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IiC Précurseur
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1,205. Il y a eu baisse de 1/4 p. c. sur le 2 1/2 belge à 57 1/2 et hausse de
2 1(2 p. c. sur l’actif espagnol à 57 1/2 p. c. Dette intérieure en liquida-
tion 55.
Les autres valeurs étrangères sans cours coté.
Chambre des Uéputés.
Fin de la séance du 29.
La chambre passe à l’élection de son président.
M. Sauzet, sur 564 volants, réunit 214 voix; M. Dufaure en obtient
147. La différence en faveur de SI. Sauzet est de 66 voix.
Il est proclamé président.
L’année dernière. M. Sauzet n’avait été nommé qu’au second tour de
scrutin. Sur551 votants, il avait obtenu 177 voix: M. Dupin en avait
réuni 129, et M. Odilon Barrot, 15.
La séance est levée.
Séance du 50. — (frésidence de m. sapey, doyen-d’age.)
A une heure et demie la séance est ouverte.
Le scrutin est ouvert pour l’élection de Messieurs les vice-présidents
de la chambre. Le dépouillement donne le résultat suivant :
Ont obtenu la majorité des suffrages : MM Bignon, 210 voix; Lepel-
lelier d’Aulnay, 202; de Belleyme, 189; Duprat, 188. (Hilarité prolongée,
murmures à gauche )
Après ces honorables membres, ceux des députés qui ont btenu le
plus de voix sont : MM. Billaul 152 voix, Vivien 146, de Sade 121, de
Tracy 117.
m. le président. MM. Bignon, Le Pelletier d’Aulnay, de Belleyme et
Duprat ayant seuls réuni la majorité des suffrages, je les proclame
vice-présidents de la chambre.
Le scrutin est ouvert pour la nomination des quatre secrétaires dé-
finitifs.
La séance continue.
llffiLLAAIli:.
La Haye , U* Janvier. — Nous apprenons qu’hier , 50 de ce mois , la
chambre de conseil du tribunal d’arrondissement de La Haye s’est pro-
noncé sur le réquisitoire de l’officier de justice. par suite de l’instruc-
tion commencée depuis quelques jours sur l’affaire du malheureux
incendie qui a eu lieu à La Haye dans la nuit du 22 au 25 de ce mois.
Le tribunal doit n’avoir trouvé quant à présent, aucune preuve suffi-
sante pour prononcer la mise en accusation de W. K. Nelk, sa femme,
son fils et sa nièce, prévenus d’avoir volontairement mis le feu à une
maison, ou tout au moins, d’avoir été cause par imprudence ou négli-
gence de la mort de quelques personnes. En vertu de l'art. 86 du code
d’instruction criminelle, le tribunal aurait ordonné une enquête ulté-
rieure et prononcé la mise en liberté de W. K. Nelk, son fils et sa nièce
dont l’arrestation provisoire avait eu lien.
L’officier de justice avait seulement demandé dans son réquisitoire
l’arrestation du fils Nelk, et la citation en personne des autres prévenus.
— Le nombre des navires venant delà mer et qui sont < ntrés à Am-
sterdam pendant l’année 1845, s’élève à 2,426.
— Jtulletlu «le In bourse «l'Amsterdam , «lu ni décembre. _Les
fonds hollandais poursuivent leur mouvement ascensionnel et étaient
demandés en hausse. Pour les 4 0/o l’amélioration s’élève depuis hier à
1 1/2 p.c. Dans ces obligations et en Intégrales, les affaires ont été ani-
mées. Cette hausse doit particulièrement être attribuée à iine grande
abondance de l’argent.
Les espagnols et les portugais étaient plus recherchés, les derniers
surtout s’enlevaient à des prix améliorés.
BELGIQUE.
A\Yi:K.<4 , ® JI.WIEU.
VAssociation Commerciale cl Industrielle , dans une affiche placardée
en ville et dans les faubourgs, prévient les ouvriers qui désirent profi-
ter de la vente . aux prix de revient, de pommes de terre et de char-
bon, qu’elle effectuera prochainement, qu’ils doivent faire inscrire
leur nom au bureau des logements militaires, à l’hôtel de ville.
