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N' 24. ANVERS, VENDREDI 8 JANVIER 1830. PREMIÈRE ANNEE*..
LE PRÉCURSEUR
JOTTEIT^L POIsITIQTTS, COMMERCIAL, MARITIME BT LITTÉRAIRE.
paix. l:bseté. psoghès.
MÉTÉOROLOGIE.
Thermomètre: 4°. dégel complet
Baromètre. Beau-t^mps.
Pleine mer.— h. 8 du matin.
Lever du soleil, 8 h. 3. m.n
Lever de la lune . 9 h. du s.r
P. L. le 4 à 1 h. 22 ni. matin.
N. L. le 18, à 8 h. 45 m. matin.
Vents. — S.
Etat du ciel. — petite pluie.
Basse mer, à 2 l|2h. après-midi.
Coucher du soleil. — 4 h. 11 m.E
Coucher de la lune.—10 h. 41 m.
1). Q. le 11, «à 4 h. 47 m. soir.
P. Q. le 25, à 3 h. 2 m. soir.
ON S’ABONNE
A Anversy au bureau du Précurseur, rue Aigre, N° 326, où se
trouve une boîte aux lettres et où doivent s’adresser tous les avis.
En Belgique et à l'étranger, chez les directeurs des postes.
La quatrième page consacrée aux annonces, est affichée à la
bourse d’Anvers, et à la bourse des principales villes de commerce.
Le prix des annonces est de 25 centimes par ligne d’impression j
Un soin tout particulier sera porté à les rendre exactes, claires et
très-visibles.
Portes df, la Ville.
Ouverture: 6 heures du matin. - Fermeture 9 du soir.
PRIX DE L’ABONNEMENT.
Pour Anvers.
Pour la Belgique.
A l’année...............fr. 60
Par semestre.............» 50
Par trimestre.............» 15
A l’année................fr. 72
Par semestre...........d 56'
Par trimestre..........d 18
Pour l’étranger 20 francs.
8 Janvier.
L’Union en reproduisant nos documents sur les sinistres
maritimes, y ajoute les observations suivantes que nous
nous empressons de reproduire, comme pouvantintéressernos
lecteurs, et les mettre au courant de ce que le gouvernement
compte faire pour ressusciter notre marine marchande.
Le Précurseur d'hier donne la liste des navires concer-
nant le commerce d’Anvers et qui se sont perdus totale-
ment pendant les années 1834 et 1833. Dans la première
de ces années 25 navires se sont perdus et 24 ont péri en
1835; mais comme dans cette dernière le port d’Anvers a
reçu 1.188 navires, tandis qu’il n’en avait reçu que 1.064
en 1834 , il résulte du relevé des sinistres que l’année 1835
a été moins désastreuse pour les assureurs quant au nom-
bre des navires, mais il en est bien autrement quant à la
richesse des cargaisons, à l’espèce et au tonnage des na-
vires perdus , conséquemment à l’importance des sommes
assurées.
Le nombre des navires belges perdus a été de six dans
chacune de ces deux années. En 1834 le Pégase, la Julia ,
la Louise-Marie, Maria , Gendsche-Beurtman, et Jonge
Jan. En 1835 le Robuste, VAntwerps-Welvaren, la Co-
lombe, la Méduse, la Thérèse et la Louise. Cinq navires
seulement ont été lancés en 1834 et 1835, la marine belge
aujourd’hui réduite à 127 navires a donc perdu près de
six pour cent de son effectif. A ce sujet le Précurseur, qui,
lui. élève la perte à un dixième parce qu’il oublie de tenir
compte des navires lancés, «engage le gouvernement à
« redoubler de zèle dans l’exécution du projet que l’on dit
« exister pour ressusciter la marine de l’un des premiers
« ports du monde. » Nous rappellerons qu’il n’existe pas
seulement un , mais plusieurs projets de loi, destinés à fa-
voriser le développement du commerce maritime en Bel-
gique. Nous citerons en premier lieu le projet présenté le
11 mai dernier sur la pêche du hareng et du cabillaud, et
d’après lequel. à partir du 1er septembre 1885, une prime
de 1,500 frs. devait être allouée à tout navire de 50 ton-
neaux allant à la pêche du hareng, et de 1,000 fr. pour
ceux allant à la pêche du cabillaud, taux supérieur à ce
qui est accordé en Hollande où la prime pour la pêché du
hareng est seulement de 500 fl.
