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Le Précurseur
iminiir««iMii y. i , i —J_LLBgïE
M. Van de V.... avec HHle d’A... d'Amsterdam; M. C.... avec une riche
héritière d’Amsterdam; M. E Le P.... avec MlleB.... d’Amsterdam; M.
Van C .. avec Mlle E-... de Rotterdam; et M. T’K... avec M1Ie Van de K...
de Rotterdam.
— Le Slaals-Courant annonce que le roi des Pays-Bas a autorisé le
peintre Schelfhout, à porter la décoration de l’ordre de Léopold qui
lui a été accordée par le roi des Belges.
— Le Slaals-Courant publie une nouvelle liste de successions, par
suite de décès d’individus ayant fait partie de l’armée coloniale. Ces
successions, dont l’administration est confiée à la chambre des orphe-
lins à Batavia, peuvent être réclamées par les ayant-droit, au minis-
tère des colonies à La Haye.
Voici les noms des Belges qui figurent dans cette liste.
A. De Bruin, de Bruxelles, âgé de 55 ans, décédé le 13 juillet 1841 ;
montant de la succession fl. 0-95 —K.. Verdonck, d’Anvers, 54 ans, déc.
en janvier 1840 ou 1841, fl. 1-39.—F. Stemmer, de Grevenraacher, 50 ans,
déc. le 25 mars 1841, fl. 5-96. — J. Timmermans, de Bruxelles, 22 ans,
déc. le 5 janvier, 89 cents. - J.-J. Lambrechts, de Visé, 34 ans, déc. le
11 sept. 1842,fl. 1-1G.- H Ten Voortwis.de YVavre,32 ans,déc le 3 oct.
1842. fl. 1-90.—J.-B. Joch ma ns, de Louvain, 29 ans, déc. le 11 mars 1842,
11. 4-50. — C.-L. Verhaege, de Denterghem, 56 ans, déc. le 5 oct. 1845,
19 cents.
— On lit dans le Mémorial de la Scarpe, du 27 décembre :
Jeudi dernier, à cinq heures du matin et par une obscurité com-
plète, le sieur Legrand. batelier de Bruillès-Saint-Amand. en France,
traversait sur une frêle barque, pour se rendre à la messe de Noël, les
prairies couvertes d’eau qui séparent cette commune de celle d’Her-
gnies. Sur celte barque se trouvaient avec le sieur Legrand si s trois
sœurs et deux jeunes filles, ses cousines. Ils étaient arrivés à un en-
droit très profond de la prairie, où l’eau a plusieurs mètres de hauteur.
Tout à coup la barque chavire, elle s’enfonce et disparaît; les six
personnes qui la montaient disparaissent avec elle. Mais le sieur Le-
grand savait nager, il plonge, il saisit une de ses cousines, il appelle à
son aide, à son secours ! Seul pour sauver cinq personnes, que peut-il
faire ? Sa cousine, qui sait un peu nager, peut se soutenir un instant
au-dessus de l’eau ; et lui il replonge encore ; mais dans celte lutte af-
freuse, terrible, contre la mort à laquelle il veut vainement disputer
ses victimes, ses forces s’épuisent.
Heureusement ses cris ont été entendus d’un sieur Cauvin. cabara-
lier. Réveillé en sursaut, cet homme généreux n’hésite pas , il se jette
en bas du lit, il devine d’où sont partis les cris d’alarme, et il se préci-
pite à la nage dat»s cette direction. Guidé par le sieur Legrand, il
plonge à diverses reprises,et les deux hommes combinant leurs efforts,
au risque de leur vie , parviennent à sauver trois de ces jeunes filles.
Quant aux deux autres, leurs corps ne furent retrouvés que trois heu-
res après.
— On lit dans l'Observateur du Luxembourg-, « Nous venons d’appren-
dre d’une personne haut placée dans l’administration des ponts et
chaussées et qui demeure à Bruxelles, qu’il est à peu près certain que
le chemin de fer luxembourgeois sera exécuté dans un avenir prochain.