— La recette de la douane d’Anvers durant le mois de décembre
s’est élevée à fr. 495,060-06. — La recette totale pour l’année 1845 a été
de 6,105,557-77. Celle de 1844, avait été de fr. 6,289.507-78.
— Durant ces deux derniers jours le temps a été détestable et le vent
de l’Ouest a soufflé avec violence. Nous n’avons point de nouvelles du
bas de la riviere.
— Un individu de la 5» section était entré hier vers midi dans le
cabaret a l’enseigne du Cheval noir, rempart S'e-Cathérine Comme il
paraissait déjà passablement ivre, l’hôte refusa de lui donner à boire
Irrité de ce rerus ce forcéné s’arma d’un couteau, en porta un coup
au bras de l’iiôte et se ruant ensuite sur sa femme il lui lit deux blessu-
res assez graves, l’une qui faillit lui crever l’œil, l’autre au bras Des
personnes témoins de cet attentat intervinrent et en arrêtèrent l’au-
teur, qui a été mis a la disposition de M. le procureur du Roi
— Un militaire, pris deboisson, a blessé hier d’un coupde sabre une
femme demeurant rue des Fagots. Arrêté aussitôt, il a été mis en pri-
son. 1
— Le nommé Jean Charles Guiné. journalier à Aertselaer a été trou
vé mort sur un chemin public, sous la commune de Boom. Cette mort
est présumé être accidentelle, car aucune trace-de violence n’a été
remarqué sur le cadavre.
— Par un arrêté royal en date du 5 décembre 1845, le sieur de Boom
(Corneille) a été nommé vice Consul à Valparaiso Chili sous la dircc
tion du consul générai à la même résidence.
Par un arrêté royal en date du 16 du même mois, le sieur de Costa
Andrade (Manoël) a été nommé vice-consul à Villa Nova de Portimao
(Portugal.)
— Un arrêté royal publié dans le Moniteur d’hier, porte :
Considérant que le conseil communal de Bruxelles propose d’inlro-
duire, dans le tarif d’octroi, des modifications qui. déjà ont donné lieu
a quelques réclamations et. qui nécessitent un examen approfondi
Le tarif d’octroi en vigueur à Bruxelles, continuera d’être perçu sur
le pied actuel, pendant les trois premiers mois de l’année 1846. ’
— Par arrêté royal, la délibération du conseil communal de BaStopne
en date du 28 octobre 1845, portant révocation de l’instituteur Foulon
(Auguste), est annulée.
— Le Moniteur publie la loi qui proroge jusqu’au 51 décembre 1846
le terme de la loi du 18 juin 1842, relatif au régime d’importation en
transit direct et par entrepôt. “ eu
— On écrit d’Ostende.51 décembre :
Le 50 août 1845, est parti d’Ostende pour la pêche à la morue d’hiver
au Doggerbank, la chaloupe de pêche Neptune, patron Durand. —L’énui.
page de cette chaloupe était composé de 5 hommes dont 5 mariés et un
mousse. . L11 "
Depuis 5 mois on n’en a reçu aucune nouvelle et tout porte à donner
1 assurance qu elle a péri corps et bien, d’ailleurs elle n’avait ciue nom-
deux mois de vivres à bord. 1 1
Trois malheureuses veuves et huit enfants de I à 5 ans, se trouvent
pQi là clans la plus affreuse lûiscre et méritent toute compassion
Le capitaine Smitthelt vient de recevoir de quelques passagers uni se
trouvaient a bord de son navire Princess Alice, une lettre très flatteuse
avec une superbe tabatière en or, en reconnaissance de sa belle con-
duite, lors de 1 événement du 25 du mois passé. n
— On écrit de Liège, 51 décembre :
Depuis un an ou deux, Mme u... négociante en mercerie, demeu-
rant rue Neuvice. s’apercevait que son fonds de soie en fil, diminuait
considérablement sans que la vente en fut renseignée, et déjà pendant
cet espace de temps, cette dame avait constaté un déficit de plusieurs
milliers de francs sur le produit de sa marchandise. Ses soupçons
et ceux de sa demoiselle de magasin se portèrent à la fin sur deux fem-
mes se disant couturières et ayant, disaient-elles, un grand atelier de
couture, etc., qui se présentaient presque chaque semaine à son maga-
sm et achetaient une certaine quantité de soie, sans qu’on put jamais
s assurer du flagrant délit. — Ces soupçons prirent dans ces derniers
temps une telle certitude, qu’elle Crut devoir prévenir la police- les
jours derniers un agent de police, le sieur Dehasse. se cacha pendant
la matinée dans une piece donnant sur le magasin, d’où il pouvait voir
Hier enfin, la femme Marie-Marguerite Doyen, épouse Dupont âgée
de o0 ans, demeurant rue Jonfosse, et sa fille Elisa. âgée de 18 ans"se
présentèrent au magasin, et après avoir fait choix d’une quantité de
el!af payèrent 2i francs, elles s apprêtaient à partir, quand l’a-
gent de police qui ne les avaient pas perdu un instant de vue et qui
nit -,irtema/eU|éqUe mére’ Pendant qu’elle choisissait ses soies, en
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L’époux Dupont a disparu depuis ce moment de son domicile.
