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Journal Politique, Commercial,
CHEMIN DK FKR DB D'ETAT. — D'AnvkrS pour Malir.es et Bruxelles a 5.25,6.36. 7.40 g.,
9.15 E., 9.50,10.50 E., 12.15, 1.15 E., 3.15 E., 3.33, 4.40, 5-50, 6.50 B., 8.25 E., 8.55, 10.15 E. - Lioree
5.30, 7.12, 9.33, 11, 1.50, 5.21, 8.28. — Tormonde et Gand 5.2a #.,5.30, 9.50,12.15, 3.33, '1.45 E., 8.55. -
Alost (par Termonde) 5.30, 9.50, 12.15,3.33, 8.55: (par Bruxelles) 5.30, 9.15 B., 10.50 F , 12.15,
3.33, 6.50 E. — Loiteren (par Termondc/ 5. S», 1" !•"•, !• 15 E. — Kino*>, .
Ath (par BruæeiUes-Itora) 5.23,10.50 E., 18.15, 3413, 6.50 B. — Bruges, Osiou-Ie (iK-.r SMinet)
5.30,9.50,12.15, 3.33, 4.45 ; (par Bruxelles) 5.,25 6.50, 9.50, 10.50 B., 12.15, 3.15 E., 3.33, 4.45 B. -
Courtrai, Mouscron, Toarntu, Lille 5.35,9.50, 12.15, '.33. 4.45. —Calais 5.40, 12.!5, 1.45 J?. 1« et 2» •'
— Louvain, Tirlemont., Liège et Verviers 5J25, 9.15 B., 9.50,12.1», 4.-15, 6.50, 8.55 (jusqu’à Louvain)
10 B. - Landes 5.30,9.50, Ö.15, 4.45, 6.50. - Spa 5.30, 9.15 E., 9.5Ô, 12.15. - Allemagne 5.25
(levée de la boita 1.45 m.), 9.15 (boite 8.30), 1.50 (boite 1.05), 4.45 (bôîto 4.10), 10.15 (boite 9.30). — De
Bruxeiaka pour Anvers à 5.27, 6.17, 7.18, 8.03 E., 9.16 E., 9.51, 10.50, 12.43, 2.30 E., 3.15, 4.31,
4.59 g., 5.39, 6.30. 8.05 E., 9, 11.30.
LIONS D'ANVERS A BOOM. - D'Anvers pour Boom 0.45, 11.10, 5.10,10.20. - Do Boom pour
Anvers 5.20, 9.20, 3.10, 8.45.
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CHEMIN DE FER O K. AND CENTRAL BSLOS.
D'A.svshs pour Lierre 5.30, 7.12, 9.33, 11.00, 1.50, 5.15, 8.23. — AerMhot, Couvain, Diest
Busselt 7.12, ».33, 1.50, 5.15, — Maastricht et Aix-la-Chapelle 7.12,9.3.3,1.50, 5.15. — Roosendaal.
B'.'6d.t,Dordroci:f, itottordam,7.20 9.05 #.,10.25, 2.30 (jusqu’à Hooeendaal', 3.41 6.45. — Ottlg-
rLodelinsavt.Cîîurievqi, Berzée, Walcoart. Marieuhonrg, Vireux et au-delà 7. i*, 9.33 (Jusque
Wafeourt), 1.50. 5.15 Jusqu'à Luikto usait). — Uérentlials, Tornhout ot Tilhourg 5.39,11 (jnsqu'i
Fnrnbout.;, 5.15.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE WAAS
D'Asvicw» r.ouf O:-ud (Tlte île tU.uire.) 7.15. èJSO E., lu.bà, 2.05,6.50 /?., 7.15. - De Outn pour
Anvers 4.30,'7.05. 2.25 B., 10.50, 24». 5.25 #.. i.05. '
BATEAUX A VAPEUR.
D Anvers (stépàrt* du Vetrdam) pour Tamise 8.30, matin. 3.15 h. soir. - D'Anvers pont
Boom 1 et 3 h. soir. — De Tamlss puur Anvon 7.30 et 10.39 h. matin. - De Boom pour
Anvers 6.Ö0 h. matin.
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MM. Havas Latittr <2 U«, Plate de la Bosm
8, Pari*.
Les annonces sont mesurées au ligna•
mètre. — Les titres >« paient d'après l’espacé
nu its occupent. On >i. neut garantir Ut dates
d insertions.
RÉSUMÉ POLIT IQUE
I Pendant que l’Europe avait les yeux fixés sur
I l'Angletere, qui avait accepté la mission delicaD
Idont le Sultan l’avait chargée, la Russie, maigre
S les rigueurs de l’hiver, poussait ses régiments au
I delà du Balkan occidental dans ladirection de Sofia .
■Voici deux dépêches officielles de Bogot, 29 de-
! cembie :
1 .. Une dépêche officielle de Bogot, 29, porte qui;
■s paraît que sur la frontière Est les Turcs se sont
f partout retirés.
I » Les habitants se retirent armés dans les forets
[ après avoir incendié les villages.
1 - Les Russes ont trouvé Asjalar en flammes.
- Près Meshtemer nos éclaireurs se sont presque
enfoncés dans la neige. Toutes les rivières desmon-
I tagnes ont débordé et se sont ensuite couvertes de
glace. Tous les ponts ont été emportés.
I » Le même télégramme confirme la prise de la
passe de Saint-Nicolas et d’Ak-Palanka par les
1 Serbes. ,
» Après le passage très difficile des montagnes
couvertes de neige, l'avant-garde de l’armée de
l'ouest a occupé les défilés des Balkans entre Arab-
konak et Sofia. La cavalerie se trouve déjà sur la
chaussée de Sofia. . , , . ,
» L’ennemi ayant été surpris, les Russes n ont eu
que 5 blessés. »
Une dépêche deBucharest, datée du 30, annonce
que-toutes les communications entre la Roumanie
et la Bulgarie sont désormais interrompues ; le
dernier pont qui restai t sur le Danube à Petrocheni
a été détruit par la glace vendredi.