Il est maintenant constaté qu’il n’entraînera que des dépenses très mo-
dérées. Le projet sera présenté aux chambres en février prochain. »
Il y a quelques jours. I Indépendance avait annoncé que les travaux du
canal de Meuse et Moselle seraient d’abord repris de Liège à Laroche.
L'Echo du Luxembourg se plaint que le principal soil sacrifié au provi-
soire. Il nie que le canal ait de l’avenir et que la société y trouvera un
avantage qui compense ses sacrifices.
— La compagnie des bateaux à vapeur de Cologne a tenu, il y a peu
de jours, son assemblée annuelle à Cologne. Le rapport du secrétaire
a fait connaître que celte entreprise a donné, pendant l’année 1845. les
résultats les plus brillants, et a produit nn bénéfice net de 200,000 th.
(750,000 fr). En présence de ces résultats, l’assemblée a décidé qu’elle
fera construire deux nouveaux bateaux. Les fonds nécessaires ont été
souscrits séance tenante.
— On écrit de Calais, lr janvier :
Voici un événement qui a fortement ému notre population, à cause !
de sa nature tonte particulière et de son caractère touchant. On a
trouvé sur la plage, entre Wissant et Sangalte, une boîte qui renfer-
mait un enfant du sexe féminin, âgé de deux ans environ; le corps était
enveloppé dans du coton, et une bourse contenant deux pièces d’or se
trouvait au-dessus, avec une note manuscrite conçue a peu près ainsi :
« La personne charitable qui trouvera ce corps est priée de le faire
enterrer en terre sainte, parce qu’il est celui d’un chrétien. » On nous
assure que ce vœu a élé respecté. Nul doute que ce corps ne provienne
d’un navire qui aura passé en vue de nos côtes ; un enfant sera mort
à son bord, et ses parents, ne voulant pas que la mer leur servit de
tombeau, comme il arrive en semblable circonstance, auront pensé
pieusement à le confier aux flots, avec l’espérance de le voir déposé
sur la plage et recueilli religieusement. Ainsi il serait arrivé.
— On écrit d’Erfurt. en Prusse, 24 décembre : Nos tribunaux auront
bientôt à s’occuper d’une affaire dont les détails rappellent celle du fa-
meux Gaspard Hauser.
Dernièrement une ancienne servante, nommée Frédérique Darrn-
feedt, épousa un ouvrier menuisier, Charles Degenhardt. Peu de temps
après le mariage, celui-ci s’aperçut que sa femme avait à sa disposition
une assez forte somme d’argent, dont elle ne lui avait jamais parlé, et
comme il craignait qu’elle ne l’eût acquise d’une manière illicite, il la
pressa de lui en dire l’origine. Frédérique s’y refusa longtemps, et ce
n’est que lorsque son mari la menaça d’un divorce qu’elle consentit à
faire des aveux. *
« J’ai été pendant très longtemps, dit-elle, au service de M. le con-
seiller du gouvernement d’Ehrenberg, de notre ville, qui avait deux
filles ; l’aînée se maria, l’autre était affectée d’une maladie chronique i
que les médecins regardaient comme incurable. Jl»* d’Ehrenberg, leur 1
mère, vint à mourir.et bientôt après M d’Ehrenberg partit avec sa fille
malade pour les eaux de Carlsbad. en Bohême. Au bout de quelques
mois la nouvelle se répandit que cette jeune fille était décédée pendant
le voyage, et il n’en fut plus question.