— On lit dans VEcho de la Frontière : « On a soumis, dit-on, a M. Pe-
reire, lors de son récent voyage à Valenciennes, la proposition d ex-
ploiter au printemps la ligne de Valenciennes à Douai et Lille delà
manière suivante : le matériel roulant belge, moyennant indemnité,
viendrait jusqu’à Valenciennes, irait de cette dernière ville a Douai et
même jusqu’à Arras, s’il était augmenté des premières livraisons pro-
venant des usines; le matériel belge pousserait également sur la ligne
de Lille jusqu’à Roubaix ou Tourcoing, et celui qui existe aujourd’hui
à Lille exploiterait la route jusqu’à Douai, Les choses resteraient ainsi
jusqu’à ce que le matériel roulant de la compagnie concessionnaire
soit en état de pourvoir seul aux besoins de la ligne. »
— On écrit de Nuremberg que le roi de Bavière, ayant accordé I’in-
digénatà son consul à Cologne, M. le conseiller de commerce Bartels,
celui-ci a été inscrit dans la matricule de la noblesse du royaume,
après avoir été nommé précédemment chevalier de l’ordre du Mérite
de la couronne de Bavière.
Uonseil cnimutmal.
Le Conseil Communal est convoqué pour samedi prochain, 5 janvier,
à 6 heures du soir.
ORDRE DU JOUR. — PUBLICITÉ FACULTATIVE.
1° Installation de MM. les nouveaux membres du conseil.
2° Taxe des Pompiers. — Rôle de 1846. — Approbation provisoire.
PUBLICITÉ FACULTATIVE
1° Hospices — Echange d’une partie de prairie. — Rapport.
2» Alignement de la rue au Sucre.
Inondations et désastres.
On écrit de Bruxelles :
Il ne s’en est fallu que de quelques lignes que l’inondation actuelle,
par les eaux de la Senne, ait été aussi forte qu’au commencement de
l’année 1859. à la suite d’un dégel. <
La crue s’est fort heureusement arrêtée dans I’après-diner d’hier,
mardi. A la chute du jour les eaux avaient déjà baissé d’environ 6 cen-
timètres aux échelles métriques.
Depuis ce malin,les chaussée de Laeken et deMolenbeek-St-Jean sont
libres, grâce à la continuation de la baisse des eaux. Sur la chaussée
d’Anderlecht; l’eau s’est de beaucoup retirée, cependant ce matin elle
couvrait encore.la route jusqu’à quatre cents pas de la ville et une
charrette conduisait à diverses fabriques les ouvrières venant de la ville
On se ferait à peine une idée de l’extrême violence du débordement
des eaux delà Senne, pendant presque toute la journée d’hier. Le vent,
toujours au sud-ouest, n’a presque point discontinué de souffler avec
force jusqu’au moment où l’inondation a atteint son plus haut dégré
d’élévation. On eutdes inquiétudes sérieuses pour beaucoup de con-
structions et principalement pour le pont en pierre établi sur la rivière
au faubourg de Flandre, qu’un torrent d’une eau bourbeuse menaçait
d’entraîner à chaque instant. Les autorités firent prescrire les mesu-
res de précautions de rigueur. Le stationnement était défendu sur le
pont et l’on n’y laissait passer qu’une légère voiture à la fois.
