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conseils-généraux de l’agriculture , du commerce et des
manufactures, par un discours qui peut être considéré
comme contenant implicitement le,programme industriel
et commercial de la session actuelle. M. Ducliâtel annonce
en effet que le ministère doit présenter aux Chambres une
loi sur les douanes , une sur les chemins de fer et une
aussi sur les primes que M. le ministre croit devoir pres-
crire. Les Chambres auront encore à s’occuper de l’éta-
blissement d’écoles industrielles et aussi d’un code rural
annoncé depuis si long-temps.
Après le discours, les conseils se sont séparés pour nom-
mer chacun leur président.
Ils se réuniront jeudi à dix heures sous la présidence du
ministre.
La question à l’ordre du jour est celle des chemins de
fer.
— On lit dans le Journal de Paris :
« Nous avons emprunté hier au Moniteur du Commerce
un article erroné , que nous devons rectifier. Ce journal
annonçait que les documents relatifs à la question amé-
ricaine avaient été mis à la disposition de la commission
de l’adresse de la Chambre des députés, par M. le prési-
dent du conseil, ministre des affaires étrangères.
» Dans l’état actuel de cette affaire, aucune communi-
cation de ce genre n’a eu et n’a pu avoir lieu. »
Il est à remarquer que le 3Joniteur\ui-mëme reprodui-
sait hier matin, en tête de sa feuille et sans indiquer la
source où il l’avait puissée, l'assertion du Moniteur du
Commerce.
— On annonce que M. l’archevêque de Bordeaux est
désigné pour être proclamé cardinal dans le prochain con-
sistoire. (Ami de la Religion.)
■— Une colonie franco-comtoise , composée d’agricul-
teurs et d’ouvriers exerçant des professions qui se rattachent
à l’agriculture , va bientôt s’établir à Alger.
-— Une dépêche télégraphique de Toulon annonce que
M. le comte Horace Sébastiani, ambassadeur de France
près de la cour de Londres , a été élu député à Ajaccio ,
le 27 décembre. Il y avait 112 votans. L’honorable général
a été nommé à l’unanimité.
— On écrit d’Alger 20 décembre :
« Le maréchal gouverneur-général est engagé à une
expédition surTlcmecen par les Turcs et les Koutouglis,
qui lui ont envoyé plusieurs de leurs chefs et par la ma-
jorité de la population. Suivant nos avis d’hier, il doit se
mettre en marche au commencement de cette semaine.
Une dixaine des tribus qui habitent entre les montagnes,
la mer et la frontière du royaume de Maroc à la droite
d’Oran, doivent avoir à Tlemecen des députés pour trai-
ter d’unepaix durable, et entraîneront vraisemblablement
la plupart des autres. Pour celles qui occupent la gauche
d’Oran jusqu’au Chéliffe, leur situation se ressent de la
déconfiture d’Ab-del-Kader, et l’on s’apperçoit maintenant
que la guerre n’était pas dans les convenances de toutes,
par la promptitude avec laquelle leurs contiugens sont ren-
trés chez eux. Jamais dispersion ne fut plus spontanée et
plus complète.
— On affirmait hier à la bourse que le gouvernement
venait d’expédier un courrier au ministre anglais, pour
déclarer qu’il est satisfait des explications indirectes don-
, nées par le général Jackson et qu’il autorise la puissance
médiatrice à en informer les États-Unis.
— On a toutes les raisons possibles pour croire que les
Kabaïles des environs de Bougie se sont lassés de leurs
hostilités contre cette place et qu’ils commencent à en com-
prendre l’inutilité. Quelques-unes des tribus oflrent des
arrangemens avec des sûretés qui semblent acceptables,
et il y en a deux ou trois qui ont refusé de prendre part
aux dernières attaques. Dès son retour, le gouverneur
s’occupera de cette affaire, l’une des plus importantes des
possessions françaises.
— On annonçait ce soir à la chambre des pairs que
M. Tasscher devait proposerdans la discussion de l’adresse
un amendement favorable à la cause polonaise.
Cet amendement qui, dit-on , a des chances de succès ,
sera soutenu par plusieurs membres.
C’est demain qu’aura lieu la discussion.