Une dépêche de Belgrade annonce que la Skoup-
stchina doit s'assembler dans le milieu de janvier,
dans le but de décider l’organisationdes districts
delà Vieille-Serbie, récemment conquis par les
troupes serbes.
Le cabinet a déjà préparé un plan général pour
l’administration de ce territoire.
L’Angleterre n’a point offert à la Russie sa mé-
diation proprement dite, mais elle a fait notifier par
lord Loitus la proposition de la Porte d’entrer en
négociations pour la paix. En même temps elle a
demandé à connaître les dispositions de la Russie
au sujet de cette demande de la Turquie.
On croyait lundi, dans les cercles bien informés
de St-Pétersbourg, que la Russie ne ferait pas une
réponse irritante aux ouvertures de paix.
Pour ce qui concerne la partie diplomatique, le
prince Gortchakoif a répondu qu’il prend acte de
- l’agréable » communication que lui faisait lord
Loftus.
Le Times publie une dépêche de Vienne du 31
décembre, portant que la réponse du cabinet russe
à la note de médiation de l’Angleterre dit : “ Si la
Turquiè'désire un armistice, il faut qu’elle s’adresse
directement aux commandants des armées russes. »
Le Times ne voit pas dans cette réponse une
insulte pour l’Angleterre.
Voici ce que disait une dépêche de Berlin de
lundi, 31 décembre :
“ Dans les cercles bien informés on croit que la |
dernière tentative de la Turquie auprès de l’Angle- :
terre aura cetteconséquencequ’en supposant même ;
qu’après quelque temps des négociations directes !
s’ouvrent entre la Russie et la Turquie, celle-ci I
n’accepterait pas les conditions do la Russie sans
le consentement de l’Angleterre. «
Dans une séance tenue luudi, le conseil des mi-
nistres ottomans a décidé d’accepter un armistice ;
la réponse de la Russie par l’entremise de l’Angle-
terre relativement aux conditions de paix était
encore inconnue.
France. — Les entrevues du jour de Tau entre
le président et les députations des deux Chambres
ont été très cordiales.
Le président a reçu, à Versailles, les présidents
et les bureaux du Sénat et de la Chambre des dé-
putés.
Il leur a’-ensuite rendu leur visite en grande cé-
rémonie.
Le Journal officiel publie une circulaire do M.
Dufaure aux procureurs généraux près les cours
d’appel, sur la conduite à tenir par la magistrature
à l’égard de la commission d’enquête. M. Dufaure
leur recommande.de seconder les investigations de
la commission èn tenant compte du respect dû aux
délégués d’un grand corps politique et des préro-
gatives de la justice.
La circulaire recommande également, de ne pas
oublier les ménagements nécessaires que comman-
dent l’intérêt public ou l’honneur d’un individu ou
d’une famille. :
On télégraphie de Berlin, 31 décembre : ■■ M. de
Gontaut-Biron a remis hier à l’Empereur ses lettres
de rappel. Il a reçu à cette occasion l’ordre de
i’Aigle noir. >-
Que l’Aigle noire serve de baume au diplomate
mis à pied !
Italie. — Le roi Victor-Emmanuel, en recevant
les félicitations de la Chambre des députés, a cru
devoir recommander à la députation qu’il importait
d’éviter le morcellement des partis, afin d’avoir
toujours une majorité compacte assez forte pour
sauvegarder les intérêts de l’Italie dans les circon-
stances difficiles qu’elle traverse,
(ISS) Feuilleton «lu Phécvrheijr.
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Il E !V II Y GRÉVILLE.
XV
(.Suite).
Elle ne priait pas non plus ;
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; . 11* sei -rus»!
Réception du premier jour de Tan.
Hier, à l’occasion du renouvellement de l’année,
Leurs Majestés le Roi et la Reine et Leurs Altesses
Royales Monseigneur le Comte et Madame la Com-
tesse de Flandre ont reçu successivement le Corps
diplomatique, les députations du Sénat et de ia
Chambre des représentants, la Cour de cassation,
la Cour des comptes, la Cour d’appel, la Cour mili-
taire, le Conseil des mines, l’Académie royale dès
sciences, des lettres et des beaux-arts, l’Académie
royale de médecine, les fonctionnaires supérieurs
des ministères de l’intérieur .delà justice,des affaires
étrangères, des finances et des travaux publics, le
gouverneur et les directeurs de la Banque Nat ionale,
le gouverneur et les directeurs de la Société Géné-
rale pour favoriser l’industrie nationale,le gouver-
neur du Brabant, la députation permanente de la
province et le commissaire d’arrondissement,le tri-
bunal de première instance,la commission médicale
provinciale, le bourgmestre et le conseil communal
ue Bruxelles,le tribunal de commerce,le clergé ca-
tholique de Bruxelles, le consistoire de l’église
évangélique, le grand rabbin et le consistoire israé-
lite, le çonseil général d’administration des hospices
et secours de Bruxelles, le conseil d'administration
de l’Université de Bruxelles, la Société royale de
Philanthropie, les états-majors et les officiers de la
garde civique et de l’armée.
Les personnes présentées ont été reçues ensuite.
MM. les ministres et les grands officiers de la
maison royale, les officiers des maisons de LL. AA.
RR. étaient présents à la réception.
Discours de M. le baron d'Anethan, vice-presi-
dent du Sénat.
.Sire,
I.e Sénat manifestait récemment, par un vote una-
nime, ses seutiments dynastiques et constitutionnels ;
il est heureux d’avoir l’occasion d’en renouveler au
jourd’hui à Votre Majesté la sincère expression.
La crise que traversent plusieurs de nos industries
n’a pas encore pris fin. Espérons que les événements
extérieurs qui sont on grande partie cause de la pro-
longation de ce malaise, ne se reproduiront plus pen-
dant l'année qui commence, et qu’aux fléaux qui ont
affligé l’humanité, et aux agitations qui ont semé l’in-
quiétude, succéderont une paix durable, l’apaisement
des esprits et la cessation de la famine qui décime la
population de l’Inde.