» De retour à Erfurt, M. d’Ehrenberg contracta un second mariage, j
Un jour il me fit appeler dans son cabinet. et il me déclara que sa fille
cadette n’était pas morte, qu’il l’avait enfermée dans une cave de sa \
maison, et qu’il avait décidé qu’elle ne reverrait jamais le jour. Il m’of-
frit une somme d’argent considérable pour garder le terrible secret i
qu’il venait de révéler, et il me promit de fortes récompenses si je vou-
lais me charger de porter à la malheureuse jeune fille tous les jours sa
nourriture, qui ne se composerait que de pain et d’eau. J’eus la fai-
blesse d’accepter ses offres, et ainsi je me suis rendue complice de son
crime. »
Le menuisier Degenhardt a communiqué sur-le-champ à la police les
faits que sa femme venait de lui avouer. Dans la soirée même, la mai-
son de M. d’Ehrenberg a été subitement entourée de troupes; des
agents de police, suivis de Frédérique, y ont pénétré, et dans la cave
indiquée ils ont effectivement trouvé une jeune fille toute nue gisant
sur de la paille, et tellement hébétée qu’elle pouvait à peine articuler
un mot
Le père dénaturé, sa seconde femme et tous les domestiques de la
maison ont été arrêtés La jeune fille a été transportée à l’hôpital géné-
ral de la ville, où, grâce aux soins qui lui ont été prodigués sous la di-
rection immédiate de M. le docteur Charles YYiltke, médecin en chef
de cet établissement, elle éprouve déjà du mieux.
L’instruction de l’affaire se poursuit sans relâche, et malgré le secret
dont on l’entoure, il a transpiré que d’Ehrenberg a avoué que ce qui
Ta porté à séquestrer sa fille, c’est le désir de s’emparer de sa part dans
la succession maternelle.
— On lit dans le Journal de Francfor l l’anecdote suivante :
Il y a huit jours, le duc de Nassau, se promenant aux bords du Rhin,
fit à un batelier de Mayence, la question suivante : Le Rhin augmenle-
t-til ? — F.... bête ! répondit le batelier . vous vous promenez depuis
une heure et vous demandez si l’eau croît ? Le duc s'éloigna en riant.
— Sais-tu à qui tu viens de parler ? lui dit un second batelier. — Non ,
Eh bien ?—C’est au duc de Nassau. — Quel bonheur que je n’aie pas
élé grossier ! répondit tranquillement le premier.
— La Gazelle de Magdcbourg publie les détails suivants sur un horri-
ble drame dont un village voisin de cette ville a été le théâtre le 29 dé-
cembre. Un homme poussé par une monomanie furieuse a tué sa fem-
me et ses cinq enfants, puis il a mis le feu à la maison qu’il habitait
avec sa malheureuse famille. Puis il s’est fait lui-même deux blessures
au cou et à la poitriue et est allé se présenter à un chirurgien à Mag-
debourg comme victime lui-même de la fureur de celui qu’il désignait
comme l’auteur de cette série de crimes. C’était une ruse pour déjouer
les soupçons de la justice. On s’est transporté immédiatement sur les
lieux et on a trouvé les six cadavres à moitié calcinés mais portant
encore les traces de l’assassinat.
- On écrit jle Naples, le 16 décembre :
« Il y a quelques jours, un ecclésiastique en a assassiné un autre
dans la sacristie de l’église de Girolomini, en lui coupant le cou avec
un rasoir. L’église est fermée, et on eu a enlevé le saint-sacrement
jusqu’à ce qu’elle ait été purifiée. Le coupable a été arrêté. »
— On écrit de Venise :
Madame la duchesse de Berry a failli être victime d’un accident qui
ne lui a causé heureusement qu’une indisposition légère. Arrivées à
doue. Madame la duchesse de Berry et la princesse de Lucques.
fille, éLaieut descendues chez le consul lucquois. M™» la princesse de
-ques, encore un peu souffrante de deux ou trois accès de fièvre
... elle avait éprouvé depuis son départ de Vienne, s’était couchée en
«a**
arrivant chez le consul, qui avait mis sa demeure tout entière à la
disposition du prince héréditaire de Lucques et des deux princesses.
Les appariements avaient été chauffés avec des braseros. M"*° la prin-
cesse de Lucques ne fut nullement incommodée par l’odeur du char-
bon. parce que, comme on allait et venait dans son appartement, les
portes furent souvent ouvertes ; mais malheureusement il n’en fut pas
de même pour Madame la duchesse de Berry ; elle ne se retira que tard
d’auprès de sa fille, et pendant tout le temps qu’elle avait passé auprès
d’elle, le calorifère était resté, avec son feu de charbon, dans la chambre
qui lui était destinée.
