Full text |
1849. — W. 1 sa.
ANWEttN, Jeudi a Mal.
(Quatorzième Année.)
n
LE PRECURSEUR
On a’nb.nne*:
A Anvers au bureau du Précurseur,
Bourse Anglaise , N» 1040 , en Belgi-
que et à l’étranger chez tous les Di-
recteurs des Postes.
3 Mai
Question des sucres.
La Chambre a commencé hier la discussion des
changements que l’on entend apporter à la loi sur les
sucres. M. le ministre des finances a pris le premier la
parole et prononcé un discours qui prouve qu’il a
étudié la question avec soin. L’ayant étudiée avec soin,
il a trop d intelligence, pour ne pas être arrivé à com-
prendre qu’il avait posé dans son projet un principe
mauvais et inadmissible, celui du rendement illimité.
Aussi, espérons-nous bien, d’après le langage même
qu’il a tenu hier, que son opinion se sera modifiée sous
ce rapport, et nous le prions de bien réfléchir sur les
considérations que nous avons.présentées hier et avant-
hier , pour montrer les avantages qu’un rendement
modéré, permettant d’employer les sucres du Brésil et
de Manille, pouvait procurer à toutes les branches de
l’industrie belge qui sont désireuses ou ont besoin de
trouver dans les contrées lointaines l’écoulement de
leurs produits. S’il comprend bien notre pensée et s’il
l’apprécie, comme nous croyons qu elle mérite de l'être,
nous croyons que, bien loin d’être partisan d’un rende-
ment illimité, il concevra que le rendement doit être
limité au plus bas chiffre possible, parce que cela est
nécessaire pour engager les raflineurs a mettre en fabri-
cation des sucres du Brésil et de Manille, les armateurs
et les négociants à entretenir des relations, à en former
même de nouvelles avec ces riches contrées et qu’en
réalité le trésor n’est nullement intéressé à ce que le
rendement ne soit point bas, dès l'instant qu’on lui
paye les trois millions qui lui ont été alloués par la loi
de 1846. .
C’est à cela que se borne toute la question actuelle
pour lui. Qu’il tienne compte des pertes, tant publiques
que particulières, qu’entraînerait, comme conséquence
inévitable, fatale, la diminution de nos rapports avec les
pays où se produit le sucre de qualité inférieure, il
demeurera convaincu qu’une loi qui condamnerait, soit
par un rendement trop élevé, soit par un rendement
indéfini, les raflineurs belges à ne travailler que des
sucres très riches causerait au trésor et à l’industrie un
très grand préjudice.
----------- — Éwi -------------------
Industrie linière. — Fil étranger.
Nous avons publié hier, d’après le Moniteur, un ar-
rêté royal accordant l’enlèvement temporaire de l’entre-
pôt public des fils de lin simple, écrus, filés à la méca-
nique et ne mesurant au plus que 12,000 mètres au ki-
logramme, pour être tissés eu toile. Nous annonçions en
même temps que M. le ministre de la justice venait de
demander un crédit supplémentaire, à titre d’avance,
afin d’être mis à même de développer dans les prisons,
avec le concours des ouvriers flamands, la fabrication
des toiles destinées à l’exportation.
Cette fabrication, il convient qu’on le sache, est déjà
depuis l’année dernière, en pleine vigueur et les résul-
tats en ont été excellents, au double point de vue du tra-
vail et du trésor, grâce à l’emploi du fil anglais à bas
prix. La quantité dont on a fait usage se trouve déter-
minée dans le rapport de M. de Haussy ; elle est consi-
dérable relativement, comme on peut s’en convaincre
par les chiffres ofliciels, malgré les avantages accordés
aux {dateurs belges. Aujourd’hui que l’expérience est
faite, le gouvernement doit être convaincu que nous
avons eu, dans l’intérêt du pays et notamment des Flan-
dres, raison de réclamer l’entrée,à des droits modiques,
des fils étrangers, depuis le n° 16 jusqu’au n° 30, dans des
conditions telles que la plupart des tisserands pussent
en tirer parti.
