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protesté et j'ai demandé une feuille de papier au directeur
François pour mander à Ferré que je ne comprenais pas
qu’il eût donné des ordres pareils. J’ai demandé à Genton
s’il voulait aller porter cette lettre à Ferré, et il m’a dit:
Je vais y aller moi-même. J’attendis sqn retour. Il est rc-
»venu avec l’ordre de ne fusiller que six otages, à titre de
représailles, comme on avait fusillé le matin,rue de Rivoli,
six gardes nationaux dont un capitaine. Voilà tout ce que
i’ai pu faire. J’ai protesté contre cet ordre. Je suis allé à
la mairie, et Ferré m’a dit que je n’avais pas besoin de
m’occuper de cette affaire-là. J’ai pris mes galons et je les
aijetéssur sombureau.
m. le président. Ainsi, vous ôtes parti avant l’exécu-
tion?
le témoin. Je suis parti avant.
, m. le président. François, reconnaissez-vous ce témoin?
François monte sur l’estrade et regarde Sicard. — Je ne
le reconnais pas. J’étais très troublé à ce moment-là.
sicard. Ce n’est pas François. Il avait toute sa barbe;
une barbe rouge.
François. Il veut dire le greffier d’en face, qui était pré-
sent sans doute.
m. le président. Oui, c’est cela : Brian ou Rohet.
sicard. Je veux dire ceei pour prouver que je ne suis pas
sanguinaire. Il y avait quatre-vingt trois sergents de ville
enfermés dans les Gobelins et commandés par un officier
de paix...
m. le président. Vous entrez dans dos détails inutiles.
Vous n’êtes pas accusé en ce moment. Vous êtes appelé
comme témoin des affaires du 24.
sicard. Je ne puis dire autre chose. Maintenant, comme
chefs de peloton, il y avait deux officiers et je crois que
vous les connaissez tous. Le premier, c’était Mégy...
M. LE PRÉSIDENT. Vül’ig?
sicard. Non, c’était Mégy, celui qui a tué l’officier de
paix. Il a été tué à Bolleville.
Le témoin reconnaît Genton.
vattier. Je reconnais le témoin. Voilà bien dloil. vient
l’erreur. Je l’ai vu le 24 et j’ai vu Pigêre le 27.
ramain, tout en constatant une certaine ressemblance,
croit que, c’est Pigêre qui lui a porté un coup de sabre.
Péchain croit reconnaître le témoin, et Latour pense tou-
jours que c’est Pigêre qui était dans le peloton.
.iarral’d est amené à l’audience. Il reconnaît très bien
Sicard, quoiqu’il soit très changé, Sicard ne connaît pas du
tout ni Pigêre, ni Fortin.
m. le commissaire nu gouvernement, au témoin. Quel
était votre grade, quel costume portiez-vous et à quel titre
vous trouviez-vous le 24 à la Roquette ?
sicard. — J’étais capitaine d”etat-major. Je passais par
hasard dans la rue. Je n’avais aucun titre et j’ai fait ce que
j’ai pu pour réprimer le massacre. Je n’avais pas de sabre.
Sicard, épuisé par cet interrogatoire, est transporté hors
de l’audience par plusieurs personnes.
m. lé commissaire du gouvernement prend la parole. —
Nous marchons, dit-il, d’étonnement en étonnement dans
ce grave procès. Nous n’avons qu’un but: faire la lumière,
toute la lumière. Nous avons aidé la défense dans les témoi-
gnages et les confrontations. Jarraud n’est pas fusillé, Dieu
merci, et pour lui et pour nous.
C’est avec un accent de Sincérité qui a frappé tout le
monde qu’il se reconnaît coupable et demande sa part de
justice. Il l’aura. La ressemblance de Sicard avec Pigôrc
n’est pas frappante, mais elle est suffisante. Sicard n’avait
pas de sabre le 24 mai. Tout se lie. Fortin a donné le sien.
L’accusation vient dire : Mes preuves sont changées. Nous
n’avions pas le droit d’écarter Pigêre du débat. Nous avons
des doutes, Pigêre doit en bénéficier. Tribunal d’exception,
nous nous basons sur notre conscience et nous demandons
que l’accusation portée contre Pigêre soit effacée.
Me Maisonnade remercie en quelques mots le ministère
public de sa loyauté.
M. le président demande aux accusés s’ils ont quelque
chose à ajouter à leur défense. François, administrateur et
directeur de la Roquette, nie absolument toute participa-
tion à l’assassinat et au vol. Ramain ne dit rien. Picon
exprime ses regrets d’avoir accepté les fonctions de briga-
dier; Langbein s’en réfère àla justice du conseil; les autres
n’ont rien à se reprocher ou réclament l’indulgence.
Il est deux heures moins un quart quand le conseil se
retire dans la salle de ses délibérations.
A cinq heures, l’audience egt reprise, et M. le président
donne lecture du jugement, que nous avons fait connaître
hier.
BELGIQUE.
Chambre des Représentants,
Séance du 23 janvier.
(PRÉSIDENCE DE m. THIBAUT).
La séance est ouverte à deux heures et demie.
m. lelièvre présente les développements de sa propo-
sition de loi modifiant les articles 59 et 60 du code pénal
relatifs au cumul des peines.
La discussion est ouverte sur la prise en considération.
Personne ne demandant la parole, la proposition de loi est
prise en considération et renvoyée à l’examen d’une com-
mission spéciale.
m. vleminckx développe sa proposition de loi relative au
travail des femmes et des enfants dans les mines.
Cette proposition de loi est également prise en considé-
ration et renvoyée à l’examen des sections.
La Chambre reprend ensuite la discussion générale du
projet de loi ouvrant au département des travaux publics
un crédit de 16 millions destinés aux chemins de fer.
m. le président. La parole est continuée à M. Le Hardy
de Beàulieü.
m. de hardy de beaulieu reprend sa thèse en faveur de
l’exploitation des chemins de fer par l’industrie privée.
Recherchant les causes du désordre qui existent encore
actuellement dans l’exploitation des chemins de fer de
l’Etat, l’orateur conteste que la crise puisse être attribuée
à l’insuffisance du matériel. Il fait remarquer à ce propos
que l’administration des chemins de fer belges dispose d’un
matériel plus considérable, proportion gardée, que celui
des administrations de chemins de fer dans les pays étran-
gers.
Un grand inconvénient de l’exploitation par l’Etat, c’est
que la direction en est souvent confiée à des mains inha-
biles ou inexpérimentées. On peut naître général ou poète,
mais on ne naît pas administrateur, on ne naît pas minis-
tre des travaux publics.
