Full text |
NOS PLANCHES.
Comme nous l’avions annoncé, nous donnons dans ce se-
cond numéro la façade principale de l’église du Béguinage :
elle forme la cinquième planche.
L’église du Béguinage de Bruxelles, surtout par sa façade,
est un remarquable spécimen de cette architecture qui, te-
nant de la Renaissance, a cependant mérité un nom particu-
lier : Style Boromini ou des Jésuites. Boromini est le pre-
mier architecte qui ait traité de cette façon ses compositions
architecturales, et employé ces formes bizarres.
L’église dont nous nous occupons donne une idée de ce que
devait être la communauté qui la construisit. — Cette com-
munauté, suivant un manuscrit, ne se forma que vers 1250 ;
elle avait été autorisée vers 1247 par le pape Innocent IV, et
fut condamnée par le Concile de Vienne (1310).
Plus tard, le pape Jean II excepta de cette condamnation
la communauté de l’évêché de Cambrai, qui, au moyen-âge,
compta, d’après Sanderus, douze cents membres.
Les troubles religieux et la guerre qui désolèrent les Pays-
Bas dans la seconde moitié du seizième siècle furent cause
de la dévastation du Béguinage; les sectaires pillèrent l’église
le 5 juin 1579. — Elle fut ensuite occupée par les Luthériens
et vendue enfin en 1584, puis démolie.
Les Béguines, cinq ans après, demandèrent à l’évêché et
obtinrent l’autorisation de se construire une nouvelle église
(18 octobre .1589). Toutefois ce ne fut que le 15 juin 1657
qu’eut lieu la pose de la première pierre. L’édifice fut achevé
en dix-neuf ans (quatre ans de plus que l’hôtel-de-ville de
Louvain) et inauguré ou consacré par l’Archevêque le 10 mai
1676. Foppens évalue à 331318 florins le coût total du temple.
Notre sixième planche donne le plan d’ensemble et quelques
parties de plans généraux d’un projet de station, présenté
par M. Bilmeyer au concours triennal d’Anvers 1870, et qui
fut classé second.
Ce projet est très-remarquable; nous donnerons, dans l’un
de nos prochains numéros, l’élévation principale de cette
station.
La porte de l’Escalier des lions de l’hôtel-de-ville de
Bruxelles forme notre septième planche. Nous donnons l’en-
semble et des détails de cette porte si remarquable et si ha-
bilement restaurée.
La porte vers la chaussée d’Etterbeek du Marché couvert
du quartier Léopold fait l’objet de notre huitième planche.
La coupe qui l’accompagne en indique les détails et le mode
de construction.
L’architecture contemporaine
dans les habitations.
De quelque côté que nous nous tournions, partout
nous entendons dire : “ notre époque est une époque de
décadence ou tout au moins elle est stationnaire. „
Devant cette affirmation désespérante nous faut-il
courber la tête et subir un jugement sans appel ?
Qui de nous osera protester contre une allégation à
peu près généralement répandue et par conséquent
ayant toutes les apparences de la véracité ? Lequel de
nous pourra au moyen d’exemples bien choisis et par
des arguments irréfutables démolir la fâcheuse opi-
nion que l’on a des architectes et de l’architecture du
dix-neuvième siècle?
En attendant qu’une plume plus autorisée entre-
prenne cette tâche, nous nous hasarderons à examiner
ce qui se passe autour de nous, à mettre en parallèle
les constructions de nos jours et celles des siècles
passés, en consignant les observations, sans chercher
toutefois à les imposer comme des opinions indénia-
bles, évidentes.
Cependant avant d’exposer les impressions qui nous
sont restées de cette comparaison, nous prions nos
lecteurs de bien se rappeler que nous ne nous occu-
pons nullement des personnes, ni des moyens, ni des
ressources qu’avaient les architectes : d’ailleurs il est
naturel que nous n’étudiions avec eux que les construc-
tions où la question d’économie et de spéculation, si
ardente de nos jours, n’aura pas étouffé les exigences
de l’art.
Si nous étudions les constructions qui s’élèvent
sous nos yeux et si nous nous rappelons le mouvement
progressif qui se produit dans les sciences et dans l’in-
dustrie, nous reconnaîtrons immédiatement qu’il y a
des tendances nouvelles. Il semble que l’architecture,
s'entourant de toutes les lumières de l’archéologie,
cherche dans l’une ou l’autre des époques qui nous ont
précédées les tendances qui conviennent à la nôtre et
que nous pourrions développer.
Il en est des styles comme des mathématiques, cha-
cun d’eux dérive d’un autre, n’en est que la renais-
sance, si nous pouvons nous exprimer ainsi, ou la dé-
cadence. Aussi ne blâmerons-nous pas les artistes qui
ont jugé bon d’exhumer, qui la renaissance flamande,
qui le style Louis XIII, qui le style Louis XIV, qui
enfin le style Louis XVI ; ceux-ci étant plutôt des
continuateurs que des rénovateurs.
