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Le Précurseur
m. verhaegen critique l’emploi que fait le gouvernement des subsides
destinés à encourager la littérature nationale. Il s'élève notamment
contre les encouragements donnés à la Bibliothèque nationale en tête
de laquelle figure un ouvrage intitulé: Les Belges aux Croisades, par
A. Van Hasselt, inspecteur des écoles normales et primaires.
m. IjE ministre de l'intérieur déclare qu’en 1843 le sieur Jamar s’a-
dressa à M. Van de Weyer en lui proposant de créer une Bibliothèque
Nationale; qu’il motivait ce projet sur la grande quantité de livres
étrangers qui sont annuellement importés dans le pays, que M. Van de
Weyer chargea M. Van Hasselt de la surveillance de cette entreprise
éminemment utile, et M le ministre déclare qu’il félicite bien sincère-
ment M. Van de Weyer de cette mesure.
M. DE BOONE demande que les subsides alloués pour l’oeuvre des Bol-
landistes soient fixés à raison d’une somme déterminée par volume.
m. le ministre de l’intérieur déclare qu’il fournira à la chambre un
rapport détaillé qui la mettra à même d’apprécier tout ce qui est rela-
tif aux subsides alloués pour Acta sanctorum.
m. de mérode répond quelques mots à M. Verhaegen.
si. cans présente quelques observations sur la nécessité de mettre la
prononciation du grec en rapport avec celle du grec moderne.
si. le ministre de l’intérieur donne quelques explications, dont il
résulte que le gouvernement a fait des démarches pour que les jeunes
gens belges puissent être admis à l’institut que le gouvernement fran-
çais crée à Athènes , et que ces démarches ont été couronnées d’un
plein succès.
ai. verhaegen présente quelques observations nouvelles à l’appui des
critiques qu’il a dirigées contre certains ouvrages de M. Van Hasselt.
ai. de Decker fait remarquer que tous les écrivains belges sont ad-
mis à prendre part à la rédaction de la Bibliothèque nationale ; ainsi à
côté de M. Van Hasselt figurent M. Juste, M. deSl-Genois, M. Moke.etc.
m. dei.hqungne demande que le gouvernement encourage la publica-
tion de livres flamands.
Personne ne demandant plus la parole sur l’ensemble du chapitre,
la chambre passe à la discussion des articles.
m. le ministre de l'intérieur présente quelques considérations en
faveur de l’augmentation qu’il a demandée pour l'Académie des Scien-
ces, augmentation qui n’est pas admise parla section centrale.
M. grran appuie la proposition de la section centrale. Il croit qu’en
présence de la situation du trésor il est impossible d’admettre cette
nouvelle augmentation de dépense qu’il ne considère pas d’ailleurs
comme suffisamment justifiée.
m. de smet appelle l’attention du gouvernement sur la nécessité de
placer les livres de la Bibliothèque de Bourgogne dans un local plus
convenable, le local actuel étant extrêmement humide.
Le chiffre du gouvernement est mis aux voix ; il n’est pas adopté.
Le chiffre de la section centrale est adopté.
La chambre passe à l’art. 2 relatif aux archives du royaume.
ai. de man d’attenrode insiste sur la nécessité de construire un local
pour mettre les archives à l’abri du feu et à l’abri de l’humidité.
Après quelques observations sur le même objet présentées par MM.
T)e Smet, le ministre de l’intérieur et de Mérode, l’article est mis aux
voix et adopté.
Les art. 3 à 6 sont adoptés sans discussion.
Art. T. Beaux-Arts, 247.000 fr.
La section centrale propose 242,000 fr.
ai. nothomb appelle l'attention du gouvernement sur la nécessité de
restaurer immédiatement deux tableaux de Kubens qui se trouvent à
Anvers.
ai. le ministre de l’intérieur donne quelques explications dont il
résulte que cet objet concerne la régence d’Anvers et que déjà depuis
1737 il a fait des efforts pour amener la restauration de ces tableaux.
m. rogier fait remarquer que cette restauration ne peut être faite
que par un artiste très distingué.
m. nothomb déclare que si l’on larde à restaurer ces tableaux on ar-
rivera trop trad.
m. le ministre des finances donne quelques explications qui confir-
ment entièrement la déclaration de M. Nothomb.
ai. osï reconnaît la vérité des observations de MM. Nothombetle
ministre des finances, mais il fait remarquer que les tableaux dont il
s’agit sont la propriété de l’église. Il engage le gouvernement à s'en-
tendre avec la regence d’Anvers pour amener la fabrique de l’église à
restaurer ces tableaux.
m. le ministre de l’interiecr croit que le gouvernement a fait tout
ce qu’il pouvait faire dans cette affaire et que les retards dont on a à se
plaindre sont dûs à l’autorité locale.
ai. rogier croit que les ressources de la fabrique et même celles du
budget communal ne suffiront pas pour couvrir les frais de la restau-
ration des tableaux dont il s’agit.