Elle se coucha sans faire attention à l’air étouffé de son appartement
et s’endormit bientôt Mais au bout de quelques heures, la princesse,
se reveillant avec d’affreuses douleurs de tête et toutes les souffrances
qui précèdent l’asphyxie, s’élança de son lit, en priant : « Je me meurs !
je me meurs ! » et alla tomber à quelques pas,sans mouvement et sans
connaissance.
Un médecin arriva au bout de quelques secondes, fit donner beau-
coup d’air à M™« la duchesse de Berry, qui ne tarda pas à sortir de son
douloureux évanouissement. Le lendemain, cet accident qui pouvait
être si grave, n’avait laissé aucune suite fâcheuse.
— On écrit de YVolverhampton (Angleterre), 30 décembre :
k M. Walton, un de nos principaux industriels, vient de donner un
dîné à tous les ouvriers de sa manufacture ; ils étaient plus de 500 réu-
nis dans la salle du théâtre de la ville. La manière enthousiaste avec la-
quelle M. Walton a été reçu est on ne peut plus honorable pour lui.
» Une urne colossale, d’après le système de Ai. Loyssel de la Lantais,
chauffée à la houille, a fait plus de 1,500 tasses de thé pendant la soi-
rée, sans donner la moindre peine. Le thé était exquis, et tout le mon-
de enchanté du succès complet d’une découverte française dont M.
Walton a acheté l’exploitation dans la Grande-Bretagne. C’est en vé-
rité un principe admirable;on peut faire 300, 1,000,10,000 tassesde thé
en deux minutes, avec moins de souci qu’il en faut à une maîtresse
de maison pour faire 6 tasses, par les moyens actuels. »
Nous jouirons bientôt en Belgique des avantages de l’invention de
M. de la Lautais, appliqués au thé et au café. Le titulaire du brevet
d’importation est sur le point de monter un atelier de construction.
— Des agents de l’Angleterre et de la Russie déploient de l’activité
à Jassy et à Bucharest, afin de conclure avec les propriétaires de forêts
des traités pour l’exploitation des bois de construction. Les vastes fo-
rêts de la Moldavie et de la Valachie sont riches en bois de construction
maritime des plus beaux et des meilleurs.
— Un journal espagnol rapporte l’aventure suivante, qui rappelle
celle de l’Arioste :
* Il y a quelques mois, un jeune peintre espagnol revenait de Rome,
où il était allé étudier. Il n’était plus qu’à quelques lieues de sa ville na-
tale, lorsque la diligence fut arrêtée par des bandits, qui allumèrent
des torches pour inspecter le bagage des voyageurs. Cette scène dut
rappeler à l’artiste quelques souvenirs de Salvator Rosa ; et pendant
que l’opération s’effectuait, il prit un crayon et se mit tranquillement
à en faire un croquis. Les voleurs trouvèrent ce sang froid de récom-
pense, et ils rendirent ce qu’ils avaient pris au jeune voyageur, mais
en revanche ils dépouillèrent tellement les autres, sans distinction de
sexe, qu’ils leur emportèrent jusqu’à la chemise. »
— Nécrologie. — Le célèbre compositeur Jean-Simon Mayer ou
Mayrest mort ces jours-ci à Bergame. Mayr était Bavarois ; il a été un
des’ compositeurs les plus féconds de la fin du dernier siècle et du com-
mencement de celui-ci. Il a écrit entr’autres 77 opéras, 17 messes, six
miserere, tous les psaumes, trois benediclm, un stabat, une vie de Haydn
et un grand nombre d’ouvrages sur l’enseignement de la musique.
Inoiulittionit.
A Lierre la Néthe a débordé Une grande partie de la ville est inon-
dée ; le 1" janvier au soir il y avait en certains endroits de 3 à 4 pieds
d’eau dans les maisons.
De mémoire d’homme la marée n’a pas atteint une telle hauteur. La
digue de la Nèthe s’est rompue entre Lierre et Duffel.
