pas l’importance que
certaine presse lui a donnée. Dans un sermon prononcé
en avril dernier, le doyen a prononcé des paroles con-
sidérées comme une atteinte à la dignité du corps
profeisoral. Le directeur de l’école et du collége m’a
indiqué la lignedeconduitequ’il comptait Suivre ; je lui
ai dit de faire son devoir. Le directeur a transmis au
bureau administratif le rapport qu’il m’avait commu-
niqué. Ne voulant pas ébruiter l’affaire, j’ai demandé
au chef de M. Houba s’il y avait eu quelque chose de
personnel dans les paroles de M. Houba.
Il m’a été répondu qn’il n’v avait rien eu de person-
nel. Je considérais l’auaire comme terminée lorsque je
reçus du bureau administratif Une lettre de rappel ;
je lis venir le directeur, puis je lui demandai de me
faire un nouveau rapport. J’attends ce nouveau rap-
port.
S’il y a une école moyenne et un collége pour les-
quels le gouvernements montré de la sympathie ce
sont ceux de Dinant; le gouvernement leur accorde de
larges subsides; nous avons fait des avances pour
payer le déficit qui existait il y a quelques années.
M. Sainctelette voudrait que le ministre de l'inté-
rieur fût à la recherche de tout ce qui se dit contre
l’enseignement public; M. Sainctelette parle de ce qui
s’est passé à Louvain et demande une enquête : je ne
puis entrer dans cette voie; mais quand il y aura des
faits sérieux je ferai mon devoir.
m. sainctelette. .Je ne suis pas hostile à l'étude des
langues anciennes ; je critique la place que l’on donne
dans l’enseignement normal à la versification latine.
Il n’est pas nécessaire d’être un artiste pour distinguer
un bon tableau d’un mauvais, ni être un naturaliste
pour donner les indications sur les phénomènes de la
nature ; mais je voudrais que le professeur fût à même
de donner ces notions à ses élèves. Je voudrais aussi
que le professeur d’histoire fût en état de lire les ou-
vrages anglais et allemands ; or, on ne lui apprend ni
l’anglais ni l’allemand.
Ce qui pouvait suffire en 1850 aux besoins du pays ne
suffit plus. Qu’y a-t-il d’étonnant qu’il faille aujourd’hui
plus de cinquante écoles moyennes. Depuis huit ans
nous vous prions d'accorder un subside pour augmen-
ter le nombre des écoles moyennes, et depuis huit ans
vous répondez : La loi de 1850 s’y oppose.
Je crois que ce n’est pas la loi de 1850 qui s’y oppose,
c'est quelqu'un de plus puissant que la loi de 1850, cé
quelqu’un qui ne veut pas non plus des écoles moyennes
communales.
Quand on demande de dédoubler les cours le gou-
vernement exige que la commune paie les deux tiers
de la dépense.
En tous cas s’engage-t-on à créer des écoles moyennes
si les communes pétitionnent. Il y a dans mon arron-
dissement plus de vingt communes qui en ont besoin.
En auront-elles ? Nommerez-vous des professeurs
dédoublant d’histoire et de langues ?
Je ne demande pas que M. le ministre intervienne
chaque fois qu’on calomnie l’enseignement public ; je
ne veux pas le tuer; mais je lui demande de déclarer
une fois pour toutes qu’il ne faut faire aucun cas de ces
attaques dirigées au nom (le la religion contre l'en-
seignement public; qu’il dise de ivattaclier aucune
importance à ces propos, à tous ces propos de concur-
rents qui n'ont pas plus de valeur que ceux de l’épicier
du coin. Faites cela et alors vous pourrez dédaigner
les accusations individuelles.
Mais comment admettre qu'un prêtre faisantpartie
du bureau administratif du collége et del’école moyenne
de Louvain puisse dénoncer renseignement de ces
établissements comme antireligieux et immoral ? Souf-
fririez-vous qu’un préfet des études dénonçât l’en-
seignement de son athénée 'I
A Mons un capucin a dit en chaire qu’il suffisait de
voir la démarche d’un professeur laïc pour ap-
précier l’immoralité de l’enseignement public. Ce sont
des attaques qu’on peut mépriser, mais il est impos-
sible que le gouvernement ne proteste pas contre les
attaques dirigées contre l’enseignement public par des
membres des bureaux administratifs.
La discussion est close. — L’article est adopté.
