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cidé à l’unanimité de prier le roi de prescrire immédiatement les
élections à une nouvelle assemblée, et de lui déclarer en même teins
que la garde civique de Gollingen considère comme obligatoire la
constitution de l’Allemagne, et la défendra contre qui que ce soit.
Une députation est partie le même jour pour Hanovre, afin de remet-
tre cette adresse à S. M.
Des réunions ont lieu dans le mêmejbut dans d’autres villes du Ha-
novre.
Nous avons reçu de différentes sources la nouvelle positive que le
roi est sérieusement malade de crampes d’estomac.
(Gazette du M'oser.)
AUTRICHE.
Vienne, 28 avril. — On s’attend à des communications officielles
sur les secours russes en Hongrie. Il se confirme qu’une division de
troupes russes traverse la Moravie pour se rendre en Hongrie, et l’on
prétend avoir vu des officiers russes à plusieurs stations du chemin
de fer.
On parle de démarches de l’Angleterre et de la France pour enga-
ger l’Autriche à des conditions modérées pour la paix avec la Sar-
daigne, et l’on espère que celte paix sera conclue sous peu.
Il est toujours question de changement dans le ministère.
(Réforme Àlletn.)
HONGRIE.
Le but de la guerre est la paix , mais comment parvenir
à la paix entre l’Autriche et la Hongrie? — Ce que l’Autriche de-
mande, nous le savons tous, c’est l’incorporation du royaume de
Hongrie dans l’empire d’Autriche, ce que les Slaves veulent n’est pas
moihs clair ; ils veulent la séparation des parties slaves comme pays
héréditaires particuliers. Mais les Hongrois, ou plutôt cette agglomé-
ration de toutes les nations qui défend la cause de la Hongrie, que
veulent-ils ? La Gazette Nationale contient leurs exigences, telles
qu’elles ont été concertées entre Kossulh, Gorgey, Bem et Dembinski :
1° Reconnaissance du royaume de Hongrie dans ses anciennes
limites, conséquemment avec la Croatie, l’Esclavonie et les confins
militaires.
2» Union avec la Transylvanie, d’après les résolutions des diètes de
Transylvanie et de Hongrie.
5” Amnistie générale pour toute t’Autrichie; mise en liberté de tous
les prisonniers d’octobre et indemnité pour les familles des victimes.
4° Laisser les régiments hongrois qui servent en Italie ou d’autres
parties de l’empire retourner en Hongrie.
5» Reconnaissance de la constitution hongroise de 1848.
6° La Hongrie reste soumise à un pouvoir exécutif provisoire,
nommé par la diète, jusqu’à ce que la succession au trône soit réta-
blie légalement, et que le roi a élire ait été couronné à Bude-Pesth,
et ait prêté serment à la constitution.
7° La Gallicie entre dans les mêmes rapports que la Hongrie avec
l’Autriche, sous le nom de royaume polonais de Gallicie, elle n’est
unie avec l’Autriche que par une union personnelle, et elle a sa pro-
pre armée et ses propres finances.
8° La diète hongroise décide à la simple majorité des voix de la
participation de la Hongrie à la diète autrichienne. L’article 7 est
donc le prix des secours polonais, et voudrait faire de la Gallicie le
noyau d’un royaume de Pologne. L’Autriche ne peut accéder à ces
conditions sans s’anéantir elle-même. (Gaz. de Cologne.)
La Gazette allemande dit que, si les Hongrois faisaient invasion
dans une partie de l’Autriche, le devoir du pouvoir central allemand
serait d’envoyer des troupes contre eux, parce que, si l’Autriche s’est
séparée de l’Allemagne, cette dernière ne doit pas pour cela abandon-
ner ses frères de l’Autriche.
Nous venons de recevoir la nouvelle dit la Presse de Vienne, du
28 avril,qu’après-uue marche forcéede 50 heures, le général Schlick
a attaqué par derrière et mis eu déroule le corps de Gorgey. Deux
bataillons ont été cernés et taillés en pièces.
L’empereur de Russie tient prêt un manifeste dans lequel il expose
les motifs de son intervention et déclare qu’il en prend tous les frais
à sa charge.
Des voyageurs de Pesth arrivés aujourd’hui, disent qu’une ba-
taille a été livrée le 26 entre Aes et Gônyë et que le résultat a été fa-
vorable aux Hongrois.
Pesth est complètement sans garnison, Guyon, campé sur le champ
de Ralhos avec un corps magyare n’a pas voulu entrer en ville parce
que ses ordres le lui défendent. A la sollicitation des habitants qui ar-
rivaient par milliers, il a fini par envoyer 15 hussards qui ont été re-
çus avec un vif enthousiasme. La ville entière est ornée des couleurs
du pays. On n’a pas à déplorer un seul excès contre des étrangers ou
des adversaires politiques.
li ne reste plus à Bude qu’une faible garnison impériale, et la
communication entre les deux villes est rétablie au moyen de nacelles.
Le quartier-général autrichien, qui était encore avant-hier à Raab
a été transporté a Wiesenbourg puis à GEdenbourg.
L’aspect des troupes est déplorable, indépendamment d’un très
grand nombre de blessés qui restaient à Raab dans les rues, faute de
pouvoir être soignés les soldats sont exténués des fatigues de la cam-
pagne ; la discipline est même fort relâchée d’après le rapport des
officiers.