AI. delfosse appelle l’attention de M. le ministre de l’intérieur sur
le point de savoir si la loi des pensions est applicable aux professeurs
des conservatoires de musique de Bruxelles et de Liège. Il croit que
cette question doit être résolue affirmativement.
m. de theux, ministre de l’inlérieur déclare que malgré, les efforts
de son déparlement, la commission des pensions a décidé que les pen-
sions des professeurs des conservatoires de musique ne peuvent être
mises à la charge de l’Etat, attendu que ces établissements sont simple-
ment subsidiés par le gouvernement.
M. le ministre présente ensuite quelques observations contre la ré-
duction de 5 000fr. proposée par la section centrale.
ai DEi.rossE soutient que, en ce qui concerne les pension;, il n’y a
aucune différence entre les professeurs des conservatoires et les autres
fonctionnaires.
ai orban appuie la proposition de la section centrale.il persiste sur la
nécessité de transporter les achives à la porte de liai au lieu d’y main-
tenir le musée d’armures, nécessité qui a porté la section cenlraleà re-
fuser une partie du crédit demandé pour ce musée.
m de niérode fait remarquer que la porte de liai est trop peu éten-
due pour déposer les archives.
A quelques nouvelles observations de MM. de Decker, de Smet et le
ministre de l’intérieur, le chiffre demandé par le gouvernement est mis
aux voix et adopté.
Les autres articles du chapitre XY11I sont adoptés sans discussion,
ainsi que l’art. 1 et 2 du chap. XIX.
Art. 3. Académie royale de médecine.
Le gouvernement demande 23,000 francs pour dépenses ordinaires
et 22,000 fr. pour dépenses extraordinaires.
La section centrale propose de réduire les dépenses ordinaires à
58.000 f. et les dépenses extraordinaires à 13.000 fr.
m sigart demande quelle décision le gouvernement a prise relative-
ment à un rapport del’Aeadémie de médecine sur la vente des bonbons
coloriés. Il présente en même temps quelques considérations sur les
falsifications des denrées alimentaires en général. Il croit que les me- j
sures doivent être prises à cet égard.
ai. le ministre de l’intérieur reconnaît la gravité de celte question
et déclare qu’il s’en occupe.
Quant au chiffre, il se ralliera à la réduction proposée pour le maté-
riel ; mais il demande que la chambre veuille bien adopter le chiffre de
23.000 fr. pour dépenses ordinaires. Il fait remarquer que chaque an-
née il y a eu un déficit qui élaiL couvert par le service de sanlé.Aujour-
d’hui la dépense est régularisée, on ne peut plus faire le transfert. Il
fait remarquer que l’Académie a de nombreux mémoires à publier,
mais qu’elle ne peut les publier par manque de fonds.
m. lebeau soutient aussi le chiffre du gouvernement.
Le chiffre du gouvernement est mis aux voix et adopté.
Le chap. XX. Etal-civil, tables décennales, et le chap. XXI, Dépenses
imprévues, sont adoptés sans discussion.
ai. cans demande si le ministre n'a pas d’explications à donner sur
la pétition de la ville de Bruxelles.
M. le ministre de l'intéiukur déclare de nouveau qu’il doit s’en-
tendre avec son collègue des affaires étrangères ; qu’il ne peut pren-
dre d’engagement sur ce sujet
La Chambre décide qu’elle passera d’urgence au vole définitif.
Il est procédé au vote par appel nominal sur l’ensemble du budget,
qui est adopté par 39 voix contre 5 (MM. Delfosse, de Tornaco, Le-
soinne, de Bonne et Verhaegen).
ai. orban, par motion d’ordre, demande que la Chambre veuille s’oc-
cuper maintenant de l’examen du projet de loi relatif aux. cuirs.
ai. delehave demande que la Chambre maintienne son ordre du
jour et discute, d’abord le projet de loi sur les étoupes.