— On nous écrit de Malines, 2 janvier :
Ce matin entre 7 et 9 heures la Dyle et la Senne sont sorties de leu r
lit et ont inondé les campagnes aux environs de Muysen. Bonheyden,
Waelhem, Heffen, Heyndonck et Leest. Dans cette dernière commune
un petit pavé a été emporté et l’inondation empêche les communica-
tions.
— On nous écrit de Hoogstraeten ,2 janvier:
Par suite des fortes pluies de ces jours derniers la Marck est deve-
nue si forte que les eaux ont emporté une partie du pont placé sur la
rivière à l’endroit où elle traverse le chemin d’Hoogstraeten àWortel.
Les journaux de Gand sont remplis de tristes détails sur les désastres
occasionnés par les inondations et la misère qui en résulte pour une
partie de la classe ouvrière. Un autre danger plus grave encore me-
nace tout le commerce de Gand ; laissons parler un journal de la loca-
lité :
« Pendant que l’eau de l’inondation remplissait nos maisons, cou-
vrait les rues de notre ville et les campagnes d’alentour, nous ne nous
doutions pas encore du malheur dont, avant-hier la nuit, notre com-
merce était menacé, par le danger que courait le canal de Terneuzen
d’être en quelque sorte anéanti par le débordement des eaux de la Lys.
» Nous avons vu hier, en nous rendant sur les lieux, cette effrayante
situation : qu’on se figure une vaste plage d’eau de près d’une demi-
lieu de longueur sur un quart de lieue de largeur, en libre communica-
tion avec l’Escaut et la Lys, agitée par un vent impétueux et lançant
des vagues de 2 à 3 pieds de hauteur sur la digue de sable qui défend
le canal de Terneuzen depuis l’écluse du Tolhuys jusqu’au pont de
Meulestede ; que cette digue soit déjà débordée, et que tous les efforts
de l'administration des ponts et chaussées, déployés avec la plus loua-
ble activité, avec la plus grande énergie dans ce moment, soient prêts
à céder à l’envahissement progressif par la vague de tout ce qui reste
encore de la crête de la digue, et qu’une fois le moindre courant établi
entre cette plage d’eau et lecanal, tout doive être abandonné à la merci
des événements; et l’on nous dira s’il n’y a pas là de quoi être effrayé,
surtout lorsqu’on connaltles conséquences d’un pareil accident.
» En effet, une fois la digue de Meulestede percée , l’Escaut et la Lys,
qui débordent les fossés de la ville depuis la porte de Bruges jusqu’à la
porte de Sas, se jeteraient avecimpétuosité dans lecanal de Terneuzen,
sur lequel il y a une chute d’environ 5 pieds , y entraîneraient succes-
sivement toute la masse de sable dont la digue est formée depuis Gand
jusqu’à Meulestede; formeraient dans ce môme canal un torrent qui
détruirait en peu d’instants les berges surtout dans les sinuosités, em-
porterait peut-être les ponts tournants qui seraient pris en flanc et qui
; sait, peut-être aussi les fascinages sur lesquels s’appuient à cinq ou six
mètres de distance seulement, un tiers des maisons du village de Zel-
zaete. .
» Enfin les écluses du Sas-de-Gand dont l’ouverture est limitée, ne
pouvant donner passage à toute la masse d’eau qui arriverait sur ce
point, les eaux du canal s’élèveraient peut-être au-dessus des quais de
cette ville, se précipiteraient ensuite dans les poldres où nous n’osons
plus les suivre. ,
» Le canal de Terneuzen, avec ses berges détruites, et comblé en
grande partie, laisserait bien longtemps noire Dok veuf de grands na-
vires ; circonstance que le commerce, beaucoup d’ouvriers et bouti-
quiers, apprécieront sans doute mieux que nous. »
— On lit dans le Messager de Gand :
Les inondations produisent des souffrances passagères, grâce au ciel,
mais bien cruelles. Nous savons que généralement les caves sont habi-
tées par de petits bourgeois, mais nous avons entendu parler de quel-
ques pauvres ménages qui habitent ces demeures, et qui trop fiers
pour se faire inscrire sur la table des pauvres, souffrent non-seulement
d’une nourriture insuffisante, mais vivent et dorment au milieu des
I eaux. Avant-hier un accoucheur est appelé pour donner ses soins à une
femme, il la trouva sur un lit plongé dans plus d’un pied d’eau, et son
premier ordre est de faire transporter la patiente dans un étage supé-
rieur. Assurément si le recensement des pauvres dont nous parlons
existait, de pareils faits seraient prévenus, surtout par la commiséra-
tion des femmes.