Certes nous nous félicitons de tant de savoir mis
au jour; nous sommes heureux de voir l’architecture
affranchie du préjugé fatal qui l’étreignait à la fin du
dix-huitième siècle et au commencement du dix-neu-
vième, préjugé qui enfermait les artistes dans un
cercle étroit dont ils n’osaient ou ne pouvaient sortir;
qui remit en honneur le classique pur, et engendra ce
que nous appelons le style premier empire.
Mais cependant nous rappellerons aux architectes
nos contemporains que c’est une erreur de copier, de
calquer en quelque sorte les motifs, les détails que
l’on cherche à appliquer ; d’aller même pour être pur
jusqu’à mettre au point, comme disent les sculpteurs,
ce qui a été fait de mauvais, de contraire au goût et à
la raison.
L’archéologie en architecture ne doit, ne peut pas
être un but ; il faut que cette science ne soit qu’un
moyen destiné à servir d’aide à l’imagination ; mais
que les exigences du goût, de l’harmonie et du beau,
de nos mœurs et de nos besoins d’aujourd’hui, doivent
régir avec soin, sinon avec sévérité.
Nous nous trouvons en présence d’un grand courant
artistique ; l’industrie qui, depuis les anciens, avait
en quelque sorte perdu complètement de vue l’art et
ses exigences, l’industrie elle-même entraînée dans ce
grand mouvement demande à l’art l’aide de ses lumiè-
res ; le goût, préside à ses travaux presqu’autant que
l’invention.
Ce mouvement aura certainement une influence sur
l’architecture ; cette influence se fait déjà sentir : en
peinture elle a fait école : elle a créé le réalisme.
Nous avons besoin d’innovation, ce besoin est devenu
pressant, impérieux; en tout l’on crée, l’on invente,
mais ne perdons pas de vue en architecture que pour
créer, pour innover, il faut, non pas dédaigner les
œuvres des anciens ou de nos ancêtres; non pas.reje-
ter avec un absolutisme regrettable tout ce qui s’est
fait avant nous, mais étudier l’œuvre de nos prédéces-
seurs; nous pénétrer de leurs principes et, procédant
par comparaison, par raisonnement, arriver à créer
ce que nous cherchons si ardemment, ce que l’on
attend de nous : une forme, un sentiment architectural
qui nous caractérise.
A continuer. E. A.
FAITS DIVERS.
Un grand Concours académique a eu lieu à Gand
“ le concours dit de mille francs. „
Le programme imposé demandait un projet d’Hôtel-
de-ville à construire sur un terrain de 2,000 mètres de
superficie.
Le jury a manifesté sa satisfaction pour ce concours;
quelques études étaient en effet fort remarquables. Le
projet couronné est celui de M. Van Rysselberghe,
que nous espérons pouvoir publier sous peu.
— Deux mentions honorables ont en outre été accor-
dées par le jury.
Il y a bien longtemps que l’on n’a plus parlé des
trente et quelques projets présentés pour la transfor-
mation de la Montagne de la Cour ; le choix serait-il
difficile à faire ?
Nous croyons savoir cependant qu’il en est offrant
de grandes qualités, et qui sont réellement sérieux.
Nous remettons au prochain numéro le compte-
rendu du concours ouvert à Charleroi pour la con-
struction d’Écoles ; le jury vient de prononcer : Mon-
sieur Blandof, architecte à Huy, a emporté la palme.
BORDEREAU DE PRIX.
CHARPENTE. prix.
Grosse charpenterie, gitages et charpente proprement
dite ...... M. cub. 110.00
Charpenterie légère pour cloisons et contre-gi-
tages unis . . . . » 125.00
Les clous d’ancres et de sclèques ne sont pas compris
dans ce prix.
Les clous nécessaires pour contre-gitages et cloisons
y sont compris.
Les patins de corniche et contre-gitages de plafond à
compartiments font l’objet de conventions spéciales.
Voliges, en sapin. . . . . . M.car. 3.00
MENUISERIE.
CHASSIS.
Châssis bois de chêne fonçure, assemblages à embrève-
ments, dormants à baguettes, fourniture et pose. 17.50
Châssis bois de chêne rond, assemblages
à rappliques, dormants sans baguettes » 16.00
Le placement des pompes n’est pas compris dans ce
prix ; mais on doit fournir les charnières et petits fers.
PORTES E.N SAPIN.
Calcul d’une porte double de 3m00× 1.50
1° A forte embrevure.
Assemblage de Assemblage de
0.045 d’épaiss. 0.035 d’épaiss.
Ouvrants : à fr. à fr.
3.00×1.50=4.50 19-00=85-50 14-25=64-12
Chambranles : à fr. à fr.
16.28×0.16=2.60 12-00=31-20 11-00=28-60
Ebrasement uni : à fr. à h.
7.50×0.33=2.47 7-25=17-90 7-25=17-90
fr. 134-60 fr. 110-62
Simple porte, même modèle, 2.20×0.90.
Ouvrants : à fr. à fr.
2.20× 0.90=1.98 19-00=37-62 14-25=28-21
Chambranles : à fr. à fr.