La décision qu’il vient de prendre est une preuve
qu’il en a le sentiment, mais, en s’arrêtant au n° 20, qui
équivaut à 12.000 mètres par kilogramme, moyennant
l’exportation de toiles unies, au prorata, il n’a pris
qu’une mesure évidemment incomplète. Ce n’est sans
aucun doute, à nos yeux du moins, qu’un premier pas
dans une voie meilleure que celle qui a été suivie de-
puis 1841, époque à laquelle remonte la date de la loi
prohibitive, contre laquelle nous n’avons cessé de pro-
tester, Aussi, espérons-nous bien que le gouvernement
ne s’arrêtera pas là, puisqu’il sait maintenant par expé-
rience et de manière à ne plus avoir de doute que l’em-
ploi du fil anglais, de la matière première à bon marché,
est indispensable en Belgique, si l’on veut que nos fabri-
cants et nos marchands de toiles puissent vendre nos
produits, en concurrence des autres, sur les marchés
étrangers. S’il se bornait aux dispositions de l’arrêté
royal, trop peu de personnes pourraient profiter des
avantages qu’elles renferment, pour que ce fût un bien-
fait public, et il importe que c’en soit un réellement pu-
blic. Il importe, par exemple, que les villes telles que
Bruges, Turnhout, etc., qui fabriquent des toiles à car-
reaux et des coutils aient aussi leur part des avantages
accordés au tissage des toiles unies.
Nous en reviendrons à notre thème : l’intérêt du pays
et des neuf dixièmes des ouvriers demande que l’on ré-
forme la loi de 1841 et que l’on permette, moyennant un
droit modéré, l’importation du fil étranger jusqu'au
n* 30. Nous espérons que ce sera bientôt compris.
La nouvelle la plus importante, si elle vient à se confirmer,
est que l’expédition française marche sur Rome et qu’elle
compte y entrer sans coup férir.
La dissolution des Chambres est en ce moment à l’ordre
du jour en Allemagne. Après les rois de Prusse et de Hano-
vre, le roi de Saxe vient de dissoudre les Etats de son
royaume.
A Francfort il règne une grande inquiétude et l’on s’y at-
tend à un coup d’Etat contre l’assemblée.
De Hongrie il est difficile de savoir du positif. Les nou-
velles sont confuses et souvent contradictoires. La position
des Autrichiens semble néanmoins toujours désespérée et ne
pouvoir être changée que par l’arrivée des Russes que l’on
dit en pleine marche sur la Hongrie.
Voici le texte de la circulaire aux généraux, dont il a été
parlé hier à la chambre, et qui a été lue ensuite par M. le
ministre de la guerre :
« Bruxelles, 19 mars 1849.
» Messieurs,
» Bien que l’importance pour la Belgique d’une armée fortement
organisée ne puisse être mise en doute, il ressort évidemment de ton-
tes les discussions qui ont eu lieu dans le pays, et des idées émises
Joarnal Politique, Commercial, Maritime et Littéraire.
— hiberté — Propre*.
par certains organes de la presse, au sujet de l’armée, que les servi-
ces qu’elle rend et ceux qu’elle peut être appelée à rendre, ne sont
pas appréciés. Il importe. Messieurs, dans l’intérêt du pays et de son
avenir, que ceux qui ont l’honneur de faire partie de l’armée contri-
buent de tous leurs efforts à ramener à une appréciation exacte de la
vérité les esprits égarés par une sécurité trompeuse, ou par un senti-
ment d’imprévoyance dangereux, où enfin par l’ignorance des
faits.
» Après de nombreux efforts toujours infructueux, tentés à diffé-
rentes époques de son histoire, la Belgique est enfin parvenue, en
1850, à conquérir glorieusement son indépendance; depuis, elle a su
la consolider par son patriotisme, par la sagesse du roi qui a voué son
existence à nos destinées, par l'esprit d’ordre et de moralité qui
anime nos populalions.
» Les institutions que te pays s’est données sont les plus libérales
de l’Europe, et elles sont enviées encore aujourd’hui par les nations
les plus avancées ; il est donc de l'honneur et du devoir de tous les
Belges de m rinlenir ces institutions, de veiller à la conservation de
l’indépendance nationale etde ne négliger aucun sacrifice pour at-
teindre ce but.