Il y a d’autres inconvénients. Voici un exemple. La ligne
de Manage à Wavre avait été construite pour les besoins
des .habitants riverains. Eh Jfien, depuis la reprise par
l’Etat il y a des localités desservies par cette ligne où l’on
ne parvient pas à avoir un waggon de charbon. On peut
se demander quelle serait la situation, si tous les chemins
de fer étaient exploités par l’Etat. Les localités en faveur
desquelles une ligne ferrée aurait été construite jouiraient-
elles encore du matériel auxquelles elles ont droit ? Telle
est la question.
Répondant à cette affirmation de M. le ministre des
finances que la situation des chemins de fer est prospère
et brillante, l’orateur soutient l’opinion contraire en se
fondant sur les nombreuses demandes de crédits spéciaux
et extraordinaires dont l’honorable M. Malou a négligé de
tenir compte.
L’honorable membre donne lecture d’une proposition
longuement motivée, ayant pour but la nomination d’une
commission d’enquête composée de 18 membres et présidée
par le président de la Chambre, à l’effet d’examiner la
situation des chemins de fer en Belgique. Cette proposition
formule les nombreuses questions au sujet desquelles la
commission d’enquête serait appelée à faire des investiga-
tions et à délibérer.
m. braconnier eomménee par faire ressortir la gravité
de la crise que nous venons de traverser. Cette crise eût,
dit-il, dégénéré en véritable calamité publique, si les ge-
lées avaient continué ; le travail aurait été suspendu dans
la moitié des établissements industriels.
L’orateur s’élève contre les modifications apportées au
tarif des voyageurs. Il rappelle que M. Malou lui-même a
condamné l’appréciation qu’il avait faite des tarifs Van-
derstichelen,en constatant dans une séance précédente que
ces tarifs ont donné des bonis considérables.
L’honorable membre soutient que les seuls tarifs vrai-
ment démocratiques sont ceux de 1866. On a parlé de gar-
eotte ; mais il faut reconnaître que dans cette gargotie on
ferait d’excellentes affaires.
Les industriels ont été accusés d’imprévoyance. Pour-
quoi, nous dit-on, n’avaient-ils pas fait d’approvisionne-
ments suffisants ? Mais il est à remarquer que la crise des
'''sports existait depuis le commencement de 1871. S’il y
a eu i^i’évoyance, c’est de la part du département des
trie nereuroJ’110 pas à M. le ministre de ne pas avoir de-
mandé des crédit? Plus considérables, poursuit M. Bracon-
nier Non mais je crïRS qu une des causes d'encombrement
c’est l’irrégularité dans le service. Vous savez,en effet, que
pendant plusieurs mois les trains n’arrivaient plus qu’avec
îles retards plus ou Rioms considérables. L’exactitude
était l’exception, ,, ,
Maintenant, je crois qu’il faut commencer par établir
dans toutes les stations des installations suffisantes pour
les marchandises.
L’orateur insiste sur la nécessité de livrer les questions
de chemins de fer à l’examen d’une commission 'd’enquête.
Il rappelle que, dans une autre circonstance, M. Malou a
lui-meme signalé cette nécessité.
m. monchelb, ministre des travaux publies. Lorsque j’ai
eu l’honneur de .développer mon amendement, je vous ai
dit nettement que, d’après moi, l’établissement des che-
mins de fer devait être considéré comme un établissement
industriel, non pour le bénéfice à en tirer, mais pour le
mode d’exploitation. Quelles sont les conséquences de ce
principe? C’est qu’il faut d’abord compléter le plus tôt pos-
sible notre réseau national. Il faut, en second lieu, que le
chemin de fer dispose des ressources nécessaires pour réa-
liser ce complément. Enfin, il faut modifier le système
actuel.
La Chambre ne s’attend pas sans doute à ce que je discute
une à une toutes les questionsTiui ont été soulevées. Cela
nous conduirait trop loin. Du reste, sur la plupart de ces
questions je suis d’accord avec les honorables membres qui
s en sont occupés.
Quant à la proposition d’enquête, je crois que la Chambre
fera bien de la repousser. Je serais le.premier à m’y rallier
si je croyais qu’une enquête pût être utile. Mais de deux
choses l’une : ou l’enquête serait sérieuse ou elle ne le serait
pas. Eh bien, si elle était sérieuse, elle aurait inévitable-
ment pour résultat de paralyser le gouvernement et d’en-
traver tous les perfectionnements, (Interruption à gauche).
M. le ministre déclare ne pouvoir se rallier à l’amende-
ment déposé dans une séance précédente par M. Sainete-
lette, bien qu’il soit d’accord quant au fond avec l’honora-
ble membre.
L’orateur termine en répondant à quelques questions de
détails qui lui ont été adressées par MM. Pirmez et Le
Hardy de Beaulieu.
m. malou, ministre des finances, dépose un projet de. loi
ayant pour objet l’alioçatiori d’un crédit de 615,000 fr. pour
la construction d’un bateau à vapeur.
La séance est levée à cinq heures.
Demain, séarçee publique à deux heures.
ANYEKS, S34 Janvier.
Ce matin a commencé au Café des Arcades, rue
Haute, le concours du bétail gras, organisé par la
société des bouchers St-Jean. Voici le résultat déjà
connu :
Petit boeuf gras : l° flellemans, rempart du Lom-
bard,avec 64 centimètres 8millim.graisse;2° Bastians,
rue Ivlapdorp, 62 céntim. ; 3° Vinck.rue des Vieillards,
56 centim. 5 mil.: 4° H. Janssens, rue Porte-aux-
Vaclies, 54 centim. 8 mil.
Hier après-midi est arrivée, remorquée en notre
port, la barque russe August. Ce bâtiment avait reçu
des avaries pendant une tempête. Il était resté échoué
sur un banc au Nieuwe Sluis, et l’équipage avait dû
abandonner le navire. Avec le secours de remorqueurs
la barque a pu être mise à flot, mais durant son séjour
sur le banc les maraudeurs de la côte avaient été à
bord et avaient enlevée tout ce qui était portatif et de
valeur, même jusqu’aux serrures des cabines.
— Deux jeunes et belles femmes, vêtues avec luxe,
arrivèrent nier après-midi par le chemin de fer. Leur
séjour parmi nous fut, hélas, de courte durée. Un agent
de police s’étant approché d’elles, les fit monter en
voiture et les fit conduire à la prison de la rue des
Béguines. C’étaient deux servantes d’Alost qui s’en
étaient allées avec la garde-robe de leurs dames.
— Samedi dernier, la gendarmerie a arrêté sur la
chaussée de Berchem, M. B., intendant de 2e classe,
impliqué dans l’affaire de la boucherie du camp de
Beverloo.
