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J
ments de prospérité qui, sur notre sol plantureux, ont
survécu à tant d’invasions, de pillages et dé désastres.
D’un autre côté, les Roumains de la Moldavie et de
la Valacliie ont des millions de frères en Hongrie et
dans l’empire d’Autriche. Nouveau grief contre nous
et qu’il est facile de lire entre les lignes des documents
officiels publiés à Vienne et à Pesth.
C’est que nous n’avons pas attendu le réveil récent
de l’esprit'de nationalité pour professer hautement et
revendiquer nos liens de fraternité avec les Roumains,
courbés sous le joug altier des Magyars, et sacrifiés
en Autriche par une bureaucratie étroite, dont le
comte de Beust se garde bien de corriger le despo-
tisme au petit pied et les règlements mesquins, quand
il s’agit des doléances des Roumains, sujets de l’em-
pire.
De là résultent les attaqués et les dénonciations
perfides du Livre Rouge. On a représenté Bucharest
comme un foyer permanent d’intrigues, comme un nid
de révolutions.
Il est vrai que l’on nous oublie aujourd’hui avec la
menace du conflit gréco-turc, qui peut embraser
l’Orient et l’Occident.
Le bassin du Bas Danube et les embouchures de
notre fleuve-Roi ressemblaient à une tempête dans un
verre d’eau. Silence ! Voici l’ouragan qui déchaîne un
cataclysme, autrement dangereux.
En attendant que la Conférence prononce à Paris le
g nos ego, que Virgile met dans la bouche de Neptune,
je termine cette lettre par quelques chiffres significa-
tifs. Rien de péremptoire comme les chiffres.
Dans nos Principautés-Unies (Moldavie et Valachie),
nous sommes au moins quatre millions cinq cent mille
Roumains de race pure (4,500,000).
Mais au dehors et autour du trône national, nous
avons de nombreux frères,qui ne tendent qu’à se fondre
avec nous afin de former une monarchie puissante,
respectée dans les vastes limites de l’antique Dacie.
Sans parler pour le moment de la Bessarabie, deve-
nue russe, oh se trouvent plus de neuf cent mille Rou-
mains, sans faire de revendication sous forme de re-
censement en Autriche et en Turquie, je signalerai
dans le royaume de Hongrie,objet des droits historiques
des Magyars, droits exercés au détriment de nos
frères :
En Transylvanie 1,800,000 Roumains.
Dans le Banat de Témeswar 200,000 id.
Dans la Bukovine que l’Autriche a détachée de la
Moldavie par des ruses diplomatiques, 1775,1776, 1777,
300,000 Roumains. . .
Je me réserve de relever plus tard une addition qui
par le total alarme déjà la fierté des Magyars et la
mosaïque d’Etats hybrides, mal cimentés, dont toutes
les pages du Livre rouge, sur les deux rives delaLeitha,
ne feront pas surgir la moindre homogénéité.
Au contraire, l’unité et la nationalité roumaines peu-
vent attendre.
N’imitons pas l’impatience fiévreuse des Grecs qui
nous ont cruellement compromis au printemps de 1821,
avec le bataillon sacré des Hétairistes du prince
Alexander Hypsilanti, venant commencer la révolu-
tion hellénique sur le territoire moldave, qui fut la
première victime de cette imprudente explosion.
GRECE.
bleu.
Nous empruntons à ce recueil quelques nouveaux
documents qui présentent le plus vif intérêt :
Le ministre de Sa Majesté le roi de Grèce à Constantinople
au ministre des affaires étrangères, M. Delyannis.
Péra, 1/13 décembre 1868,
Monsieur,
En sortant de chez le général Ignatieff, qui m’avait assuré
que dans sa conviction il n’y avait pas à craindre pour le
moment une rupture de relations diplomatiques entre la
Grèce et la Turquie, et que le langage des ministres otto-
mans n’avait d’autre but que d’intimider la Grèce, je me
suis rendu auprès de l’ambassadeur de France.
J’ai trouvé M. Bourée très irrité contre nous. Il venait
de recevoir à l’instant sa correspondance d’Athènes, où on
lui confirmait, comme il me l’a déclaré, tout ce que lui
avait dit lord Elliot. « Ce qui se passe en Grèce, s’est-il
» écrié, e't de la dernière inconvenance. La politique de
» votre gouvernement est inqualifiable, et peut avoir les
» plus graves conséquences. Ne savez-vous donc pas dans
» quelles dispositions est la Porte. »
“ Certainement, lui ai-je répondu, je sais quelles sont ses
intentions, et qu’elle a menacé de rompre ses relations
« avec la Grèce, mais je n’en ai rien cru : cela m’a paru si
» grave, si injuste que je n’ai pu en aucune manière ajouter
» foi aux bruits qui couraient à ce propos. D’ailleurs, que
» s’est-il passé de nouveau en Grèce qui puisse justifier
•> aujourd’hui une mesure qui n’a pas été prise il y a deux
>• ans ? On dit qu’il se fait en Grèce des enrôlements pour
- la Crète, mais les enrôlements de volontaires ne sont-ils
» pas pratiqués sans interruption depuis le jour où a com-
» mencé l’insurrection crétoise ? Le gouvernement grec
obsorvant une noutralité complète, ne s’est nullement
>• immiscé à cette insurrection, comme il n’a pas pris part
,, aux enrôlements qui ont été faits. Tout Ce qu’on a dit des
- officiers ou sous-officiers de l’armée grecque qui auraient
» été mis à la tête de ces corps enrôlés est complètement
» faux. «
Tout ce que j’ai pu dire à M. Bourée pour l’apaiser n’a
fait que l’irriter encore davantage. « Comment, a-t-il dit.
pouvez-vous ignorer ou faites vous semblant d’ignorer tout
ce qui se passe chez vous? Nous, nous le savons très bien.
Après toutes les observations qui ont été adressées de dif-
férents côtés à votre gouvernement au sujet de sa politique
coupable.il n’en persiste pas moins dans la même attitude.
Ce qui s’est passe à l’occasion du repatriement des indigè-
nes crétois est abominable et vraiment inhumain. Les vio
lences qu’on a commises pour empêcher le retour de ces
malheureux indigènes sont honteuses. J’ai reçu à ce sujet
des informations de plusieurs préfectures de la Grèc y
m Vos renseignements, ai-je répliqué, exagèrent ! s cho-
ses, et ceux qui vous les donnent ne les ont pas puisés à
des sources dignes de foi. Le gouvernement grec a déjà
été justifié, auprès des grandes puissances, des accusations
injustes qu’on a portées contre lui à ce sujet. »
Mais plus je protestais, plus l’ambassadeur paraissait
irrité et enflammé. Ce qui ne m’a pas empêché de continuer
à défendre le gouvernement contre ces accusations injus-
tes. “ Les grandes puissances, m’a-t-il dit ensuite, sont ex-
cessivement mécontentes de tout ce qui se passe en Grèce.