On semble vouloir attendre l’armée russe aux frontières d’Autriche
et il n’est que trop certain que les troupes russes sont en marche de
tous les côtes. Nous ne savons quel en est le nombre, mais il est
certain qu’elles sont déjà sur le territoire autrichien.
Le 25, on n’avait encore à Pesth aucun avis de l’approche des
Russes; cependant il régnait par tuuLle pays une activité incroyable.
Tout le monde court aux armes, et il y a plus de mains que d’armes.
Des approvisionnements considérables arrivent dans le pays par la
Turquie, et les fabriques de Grosswardein livrent 300 fusils par jour.
Une nouvelle levée a eu lieu, et l’armée hongroise se trouvera con-
sidérablement renforcée dans quelques jours.
On n’apprend absolument rien sur le compte du ban.
Suivant un journal de Prague, le comte Welden a l’intention de
prendre l’offensive dès le 1er mai, afin de ne pas laisser à Dembinski
le temps d’organiser son infanterie.
UERSIERE8 NOUVELLES.
PRUSSE.
Berlin, 30 Avril. — Le gouvernement est résolu à ne pa3 mettre
en question, par des-démarches faibles,la position historique et forte
de la Prusse, pour sauver l’Allemagne des efforts des anarchistes.
Une circulaire adressée ces jours-ci aux gouvernements allemands
indique une voie. Le gouvernement y reconnaît la nécessité de la
fondation d’un pouvoir central énergique , exigé par l’urgencê des
circonstances et par le besoin de s’opposer aux tentatives de révolu-
tion. Tous les gouvernements y sont invités à se prononcer , dans le
plus court délai possible, sur les principales conditions d’une entente
avec l’assemblée nationale , à élaborer un projet de constitution et à
le soumettre à l’assemblée nationale. Si ce plan échouait contre
l’opposition de rassemblée , on convoquerait sur la base d’une nou-
velle loi électorale , une nouvelle assemblée , avec laquelle on tente-
rait un accord. (Gaz. de Col.)
On mande de Berlin, et malheureusement de bonne source, que
l’on a l’intention de traduire le générai de Bonin devant un conseil
de guerre prussien, à cause de son entrée dans le Jutland. (G ail.)
Magdeboubg, 30 avril. — Des' lettres et des voyageurs arrivés de
Mersebourg rapportent que des troubles sérieux y ont éclaté, par
suite de l’arrestation de plusieurs chefs du peuple, et que ces troubles
menaçaient de devenir assez sérieux pour qu’on fût forcé de requérir
des troupes hors de la ville. En passant à Halle dans leur voyage par
le chemin de fer, ces voyageurs ont entendu, pendant leur court
séjour à la station, battre la générale. Les troubles à Mersebourg
n’étaient pas apaisés â leur départ. (Gaz.de Cologne.)
La Gazette de Francfort, organe des intérêts autrichiens, prétend
que la sommation du gouvernement prussien à ses députés de quitter
immédiatement l’église St.-Paul, est déjà arrivée à Francfort.
A\GI.ËT£Hitü:.
Londres, lr mai. — A la fin de la séance d’hier, la chambre des
communes à la majorité de 129 voix contre 55, a adopté à la troi-
sième lecture le bill tendant à établir une taxe additionnelle pour
mesures de secours en Irlande.
Au commencement de la séance de la chambre des Lords du même
our, lord Stanley a présenté une pétition contre le rappel des lois,de
navigation revêtu des signatures de 47,212 personnes appartenant au
commerce de Liverpool. D’autres pétitions dans le même sens de
Leith, de Hull, de Belfast, etc., ont été présentées dans la même
séance, qui n’a, du reste, offert qu’un intérêt local.
Au commencement de la séance de la chambre des communes de
ce jour M. Ewart a présenté sa motion annuelle tendante à l’aboli-
tion de la peine de mort. Le ministre de l’intérieur combattait la pro-
position au départ du courrier.
Parmi les propositions annoncées comme devant être soumises à la
chambre des communes se trouve celle de M. Sharman Crawford,
tendante à accorder le droit de suffrage électoral à lous les adultes
mâles résidant depuis un certain temps dans un district électoral et
jouissant de leurs droits civils et politiques.
A la chambre des lords, après la présentation de diverses pétitions,
lord Brougham a appelé l’attention de la chambre sur les dangers
des spéculations sur les actions des chemins de fer.
Le noble lord est entré dans des détails étendus pour signaler les
conséquences ruineuses de cette manie qui, il y a quelques années
s’est, a-t-il dit, emparée d’une grande partie du public anglais et a
fait un nombre infini de victimes dans toutes les classes de la société.
Le noble lord a fait en passant le procès aux deux chambres du par-
lement, pour l’indifférence avec laquelle elles ont volé le plus sou-
vent sans examen, un grand nombre de bills de concession de che-
mins de fer dont quelques-uns n’étaient que matière à spéculation.
Des bruits favorables à la conclusion prochaine de la paix entre
l’Allemagne et le Danemark ont circulé aujourd’hui dans la cité, et
on donnait comme positif que les deux parties sont en instances au-
près du roi des Belges, pour le prier d’accepter les fonctions de mé-
diateur.