Mais le mal se généralise. Déjà une douzaine de fabriques ont chômé
ou doivent chômer par l’invasion des eaux. C’est vingt mille francs de
salaires par semaine qui momentanément feront défaut à notre classe
ouvrière. Un seul fabricant à notre connaissance qui a dû fermer de
force majeure, payera cette semaine quatre mille francs de salaires en
moins. Il y a sans doute une masse d’autres circonstances déplorables
que nous ne connaissons pas.
Puisque nous parlons de ces inondations qu’on permet a la France
de déverser sur nous, comme si nous remplissions le noble rôle de son
égoùt, nous avons lu un projet adopté par le gouvernemeul, et pa-
raissant suffisamment étudié, pour faire dériver le trop plein de la Lys
vers la mer. Voilà un travail qui aurait deux buts : celui de prévenir
l’augmentation des pauvres par le fléau des inondations et de dimi-
nuer leur nombre en employant les bras. ,
— On écrit de Bruges :
Les eaux de la Lys sont en baisse aux diverses écluses. Elles sont en
ce moment de 10 à 12 centimètres au-dessous de la plus haute côte de
la crue, et tout annonce la continuation de cel état favorable de chose.
Sur l’Yser, à l’Ecluse de la Fintelle, les eaux de la rivière avaient
atteint la côte inouie de 1 m. 9Ü5 cent, au-dessus du repèse d’été ; elles
y sont descendues à 1 m. 85 c. II y a donc sur ce point baisse de 0 m.
055 c. A. Knocke et à Dixmude la rivière est en baisse de 0 m. 10 c., de
sorte que nous pouvons considérer le danger comme passé.
Jamais leséléments n’ont plus contrarié les manœuvres des écluses
à Nieuport pour les évacuations d’eaux. Les vents violents du N,-N.-O.
que nous avons eus depuis quelques jours ont donné des marées très
élevées. L’écluse d’Ypres, par où doivent se décharger, au port de
Nieuport, les eaux de l’Yser, a dû rester fermée à chaque marée pen-
dant plusieurs heures et notamment à celle du U janvier après-midi
pendant 5 t/4 heures. Il s’en suivait que quoique les pluies avaient
cessé, toute crainte de débordement était loin d'avoir disparu la ri-
vière s’étant élevée pendant la fermeture de son écluse jusqu’à la côte
effrayante et jusqu’ici sans précédent de 2 m. 04 c. sous les tablettes.
Clii'Oiiüfiiie cunnnerciale «t imiustrielle.
Le mouvement du marché aux toiles de Thielt pour 1843 se pré-
sente comme suit :
Toiles en lin pur présentées 51.845 vendues 44.355
Id. en étoupes dite Metjeslanders 15,025 » 15,945
Totaux. 66,870 » 58,300
Ces toiles prises l’une portant l’autre à 80 fr., il en résulte qu’il a été
payé au marché de Thielt pendant 1845pour cet article de l’industrie
belge, une somme de francs 4,664,000.
— Le prix de la fonte à Glascovv a été coté en dernier lieu à 72 sh. 6d.
par tonneau, les spéculateurs s’attendentà une prochaine hausse, dans
la prévision que les chambres françaises modifieront le tarif des droits
sur les fers étrangers.Voici les fluctuations qu’a éprouvées le prix de la
fonte dans l’année 1845 : janvier. 65 à 70 sh ; février, 90 sh.; mars. 120sh.;
de celte époque au D juin les prix ont graduellement fléchi,à 57sh. 6d.;
juin, 80 sh. ; juillet, 60 ; août, 85; septembre et ocLobre, 90 à 97 sh.
Depuis lors ils sont tombés graduellement à 72 sh. 6 d.