Nous parlerons ensuite du projet relatif au transit, pré-
senté le 4 août 1835, et, comme le précédent, non encore
discuté. Pour faire juger de l’importance de ce dernier
projet et de l'influence qu'il pourra avoir sur le mouve-
ment commercial de la Belgique , si admirablement située
pour le transit, nous rappellerons que d’après ce projet
toutes marchandises tarifées ad valorem ne paieront au tran-
sit que 15 centimes par 100 fr. de valeur, et celles tarifées
au poids et à la mesure , 20 centimes par 100 kilog. et par
hectolitre, avec faculté cependant de pouvoir toujours se
libérer au moyen de l’acquit d’un droit de 15 centimes par
100 francs de valeur. Ces modifications que l’intérêt géné-
ral du pays réclame hautement, viendront fort avantageu-
sement remplacer la législation actuelle dont le tarif s’é-
lève sur certains articles jusqu’à 168 fr. par 100 kilog.
La loi projetée aura pour effet immédiat de nous appeler
au partage du transit, et en France, où pendant long-
temps ce commerce a été presque nul, il a donné lieu en
1834, à l'abri de la loi libérale de 1832, à un mouvement
de 123 millions de kilog., équivalant environ à la cargai-
son de cent navires du tonnage de ceux entrés à Anvers
en 1835.
Vient enfin le projet de loi déposé sur le bureau de la
chambre des représentans le 9 décembre dernier, et déter-
minant le taux des primes pour la construction de navires.
Ces primes sont fixées à 30 fr. par tonneau de jeauge pour
les navires doublés et chevillés en cuivre ou en zinc , et à
24 fr. pour ceux non doublés nichevillésen métal. Rendues
applicables aux navires de 150 à 300 tonneaux , les primes
seront donc de 3,600 à 9,000 fr., et il nous paraît que
c est un encouragement de natureà activer singulièrement
les constructions navales.
A ces trois projets , quele ministère actuel doit être fier
d’avoir présentés à la législature , il faut joindre aussi les
avantages accordés aux navires armés pour des voyages
de très long cours ou d’essai : primes aux navires , mise
abord d’équipages de l’Etat soldés et nourris a ses frais,
etc.; envoi d’agents dans diverses contrées avec la mission
spéciale de recueillir et de transmettre des documents
commerciaux tout aussitôt mis à la dispofition des arma-
teurs et des fabricants belges ; négociations actives avec
les pays voisins , et qui , témoin certaines ordonnances
récentes , ne sont pas restées infructueuses ; routes nou-
velles à l’intérieur ouvertes aux frais de 1 Etat ou par des
compagnies; travaux actifs du chemin de fer décrété en 1884;
formation de nombreuses sociétés industrielles commer-
ciales et de navigation, autorisées avec empressement par
le gouvernement : tout cela prouve d une manière irré-
fragable la vive sollicitude dont il est animé en faveur des
intérêts matériels du pays; tout cela prouve enfin que les
hommes placés à la tète de l’administration du commerce
et de l’industrie ont compris les besoins de ces branches
de la prospérité publique et ne négligent rien pour les sa-
tisfaire , sans froisser en rien l’agriculture si digne d’in-
térêt aussi, et d’une importance si grande pour la Belgique.
Malheureusement la marche des deliberations de la
chambre des représentans n’est pas en rapport avec 1 ur-
gence des projets quiluisont soumis. Toutefois il est a espé-
rer que la loi communale et les budgetsétant votés,les pro-
jets désignés ci-dessus seront l’objet des premières discus-
sions de la chambre , et ce sera un devoir pour nous d ap-
peler de nouveau sur ces projetsjl’altcntion de nos repré-
sentants.