— On dit aussi qu’un amendement dans le même sens
sera présenté à la chambre des députés sans que le minis-
tère y porte obstacle.
— On annonce que le gouvernement présentera le bud-
get pour 1837 immédiatement après le vote de l’adresse.
NOUVELLES D’ESPAGNE.
CORRESPONDANCE PRIVÉE SE LA SENTINELLE.
Nos lettres de Madrid nous apprennent que M. de Men-
dizabal doit proposer sous peu de jours un projet de loi
pour la reconnaissance des nouveaux états de l’Amérique,
sans aucune espèce de condition.
— Les deux armées sont toujours en Navarre dans la
plus complète inaction. Leurs avant-postes restent placés
sans jamais s’attaquer «à moins de trois quarts de lieue.
i— Soixante muletiers chargés de vin et autres denrées
destinés pour la Navarre , ont été arrêtés par les chris-
tinos qui ont saisi les mulets et condamné les propriétai-
res à rester en prison jusqu’à la paix ; par suite de ce
système de prohibition, tout est fort cher dans la Navarre,
le grain même commence à devenir rare.
— On nous écrit de la frontière , le SI décembre :
Le maréchal de camp Gomez ayant fait retirer l’artillerie
de devant St-Sebastieu , sans ordre exprès du général en
chef,Eguia,quelques officiers des bataillons de Guipuscoa
«nt fait une réclamation contrece chef, et ont fait répan-
LE PRÉCURSEUR.
dre le bruit qu’il avait eu des raisons particulières pourne T
pas incendier St-Sébastien et Guetaria. Par suite , on as-
sure qu’il a été mis en état d’arrestation jusqu’à ce qu’il se
soit justifié.
Don Carlos était encore le 26 à Onate.
Les 1er et 3e bataillons de Guipuscoa ont été nouvelle-
ment désignés pour l’expédition de Catalogue ; ils ont re-
culé devant cette campagne, et il a été décidé de s’en re-
mettre aux chances du sort.
Le 28, le feu sur Guetaria continuait; beaucoup de
maisons en souffraieut.
-— Les jeunes gens de la quinta ordonnée par don
Carlos, doivent se réunir le 1er janvier à Bergara.
—Le 25, les carlistes ont fait conduire 4 pièces d’artille-
rie volante de Salvatierra (Alava), par le chemin royal de
la Borunda, dansles environs d’Ëstella.
Le général Iturraldc s’est rendu à Estella le 26, avec
4 bataillons de Navarre et 2 d’Alava.
— On assure que des avantages considérables sont pro-
posés à tous les carlistes qui déserteront les bataillons du
prétendant. Béhobie, Sare, Baïgorry et St-Jean-Pied-de-
Port, sont les localités désignées pour recevoir les déser-
teurs. De là, sans doute, on les dirigera sur Bayonne où
les soldats recevront, dit-on, chacun 4 réaux par jour et
les officiers 8 réaux.
Les déserteurs qui se présenteront avec leur cheval et
leurs armes, recevront 60 réaux. Je ne sais pas encore si
cette mesure a eu quelque résultat.
— On écrit de Vittoria que le général Espartero est sorti
avec 11,000 hommes pour Bilbao.
8000 Anglais et 400 chevaux sont restés dans la pre-
mière de ces deux villes.
— Le ministre de la guerre a ordonné au brigadier
Gurrea et à ses deux fils , de se rendre en Catalogue pour
servir sous les ordres du général Mina.
10,000 quintos asturiens et galiciens sont sortis de Stan-
tander pour se rendre à Vittoria.
— On assure que le 10° bataillon carliste de Navarre a
perdu beaucoup de monde par la désertion ; une centaine
de soldats de ce bataillon, de Huesca, se sont rendus dans
leur ville natale.
— Le brigadier Jaurégui doit partager le commande-
ment d'une division avec le général Evans.
On assure aussi que le général Espartero a quitté Vitto-
ria dans le but de se rendre dans le Guipuscoa , pour dé-
gager sans doute St.-Scbastien et Guetaria.
Le colonel Rebollo, nouveau gouverneur de St.-
Sébastien , a reçu du général Cordova les pouvoirs les plus
étendus pour changer les officiers et les employés suspects.