L’Europe ne souffrira pas plus longtemps que deux petites
puissances, telles que la Grèce et la Roumanie, menacent à
chaque instant la paix et la tranquillité générale, que tous
ont à cœur de maintenir. Vous savez ce qui s’est passé en
y, -manie ; M. Bratiano est tombé à cause de sa politique
t °h’ iaV>te' Vous pouvez écrire tout cela à Athènes. »
tUr Ahi lm* 'ùje répondu, si vouscroyez que les ministres
“ J “Via/.J ont un si grand amour pour leur position,
connaissants? Croyez-vous que ces ministres, quels qu’ils
soient oseront heurter le sentiment national, en employant
la force jxmr empêcher les expéditions dirigées en vue
d ttfCela est inadmissible, car alors ils provoqueraient dans
le pays même des soulèvements redoutables et ne feraient
qffaugmenter les complications. Soyez sûr, monsieur 1 am-
bassadeur, qu’on ne réussira pas, il s’en faut de beaucoup,
à apaiser le sentiment national en Grèce et à faire cesser
la crise actuelle par des mesures contraires et opposées à
ce sentiment ou par une conduite violente et irréfléchie ;
un gouvernement sage doit agir avec beaucoup de mesure
et de circonspection, et c’est ainsi qu’agit le gouvernement
actuel en Grèce. » ,
Ce sont là, m’a-t-il dit, des subterfuges que 1 Europe et la
Porte condamnent et qui auront les conséquences les plus
graves. Quant à moi, j’ignore ce que les ministres otto-
mans se proposent de faire. Je les ai vus plusieurs fois
dans ces derniers jours, mais ils ne m’ont, rien dit de po-
sitif, et ils n’ont pas non plus sollicité mes conseils, de
sorte que j’ignore leurs vues et leurs dispositions. Il me
semble qu’ils ne veulent plus entendre d’avis ni de eohseils
et qu’ils sont décidés à agir à leur guise. Jusqu’ici la Porte
s’est comportée comme un gouvernement patient et résb
gné, et yous avez abusé de sa longanimité. Aujourd’hui
elles vont peut-être quitter cette attitude. »
t> Jusqu’ici, lui ai-je répondu, les ministres ottomans ont
agi non point cemme un gouvernement patient et résigné,
mais comme des gens qui se disent : à agir autrement, il y
aurait trop d’inconvénients, et nous ne tarderions pas à
nous en repentir. La Grèce aura sans doute à souffrir des
dommages par suite de cette rupture violente et subite des
relations diplomatiques, mais elle ne sera pas seule à souf-
frir : les conséquences s’en feront sentir peut-être encore
plus promptement à la Turquie qui, après avoir mis le feu
à la poudrière, ne pourra pas éteindre si facilement l’in-
eendie redoutable qu’elle aura allumé. Là s’est terminé
notre entretien; quelqu’un est survenu ; j’ai salué M.Bourée
et je l’ai quitté.
Mi............
Malgré l’irritation de M. Bourée, malgré tous les sous-
entendus menaçants qui se sont glissés dans sa conversa-
tion. je n’en conserve pas moins la conviction qu’il est
impossible que la Porte se risque à une rupture des rela-
tions diplomatiques sans l’aveu de la France et de l’Angle-
terre. Cet aveu lui a-t-il été donné? C’est ce dont je ne peux
m’assurer positivement. Le gouvernement de S. M. Hellé-
nique sera peut-être mieux informé sur ce point par ses
ambassadeurs auprès des cours de Londres et de Paris.
En attendant, le bruit de la rupture se répand de plus en
plus dans la ville ; les Grecs ont commencé à s’inquiéter, et
les valeurs ottomanes ont éprouvé une baisse sensible à la
bourse.
Comme c’était hier la fête du Sultan, le premier drog-
man n’est pas allé à la Porte ; peut-être verra-t-il aujour-
d’hui les ministres et s’il me communique quelque chose
d'important avant le départ du paquebot, j’en informerai
Votre Excellence dans une lettre spéciale.
Le ministre de S. M. Hellénique, à Constantinople, au
ministre des affaires étrangères, M. Delyannis.
Péra, 22 novembre (4 décembre) 1868.
Monsieur le ministre,
Je confirme, par la présente lettre, les deux télégrammes
que je vous ai envoyés hier soir, à sept heures, et aujour-
d’hui, à dix heures du matin, j’ai reçu votre télégramme
du 20 novembre (2 décembre) et je me suis hâté d’en donner
communication à qui de droit.
Le général Ignatieff, ainsi que Je vous l’ai dit, a eu d’a-
bord un long entretien avec M. Bourée, auquel il a de-
mandé ce qu’il savait au sujet de la rupture des relations
diplomatiques entre la Grèce et la Turquie, et quels con-
seils il avait donnés à la Porte Ottomane. 11 lui a repré-
senté en même temps les conséquences incalculables qu’en-
traînerait un tel acte, et combien cet acte par lui-même se-
rait injuste, attendu qu’il ne s’est rien passé de nouveau on
Grèce qui puisse donner à la Porte un motif raisonnable
de prendre des mesures aussi dangereuses.
M. Bourée a répondu qu’il ne savait rien des intentions
de la Porte Ottomane et qu’il ne lui a pas conseillé du tout
de rompre les relations diplomatiques avec la Grèce, mais
que la conduite de cette dernière puissance et de son gou-
vernement dépassait toutes les limites et avait enfin poussé
à bout la patience et la longanimité de la Porte Ottomane,
laquelle, par égard pour TEurope, n’avait pas voulu jus-
qu’ici faire usage des droits qu’elle a, comme nation indé-
pendante; qu’ayant une fois décidé d’agir avec plus d’énergie
elle n’écoutera personne et ne se laissera détourner par qui
que ce soit de l’exécution de ses desseins.
Le général Ignatieff lui a représenté qu’en approuvant ces
mesures téméraires ou en no s’efforçant pas de détourner
la Turquie de cette voie, il assumait une grande responsa-
bilité devant l’Europe, attendu que les conséquences de
telles mesures pourraient être dangereuses.
Le ministre de S. M. Hellénique à Constantinople au mi-
nistre des affaires étrangères, M. Delyannis.
Péra, 25 novembre (7 déc.)
Monsieur le ministre,
Le 23 novembre (5 décembre) et le 24 novembre (6 dé-
cembre) j’ai adressé deux télégrammes à Votre Excellence.
J’ignore s’ils vous sont parvenus promptement, et je soup-
çonne fort les télégrammes ottomans de retarder l’expédi-
tion de mes télégrammes.
Le 23 novembre (5 décembre), le général Ignatieff, après
avoir épuisé vainement tous les efforts imaginables et
toutes les représentations personnelles pour prévenir la
rupture, a annoncé qu’il allait faire une démarche solen-
nelle et d’un caractère officiel. Il s’est adressé verbalement
à MM. Elliot et Bourée, qui ont toujours affecté d’ignorer
les mesures méditées par la Porte, et qui assurent que
tout cela se passe sans leur aveu et sans leurs conseils. Il
leur a demandé de s’unir pour représenter en commun à
la Porte les conséquences redoutables qui. peuvent résul-
ter de ses mesures.