DERNIEU UOURUIER.
BOURSE DE LONDRES DU 2 MAI.
Les fonds anglais se sont raffermis. Les consolidés ont fait 92 1/4
3/8 et restent à ce cours à 3 heures avec tendance à la hausse 3 p. c.
•réduits 90 1/2 5/4 ; 3 1/4 p c. 91 5/8 3/4 ; bons de l'échiquier 44 à 47 ;
actions de la banque 192 1/2 à 194.
En fonds étrangers on a fait les Mexicains 29 3/4 à 30 1/4 ex-div.et
32 1/2 avec coupons ; Brésil, nouveau 78 à 79 ; Hollandais 2 1/2 p. c.
50 1/2 à 3/4 ; 4 p. c. 77 1/2 ; Espagne 3 p. c. 33.
FKAKCE.
(Correspondance particulière du précurseur )
Paris, 2 mai.
Les rassemblements ont disparu; Paris est tranquille; les
boutiques des boulevards se sont rouvertes, et tout annonce
que l’ordre ne sera plus gravement troublé. L’énergie du gou-
vernement, la sagesse et la promptitude de ses mesures, ont
bientôt eu raison des manœuvres criminelles d’une faction
aux abois. Les curieux qui servaient, sans le vouloir, de com-
pères aux émeutiers, ont enfin compris, après quelques rudes
leçons, que le meilleur moyen de rendre la tranquillité à la
capitale , c’était d’abandonner les mal-intentionnés à leur
isolement.Dès que les badauds et les flâneurs sont restés chez
eux, les criards de la démocratie sociale n’ont pas osé re-
paraître.
Tout va au mieux pour la cause de l’ordre, pourvu que
l’assemblée ne vienne pas jeter, au milieu de la population
parisienne, de nouveaux éléments de discorde, ce qui arrive-
rait infailliblement, si elle accueillait la proposition d’amnis-
tie pour les transportés de juin, qu’elle doit discuter aujour-
d’hui. Nous n’avons pas eu l’assemblée une confiance illimi-
tée, mais elle a donné trop de preuves de son bon sens et de
sa fermeté, à l’endroit de l’insurrection, pour que nous puis-
sions craindre que son vote sanctionne les imprudences de sa
commission.
En l’état des choses, le découragement gagne parmi les
anarchistes et le sentiment de leur impuissance se révèle de
plus en plus à eux. Le comité démocratique et social qui
avait poussé de toutes ses forces à l’agitation qui vient de
finir, ne sait plus où donner de la tête. Il n’a plus d’argent, et
il fait chaque matin les plus pitoyables appels à ses sectaires.
Nous ne savons si l’argent viendra, mais ce cri de détresse
constate au moins que le dèvoùmenl n’y supplée pas.
D’un autre côté, la fameuse salle de la rue Martel n’est
plus â la disposition du comité. Le propriétaire, qui s’était
arrangé avec ces Messieurs sans les connaître, s’est délivré
de son engagement au moyen d’un sacrifice pécuniaire.
Nous ne croyons pas que, privés de ce centre de réunion,
les démagogues en trouvent beaucoup d’autres, car il n’est
pas de quartier de Paris où on ne craigne leur venue comme
lefeu. •
D’ici aux élections, on peut done espérer que la paix des
rues sera maintenue. Avec des affiches, on fait bien encore
quelques petits rassemblements, mais cela ne dure guères,
et le ton général de la population ne permet guères aux ora-
teurs de l’anarchie, de prendre le trottoir pour tribune aux
harangues.
À propos d’affiches, il en est une qui fait rire en ce
moment tout Paris, à l’exception toutefois du fameux comité
et du journal le Peuple, qui y sont traités de la plus rude
manière. Elle a pour litre : Indignation à’un honnête
homme, et pour signataire, un socialiste parfaitement inconnu,
M. Vautte, peintre Ce monsieur est furieux contre le comité,
contre sa liste, surtout contre le journal le Peuple. Il blâme
énergiquement tout ce qui s’est fait pour les candidatures, et
donne, à ce sujet, des raisons fort concluantes, au point de
vue de la doctrine ultra-démocratique. Nous n’avons pas à
nous mêler dans ce débat de famille, qui n’a pour nous qu’un
côté plaisant et heureux, c’est de faire éclater des divisions,
qui seraient bien autrement graves et acharnées, si le mal-
heur de la France donnait un seul instant le pouvoir à nos
ennemis.
P. S. — L’assemblée nationale a rejeté la proposition
d’amnistie en faveur des transportés de juin à la majorité de
339 voix contre 228. A la lin de la séance M. Ledru-Rollin
a adressé une interpellation au cabinet au sujet de faits qui
seront passés à Moulins, et dans lesquels M. Ledru-Rollin a
joué un rôle à la suite d’un banquet. L’ex-membre du gou-
vernement provisoire a été arrêté par des gardes nationaux
qui menaçaient de le fusiller.M. Ledru-Rollin a dénoncé, en
termes violents, la faiblesse et la complicité des autorités.
La Patrie annonce que le gouvernement a reçu des dépê-
ches portant que l’armée française était près de Rome avec
la certitude d’y entrer sans coup férir.