Nos compatriotes, encontribuant par leursofirandes
à atténuer les maux qui accablent cette population
affamée, n’ont, fait que suivre l'impulsion généreuse
donnée par Votre Majesté qui, dans l’Afrique centrale,
cherche aussi à améliorer le sort de peuplades encore
sauvages et à substituer dans ces contrées à l’odieuse
pratique de l’esclavage, les bienfaits de la civilisation
et les avatages d’un commerce régulier.
Au milieu de ces graves et douloureuses circon-
stances, la Belgique est restée calme et confiante dans
l’avenir, comme U convient à un peuple qui. content
de son sort, n’a rien à attendre des bouleversements,
rien à envier aux différents régimes de gouvernements
étrangers.
Aussi sommes nous certains d’étre les organes
fidèles des sentiments de la Belgique en affirmant
son attachement profond à la monarchie héréditaii e
et constitutionnelle qui lui garantit la stabilité sans
rien ôter à la liberté que les Belges ont eu le bonheur
do posséder avant bien d'autres nations.
Déjà Charles-Quint parlait en ces termes des Belges
et do leurs libertés : - Dieu me garde d’appliquer à
l'Espagne un régime que mes Flamands sont seuls
capables de supporter •> et plus tard l'illustre Marie-
Thérèse, à Vienne, au sein de son conseil, exprimait
la même pensée en disant : “ Attendez encore un
siècle, ayant d’importer sur les rives du Danube les
lois que l’on applique impunément sur les rives de la
Meuse etde l'Escaut ; la liberté ne se transporte pas
comme des fleurs de serre : -
La liberté n’est donc pas ponr nous une conquête
moderne; c’est un patrimoine glorieux que nous ont
laissé nos pères.
Fidèles a notre passé, aimons la liberté, mais à cet
amour joignons le respect du principe- d'autorité.
Lorsque ce respect existe, il maintient la liberté dans
de justes limites ; lorsque ce respect fait défaut, non
seulement la cause de Perdre, mais celle de la liberté
même court de graves dangers?*
Pour les conjurer, il importe que par toute» les in-
fluences, tant spirituelles que temporelles, chacune
dans sa sphère, ce respect du principe d'autorité soit
entretenu et fortifié dans les populations.
Elles se pénétreront ainsi de plus en plus de cet es-
prit si nécessaire de soumission aux lois, et surtout à
la loi suprême, notre Constitution, dont chaque année
prouve davantage la solidité et la bonté.
Sire, madame.
Nous espérons que l’apnée dans laquelle nous en-
trons sera heureuse pour Vos Majestés et qu’elle leur
apportera toute la félicité que Dieu réserve aux rois
qui montrent autant de fidelité à la foi jurée que de
sollicitude et de dévouement pour les intérêts et le
bien-être de la patrie, et aux reines qui donnent sur
le trône l’exemple de toutes les vertus.
Daignez, Sire, Madame, agréer avec bienveillance
les souhaits que le Sénat a l’honneur de vous adresser
et qu’il offre respectueusement aussi à LL. AA. UH.
Mgr le Comte et Mms la Comtesse de Flandre.
Discours de M. Thibaut, président delà Chambre
des représentants.
Sire, Madame,
La pensée qui réunit autour de Vos Majestés les
grands corps de l’Etat et les autorités de la capitale,
anime également les populations de nos provinces.
elle avait peur. Il
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— Soit, dit-il après une seconde de réflexion,
mais il faut que je te voie ; trouve un endroit.
— Quand pars-tu ?
-- D’aujourd’hui en huit, probablement.
— Eh bien ! samedi à onze heures, ici, pendant
la messe; en semaine il n’y a presque personne.
— Bien.
Un flot de peuple les sépara ; il ne put lui dire un
mot de plus. Il se hâta de sortir, et aperçut à quel-
ques pas devant lui la jeune fille qui retournait au
logis. Sa démarche n’était pas changée ; rien ne
dénonçait en elle une émotion nouvelle.
11 la regarda aussi longtemps qu'il put la voir et
retourna chez lui, non plus fiévreux ni perplexe,
mais le cœur plein d’une tristesse insondable. Il se
demanda quelle impulsion étrange l’avait entraîné
à prendre l’image à témoin de son serment et ne
put se rendre compte du motif qui l’avait poussé.
N'était-ce pas que dans les grandes émotions on
revient parfois, machinalement, vers les habitudes
de. ses premières années !
Pendant que Lydie cheminait vers sa demeure,
Dounia lui dit :
— M. Boris s’en va ?
— Oui.
— Tout à fait ?
— Pour deux ou trois ans.
— Tant mieux, mademoiselle ; à présent, rien ne
vous empêchera plus de trouver un non mari, noble
et riche, comme il vous convient.
Lydie fit semblant de n’avoir pas entendu et
garda le silence.
XVI
Le soir même, Grébof écrivait au prince,“et en
attendant sa réponse il alla dire adieu à sa mère.
A cette arrivée inattendue, la .vieille dame devina
quelque chose d’insolite ; son fils eut beau employer
les circonlocutions les plus subtiles.
— Je vois ce que c’est, lui dit-elle, tu vas me
quitter pour longtemps ; sans cela, tu ne serais pas
venu si proche de la Noël. Dis-moi, au moins, es-tu
sûr de bien faire ?
Ce calme et cette résignation soulagèrent d’un
grand poids le cœur de Boris, qui trouva alors le
courage.de lui raconter le tour inespéré que pre-
nait sa vie. A mesure qu'il expliquait les nouvelles
perspectives qui s’ouvraient devantlui, il s’étonnait
de se sentir de plus en plus joyeux ; un lourd far-
deau porté inconsciemment jusque-là semblait se
détacher de ses épaules : la vie qui se présentait à
Dans les campagnes comme dans les villes, elle nourrit'
la sève généreuse du patriotisme.
La’ nation, fidèle à d'antiques traditions, éclairée,
d’ailleurs par l'expérience sur ses véritables intérpl%
s’uttacho de plus eu plus étroitement à la mouarehwj
constitutionnelle, — principe d’ordre et de stabilité, -éi
et manifeste, avec force, ses sentiments d’un dévoue-
ment inaltérable et d'une aSl'ection profonde pour N os
Majestés.