Il leur a assuré que s’ils refusaient d’accéder à sa proposi-
tion, il irait seul faire entendre ses représentations à la
Porte Ottomane et qu’il les laissait seuls responsables des
graves conséquences qui pourraient résulter de sa dé-
marche. Il s’est, adressé en premier lieu à M. Bourée, qui
efforcé de persuader le général qu’une telle démarche
n’était nullement nécessaire, qu’il n’v avait, aucune immi-
nence de guerre, mais seulement la simple perspective
d’une rupture des relations diplomatiques etcommerciales,
ce qui a déjà eu lieu d’autres fois sans que la guerre s’en
suivît ; enfin qu’aucun danger ne menace la paix, soit en
Orient, soit en Europe. Mais lorsqu’il a vu que le général
persistait, malgré le refus de ses collègues,à entreprendre
seul cette démarche et qu’il l’a entendu dire et répéter qu’il
montrerait ainsi au monde entier que la Russie désirait
sincèrement le maintien de la paix, M. Bourée a accueilli
la proposition du général. Toutefois il a demandé qu’on
examinât de quelle manière on pourrait réussir à prévenir
la rupture, la Grèce étant tenue après tout de satisfaire aux
justes et légitimes exigences de la Porte et de cesser sa
conduite scandaleuse vis-à-vis de la Crète et des réfugiés
crétois.
Le général a repoussé cette demande en disant que la
Grèce était une puissance constitutionnelle, que son gou-
vernement était lié par les lois du pays, et quel ne pouvait
faire ce que demandait la Turquie ; que d ailleurs ce n’é-
tait point là l’affaire des ambassadeurs à Constantinople.
Les puissances, a-t-il dit, ont des ambassadeurs à Constan-
tinople pour être informés, et d’après leurs informations,
elles doivent juger par elles-mêmes, s’il est juste et néces-
saire d’adresser au gouvernement grec tels avis ou telles
représentations,selon les circonstances. Les ambassadeurs
à Constantinople n’ont à remplir de ministère qu’auprès de
la Porte Ottomane où ils sont accrédités, et puisque c’est
de là que part la menace du danger, c’est là aussi qu’ils
doivent agir et porter leurs efforts. D’ailleurs les ambassa-
deurs de Russie, d’Angleterre et de France ont, à cet
égard, un double devoir à remplir, comme représentants
de puissances qui ont garanti à la fois la sécurité de la
Grèce et l’intégrité de la Turquie, les deux puissances qui
sont en danger de guerre aujourd’hui par suite d’une rup-
ture aussi subite des relations diplomatiques.
M. Bourée a d’abord répondu que, dans sa conviction, ni
la sécurité de la Grèce, ni l’intégrité de la Turquie ne cou-
raient de danger actuellement ; mais finalement il a con-
senti à ce que des représentations fussent adressées à la
Porte, au nom de la paix générale, par les ambassadeurs
des trois puissances garantes ; mais en même temps il a
fait observer qu’il ne convenait pas de se présenter à la
Porte, soit comme ambassadeurs des puissances protec-
trices de la Grèce, soit comme représentants des puissances
garantes de l'intégrité de la Turquie, attendu que selon sa
conviction, ni la Grèce ni l’empire ottoman ne couraient de
danger, mais seulement comme ambassadeurs des grandes
puissances qui désirent le maintien de la paix générale.
Enfin il a refusé de s’associer à toute action en commun.
Le ministre de Sa Majesté à Constantinople à M. De
lyannis, ministre des affaires étrangères.
Péra, 3/15 décembre 1868.
Monsieur le ministre,
_ Le vapeur français n'a touché ici que dimanche passé;
j’ai reçu par lui les dépêches de Votre Excellencejusqu’au
27 novembre.
J e vous ai télégraphié immédiatement, vous priant de
m’envoyer YAmphitrite, mais le lendemain Savfet pacha
pria le premier drogman, qui lui lut la dépêche n° 9,961 de
V. Exc.,de me dire qu’il me prie d’écrire de ne pas en-
voyer V Amphitrite, parce que, dans ces circonstances,
''apparition d’un navire de notre station à Constantinople
Pilt. HfYnnAÏ* li/31.1 à riaa Gnmnli/iotiAna rvv>zvri 1 no . /l'an»
peut donner lieu à des complications désagréables ; c’est
surtout pour cette raison que la Porte n’a pas envoyé de
vaisseau de guerre au Pirée pour recueillir M. Photiades.
Je devais vous télégraphier pour la gouverne du gou-
vernement royal, lorsque j’ai reçu les deux télégrammes
chiffrés dont les transcriptions sont ci-jointes ; comme vous
pouvez l’observer, monsieur le ministre, certaines parties
étaient défectueuses et, pour la plupart, incomplètes ; je
vous ai demandé le complément du plus considérable de
ces deux télégrammes.
La concentration de l’attention des diverses puissances
de l’Europe sur les difficultés qui ont surgi entre la Grèce
et la Turquie n’a obtenu jusqu’à présent aucun résultat pra-
tique. Le général Ignatieff a reçu avant-hier un télégramme
de St-Pétersbourg, dans lequel on lui annonçait qu’à la suite
de résolutions prises à Paris entre MM. de Stackelberg et
de Moustier, M. Bourée devait avoir reçu ou recevra des
instructions pour agir, de concert avec le général, auprès
de la Porte ottomane et l’engager à ne pas pousser les
choses jusqu’à la rupture.
Le général écrivit à M. Bourée, lui donnant connaissance
du télégramme ci-dessus et le priant de lui faire savoir s’il
a reçu iesdites instructions et s’il s’entend et s’accorde
avec lui pour s’efforcer d’agir de concert dans le même but.
M Bourée ayant reçu cette lettre et en ayant conféré avec
M. Outrey, répondit au général qu’il n’avait reçu aucune
instruction dans le sens de sa lettre ; qu’en conséquence il
n’a rien à faire et qu’il continuera dans l’affaire en ques-
tion à s’abstenir de toute action sur la Porte ottomane.
De ce qui précède, monsieur le ministre, remarquez que
le gouvernement français et son représentant ici suivent
la même tactique que l’année dernière dans les affaires de
Crète, comme pour la conformité des résolutions prises de
concert parles deux gouvernements de France et de Russie.
Pendant ce temps M. Elliot,que les publications d’Athènes
continuent à irriter contre le gouvernement hellénique, a
commencé à s’inquiéter de la tournure des choses et des
suites inévitables de la rupture. Il paraît que différents
rapports des consulats anglais en Turquie nnforment de
la grande surexcitation des esprits qu’a causée la nouvelle
delà rupture des relations entre la Grèce et la Turquie,
mais il s’efforce de cacher ses inquiétudes.
Votre tout dévoué,
JEAN DELYANNIS,
FRANCE.
{Correspondance particulière du Précurseur.)
Paris, 16 janvier. — On abuse déjà du nom de
M. Rangabé, l’envoyé grec. On fait dire et faire à ce
personnage mille choses improbables. On veut qu’il
tienne dans le creux de sa main la paix et la guerre.
On fait baisser la Bourse de Paris rien qu’avec son
nom. Au fond, M. Rangabé n’est pas un croquemi-
taine. On sait que son gouvernement est poussé, sous
main, par la Russie, mais la Russie elle-même, dit-on,
comprend la nécessité de la paix. S’il faut s’en rappor-
ter à ce qu’on racontait ce matin, Saint-Pétersbourg
aurait demandé à Athènes d’ordonner à M.Rangabé de
ne pas aller plus loin. Athènes obéira, vous le verrez
bien.