La chambre décide qu’elle maintiendra son ordre du jour.
L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi sur les éloupes.
m. le .ministre des finances déclare que le gouvernement se rallie
à la proposition de la section centrale.
La chambre, après avoir entendu successivement les observations
de M. de Villegas, Delehaye, De Decker, en faveur du projet, et de MM.
Lebeau et Anspach contre le projet, prononce la clôture de la discus-
sion.
L’article unique du projet est ainsi conçu.
<* Le droit de sortie sur les étoupes, y compris le déchet de lin dit
Snuit, est portée à 23 fr. les 100 kilog.
Cet arL. est mis aux voix par division.
La partie relative aux étoupes est mise aux voix et adoptée.
La partie relative aux Snuils est rejetée par 32 voix contre 32.
U est procédé au vote par appel nominal sur l’ensemble du projet
qui est adopté par 35 voix contre 13.
Le projet de loi modifiant les droits de douane sur les cuirs et peaux
est ensuite adopté avec un amendement de M. le ministre des finances
qui rend l’art. 2 applicable aussi aux graines oléagineuses et aux
graisses. "
La chambre, après avoir nommé la députation chargée de féliciter
LL. MM. le roi et la reine à l’occasion du jour de l’an, décide qu’elle s’a-
journe au 12 janvier prochain.
SÉNAT.
Le Sénat a adopté jeudi le budget des affaires étrangères, le projet
de loi relatif au régime du transit direct et par entrepôt, lin projet de
loi de limitation de communes, et le crédit provisoire de cinq millions
pour le département de la guerre.
Il a ensuite ouvert et fermé la discussion générale du budget des do-
tations et sur le projet de loi qui exempte de l’accise le sel destinée à
l’agriculture.
L’assemblée, après avoir nommé une commission chargée d’exami-
ner le projet de loi relatif à l’exportation des sucres bruts de betterave
et le budget de l’intérieur, s’est ajournée à mardi prochain, à deux
heures.
A.WIIBS , *G DKCFJIKKÜ.
Le bateau à vapeur anglais Sohoest arrivé hier de Londres avec un
chargement de diverses marchandises Les steamers Gazelle et Transit
sont arrivés également avec un plein chargement de marchandises.ces
deux derniers se sont placés au quai Napoléon-, côlé nord du petit
bassin. Ce sont les premiers navires qui viennent débarquer sur ce
beau quai.
— Le bateau à vapeur hollandais Stad VlissinQen, est arrivé hier soir
de Flessingue, ayant à la remorque le brick banovrien Johanna Bens,
venant de Salonique, avec un chargement de seigle
— M. Nothomb.minisire de Belgique en Prusse, doit quitter Bruxel-
les demain ou après-demain, pour se rendre à son poste, il sera, as-
sure- l-on, porteur des ratifications de la convention postale que M.
Bareel est allé conclure il y aquelques semaines à Berlin.
— l a Banque commerciale a lenu ces jours derniers une assemblée
pour la reddition des comptes de 1843-1846. desquels il résulte qu’elle
est à même de payer aux actionnaires un dividende de 10 fr. 65 c. par
action.
— On écrit de Namur, 24 décembre :
Le débordement de nos rivières n’a pas continué ; la crue est station-
naire depuis hier. Celle nuit le vent est remonté an nord, et il est
tombé quelque neige. Depuis deux jours le baromètre ne quitte pas
tempête.
— On écrit de Hambourg. 20 décembre : Voici un emxeple de pro-
bité commerciale bon à signaler. Il y a plusieurs années la maison
Slesingeret C'de notre ville fait faillite, et les créanciees obtiennent
10 p. c. La maison cessa naturellement d’exister. Deux de ses chefs
se rendirent à l’étranger, le troisième se fit courtier à Hambourg. Pen-
dant longtemps on n’entendait plus parler d’eux et toute l’affaire était
oubliée, lorsqu’il y a quelques semaines les créanciers furent avertis,
qu’ils allaient être payés intégralement des 90 p c. restants. La fortune
avait souri de nouveau aux débiteurs L’un des associés était allé éta-
blir une fabrique à Bradforten Angleterre qui avait prospéré. Il vint
tout à coup payer le tiers des sommes dûes. Le second tiers fut payé
par le courtier, resté à Hambourg, et qui avait économisé sur ses bé-
néfices. Ou dit qu’ensemble, ces deux associés ont payé près de 90.000
écus. Le troisième associé se trouve à Modène, et tout fait croire qu’il
viendra bientôt suivre le noble exemple donné par le fabricant et le
courtier. {Gazette de Cologne.)