Les nouvelles de Catalogne confirment les avantages
remportés par le général Palarea sur l’Ebre et annoncent
l’arrivée à Tortosede septà huit bataillons andalous ayant
à leur tête le général Espinosa.
Le vaisseau anglais Redney de 94 canons mouillait à
Barce'done, et déjà l’on procédait au débarquement de
15 à 20, 000 fusils dont il était chargé. Une frégate hol-
landaise entrait aussi dans ce port avec 4 à 500 hommes
de troupes auxiliaires venant du Portugal.
Le général Mina, qui avait quitté Maurcga le 19, fit
son entrée avec ses troupes à Saint-Laurent del Piteux
sans éprouver aucune résistcnce, bien que ce point eût
été fortifié par les factieux. Les insurgés ont pris la fuite
abandonnant leurs approvisionnemens.
L’ermitage fortifié qui couronne la ville est encore
gardé par 300 hommes ; il est assigé , et l’on s’attend à
une soumission prochaine. La junte carliste , installée
dans cette localité , est dispersée' ; quelques-uns de ses
membres ont été pris; entre autres, un ecclésiastique qui
emportait 200 onces d’or dans un pain.
— On écrit de St.-Sébastien, le 31 décembre :
Les factieux occupent toujours les mêmes positions; leur
batterie qui domine le port n’a pas fait feu depuis plusieurs
jours sur les embarcations qui sortent et entrent librement,
ce qui nous laisserait croire que l’unique pièce d’artillerie
dont elle était armée en a été retirée.
Cependant nousavons remarqué qu’ils construisent d’autres
batteries sur d’autres points, ce qui nous ferait croire en-
core à la prolongation du siège.
De Guetaria, le 30 décembre.
Le gouverneur se doutant que les factieux s'occupaient
d'ouvrir une mine, résolut de faire une reconnaissance. Le
lieutenant de chapelgorris, donRamon Inurritegui, se pré-
senta dans ce but, la reconnaissance eut donc lieu par cet
officier; la bouche de la mine est placée à 120 mètres des
remparts ; elle s’étend déjà à 10 ou 12 mètres dans un ter-
rein assez compact qui rend le travail difficile et qui le leur
fera sans doute abandonner. Pendant la reconnaissance, un
combat de tirailleurs avait lieu : nos chapelgoris se sont con-
duits bravement. Nous n’avons que 4 blessés parmi nous ;
les carlistes ont fait une perte bien plus considérable, un
lieutenant des guides est resté parmi les morts.
Nous avons compté depuis le commencement du siège
530 boulets tirés contre le fort et qu’on a pu recueillir.
Dans le dernier engagement nous en avons compté 152 dont
un bon nombre de 36 et de 24. Les carlistes en ont lancé
davantage, mais ils sont ensevelis dans les ruines de la
brêdie,
Du 31 Décembre. — Guetaria pourvu de vivres et de
munitions, tiendra long-temps encore.
Les assiégeans ont aussi reçu des renforts en artillerie.
Ils ont déjà construit une batterie pour commander l’entrée
du port.
On dit qu’Espartero s’avance au secours de cette place.
ANVERS , 8 Janvier.
M. le ministre delà guerre vient d’accorder à un officier
français, attaché à l’état-major de la lre division , sa dé-
mission honorable avec une année de solde pour gratifi-
cation.
— Nous apprenons par les lettres de Madras, qu’on y
a vu le phénomène d’une baleine considérable , qui s’est
montrée pendant 8 jours dans les eaux de Madras ; elle a
excité un vif intérêt.
Bengale. — On a reçu par Calcutta des nouvelles du
Bengale. On écrit de la frontière nord-est, que des tribus
mécontentes sous un chef Duffah Gaum , se sont portées
contre Beesa, ont pris la place et massacré indistinctement
tous les habitans mâles et femelles, ont mis le feu à la ville
etse sontlogécsprès des ruines. Ellesy étaientencoreàl’ar-
rivée des nouvelles; quelques canonniers et^unc partie des
Cipayes marchent contre elles.