— Un PORTEUR DE JOURNAUX et Ull APPRENTI-TYPO-
GRAPHE, sollicitant ces emplois,peuvent se présenter au
bureau du journal.
— Cl veaux ont été exposés en vente au marché de
ce jour. Ils ont été vendus sur pied de fr. 1-00 à 1-10 par
kilogramme.
FAITS DIVERS.
théâtre royal et munificence idem. — Tous les
journaux ont donné comme positive la nomination de M.
Avrillon à la direction du théâtre de la Monnaie.
Il paraîtrait, aujourd’hui, que les choses ne sont pas tout
à fait aussi avancées.
Et l’on assure que si le Roi a mandé, l’autre jour, au
Palais M. Anspach et Di. Funck, c’était afin de s’entendre,
avec ces messieurs, sur les mesures à prendre pour relever
le théâtre royal au rang qu’il doit occuper dans une capitale
comme la nôf#e.
Sa Majesté serait disposée, dit-on, à prélever sur sa liste
civile une somme de 120,000 francs, qu’elle ajouterait à la
subvention annuelle de 80,000 francs donnée par la ville au
grand théâtre.
C’est trop beau pour y croire. (Gazette).
— On nous mande de Louvain que la maladie dont
souffre. Mgr Laforet, recteur magnifique de l’Université
catholique, est une affection de la rate.
L’état du savant prélat a empiré depuis hier.
(Journal de Bruxelles.)
— La commune de Ruÿsselede compte parmi ses liabi-
tants une vieille femme, nommée Lanekriet, âgée de 102
ans; elle vient de recevoir les derniers sacrements.
— On écrit de Besançon, le 20 janvier, au Figaro :
« Hier, dans la journée, une actrice du théâtre, Mme
Simon, qui s’èst trouvée insultée par un feuilleton théâtral
publié dans la Franche-Comté, s’est présentée dans les bu-
reaux de ce journal, et a cravaché vigoureusement le ré-
dacteur en chef, M. Canot. De là elle s’est, rendue chez le
feuilletoniste, M. Ceindre, auquel elle a infligé le même trai-
tement.
» La justice est saisie, par les deux battus, d’une plainte
contre Mm« Simon, à laquelle l’opinion publique est loin
d’être défavorable, les critiques dont elle a été l’objet dé-
passant toutes les bornes permises par les convenances. »
— Les journaux de Marseille nous apportent encore
les détails suivants sur l’horrible crime dont nous
avons parlé :
« Il résulte des constatations que la victime aurait été
étranglée à l’aide d’une corde. Cinq ou six coups de marteau
lui auraientété ensuite appliqués sur la tête.
>• C’est sans doute après la mort qu’on a coupé l’os de la
jambe au-dessus du genou avec une bacliette, et que l’on a
achevé de scier, afin de pouvoir faire entrer le corps dans
le sac et puis dans la malle.
« Il est inutile de dire que la montre et l’argent que M.
Grégo avait sur lui ont disparu. On a dû lui prendre les
clefs de sa caisse en même temps. Ce malheureux était
encore tout jeune ; il n’avait que 32 ans et représentait,
entre autres maisons, la maison Samama, de Tunis.
“ Deux individus, sûjets tunisiens, sont arrêtés. C’est
dans un magasin de la rue des Tonneliers — loué seulement
trois jours avant la perpétration du crime — que M. Grégo
aurait été assassiné.
» Dans ce magasin on a trouvé une scie de boucher qui a
servi à scier les jambes de l’infortunée victime, ainsi que
son chapeau et un assommoir, le tout au milieu d’une mare
de sang.
» Le concierge de la maison a parfaitement reconnu un
des deux individus arrêtés pour lui avoir loué le magasin
en question.
” Quant à la malle dans laquelle on avait enfermé le ca-
davre, elle aurait été achetée rue du Jeùne-Anachârsis.
» Elle avait été déposée chez un boucher de la rue Bre-
teuil par une personne qui avait dit devoir revenir la cher-
cher une demi-heure après. Ce n’est cependant qu’à dix
heures du soir que cette personne — une de celles qui ont
été arrêtées — alla la redemander. Le boucher l’a parfaite-
ment reconnue.
— des projectiles asphyxiants. — Nous donnons sur
ce sujet les renseignements qui suivent,que nous extrayons
du dernier ouvrage publié par le professeur Rutzky.
Cette espèce de projectile n’a été, jusqu’à present, em-
ployée que d’une façon très-limitée. On peut en faire usage
dans la guerre des mines, dans les combats sur mer et
dans l’attaque des places. Il faut viser à faire entrer l’obus
parles embrasures, dans l’intérieur des casemates et abris
blindés, pour étourdir, étouffer ou môme empoisonner les
défenseurs.
A cet effet, on peut utiliser le tir des fusils et celui des
bouches à fou, en leur faisant lancer des espèces de l'usées
ou des projectiles dans le genre des obus éclairants ou des
obus incendiaires munis à l’intérieur d’une composition as-
phyxiante.. Ceux qui sont chargés d’une composition véné-
neuse doivent, dans l’intérêt des servants, ne pas s’enflam-
mer dans l’àme de la pièce mais seulement à leur arrivée
au but. D’où la nécessité d’une fusée percutante et d’une
charge explosible, qui éparpille autant que possible, au-
tour du point d’éclatement,J a composition dangereuse à
respirer. ■
Sous ce dernier rapport on peut utiliser toutes les sub-
stances qui donnent, en brûlant, une fumée suffocante et
des gaz irrespirables, comme par exemple un mélange de
salpêtre ou de; soufre avec des plumes, de la corne râpée,
du cuir découpé en petits fragments, de la poix, du cirage
de harnais, de la résine, de la colophane, de l’arsenic, etc.
En Angleterre et en France on a fait depuis plusieurs
années quelques expériences à ce sujet et essayé plusieurs
compositions. La base de celles-ci est le plus souvent
l'arsenic, substance qui, même à petite dose, détermine
l’oppression, le vertige, et, à plus forte dose, la mort. Ainsi
les épreuves exécutées en France, eurent lieu avec quelques
projectiles creux remplis d’une composition vénéneuse; l’on
tirait sur une maison dans l’intérieur de laquelle on avait
attaché plusieurs centaines de chats, chiens et autres «pets
destinés à subir l’influence des vapeurs toxiques.
Il paraît que le personnel qui servait la pièce fut forte-
ment incommodé, après le tir, par l’arrivée d’un courant
d’air amené par le vent qui soufflait de la maison vers la
pièce. Les balles à fumée (srnoke halls) expérimentées par
l’artillerie anglaise, consistent en une cartouche papier, à
parois fort épaisses, remplie d’une composition délétère
ainsi composée :
5 parties de poudre en gros grains ;'
1 partie de salpêtre pulvérisé ;
1 1/2 de houille concassée ;
2 parties de pois de Suède ;
1 partie de suif.