— Le National publie deux pièces fort curieuses : ce sont une circulair,
de l’agence du clergé de France aux curés des différentes paroisses
pour les engager à placer parmi les fidèles le plus grand nombre pos
sible des articles que l’agence se charge d’obtenir de Borne, moyennant
finances et ensuite le tableau de ces articles, au plus bas prix possible.
Tout y figure, depuis les indulgences plénières qui coûtent 19 fr, jus-
qu’à la permission de lire les livres défendus et de les garder chez soi. ce qui
coûte 21 fr. 50 c. Quant aux reliques, elle se délivrent gratuitement à
Rome, mais on doit payer 3 fr. 50 c. pour le salaire des personnes qui
les placent, et pour le brevet d’authenticité.—Ou conviendra que c’est
là un prospectus religieux fort édifiant.
— On écrit de Francfort, le 13 décembre :
Enfin, après une longue et opiniâtre lutte, la publicité des débats a
été définitivement adoptée au corps législatif (le sénat) par 50 voix
contre 33.
— On écrit de Vienne (Autriche), le 13 décembre : » Le prince arche-
vêque de Vienne, M. de Milde, a failli être assassiné.
» Mercredi dernier, vers huit heures du matin, lorsque ce prélat était
encore couché, son valet de chambre entra chez lui, ouvrit brusque-
ment les rideaux du lit, et lui dit: «Monseigneur, cette nuit Jésus-
» Christ m’est apparu et m'a ordonné de couper la gorge à l’archevê-
» que de Vienne. » Aussitôt qu’il eut prononcé ces paroles, il tira de sa
poche un rasoir, et approcha cet instrument du cou du prélat.
» M. de Milde, qui s’aperçut que son valet de chambre était en proie
à un accès d’aliénation mentale, eut la présence d’esprit de lui dire:
« Ecoulez, mon ami, si le Sauveur vous a réellement chargé de m’ôter
la vie. vous devez le faire, car personne ne doit désobéir à Dieu ; mais
11 ne faut rien faire sans adresser auparavant une prière au Tout-
Puissant Priez, et je me résignerai à mourir par votre main. »
» Le domestique se mit à genoux devant un crucifix, et commença
une prière muette ; pendant qu’il était occupé de cet acte de religion,
le prélat se leva, passa dans une pièce voisine, et en ferma la porte à
clé. ^
b Le valet de chambre a été conduit à l’hospice des aliénés de notre
capitale. :>
— Ou écrit de Vienne, le 15 :
D'après des nouvelles de Varsovie, l'empereur Nicolas vient d'échap-
per à un grand danger. A la nouvelle de la mort de la fille du grand duc
Michel, l’empereur avait résolu de se rendre à Varsovie où se trouvait
le grand duc. On arrive au Niémen près de Kowno. Le fleuve étant pris,
les voitures allaient passer sur la glace celle de l’empereur était arrivée
jusqu’au milieu du fleuve, lorsque la glace céda ; la voiture s’enfonça
dans l’eau qui dépassa h s roues. C’est avec grand’peine que l’on a p"u
la sortir du Niémen L’empereur alors renonça à poursuivre son voyage
et revint à St.-Pétersbourg. (Gazette d’Augsbouig.)
— Il existe à Londres une société pour la suppression du vice ; son
but principal est de poursuivre la saisie ou la destruction des mauvais
livres, des gravures,dessins, biographies obscènes.eîc.D’après un rap-
port publié par le secrélaire de cette société dans l’espace de 10 mois
elle a fait disparaître de la circulation 38,577 dessins ou lithographies
obscènes 1927 livres contenant les plus dangereuses illustrations, 20
volume de publications blasphématoires; elle a fait saisir en outre 562
planches en cuivre; i3 pierres lithographiques 114 livres de caractères
d’imprimerie, 30 tabatières et autres articles représentant des sujets
obscènes. C’est à la requête de cette société qu’une clause a été insérée
dans le tarif des douanes,voté l’année dernière, qui prescrit aux offi-
ciers de la douane de saisir et de détruire tous dessins, gravures,litho-
graphies ou autres articles indécents ou obscènes qui serait introduits
dans le royaume uni.