» C’est à l’armée surtout qu’est dévolue la mission de sauvegar
der, de défendre nos institutions, notre indépendance; mais, pour
qu’elle puisse remplir noblement, dignement celle mission, il faut
qu’elle soit forte, respectée, honorée aux yeux de tous comme à ses
propres yeux, et elle ne saurait l’être si elle n’a pas, si tout le monde
n’a pas foi dans son utilité, et n’apprécie pas la lâche qui lui est im
posée. Ce qui doit faire embrasser l’état militaire avec ardeur; ce qui
doit rendre l'officier fier de son épaulette, le déterminer à se vouer
corps et âme au service de son pays, c'est la conviction de l’utilité et
de la grandeur de sa mission En effet, l’honneur et la défense du
pays sont confiés à la garde de l’armée ; est-il une mission plus no-
ble et plus sainte ?
■ Telles sont. Messieurs, les idées qu’il importe de faire prévaloir
dans l’armée et dans le pays, et je vous engage à ne négliger aucune
occasion d’en entretenir les officiers sous vos ordres, afin qu’ils se
pénètrent de ces principes et contribuent à leur propagation.
» Vous voudrez bien également leur faire comprendre qu’ils doi-
vent s’abstenir, en toutes circonstances, dans leurs relations avec les
habitants, de nuire aux intérêts de l’armée en se livrant à des critiques
souvent irréfléchies sur l'une ou l’autre partie de son organisation ;
qu’ils doivent au contraire, chercherà les éclairer en leur expliquant
nos travaux, les études auxquelles chacun de nous est obligé de se
livrer sans cesse pour se tenir à la hauteur de sa position et des pro-
grès de la science. Vous les engagerez en même temps à être pleins
de modération et de procédés honnêtes dans leurs relations avec leurs
concitoyens, afin de ne blesser aucune susceptibilité et d’enlever tout
prétexte aux plaintes contre les envahissements prétendus de l’esprit
militaire.
» Le ministre de la guerre, baron Chaxal. »
L’abondance des matières nous oblige de remettre à de-
main le rapport annoncé hier et relatif à la Société d’irri-
gation de la Campine.
La 1 r« et la 4» section, à la suite de l’examen du projet de loi sur
l’enseignement supérieur, ont procédé à la nomination de leurs rap-
porteurs.
M. Van Hoorebelte a été nommé pour la t" section, M. Liefinans
pour la 4«.
Dans le sein de la 4' section, une proposition a été adoptée tendant
à conférer aux universités la collation des grades intermédiaires, et,
à un jury central institué par le gouvernement, celle des grades de
de docteur en droit, en médecine, en sciences cl en philosophie.
La chute de lord Palmerston devient de plus en plus imminente.
Quelques journaux, ordinairement bien informés, indiquent déjà la
composition probable d’un nouveau cabinet.
Les nouvelles de Saint-Pétersbourg du 21 avril annoncent, dit le
Staats-Courant, que par suite de réclamations unanimes des raffi
rieurs indigènes, le gouvernement russe a abandonné pour le moment
le projet d’apporter à la législation des sucres des modifications par
suite desquelles le sucre raffiné en pains aurait été admis à l’impor-
tation.
Le Staats-Courant publie un arrêté royal qui dispense du péage
du pont au passage à Arnhem toutes les embarcations à voiles navi-
guant sur le Bhinet fixe à 2 fl. 18 c. le droit à acquitter parles bateaux
à vapeur et les trains de bois qui n’exigent pas une ouverture du
pont de plus de 30 ares néerlandaises. *
Nous lisons dans nne correspondance de Naples, adressée
au Times sous la date du 21 avril, les détails suivants sur
la démarche faite auprès du roi de Naples en faveur des in-
surgés siciliens par l’amiral Baudin et M. de Rayneval, am-
bassadeur de France :
M. de Rayneval s’était adressé à M. Temple pour l’inviter à l’ac-
compagner dans cette étrange mission, mais le ministre anglais ré-
pond-il par un refus très froid. Là-dessus le jeune diplomate se rendit
à Gaéle où l’amiral Baudin s’était rendudeson côté. Le roi de Naples
était occupé en ce moment à passer en revue les troupes qui étaient
sur le point de s’embarquer pour aller renforcer l’armée de Sicile.