Ces deux derniers éléments sont fondus ensemble dans
un chaudron de fer ; on y incorpore les trois autres intime-
ment mélangés par portions successives en remuant con-
tinuellement la matière flpide à l’aide d’une batte. Quand
on remplit la cartouche, on ajoute à cette composition trois
parties d’un mélange formé de charbon et soufre à poids
égaux,Ce mélange est introduit de la manière suivante : une
partie, quand le projectile est rempli au quart de la lre com-
position, une autre partie après le second quart et la troi-
sième après le troisième quart. Cette disposition a pour
but d'empêcher la formation d’une sorte de scorie qui s’op-
poserait a la combustion, ou au moins de diviser cette
scorie.
On tire ces balles à fumée à l’aide d’un motier contenant
une très-faible charge, soit dans la guerre de mine, soit
quand on veut dérober à l’ennemi .l’emplacement précis
d’une position que l’on veut occuper.
Les mineurs font assez souvent usage de la composition
suivante ;
14 parties de salpêtre; •
5 parties de soufre ;
3 parties de poudre à canon ;
2 parties arseniure de soufre ; :
2 parties rognures de pied de cheval.
On la façonne en boulettes de 3 à 5 pouces de diamètre !
nui, une fois enflammées,développent une grande quantité I
de gaz suffocants.
— Une catastrophe épouvantable a eu lieu vendredi dans
la soirée à la manufacture de cartouches de M. Gladstone;
une grande quantité de. cartouches a fait explosion et a
occasionné des accidents terribles ; plus de trente personnes
en ont été victimes.
Le gouvernement avait saisi, il y a quelques semaines,
305 caisses de cartouches fabriquées par M. Gladstone pour
la France pendant la dernière guerre. On avait consenti
Cependant à les restituer par petites quantités, afin de faire
resservir les baltes et à la condition que les poudres seraient
détruites.
Vendredi dans l'après-midi, pendant qu’un clief d’ateJier
et environ trepte jeunes féhnues, dé 16 à 20 ans, étaient oc-
cupées à briser les cartouches, une épouvantable explosion
eut lieu, produisantun bruit qui fut entendu à plusieurs rail-
les àla ronde. Les malheureuses jeunesfillos.dontun grand
nombre se trouvèrent subitement enveloppées de flammes,
se précipitèrent hors de l’atelier en poussant des cris dé-
chirants.
Celles qui avaient été épargnées dans une certaine me-
sure coururent chez elles en traversant les marais ; d’autres
ilus gravement atteintes se jetèrent ou furent jetées dans
a boue où on les roula pour essayer d’éteindre les flam-
mes. Le chef d’atelier et trois ou quatre femmes qui n’a-
vaient pu sortir du bâtiment incendié furent arrachés de
la manufacture en courant les plus grands dangers.
Pendant le quart d’heure que dura ce sauvetage, trois ou
quatre explosions avaient succédé à la première.
Le reste du bâtiment avait pris feu pendant cet intervalle.
Le toit avait été enlevé à la première explosion,et lès murs,
qui avaient une longueur de vingt mètres sur sept de lar-
geur, s’ôtaient écroulés. Heureusement, cinq pompes qui
etafent arrivées detous les environs avaient pu circonscrire
assez l’incendie pour soustraire à son terrible envahisse-
ment un autre stock de 50 caisses de cartouches dont l’ex-
plosion aurait anéanti tous les pompiers et tous Tes agents
de police qui étaient réunis sur le lieu du sinistre.
On eut toutes les peines du monde à soustraire lafoule
aux dangers auxquels elle s’exposait.
Les souffrances des jeunes filles blessées étaient affreu-
ses : les unes avaient été atteintes par les balles chassepot,
les autres par des tuiles et des ardoises qui pleuvaient
sur elles.
Il y en a fort peu qui aient échappé sans blessures graves,
et on craint bien, à i’aspect de certaines de ces hlessures,
qu’elles ne soient mortelles.
On n’a aucune donnée exacte sur la cause de l’explosion,
mais on suppose qu’un homme, en essayant de briser une
cartouche avec la pointe de son couteau, a amené ce sinis-
tre si lamentable.
— Le procès du député italien Lobbia, condamné par le
tribunal correctionnel de Florence, J vient de se dérouler
devant la cour d’appel de cette ville.
On sait ce dont est accusé ce député. Dans le cours de la
discussion de la loi sur les tabacs, il accusa quelques-uns
de ses collègues de péculat. A quelques jours de là, il re-
çut, comme il sortait de chez un cio ses amis, aujourd’hui
son coaccusé, Martino.tti, domicilié rue de l’Armorino, un
coup de poignard en pleine poitrine. Un homme fuyait à
toutes jambes dans la rue. Lobbia fait feu sur lui avec son
revolver, disent les témoins. Le ministère publie prétend
que Lobbia est coupable de simulation d’assassinat, et dit
que cet attentat avait été commis dans un but politique.
Lobbia, de son côté, soutient qu’il est la victime d’une
agression de la part de ceux-dont il avait dévoilé la con-
duite. Depuis le premier jugement, des faits nouveaux se
sont produits. Le procureur-général Nelli, homme très-
respectable, a dit qu’il était sur les traces de l’assassin ; on
l’a suspendu. Le procureur royal Borgnini a dû déchirer
son diplôme de magistrat pour la même cause.
Le procureur général Nelli a découvert que le jeune
homme qui fuyait, et sur lequel Lobbia a fait feu, était un
nommé Danti. A 150 mètres du lieu oû est tombé Lobbia, il
a été recueilli par une femme qui tenait une maison de
prostitution. Comme la frayeur et là rapidité de la course
lui avaient lait perdre connaissance, elle lui administra
un breuvage. Revenu à lui, il quitte sa place de domestique
et regagne la eampagne qu’habitait son père. Deux jours
après son arrivée, il meurt, victime , disent les registres
de l’état-civil, d'un empoisonnement par imprudence.
Un jeune homme qui l’avait asssisté dans ses derniers
moments dit à quelqu’un que Danti est mort en criant :
« C’est moi ! c’est moi, Lobbia! » Ce jeune homme, du nom
de Scotti, est mort, lui aussi, quelques jours après Danti.
Ces deux morts sont une présomption,puisqu’elles enlèvent
deux témoins principaux, sinon coupables, à la justice.