La Chambre des représentants est heureuse de s'en
rendre l’interprète et d’offrir en môme temps à Vos
Majestés ses respectueux hommages et §ea félicitations.'
Sire,
Par une faveur insigne de la Providence, les années
qui se succèdent nous laissent plus de bons souvenir»
(jue de regrets, nous donnent plus d'espérances que de
craintes.
La tranquillité dont nous .jouissons est favorable aux
travaux de la science, aux découvertes de l’industrie,
aux progrès des beaux-arts. Aussi nous avons la con-
fiance que la Belgique figurera honorablement à l'Ex-
position universelle qui. doit s’ouvrir dans quelques
mois.
Bientôt, Rire, nous nous apprêterons à célébrer l’an-
niversaire demi-séculaire de notre indépendance.
Nous n’ayons, jamais, oublié que la révolution- belge
a été adoptée par l’Europe. L'exactitude avec laquelle
ls gouvernement a rempli les devoir? de la neutralité,
les relations amicales établies au dehors par l'auguste,
fondateur do la dynastie et si heureusement entrete-
nues par Votre Majesté, nous donnent l'assurance que
nos fêtes commémoratives obtiendront partout un ac-
cueil sympathique.
Dans ces fêtes, le pays donnera un témoignage solen- I
nel do gratitude aux hommes vaillants de 1830 et à tous
■ceux dont la prudence a guidé les premiers pas de la
Belgique ; les puissances y trouveront l'affirmation
d’un inviolable respect pour les traités, qui sont' à
la fois la base solide et la charte do notre existence
nationale.
Permettez, Sire, Madame, que nous exprimions le
souhait de nous retrouver tous, sous les veux de Vos
Majestés, pour saluer ce grand'événement denos ac-
clamations.
Sire, Madame,
Nos vœux les plus ardents supplient le Tout-Puissant
d'accorder pendant de nombreuses années, à N os Ma-
jestés, à LL. AA. RR. Monseigneur le comte et Madame
la comtesse de Flandre et à la Famille royale, l’accom-
plissement de leurs désirs et tout co qui peut -contri-
buer à leur bonheur.
Discours de M. le baron de Crassier, premier
président de la Cour de cassation.
.pourrait peut-éiro en fournir la preuve, elles nous
accordent du moins un privilège dont nous sommes
fiers et heureux : celui d'être'admis à offrir à Votre
Majesté l’hommage de notre respectueux dévouement
et 1 expression do nos vœux. Puisse le Ciel, Madame,
les exaucer et donner à Votre Majesté le bonheur dont
Bile est si digne par sa grâce, ses vertus et sa bouté.
Discours de M. De Prellede la Xicppe, premier
président de la cour d'appel de Dru-relles.
; . Rire,
La'cour d'appel est heureuse de pouvoir vous pré-
senter les vœux qu’elle no cesse do former pour le
bonheur de Votre Majesté et delà Famille royale.
. Elle s’efforcera, comme par le passé, de remplir la
haute mission qui lui a été confiée par ia loi, et quello
que soit pour le -moment la difficulté de sa tâche, elle
y consacrera tout son temps et toute son énergie.
Puisse la providence veiller constamment sur lés
jours si précieux de Votre Majesté ! Votre présence
sur lo troue.pendant-de longues aimées est pour la Bel-
gique un gage assuré de tranquillité et de prospérité.
Agréez. Sire, avec nos vœux et nos souhaits, Tassu-
ranco de notre parfait dévouement et de notre inalté-
rable attachement.
Madame,
Faire des vœux pour le bonheur du Roi n’est-ce pas
en faire aussi pour le vôtre qui en est inséparable !
Daignez, Madame, les recevoir avec votre bienveil-
lance habituelle, ainsi quo l'jionmiago dos sentiments
jes plus respectueux de’la cour d’appel.
La Cour de cassation a l’honneur d oflrir respectueu-
sement au Roi, à la Reine et à la Famille royale ses
hommages, ses félicitations et ses vœux.
Rire, il y a peu de jours, dans une occasion solennelle,
Votre Majesté, fidèle à ses sentiments hautement pa-
triotiques, a prononcé des paroles qui ont trouvé un
écho dans tous les cœurs. Le pays a protesté de nou-
veau de son attachement à nos belles et précieuses
institutions, qui se fortifient dans leur durée et qui
résisferontà to ites les atteintes,
T II est de l’essence du pouvoir judiciaire, dans sa
vast « hiérarchie, de veiller avec une constante so!l ci-
tud ■ au maintien de ces institutions, d’en garantir a.
jouissance à tous, d’en Taire pénétrer le respect dans
tous les esprits, d’en assurer ainsi la stabilité.
La cour de cassation, dans la sphère où elle se meut,
-'efforce sans cesse do répondre a sa haute mission.
Discours de M. Oisler, président de la cour
des comptes.
Sire, Madame,
La cour dos comptes a l'honneur de déposer aux
pieds de Vos Majestés, les vœux sincères qu'elle forme
pour leur bonheur, pour celui de LL. AA. RR. le Comte
et la Comtesse de Flandre et des autres membres
do ia Famille royale.
Sire.
La gestion de la fortune publiquecontinuode s'effec-
tuer dans les conditions d’ordre et do régularité, sans
lesquelles une nation ne saurait prospérer. La cour
dos comptes y contribue dans la sphère de sa mission
et de ses pouvoirs. '
Cet état de choses n’est pas sans exercer une heu-
reuse influence sur le crédit publie; une autre cause
plus puissante réside dans le maintien de l'équilibre du
service ordinaire des budgets. Le maintien do cet équi-
libre est. en effet, la base fondamentale de la loi an-
nuelle des finances et les économistes comme les
hommes d’Etat sont d’aceord pour en reconnaître la
haute importance. Il ne sera donc pas sans intérêt de
constater qu’à l’exception de deux comptes dont les
soldes accusent un léger excédant de dépenses sur los
ressources ordinaires, les comptes définitifs des vingt
derniers exercices clos et apures font ressortir un boni
considérable sur ce même service.