11.92×0.14=1.67 12-00=20-04 11-00=18-37
Ebrasement : à fr. à fr.
5.30× 0.33=1.75 7-25=12-68 7-25=12-68
fr. 70-34 fr. 59-26
ASSEMBLAGES 0 035 AVEC ENCADREMENTS.
Porte double . ....... 134.60
Simple porte....................................70.34
Assemblage Assemblage
PORTES A SIMPLE EMBREVURE Fr. Cs. de Fr. Cs. de
0.045 0.035
Double porte de 3.00x 1.50.
Ouvrants 3.00× 1.50=4.50 à 15-50 69.75 13-25 59.72
Chambranl. 16.20×0.15=2.43 5 9-25 22.47 9-25 22.47
Ebrasement 7.50×0.33=2.47 à 7-25 17.90 7-25 17.90
Totaux. 110-12 100.09
Simple porte, même modèle,
2.20 × 0.90.
Ouvrants 2.20×0.90=1.98.15-50 30.69 13-25 26.23
Chambranl. 11.56×0.12=1.39 . 9-25 12.85 9-25 12.85
Ebrasement 5.30×0.33=1.75. 7-25 12.68 7-25 13.6S
Totaux. 56.22 51.76
PORTES A B0UVEMENT,
Double porte 3.00 × 1.50.
Ouvrants 3.00× 1.50=4.50 . 11-00 49.50 9-25 41.62
Chambranl. 16.20×0.15=2.43. 9-25 22.47 8-25 20.04
Ebrasement 7.50×0.33=2.47. 7-25 17.90 7-25 17.90
Totaux. 89.87 79.56
Simple porte 2.20×0.90.
Ouvrants 2.20×0.90=1.98. 10-50 20.79 9.25 18.31
Chambranl. 11.56×0.12=1.39 . 9-25 12.85 8.25 11.46
Ebrasement 5.30×0 33=1.75 . 7-25 12.68 7.25 12.68
Totaux. 46.32 42.45
PORTES DE CAVES ET MANSARDES.
A deux panneaux, moulures simples aux assemblag.
Ouvrants 2.10×0.80=1.68. 9-25 15,54
Chambranl. 10.60×0.10=1.06 . 8-25 8.74
Ebrasement 5.00×0.33=1.65. 7-25 11.96
Total. 36.24
PORTES DE GRENIER SANS MOULURES.
Chambranles unis.
Ouvrants 2.10×0.80=1.68 . 7-25 12.18
Chambranl. 10.60 × 0.10=1.06 . 6-00 6.36
Ebrasement 5.00×0.33=1.65 . 7-25 11.96
Total. 30.50
Lorsque les portes auront des ébrasements d’une largeur supé-
rieure à 0,40 centimètres, on devra majorer leur prix. On mesu-
rera le supplément des embrasements et on le fera payer à raison
de fr. 7-25 le mètre carré.
Les charnières et serrures ne sont pas comprises dans les prix
des portes.
Toutes les portes sont en bois de sapin rouge ou blanc et en
bois blanc à peindre.
1 couple de charnières en fer, 2 fr. — 1 couple briquets fer et
cuivre, petit modèle, 3 fr. - Id., grand modèle, 5 fr.
PRIX
Persiennes en chêne fonçure à 2 ou 3 panneaux dans le
haut ou planchettes dans toute la hauteur, M. carré. 20 00
Volets extérieurs pliants en trois dans l’embrasure, assem-
blages en chêne fonçure de 0.03 d’épaisseur.
Panneaux en chêne, sans charnières, sans
ferrure ...... M. carre. 31 00
Escaliers en bois de hêtre sur quartier, marches droites
de 0.045 d’épaisseur, limons droits entaillés, main-cou-
rante en acajou ; ballustres tournés de 0.045 d’épaisseur:
Marches de 1.00 de long sur 0.27 à 0.30 de
large ». . . p.marche. 10 50
Rampes horizontales comptées séparément M. court 10 50
Mômes escaliers à marches profilées. . la marche. 13 75
Rampes horizontales . . . . M. court. 10 50
Escaliers en bois de hêtre sur quartier, limons entaillés.
Marches obliques, main courante en acajou.
Marches de 1.00 sur 0.27 à 0.30 de large. la marche. 12 25
Parquets massifs en chêne de douves de Russie.
Points de Hongrie de 0.03 d’épaisseur . M. carré. 22 00
id. de 0.022 id. . id 18 00
Planchers bois de sapin Memel, 1er choix sans nœuds
M. carré. 7 75
Id, id. 2e id. id. 5 50
id.’ id. 3e id. id. 4 50
Plancher sen planches étroites de Suède,1er choix id. 5 50
Id. id. id. 2e id. id. 4 75
Id. id. id. 30 id. id. 4 00
Plinthes 3/4 x 0.15 hauteur. . M. court. 0 82
Id. 2/4 id. ... id. 0 55
Id. 4/4 à moulures de 0.15 à 0.20 hauteur id. 1 40
— 10 —
— 11 —
— 12 — |