— Le commerce total du port de Trieste pendant le D semestre de l’an-
née 1845 s’est élevé à 66.740,036 fl. (à 2 fr. 60 c. le florin) dont 37,607,145
pour l’importation et 29.152,892 pour l’exportation. 6,711 navires à voi-
les d’une jauge de 361,099 tonneaux et 517 bateaux à vapeur ont été
employés à ce commerce et ont transporté, à l’entrée comme à la sor-
tie, pour 61,885,159 fl. (J. du Lloyd autrichien.)
— On écrit de Prague, le 26 décembre : A partir du D janvier les
droits d’exportation sur les céréales ont été considérablement élevés à
la frontière de Bohême.
— La banque de Lille vient d’adresser au commerce une circulaire
d’où il résul e, qu’indépendamment de ses billets au porteur, la banque
émet maintenant des billets à ordre et à vue de 250 francs ; ces billets
sont remboursables au pair à la caisse de l’établissement, et moyen-
nant une perte de 50 centimes, à Paris, Valenciennes, Douai, Cambrai,
Dunkerque, Roubaix. Tourcoing. Arras, Boulogne, Calais et Saint-
Omer. Un avis imprimé au dos du billet indique les maisons de cha-
cune de ces villes où ce remboursement peut avoir lieu. Les personnes
qui désirent des billets à ordre peuvent en faire la demande à la caisse
principale.
— Pêche dans rivsoaiit occidental. — S. M. le roi des Pays-Bas a
pris le 3octobre 1845 un arrêté qui a son degré d’importance pour les
pêcheurs belges. Nous en reproduisons les dispositions principales :
Vu l’arrêté royal du 1« décembre 1839, n° 104. et notre arrêté du 24
octobre 1843, n» 55, de même que l’art. 8 du règlement du 20 mai 1845
(Slaalsblad, n° 45), relatifs à la mise à exécution de l’art. 9 du traité du
18 avril 1859, concernant l’exercice du droit de pêche et le commerce du
poisson.
Art. 1er. Il est accordé aux pêcheurs que la chose concerne et pour-
vus d’autorisation depêche pour l’Escaut occidental, une nouvelle con-
cussion pour on terme de six années, prenantcours au 1er janvier 1846,
et finissant au 31 décembre 1851. à l’effet de semer des moules pour leur
compte et à leur profit sur les bancs de l’Escaut occidental, sur lesquels
les moules ne tombent eL ne se reproduisent pas naturellement. La
pêche sur les bancs ainsi ensemencés, est interdite aux autres pécheurs
pendant la durée dé la concession.
Art. 2. Les parcelles de bancs seront assignées aux pêcheurs par
l’administration des pêcheurs dans l’Escaut et les eaux de la Zélande
(Zeeuwsche-Stroomen), de la manière établie par l’art. 3 de notre ar-
rêté du l«r décembre 1839 n° 104. Les pêcheurs mis en possession d’une
parcelle de banc, en vertu du susdit arrêté,pourrront en conserver la
jouissance pendant le nouveau terme de six années.
Cet arrêté terminera, nous l’espérons, un point sur lequel les deux
gouvernements n’avaient pu s’entendre , jusqu’ici , d’une manière
complète.
Lettres, arts et sciences.
Il paraît que le gérant du consulat de France à Mossoul, M Simon
Rouet, vient de découvrir à dix lieux de cette ville, sur la rive gauche
du Tigre, des bas-reliefs assyriens du plus haut intérêt et dans un état
presque parfait de conservation.
— Dans un travail que vient d’achever,M le docteur Magendie il affir-
me que d’expériences faites dans son laboratoire, il résulte que le sel
livré quotidiennement à la consommation par le commerce de
Paris, est mélangé de 15, 20 à 25 p. c. de matières étrangères.
Dernières nouvelles «l’Angleterre.
Londres, 2 janvier.
Le Standard publie la liste officielle du ministère reconstitué de sir
Robert Peel, voici la liste :
Premier lord de la trésorerie : Sir Robert Peel.