Aussi le crédit de l'Etat n’a-t-il été atteint, du moins
d’une manière appréciable, ni par ia crise commer-
ciale et industrielle qui sévit, depuis quelque temps eu
Belgique comme dans les autres pays do l’Europe, ni
par les émissions assez considérables des titres do la
dette publique dont la négociation a ou lieu pendant
ces dernières années pour faire face aux travaux
d’utilité publique, décrétés par la législature, et au
rachat de certains chemins de fer concédés en exploi-
tation.
C’est là un i'ésultat favorable qui noua a paru pouvoir
être signalé eu ce jour parce qu'il répond à un des
vœux les plus chers de N otre Majesté.
Madame,
Si nos fonctions sont parfois arides, et la courte
dissertation à laquelle nous venons de nous livrer
Le. Journal d'Anvers ne publie plus guère,
en guiso d’articles, que dos réquisitoires saû-
| poudrés de gros mots. .
’ Cela u'a rien d’étonnant do la pari d’un
journal qui occupe les fonctions de ministère
public cle l’église. Ce qui est singulier c’est
que ce journal,quand il attaque grossièrement
et sans motif ses adversaires, se plaigne de co
que ceux-ci n’engagent pas avec lui une polé-
mique on règle.
if prend texte notamment de l’annonce d'une
proposition tendant à l’organisation d’un
.rnyé'vio: d'inliranères civiles, pour accuser
■’Vftri’Midiiels, l’auteur do la motion, de vouloir
persécuter les infirmières religieuses. Nous lui
«'éjectons que les infirmières religieuses n’ont
pas été attaquées et qu’il est moins encorequcs-
iüm de les persécuter. « Si le. Précurseur,,
repond-il, avait quelques bonnes raisons à
mettre en avant, il ne trouverait pas inutile
de les faire valoir dès aujourd’hui. »
Avant de connaître les termes et la portée de
la proposition i Cola nous paraît' non-seulement
inutile mais encore impossible.
Tout ce que nous pouvions dire pour le mo-
ment,c’est que rien dans la motion de M. Mi-
chiels ne permettait au Jounia' d'Anvers d’y
donner le caractère d'une persécution. Il s’agit
d’une question dont l’administration des Hos-
pices s est occupée déjà et qui serarésoluesans
aucun esprit d’hostilité. Le Journal d'Anvers
devrait être heureux d'apprendre que dans
cette société laïque qu’il critique si souvent,
i! se trouve des femmes disposées à se
vouer au même apostolat que les Sœurs de
charité. Le dévouement n’est jamais surabon-
dant.
lui était encore le travail, mais un travail aimé, in-
telligent, et non plus la lutte brutale avec les diffi-
cultés de chaque jour.
Madame Grébof l’écoutait en lo regardant de ses
yeux de mère attentive, et suivait son discours
avec toute la concentration dont elle était capable.
Etonné de ne pas se voir interrompu, Boris s’arrêta
au milieu û'uue phrase joyeuse :
— Vous ne dites.rien, mère?
— Je t’écoute, répondit-elle, et j'appelle sur toi
la bénédiction du Seigneur.
— Vous permettez alors ? fit-il, saisissant avec
élan la main blanche et potelée de la bonno dame
pour la porter à ses lèvres.
— Puisque ton bonheur est là, va, mon fils, ré-
pondit-elle ; Dieu me permettra peut-être de vivre
assez pour te voir revenir.
Boris se laissa glisser à genoux devant elle; l’idée
de perdre cette mère si profondément aimée ne lui
était pas encore venue; il avait toujours eu vague-
ment l’impression qu’ils descendraient ensemble le
cours de la vie.etquedanslavieillesseilaurait à son
foyer près de ses cheveux grisonnants les cheveux
blancs de sa mère, parvenue aux limites du grand
âge, mais toujours mdulgenteet sereinecomme une
incarnation de la bonté sur la terre.
— Mère, je reviendrai, murmura-t-il, le cœur
gros d'angoisse ; si vous vous sentiezmalade, faites-
moi écrire un mot, et j’arriverai aussitôt, je vous
le jure !
—Ne jure pas,fit lapieusemèreenlui posant dou-
cementla main sur la bouche ; jurer est un péché ,
îe seigneur nous en punirait. Tu tâcheras de reve-
nir, n est-ee pas ?
— Oui, mère, je te le promets, dit-il à voix basse.
Voulez-vous que je reste ?
— Non, pars. Après tant de peines, j’aurais bien
de la joie de voir revenir mon fils riche et heureux 1
Elle souriait, les yeux bordés de larmes trem-
blantes, et Boris lui sourit en réponse, sans quitter
les deux mains qu’il pressait sur ses lèvres.
— Alors, tu pars domain 1 fit la mère après un
silence.
— Après-demain matin.
— Demain, nous ferons dire des prières pour Ion
voyage ; quand quittes-tu Moscou ?
— Samedi ou dimanche.
— Tu m’écriras ?
— Avant de partir et aussitôt arrivé.
— C’est bien. Quand tu seras là-bas, tu m'écriras
toutes les semaines ; as-tu assez de chemises ?
— Je ne sais pas, mère, je suppose.
— J’ai là deux ou trois belles pièces de toile : je
Banque d’Anvers.
SITUATION AU 31 DÉCEMBRE 18V)
ACTIF.
Compte aclioauaire?.....................
Encaisse................................
Portefeuille ff'ofl'ets.................
* de warrants.................
Mobilier................................
Comptes courants sur place, avance?.....
» * eorresp. belges et étrang.
Ouvertures île crédit...................
Prêts sur effets publics................
Dépôts de garantie (titres;.............
» volontaires » .............
Comptes divers..........................
Fr. 15,'000.000.—
- L’8,148.81
• 8,026,716.02
• 3,365,475.75
« 23,533.78
• 1,514.076.73
• 2,836,734.97
- 6.733,814.11
» 1.267,300. —
• 3.745,900.—
» 1,231,500.—
» 193,826.63
Total.......