— On lit dans une lettre de Constantinople, 15 décem-
bre :
ii Un Grec a été pendu devant la porte d’une dame
turque, pareequ’il avait vécu avec elle en état de concu-
binage. C’était un tailleur de profession ; sa liaison avec
cette femme était restée secrète pendant deux ans, mais
le défaut de circonspection l’a fait découvrir ces jours
derniers. Le châtiment sévère infligé au Grec produit une
vive sensation. La femme doit être, dès quelle sera ac-
couchée, enfermée vivante dans un sac , et jetée dans le
Bosphore. »
CHRONIQUE COMMERCIALE.
Il parait, d’après quelques correspondances de New-
Yorck que pendant la session, il sera fait d’énergiques ef-
forts pour introduire une loi autorisant l'importation et le
transit à de certaines conditions, des marchandises anglaises
se rendant d’Angleterre par les Etats-Unis aux provinces an-
glaises du Canada sans droits. Le but de cette mesure serait
sans doute d’avantager le commerce qui se ferait par les
transports américains. Elle serait aussi très-utile aux négo-
cians du Canada, et leur permettrait de recevoir leurs arti-
cles quelques semaines plus tôt par Quebec , à moins que
leurs communications ordinaires ne viennent elles-mêmes à
prendre de très grands développemens.
— On nous écrit de Paris :
L’établissement d’nne banque à Lille est chose certaine
aujourd’hui, il y a le double de demandes d’actions qu’il v
aura d’actions à donner; on dit qu’il y aura une succursale de
cette banque à Dunkerque où les affaires prennent un ac-
croissement considérable et qui manque absolument de res-
sources sous le rapport pécunier.
La liquidation du mois dernier s’est faite péniblement à
la bourse de ce jour, dans la coulisse;il y a plusieurs suspen-
sions dont une assez importante.
On donnait hier connue certain que le chemin de fer de
Bruxelles à Lille et delà à Paris aurait une prochaine exé-
cution et que le projet par Amiens avait la préférence sur
celui par St. Quentin.
— D’après les avis de Jessore, la récolte des indigos sera
dans ce district, infiniment moindre que celle de l’année der-
nière. Les inondations ont été sans pareilles et le pays a gé-
néralement souffert. Dacced est l’endroit qui a souffert le
moins; à Tishoot la diminution occasionnéepar les pluies sera
de plusieurs mille maunds.
— On écrit de Würzbourg qu'il vient de s’y former une
soeiété d’actionnaires pour la continuation du chemin de fer
de Nuremberg, dans la direction de Wurzbourg ; que déjà
on avait obtenu des signatures pour un capital de 700. 00Û
florins. Le chemin en fer de Nuremberg à Furth a eoulé, y
compris les voitures, 175, 000 florins ; cette somme-com-
prend les droits d’apprentissage qu’on n’aura plus à solder
pour la continuation du chemin.
— On écrit de Stouttgardt, 2 janvier :
Nous apprenons que l’assemblée des États sera convoquée
pour le 22 de ce mois.
Des députations des villes de Heilbronn, de Heidenheim,
de Gmund ,de Bilberach, d’Esslingen, etc. sont arrivées
pour la réunion générale qui aura lieu demain à Stouttgardt,
à l’effet de former la grande association des chemins de fer.
Quant à la députation de la ville d’Ulm elle se trouve ici de-
puis plusieurs jours. *
Nous apprenons que les autorités municipales de notre
ville ont arrêté, que dans le cas où le grand chemin de fer
traverserait la ville, elle y contribuerait elle même provisoi-
rement pour une somme de 200,000 florins.
BEAUX-ARTS.
ANVERS , le 8 Janvier 1853.
Monsieur le Rédacteur du précurseur ,
M. Runnnel, célèbre pianiste et compositeur, maître de
chapelle du grand-duo de Nassau, se propose d’offrir au pu-
blic Anversois, dimanche prochain, à midi au foyer du grand
théâtre, une matinée musicale, qui promet à tous les vrais
diletidnii des jouissances délicieuses et dont la nouveauté ne
sera point le seul attrait. .
On le sait déjà dans le monde musical, mais nous nous plai-
sons à le rappeler ici, que M. Rummel n’a point entrepris ce
voyage en vue d’exploiter son propre talent ; le but auquel il |