Art. 59. Crédit ordinaire des athénées royaux,687,07
francs.
m. wAïusAvr. Onademandé «M. le ministre de l'in
térieur de protester contre le langage mauvais, mé
chant que certaines personnes autorisées ont tenu
contre renseignement de l’Etat, M. le ministre a gardé
le silence. M. le ministre a parlé de ses grandes sym-
pathies pour l’enseignement public ; à l’en croire, il a
réorganisé l’enseignement moyen. 11 a augmenté le
traitement du personnel, et son arrêté a obtenu
l'approbation de tout le monde ! Pourtant une catégo-
rie de professeurs, ceux qui ont rendu des services
dans les colléges communaux, a été entièrement
oubliés. Aucun professeur n’a joui du bénéfice de l'ar-
ticle 5 de l’arrêté royal. Avant la publication de cet
arrêté, M. le.ministrè a, lé 6 juillet 1875, fait paraître
une circulaire adressée aux préfets dans le but d’em-
pêcher les plaintes de se produire.
Cette circulaire n’était motivée par aucun fait sé-
rieux; malgré la pression exercée sur le corps profes-
soral, des plaintes se sont élevées, parce que des inté-
rêts légitimes avaiënt été froissés.
Les mesures prises parM. le ministre de l’intérieur
nuiront à renseignement public : le recrutement du
personnel des collèges communaux ne se fera plus si
on s’ôbstine à ne pas tenir compte aux professeurs des
services rendus à l’enseignement communal.
Les amis de M. le ministre ne lui permettent pas de
créer des écoles moyennes, et quand on demande à M.
le ministre de protester contre les calomnies dirigées
contre l’enseignement public, il se tait. Les amis de
M. le ministre suppriment les colléges communaux ;
on l’a vu à Malines, où on a trafiqué des votes et des
consciences et où le collége a été supprimé à une voix
de majorité. M. le ministre ne pouvait empêcher l’exé-
cution du vote du Conseil communal, mais il aurait pu
rappeler le Conseil communal à l’exécution de ses
devoirs.
Au Congrès de Malines on a décidé en principe la
suppression de l’enseignement de l’Etat. Je ne doute
pas que le jour où la majorité sera suffisamment forte
pour oser jeter le masque, elle exécutera le programme
du Congrès de Malines.
Les professeurs doivent souffrir et ne rien dire.Dans
cette Chambre même, M. le ministre de l’intérieur a
pris corps à corps un honorable professeur, que tout le
monde a reconnu, qui a été très clairement désigné.
m. rara. Vous n’àvez rien à dire sur son compte.
m. warnant. Vous lui avez infligé un blâme que je
considère comme immérité. Vous l’avez indiqué comme
la cheville ouvrière du mouvementqui s’est fait contre
votre arrêté. Je désirerais savoir si M. le ministre n’a
pas reçu de réponse de ce professeur, et si cette ré-
ponse n’est pas de nature à le faire revenir sur ses ap-
préciations.
m. delcour, ministre de l’intérieur. L’honorable
membre me reproche les paroles que j’ai prononcées
à propos d’un professeur. J’ai reçu une lettre de ce
professeur ; je l’ai soumise à l'inspecteur général de
l'enseignement moyen ; dans sa réponse, 1 inspecteur
dit que les débuts de ce professeur a Liège, n’avaient
pas été heureux.
J’ai apporté dans toute cette affaire la plus grande
condescendance.
C’est à la demande du conseil de perfectionnement
que la demande de cet » individu » et des » gens » qui
se trouvent dans la même situation que lui a été écar-
tée.
Je demande si, dans les conditions où elle a lieu, la
discussion est encore loyale.
Je ne reviens pas sur ce prétendu grief que nous no
sommes pas partisans de l’Etat et de l’enseignement
public. Je me bornerai à vous rappeler que nous ve-
nons de proposer aux Chambres ae rétablir Déméritât
en faveur des professeurs de l’enseignement supérieur,
tandis que nos adversaires avaient supprimèrent émé-
ritat.
m. dupont. Sans revenir sur les observations si fon-
dées do mon honorable collègue M, Warnant,je tiens à
insister sur les difficultés qu’il y a là recruter le per-
sonnel des établissements de l’Etat, il ne s’agit en réa-
lité que d’une dépense de 9,000 à 10,000 fr. et la faveur
sollicitée pour les anciens professeurs communaux se
justifie surabondamment.
En ce qui concerne l'incident personnel dont il vient
d’être parlé, je ne crois pas que le professeur dont il
s’agit soit sorti des bornes de ce qui est permis. Au lieu
de déclarer que ce membre du corps professoral était
l'un de ceux qui sont le moins dignes de bienveillance,
l’honorable ministre de l’intérieur aurait dû autoriser
ce fonctionnaire à publier laréponse qU’illuiaadressée.
m. eug. de kemihove. L'honorable M. Warnant
reproche au ministre de l’intérieur de n’avoir pas rap-
pelé au conseil communal de Malines quels étaient ses
devoirs et ses obligations. L’honorable membre a sans
doute perdu de vue qu’il s’agissait là d’une question
purement communale, ne concernant nullement le
ministre auquel nous l’aurions dit avec la franchise la
plus respectueuse.