On racontait aujourd’hui à l’assemblée où M. Ledru-Rollin repa-
raissait, à la suite de sa tournée départementale, qu’à Moulins, au
moment où il quittait la ville des gardes nationaux avaient entouré
«a voiture, dont le cuir aurait été atteint d’un coup de bayonnptle.
Il parait qu’il y a plus de vérité qu’on ne l’avait cru d’abord dans
la nouvelle de la menace d’abdication du nouveau roi de Piémont,
qui n’est monté sur le trône, il y a quelques semaines, que par le fait
de l’abdication de son père. Il parait que la résolution du prince a
été notifiée au ministère et connue de Radelzky,et qu’elle a influé
sur le caractère nouveau que la négociationfparaît avoir revêtu. '
Les correspondances des comités électoraux des diverses nuances
paraissent d’accord sur les chances que réunirait dans la Haute-
Marne la candidature du prince de Joinville, ou plutôt l’amiral de
Joinville. 11 est d’ailleurs remarquable que ce sont les conservateurs
orléanistes qui paraissent le plus contrariés de cette tournure prise
par l’esprit public dans un de nos départements. Ils prétendent que
l’esprit passablement républicain de M de Joinville ne peut que com-
promettre ce qu’ils appellent les droits monarchiques de la branche
ainée.
Quant au fait de savoir si, une fois élu, M. de Joinville serait ad-
mis dans le sein de l’assemblée législative, il est impossible de le pré-
juger, puis qu’il dépend de la volonté souveraine d’une majorité qui
n’existe pas,mais il semble difficile qu’après les votes rendus dans
des cas identiques par l’assemblée constituante, on fasse autre chose
que ce que cette assemblée a fait elle-même.
Depuis le 28 avril dernier, une légère recrudescence s’est manifes-
tée dans la marche du choléra ; mais c’est sur l’Hôtel-üieu et sur le
Val-de-Gràce que porte principalement l’augmentation. Quant à la
Salpêtrière, il n’y a eu que 10 malades nouveaux en 3 jours II est
bon, toutefois, de remarquer que depuis le dernier bulletin, le nom-
bre des guérisons a doublé. En outre, on a constaté, si l’on excepte
quelques cas foudroyants, que la plupart des nouveaux malades ne
sont pas atteints d’une manière inquiétante et qu’on a l’espoir de les
sauver. Six mois se sont écoulés depuis l’apparition du choléra en
France, et pendant ce temps, il a envahi 15 départements. Sur 9 mil-
lions d’habitants dont se compose la population de ces départements
réunis à la Seine, on a compté 7,471 attaqués du choléra et 4,067 dé-
cès. En 1852, à pareille époque 80.000 victimes avaient déjà succom-
bé au fléau. Il n’en faut pas davantage pour se convaincre combien
est relativement bénigne l’épidémie actuelle.
M. Dupont (de l’Eure) est malade du choléra L’ex-président du
gouvernement provisoire est âgé de 83 ans.
Les bureaux se sont occupés des propositions relatives au droit de
réunion. La discussion n’a produit aucun résultat, ce qui est demandé
par ces propositions étant déjà réglé par la loi sur les clubs dont une
première délibération a déjà eu lieu.
Les journaux de Toulon annoncent que le général Oudinot, appre-
nant que les autrichiens avaient passé la frontière des Etats-Romains
s’est empressé de se diriger sur Rome pour prévenir leur arrivée.
Nous avons donné et nous donnons chaque jour, avec la plus grande
exactitude, les nouvelles du théâtre de l’Italie, et nous croyons que
le fait publié par ces feuilles est inexact. 11 se peut que le général
Oudinot ait eu en vue de devancer les autrichiens; mais rien jusqu’à
présent ne donne lieu de croire que ces derniers aient franchi la fron-
tière. (Correspondance Générale.)
C’est le 14 , que viendra devant la Cour d’assises l’affaire de
Mme Caraby, M. Coëtlogon etM. Caraby , adultère, complicité et
tentatives de meurtre, M“« Caraby sera assistée de M' Bouclier, du
barreau de Riom ; M. Coëtlogon a choisi pour défenseur M« Berryer,
et M. Caraby, M* Chaix-d’Est-Ange.
Les journaux qui paraissent à l’approche des élections se multi-
plient chaque jour. Les plus remarquables par leurs titres sont : La
Langue de vipère, le Républicain rouge, le Révolutionnaire, le
Sans-Culotte, le Sanguinaire, le Pilori.
On a remarqué hier dansles quartiers des Tuileries, de la Bourse,
d’Antin, des jeunes gens en blouse qui portaient des masses de bro-
ehures qu’ils vendaient au prix de cinq centimes et qui portent le
titre de : A bas la,République I Vive Henri V1
Nous apprenons qu’une candidature pour l’assemblée nationale a
été offerte à Mgr. l’archevêquede Paris. Le prélat a décliné cet hon-
neur, en déclarant que tous les instants de sa vie devaient être con-
sacrés aux travaux de son saint ministère.
C’est M. Boilay qui remplace M. Merruau en qualité de rédacteur
en chef du Constitutionnel lia été officiellement installé par M.
Véron. M. Boilay est fort connu dans la presse parisienne. En 1840,
il se fit connaître par un éloge de M. Thiers et par des articles fort
remarquables. 11 fut décoré par M. de Rémusatqui le nomma inspec-
teur général des prisons.