S. M. remit à quelques heures plus tard l’audience demandée parles
médiateurs. Dans l’intervalle arriva une dépêche du général Filan-
gieri, qui engageait le roi à sc tenir sur ses gardes et le suppliait de
ne. rien accorder avant d’avoir prévenu son fidèle général. Cette dé-
pêche produisit l’effet désiré et S. M. tout en montrant beaucoup
d égards au représentant de la puissance navale de la France, se tint
sur la plus grande réserve L’amiral qui avait aussi les yeux ouverts,
ne voulut pas non plus s’avancer trop, et il se contenta d’exposer au
roi le vif désir qu’avaient les insurgés de Palerme de se soumettre,
en invoquant l’humanité bien connue du roi. S. M. accueillit celle
ouverture avec bienveillance et dit qu’elle ne désirait rien tant que
de voir ses sujets rentrer dans le devoir; elle ajouta que les localités
qui imiteraient l’exemple de Syracuse et de Nota, seraient traitées
avec la plus grande indulgence.
Encouragé par ces paroles l’amiral se risqua plus avant, et alors
vint la proposition d’une amnistie générale et le conseil d’accorder
des conditions de nature à satisfaire la Sicile.
On assure qu’à ces mots, le ton bienveillant du roi disparut, et que
voyant au fond de cette intrigue à l’aide de laquelle on aurait attri-
bué à la France, et non à lui toute l’indulgence qu’il montrerait, le
roi s’écria : • Amiral cela ne regarde que moi. • Puis fesant appeler
le colonel Annunzianli, il lui ordonna, en présence de l’amiral, de
partir sur le champ pour Catane, avec l’ordre pour te général Filan-
gieri de marcher sur Palerme, et il ordonna en même temps aux offi
ciers chargés de l’embarquement des troupes de ne pas perdre une
heure pour cette opération. Reprenant ensuite la conversation. S. M.
déclara de nouveau qu’elle ne souffrirait pas que l’on empiétât sur ses
droits;que laquestion d’uneamnislieeld’aulrei conditions favorables
ne regardait que lui et que Palerme n'avait pas autre chose à faire
que d’imiter Syracruse et Nota par une soumission pure et simple.
L'amiral était trop bon diplomate pour laisser voir combien il était
déconcerté par la fermeté du roi, il se relira en témoignant son pro-
fond respect pour les sentiments de Sa Majesté.
Le correspondant du Times dit que dans nne antre au-
dience qu’il eut du roi le même jour 18, l’amiral Baudin fit
part à S. M. d’une lettre qu’il avait l’intention d’envoyer au
gouvernement de Palerme pour l’inviter à se rendre sans
condition à l’autorité royale; le roi n’ayant pas désapprouvé
cette démarche, le Vaubun, steamer français, partit immédia-
tement avec cette lettre pour Palerme.
Au dire du correspondant, la conduite de M. de Rayneval
et de l’amiral Baudin dans celle circonstance a excité à Na-
ples plus que de la surprise, et les mots de mauvaise foi sont
dans la bouche de tout le monde et surtout des membres du
corps diplomatique.
Les nouvelles de Port-au-Prince, sous la date du 20 mars annon-
cent que le président Soulouque à la tête d une armée de 20.000
hommes s’est mis en marche contre la république dominicaine. Les
Dominicains se disposaient â repousser énergiquement cette agres-
sion et l’on s’attendait à une bataille décisive. La guerre portera un
grand préjudice à la récolte du café, la plus grande partie des cul-
tivateurs étant sous les armes et par conséquent dans l’impossibilité
de soigner cette récolte.
Un journal de Philadelphie assure que le président des Etats-Unis
a déclaré qu’il est favorable à un tarif protecteur modéré et qu’il pré-
fère le système des droits fixes au système des droits à la valeur ad-
mis par la précédente administration.
i.e gouvernement des Etats-Unis va augmenter rie trois frégates à
voiles et d’une frégate à vapeur sa station de la Méditerranée.