Quant aux voix achetées et au marché conclu dont
certaine presse a parlé pendant quelques mois, j’af-
firme sur l’honneur qu’il n’y a rien de fondé dans l’ac-
cusation. Tout ce qui s’est passé à Malines est arrivé
par la faute des libéraux. Nous nous sommes bornés à
imiter en 1877 ce que les libéraux avaient fait en 1863.
Ils avaient alors supprimé le collége patronné à la
majorité d’une seule voix. Nous étions disposés à nous
abstenir sur le budget en 1877 comme nous l’avions fait
en 1876. Nous n'avons pu le faire en présence des in-
sultes de vos amis.
L’honorable membre du conseil auquel on reproche
son vote est un membre mécontent q” Viarti libéral et
c’est pourquoi je me résij-Q yn cbnkatant que tout ce
qui est survenu à ’ÎMaliaos est dû à la maladresse du
lÆèraîr
w. bergé. L’honorable ministre n’a pas expliqué jus-
qu’ici pourquoi les professeurs des colléges commu-
naux ne peuvent jouir des mêmes droits que leurs au-
tres collègues de renseignement moyen.
Le système actuel a pour conséquence de voir des
professeurs du plus grand mérite, pourvus des meil-
leurs diplômes et qui sont moins bien traités que d’an-
ciens surveillants.
En ce qui concerne M. ITarlaux, ie ferai remarquer
qu’il est porteur des meilleurs diplômes, qu'il est doc-
teur en philosophie et lettres, que ses élèves se sont
toujours distingués dans tous les concours. Et l’on
veut cependant le faire passer pour un professeur
très médiocre. Que l'honorable ministre soit mécon-
tent de voir M. Harlaux défendre les intérêts des pro-
fesseurs d’établissements communaux, jë ne puis le
comprendre : qui s’occuperait de la question si les
homme3 compétents devaient se taire? Qu’on ne dise
pas non plus qu’il a exercé une pression dans cette
affaire, car j’estime qu’il n’est pas sorti des limites de
la convenance.
m. thontssen. Je n’entends pas me mêler au débat
personnel qui occupe la Chambre, mais je tiens à me
rallier aux observations générales formulées par les
honorables députés que nous venons d'entendre.
Comment expliquer cette anomalie que les professeurs
communaux qui enseignent le même programme que
les professeurs d’athénée ne pourront compter ces ser-
vices lors de leur entrée au service de l’Etat.
m. bara. Cela n’est pas raisonnable.
m. thontssen. Lorsque nous avons proposé l’augmen-
tation du traitement des professeurs de l’enseigne-
ment moyen nous n’avons pu songer que le gouverne-
ment créerait une distinction que je l’engage.à faire
disparaître sans retard.
m. janson. La question de la suppression du collége
communal de Malines vient d’être jetée incidemment
dans le débat. J’en profite pour constater que le gou-
vernement ne remplit pas ses obligations en matière
d’enseignement moyen.
La suppression du collége communal de Malines est
due au vote d’un membre qui, malgré ses engagements
antérieurs et le mandat qu’il tenait du parti libéral,
s’est joint à fios adversaires.
Et l’on viendra prétendre que les accusations dont
il a été l’objet sont fausses ! Il faudrait savoir seule-
ment comment cette voix a été acquise. Les catho-
liques ont accueilli un transfuge qu’ils auraient dû
répudier, et à l’aide d’une voix ainsi acquise et que
les uns disent achetée, ils ont supprimé un établisse-
ment laïc. Il est utile que le pays connaisse ces pro-
cédés.
Loin de croire avec l’honorable ministre de l’inté-
rieur que tout est pour le mieux dans l’enseignement
moyen, j’estime au contraire que tout est à refaire.
Remarquez le peu de place réservé aux sciences na-
turelles, par exemple !
Mettez un élève sorti de l’Ecole modèle de Bruxelles
en présence d’un réthoricien ; celui-ci ne saura rien
répondre aux questions élémentaires qui lui seront
posées par le plus jeune que lui.
Prenez ie programme des athénées ; vous y verrez
qu’il n’y est nullement question de chimie et quand il
entre à l’Université le domaine des sciences naturelles
lui reste complètement fermé. Il en sera de même s'il
fait ses études normales et devient professeur, il sera
l’inférieur de ces enfants formés par les procédés
nouveaux et qui s’appellent l’instruction et les leçons
de choses.
