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Mardi
Treiiie-seplicme aimée. — Numero 23.
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Garni .1.55,9.50, 12.35, 3.45, 4.50 E.
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“3. p.’îo. 1.18, 3.43, 7 E. 1«, 2« et»
'4'. 10.50.3.45. 4.2i) E. 1». 2* et3* cl. —.Courtrai,Mous-
4.5o ?.. I*. •_•» ec 3* ri. - OslaleB.te, 12.35, 8.45K.
Départs d’ANVKKs vers Lierre, Aerschot, Ltiuvata, (Ittignloe,
1,‘Charleville, Reims. Paris. Narnur,Arlon, Luxembourg,
' faio),11.05 1.44,5.32:5.42, (8.13 vers Leuyainj.
J*. A. DELA MONTAGNE
I*c* cl.. 4.50 E. 1" et V- <•!.• I,. itv.-A;: 5. v.u.
2« et ?f ri.. S. 95, lu E. 1- et 2'cl. - Tit-tan.. Liéger-t Y
12.o5,1.18.4.50, T, ;8.95.1 usa ne Titien;.', 10 E. 1< et ?> cl
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rosi;i> ; 4,U\ hejte 4M6 soir : >î4parî 10 h., hnfle 9.u> sbîr.
CHEMIN DK FER-GRAND CENTRAL tiÈLok. (Ligne de Hollande). — Députe d'An
. «- ,...,9.50,12.35,1.18,4.50, 7 F,l«
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LIGNE DE LOUVAIN. - Départs :
Charleroi, Cf)âtelineau,Vireux,(îive',‘(
TTéTes(parOtti*rnies)6.Sî, 7.22, (9.© vers Louvain),---- ---- ------------- -------- .
LIGNE DE HASSELT. — Départs d’ANVERS pour Diest, Hasselt, Maastricht èUJAtil-la-
Clutpelle. 7.22,9.33. 1.44, 5.42soir.
LIGNE DE TURNHOUT. — Départs (TAn,VEK8 pour Lierre, Héreuthals et Turnhout0.55,
11.05,5.32. — Pour Turnhout. Tilbourg, Eindhoven et Venloo,7.22,1.44,5.42.
CHEMIN DE FER DU PAYS DE NVAES. - DAnvümj 4.50, 7.15, 8.50, 10.50, 2.10,
4. !5, 7. - De ÖAND 4.25. 7.05,9.25,10.45, 2.50, 5.45,7.®.
BATEAUX A VAPEUR. — Départs d’AwEHS (Ÿeerdani) pour Boom et localités inter-
médiaires, 9.09 h.. 3,00 : pour Hamme, 2.15 b. ; pour Doel, 3 h. — De Boom pour
Anvers, 7.00 h.,' 1. — De Hamkb pour Anvers, 8.00 h. — De Boel pour Anvers,
7 h. matin.
A-gGV> ts t
UHI.XÊLLES'Office de Publicité, rue
de la Madeleine, 46.
hollande,M. h. Nijgh & Vas- Dir
may, à Rrtterdarn, et tous les Di-
recteurs de postes du royaume.
paris. Bavas, Lafitte. Bullikh
et Çie, Place de la Bourse, 8.
LONDRES, üellst Davîés et Cia, 1,
Cecil Street, Strand, et A, Maurice
13, Tavistock Row, Covent Gsr-
luseiTions.
Annonces la petite ligne de vingi
cinq lettres...........fr.0.25
Réclames (findujoum.) la 11g.« 0.75
.Vaitsdivers........ ■ ■ i.gp
Kùbriqûe Anvers....... » 2.50
KP* Z-es annonces sont mesurées
au lignou-'étre. Les titres se paient
d'après l’esp'^ce qu’ils occupent.
■asmœtuMmisBar&aei&Mwsé&as»^92SBœsz®sBB&æmm^
résumé politique.
L’Assemblée de Versailles s'est bornée hier â voter
deux nouveaux impôts, l’un, additionnel, sur les su-
cres l’autre sur les allumettes. •
La grande préoccupation est toujours la crise que
le gouvernement vient de traverser. On semble enfin
■comprendre la nécessité de parer aux éventualités
difficiles de l'avenir en ne laissant pas davantage le
sort de la France lié tout entier à la présence de M.
Thiers au pouvoir. Il est question notamment de pro-
céder à la nomination d'un vice-président de la répu-
blique. Si cette question s’accentue, divers noms seront
mis en avant, mais la généralité des suffrages se
porte naturellement sur M. Grévy, le président de la
Chambre. '
On comprend également que la participation activ e
du chef de l’Etat aux discussions de l’Assemblée, est
une grave erreur et fait un tort considérable à la po-
sition qu’il doit occuper en face du pays. Cette inter-
vention personnelle dans tous les débats finirait par
créer la plus absolue et la pius insupportable des dic-
tatures, et pourrait à chaque instant compromettre
l’existence et l’autorité du pouvoir gouv ernant.
Nous réunissons sous la rubrique France quelques
appréciations de journaux français, qui complètent ce
qu? nous avons dit hier à ce sujet.