Le Port-Franc de Trieste évalue comme suit les diffé-
rentes flottes de guerre : Etats-Unis de l’Amérique du Nord,
59 bâtiments à voiles et 7,300 canons, 8 vapeurs; Russie,
126 bâtiments à voiles avec 10,397 canons, 8 vapeurs;
France, 348 bâtiments à voiles, avec 8,116 canons, 61 vapeurs;
Angleterre, 671 bâtiments à voiles, avec 16,243 canons, 98
vapeurs; Suède, 458 navires à voiles, avec 2,000 canons,
2 bâtiments à vapeur; Norwège, 198 bâtiments à voiles, avec
540 canons; Hollande, 155 bâtiments à voiles, avec 2,200
canons, 14 vapeurs ; Belgique, 14 bâtiments à voiles; Por-
tugal, 18 bâtiments à voiles, 3 vapeurs; Espagne, 22 (7) bâ-
timents à voiles ; Danemarck, 119 bâtiments à voiles, avec
1,178 canons, 5 vapeurs ; Sardaigne, 28 bâtiments à voiles;
Naples, 20 bâtiments à voiles ; Turquie, 31 navires à voiles
avec 1,902 canons; Egypte, 20 bâtiments à voiles, avec
1,469 canons.
Ordre de Léopold. — Nominations.
Par arrêté royal du 16 avril:
Le comte de Randwyrk (Louis-Napoléon) est nommé grand offi-
cier de l’Ordre de Léopold.
Le sieur Philipsborn (A.-M.), conseiller de légation, chef de la
division commerciale au minislère des affaires étrangères à Berlin,
ancien consul général de S. M. le Boi de Prusse, à Anvers, est promu
au grade d’officier de l’Ordre de Léopold.
Le comte de Zuylen de Nyevelt est nommé officier de l’Ordre de
Léopold.
Il arrive souvent que des commerçants ou des industriels s’adres-
sent directement aux légations belges à l’étranger pour obtenir des
renseignements ou pours ;ivre des recouvrements, etc., etc.
Les agents du service extérieur ont reçu ordre de ne donner aucu-
ne suite, si ce n’est exceptionnellement, en cas d’urgence extrême,
aux réclamations qui ne leur parviendraient point par l'intermédiaire
du département des affaires étrangères. (Moniteur.)
Denrées alimentaires. — Mouvement commercial.
Du 25 au 30 avril 1849, il n’est entré, au port d’Anvers, aucun
navire chargé de denrées alimentaires.
Le tableau suivant indique les quantités entreposées, mises en con-
sommation ou déclarées en transit du 25 au 30 avril courant :
DENRÉES.
Froment .
Seigle....
Orge....
Fèves....
Avoine...
Farines ..
Kiz......
En entrepôt
au
25 avril.
kilog.
398,999
181,341
134.243
12.800
1.517
728,900
QUANTITES #
Sorties du 25au 30 avri
Entreposées
du 25 au
30 avail.
kilog
167,218
125,312
292,530
Eu consent
kilog.
96.000
12,075
108,075
En transit.
kilog.
520,983
1,493
322,476
INDES OCCIDENTALES.
Le Medtoay est arrivé hier à Southamplon avec des nouvelles de
Sl-Tbomas du 15 avril. Le Medtoay a un frét considérable à bord.
INDES ANGLAISES.
Par l'Oterlandmail, on a des nouvelles de Bombay du 4 avril, et
de Calcutta du 23 mars.
La guerre, contre les Sikhs est terminée par la soumission complète
de ces derniers aux troupes de lord Gough.
Les troupes Sikhs ont mis has les armes et se sont soumises sans
conditions.
RUSSIE.
St.-Pétersbourq, 13 avril. — Un décret impérial, en date de ce
jour, enjoint à toutes les autorités civiles et militaires de prendre
les mesures nécessaires pour que tous les permissionnaires soient
rentrés à leurs régiments pour le lr Mai. (Gai de Brême.)
ITALIE.
Turin, 28 avril. — Le général autrichien de Geufeld s’est rendu
avec son état-major auprès du général Sonnai pour concerter l’or-
dre du service : il y a â Alexandrie 3,190 hommes et 337 chevaux de
troupes autrichiennes.
La Concordia dit qu’à Gênes, le 27, on a reçu la nouvelle du débar-
quement de l’expédition franç lise à Civita Veechia. La moitié de l’ex-
pédition devait se rendre à Ancône : 12,000 Napolitains se disposaient
à envahir la frontière romaine.