Ce qui déterminerait surtout la Russie, ce serait l’at-
titude de plus en plus irritée de l’Angleterre envers les
Hellènes. Dès l’origine du conflit, la Grande-Bretagne a
repousse lidee du Congrès et espère que la Grèce ac-
cepterait avec empressement l’ultimatum très modéré
de la Turquie. — L’Angleterre parlait de canons im-
pitoyables. Il y a eu sursis, puisqu’il y a eu un congrès.
A présent que le congrès ne donne aucun résultat sa-
tisfaisant, l’idée de 1 Angleterre reparaît plus vivace.
Oui, mais ce serait la guerre et une guerre dont on né
peut prévoir les conséquences. — C’est pour cela que
13, Russie hésite
Il y a autre chose : l’attitude menaçante de la Prusse.
Depuis huit jours, les gazettes de l’autre côté du Rhin
prennent plaisir à énumérer toutes les forces militaires
âu royaume de Guillaume Ier. On ajoute qu’il y a beau-
coup d’arrogance aussi dans les correspondances qui
arrivent de Berlin ; mais rien de tout cela ne serait
suffisant pour faire naître un casus belli. Tout le monde
est d’accord sur ce point qu’en Europe tout le monde
se méfie de tout le monde, mais que personne ne veut
la guerre.
En Bourse, chez nous, il y à des baisses mais de
fort petites baisses. Au premier coup de canon tiré au
Nord ou au Midi, ce serait autre chose.
Pour le moment, la grande affaire, c’est le discours
du Trône qui sera prononcé lundi prochain, au Lou-
vre, dans la salle des Etats, en présence des sénateurs
et des députés. On répète que cette harangue sera con-
çue dans un ton des plus pacifiques. Il y sera question
aussi de la dernière année de la législature actuelle.
On y promettra de grandes réformes économiques et
commerciales. On s’y engagera à changer de fond en
comble le régime des colonies de manière à nous ser-
vir enfin des biens sans nombre que nous avons,
comme les Antilles et l’Algérie. Il faut bien qu’on fasse
beaucoup de promesses à la veille des élections géné-
rales.
L’empire touche à une époque solennelle. Depuis six
mois, le pouvoir de Napoléon III a éprouvé de vifs
échecs à l’intérieur. La désaffection fait des progrès.
Les affaires sont en souffrance. Les fontionnaires de
toutes les spécialités s’attiédissent; quelques-uns se
retirent comme MM. Sainte-Beuve, Séguier, Turquet
et autres; quelques autres, dit-on, votent avec une
des trois grandes oppositions. L’empire va-t-il s’amé-
liorer? Il faut savoir attendre, mais l’empereur lui-
même, dit-on, est fort étonné d’apprendre combien on
s’est désaffectionné depuis peu de temps. — Le chef de
l’Etat doit faire allusion, le 18 janvier prochain, à cette
situation qu’on ne représentera pas telle qu’elle est.
Paris a été très vivement impressionné par les nou-
velles qu’on a reçues de Tile de la Réunion et je vous
ai déjà dit un mot, cesjours derniers. Le sang a coulé,
le 2 décembre, à Bourbon, mais bien moins qu’on ne
l’avait dit d’abord. On ne connaît pas encore fort nette-
ment la vérité sur ces événements ; toutefoislamanière
dont est gouverné la colonie, la lourdeur des taxes et
le peu de libertés politiques dont on y jouit,paraissent
avoir été les causes déterminantes du mouvement
populaire qu’on a si cruellement réprimé. Jusqu’à
ce jour le gouvernement s’est tu sur toute cette affaire.
Comme les journaux de l’opposition commencent à en
parler, il faudra bien que l’administration s’explique à
son tour. — Il n’y aurait eu que 20 personnes tuées au
lieu de 80. — S’il m’arrive des renseignements à cet
égard, je vous les transmettrai.
La conférence a tenu sa dernière séance aujourd’hui
samedi. — A l’heure où part le courrier, rien n'avait
transpiré de ce qui s’y est passé, en admettant qu’il s’y
soit passé quelque chose de notable.
On trouve dans le dernier numéro du Moniteur de
l'Armée une réponse aux rodomentades de la presse
prussienne. — Voici un des alinéas qui terminent
un article sur la réorganisation de l’armée fran-
çaise :
« Nous sommes assez forts aujourd’hui pour vivre
“ en parfaite harmonie avec toutes les puissances de
» l’Europe, pour combattre avantageusement celles
» d’entre elles qui voudraient entreprendre une guerre
« injuste et nous forcer encore à tirer l’épée. «
Il y a ce soir, une réunion des députés de l’opposi-
tion chez M. Marie, député de Marseille. ZZZ.
M. de Moustier a pu être transporté à son hôtel dans la
journée d’hier.
Chambre des Représentants.
Séance du 16 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. DOEEZ, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à une heure et demie.
L’ordre du jour appelle la continuation de la discussion
générale du budget dfe l’intérieur.
m. kervyn de EETTENHovE. J’ai demandé la parole après
avoir entendu le discours de M De Maere. Il m’a paru né-
cessaire de protester contre l’affligeant tableau qui nous a
été fait des populations flamandes. Ce sont les mêmes
populations qui ODt été longtemps un foyer de civilisation
et de lumière, que l’honorablê membre nous a représen-
tées dans une situation déplorable au point de vue moral
et intellectuel.
Dans ses recherches statistiques, M. De Maere a compris
une très longue période, une période pendant laquelle les
provinces flamandes ont eu beaucoup à souffrir. Il s’est
particulièrement occupé de l’instruction. Il nous adit que,
pour la Flandre)occidentale,le nombre des miliciens sachant
lire et écrire était de 144.Ces chiffres ne sont pas exacts. La
situetion est celle-ci : 67 p. c. de miliciens sachant lire et
écrire et 35 p. c. de miliciens dépourvus de toute instruc-
tion. En ce qui concerne la criminalité, les renseignements
fournis par le département de la justice constatent pour
les Flandres une situation beaucoup plus favorable que
pour les autres provinces.
Rien ne justifie les considérations développées par M.
De Maere. Les populations flamandes sont représentées
partout d’une manière brillante, dans les administrations
publiques, dans la magistrature, au sein des Chambres. On
a dit que la littérature était la forme extérieure de la si-
tuation intellectuelle. Est il besoin de rappeler les résul-
tats qui ont été obtenus à ce point de vue ? Faut-il faire va-
loir aussi l’importance de l’agriculture qui fait la prospé-
rité des Flandres ?
L’honorable membre, s’occupant ensuite de la réglemen-
tation du travail, n’admet pas que l’Etat s’abstienne d’in-
” Li " ’ ‘
tervenir en cette matière. Le foyer domestique est la base
de la vie sociale, Il faut que la loi protège le foyer et favo-
rise le développement de la vie sociale. On invoque la
liberté des citoyens. Mais la libre Angleterre a pris des
mesures pour réglementer le travail et jamais on ne lui a
reproché d’avoir méconnu en cela les grands principes de
liberté.