PASSIF
.... Fr, 41,772,626.S0
Capital social..............................Fr. 20,000,000.—
Versements anticipés........................ » 565,125. -
Promesses-warrants.......................... • 1,758,000. -
Effets à payer.............................. » 10,553,044.01
Comptes courants sur place, dépôts.......... » 3,211,014.17
» « eorresp. beiges et éf rang. » 2,498,841.71
Déposants (litres;.......................... - 4.977.409.—
Fonds do réserve............................ » 186.491.03
Comptes divers.............................. » 992,710.88
Total..................Fr. 14,772,626.80
Warrants escomptés, y compris le solde
au 31 décembre 1876.........................Fr. 16,147,564.47
Promesses-warrants émisas, y compris le
----1— io-.; » 3,630,500. —
solde au 31 décembre 1876. .
les gardais pour ton mariage ; — Boris ne put rete-
nir un léger mouvement : elle lui jeta un regard,
puis détourna les yeux en poussant un soupir;
—je vais y mettre tontes nos femmes, et avant ton
départ tu en auras au inoius une demi-douzaine de
toutes neuves. Attends-moi. Elle prit les clefs dans
la petite corbeille qui la suivait partout, et s’en alla
d’un pas un peu alangui fureter dans sesannoires >»
disait-elle. Boris, immobile où elle l’avait laissé, la
suivit des yeux et lavit disparaître dans sa chambre,
dont elle ferma soigneusement la porte.
Il resta longtemps seul, rêvant à son avenir, à
son passé; la fenêtre fermée d’un doubles châssis ne
lui laissait voir qu'un horizon de neige, borné par
un ciel terne et neigeux ; — mais que cette humble
demeure, que ce modeste horizon lui étaient doux
et chers ! Son cœur débordait à la fois de tristesse
et d’espérance, et par-dessus tout d’un inexprimable
amour pour cette mère si dévouée, qu’il allait lais-
ser seule avec l’âge croissant etla solitude envahis-
sante... Il cacha ses yeux dans sa maiu et se
sentit l’âme triste comme aux plus mauvais jours.
Un frôlement léger le tira de sa douloureuse
rêverie; il tressaillit, craignant d’avoir été surpris
par sa mère: ce n'était pas elle, c était Sonia, qui
de tout près duj seuil le regardait avec des yeux
pleins de grosses larmes. Boris l’avait à peine entre-
vue et ne lui avait dit qu’un mot en passant ; depuis
deux heures, accroupie contre la porte, elle atten-
dait une marque d’attention de son maître. N’en-
tendant rien elle s’était hasardée à entrer, mais
elle n’avait osé s’aventurer plus loin.
— Maître, vous êtes t riste ? dit-elle à voix basse.
— Ce n’est rien, répondit le jeune homme en la
regardant avec bonté. Comme tu as grandi, fil-
lette!
Elle n’avait pas grandi, niais sa robe longue tom-
bait modestement jusqu’à ses ehevillescouvertes do
gros bas de laine grise, ses pieds mignons étaient
chaussés de robustes souliers. Elle suivit le regard
de sou maître, qui souriait en se rappelant ses refus
énergiques de se laisser chausser.
— Vous m’avez ordonné de porter des souliers, et
j’en ai mis, dit-elle ; ils coûtent un rouble argent ;
et les bas, je les ai faits moi-même.
— Toi-même! fit Boris, tu as donc appris?
— Oh ! j’ai appris beaucoup de choses! J’ai aussi
tricoté dés bas pour vous, mon maître.
Elle tira de dessous son tablier une énorme
paire de bas gris et les apporta à Boris, le visage
couvert de rougeur, avec un sourire de triomphe
modeste au coin de la bouche et sous ses paupières
baissées.
nouvelles Etrangères.
FRANCE.
L incident de Limoges.
Le Journal officiel publie la note- suivante:
Divers journaux ayant publié des versions erro-
nées sur les événements qui ont amené l’incident de
Limoges, l'autorité militaire croit devoir rétablir
les faits. .
Dans toutes les grandes villes, et à Paris en par-
ticulier, des mesures sont prises de tout temps pour
que l’armée soit toujours à môme do faire respecter
1 ordre public. A cet effet, dos instructions offi-
cielles font connaître pour chaque corps de troupes
le rôle à remplir, la place àoccuper et les disposi-
tions à prendre en cas de troubles.
Ces mesures préventives ont paru insuffisantes
au moment, où par suite du départ de la classe de
1872 des troupes de la garnison de Paris, l’effectif
des troupes de cette ga.nison se trouva considéra-
blement réduit. Par suite, le ministre de la guerre
lit établir, à la date du 14 novembre, un projet dans
le but d’appeler au besoin à Paris, en cas de désordre,
un certain nombre de régiments destinés à assurer
la tranquillité publique. •
Les instructions données, à cette occasion, indi-
quaient aux commandants de corps d'armée les
dispositions à prendre en vue de l’envoi de ces ré-
giments, mais en même tempselles insistaient sur
ce point que ces troupes ue seraient appelées que
dans le cas “ ou l'ordre public et les lois que l’ar-
mée est chargée de faire respecter, Seraient mena-
cés. «
Pour éviter toute interprétation fâcheuse et ne
pas inquiéter l’opinion publique, le secret le plus
absolu était recommandé aux commandants de
corps d’armée, et ces instructions leurs furent
portées par des officiers.
Le 8 décembre, sur les observations présentées
par quelques commandants de corps d'armée, dont
ie territoire se serait trop dégarni, des modifica-
tions furent apportées au projet précédemment
établi.
Ces modifications, qui ne changeaient rien aux
instructions déjà données, ne portaient que sur la
désignation des corps de troupes appelés éventuel-
lement à marcher.
C’est ainsi qu’un des régiments d’infanterie de
Limoges fut compris dans cette nouvelle désigna-
tion. Par suite, le général commandant lo 12e corps
d'armée fut amené à modifier l’ordre officiel qui ré-
glait les dispositions à prendre à Limoges en cas de
troubles. A cette occasion, un officier général, in-
terprétant mal les instructions qui lui étaient don-
nées et qui se rapportaient uniquement à des me-
sures de prévoyance, eut le tort de les transformer
en mesures d'exécution que rien ne justifiait. De-
vant les ordres lbrmels donnés par cet officier gé-
nérai, lé colonel du 14e de ligue avait réuni immé-
diatement ses officiers pour leur transmettre les
instructions qu'il avait reçues; c’est dans cette réu-
nion que se produisit, en présence de tout le corps
d'officiers, un acte d’indiscipline des plus graves.