ÉGYPTE.
Alexandrie , 3 décembre.
L’escadre égyptienne , composée de neuf vaisseaux de
ligne et d’autant de frégates et corvettes , se trouve dans
le port. Trois pavillons d’amiral sont arborés ; l’un est
celui d’un officier français au service du vice-roi , qui
s’appelle Bisson-Bey. On remarque la plus grande activité
dans l’arsenal, où les objets d’équipement se préparent
en grand. Bien qu’il soit douteux qu’on doive regarder
les Arabes comme de bons marins, il faut convenir cepen-
dant que ce sont des hommes actifs et robustes. Le bateau
à vapeur le Nil devait partir le 3 pour conduire à Bairout
un officier français do rang , Soliman-Bey.
Mesures prises par le vice-roi d’Epypte envers les étrangers
qui se rendent dans ses états.
» Alexandrie , 4 novembre 1835.
Le gouvernement égyptien a toujours accueilli les européens qui ont
apporté dans le pays le tribut de leurs lumières et de leur indus-
trie. Mais malheureusement une foule d’aventuriers, peu dignes de
l’hospitalité qui leur a été accordée , sont de tout temps venus à leur
suite, et ont souvent occasionné desdésordres dans les villes du Caire et
d’Alexandrie; ils se sont permis d’insulter les autorités locales ; des vols
avec infraction ; la contrebande la plus effrénée ; des rixes , [des voies
de fait, etc. Cet état de choses doit avoir un terme. La volonté expresse
de Mahomed-Ali est d’assurer le règne de l'ordre , et de mettre enfin
la nombreuse population qui demande à vivre pacifiquement à l’om-
bre des lois , à l’abri de toute tentative qui pourrait troubler son re-
pos et compromettre sa sûreté. A cet effet, S. A. a jugé convenable
de rendre le décret suivant :
» Art. 1. A dater du 13 janvier 1831), tout individu qui viendra en
Egypte avec l’intention de s’y établir, sera obligé, à sa première arrivée,
de justifier de sesmoyens d’existence et de présenter au gouvernement
local un garant choisi parmi les principaux habitans du pays , qui sera
responsable de la moralité de sa conduite. ^
» Aat. 2. Tout individu déjà établi en Égypte devra égalemeut se
mettre en mesure de remplir les conditions énoncées en l’article pré-
cédent.
» Art. 3. Tout capitaine qui aura donné passage sur son navire à des
individus incapables de fournir les justifications demandées sera tenu
de les ramener en Europe à ses risques et périls.
» Fait à Alexandrie d’Égypte, le 3 novembre 1835.
Signé : BOGHOS JOUSSOFF. »
TURQUIE.
Constantinople , 25 novembre.
Le baron de Sturmer a envoyé au reis-effendi une note
officielle qui contient le récit des excès commis par les
Bosniaques lors de leur dernière invasion sur le terri-
toire autrichien.
Le gouvernement autrichien invite sérieusement la Porte
à lui prêter son assistance pour chasser ces bandes de
brigands de leurs repaires, d’où elles bravent toutes les
lois humaines.
— Le capudan Pacha était encore devant Mytilène le
22 de ce mois. Le bruit court ici qu’il s’est emparé d’un
vaisseau liydriote dont l’équipage aurait déchargé des pè-
lerins turcs qui se rendaient à Alexandrie.
Du 7 décembree
« Il n’est question ici dans ce moment que de la nais-
sance d’un troisième fils du sultan , et la population tur-
que est dans la joie et dans l’ivresse. Tous les bâtimens de
guerre et les batteries de terre du côté de l’Asie et de
l’Europe , tirent, suivant l’usage immémoral , des salyes
trois fois par jour, pendant une semaine , sans compter
les illuminations et d'autres réjouissances publiques.