— Un nouveau désastre a eu lieu le 21 novembre sur le Mississipi.
Le steamer la .4larie qui remontait le fleuve a été abordée en plein
par la Sultane, autre sleamboat qui venait en sens contraire, le choc a
élé tellement violent qu’en moins de cinq minutes la Marie a sombré,
vingt cinq à trente passagers qui se trouvaient dans la cabine ont élé
noyés. Ceux qui se trouvaient sur le pont ont été sauvés par la Sultane,
mais un grand nombre d’enlr’eux avaient reçu des brûlures graves,
le tuyau de la chaudière s’étant brisé au moment de la collision et
ayant inondé le pont de vapeur brûlante.
— L’Avenir, delà Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), annonce que le 11 no-
vembre, sur les cinq heures du soir, un phénomène assez curieux s’est
promené à l’entrée de la rade de la Pointe-à-Pitre. Un grain violent
avait chai bomié le ciel dans le sud-est On vit alors, à l’avant-garde de
la pluie, une haute trombe noire paraître dans les passes et se diriger
sur la rade, comme une immense colonne de fumée, lancée en droite
ligne jusqu’au ciel par un bateau à vapeur invisible. La base, beaucoup
plus large et blanche d’écume, s’appuyait à la mer, la faisant mousser
sur son passage. De longues gerbes d’eau.que le tourbillon mobile avait
soulevées en l’air, sans pouvoir les faire entrer puissament dans sa spi-
rale, de manière à les retenir autour de son axe, retombaient derrière
la haute colonne, comme les crins épars de ce panache gigantesque.
Une partie de la population regardait, de la place de la Victoire et
des quais, ce phénomène étrange ; les navires mouillés dans le port
voyaient, avec une certaine inquiétude, ce mât colossal venir sur eux.
La trombe suivait lentement les passes comme pour entrer dans la
rade.Tout à coup, ayant sans doute touché un des jets qui se trouvaient
sur sa route, la haute colonne, jusque là droite comme un palmiste, se
pencha comme un grand corps qui se brise par le milieu, et versa du
ciel une magnifique cascade sur la mer. La partie inférieure s’affaissa
sur elle-même et creva en écumanl. Le grain, qui était ramorqué par
cette singulière locomotive, arriva alors sur la ville et donna avec vio-
lence.
— Nécrologie. — Nous apprenons que M. Verwilghem. représen-
tant du dictrict de Saint-Nicolas, est décédé mercredi à huit heures du
matin. M. Verwilghem élait membre de lu Chambre des Représentants
depuis le mois de juin 4843.
ttietltres, scieaiees eê arts.
Tous les amateurs de musique religieuse s’étaient donnés ce matin
rendez-vous à l’église de Notre-Dame, pour assister ou participer à la
première exéculiou d’une messe, à grand orchestre, composée par
M. II. Simon. Cette nouvelle œuvre, d’un des plus anciens amateurs-
compositeurs de notre ville, est d’une facture large et imposante ; elle
renferme des passages dignes des meilleurs maîtres. On avait pris
les plus grands soins , pour que l’exécution tant vocale qu’instrumen-
tale ne laissât rien à désirer, aussi rarement l’orchestre a été aus3i
nombreux qu’il ne l’était ce matin.
(Jii'OBsi«iue jnidiciaire.
LISTE des jurés qui seront appelés à connaître des causes à juger durant la
session de la Cour d’assises du U trimestre 1847. qui s’ouvrira le U jan-
vier prochain, sous la présidence de M. le conseiller de Lannoy :
P. II Claessens, notaire, à Anvers.
M. Vander Moorter, conseiller communal, àBornhem.
H Wuyts, rentier, à Anvers.
J. S. Tuyaerts, échevin, à Boom
F. J G. Cannaert, propriétaire, à Malines.
V. A. H. M. E. Craenen, notaire, à Anvers.
J F. Notelteirs, notaire à Lierre.