Il faut une bonne fois rompre avec les préjugés de
la routine et je recommande à ce propos a M. le mi-
nistre de l’intérieur le remarquable--rapport que M.
Sluys, professeur de l’Ecole modèle, vient d’adresser
au conseil général de la Ligue de l’Enseignement.
Laissons de côté tout le personnel officiel ; appelons
quelques-uns do ces hommes aux procédés nouveaux,
car il s’agit d’une question vitale et capitale.
Donc, la question de l’Enseignement reste ouverte ;
l’honorable M. Pirmez avait commencé quelques
timides réformes ; mais les ministres qui lui ont suc-
cédé n’ont rien fait et ne feront rien : c’est ce que je
tiens à constater en terminant.
Km. de kerkhove. Je suis grand partisan de la con-
currence en matière d’enseignement; mais je ne vois
nullement l’opportunité de payer la concurrence faite
à mes idées. Tel a été également l’avis de nos adver-
saires à Malines, quandils ont commencé la campagne
contre le collége patronné. Cette campagne était menée
par M. De Jodo, ancien élève du collége de Pitzembourg.
Lorsque le collège patronné fut supprimé en 1863, à
une seule voix de majorité, il y eut grand émoi dans
la ville ; les parents catholiques'se trouvèrent dans un
grand embarras ; ils fondèrent l’établissement de Saint-
Rombaut fréquenté par environ 400 élèves, tandis que
le collège communal n’avait que 45 à 50 élèves et con-
stituait une dépense qui s’est élevée à 300,000 fr. pour
la commune et 200,000 fr. pour l’Etat,
ss A notre arrivée au conseil communal, nous avons cru
bon d’imiter le ministère et de faire de la conciliation.
Nous maintenons les écoles de filles fondées contre
notre gré ; en 1876 nous nous abstenons au vote sur le
collége' communal. Au lieu de nous savoir gré de cetto
attitude, nos adversaires nous accusent de couardise
et nous traitent de lâches.
Puis en 1877, nos collègues libéraux du conseil, sa-
chant que notre intention est de combattre cette fois
le college, on. vient nous demander d’ajourner le débat
aux élections de 187*. Entre temps ou organise un pé-
titionnement pour demander le maintien du collège ;
ou s’adresse à tout le monde, même au clergé (rires).
Ce que voyant, les catholiques inalinois organisent un
contre pétitionnement qui détruit l'importance de la
première démarche.
Telle était la situation avant la discussion. Parlons
maintenant du « transfuge » comme l’appelle M. Jan-
son. Ce transfuge, M. Van Hoorenbeke, était traité par
ses amis politiques avec un sans façon qui l’avait
froissé. Cependant la seule demande qu’il ait faite- au-
près des membres catholiques du conseil avait pour
>ut de leur recommander son fils qui sollicitait la placé'
\ m eante de directeur de l’Abattoir. Lors de cette dé-
marche il n’a nullement été question du Collége com-
munal.
Et quand M. Van Hoorenbeke ayant promis sa voix à
une famille libérale pour la nomination d’une institu-
trice, se sépare au vote de ses amis politiques, M.Jan-
son ne peut lui reprocher son attitude et doit trouver
au contraire qu’il a agi en homme d’honneur.
m. JANso.N. Je ne défends pas ce monsieur ; je ne le
connais pas.
m. eug. de kerkhove. Ne le traitez pas alors en
transfuge. C’est à la suite de cet incident que M. Vau
Hoorenbeke envoie sadémission à l’Association libérale
qui lui répond en l’excluant.
Cette mesure exaspère celui qui en est l’objet : n’ou-
blions pas qu’il est un simple cultivateur, et vous com-
prendrez alors que sa conduite est la vengeance d'un
paysan, vengeance que je comprends du reste.
En résumé, il s'agissait d’une véritable plaisanterie
dont nos adversaires de Malines se sont emparés pour
jouer une sorte de comédie.
m. bara. Tout cela cst-il vrai î
m. eug. de kerkhove. Je vous défends de douter de
ma parole.
m. bara. Vous doutez bien do la parole de vos col-
lègues du conseil communal de Malines, auxquels
l’honorable membre fait jouer un rôle odieux.
Les débats ont été publiés, les chiffres et les asser-
tions de M. de Kerkhove ont été réfutés et les débats
ont tourné à l’entière confusion du parti catholique
malinois.
Mais, dit l'honorable membre, nous n’avons fait en
1877 qu’imiter ce que vous aviez faitenl863. Seulement
M. de Kerkhove oublie que ses amis avaient com-
mencé en supprimant le collége communal que les libé-
raux ont rétabli en 1863 (rires).