Les journaux de Rome, ont manqué aujourd'hui.
Le lendemain de son installation, le nouveau gouverne-
ment de Florence adressa au Grand-Duc une lettre pour l’in-
former de cel évènement. Le Moniteur toscan publie la ré-
ponse suivante de Léopold II :
• Votre lettre du 13 courant m’a causé le plus vif plaisir, parcs
qu’elle m’apportait la nouvelle de ce que mon cœur pouvait le plus
vivementdésirer, c’est-à-dire du retour.du peuple toscan, qui a secoué
le joug de la faction peu nombreuse, niais audacieuse, qui l’a tant
opprimé ; il retourne au cœur de celui qui l’a gouverné paternelle-
ment pendant vingt-cinq ans.
» Les Toscans peuvent compter que je serai toujours pour eux ce
que j'ai été jusqu’ici. Tous mes efforts seront employés à faite leur
bonheur, et aucun sacrifice me coûtera pour atteindre ce but.
» Veuillez, messieurs, faire connaître ces sentiments à tous les
Toscans, et assurez-les qu’à la réception de nouvelles plus explicites
et si désirées, je partirai immédiaiement pour aller reprendre en per-
sonne les rênes du gouvernement de la Toscane.
» Gaête, le 20 avril 1849. » Léopold. »
Rom*, 22 avril. — Ce soir, le temps pluvieux a empêché de fêler
l’anniversaire de la fondation de Rome. L’illumination du Collysée,
du temple de Vénus, de l’arc de Titus et des autres monumens anti-
ques aura lieu un autre soir. Le 25, l’escadre française a
paru devant Civita-Vecchia. Le général Ondinot demanda l’entrée de
la ville. Les autorités romaines, voulaient 10 heures pour rendre ré-
ponse. Le général en accorda deux après lesquelles l’expédition fran-
çaise débarqua et occupa les positions militaires où furent aussitôt ar-
borés le drapeau papal et celui de la France. On assure qu’on autre
corps d’armée française va aller occuper Ancône Le préfet de la
province a envoyé la dépêche suivante au général Ondinot:
«Monsieur le général, j’ai lu la dépêche par laquelle vous m'annon-
• cez que le gouvernement français, désirant mettre un terme à la
» situation dans laquelle gémissent les populations romaines depuis
» quelques mois, et faciliter l’établissement d’un ordre de choses qui
» s’éloigne de l’anarchie de ces derniers temps, a résolu d'envoyer
» un corps de troupes à Civita-Vecchia. Comme représentant de la
• république romaine, je dois protester contre ce mol d’anarchie qui
• ne saurait s’appliquer à un peuple qui s’est choisi, dans l’exercice
» de son plein droit,;;un gouvernement d’ordre et de moralité, je
» dois vous dire aussi que la France est sans don te mal informée des
» événemens qui se sont passés chez nous, et de notre conduite.
» La force peut beaucoup dans ce monde ; mais il me répugne ce-
> pendant de croire que la France républicaine veuille employer sa
AhnnnemenS par Trime.tre.
Pour Anvers..................fr. 12 50
» la province franc déport. » 15
» la France,l’Angleterre et
la Hollande. . . . » 15
Insertions 25 c.* la ligne. Réclames 50.
» force pour renverser les droits d’une république née sous les mê-
» mes auspices qu’elle. L’Europe qui jugera vos actes et les nô-
» 1res, et l’histoire dira si notre conduite politique pouvait être ac-
» cusée d’anarchie. Je suis certain, monsieur le général, que, quand
“ vous connaîtrez la vérité, vous serez convaincu que, dans noire
* pays, la république est soutenue par le concours de l’immense ma-
• jorilé de la population.
» Recevez, monsieur le généralj etc. *
Le préfet, M. Mànnbcci. »
(Gazette piémontaise du 28.)
On lit dans le Conciliatore Toscano Une lettre de Napb s porte ce
pti suit : Palerme a fait sa soumission. Une députation de 18 person-
nes s’est rendue à Gafile pour porter au roi l’acte de celte soumission,
et depuis deux jours la bannière napolitaine flotte sur toute la Sicile.