Telle est l’affaire qui a préoccupe l’opinion publique en
Italie ; la cour d’appel a confirmé la sentence des premiers
juges et condamné : Lobbia à six mois de prison ; Marti-
notti, Caregnato et Navelli, qui se trouvaient rue de l’Ar-
morino, à trois mois de la même peine.
Les accusés se sont pourvus en cassation.
Théâtre Royal d’Anvers.
On annonce quelques bonnes reprises pour la fin de
la saison théâtrale. Celle de Lara, hier soir, a été un
événement, grâce à deux artistes que le public peut
envelopper d’nn même cercle de sympathies, le béné-
. ficièreJM. Jourdan etMlle Dartafhf. Toits les deux se
sont élevés à une degré de puissance artistique qui a
fait une profonde impression sur la foule attentive
massée dans toutes les parties de la salle. Le plaisir
artistique a été doublé du plaisir de l’amitié, car les
habitués ont saisi cette occasion de témoigner à M.
Jourdan leur estime et leur admiration, et ces témoi-
gnages ont été ardents et unanimes. Au premier
acte, à l’entrée de Lara et de Kaled, la scène, en
quelques instants, s’est vue jonchée de fleurs et de
couronnes, tandis que des applaudissements et des
acclamations retentissaient de toutes parts. Au second
acte les mêmes démonstrations ont recommencé et
alors M. Mengal,au nom des habitués, est venu offrir à
M. Jourdan, par quelques paroles bien senties, une
belle couronne et deux grands vases du Japon, dispo-
sés d’avances sur des guéridons /aux angles de la
scène. D’autres couronnes, et. des- bouquets qui n’en
finissaient pas, ont été remis au bénéficiaire de la part
de groupes d’abonnés, d’amis de Bruxelles, de la
Société Royale de Sauvetage de Belgique, de Y In-
stitut supérieur de Commerce et de plusieurs socié-
tés particulières ; on a beaucoup remarqué un édifice
de fleurs composé d’une lyre enveloppée de guirlandes
et surmontée,d’une étoile d’or, précieuse offrande de
trois abonnEEs à Jourdan-Apolion !
Nous demandons pour l’année prochaine le trépied
sacré, et alors vive le retour au temps des Grâces, des
Pâris, des Apollon, des Ganymède et des Hébé !
Aujourd’hui tenons-nous-en à Lara et à Ivaled. C’est
déjà très-satifaisant. Après avoir vu Kaled on ira la
revoir. Quelle enfant devenue femme ! Quelle poésie
et quel sentiment ! Quelle flamme intérieure jaillis-
sant en gestes admirables, en attitudes inspirées et
sculpturales, en cris d’amour et de désespoir d’une
âme forte mais bouleversée par la jalousie ! M110 Dar-
taux peut être fière de son interprétation du rôle de
Kaled ; si dés passages de la partition ne sont pas
écrits pour sa voix, elle n’en a pas moins fait res-
sortir tout le charme et toute l’expression ; et bien
peu d’artistes sont capables de chanter comme elle
l’a fait, avec un coloris si distingué et des nuan-
ces si belles et si justes, la ballade arabe du second
acte. Le public l’a vivement applaudie et rappelée ; il
aurait pu le faire à d’autres moments encore.
M. Jourdan remplit toute l’œuvre de sa présence et
de son talent. Rarement, bien. rarement, on a l’occa-
sion'de voir un rôle aussi bien étudié, compris et
rendu. Pour l’exprimer avec le caractère qu’y donne
M. Jourdan, il faut avoir l’esprit pénétré des riches et
vivantes conceptions de Byron. L’intelligence de
l’artiste double ici ses moyens d’action ordinaire.
M. Jourdan et M"e Dartaux ont été rappelés après
la scène émouvante qui suit le Songe' où Lara a vu se
dérouler le spectacle de sa vie passée.
A la chute du rideau, les mèmès artistes et Mlle Sin-
gelée ont été l’objet d’une nouvelle ovation.
Mlle Singelée, dont le rôle est un peu effacé dans la
partition, a personnifié Camille avec autant de dis-
tinction que de complaisance. Très-bien, son duo
avec M. Jourdan au 2rae acte !
Toute médaille a son revers, toute lumière est ac-
compagnée d’ombre. La représentation d’hier a eu des
côtés faibles assez nombreux : l’insuffisance de la voix
de M. Desgoria, malgré ses bonnes intentions; l’insuf-
fisance de la voix de MIle Vronen, malgré ses bonnes
intentions aussi; et, pardessus tout, la médiocrité,
pour ne pas dire plus, dont a fait preuve l'orchestre, en
jouant l’accompagnement'peu riche, du reste, en mé-
rite musical.
Théâtre \':i(ion:il.
C’est ce soir qu’a lieu le bénéfice de MUa Beersmans,
dans le drame Dorp en Stad, de Mme Charlotte Bircli-
Pfeil'er, qui sera donné pour la première lois à Anvers.
Nous aimons à constater à cette occasion que, quoique
la fin de l’année théâtrale approche, l’activité du théâ-
tre national, loin de se ralentir, semble prendre des
proportions toujours nouvelles. Nous savons |de bonne
source que d’autres nouveautés vont se succéder rapi-
dement et le public pourra rendre à M. Lemaire cette
justice que la campagne actuelle aura été une des
mieux remplies depuis l’existence du théâtrenational.
Cercle Artistique.
Ce soir, à 8 1/2 heures, conférence par M. L. Simonin,
ingénieur et professeur de géologie à l’école centrale
d’architecture de Paris.
I Sujet : La terre avant l’apparition de l’homme (avec
projections à la lumière Drummond),
Lettres, sciences et arts.
Un de nos meilleurs littérateurs flamands, M. Sleeckx,
a donné, ces jours derniers au Cercle Artistique une con-
férence qui a obtenu un succès réel et de bon aloi que nous
tenons à constater.
Le. épnféreneier a co.fûmûnçé par faire l’histoire du romap
néerlandais. Après avoir établi, que le discrédit où était
tombé, le roruah flamand, par suite de la tendance aristo-
cratique des romans de chevalerie, avait repdu ce genre,
mpop iilaira pendant des siôçles dans nos provinces à l’es-
prit si démocratique, il a parlé des essais tentés au 17« siè-
cle par Jean Heemskerk et ses imitateurs, pour introduire
dans la littérature néerlandaise le roman pastoral de San-
nazaro, de Monte-Mayor et d’Honoré d’Urfé. Ces essais
étaient peu faits pour réconcilier les Hollandais et les Fla-
mands avec un genre décrié par Maerlant et son école.
Aussi ne fut-ce que vers la fin du 18e siècle, que la Néer-
lande eut à son tour des romans véritablement dignes de
ce nom.