Le ministre de la guerre, en apprenant ces faits
dès son entrée en fonctions, s’est empressé d’ouvrir
une enquête à la suite de laquelle il a mis en dis-
ponibilité f officier général dont il s'agit et provoqué
la mise en non activité, par retrait d’emploi, de
l’officier supérieur qui s’était rendu coupable de
l’acte d’indiscipline.
La République française, le XIXe Siècle et le
Rappel publient la note suivante :
Les journaux 1 a Réveil, le Républicain et le
Peuple ouvrent une souscription pour ' offrir une
épée d’honneur au commandant Labordère. Nous
savons qu’un très grand nombre de citoyens de la
ville de Limoges avaient eu la même pensée. Mais
ils ont cru devoir consulter le commandant Labor-
dère avant de mettre cette idée à exécution. Le
commandant Labordère a répondu « qu’il était pro-
fondément touché de cette marque d estime et de
sympathie des habitants de Limoges, mais qu’il
prêterait que l'on n’ouvrit pas de souscription t.
Le service de la presse au département de
1 intérieur.
Parmi les nombreux discours prononcés par les
nouveaux ministres lors de leur installation et de
la présentation du personnel, il est deux discours
de M. de Marcère qui méritent d'être relevés, parce
qu’ils permettent d’espérer pour la France, une ère
de paix et de sécurité.
M. le ministre s’est adressé en ces termes à la
direction de la presse :
•> Nous composez, messieurs, une des directions du
ministère pour laquelle le gouveruement éprouve la
plus vive sollicitude; c’estàvous.en effet.qu’mcombe ia
mission de nous l'aire connaître loyalement, sans au-
cuno partialité, les vœux de l’opinion publiqueetd’être
les échos sincères et eu même temps éclairés des
vœux du pays exprimés par ta voix de la presse.
» On a pu, en d'autres temps, dénaturer vos déli-
cates fonctions et essayer de vous transformer en ce
qu'on a appelé les bureaux de l'esprit public. Ces ten-
tatives ont été vaines. Un ministère républicain n’es-
saye nas de violenter l'opinion ; il cherche à s'en :
et a discerner, au milieu de ses expressions ( ;• t >
ee qu il croit être utile, juste et conforme aux ve’ .
blés intérêts du pays.
,m”s£nS,tlaîce que j'ai la plus haute opinion delà
mission de la presse et de 1 attention qu’il convient
d apporter a ses manifestations, que j’ai placé à votre
teto un directeur qui est mon ami personnel, qui con-
naît toutes mes idées et qui est bien placé pour com
prendre et traduire les aspirations dont les journaux
sont les échos quotidiens. Vous avez aussi, messieurs
a appliquer les lois politiques qui touchent à la presse
e colportage, l’imprimerie et la librairie; c'est 'par
1 esprit dans lequel ces lois sont, appliquées qu'un gou-
vernement caractérise sa politique. Cette application
je vous la demande très libérale, tirs libérale ! *
t oici les-paroles du ministre en réponse au di-
recteur de la sûreté générale :
« Vot re service ne doit pas seulement assurer la
tranquillité matérielle, qui est assurée par le zèle
du personnel de la police, mais encore la sécurité
morale. Pour arriver à ce résultat, il faut que les
Rus politiques reçoivent une juste interprétation.
Ces lois ont été faites à des époques de liberté, elles
ne doivent donc être une gène pour le pavs, elles
ne doivent, pas être des instruments de compres-
sion. Le gouvernement veut la stricte observation
et la ferme application de ces lois. Mais on ne doit
jamais perdre de vue que nous sommes un gouver-
nement de liberté.
En choisissant pour directeur de la sûreté géné-
rale un légiste et un homme libéral, j'ai indiqué le
double but que nous voulons atteindre. Le gouver-
nement républicain, que je représente, souhaite ar-
demment d'arriver non pas au bout de la légalité,
comme on a pu le dire, mais au bout de la liberté,
cest-à-direà la plus grande somme de liberté pos-
sible. «
BELGIQUE.
AXVEHS, rs Janvier.
Le mouvement de l’état-civil pendant le moi?
de décembre 1877, a été comme suit :
Naissances ; Sexe masculin 271, sexe féminin
267; total 538.
Décès : sexe masculin 203, sexe féminin, 175
total 378,
120 mariages ont été célébrés pendant le mois
écoulé.
Voici le mouvement de létat-civil pendant les
années 1877-1870 :
ANNÉES. N'AISS. DECES. .MARIAGES. DIVÖRC ! '8
1,197 4,194 1,307 8
1877
1876
0,148 4,168
l i
Diflér !en >jk,.s"
len moins
26
— C’est très-bien tait, dit Boris peu connaisseur,
et cela me tiendra chaud pendant le voyage. Je te
remercie.
— C’est moi qui arrangerai votre chambre, n’est-
ce pas, mon maître? répondit-elle avec empresse-
ment. Vous l’estez longtemps ?
— Jusqu’à après-demain.
— Seulement? O maître, à présent que je sais
coudre et tricoter, et beaucoup d’autres choses, est-
ce que vous ne m’emmènerez pas à Moscou pour
voussenir?
— Pas encore, répondit le jeune homme riant et
soupirant à la fois.
La porte de madame Grébof s’ouvrit doucement.
Sonia s’enfuit comme une hirondelle effarouchée,
et la vieille dame entra, deux ou trois pièces de
toile sur les bras. Elle avait pleuré, on le voyait,
mais son visage était calme. Boris courut la débar-
rasser de son fardeau, couvrit de baisers les mains
et les joues de la bonne créature. Elle le prit avec
effusion dans ses bras ; un sanglot aussitôt réprimé
gonfla sa poitrine maternelle, puis elle repoussa
doucement son fils avec un sourire de résignation.