L’opinion publique ue se laissera pas prendre à de
telles allégations.
m. de kerkhove. Le collége qui avait été supprimé
par les catholiques était un malheureux établissement
qui tombait en quenouille et tout le monde était d’ac-
cord pour le supprimer.
L’article 59 est enfin voté.
MM. Thonissen, Pirmez, Drubbel, Jacobs et Guillery
sont désignés par le bureau pour former la commis-
sion spéciale chargée de l’examen du projet de loi re-
latif a la composition de Chambres spéciales pour le
jugement en appel des contestations électorales.
La séance est levée à 5 1/2 heures.
Demain, séance publique à 2 h. — Continuation de la
discussion du budget de l’intérieur.
ANVERS, «3 Janvier.
L'accident de Berchem. — Nous recevons la
lettre suivante :
Anvers, le 23 janvier 1878.
Monsieur le Rédacteur en chef du Précurseur,
Monsieur,
Je viens de lire dans une lettre que vous a adressée
un officier du génie sur l’accident do Berchem le pas-
sage suivant :
» Le département de la guerro prétend que cet acci-
dent est du au peu de soin apporté par l’entrepreneur
dans la construction et à differentes causes, qui sont le
manque de surveillance de la part de ce dernier. »
Je n’ai pas à m’occuper des causes de l’accident sur-
venu à Berchem. Je ne veux même pas donner mon
opinion sur cet accident ; mais je ne puis laisser passer
l’observation de votre correspondant, sans dire que le
tribunal correctionnel d’Anvers a décidé que 1 acci-
dent de Wommelghem était dû exclusivement aux
vices du plan fourni par le ministère de ta guerre et
que je n'ai aucun doute, que la Cour d’appel de Bru-
xelles, sur l’avis des experts qu'elle a nommés, pro-
noncera un arrêt dans le même sens.
Agréez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite consi-
dération.
Nap. Naveu, entrepreneur.
Conscription. —■ Les opérations pour le tirage
au sort des jeunes gens nés en 1858, ont commencé
ce matin. '
Ces opérations dureront quatre jours.
Nous apprenons que le numéro le plus bas est 700
et le plus haut 1835.
Il y a donc 1135 jeunes gens d’inscrits.
Les intempéries. — Depuis deux jours nous
subissons un temps affreux.
Un vent.de l'Ouest souffle avec unçvjoienceex-
cessivwti.n ville plusieurs toits ont été endomma-
gés et des tuiles eu ont été lancées sur la voie pu-
blique.
L Escaut offre le spectacle d’une mer fortement
houleuse. * .
Un steamer en partance sortant du bassin, hier
vers 6 heures soir, est venu aborder le bateau à
vapeur Vaderland,amarré au quai du Rhin,auquel
il a causé quelques avaries sans gravité, ainsi qu’à
un bateau d’intérieur qui se trouvait à proximité.
Accident. — Deux ouvriers travaillaient hier
rue Bollandus à la restauration d’une cheminée,
lorsque tout à coup, par la violence du vent, cette
cheminée s’écroula en partie. Les deux ouvriers
ont été atteints par les débris et ont été transpor-
tés à l'hôpital. L'un a la jambe fracturée et l’autre
a subi des lésions intérieures.
On nous dit que leur état ne présente heureuse-
ment aucun caractère de gravité.
La police a dressé procès-verbal à charge d’un
jeune vaurien, pris en flagrant délit de vol de verres
de cristal d’une caisse qui se trouvait déposée dans
la rue de Londi’es.
CONVOCATIONS.
Association libérale et constitutionnelle.
Sous-comité de la 3' section. — Mercredi 28 courant,
à 81/2 heures du soir, au Café St-Georges, Champ des
Flamands.
Sous-comité de la 4» section. — Vendredi 25 courant,
à 9 heures du soir, réunion générale des membres au
Lion à'Or, rue Haute.
Libéraux réunis. — Sous-Comité de LA 5« section.
— Vendredi, 25 janvier, à 9 h» du soir, réunion pour les
membres au local Maison du Commerce, 258,rue Dam-
brugge, chez le sieur Jean Dierckx.
Liberale Strijdersbondde lalre section. — Jeudi 24
courant, à 9 heures du soir, réunion hebdomadaire au
local Hat Vliegende Paard, rue du Jardin, 6.
Lundi, 28 janvier, inauguration du Bond.
MM. les membres des sociétés libérales de la ville et
des environs sont priés de se réunir à 7 heures du soir
au local susdit, pour se rendre au local Maison de
Bavièi-e, Grand’place, où aura lieu l’inauguration. Un
concert-conférence sera donné en l’honneur des mem-
bres des sociétés qui auront pris part au cortège.