Les créateurs du roman Néerlandais furent deux femmes,
Elisabeth Bekker, veuve d’un ministre protestant, et
Agatlia Deken, son amie. Elles vécurent et travaillèrent
ensemble pendant 28 ans d’une amitié inaltérable. Après
avoir publié une foule d’écrits en vers et en prose, qui res-
pirent le patriotisme le plus pui> une haine vigoureuse
contre tout ce qui ressemble à l’oppression et l’intolérance
et un amour ardent du progrès et de la liberté, elles se dé-
cidèrent à se servir de la forme du roman en lettres, mis
à la mode par l’auteur de Clarisse Uarlowc, pour répandre
leurs idées dans la Hollande dégénérée. Grand fut leur
succès, aussi grand que mérité, car leurs romans sont de
charmantes esquisses des mœurs hollandaises au 18e siècle,
de véritables chefs-d’œuvre de sentiment, de bon sens et
surtout d’esprit, que l’on relit encore avec le plus grand
plaisir et dont on ne saurait trop admirer le style facile,
enjoué, plein de charme et de naturel... L’auditoire a plei-
nement ratifié cette appréciation de M. Sleeckx, Car il a
applaudi chaleureusement et à différentes reprises les ex-
traits cités par celui-ci à l’appui de sa 1 hèse, qui était : prou-
ver que Bekker et Deken, presqu’inconnues chez nous, sont
deux écrivains d’un talent distingué et d’un mérite supé-
rieur à celui de la plupart de leur contemporains.
Inutile de dire que M. Sleeckx a esquissé à larges traits
la biographie des créateurs du roman néerlandais, biogra-
phie à laquelle l’élément dramatique ne fait pas défaut,
puisque les deux femmes, auxquelles les amis du Stadhou-
der et les intolérants ne pardonnèrent ni leur patrio-
tisme, ni leur amour du progrès, furent obligées de s’exiler
pour se mettre à l’abri des persécutions de leurs adver-
saires. La fin de leur vie fut assez triste. Après avoir sé-
journé en Bourgogne pendant plus de dix ans, elles re-
vinrent en Hollande, vieillies, appauvries et accablées
d’infirmités, mais toujours encore aussi courageuses, aussi
contentes de leur sort, et surtout aussi libérales et toléran-
tes qu’à leur départ. Elles moururent presque le même jour
et furent enterrées à Scheveningue. Chose encore plus
triste, le parti libéral hollandais de ce temps là ne fit rien,
absolument rien pour elles, et souffrit que deux femmes,1
qui avaient tout sacrifié pour lui, vécussent en travaillant,
presque dans la misère, jusqu’à la fin de leurs jours'. Il est
vrai que ce même parti ne se faisait pas faute d’encou-
rager d’autres écrivains, dont elles s’étaient attachées à
combattre, dix ans auparavant, les idées rétrogrades.
M. Sleeckx a été à diverses reprises interrompu par les
applaudissements de l’auditoire qui s’est retiré enchanté
de cette intéressante causerie.
Chronique judiciaire.
AFFAIRE TICHBORNE.
Audience du 22 janvier.
l’attorney général, résumant ses plaidoiries précé-
dentes, établit que sauf, lady Ticliborne, deux messieurs
seulement de quelqueimportance.M. HopkinsetM.Baigent
ont déclaré d’emblée reconnaître le demandeur pour Roger
Ticliborne et que de là est née toute l’importance que dans
le pays on attache à l’affaire.
Il n’est pas douteux que l’appui donné par leur déclara-
tion â l’esprit malade cfe la vieille dame devait influencer
le jugement d’autres personnes.
M. Hopkins requit tout d’abord le demandeur d’écrire
une lettre contenant quelques souvenirs qui leur seraient
communs. Le demandeur se borna à y parler d’une affaire
de sentiment relative à Miss Bellew à Paris, et connue de
tout le monde. C’est sur cette lettre absurde que M. Hop-
kins identifia le demandeur.
M. Baigent a dit avoir reconnu l’accent français de Roger
dans le langage du demandeur. Le jury qui a entendu le
demandeur peut apprécier s’il a eu en quoi que ce soit l’ac-
cent français.
Une entrevue eut lieu à laquelle le demandeur, M. Hop-
kins et M. Baigent étaient présents, mais on ne questionna
aucunement le demandeur sur les circonstances du Bella,
ni de son débarquement à Melbourne. Il ne savait rien con-
cernant les relations de la famille Tichborne. Le peu qu’il
savait des propriétés Tichborne, il l’avait appris de M.
Holmes, son avoué. Ce qui le prouve, c’est qu’il connaissait
un emprunt de '£ 56,000 fait par Sir James Ticliborne, deux
ans après la perte du Bella et que par conséquent Roger
Ticliborne devait ignorer.
Ces faits ont été publiés dans le procès devant la cour
de la Chancellerie et dès lors ils ôtaient du domaine public.
Le lendemain du jour où Baigent avait identifié le de-
mandeur il vit Mm8 Greenwood, cousine de Roger, qui lui
•déclara que le demandeur était un imposteur. Le deman-
deur refusa de la voir.
En écrivant à Baigent, le demandeur transposa les pré-
noms de celui-ci, ce que Roger n’aurait certes pas fait.
Vers le même moment, le demandeur écrivant à son pré-
tendu oncle, M. Henry Dauby Seymour, écrivait des mots
que Roger Ticliborne n’aurait pas écrits; ainsi il écrit
friends, amis, en oubliant l’e (frinds) et few, pour fpw.
L’audience continue. •
DERNIERES NOUVELLES.
AGENCE HAVAS-BULLIER-REUTER.
Londres, 23 janvier.
Répondant à une députation de la société contre le
commerce des-esclaves, lord Granville a dit que l’Es-
pagne n’a pas agi concernant Porto-Rico et Cuba
d’accord avec le traité, mais que c’était une question
délicate pour l’Angleterre et tout autre pays d’inter-
venir dans les affaires d’un pays qui a une révolution
à combattre.
L’Angleterre craint en outre que l’Espagne n’émette
l’avis que l’intervention n’amènerait pas la suppression
de l’esclavage,mais l’enlèvement des possessions avec
lesquelles l’honneur et l’orgueil de l’Espagne sont liés.
Lord Granville a constaté aussi que M. Layard avait
fait à Madrid tout ce qu’il était possible pour repré-
senter les sentiments de l’Angleterre.
Berlin, 23 janvier.
Le rescrit impérial suivant vient d’ètre communi-
qué à la Chambre des Députés par le prince de Bis-
mark :
<* Comme suite à-mon rescrit.du 17 de ce mois, je
« fais savoir, par les présentes, à mon ministère d’E-
» tat, que j’ai nomme le conseiller intime supérieur
’> de justice, docteur Falk, ministre des cultes, de
’> l’instruction publique et des affaires médicales.