En parcourant la ligne des boulevards, depuis la porte de Hal jusqu’à
celle de Flandre, on se serait cru sur la digue de mer à Ostende au
moment où s’élève une tempête. Le bruit sourd et continuel des va-
gues, le grondement de l’ouragan, rien n’y manquait.
Au faubourg de Flandre des flots précipités d’une eau de plus en
plus bourbeuse, d’une teinte jaunâtre très foncée et presque rousse,
débouchaient de la rue de Belliard, à côté du pont en pierres, et ve-
naient couvrir la route de Gand, jusque près le carrefour des Quatre-
Yents. Des vigilantes transportaient les passugers à travers cette eau,
au moyen d’une rétribution de 6 centimes par personne; des charret-
tes et des chars-à-bancs desservaient les localités inondées comprises
entre les portes d’Anderlecht, de Ninove et de Flandre.
Des moyens de sauvetage pour les malheureux habitants de Cureg-
hem durent être improvisées parles agents dt l’autorité,aidés de quel-
ques hommes dévoués. Des agents de police de la ville de Bruxelles
trouvèrent une maison abandonnée où cinq petits enfants attendaient
le retour de leur mère qui était allée chercher des secours. Dans une
autre habitation quatre enfants demeurés seuls, en attendant du se-
cours furent également recueillis par les employées de l’administration
communale de Bruxelles.
De quelque côté que l’on tournât la vue, le plus affligeant spectacle
se présentait à chaque instant. Des femmes, des enfants, fuyaient, en
pleurant,leurs tristes demeures que les inondations envahissaient d’une
manière effrayante. La plupart de ces malheureux devaient marcher
dans l’eau à plus d’un pied de profondeur,avant de pouvoir obtenir de
secours par les moyens de sauvetage.
Aux environs des bâtiments de l’Abattoir, et au chemin de ronde de
la porte de Ninove à celle de Flandre, les eaux de la Senne se déver-
saient comme par cascades dans le canal de Charleroi, qui fort heureu-
sement, n’a pas dépassé le niveau des quais.
Plusieurs maisons riveraines construites depuis peu de temps ont
été très maltraitées par l’inondation, à tel point qu’elles menacent de
s’écouler.
Enfin les dégâts sont presqu’aussi considérables qu’en 1859.
Actes «!e liévouement.
(Support an (Soi.
Sire ,
Le 5 du mois dernier, vers six heures du matin, la goélette française
Céline, capitaine Corbel, venant de Caen et chargée de pommes de
terre, en destination de Gand, échoua sur la pointe occidentale du
banc dit ■: IFalvisch-Slaart, à l’embôuchure de l’Escaut. A 7 heures et
demie du matin, on découvrit, de Flessingue, la position des naufra-
gés. Il soufflait une tourmente du nord-ouest ; la mer, qui était très
grosse, brisait par-dessus le navire, dont on ne pouvait apercevoir
que la mâture. Dès que ce sinistre fut signalé, le sous-inspecteur du
pilotage belge donna immédiatement ordre au bateau pilote n°5 et au
grand canot du pilotage de se porter sur les lieux pour tenter de re-
cueillir l’équipage.
De son côté, l’administration néerlandaise fit aussi appareiller un
bateau pilote; le jusant étail à sa fin; le flot, la violence du vent et sur-
tout le peu de fond sur lequel la Céline était échouée, rendirent infruc-
tueuse la tentative des bateaux pilotes; le grand canot belge parvint
seul dans le voisinage du navire français. Cette embarcation, comman-
dée per le patron Oelsen [F], était montée parle pilote de mer Bly [A.],
le pilote de rivière Kirstein [P.], et les canotiers Vandelst [B], Vandelst,
[D ]. Elderweil [C.], Tanis [J.], et Picart [J.]. Les vagues couvraient la
Céline, et les brissants déferlaient sur le banc avec une violence telle
qu’il était impossible de s’approcher des naufragés. Le patron résolut
d’attendre le moment favorable d’accoster, sans s’exposer inutilement
à une perte certaine.
Alternativement à la voile et à l’ancre, couverts parla pluie et la
mer, transis de froid, pouvant à peine suffire à vider l’eau dont le ca-
not se remplissait, n’ayant avec eux aucune provision, ils demeurè-
rent dans cette position, depuis huit heures du matin jusqu’à trois
heures de l’après-midi. A cette heure, la goélette franchit le point cul-
minant du banc et parvint dans une eau plus profonde, où elle coula
immédiatement; l’équipage se réfugia dans la mâture qui s’enfoncait
à vue d’œil ; mais le canot se porta sur les naufragés à force de rames,
et parvint, malgré la violence de la mer, à recueillir les six hommes
qui formaient tout le personnel de la Céline.