Un mot de la question de l'instruction obligatoire. Le
devoir du gouvernement est de favoriser toujours et de
n’imposer jamais. L’instruction obligatoire est contraire à
nos mœurs. Serait-elle conforme à nos libertés constitu-
tionnelles? Evidemment non. Cet enseignement serait-il
bon? Je ne le crois pas davantage. L’enseignement, pour
être bon, doit être stimulé par la concurrence.
L’orateur invoque, à l’ap.pui de sa thèse, l’opinion de M.
Guizot et de M. Laboulaye.
L’instruction, dit-il en terminant, est un des plus grands
bienfaits. N’en faites pas une obligation La liberté seule
est féconde.
m. le hardy de beaulieu. L’honorable ministre a bien
voulu reconnaître que mes vues étaient originales. Je se-
rais bien heureux si cette originalité pouvait atteindre le
but que j’ai indiqué, c’est-à-dire la réduction des dépenses.
J’avais demandé àM. le ministre combien il faudrait en-
core dépenser pour compléter l’organisation des écoles
primaires. Puisque l’honorable M. Pirraez n’a pas pu me
donner une réponse, je serai forcéderecherchermoi-même
des renseignements à ce sujet, et je m’engage à faire con-
naître l’année prochaine combien de communes se trou-
vent sans écoles.
A propos de la question du travail des enfants, je dois
dire qu’àmon sens l’Etat est impuissant à soulager la mi-
sère qui accable une partie de la population. Mais je pense
également que vous ne pouvez pas empêcher les enfants de
travailler aussi longtemps que vous enverrez dans les ca-
sernes la partie la plus virile de la population.
m. de maere déclare maintenir tous les chiffres qu’il a
cités dans son premier discours. Il soutient notamment que
lacriminalitéestplus considérable dans le groupe flamand
que dans le groupe wallon. Les renseignements puisés dans
1 exposé des Annales du royaume constatent que la Flan-
dre orientale fournit aux cours d’assises quatre fois plus
d’accusés et la Flandre occidentale six fois plus d’accusés
que les provinces de Liège et de Hainaut.
w. kervyn fait remarquer que les renseignements sta-
tistiques dont il a donné communication à la Chambre sont
consignés dans les tableaux dressés par le département de
lajustice pour l’annuaire de 1 Observatoire.
m. de iiAERNE. M. de Maere n’apas tenu compte de l’im-
mense progrès qui s’est produit dans les Flandres en ma-
tière d’instruction publique. Il a perdu d0 vue aussi la crise
désastreuse dont les Flandre? ont eu à souffrir pendant
dont
tant d’années. '
N0 l’oublions pâs. un grand nombre de Flamands s'ex-
patrient. Il y a en France 250,000 Flamands. Consultez les
Français, ils vous diront que les Flamands sont leurs meil-
leurs ouvriers.
L’honorable M. de Maere a parlé d’une manière cons-
ciencieuse. Mais qu’il me permette de le lui dire, il aurait
mieux fait, avant de parler dans ce sens, non-seulement
d’interroger les statistiques, mais aussi toutes les circons-
tances qui peuvent se produire dans la vie des peuple^
m. kervyn de LETTENiiovE. J’ai saus les yeux des chif-
fres qui répondent d’une maniéré péremptoire aux obser-
vations de M. De Maere en ce qui concerne la criminalité
dans les Flandres. Si j’établis une comparaison entre le
Hainaut et les Flandres, je vois que pendant l’année les
résultats sont tout à l’avantage des Flandres,
m. de maere. Une statistique ne peut avoir de valeur
que si elle embrasse un nombre plus ou moins considéra-
ble d’années.
m. le président. Il n’y a plus d’orateurs inscrits,
m. d’elhounqne. à mardi.
La séance est levée à trois heures.
Mardi, séance publique à deux heures.
ANVERS, 17 Janvier.
Conférences Populaires.
M. Jacobs-Beeckmans donnera demain lundi, à 8 1/2
heures du soir, à la salle de ventes aux laines, une con-
férence ayant les sciences naturelles pour objet. Ces
conférences intéressent tous ceux qui cherchent à se
procurer des idées sommaires, mais exactes, de ces
utiles sciences. L’orateur a pris pour sujet : Iets over
scheikunde (chimie).
LIBERALE VLAAMSCHE BOND.
Afdeeiing der fif8 wijk B.
Aile de leden dezeh afdeeiing worden bij hoogdrin-
gendheid verzocht de zitting bij te woonen welke zal
plaats hebben op maandag 18januarij, om 8 1/2 ure
’s avonds, in het lokaal den Hertsdeyn, in de Lei, 6® wijk.
Dagorde : 1° nieuwe leden ; 2° lezing over het ver-
slag der kommissie ; 3° mededeelingen.
Hier soir, un ouvrier demeurant rue des Eperlans, a
été transporté à l’hôpital. Il s’était cassé la clavicule
en tombant de son escalier.
— Quatre ouvriers du port se livraient hier soir ba-
taille au Marché au blé de Zélande. L’un d’eux était
déjà fortement blessé quand la police est intervenue et
a arrêté deux des batailleurs.
— Une boite renfermant des lingeries ayant disparu
hier après-midi du magasin des époux C., rue des
Peignes, les soupçons se portèrent sur une servante
qui une heure auparavant était venue faire des em-
plettes. On se rendit à la maison de ses maîtres et on
trouva la boîte volée dans la chambre de la prévenue.
— SOCIETE DE musique. — Lundi 18 courant, à 8
heures du soir, réunion ordinaire pour tous les mem-
bres effectifs.
— 38 publications de mariage ont été affichées ce
matin à l’iiôtel-de-ville.
FAITS DIVERS.
On ne parle à Namiir que de la disparition subite et im-
prévue des sœurs de Saint Vincent-de-Paul établies,depuis
environ un an,dans la maison naguère habitéepar la famille
Blyckaerts.
Ces religieuses avaient fondé un établissement d’ensei-
ënement, sous le patronage de M. Bourgeois, curé de Notre-
ame, dans le but de faire concurrence à l’école commu-
nale du rempart Ad Aquam.
Cette éclipse est remplie de mystère ; tout ce que nous
pouvons en dire, c’est que les élèves qui se sont présen-
tées hier matin pour la classe ont trouvé portes et fe-
nêtres closes.
— La commission des beaux-arts du conseil communal
de Bruxelles s’est réunie vendredi dernier, sous la prési-
dence de M. Funck, pour délibérer sur la question du sub-
side accordé par la ville au théâtre de la Monnaie. Par 7
voix contre 3, la commission a décidé qu’elle proposerait
le maintien du subside.
■ —i,0n 80 raPPeflô que pendant le procès correctionnel de
la fille Constance Desimpelaer, la sœur de la prévenue,
fille septuagénaire, tenta de se suicider en se précipitant par
une fenêtre, rue des Bogards. Cette malheureuse vient de
succomber aux graves lésions qu’elle avait éprouvées dans
sa chute et qui avaient nécessité son transport à l’hôpital
Saint-Pierre.