» Berlin, 22 janvier 1872.
« GUILLAUME.
« Contresigné: Prince de Bismark. «
IIEUIIE.
Paris, 24 janvier.
Le Journal officiel annonce que le prince Napoléon
a été élu le 21 conseiller général à Ajaccio.
Le choléra a complètement cessé à Constantinople.
Londres, 24 janvier.
Le Times dit que M. Brand sera élu président de la
Chambre des Communes à l’unanimité.
Depuis deux jours le prince de Galles a pris l’air en
voiture.
Dans une lettre adressée à Odonoglie, (?) M. Bright
nie avoir jamais approuvé le mouvement en faveur
d’un parlement spécial pour l’Irlande.
Madrid, 23 janvier.
M. Sagasta a informé le Roi qu’il ne voyait que deux
issues possibles à la crise, la dissolution des Cortès ou
un changement ministériel.
Le Roi a décidé qu’il consultera le président du
Sénat, le vice-président du Congrès et MM. Ilerrera,
Serrano et Zorilla.
Berlin, 24 janvier.
Unprojetde traité d’extradition anglo-allemand est
soumis au conseil fédéral. Le projet ne quitte pas le
domaine des lois anglaises mais sauvegarde les in-
tèrèts^allemands ;pour l’extradition elle-même le pro-
cédé anglais est maintenu.
Liverpool, 23 janvier.
Le steamer City of London vient d’arriver de
New-York avec 220,000 dollars.
Bulletin des Bourses.
Amsterdam, 23 janv. — Les fonds hollandais sont calmes et
sans variations notables.
Les fonds espagnols ont de nouveau été très recherchés pour
compte de l’intérieur, niais ont été offerts en vente pour compte
étranger; marché ferme. Les Portugais, par suite d’ordres
d’achats pour Londres, sont en hausse de 1/4.
Les Autrichiens sont en baisse de 1/4 à 3/8 ; les lots d’Autriche
et les actions de la Banque également offert à des cours plus bas,
Lesfonds Turcs, avec des affaires assez saillantes, sont ferme-
ment tenus.' Les Egyptiens en baisse de 1/4 p. c. Les Américains
en hausse et recherches pour l’exportation.
PARIS, 23 janvier. — Les variations des cours de la Rente et i
l’Emprunt ont été presque insignifiantes jusqu'à présent Le
s’est traité de 56.35 à 56.45, et le 5 0/0 de 91.20 â 91.35 à term
Quant au comptant, il n’a rien perdu de sa fermeté des jours do
’ irs, et ses prix, notamment sur le 3 0/0, sont plutôt au-desw,"
'au-dessous de ceux cotés pour fin courant. 11
Ainsi la rente 30/0, qui n’a pas fait plus haut que 56.45 en Sn/
culation, a! touché 56.oO au comptant. Les principaux établi»1!?'
ménts de crédit continuent à être bien tenus. Le Crédit fnn/!r'
fait 930, la Société générale 610 et le Comptoir d’e scompte 705 w
Les actions des chemins de fer français montrent Ides tendak.,
à la faiblesse. Le Lyon est lourd de 860 à 857.50, ainsi quele Nmo
à 970 ot l’Orléans à 840. 1 Aor,i
italien, a coté uninstant 67.70, s’est relevé à 67 ~o- i
Honduras se maintient â 187.50, et les Domaniales d'Autriche c’on
sérient 273
Autrichiens
Le Dollar est en repnsel sur hiei
cotent915 et les Lombards 487.50
1061/2. Lé,
Londres, 23 janv. — Les fonds anglais sont moins faibles ■ i, „
nsolidés valent 92 3/8 à 1/2 au cpt. et 921/8 â 5/8 sur terme et 1 ?.
Les fonds étrangers, ont
3 p. c. nouveau et réduit 92 3/8 a
peu varié.
Dcpêclics lélégraphiques.
BRUXELLES, 24 janvier.
(Cours d’ouverture)
VIENNE, 23 janvier. \
(Cours d’ouverture).
Métalliques
Bons Arnér. 1882
Piastres
Crédit mob. Aut
Lots de 1858
1860
1864
Napoléons d’or
Aut. rente pap
Emprunt 1871.
(Cours d’ouverture)
Emprunt 1871.
Rente
Ci c
Ville de Paris
PARIS, 24 janvier
Rente 3 0/0 à terme
Crédit mob. franç
Crédit mob. espag
Emprunt italien..
Morgan
Consol. Turcs 5 0/0
Ch. de fer Autricli
Lots Turcs
Ch. de fer Lemb.
6 0/0Amér. 1882..
3 0/0 Espag. intér
3 0/0 » 1869
Créd.fbncier franc.
Ville de Paris, 1871
Société générale...
Emprunt 1871
— (Cours d’ouverture
478 —
1057/8
273/4
321/4
51 50
903 —
LONDRES, 24 janvier
Consolidés angl.
'20 b. Arnér. 1882
Ch.de fer Illin.act
Erie
Ernpr. Turc 5 0/0.
Ottom. 1869
92 5/8 .à------
921/8 » 923/8
109 — ..110
32 -
505/8 » 50
593/4 » 60 —
321/8 » 323/8
661/4 - 661/2!
Français 1870,6 0/0
Emp. franç. 1871.
Pérou
Chemins de fer
Anvers-Rotterd.
Namur-Liége
Luxembourg
Lombards
Espagnols 3 0/0..
Ital " -
1/8
187/8 »
lens 5 0/0..
Nouv. Arnér. 903/8 à 90 5/8.
FRANCFORT, 24 janvier. -
Autr. rente arg..| 631/4
Lotsd’Autr.lkJj.. I 94
(Cours d ouverture). Indécis
Créd.mobil. Autr. | 355 3/4
BonsAmér. 1882
Ch. de for Autr... ] 4181/2
Lombards..........I 219.’
lütat-Civil d’Anvers.
Déclarations de décès dû 23 'janvier 1872.
SEXE MASCULIN.
J. Lambrechts; maçon, 50 ans. veuf de C. Wouters et de T
Janssens, àMalines. — N. Mergen, tailleur, 48 ans. Plaine Vau
Schoonbeke. — J. Ceulemans, 5o ans, époux de A. Van Ballaer
rue du Vanneau. *
5 enfants au-dessous de 7 ans, 0 mort-né.
SEXE FÉMININ.