Les plus grands éloges sont dûs à la constance et à l’intrépidité dont
l’équipage du canot belge a fait preuve; des circonstances, pour ainsi
dire miraculeuses, ont concouru à lui faire atteindre le but de ses efforts
et lui ont assuré un succès dont on niait encore la possibilité quand il
rentra à Flessingue.
J’ai cru,Sire, qu’il était de mon devoir de porter ces détails à la co n
naissance de Voire Majesté et de réclamer en même temps, en faveur
des agents du pilotage, la récompense qu’ils ont méritée dans des cir-
constances analogues.
Le patron Dekinderen a deux fois, au péril de ce ces jours, sauvé la
vie à des pilotes et canotiers de l’administration néerlandaise.
Le pilote Lamot (A.), de la station d’Anvers . et les canotiers Van
Hemelryk (J.) et Voermaus (P.) ont sauvé, dans une circonstance très
critique et très dangereuse , cinq ouvriers que la chute d’un échafau-
dage placé sur l’avant-cale du quai Napoléon à Anvers, avait précipité
dans le fleuve.
Le matelot Scheerlings (H ), secourant avec un dévouement et une
abnégation remarquables, une femme qui . tombée dans le canal au
Charbon à Anvers , se noyait et l’entraînait avec elle , fut aidé par le
canotier Voermans, que j’ai déjà eu occasion de citer plus haut, et tous
deux à la nage, parvinrent à la sauver.
Enfin, l’élève pilote Persoons (J ) a retiré à la nage un enfant qui
était tombé dans l’Escaut et que le courant entraînait.
D’après l’exposé qui précède, je ne doute pas que Votre Majesté
n’accueille avec empressement la proposition que j’ai l’honneur de lui
soumettre, de récompenser la conduite honorable de ces navigateurs,
par le don de médailles et d« gratifications que je prie Votre Majesté de
vouloir bien m’autoriser à leur remettre en son nom.
Je suis, Sire, etc.
A. Decii.vmps.
Bruxelles, le 15 décembre 1845.
Ce rapport est suivi d’un arrêté royal dont voici la teneur =
Article unique. Il est accordé aux agents du pilotage dont les noms
suivent, et à titre de récompense, pour actes de dévouement, les mé-
dailles et gratifications énumérées ci-après :
1° A Oelsen (Frédéric), patron canotier à la station des bouches de
l’Escaut, une médaille en or et une somme de cent francs ;
2» A Bly (A ), pilote de mer de la station des bouches de l’Escaut, et
Kirstein (P.), pilote de la station d’Anvers, une médaille en vermeil et
une somme de soixante et quinze francs ;
5» Aux canotiers de la station des bouches de l’Escaut Vandelst [B ],
Vandelst [D.], Elderwiel [C ], Tanis [J.], et Picart [J.], une médaille en
argent et une somme de cinquante francs ;
4» A. Dekinderen [J.], patron canotier à la station des bouches de
l’Escaut, une médaille en or ;
5» A Voermans [P.], canotier à la station d’Anvers, une médaille en
argent et la somme de vingt-cinq francs ;
6° Lamot [A.], pilote ; Van Hemelryk [J ], canotier, et Persoons [J.],
élève pilote à la station d’Anvers, une médaille en argent.
Perte dit linteau à vapeur le Papin.
Nous avons déjà fait connaître sommairement la perte du bateau à
vapeur de la marine royale de France le Papin. Le Messager publie à ce
sujet, les douloureux détails qu’on va lire :
« Le gouvernement a reçu aujourd’hui la pénible nouvelle de la
perte du bateau à vapeur le Papin, et de la moitié du personnel embar-
qué sur ce navire. Voici les détails parvenus sur ce douloureux évé-
nement ;
« Partie de Cadix le 5 décembre, à deux heures après-midi, la cor-
vette à vapeur le Papin, destinée pour le Sénégal, avait fait route jus-
qu’au moment de son échouage au S.-O. demi O.