On annonce qu’il vient d’être saisi à la douane de Paris plusieurs
tableaux de maitres italiens provenant du Vatican. Ces objets d’art
étaient en la possession momentanée d’un juif allemand chargé de les
vendre en Europe. Ils vont, dit-on, être mis à la disposition du
nonce du Pape à Paris. (Courrier français )
Le projet de convention postale entre la France et l’Espagne, pré-
senté à l’assemblé nationale par M. Drouyn de Lhuys, ministre des
affaires étrangères, apporte des modifications importantes aux con-
ventions existâmes.
Le nouveau traité fixe le taux de 50 centimes pour toute lettre sim-
ple de France en Espagne et réciproquement ; le double parcours
coûtait précédement 2 fr. 45 c L’affranchissement qui était forcé,
devient facultatif, même pour les journaux, qui payeront 10 centimes
en France et 12 maravedis en Espagne.
La convention est conclue pour six ans.
On nous écrit de Toulon, le 28 avril :
« Le général carliste Cabrera vient d’arriver dans notre ville sous
l’escorte de deux gendarmes. Il sera conduit, dans la journée, au fort
Lamalgue, où se trouve déjà le général progressiste Almetler. »
lies Elections.
Le nouveau journal de M. Chambolle, l’Ordre, signalait ce malin,
l’ostracisme qui a fait rayer de la liste de Bordeaux , marquée, il est
vrai, au coin du plus pur légitimisme, M. Th Ducos, auteur du rap-
port sur les comptes du gouvernement provisoire. On prétend que la
candidature de M. de Malleville est menacée dans le Tarn-el Garon-
ne ; M. de Malleville est désigné sans doute comme un Jacobin; en-
fin on aurait mis à t’index, à Nantes, l’honorable général Bedeau,
blessé en juin, ainsi que M. Lanjuinais, auteur de cette excellente
proposition d’attermoiement, qui a mis fin à la situation pénible où
nous nous trouvions, il y a deux mois, et prévenu les catastrophes
qu’auraient amenées les tiraillements intérieurs d’une assemblée
dont on ne peut méconnaître les services, mais qui en étai t venue à
passer, sans cesse et sans règle, des allures d’une convention aux al-
lures du ministérialisme le plus décidé. Al. Berger lui-même, mem-
bre de l’ancienne gauche, ne serait pas admis sans conteste dans le
l’uy_de-Dôme.
Pendant que les ultra-conservateurs du dernier règne s’efforcent
ainsi d’exclure de la prochaine assemblée les hommes les plus modé-
rés entachés cependant d’un sage esprit de progrès, les légitimistes
se montrent fort peu satisfaits de la conduite tenue à leur égard. Ils
pensent qu’on ne leur fait pas la part assez belle, cl que les partisans
de la régence, dans l’alliance conclue entre les deux partis, veulent
faire jouer à leurs alliés du moment un rôle de dupes. Hier, à la réu-
nion légitimiste du comité de la rue Duphot, M. de Larochejaquelein
contractait publiquement alliance avec une fraction de républicains
de la veille qui étaient présents.
Il a annoncé qu’il allait tenter une dernière démarche auprès de
l Union électorale, pour décider ce comité à admettre sur sa liste
quelques législimistes deplus; «s’il refuse, a ajouté le représentant
du Morbihan, nous déclarerons définitivement la guerre aux régen-
tistes. »
Il y a, du reste, un véritable gâchis dans les opinions. Tous les
partis vaincus, ou du moinsqui craignent de l’être, songent à se coa-
liser contre les vainqueurs. Toutes les situations se déplacent.
Le pouvoir qui, de son côté, comprend qu’il a trop tendu les res-
sorts de l’ordre compressif, se prépare à les détendre, et il fera bien,
dans son propre intérêt.
11 est question aussi d’une lettre adressée par le comité de la rue
de Poitiers aux électeurs de la Charente,qui l’avaient consulté sur le
plus ou moins d’opportunité de la nomination de M. Napoléon Bona-
parte, au point de vue du retentissement que ce choix aurait à l’Ely-
sée. Le comité a cru devoir, dit-on, sans trop s’avancer, se prononcer
pour la négalive.
A propos de M. Napoléon Bonaparte, on m'assure que, depuis deux
jours, des démarches sont faites auprès de lui, pour l’empêcher d’a-
dresser au ministère les interpellations qu’il s’est hautement engagé
à faire.Réussira-t-on? je l’ignore encore.
Un bruit qui prend quelque consistance, voudrait que les socialis-
tes peu confiants dans leur liste et sûrs d’avance de leur défaite,pris-
sent la résolution de s’abstenir généralement, en déclarant que l’élec-
tion n'est pas libre; et imputassent ensuite naturellement à leur parti
le chiffre toujours considérable des négligences et des abstentions.
Celle tactique serait la plus adroite, la plus conforme aux principes
qu’ils ont énoncés; je doute cependant que les ambitions personnelles
s’y prêtent.
Assemblée nationale.
Séance 2 mai.
(Présidence de M. Marrast).
L’assemblée, à l’ouverture de la séance, discute le projet de loi
relatif à la célébration de la fêle de mai. La commission demande que
le gouvernement accorde amnistie pleine et entière à tous les indi-
vidus transportés.