J. Merckx, 70ans, veuve de P. Aldernaglit, rue Belliard -.
A. Vandeu Wyngaert, 75 ans, veuve de P. Van Etsen, rue des
Augustins. — J. Wouters, 82 ans, veuve de J. Coenraets, Marché
au Lait. — J. Roger, 59 ans, Courte rue Neuve. — P. Bauwiu £
ans, Place de Meir.
6 enfants au-dessous de 7 ans, 0 mort-nées.
DECES.
Sexe masculin.
NAISSANCES.
:xe masculin.. 8 (Total 1') Sexe masculin.. 16 j T t . ,
- iéminm 11 j lütal | „ féminin.... 5 j Total 1
MARIAGES.
A. Visschers avec M. Bruynseels. — A. Van Oeteghem avec C
Noliers. — H. Chaudier avec B. Burger. — P. Janssens avec F.
Agence tle publicité.
Insertion d’annonces dans tous les journaux belges e
étrangers. — jl. legros, rue de l’Amman,-!, Anvers. 3537
UTILITÉ GÉNÉRALE. - Bureau pour la
rédaction de mémoires, lettres, pétitions, écrits de circon-
stance, traductions de l’Anglais, de l’Allemand, du Fla-
mand, du Français, etc. — Comptes-rendus divers. -
Sténographie des cours et tribunaux.
Harry Peter»,
Longue Allée, 10, Anvers.
tl.es funérailles de M. François Vinck, époux de dame
Marie Van Bladel, décédé â Anvers, rue de l’Harmonie,
17, â l’âge de 76 ans, le 22 janvier, auront lieu jeudi 25 courant,
à 9 heures du matin, à l’église paroissiale de St-Laurent.
Les amis et connaissances qui, par oubli, n’auraient pas reçu
de carte de faire part, sont priés de considérer le présent avis
comme en tenant lieu. 312
Maladies des voies urinaires et des femmes. nr smith,
rue des Cendres, 18, à Bruxelles. 37
THEATRES, CONCERTS, ETC.
Tliéâlre royal «l’Anvers (direction de M. A. Van
Cankghem). — Jeudi 25 janvier, abonnement courant. — Giralda,
opéra comique en 3 actes.
Bureaux à 7 b.; rideau à 71/2 heures.
Nationaal Toonecl van Antwerpen (Bestuur E.
Lemaire). — Woensdag 23 januarij, buitengewoone vertoouine
ten voordeele van Mej. C. Beersmans. — Dorp en Stad, toonecl-
spel in 6 tafereeien. — l)e Schoolmeester, blijspel in 1 bedrijf.
Begin ten 7 ure. •
Crèche-école-gardlennc Marie-llcnrlette. -
Exposition-Tombola ouverte au Palais, Place de Meir, tous les
jours de 11 à 4 heures. — Prix du billet, 1 franc.
Café-Concert «le la Modalité. — Tous les soirs,
concert. Intermèdes de chant, opérettes et vaudevilles.
On commencera dans la semaine à 8 li.; les dimanches et jours
de fêtes, à 7 heures.
Salle «le la Société royale «le la Grande Har-
monie, rue de la Madeleine, à'Bruxelles. — concerts fopi -
L vires de musique classique, sous la direction de M. Adolphe
Samuel. — Septième anifèe. — Vendredi 20 janvier, quatrième
CONCERT, avec le concours de M. B. Cosmann.
PROGRAMME. — Première partie : 1. Symphonie pastoral'
n° 6, en fa majeur (Louis Van Beethoven). '
(Entre les deux parties, interruption de 15 minutes.)
Deuxième partie : 2. Ouverture de l’opéra Ewryanthe (Cari
Maria von Weber). — 3. Concerto, en la mineur, pour violon-
celle, avec accompagnement d’orchestre, exécuté par M. Cosmann
(première exécution à Bruxelles) (Robert Schumann!. — 4. Scène
d’amour de la symphonie dramatique Roméo et Juliette (pre-
mière exécution à Bruxelles) (Hector Berlioz). —5. a. Adagio
(W. A. Mozart); b. Papillon (Poppert), pour violoncelle, exécutés
par M. Cosmann. — 6. Festmarsch (marche solennelle) (Edouard
Lassen).
Prix d’entrée: Places réservées, 3 fr.; places non réservées £r.2.
On commencera à 2 1/2 heures précises.
PARTIE COMMERCIALE
rit.ee «l'Anvers au Janvier.
CAFES. — Le marché pour cetarticle reste maintenu en bonne
position ot la demande continue régulière. On a vendu aujourd'hui
200 balles Haïti du Cap, disponibles, ainsi qu’environ 500 balies
Haïti, de secondes mains. On cite, en outre, la vente, à livrer pour
l’Amérique, d’un chargement de 3000 sacs Santos flottant par
Georgine, destiné primitivement pour notre port.
CEREALES. — Marché calme et sans affaires aujourd’hui sur
place par suite de la tenue du marché aux grains de Bruxelles.
Nous recevons de cette dernière ville le télégramme suivant:
“ Marché en grand calme. Affaires difficiles. Seigle d'Odessa
fr. 20 payé. Farines offertes par grandes parties. .
COTONS. — Nous connaissonsTa vente de 90 balles Louisiane,
disponibles, fully low middling par Hannah Morris à fr. 13),
ainsi que de 518 balles Louisiane. Barely low middling, â livrer
par Savatma à fr. 128 1/2 par 50kil.
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dito à fr. 17 et 20,500 B.-A. 36 l/2 à37 1/2 kilos par Kepler à fr. 16
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— ..... 200 v/s, Pat., 15/20 k., p. Helen, à 1 r. 73.
CUIRS SALÉS DE MONTE-VIDEO ET DE L’URUOUAY.
— ..... 300 Urug. b/fs,25/32 k., par Idalia, à fr. 81.
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— '..... 240 « » - 25/32 k., par dito, à fr. 771/2.
ROGN U RES DE CUIRS.—On a vendu aujourd’hui 10 balles
garras par Fr. Béllagamba, à fr. 39 et 2 balles petits morceaux
par liera, à fr. 37 par 50 kilos.
» LAINES. — Marché ferme. On a de nouveiu vendu aujourd’hui!
254 balles Plata suint et 16 balles Cap de B.-E. snow white.
PETROLE RAFFINE. Payes. Vendeurs.
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Par nav. dans le poit.........
Janvier.......................
Février.......................
Mars..........................
Avril.........................
Mai...........................
Juin .........................
Juillet.......................
Août..........................
Septemb.......................
Octobre.......................
Novemb........................
Décembre......................
2 premiers mois...............
3 premiers mois...............
Par navires en charge.........
Marché calme.
461/2 à 471/2 461/2 à 48 —
461/2
46 1 2
401/2
461/2 |