« La mer avait été belle pendant les journées des 5 et 6, et ce n’est
que dans la nuit suivante que le vent, passant à l’ouest, fut d’une force
et d’une violence extrêmes. Le samedi 6, à onze heures et demie du
soir, le navire fit côte à neuf milles au nord de Mazagan, sur une côte
de sable, à deux ou trois encàblures au plus de terre.
» Le commandement de machine en arrière ne put être exécuté, les
aubes étant déjà ensablés ; cependant le navire résista pendant trois
heures aux violentes secousses que lui imprimait une mer excessive-
ment grosse.
» A quatre heures du matin, le 7, le navire était plein d’eau, son pont
balayé par la mer.
» A cinq heures, la cheminée tombait et écrasait plusieurs person-
nes dans sa chute.
» A cinq heures et demi, M. Marey-Monge,consul de France à Moga-
dor, qui se trouvait à l’extrême arrière du navire, fut lancé par une
lame dans la cale, et y périt. M. Dieul, lieutenant de vaisseau, second,
éprouvait, quelques instants après, le même sort.
« Plusieurs personnes s’élancèrent alors à la mer pour saisir les dé-
bris des embarcations dont le navire était entouré, ou tenter de se
sauver à la nage. La plupart périrent. Ce ne fut qu’après des efforts
désespérés que quelques-unes parvinrent à Azimour, village situé à 3
milles an nord du lieu où Ie Papin avait fait côte. Celles-ci trouvèrent
sur la plage, des Marocains qui vinrent avec empressement à leur aide.
L’un d’eux donna son burnous à M. du Bourdieu, commissaire ordon-
nateur à Gorée, passager sur le Papin ; et des chameaux chargés de
broussailles élantarrivés là, les Arabes allumèrent, avec des marques
de vive sympathie, un grand feu pour réchauffer les naufragés.
« A onze heures du matin, les personnes qui avaient réussi à ce sau-
ver à terre étaient au nombre de trente. Le grand-mât du navire, qui
jusque là avait résisté, bien que le Papin fût coupé en deux à l’arrière
des tambours, s’abattit en écrasant dans sa chute une trentaine de
personnes.
« Inspiré par u n généreux dévoûment, les sieurs Douesnard, second
maître canonnier; Mirabeau, second maître de manœuvre; Desforges
etNatalini, matelots, et Royol, voltigueur au 5e régiment de marine,
tous déjà parvenus à terre, armèrent, avec l’autorisation de M. de Bour-
dieu, la baleinière jetée à la cote pour tenter de sauver les personnes
encore vivantes sur le navire. Ils franchirent avec cette embarcation
les deux premiers brisants: mais, au troisième, ils furent chavirés et,
jetées à la côte, où ils revinrent heureusement.
« Cependant M Redman, agent consulaire d’Angleterre à Mazagan
et le nôtre, parti le matin même pour Rabat, avait appris qu’un navire
français s’était jeté à la côte. Il rebroussa aussitôt chemin, et arriva sur
le lieu du sinistre.
» Après avoir pourvu avec la plus active sollicitude aux premiers be-
soins des naufragés réunis à terre. M. Redman usa de son influence
pour engager les Arabes à se rendre à bord et à amener les malheu-
reux qui s’y trouvaient. Les Arabes ont montré, dans cette déplorable
circonstance, autant de courage que d’humanité. En moins de deux
heures, ils ont ramené quarante-quatre personnes à terre, les portant
sur leurs épaules, et nageant par une tempête encore affreuse.
» Après s’être assuré , par trois envoyés différents, qu’il n’y avait
plus une seule personne vivante à bord du Papin, après avoir fait don-
ner la sépulture à huit corps arrivés à terre, M. Redman conduisit tous
les naufragés à Mazagan, où les soins les plus empressés, les plus at-
tentifs leur furent prodigués, tant par lui que par ses trois frères.
» Les lettres reçues aujourd’hui de Mazagan ne tarissent pas sur les
éloges que mérite l’admirable conduite de M Redman. Quarante-quatre
personnes restées sur le navire lui doivent certainement la vie. et cel-
les même qui étaient parvenues à terre lui ont. dû également leur sa-
lut, dans l’état de souffrance et de dénûment où il les a trouvées.