Il Tempo su contraire déclare inexacte la nouvelle de l’arrivée à
Gaête d’une députation de Palerme pour offrir la soumission de la
ville ; ce sont de simples particuliers qui sont venus offrir leurs hom-
mages au roi. L’amiral Baudin a dû faire savoir à Palerme qu’il fal-
lait que la sommission fût pleine et absolue, pure et simple.
Nous mêlions sous les yeux de nos lecteurs la proclama-
tion adressée par le général en chef de l’expédition française
à la population des Etats Romains :
Habitants des Etats Romains I
En présence des événements qui agitent l’Italie, la république fran-
çaise a résolu d’envoyer un corps d’armée sur votre territoire, non
pour y défendre te gouvernement actuel qu’elle n’a point reconnu,
mais afin de détourner de votre patrie de grands malheurs.
La France n’entend pas s’attribuer le droit de régler des intérêts
qui sont, avant tout, ceux des populations romaines, et qui, dans ce
qu’ils ont de plus général, s’étendent à l'Europe entière et à tout l’u-
nivers chrétien. Elle a cru seulement que, par sa position, elle était
particulièrement appelée à intervenir pour faciliter l'établissement
d’un régime également éloigné des abus à jamais détruits par la géné-
rosité de l’ilustre Pie IX, et de l’anarchie de ces derniers temps.
Le drapeau que je viens d’arborer sur vos rives est celui de la paix,
de l’ordre, de la conciliation, de la vraie liberté. Autour de lui se
rallieront tous ceux qui voudront concourir à l’accomplissement de
cette œuvre patriotique et sainte.
Le général commandant en chef,
OUDINOT UE RegGIO.
ESPAGNE.
Madrid, 27 avril. — Le départ de la Reine Isabelle pour Aranjuez
aura lieu lundi.
On dit que le ministre d’Espagne à Bruxelles doit être changé et
que M Nehiel remplacera dans celle mission le marquis de Los Lla-
nos. On ne sait pas ce qui a motivé ce changement diplomatique.
Le bruit a couru à la Bourse que les frères Trislany, tombés au
pouvoir des troupes de la Reine, avaient été fusillés immédiatement.
La perte des carlistes dans cette dernière affaire, aurait été de 300
hommes. — Ces nouvelles ont exercé une heureuse influence à la
bourse. Le 3 p. c. a été fait à 24 5/8. Toutefois il est bon d’ajouter
que cette nouvelle n’est pas officielle.
BOURSE DE MADRID DU 27 AVRIL.
3 p. c. avant la bourse : 24 5/8 ; au parquet: 24 5/8 au comp-
tant ; (après la bourse 243/4 11/16 A.— 5p.c. I03/4P, (après la
bourse 10 1/2 A.) —Dette sans intérêt 4 P., (après la bourse 5 7 8 A )
- Coupons 6 1/4 A. — Vales non consolid. 6 P. — Billets du Tré-
sor 68 1/4 1/2. — Titres prov. 5 5/8 A. — Banque de Sl-Ferdinand 74
A., 76 P. — Changes :Paris 5 27 P. ; Londres 50.55 P.,
ALLEMAGNE.
TRUSSE.
Berlin, 30 avril.—La journée d’hier s’est écoulée tranquillement.
La place Dôiihof était couverte vers le soir de curieux, qui dirigeaient
leurs regards vers la Conversations Halle, dans les murs de laquelle
les halles ont pénétré. On a seulement jeté des pierres et brisé quel-
ques vitres à l'Hôtel de Londres, lieu de réunion de la droite, où
s’était enfui un constable, qui, errant dans la foule en habils de
bourgeois, avait été reconnu par le peuple. Par suite, les constables
atlaquèrent les perturbateurs à l’arme blanche, et en blessèrent
quelques-uns grièvement; on parle même d’une blessure mortelle.
Le comte Weslmoreland, envoyé anglais, avait l'intention de quit-
ter l'Allemagne, pour aller, comme toutes les années précédentes,
passer l’été dans ses propriétés. Mais la dissolution de la seconde
chambre et les conséquences possibles de cette mesure t'ont déter-
miné à rester encore quelque temps.