M. le ministre de l’intérieur déclare que le gouvernement désire
aussi entrer dans la yoie de la clémence, mais il pense què le moment
ne permet que d’accorder des grâces partielles. Il s'oppose à l’adop-
tion de l’article 2.
M. Gouttai, rapporteur, insiste sur la proposition de la Commis-
sion, et cite lous cas où ces amnisties complètes ont été accordées
sous les divers gouvernements qui ont précédé la république.
M- le ministre de l’intérieur ne peut accepter les rapprochements
qu’établit le préopinant avec le passé. Il invite l’assemblée à se rap-
peler ce qui s’est passé en juin : ce n’était point une guerre contre un
souverain, une personne ; c’était une guerre acharnée contre la so-
ciété entière. Vous avez, dit le ministre, pris de grandes mesures
pour sauver le pays ; vous y avez réussi et mis une partie deces hom-
mes si coupables hors d’èlal de nuire à la société.Mais la seule ques-
tion est de savoir si nous pouvons dans l’état actuel des choses consi-
dérer l’expiation suffisante et en rapport avec le forfait. L’assemblée
a voulu punir les coupables, en supposant l’expiation suffisante, la
situation permet elle de prendre une mesure aussi générale? Le gou-
vernement veut retenir en étal de détention ceux dont le retour dans
la société peut lui faire courir de nouveaux dangers.
Réfléchissez-y, messieurs, dit le ministre, la société est-elle assez
calme, avec l’irritation qu’y apportent les perturbateurs et les socié-
tés secrètes ? Peut-on, sans danger, sans s’exposer à des regrets, jeter
sur le pavé 2500 hommes coupables de tels crimes ? Responsables de
la tranquillité publique, nous ne pouvons la compromettre, nous
voulons faire ce que la position permet et non ce que demande la
commission (amnistie entière.) Nous rendons hommage à l’assemblée
pour les grands services qu’elle a rendus au pays. Nous lui soumet-
tons ces considérations et nous faisons appel à sa sagesse.
M. Sénard présente et développe un amendement ayant pour but
d’accorder au gouvernement un délai de six mois pour l’exécution
complète de la mesure.
M. le ministre de l’intérieur dit que c’est à l’assemblée de pren-
dre la responsabilité de la mesure, mais que, dans tous les cas, si elle
se décide pour l’amnistie, le gouvernement croit que le délai de six
mois est tout ce qu’on pourraitadmettre. Le rapporteur de la com
mission appuie l’amendement.
M. Odilon Barrot, dansun discours énergique et chaleureux, con-
firme toutes les observations développées par le ministre de l’inté-
rieur sur le danger d’accorder une amnistie complète. Ses paroles
sont vivement approuvées par l’assemblée. Il repousse l’art. 2 et tout
délai pour accorder une amnistie générale.
On passe au scrutin qui soulève un grand tumulte parce qu’on con-
teste son exactitude.
M. Laussedat, membre du bureau, cherche à calmer les inquiétu-
des de l’assemblée sur l’exactitude du scrutin.
M. Clément Thomas explique la violence de sa discussion parti-
culière par les soupçons qu’une partie de l’assemblée semble vouloir
jeter sur l’autre (la montagne).
M. le président saisit un moment de silence pour déclarer, que
pour satisaire aux désirs manifestés par l’assemblée, le premier scru-
tin commencé est annulé, et il va être procédé au scrutin sur le bu-
reau avec appel nominal.
La commission s’est ralliée à l’amendement Sénart.
il est procédé au vote à la tribune, par scrutin de division et avec
appel nominal. Commencé à 3 heures, le Scrutin n’est terminé qu’à
5 1/2 heures. L’article est rejeté.
BULLETIN DE LA BOURSE DU 2.
Les fonds étaient assez lourds avant la bourse et à l’ouverture du
parquet, mais ils n’ont pas tardé à retrouver de la fermeté ; et par
suite de très lions achats, le 3 et le 3 p. c. se sont élevés et restent en
hausse sensible sur les cours de clôture d’hier. L’ensemble des nou-
velles extérieures a paru moins inquiétant ; on pàraît croire généra-
lement à la solution prochaine et sans effusion de sang,de la question
de Rome Quant à la nouvelle de l’intervention des Russes en Hongrie,
on semble ne pas y attacher une grande imporlahce. Vers la clôture le
bruit a couru que l’assemblée nationale avait repoussé l’amnistie pro-
posée par la commission dans son rapport sur le projet de loi relatif
aux 200,000 fr. demandés par le gouvernement pour la célébration
de la fête du 4 mai. Les autres valeurs ne présentent pas de change-
ments notables sur hier.