Liberale Strijdersbond de la 7* section. — Les amis
3ui désireraient faire partie du Liberale Strijdersbond
e la 7* section, sont priés d’assister à la séance d'in-
stallation qui aura lieu jeudi 24 janvier, à 8 heures du
soir, au local Neptunus Wagen, rue Batavia.
Ligue des cabaretiers et débitants de liqueurs. —
Réunion de la direction, mercredi 23 courant, à 7 h'
du soir, chez le sieur Frericlis, Grand’place.
Van Maerlant’s Kring. — Jeudi 24 janvier, à 9 h’
du soir, au local ordinaire, Cercle artistique, assem-
blée générale extraordinaire.
Ordre du jour très important.
Volksbelang (sections réunies). — Mercredi 23 jan-
vier, 9 heures du soir, réunion au local De Zon, chez le
sieur Basseleir, Courte rue Ste-Anne. — Ordre dû
jour : Revue de la ville, voirie, éclairage, etc.
INFORMATIONS.
Avis. — Jeudi 24 janvier, à 8 1/2 heures du soir, M.
Edmond Frédericx, de Liège, donnera; dans la grande
salle de la Société commerciale, à la Bourse, une con-
férence publique sur les moyens de créer de nouveaux
débouchés commerciaux.
Cercle des travailleurs wallons. — Leurs Altesses
Royales le Comte et la Comtesse de Flandre viennent,
de faire parvenir au comité de la tombola des travail-
leurs wallons réunis, une splendide boîte à ouvrage en
laque du Japon.
L’ouverture de la tombola aura lieu prochainement
chez M. Badot, trésorier général, place St-Jean, 109.
FAITS DIVERS.
Le Kursaal d’Ostende. — On nous écrit d’Ostende,
22 janvier : - Le nouveau Kursaal a été affermé hier
à M. Cot, de Paris, pour la somme de 27,700 fr. par an,
pour un terme de neuf ans. Il y avait quatre soumis-
sions.
Le chemin de fer de l’Etat met en adjudication
quatre-vingt seize voitures à voyageurs, d’un nou-
veau type.
Elles seront à couloir : seulement, le couloir au lieu
(l’étré central, longera l’une des parois, formant ainsi
une sorte de corridor sur lequelles s’ouvriront les
portes vitrées des compartiments. Enfin, les chauf-
ferettes actuelles,si déplaisa ntes avec leur roulage,se-
ront remplacées par des poêles dans le corridor.
— M. Clément, commissaire de police aux déléga-
tions, vient de nouveau de venir de Paris à Bruxelles,
où il est appelé par l’affaire Dequiens-Hodister. Il a
été entendu par M. le juge d’instruction, au moment
même où les deux prévenus étaient controntés.
Jusqu’ici, le jeune Hodister persiste à nier toute
complicité dans l’assassinat de Crémieux et dans
le vol qui a suivi le crime. Il sera défendu par II*
Maurice Goddyn, du barreau de Bruxelles.
Desquiens a pour conseil, pendant que s’accomplis-
sent les formalités relatives a la demande d’extradi-
tion dont il est l’objet, .un jeune avocat du barreau
d’Anvers, M. Bàuss.
On assure que l’instruction qui se poursuit simulta-
nément à Paris, à Bruxelles et à Anvers, touche à son
terme.
— Il paraît certain, dit l'Etoile, que les deux indi-
vidus, arrêtés à Anvers pour émission de faux rouble-
papier, étaient les associés et les complices de ceux
arretés à Bruxelles. En effet, les premiers étaient des-
cendus depuis un mois environ à l’hôtel du Rhin, rue
du Progrès, où la police de la capitale a mis la main
sur le Polonais Gryscieski. Ils y étaient inscrits
sôüs les noms ffé"M7öhêIRmrff,' de Bordeaux, et de
Muller, de Biarritz, Dans l'appartement qu’ils occu-
paient on a Saisi des papiers et des revolvers chargés.
L’individu qui s’est présenté chez. MM. Philips et
Mi chez pour racheter les faux roubles n’est pas le
même que celui qui a émis les roubles. M. Philips a
cédé trois billets de 25 roubles chacun, que l'acheteur
a payés au moyen d’un billet de mille francs.
Arrestation. — La Constitution de J'ourtral an-
nonce que la justice est parvenue à arrêter' les six vo-
leurs qui se sont introduits nuitamment au presbytère
de Reckem.
Cette importante capture est due au zèle eûàl’intel-
ligente activité de M. Baeghe, commissaire de police
de Menin. Ce n’est pas la première fois que ce fonc-
tionnaire se distingue dans l’exercice de ses délicates
fonctions. .
Uhroni(|iie théâtrale.
THEATRE ROYAL D’ANVERS.