» Lorsque la nouvelle de l’échouage du Papin est parvenue à Gibral-
tar, sir Frederick-Nickolson. commandant des forces navales britan-
niques, s’csl empressé d’écrire à notre consul pour lui offrir d’envoyer
sur les lieux le vapeur anglais le Flamer, porter les secours nécessaires.
Le Flamer est en effet parti aussitôt pour Maguzan. Le navire du roi
l'Espadon a dû également partir le 20 de Cadix. pour s’y rendre.
« M. Redman a établi une garde de 50 hommes pour veiller, autant
que possible, au sauvetage d’une partie du matériel
» M. Marey-Monge, consul à Mogador ; M. Fleuriot de Langle, com-
mandant du navire; tout l’état-major du bâtiment, àl’exceplion de M.
de Saint-Pierre, volontaire, ont péri avec à peu près la moitié de l’é-
quipage ; en tout 75 morts.
« 70 personnes sont sauvées.
Liste des personnes mortes. — Passagers. — MM. Albert, lieutenant
de voltigeurs; Dubus, garde du génie; Tisserant, prêtre missionnaire
Marey-Monge. consul à Mogador; deux maures; un juif.
Etal-Major.— MM. Fleuriot de Langle, commandant du navire;Dieul;
capitaine en second; Herente, enseigne; Vicard, enseigne auxiliaire;
Charbonnier, commissaire; Broc, chirurgien.
Equipages. — Leroux, fourrier; les matelots Lamy, Viau, Monandre ;
Delarue, Larose. Batz, Valence, Testory, Barbin, Lademand ; les mous-
ses Bonnefoy, Demoustiers, Leclair, Demartini ; le chef de timonerie,
le maître magasinier; Pio, quartier-maître mécanicien, Legeau, id. ;
Girard, chauffeur; trente-deux voltigeurs, trois sergents, id., quatre
domestiques.
Le Papin était de la force de 160 chevaux etavait été construit sur le
modèle du Sphynx.
La machine avait été fournie par l’industrie anglaise, la coque sortait
des chantiers d’Indret. Le Papin fut constamment employé au trans-
port des troupes et de la correspondance dans la Méditerranée. Il a en-
core ce point de similitude avec le Sphynx, qui s’est également perdu
sur la côte africaine.
('lironiipie judiciaire.
Les condamnations suivantes ont été prononcées au tribunal cor-
rectionnel. dans les audiences du 29, 50 et 51 décembre :
Marie-Thérèse Koelman, née à Drecht, à 1 an de prison, pour vol ;
Bernard Verrycken, à 5 mois de prison, pour vagabondage ; Joseph-
Corneille Opdëbeeck et Antoine Verdonck, chacun à 4 mois de prison,
pour vol; Anne-Marie Koekelberg, Joseph de Broe et Anne-Marie Wil-
lems, la lr« à 18 mois et les deux derniers chacun à 2 années de prison,
pour vol ou complicité de vol d’une somme de fr. 800, en espèces, au
préjudice de François Neefs ; Pierre Vermeiren. à 3 mois de prison,
pour vol de planches ; Jean-Nicolas Van Reeth à Boom, à 3 mois de
prison et 16 francs d’amende,pour coups et blessures; Jean Goris, com-
pagnon-imprimeur, à 2 mois de prison, pour escroquerie; Marie Ver-
meulen, à 2 mois de prison et 16 fr. d’amende, pour coups et blessures;
— La haute cour militaire vient de décider une question intéressante
dans l’affaire du sergent Jongers, condamné par le conseil de guerre
de la province d’Anvers, à cinq années de réclusion pour attentat à la
pudeur consommé avec violence. La cour, surla plaidoirie de M «Defre,
vient d’acquitter l’appelant. Cet arrêt décide que la violence morale ne
constitue pas la criminalité prévue par l’article 531 du Code pénal.
Erratum. — Dans notre feuilleton d’avant-hier sur le Théâtre d’An
vers , on lit à la 3* colonne que le Concile de Constance dura de 1814 .
1818.’Cette faute typographique n’aura pas échappé à plusieurs lec
leurs. C’est de 1414 à 1418 qu’il faut lire. Chacun sait en effet qu’on n
brûlait plus les gens en l’an de grâce 1814 , surtout pour hérésie. |