— A Ternath, un incendie attribué à une cause toute acci-
dentelle,s’est déclaré avant-hier vers midi dans la fabrique
d’huile de la veuve Vanden Bruelle, chaussée d’Assche à
Enghien. En peu d’instants le feu a détruit, malgré l’ex-
treme promptitude des secours, les bâtiments de la fabrique
ainsi que les ustensiles, marchandises, etc.
Les dégâts ne sont pas moin ires de 150,000 fr., d’après les
évaluations. Une société d’assurance avait couvert l’éta-
blissement contre les risques d’incendie.
— Une dépêche de St-Pétersbourg annonce que Mme la
marquise de Caux a fait ses débuts hier, 14, dans la Som-
nambule.Succès ébouriffant: 20,000fr. de fleurs, 40rappels.
— On sait que l’Académie française a décidé de faire
immédiatement un dictionnaire qui" portera son nom, avec
l’épithète d'Usuel. Il doit être fini dans le délai de quatre
ans, et ce sont les presses de la maison Firmm Didot qui
l’imprimeront. On corrige en ce moment les épreuves de
toute la lettre A. La lettre B est à la composition. On y
trouve tous les nouveaux mots inventés par les savants
pour les besoins de leurs découvertes.
— On a écroué avant-hier matin, à la maison d’arrêt de
Toulon, une jeune fille de 19 ans qui, ayantété séduite et
abandonnée par un individu qui allait se marier avec une
autre personne, l’a froidement attendu en pleine rue et lui
a tiré un coup d pistolet à brûle-pourpoint Le séducteur
n’est pas mort, mais le mariage a été suspendu. ”
— Des tentatives criminelles viennent d’être faites à Bor-
deaux pour fabriquer des faux billets de la Banque de Bue-
nos-Ayres. Le représentant de cette puissance à Paris a
été averti de ces menées, et la police française exerce en ce
moment une surveillance des plus actives, en vue de pré-
venir toute émission de fausses valeurs de cette nature et
d’en arrêter immédiatement les auteurs et complices.
— La Gazette de Vienne publie la nouvelle loi qui dé-
fend, sous diverses peines, môme appliquables aux entants,
de détruire les nids des petits oiseaux, dont la chasse est
de plus interdite du 1er février à la fin d’août. Les institu-
teurs sont avisés de faire comprendre à leurs élèves com-
bien l’agriculture a intérêt à la propagation de ces oiseaux,
dont chacun détruit par an des milliers d’insectes nuisi-
bles.
Théâtre National.
On nous donne aujourd’hui un drame, Dick Malton,
tiré d’un roman anglais par MM. Van Doeselaer et
Speyer-Klerk ; on en dit beaucoup de bien. Ensuite un
vaudeville de M. Van den Branden.
La représentation de mercredi dernier, donnée au
bénéfice de M11® Beersmans, a réussi à tous égards.
Non-seulement la salle était comble, mais il a fallu
refuser un nombre considérable de places. Tous les
artistes ont très bien secondé la bénificiaire, qui a été
l’objet d’une ovation dont elle se souviendra longtemps,
Les bouquets et les couronnes qui lui ont été jetés à
profusion, les magnifiques cadeaux qui lui ont été
remis de la part des abonnés, etc., lui ont montré une
fois de plus combien grande est la sympathie qu’in-
spire son talent, L.
Cercle Artistique.
Une conférence sera donnée le mercredi 20 janvier,
à 8 heures précises, dans la grande salle de la société,
par M. Fr. Bost, homme de lettres à Verviers.
Sujet : Les conditions morales de la liberté.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
Paris, 16 janvier.
Contrairement au désir exprimé par la Correspon-
dance de Berlin, il n’est nullement question d’interve-
nir dans les affaires intérieures de la Turquie.
M. Rangabé continue d’être sans instructions.
Paris, 17 janvier.
Le Journal officiel dit simplement que la conférence
a tenu hier sa cinquième séance.
Le ConstitutUmimel dit que la conférence a terminé
hier ses travaux, sauf quelques formalités qui ren-
dront peut-être nécessaire une nouvelle et dernière
réunion.
Les plénipotentiaires, après un mur examen, sont
tombés d’accord sur une déclaration rappelant les
principes du droit international engagés dans le con-
flit turco-grec.
Aussitôt que la déclaration sera revêtue des signa-
tures, elle sera portée à la connaissance de la Grèce.
Le Constitutionnel dit que s’il est besoin d’une der-
nière séance, elle se tiendra ce soir dimanche.
Vienne, 6 janvier.
L’assemblée générale des actionnaires de la Banque
Nationale a décidé que le dividende de cette année
serait de 47 florins 90 kreutzers,et a fixé à 340,543 flo-
rins la subvention de l’Etat nécessaire pour payer un
dividende de 7 p. c.
Madrid, 16 janvier.
Les résultats des élections des provinces connus
jusqu’à quatre heures, donnent 2,995 bureaux monar-
chistes, 720 républicains et 200 d'autres nuances.
Tauris, 15 janvier.
L’Agence télégraphique russe en Perse annonce la
concentration de troupes persanes sous le commande-
ment de Djahansouf Mirza, à Cho.i, sur la frontière
turque, en face d’Erzeroum.
Le ministre plénipotentiaire turc est parti pour
Constantinople.
Il passera par Tiflis, vu que les autres routes sont
obstruées par les neiges.
Havane, 35 janvier.
L’insurrection perd du terrain.
DEBNIERES NOUVELLES.
Itureuu télégraphique Havas-lsulie r
Reuter.
Londres, 17 janvier.
L'Observer apprend que le plénipotentiaire d’Angle-
terre s’est opposé contre la proposition d’une des puis-
sances, tendant à prendre une résolution en commun
de forcer éventneileiqent la Grèce à se soumettre aux
résolutions de la Conférence.
■Vue* fatiguées ou affaiblie». — Soins spéciaux. —
A tous ceux qui ont souci de la conservation de leur vü», nous
recommandons mm. brand frères, opticiens du Roi, rue Rem-
part S«-Càtherine, 14. 98
THEATRES, CONCERTS, ETC.
IPhéôtre Royal d’Anvers. — Direction de M. H.
Michkau. — Dimanche 17 janvier, 3™« début Ue Mu“ Guérin ; 2ma
début de M11' Ponzonni. — Lucie de Lammermoor, grand opéra
en4 actes. — Pas de Bouquet. — Le Docteur Crispin, opéra
bouffe en 4 actes.
Bureaux à 6 h.; rideau à 61/2 h,
IVattonaal Xooneel van Antwerpen {Théâtre des
Variétés.)—Bestuur Ei,oy Lemaire. . — Zondag 17 januarij. —
~ ' " ‘ door F. Van
Dick Malton, drama in 5 bedrijven en 8 tafereelen
neelspel in 1 bedrijf, door Jos. Van den Branden.
Aanvang ten 7 ure.
Koninklijke maatschappij De Dnecraed. —
” ” ............... Variétés, buitenge-
Maandag 18 januarij, in het Théâtre des , _____ _
woone vertoonïng met de medewerking der artistèn van Tiet
Nationaal Tooneel. — De Londensche Bandieten, groot drama
in 10 tafereelen. — Een Jaloersche Tiger, blijspel met zang in 1
bedrijf.
Aan vang 61/2 ure.