UNE CAUSE CÉLÉBRÉ, par MM. Adolphe
d'Enneryet Eugène Cormon. — Représentation
au profit de la Crèche.
Samedi prochain, 26 janviex, l'excellente troupe
des Galeries St-Hubert de Bruxelles, donnera au
Théâtre Royal de notre ville une représentation
d’une nièce qui a fait sensation tant à Paris qu'à
Bruxelles. Nous voulons parler de la Cause célèbre,
drame en six actes de MM. Cormon et d'Ennery.
La Cause célèbre fut représentée au commence-
ment de décembre dernier à Paris, Àu Théâtre de
l’Ambigu, .
Le succès fut complet, foudroyant à tel ixoint que
.plusieurs représentations ayant rapporté des re-
cettes superbes aux directeurs de l’Ambigu,la pièce
fut reprise et montée à la Torte St-Martin, où la
vogue recommença de plus belle.
Nous ne donnerons plus ici l’analyse -de cotté
œuvre, vu que dans notre numéro du 10 décembre
nous avons reproduit un long article de M. Vitu,,
du Figaro, qui parlait de la Cause célèbre avec
tous les développements nécessaires.
, Répétons seulement qu’il n'y a rien de plus mou-
vementé, de plus saisissant, de plus attendrissant
que ce drame largement taillé qui égale les ineil-
ileures et les plus célèbres productions de M. d’En-
nery. Le sujet de Ja Cause célèbre est profondé-
ment humain et les développements ingénieux que
les auteurs en ont pu tirer, prennent le cœur par
toutes les fibres.
Ajoutons que les artistes des Galeries Si,-Hubert
sont à la hauteur de leur mission d’interprêtes, à
preuve la foule qui se presse chaque soir au théâtre
de MM. Delvil et Canaeilh.
Nous pouvons donc nous attendre pour samedi à
une salle comble dont les petits enfants de la Crèche
ne se plaindront pas.
Le bureau de location sera ouvert au local de la
Société Philanthropique, Rempart Ste-Catherine,
demain, vendredi et sameai de 1 à 3 heures.
Chronique judiciaire.
Affaire de la Banque de Belgique. — L'arrêt de la
Cour d’appel de Bruxelles, chambre des mises en ac-
cusation, en cause d’Eugène T’Kint et consorts, ne sera
rendu que dans le courant du mois do février prochain.
Ainsi que nous l’avons déjà fait pressentir, il parait:
-peu . probable que l’affaire puisse venir devant le jury
avant le mois de juillet, surtout si de nouvelles me-
sures législatives.sont indispensables, et cela parait
certain du reste, pour le jugement de cettô cause;
comme de celle de Langrand-Dumonceau et consorts,,
à la cour d’assises du Brabant.
La cour de cassation est saisie dès à présent d’un
trand nombre de pourvois contre des arrêts de cours
'appel rendus en matière électorale.
Les trois accusés François Cochez, Martin-Joseph
Dubois et Emile-Prosper Lefebvre, se sont pourvus en
cassation, le premier contre l’arrêt de la cour d’assises
du Brabant rendu le 17 janvier 1878 qqi le condamne à
la peine do mort peur assassinat commis le II septem-
bre 1877, à Leerbeek, sur la personne de l'ouvrier
agricole Acolyte Verhassel ; les deux derniers contre
l'arrêt rendu par la même cour le 19 de ce mois, les
condamnant chacun à 10 années de travaux forcés, à
20 années de surveillance spéciale de la police ainsi
qu’à l’interdiction perpétuelle des droits civils, ci-
viques et de famille mentionnés ft l'art. 31 du code pé-
nal belge, du chef de vol avec violence et effraction
commis à Bruxelles, dans la soirée du T® octobre 1877,
dans la demeure étau préjudice des époùN Vanhavere,
marchands fripiers, rue des Renards, 10.
11 est à remarquer qiie dans les deux affaires le ver-
dict du jury a été rendu à l’unanimité.
Bulleiln météorologique.
OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES.
22 janvier (3 heures.) — Le vent a pérdu sa force
aux Iles Britanniques ainsi que dans la mer du Nord,
êt la dépression, le minimum barométrique dont le
centre se trouvait hier sur la côte de Norwege, a perdre
de son intensité en se transportant vers le golfe d»
Bothnie. Toutefois le vent reste, violent en Scandinavie..
Puis une dépression secondaire s’est formée sur la
plaine maritime qui s’étend du cap Gris-Nez qu’au
Golfe de Finlande, et le foyer de baisse barométrique
se trouvait ce matin à Dantzig. L’appel d’air provoqué
par la diminution de ce côté donne lieu en Danemark
eten Néerlande à des vents faibles de N.-N.-O. (au
sein d’un courant général de S.-O.) et à une tempête
de S.-O. Allemagne.