Secrétaire d’étal de l’intérieur : Sir James Graham.
Lord chancelier : Lord Lyndhurst.
Président du conseil : Le duc de Buchleut.
Commandant en chef : Le duc de Wellington.
Secrétaire d’état des affaires étrangères : Le comte d’Aberdeen.
Lord du sceau privé : Lecomte d Iladdington.
Président du bureau de contrôle : Le comte de Ripon.
Chancelier de l’Echiquier : M. Goulburn.
Chancelier du duché de Lancastre : Lord Granville Somerset.
ïjremier commissaire des bois et forêts : Le comte de Lincoln.
Secrétaire de la guerre : Sir Sidney Herbert.
Président du bureau de commerce : Lord Dalhousie.
Premier lord de l’amirauté : Lord Ellenborough.
Directeur général des postes : Le comte de St-Germans.
Secrétaire d’état des colonies : M. Gladstone.
— YVixdsor lr janvier. — Aujourd’hui, a eu lieu dans la vaste salle
du manège, en présence de la reine, du prince Albert, de la duchesse
de Kent et des jeunes princes, la distribution des aumônes en nature
que la reine fait chaque année le D janvier aux pauvres de Windsor,
436 familles ont reçu des aliments, tels que : bœuf, pudding, pommes
de terre, pain et de la houille et 228 familles ont reçu des couvertures
et des vêtements.
— Les électeurs de Limerick donneront le 21 janvier, un grand ban-
quet à M. O’Connellel aux autres représentants du comté qui appar-
tiennent à l’association du rappel.
— M. Edgard Estcourt, du collége d’Exeler, université d’Oxford,
vient d’embrasser le catholicisme.
— On a lancé hier à Sheerness une nouvelle frégate à vapeur, la
Furie, qui doit recevoir des machines de la force de 500 chevaux.
— Bourse «le Londres , «lu £ fini vit- r. .— Les fonds étaient lan-
guissants aujourd’hui. Les prix faibles avec très peu d’affaires. Les con-
solidés ont fait 94 5/8, 1/2 Bous de l’échiquier 26-28 sh.; 5 p. c. 94 7 8 ;
3 1/4 p. c. 96 7/8.
Il s’est fait également très peu d’affaires en fonds élrangers et les
prix étaient assez faiblement tenus.Cours de clôture : holl. 2 1/2,60 5/4$
d°40/o, 95 1/2 ; belges! 1/2, 96 1/2 ; russes 1121/2 ; portug. 4 0/o, 58 1 /2;
esp. 5 p. c., 39 ; brésilien 82 ; mex. 51 3/4.
Chemins de fer belges : Namur-Liége5 5/4. Les autres non cotés.
Dernières nouvelles d’AIIenm^ne.
La Gazelle d’Elal de Prusse du 31 décembre publie le recès de la diète
de la province de Prusse. Plusieurs pétitions importantes avaient été
adressées au gouvernement par cette assemblée. Voici les principales
et les réponses qui y ont élé faites :
lo Participation des membres laïcs des communautés religieuses aux
discussions et résolutions sur les affaires ecclésiastiques.
Réponse: Le gouvernement a décidé déjà que des laïcs seraient appe-
lés à faire partie du 1" synode général qui sera convoqué sous peu ;
mais comme il est résolu à n’accepter de proposition sur les change-
ments à introduire dans l’organisation etla constitution de l’église pro-
testante que des autorités ecclésiastiques elles-mêmes, il ne peut rien
décider sur l’organisation future des synodes provinciaux avant d’avoir
entendu les propositions du synode général.
2" Accélération de la révision des codes et introduction du jury.
Réponse : Vu l’importance de la question, il faut des études prépara-
toire très étendues qui ne sont point encore terminées. Il est donc re-
commandé aux diètes d’attendre avec confiance la fin des délibérations
compétentes. . . .
5o Réunion des Etats-Généraux et proclamation d’une constitution
I pour tout le royaume.
1 Réponse : Les diètes, dans leur adresse du 10 mars 1845. ayant ex-
primé leur confiance dans la promesse que nous avons faite en 1843,
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