E. A. Bocquout. pharmacien, à Anvers.
J. F. Vanden Berghe, courtier, à Anvers.
J. J Bnlens, directeur d’assurances, à Anvers.
P J. Vander Linden, brasseur, à Lierre
J. B. F. VVouiers, docteur en droit, à Anvers.
E. A J. Slavon, notaire, à Malines.
C. F. E Zech, rentier à Malines.
J. B. Bogaerts. commissionnaire, à Anvers.
J. Doms, négociant, à Anvers. .
J F. Cateaux-Wattel, négociant à Anvers.
C. A. J Dulrieu. propriétaire, à Malines.
J B Janssens-De Meester, rentier à Anvers.
J.-J. Devest, notaire, à Berlaer.
J.-B Van Gerid, entrepreneur de Messageries, à Anvers.
F. Stappaerts-De Ridder, raffineurde sucre, à Anvers.
V Herreyns, particulier, à Anvers.
Rul-Ogez, médecin, à Anvers.
A. Knaeps, bourgmestre, à Lille.
P -J. F Van Prael, instituteur comm. à Moll.
E.-E. Vander Meirsch, avocat, à Anvers.
G. -J. Cuylits, avocat, à Anvers.
J -N Willems, médecin, à Arendonck.
C. Uilens, rentier à Anvers.
Jurés supplémentaire.
J.-M. De Hert, courtier, à Anvers.
A.-F. Kreglinger, archiviste de la province.
A. Van Bomberghen, courtier, à Anvers.
A. Auger, avocat, à Anvers.
— Dans son audience de jeudi, le tribunal correctionnel de Bruxel-
les a prononcé l’acquittement des rédacteurs-fondateurs du Tribun du
Peuple, les sieurs Grimbert, Dasoul et Petit, prévenus d’escroqueries,
et subsidiairement d’abus de confiance.
Les cinq plaignants, qui s’étaient constitués parties civiles, sont
condamnés aux dépens.
— L’affaire du nommé Verbiest, aecusé d’assassinat et de tentative
d’assassinat suivis de vol sur les époux Costermans, cabaretiers à Tir-
lemont, n’a occupé que l’audience d’hier delà cour d’assises du Bra-
bant. Déclaré coupable sur toutes les questions. Verbiest a été con-
damné à la peine de mort,que. d’après l’arrêt, il doit subir sur une des
places publiques de la ville de TirleraonL
DERNIER COURRIER 0E PARIS.
Paris, le 25 décembre.
Il paraît certain maintenant que Mm« Lafarge sera graciée le I« jan-
vier prochain.
Nouvelle» il'E.]>n|in«
La Opinion prétend que lord Palmerston dans sa conférence avec le
comte de Montemolin, s’est efforcé de lui persuader de renoncer à ses
prétendus droits à la couronne d’Espagne ;son père, lui et son frère
seraient rétablis dans leur digniléd'Infants d’Espagne.
— El Tieinpo, pense que la crise ministérielle pourrait se prolonger
jusqu’à ce que la candidature à la présidence de la Chambre des dé-
putés ait été décidée. Le triomphe de M. Bravo Murillo à ce titre sup-
poserait celui de MM. Mon, Pidal et Armero.
Bourse de Madrid «lu 19 décembre.
Cours authentique : 3 p. c. 34 18 P.; 4 p. c. 21; 5 p c. 21 1/8, il y a ar-
gent; valès non consolidés, 83(8 A ; detlesans intérêt, 65/8 A.;coupon,
19 1/2 P. Changes : Londres, 36 3/8; Paris, 15, 17 à 18. (Le 3 p. c. argent
a été fait à 34).
Btrnièr«i nouvelles d’Allenmsne-
On écrit de la frontière de IM n i u ,~Te 16 : On assure qu’il existe des
mémoires perfides venus d’au-delà du Rhin qui, se fondant sur l’incor-
poration de Cracovie, auraient pour but d’inspirer des craintes sur
leur avenir aux petiles cours allemandes. On ajoute que ces insinua-
tions auraient pour effet unique de cimenter davantage l’union des
princes allemands. Des personnes en position d’ètre bien informés, di-
sent ouvertement que les prétendues protestations de la France et
toute la comédie politico-littéraire qui s’y rattache, ont été dès l’abord
répresentées sous leur véritable jour aux cabinets du Nord par celui
qui dirige en réalité la politique extérieure de la France. (G. de Colog-)
— On écrit de Tarnover en Gallicie: Les désordres, les assassinats
même sont toujours fréquents dans notre province. Notre grand mal,
ce sont les émissaires étrangers qui haranguent nos paysans et éga-
rent leurs esprits Sur 20 paysans* 17 vous diront : si nous avions su que
notre sort n’allait pas s’améliorer, nous n’aurions pas laissé vivre un
seul gentilhomme. Mais nous réparerons cela à la prochaine révolution.