La proclamation de la loi martiale à laquelle on tendait réellement
a échoué contre l’indépendance des auditeurs. Ils ont déclaré positi-
vement que les lois ne permettent pas la proclamation à Berlin de la
loi martiale dans les circonstances actuelles. (Corresp. Générale )
On dit que la reine de Prusse, l’archiduchesse Sophie d’Autriche et
la reine de Saxe se sont donné un rendez vous aux bains de Tôplitx.
Le général de Wrangel s’est rendu ce matin à Polsdam pour in-
specter la garnison et pour introduire, lui-même au service actif le
fils du prince de Prusse, au premier régiment de la garde.
(Gai. Constitutionnelle.)
Kobnigsberg, 27 avril. — Le Ste Croix, bâtiment danois de 12 ca-
nons, a été jeté par un gros temps assez près de notre côte, et il est
resté pendant deux heures à portée des canons de la forteresse. Les
habitants de Pillau, voyant que le commandant de la forteresse res-
tait inactif, lui envoyèrent une députation pour lui demander pour-
quoi il ne bombardait pas le vaisseau ennemi. Le commandant ré-
pondit qu’il n’avait pas reçu d’ordres, et en demanda au général
commandant, qui déclara qu’il fallait se garder.d’ouvrir les hostilités
et s’en tenir à la défensive. (Gazette de Cologne.)
Francfort, 30 avril.— On pourra juger, par l’extrait d’une lettre
adressée de Francfort le 50, à la Gazette de Cologne, de l’inquiétude
qui règne dans cette ville au sujet des intentions des gouvernements
à l’égard de l'assemblée nationale :
* Hier vers midi s’est répandue la nouvelle du refus du vicaire de
l’empire de ratifier les dernières résolutions de t’assemblée natio-
nale, et de la démission donnée par le ministère, par suite de ee re-
fus. Ces deux faits étaient réels; mais l’affaire a été arrangée avant
3 heures. Si le vicaire de l’empire avait quitté son poste, comme il
voulait te faire, un gouvernement provisoire ou une commission
d'exécution auraient été la conséquence immédiate de cette démarche,
on avait déjà fait des préparatifs pour une réunion du parlement.
L’arrivée à Kreuznach de 8000 hommes de troupes prussiennes se
confirme ; 2000 hommes sont entrés â Mayence hier soir.On rapporte
qu’ils ont ordre d’entrer à Francfort.
On ne peut méconnaître qu’on agit à Berlin, d'après un pian bien
arrêté d’avance. Tout te monde avoue qu’on craint un coup de main
militaire contre le parlement. Les princes veulent jouer leur va ban-
que; le peuple ne refusera pas la partie, et tirera froidement la carte
décisive. _
. p. S. 3 heures après-midi. — Le comité des trente vient de
clore une longue séance, à laquelle étaient convoqués tous les minis-
tres. On avait demandé au ministre de la guerre d’éloigner de Franc-
fort les troupes de tous les Etats qui n’ont pas reconnu la constitution
de l’empire. M. de Puecker a déclaré qu’il espérait faire taire les
motifs de cette demande, en communiquant que toutes les troupes
en garnison ici lui étaient soumises, el ne recevraient d’ordres d’au-
cune autre autorité. »
SAXE.
Dresde, 29 avril. — La feuille officielle du royaume de Saxe con-
tient l’avis suivant :
« S. M. le roi est forcé, en vertu du § 116 de la Constitution et du
§ 9 de la loi provisoire du 15 novembre 1848, de dissoudre les cham-
bres du royaume de Saxe réunies en ce moment. Nous le portons par
ces présentes à la connaissance du public.
» Donné à Dresde, le 28 avril 1849.
• Frédéric-Auguste, D' Gustave, Frédéric Held,
Frédéric-Ferdinand, Baron de Baust, Charles
Wolf, d’Ehrenstkin, Dr Chrétien, Albert Wein-
lig, Bernard, Rabenhorst. »
La dissolution de la seconde chambre prussienne a fait beaucoup de
tort à la foire, de Leipzig. Un grand nombre de négociants qui
comptaient faire des achats considérables en ont fait d’insignifiants ou
n’en ont pas fait». (Gazette constitutionnelle.)
HANOVRE.
Gottingen, 29 avril. — Avanl hier, après avoir reçu la nouvelle
de la dissolution des états, la garde civique s’est réunie, et elle a dé- |