Café-concert de Ia Modalité. — Tous les soirs à 8
heures, représentation extraordinaire. — Airs, romances, duos,
chansonnettes, etc.
PHx des plaoes : Premières, 1 fr.; secondes 50 centimes.
PARTIE COMMERCIALE
Avis do AI AI. F. dtG. Grtsnr.
Anvers, 16 janvier.
CUIRS : Depuis notre résumé mensuel de fin décembre, la
demande s’est ranimée et les affaires, facilitées par les disposi-
tions conciliantes de nos détenteurs, ont pu atteindre des chif-
fres assez importants. — Ii a été traité en somme env. 5450 cuirs
B.-A. et M.-V. secs; 30,100 d°d°d* salés; 6350 dito Rio-Grande
salés et 100 peaux de chevaux salées ; ensemble 42,000 cuirs.
Arrivages de la quinzaine 19,000 cuirs divers : transit 2550; notre
stock actuel — 201,250 — présente donc sur celui de lin décembre
une diminution de 25.500 pièces.
Les saladeros vaches ont plus spécialement attiré l’attention et
ont eu le débouché d’euv. 17,000 pièces, à prix fermes pour belle
marchandise et en baisse de l/2â 1 fr. pour cuirs de force moyenne
ou faibles, suivant l’importance des affaires. On a payé pour
vaches 15/20 k. bonne qté f. 58/58 3/4 ; 20/25 k. honne force f. 64/66 ;
force moy. f. 60 1/2/63: larges et faibles f. 50/59 1/2 : 25/28 k. f.
611/2/68 suivant qté. — Un bloc de 3000 mat* M.-V. p. ou m. déc.
a été fait à f. 52 ; au détail ou pour marchandise un peu meil-
leure on a payé 1 à2 f. de plus.
Saladeros boeufs — ventes 8000— payés pour 15/20 k. assez
bonne force f. 61/62 et faibles f. 56/57 ; 20 2o k. bons f. 67; force
moy. f. 64 et faibles f. 60/62 ; 25/32 k. bons f. 66 1/2/67 et Jusqu’à
L 68 Pour B.-A.; id. force moy. f. 63/64; rien en trés faibles ; —
32/40 k. affaires presque nulles à f. 61 pour force moy. et f. 58
1/2 pour faibles. — Quelques centaines de mataderos M.-V. p.
ou m. déc. 25/32 k. ont fait f. 55/54 et 32/40 k. f. 53.
Cuirs secs ont donné lieu aussi àquelques affaires dans la parité
de la baisse signalée dans notre dernier avis. Nous cotons beaux
bœufs mat. f. 126/127; id. bons f. 122/124; force moy. f. H4/119.
— Mat* vaches 10/11 k. D qté, suivant poids, bons f. 115/120; force
• L 112/116. — Campagnes secondaires bœufs et vaches f.
05.
Rio-Grande salés, ont eu quelques ventes en bœufs 20/25 k. qté
moy. à f. 57/59 et assez déc. f. 54; 25/32 k. affaires presque
nulles; 32/40 k. ont fait pour 250 qualité moy. f. 57.— Id. vaches,
ventes 3200 pièces, à f. 57 pour bons 15/20 k., f. 61 pour bons
20,25 k et f. o8/59 pour dito de moindre force.
Chevaux salés. — Sans affaires. — Prix nominaux et désir de
réaliser.
moy.
l!»' |M
DÉPÊCHES CmCULËS.
Service de l'agence Havas-Bullier-Reuter.
rUE tV-YOHK,I6 janv. — Par câble transatl — [Soir.
18. 1U
COTONS : Middling Upland...... 293/4 291/2
PETROLE : Raffiné............. 35 - 35 -
Changes : Sur Londres 30/j.... 1095/8 1095/8
( Plus haut.. 1365/8 1363/8
Cours de l’OR : Plus bas.... 136 1/8 1361/8
( Cours dè clôture 1365/8 1361/4
Bons américains 5-20 (1882). 1127/8 1131/8
- « (1885)... 1097/8 1101/8
Chemin de fer Illinois........ 144 — 144 —
» » Erie.............. 385/8 39 -
Service particulier.
PE8TH, IB Janvier. - CEREALES : On cote le fro-
ment, poids ordinaire, fl. 3-65 à 3-85 et du poids de 85/86 « fl 4
à 4-55. — Seigle fl. 2-90 à 3.
NEW-YORK, IB Janvier. - COTONS : Recettes de
la semaine dans tous les ports de l’Union 76.000 balles. Expor-
tations delà semaine : 25,000 balles pour le R.-U., 5,000 b. pour
la France, et 7,000 b. pour les autres pays dù Continent d’Eu-
rope. Provisions 330,000 balles.
NE1V ORLEANS, 14 Janv. _ COTONS : La
spéculation continue ses achats et il s’est fait hier 14,000 balles
Le low-middling obtient aujourd’hui la parité de fr. 142 par 5Ó
kil., rendu an Havre. Recettes des 6 derniers jours 19,000 balles
DU ÏB.— COTONS : Le low-middling se cote dans la parité
de fr. 150 les 50 kilog., rendu au Havre.
Change : Sur Londres 17 1/2 prime ; sur Paris 31/2 dito.
1K .laav— Dépêche de MM. Schakfenberq
lOLMÉ A C”, représentésâ Anvers par M. G. L. Stuyck. — SU-
4d. fr. à bord. ' 1 “
Frets : Pour le Canal, 45 sh. par tonneau.
Change /.Sur Londres, 17 0/0 prime; s/Paris 3 1/2 dito..
TELEGRAMMES ET AVIS PARTICULIERS»
ar 3 kil.
MAX.IIVJES, 16janv. — LINS: Fr. 5-88 à 9-30, pai
TOILES : 48 pièces, dont 2 grises et 46 blanches,ont été «vno
sées en vente, les premières se sont vendues de fr. 0-00 a O-nd et
Isa secondes de fr. 1-36 à 2-26. le mètre. 61
A 2-26. le mètre.
BETAIL : Race indigène, 30 têtes vendues de fr. 150. à qn/i
race étrangère, 172 têtes vendues de fr. 180 à 410
XI,’Bl/VIIl>6 'I', 16 Janv. — Voici les prix du marché •
Froment, 100k.fr.----h. 0 00 I Sarrasin 100 k.fr. — — bO 00
Seigle......... 20 36 b. 0 33 Avoine...... . . . 22 50 h O 00
Drge.................h. 0 00 I Beurre, 1/2 k.... L 27 hj 0 03
GAJAfD, IB Janv,- CUIRS : Bœufs, vacbea eénisnae At
1 à 7fi a kilt. ’ SOUIHOOB et
veaux 83 à 89 c. ; taureaux 70 â 76 c., par kilo.