» Le grand-seigneur a fait notifier cet heureux évène-
ment par une circulaire adressée par le reis-effendi au
corps diplomatique , et cette communication inusitée a
fait une certaine sensation à Péra.
*~ - 1 - —■<f PBBP——■ ' ■
PRUSSE.
BERLIN , 30 décembre.
Dans une réunion qui a eu lieu hier, entre les membres
présents de l’institut romain relatif aux correspondances
archéologiques, auxquels s’étaient joints plusieurs autres
amis de cet institut, M. le professeur Gerhard a présenté
un grand nombre de traités scientifiques imprimés cette
année, et de gravures représentant des monuments de
l’antiquité, qui avaient été prie ;palcment recueillis avec
le concours de M. le docteur 1 oreoska de cette ville. Le
rapporteur saisit cette occasion pour mettre sous les yeux
de l’assemblée une série de dessins d’antiques, destinés à
la section archéologique du musée royal ; dans le nombre
figure la collection commencée en 1826 des urnes funé-
raires et un dessin du vase Apulien de première grandeur,
en terre cuite, récemment découvert à Napleset sur lequel
est représentée la consécration des fêtes de Némésis.
ALLEMAGNE.
Francfout-slr-le-Mein, 31 décembre.
Ce n’était pas en vain que. depuis quelque tems , les
journaux allemands faisaient entendre ce qu’ils n’osaient
hautement exprimer , savoir, que le gouvernement prus-
sien est parfaitement décidé, non seulement à ne pas favo-
riser d’une manière active , mais encore à combattre de
toute son influence les entreprises de chemins de fer pro-
jetées jusqu’à ce jour en Prusse comme dans tout le reste
de l’Allemagne. Procédant avec plus de franchise aujour-
d’hui , le ministère prussien fait insérer dans la Gazette de
Hanovre un article dans lequel le gouvernement se des-
sine nettementen attitude d’opposition contre ce genre de
communication adopté partout, excepté dans la Prusse.
Et tandis que Francfort se dispose à commencer son che-
min de fer jusqu’à Mayence, tandis que la Bavière prépare
le sien d’Augsbourgà Munich, tandis que l’Aulrichea déjà
tracé le sien vers la Galice, Berlin repousse tout projet
futur et laisse même se dissoudre la société qui s’était for-
mée pour construire le chemin de fer de Berlin à Postdam.
Les motifs allégués par la Gazette de Hanovre sont à
peu près ceux-ci : Que le gouvernement, après s’être livré
à une étude spéciale de la matière, n’a pas trouvé que les
avantages de cette innovation fussent tels que l'on dut la
préférer à tout ce qui a existé jusqu’à ce jour; que le bien
pnblic, sans cesse allégué par les actionnaires, n’était
qu’un voile spécieux destiné à couvrir une foule d’intérêts
particuliers seuls engagés dans cette affaire; que l’encou-
ragement donné aux chemins de fer ne pouvant être que
préjudiciable à plusieurs administrations actuelles, eten
particulier à l’administration des postes ; il s’ensuivrait un
revirement par lequel un grand nombre d'existences
seraient menacées; qu’enfin le gouvernement, loin d’em-
pêcher les relations de ce genre que les villes peu distan-
tes l’une de l’autre, voudraient établir pour mieux com-
muniquer entr’elles , donnerait sans difficulté l’autorisa-
tion nécessaire, mais qu’il ne jugeait pas que cette au-
torisation dût s’étendre dans une sphère plus vaste, pour
remplacer des services dont la perfection est maintenant
reconnue.
Cette décision du gouvernement prussien est dans ce
moment en Allemagne l’objet des commentaires les plus
opposés. Les uns la trouvent prudente et sage, les autres
la croient illibéralc et contraireau mouvement d’industrie
par lequel est à notre époque travaillée toute la nation al-
lemande. L’avenir prouvera qui a le mieux jugé de ceux
qui protègent ou de ceux qui prohibent les chemins de fer.
FRANCE.
Paris, le 6 janvier.
M. le ministre du commerce a ouvert hier la session des |