Avis télégraphique transmis aJXx ports. — Vent fai-
ble et variable aux Iles Britanniques, modéré do quart.
N.-O. sur la mer du Nord, le Danemark et la Baltique :
très-fort du quarto, en Scandinavie. Tempête de S.-O.
en Allemagne. Vent fort de S.-O. sur la Manche.
Pressions : 740rara Hernosand : 750““ Skager Rak et
Baltique ; 760mni Valencia, Shields, Helder, Leipzig :
7.750UU sur ]e midi de la France.
Force maxima du vent à Bruxelles: Hier soir à
5 3/4 h., 58 kilog. par mètre carré ; à 111/2 h., 40 kilog.
par mètre cari’é.
Depuis lors, diminution graduelle.
Vitesse moyenne du vent mesurée de quart-d'heure
en quart-d’heure, à Ostende : HieT matin, de 7 à 9 h.,
13 mètres par seconde; cette nuit, dé lA4 h., 16 mètres
par seqpnue.
Balletin télégraphique.
AGENCE-HAVAS-BULLIE R-REUTER,
St-Pétersbourg, 23 janvier.
Le Journal de St-Pétersbourg dit : Lorsque la
nouvelle que la Porte demandait des négociations
nous est arrivée,nous avons prémuni contre un op-
timisme exagéré. L’initiative de la Porte a été pro-
voquée par lord Derby non pour offrir aux
belligérants l’occasion d un rapprochement, mais
pour permettre à l’Angleterre d’intervenir dansles
négociations de paix. Un armistice est impossible
sans une entente préalable sur les préliminaires
de paix.
Seulement le cabinet de Londres déclara qu’il ne
veut admettre qu’une paix conclue avec la partici-
pation de l’Europe ; les préliminaires de paix munis
ae là signature ae la Porte sont donc sans valeur,
puisque les concessions de la Porte n’engagent à
rien, l’Europe peut les annuler. L’état des choses
est devenu encore plus critique par suite de la dé-
claration du gouvernement anglais qui veut atten-
dre les conditions de la Russie avant de demander
des crédits ; si donc les efforts faits actuellemer.t
échoueraient, l’attitude de l’Angleterre rendrait
de nouveau impossible la conclusion d’un armistice
et de la paix et rejetterait l’Orient dans un état
déplorable.
L’idée est loin de nous que le cabinet de Londrel
nourrit ces désirs, mais la logique de notre raison-
nement sautera aux yeux de toute personne im-
partiale.
Bulletin des Bourses.
i\m (M'«, VU janvier. — ! heures 1/4. — Lo
/fifirché d’aujourd’hui a été faible et peu animé.
Les Métalliques restent demandées à 52 1/8 à fin eou-
ra.nt'î au comptant, on ne s'est guère écarté du cours
dé 52; 1/4 et elles restent offertes à ce prix. Les Na-
tfonaies clôturent à 55 1/8.
Les valeurs Hongroises sont aussi plus faibles. Les
5 0/0 de 1871 et de 1873 se sont traités a 63 3/4. Les Bons
du Trésor 6 9/0 de 1873 ont. fait 95 1/8 et clôturent à ne
prix : ceux do 1874 restent demandés à 90.
Le 5 0/0 Turc se cote nominalement à 9.
Nos fonds nationaux se maintiennent toujours à
leurs prix antérieurs de 76 3'8à76 1/2 pour le 3 0,0
Belge et de 104 pour le 4 1/2 0/0.
Les Lots d’Anvers 1874, ont eu un assez bon courant
d'affaires et clôturent à 93 3/4.
Oépcchos télégraphiques.
BRUXELLES, 23 janv. — (Cour* d'ouverture).
43/16 I Piastres........I —. —
--- SGmprunt 1872.. - -
Banque belge../ — —
AIUS, 23jauv. — Cours d'ouverture.)
3 O/o Esp. intèr,
Métallique*..
Tures...........| —
Beu* liquidât... I —
Emprunt 1871..
. 1872..
Rente 3 0/p......
Crédit mob. fr.
Empr. italien...
Côn. Turcs 5 0/o
Ch. de fer Autr.
Ch. de f. Lomb.
72 85
9 22
536 -
170 -
V. de Paru,1875
Banq. fr. holl.,
Suez............
Nord Esp........
Lot* Turcs...
11 93
123 S
566 -
VIENNE, 23 janv. — (Cours d'ouverture). Ferme.
Crèd.mob. Aut.l
Lots de 1860....
» 1864.... I
INapol., d'or.... I
Aut. rénte pap.
Lombards.... I |