« Et soyez sûr qu’ils tiendront leur parole. Encore la plus légère im-
prudence de la part de l’aristocratie et la Pologne ne sera plus qu’un
vaste tombeau de la noblesse des Sarmates.
On écrit de Breslau. le 13 : Je vous communique la nouvelle que
d’après des lettres de Berlin du 9, de nouvelles instructions ont été
adressées à M de Itamptz à Vienne, d’après lesquelles la Prusse ne de-
manderait plus que le statu quo dans les affaires de la Silésie jusqu’à la
terminaison définilivede toutes les négociations pendantes.(G.d'Augsb.)
— Voici, assure-t-on, les points principaux sur lesquels le départe-
ment du contrôle et les directeurs de la compagnie des Indes-OrientaleS
sont tombés d’accord en ce qui concerne rétablissement des chemins
de fer dans l’Inde : La ligne directe est adoptée ,Cette ligne qui doit re-
lier Calcutta avec les provinces du Nord-Ouest sera construite par sec-
tions. Le gouvernement garantit un mininum d’intérêt de 4 p. c aux
actionnaires sur le premier capital fixé à 3 millions de livres. La sec-
tion parlant de Calcutta sera la première exécutée. La garantie du mi-
nimum d’intérêt s’étendra à 15 années. Le gouvernement fournira le
terrain à la compagnie. Il aura la faculté de racheter le chemin
fer après 30 années à partir de l’époque de son achèvement Les béné-
fices de la compagnie ne seront pas limités mais les trrifs pourront être
réduits lorsque les relevés des recettes en feront voir la possibilité, tm
assure aussi que la compagnie n’aura à supporter aucun droit, n*
péage et qu’elle jouira de l’exemption des droits d’importation pouf
les matériaux destinés à la construction du rail-way.
— Ilourae «le Londres <!«• *4 décembre. — Les fonds ont été extrême-
ment fermes aujourd’hui. mais les affaires n’ont pas été considérables-
La hausse qui a eu lieu hier est attribuéeà la fermeture du compte ae~
joueurs à la baisse, la même cause l’a soutenue aujourd’hui Lèse»"'
solidés oui fait à terme 93 7/8. 94, 3 0/0 réd 94 1/4, 5/8,5 1/4 0/0 96, 9a 0 •
Bons de l’échiquier 8-12 sh Banque 200. Les étrangers sans ,nl*'Jv-s
ment, cours de clôture : IIoll. 2 1/2 60 7/8, d° 4 0/0 92 1/4, Portug. 4 0,0
Esp. 5 0/0 38 1/8, Mex. 24 3/8. — Luxemb. 5/8, Sambre et Meuse 4 a/».
Ilernièren nouvelle» d’Ansleterre.
Londres. 24 décembre.
Le Times annonce que le général sir Henry Wheatley intendan ;
la cassette particulière de la reine va être admis à la pension et 4 ^
sera remplacé par M. Anson qui cumulera ces fonctions avec ceii
trésorier de la maison du prince Albert. • . a
- Lundi et Mardi le duc d’Yock en sa qualité de grand aumonit-.
fait distribuer les aumônes que fait toutes les années la rl’.ine
époque de la saison; mille pauvres ont reçu chaque une demi cour
(environ 5 f. 65 ) . , mar-
- Les quantités de grains vendues la semaine derniere sur les•
chés régulateurs ont alteint la semaine dernière, le chiffre de _
quarters (plus de 430.000 hect.) pour le froment; de 105,000 0“®" a
d’orge et 30.987 quarters d’avoine, une grande partie de ces gra.
été expédiée en Irlande Le prix moyeu du froment pour la ae
semaine a été établi à 59 sh. 10 d. par quarter Le prix moyen « J
dernières semaines réglant le droit à 59 sh. Tl d.Le droit rest •
les froments étrangers à 4 sh. par quarter. .,« su
— Lo Manchester Guardian, appelle l’attention du gouverneme ^
la nécessité d’exempter des droits de navigation do tonnage, •
navires chargés de grains qui arrivent dans lus ports britanniq • |