Fonds : Au comptant, comparativement aux cours de clôture,
d’hier, le 5 p. c. ferme en hausse de 35 c. à 88-60, et le 3 p. c. de 5
c. à 56-80. — Fin du mois : le 5 p. c. a débuté à 88-65; il s’est élevé
ensuite, peu à peu, à 89-40 et reste à 89-30, en hausse de 50 c. sur
hier. Le 3 p. c. ouvert à 57-10, a fait au plus haut 57-50 pour finir
à 57-35, en hausse de 15 c. — Les primes fin du mois ont été négo-
ciées de 90 à 91 dont 2, de 91-75 à 92 25 dont 1 èt de 93-25 à 93 50
dont 50
Valeurs diverses : Les actions de la Banque de France ont varié de
2400 à 2390, cours de clôture, en baisse de 10 f.; Les obligations de
la ville (anciennes), à 1200 n’ont pas varié; les nouvelles de 1007-50
à 1100, ont haussé de 2-50 Les mines de la Vieille-Montagne à 3000,
ont fléchi de 25 f ; celles de la Loire ont été négociées de 297-50 à 300,
les Quail-e-Canaux à 1005, le Canal de Bourgogne à 887 50 et les
bons du trésor à 6 p. c. d’escompte.
Chemins de fer : L’Orléans et le Rouen ont haussé de 5 fr. et le
Strasbourg de 1-25. Le Bordeaux a, au contraire fléchi de 5 fr., et le
Versailles (rive gauche de 2 50, ainsi que le Nord : les autres lignes
n’ont pas varié. — Au 15 courant on a négocié le Rouen de 577-50
à 573-75. le Nord de 450 à 453-75, le Strasbourg de 373-75 à 375 et
le Tours à Nantes de 321-25 à 318-75.
Fonds étrangers : Le 5 p. c. belge (1840) a été négocié à 90, cou-
pon détaché, en baisse de 1 p. c. sur hier. L’emprunt du Piémont a
haussé de 10 f. à 900.— Les autres fonds étrangers ne sont pas cotés.
hollande.
Les U et 12 mai il n’y aura pas de bourse â Amsterdam, à l’occa-
sion de l’inauguration du roi.
M. De Keyser, le célèbre peintre anversois est arrivé à La Haye.
BOURSE D’AMSTERDAM DU 2 MAI.
La bourse a été inactive et les cours ont peu varié. Les fonds na-
tionaux sont pliis offerts. Les espagnols et portugais fermes. Russes
un peu en hausse, français sans variations.
Les autrichiens plus faibles.
BELGIQUE.
Bruxelles, 2 mai. — Hiel1 au soir l’entrée des acteurs en scène a
été saluée par une vigoureuse bordée de sifflets. Un grand tumulte
S’en, est suivi, et ce n’est que vers huit heures que le calme s’est
rétabli.
Cette manifestation est le résultat d’un parti pris, dit-on. M. Qttélus
avait l’intention de faire coïncideir les débuts au théâtre royal avec
ceux au théâtre St-Hubert, dans la pensée que certains artistes jugés
trop faibles pour notre première scène, pourraient occuper convena-
blement une place au théâtre des Galeries. Le public n’a pas accepté
ce système et il ne s’est pas tenu pour satisfait, quoique le régisseur
soit venu prendre l'engagement de faire commencer les débuts au
théâtre des Galeries le mois prochain.
Le public a répondu par une nouvelle bordée de sifflets qui l’a for-
cé de quitter la scène. Les abonnés ont réclamé des débuts immé-
diats. M. le commissaire de police en chef s’est alors présenté aux
stalles, et a invité le public à cesser toute manifestation hostile. Le
public est resté sourd aux remontrances du magistrat, M. Vizentini
qui était revenu sur la scène, a fait entendre quelques paroles au
moins imprudentes, qui n’ont servi qu’à redoubler le tumulte.
Alors le public à changé de tactique, au lieu de siffler., il s’est mis
à applahdir âvéc une frénésie aussi caractéristique que liourrâient
l’être les sifflets les plus rigoureux.
Celte opposition d’un nouveau genre a continué jitsqu’à la fin du
spectacle.
Trois individus ont été expulsés de la salle, deux jeunes gens de
Bruxelles, et un étranger arrivé le joür même de Paris. La police a
pris le passeport du voyageur,dans l’intention sans doute de l’engager
un de ces jours à aller siffler ailleurs.
Nous apprenons qu’une réunion d’abonnés des théâtre royaux aura
lieu, demain à 5 heures de relevée, au divan du Café Suisse, place de
la Monnaie, pour aviser à la position qu’ils doivent prendre vis-à-vis
de la nouvelle administration.
Chambre de» ASeiirëseiitaiit».
Séance du 2 mai.
(Présidence de M. üelfosse, vice-président.)
La séance est ouverte à deux heures et demie par l’appel nominal
et la lecture du procès-verbal de la séance d’hier; la rédaction en
est approuvée.
11 est donné lecture des pétitions suivantes adressées à la chambre.
« Quelques boutiquiers, marchands et détaillants à Oignies, deman-
dent une réduction de droits sur le sel eu faveur des boutiquiers et
détaillants de l’extrême frontière de France. >
« Même demande de boutiquiers, marchands et détaillants à Mes-
nil. » — Renvoi â la commission permanente de l’industrie.
L’ordre du jour appelle la discussion gênéralé du projet de loi sur
les sucres, .,
M. le ministre des finances déciare qu’il ne se rallie pas au projet
de loi.
M. Frère, ministre des finances, reconnaît que le sucre offre une
matière bien légitime pour l’impôt et qu’il serait déSirâhle que l’on
puisse,en obtenir ie plus grand produit possible; cependant il ne croit
pas que le sucre soit toujours un objet de luxe, si le sucre fin est
cousomiiiè par là classé aisée, les cassonades et ie sirop sont con-
sommés par la classe pauvre étl’ôii ne peut pas les considérer cohiuie
objet de luxe. H conçoit que cetté idée, que le sucre est un objet de
luxe, ail pu passionner certaines personnes et ait pu leur faire naître
des espérances exagérées : on a été jüsqu’à vouloir que ie sucre pro-
duisit 8 millons.