— C'est la volonté de Dieu, dit-elle en essuyant
ses veux humides avec le coin flottant de la pièce
de toile. Au travail! nous n’avons pas de temps à
perdre. Compte-moi tout ce que tu as et tout ce
que tu n'as pas ; j’ai mis de côté encore une ou deux
centaines de roubles, et je ne veux pas que mon fils
arrive dans la capitale comme un orphelin dépourvu
de tout. Assieds-toi là, et faisons la liste.
XVII
Le soir venu, en rentrantdans la petite chambre
qu’il allait quitter pour si longtemps, Boris trouva
Sonia qui l’attendait près de la porte,
— Je suis venue prendre vos habits pour les net-
toyer, dit-elle par manière d’explication.
Machinalement Boris ôta sa redingote et la lui
mit sur le bras, puis s’assit auprès de la table où,
gamin, il avait découpé des arabesques avec son
canif. Lessouvenirs d enfance lui revenaient par
milliers ; tout dans cette maison semblait lui parler
d’une voix intime et pénétrante pour se rappeler à
lui quand il senét grand Sonia le tira doucement
par la manche ; à sortit de sa rêverie.
— Que veux-tu . vdi dit-il.
Les yeux de la pe,.te étaient fortement dilatés ;
semblable à celle des plus sombres jours de sa
dépendance, nné angoisse sauvage contractait son
Statistique du mouvement du port d An-
vers. — 11 resuite d js relevésdu mouvement géné-
ral du port d’Anvers que, pendant l’année écoulée.
4267 navires, tanta voiles qu’à vapeur, et jungeant
ensemble 2,449,837 tonneaux, sont arrivés à Anvers. (,
Ce total comprend les bâtiments qui ont remonté,,/,
la rivière pour Bruxelles, Louvain et Termonde.
En 1876, ces totaux donnaient 4413 navires repré-
sentant 2,480,771 tonneaux, ce qui accuse poui
1877 une diminution de 146 navires et de 39,934
tonneaux.
Pendant l’année écoulée, 4261 bâtiments ont
quitté notre port, soit 2658 chargés et 1603 sur lest.
Voici la comparaison de la navigation des vavires
entres aux ports hollandais, pendant. l’année 1877 ;
Ymuiden, 1235; Texel, 898; Helvoet, 1035; Maas-
sluis, 2933; Brouwershaven, 267; Zierikzee, 55.
Emigration. — Voici le résultat du mouve-
ment d'émigration pour notre port, durant l’année
écoulée: Pour New-York, 1460; pour Philadelphie.
2196; pour Buenos-Ayres, 217; pour Rio de Ja-
neiro, 1079; pour Rio Grande-do-SuI. Total 5082.
La Tour-bleue. — Nous avons reçu depuis trois
ours au sujet du maintien ou de la "démolition de
la Tour-Bleue deux communications que l’abon-
dance des matières nousaempêché de publier. Nous
nous en occuperons dans notre numéro de demain*
Aujourd’hui encore, représentation extraordi-
naire au Théâtre de l'Alhambra.
A cette occasion la façade de la salle de l’avenue
de Keyser sera encore éclairée à la lumière élec-
trique par les soins de M. Mulckens — et non Ver-
rekens comme nous l’avons dit par erreur — artifi-
cier de la ville d'Anvers.
La lumière électrique tend à se vulgariser comme
mode d’éclairage dans des festivités publiques
grâce aux procédés lieu coûteux inventes pour la
produire.
L’expérience de ce soir sera donc très intéres-
sante.
Collision et accident sur 1 Escaut. — Hier,
vers midi, arrivait en notre port le steamer anglais
— On dit que vous partez pour un long voyage,
Boris Ivanovitcli, est-ce vrai ?
— C’est vrai, répondit Boris étonné de Sa voix
rauque et brève.
— Vous emmenez la demoiselle !
— Quelle idée! Mais non! Où vas-tu prendre '
cela ?
— Alors vous ne l’aimez plus !
— Cela ne te regarde pas.
— Et c’est vrai que vous serez deux ans sans
revenir ?
— Oui.
— Vous ne voulez pas m'emmener ?
— Je ne le puis pas, ma pauvre enfant, répondit
Boris en haussant les épaules, je ne sais pas moi-
même où l’on m’emmènera. Je ne serai plus libre,
Sonia, ajouta-t-il en remarquant l’expression effa-
rée de l'enfant, j’irai où le voudra un autre homm?,
— un homme très-bon, mais je n'irai plu;, ■ .é
voudrai.
— C’est votre propre volonté ?
— Mais oui, c’est pour pouvoir travaill
qu’il me plaira.
Sonia baisse la tète et réfléchit un insta
c’était trop difficile pour elle,elle ne vintp
de comprendre, et revenant à son idée:
— Emmenez-moi, maître, dit-elle. Vous avez pro-
mis de ne pas m'abandonner.
—• Je ne t’abandonne pas, fit Boris un peu impa-
tienté, puisque je te laisse chez ma mère, et je sup-
pose quelle ne te rend pas malheureuse?
— Oh non ! Elle vous ressemble tant !
Boris se mit à rire.
— Mais ce n’est pas la même chose, continua '
obstinément Sonia. J’aime beaucoup Varvara Pe-
trovna, mais c’est avec vous que je veux aller.
— Je ne peux pas t’emmener, dit Boris avec sévé-
rité, et-désespérant de faire comprendre les choses
à la petite sauvage, il ajouta :
— Regarde comme tù es petite et maigre ! Est-ce
que tu pourrais aller laver le linge, porter de l'eau
et monter du bois jusqu'au quatrième étage ? Tu
vois bien que tu ne pourrais pas me servir !
Sonia découragée jeta un morne regard sur sa
fluette personne et sur ses mains mignonnes. Un
silence suivit ; Boris amusé la regardait du coin d®
l’œil.
— Et quand je sêrsd grande et forte, vous m’em-
mènerez ?
— Certainement, lit le jeune homme avec un -
grand sérieux ; mais faudra que tu saches laver,
repasser, faire ta cuisine; raccommoder les habits...
et i
:ux
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