SUIF : On a traité dans les prix de fr. 0-84 à 0-90, le kilo
BRUGES, 16 Janv. - CEREALES : Notre marché de
cejour a itéitre*s ble.n.füU1'111 de céréales; en froment les affaires
ont été très lentes et la meunerie seule a fait quelaues achats
pour ses besoins journaliers avec une baisse de 50 cent Dar 10O
kilos. Le seigle au contraire a été assez recherché et les Drix nnt-
acquis une faveur de 75 c. sur oeux du marché précédent Fèves
vivement demandées à des prix qui accusent une hausse de 50 c
L’escourgeon et 1 avoine très voulus et prix également en hausse
Sarrasin sans existenoas. Pommes de terre en hausse de 50 c —
Voici nos cours : u •
Froment,100 k.fr. 26 75 à 31 50 I Sarrasin, 100k fr____4 _
Seigle........... 19 75 . 21 — Fèves............‘ ' 21 50 . 53
Avoine........... 20 - - 23 25 Pomm. de terré ' 4 - T « v».
Orge............. 22 16 . 25 87 1 Beurre, le kfif il | 76 , 3“
HUILES : De colza et de lin moins demandées et lévècemAnt
en hausse - GRAINES : De colza et de lin tant mdfS
qu étrangères peu recherchées, les fabricants n’achétent qu’au
fur et â mesure de leurs besoins. — TOURTEAUX • n. Li,.
et â mesure de leurs besoins. — TOURTEAUXnT
prix fermes ; ceux de lin sans variation. — Nous cotons f 1 **
Huilecolzal03k.fl.391/4 â 391/2 I ^ Tourteaux, les 100 kil.
» Un 105 * 38 — » 381/2 I De colza inditr fr 10 1
Gr« colza 100k.fr.36 — - 88,— . étraL ir . 1 cl 1
lin 100 . 37 -. 381/2) Delta.
£7 -
A.I.OSX, 16 Janv. — CEREALES : Approvisionnement
La vente a eu lieu aux prix ci-après :
de 392 hectolitres.
Froment.....fr. 26 50 à 31 50 I Orge.........fr. 18 — à 18 5a
Siffle.......... 19 50 . 25 - | P. de terre, 1/2 h. 1 91 j
Voici les prix des Huiles, Graines et Tourteaux :
Grainedecolzafr. 34 75 à 35 25 I Huile de lin .. fr. -_à_____
“ delta.....30 — « 35 — | Tourt.decolza ... 16 5) . 17 25
2 08
Huile de colza, fl. 51 — «----| » delta________ „ _
TOILE4 : Pièces exposeea 142, vendues 70 de fr. 0-71 à 2-51
LINS : On cote le lin de fr. 5-91 à 6-92. les 3 kilos ’
POPERINGHE,IS Janv.-Voici les prix du marché-
Fi,om.,l'heet..fr. 22 86 n. 0 36 j Fèves,jl’hect...fr. — . 0 00
aeigie.......... zo n. u 1 jrom. ae terre . 7 __ k n nn
Avoine.......... lu 75 h. 0 00 | Beurre, le kilo... 3 70 h 0 10
HOUBLON : La spéculation dans l’article houblon fait amnle
provision. La majeure partie qu’on en a acheté iuequ’ici et tout
celui qu'on continue â acheter aux pr ix de fr. 55 à 5/les 50 kilos
paraissent être, d après de bons renseignements, pour des spé-
culateurs hrasseu.s^ négociants ou particuliers, qui cfovant
que le produit de cette plante industrielle, pourrait Sien revenir
dans un court délai à sou premier prix de fr. ICO à 150 esnèrent
ainsi doubler leurs capitaux. 11 y a ici des cultiva’eurs’ qui sont
du même avis. Ceux-ci ne veulent absolument pas vendre lsur
récoite. Ils la font presser. Et ainsi mise en état de conserva-
retlrer tlU8lors^
YDDES, 16 janv. — Voici les prix du marché •
Froment,100k.fr. 27 aü a 29 51 I Pois, liX)kil...fr. 23 75 à 24 25
Ss'S18 ......... 20 50 » 21 50 Féveroles...... 24 — » 25
........ 26 - . 27 - | Pomm. deterre! ! _ _
U AL, 16 Janv. — Voici les prix des grains :
Froment, lh., fr. 22 88 h. 0 78 I Avoine, Th.ffr., 8 70 b 0 10
Sa‘Sle.......... 15 40 b. 0 00 I Pomm. de terre. 5 50 h. 0 00
p Vl.onv— Voici les prix du marché:
Fromentl00k.fr. 27 »4 b. 0 06 Avoine, 100 k. fr. 21 64 b 0 14
Seigle... 9d » 19 46 h 0 28 Beurre, 1/2 k.... 1 50 h" 0 03
Orge.... 100 » 24 - b. 0 14 I lEufs, les 26.. 2 - ta 0 09
IAIIBELLES,'1Ö Janv. — Voici les prix moyens:
Frqment.lOOk-fr. 28 50 à-I Escourg.100k.fr. 23 — â____
Sourie....... 19 - »----Fèves................»_______
Avo\ga .... ... 20 50 »--j p»mm. de terre..’ 5 50 »___
KHVGHIKRI, 16 janv,— Vcdci les prixdu marché-
Froment, Th. fr. 22 12 h. 0 40 I Orge, 100 kil. fr 23 — h" n no
Méteil....... 18 72 h. 0.78 Féveroles. . . . 23 _ h. 0 Oül
Seigle....... 15 40 h. 0 39 Or. de Un, l’hect. 26 64 b 0 Ofi
Avoine, lOftkii... 21 - h. 0 00 | . de colza ..... 23 45 ta 0 Ota
MOA'S, IB Janv. — CEREALES. Voici nos cours :
Froment, 100 k.fr. 27 25 h. 0 25
Seigle.........19 5Q h. 0 00
Avoine......... 21 — h. 0 00
Escourgeon...... 23 — h. 0 00
Pois........... 25 — b. 0 00
Féveroles........ 24 — ta 0 00
Pommés de terre 7 50 h. 0 00
; 0n cote le houblon à fr. 150, les ÏÓ0 kilos.
FARINES : U qnaUté fr, 31 à 38, gros son fr. 11 à 12. *
Graine de lin, fr. 37 — b. 0 00:
. . » de colza.. 34 — ta 0 00.
Lm brut, le kilo. 1 69 h. 0 OO
Chanvre brut.... 1 15 h. 0 60
Tabac...,...... 1 20 ta 0 0»
Laine,.,.......... 4 - h. 0 00
Beurre............ 3 — h. 0 OU.
IVAMIJR, 16 janv. — Voici les prix moyens du marché -
Froment’100k.fr. 28 25 h. 0 00 Graine de li/fr. 35 - b. 0 0Ó
Méteil.........24 — h. 0 00
Epeautra.......19 — h. 0 00
Seigle......... 20 — h. 0 00
Avoine.....•...20 — h. 0 00
Orge........... 83 - ta 0 50
Féveroles......25 — b. 1 00
La HOUBLON a été vendu au
„ de colza. 33 - b. 1 OO
Pomm. de terre. 5_b 0 OO
f«urre............ 3 — h. 0 00
Laine............. 4 50 h. 0 00
» brute.,,.,. 2 25 h. 0 OO
Lin brut,. ............ta 0 00
prix de fr. 140, les 100 kilos.
- roux.... 19 -, , .g 75 Féveroles.......... _ _ Î “ Ü
M^e11........-. ■ ■ • |6 — « 20 — P. da terre, 100 k. 6 — . 7 —
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