M. le ministre attribue à celle exagération, les paroles contenues
dans le rapport de la section centrale, qui selon lui, manquent aux
convenances et à la vérité, lorsqu'elles cherchent à insinuer que le
gouvernement serait l’agent d'intérêts privés coalisés et qu’il fait
bon marché dés intérêts généraux du pays. M. le ministre déclare
qu’il protesterait avec énergie contre celle celte calomnie si elle
s’était produite ouvertement et si le ridicule n'en avait pas déjà fait
justicç.En effet, il /ail /remarquer,que je mptjf sur lequel on se fonde
pour faire cette injure au gouvernement c’est qu u établit une diffé-
rence de ,8 fr., eiitre lé sucre exotique et te sucré indigène, et c’est
justement M. Mercier qui le premier a soutenu ce système.
M. le ministre repousse donc le reproche d’être l’agent d’intérêts
coalisés ; il fait remaruuer tes différentes mesures qu’il a prises et
qui ont été combàUueS par les intérêts privés coalisés ..
M. de Mérode. Ce soiit dès passeports 1
M. Fi ère, ministre des finances. L’honOràhie M. de Mérdde a-t-il
réfléchi que les intérêts coalisés combattent à présent les propositions
faites par le gouvernement ? Je ne vois pas dans l’intérêt de qui ees
passeports soiit faits si c’est pour ne rien faire pàsser. (Hilarité.)
M. le ministre fait ressortir les erreurs colossales commises par M.
Gools dans son premier rapport et né comprendrait pas que l’od puisée
avoir confiance dans les chiffres qu’il indique ; il pense loutau moihs
qu’il y a injure et présomption à se croire le seul défenseur des in-
térêts Üù irésor. 11 fait remarquer que M. Mercier, qu’il regarde
comme I’hoidme lé pliiS compétent de la Chambre dans la question
des sucres, a commis lui-même des erreurs matérielles, et que daiis
une question aussi compliquée que celle-ci on doit respecter l’opinion
d’autrui,,et bien vouloir croire que s’il diffère d’opinion, c’est par
des motifs honnêtes.
M. le ministre entré ensliile dans des explications sur le mécanisme
de la législation eh ce qüi constitue la déchargé, le rendeméfit et la
prime. 11 fait observer que le rendement étant très variable, par
suite des procédés employés à la fabrication, c’esl précisément pour
eéta que la loi autorise lç gouvernement à augmenter le chiffre du
rendement en proportion du déficit qu’éprouve le trésor sur les trois
millions que doit rapporter l’accise sur les sucFeS.
Abordant un autre ordre d’idées, M. le ministre s'attache à bien
faire comprendre que le sucre est le plus puissant véhicule des ex-
portations ; que c’est la matière encombrante qui est la plus recher-
chée pour le chargement des navires, et que si l’importation du sucre
brut venait à être supprimée ou même diminuée, il en résulterait un
très grand préjudice pour la navigation belge et pour le commercé
d’exportation de tous les autres produits.
Après cela il démontre par des chiffres que la consommation du
sucre ne peut pas augmenter, et que le rendement ne peut pas aug-
menter surtout sur les cassonades et le sirop qui font l’objet de la
consommation du pauvre, il combat la proposition de M. Mercier, et
déclare qu’en élevant la prime, l’exportation sera presqu’impossible
et moins productive, enfin il pense qu’avec le système de M. Mercier
on ne peut pas espérer un revenu de plus de 4,112,000 francs, si mê-
me cette somme peut être obtenue.
M. le ministre revenant spécialement à la proposition de M. Cools,
établit de nouveau que son système rend toute exportation impossi-
ble en présence de la législation hollandaise, et que le double but
que veut atteindre l’honorable membre est complètement impratica-
ble.
M. le ministre expose ensuite le système du gouvernement, il entre
dans les détails de ce système d’après lequel les droits sont évalués
pour le lr juillet 1849 à 3.625,700 fr., lr juillet 1830 à 3,641,300 fr.
el ir juillet 1851 à 5,674,700 fr.Celle évaluation repose sur une quan-
tité de 8,877,000 kil. quantité nette.
Ce produit s’élèvera à bien près dé 4 millions de francs èn y ajou-
tant les droits de pilotage, de tonnage, 1rs frais de transport sur le
chemin de fer, etc.
Ces considérations, dit M. le ministre en terminant, suffisent me
semble-t-il pour éclairer la question. J’aurais encore d’autres obser-
vations à souriitllreà là chambre, mais je crois devoir nié borner pour
aujourd’hui à-ce que je viens dé dire.
M. Osy. Je me proposais de prendre la parole, mais comme j’a
l’intention de parler dans le même sens que|M. le ministre, je crois
qu’il conviendrait que la Chambre entendit un orateur dans un autre
sens.
? M. Cools est encore souffrant ; il ne répondra donc pas au jour:
t d’hui au discours de M. le ministre des finances, il se contentera de |