D’après- un relevé fait par la feuille cléricale fran-
çais i Union, les achevêques ou évêques qui ont jus-
qu’à présent adhéré à la pétition du cardinal de Bonne-
chose contre le projet de loi sur l’instruction primaire
sont au nombre de 49. Il ne faut pas d’ailleurs con-
fondre cette pétition avec d’autres qui ont le même
objet et qui circulent dans les départements. Les
feuilles de province contiennent les plus curieux dé-
tails sur les moyens, ou plutôt sur Tes ruses qui sont
mises en œu vre pour recueilir des signatures. C’est à
peu près ce que l’on avait déjà vu lors de la fameuse
campagne en laveur du pouvoir temporel. Ce sont les
mêmes hommes et les mômes intrigues, et aujourd’hui
comme alors, la fin sanctifie les moyens.
Nous avons déjà annoncé l’ouverture de la Diète
suédoise pour la session de cette année et la résolution
prise par le gouvernement de renoncer à présenter un
nouveau projet de réorganisation de la défense natio-
nale, à raison du rejet successif de ses propositions
antérieures sur le même sujet. Aussi le discours du
trône est-il assez Insignifiant. Il se borne à annoncer
des réductions et des suppressions d’impôts justifiées
par la prospérité des finances du pays.
| de. pains. Cela fei ace-pendant des fameuses farines d’Angle-
; terre qu'on n’a jamais vues. C’est avec ces grossiers sub-
I terfuges que l'on égare et que l’on plonge une foule de mal-
j heureux dans la misère,
!! doit y avoir aujourd'hui encore un meeting.
■ . Je vous tiendrai aii courant de ce qui s’y passera; mais,
je le répété, cela no mord pas cette lois et le calme est
parfait.
Le Journal- d'Anvers nous fait en une colonne de
prose, la proposition suivante : » Publiez nos articles
sur le bld p. c. et nous publierons la réponse de
M. Ed, Pocher. «
Nous avons reproduit les 'passages de ces articles
auxquels noos avons répondu.Nous avons satisfait ainsi
aux lois de l'impartialité et nous ne nous soucions nul-
lement de forcer le Journal d'Anvers à y satisfaire à
son tour. 'M. Ed. Pecher tenait d'aiiieurs si peu "à voir
figurev sa lettre dans le Journal d’Anvers qu'.il ne la
lui ïi pas même adressée.
Le journal qui a défendu M. Dalaet, après la mort
de Van Ryswyck, et qui a soutenu sa candidature,
après l’arrêt de la cour d’appel, parle de nouveau dé-
loyauté et de délicatesse. Nous no savons pas du tout
quelle est la signification de ces mots dans ses co -
lonnes: Mais quand il prétend que,pour se convaincre
de la nécessite de fouiller dans les archives pour con-
naître le texte de la lettre de M. le gouverneur, il
suffit de » comparer l’extrait de la lettre du gouver-
neur tel qu’il est cité dans la requête (Précurseur du
18 janvier col. 3) avec le passage du rapport de la
Chambre de Commerce relatif à cette même lettre
(Précurseur du même jour même colonne) nous lui
répondons en mettant sous les yeux de nos lecteurs
cette comparaison qui ferai t supposer que notre con-
tradicteur ne sait pas même lire.
PtTe. dit 18 ; Requête
Précurseur du 18 ; Rapport
Nos observations pour fairo
ressortir combien l’affecta
I................... . tion de cette taxe à toute
autre destination, qu’à celle
•••■•>....................en vue de laquelle elle avait
été établie, furent, ainsi que
..........................voulu bien nous en informer
M, le gouverneur de notre
..........................province,admises ;par M. le
ministre de l’intérieur, com-
’.................. . . me évidemment fondées, et
M.le gouverneur ajoutaitque
•...............site gouvernement avait pu
81 - le gouvernement a pu donner soti approbation à
* jmnner son approbation à l'établissement d'une taxe
” 1 établissement d’une taxe sur les ventes publiques
» sur les ventes publiques commerciales, c'était uni-
» commerciales , c’est uni- quemcat à cause de ladesii-
» qnement àcausc de la des- nation toute spéciale assi-
- quation toute spéciale as- gnée par l'autorité commu-
” s'gnee par l’autorité corn- nale au produit de cette
* munale au produit de cette taxe; mais que celle-ci
' ta?-e : mais celle-ci n’au- n'aurait plus de raison
" rare plus déraison d’être et d'être., et que rien n'en jus-
" I’l®n P’cu justifierait le tifierait le maintien ,' le
* maintien le jour où elle jour où elle cesserait de
’ ^serait, de reaevoir cette recevoir cette affection spé-
* aiieetation spéciale pour ciale, pour être appliquée
* eire appliquée aux besoins aux besoins généraux de la
- généraux do la ville. >• ville.
Il n’y a pas un iota de différence ! Le Journal d’A n-
vers est battu par ses propres armes comme il a écrasé
ses amis sous ses arguments.
On écrit de Seraing au Journal de Liège.
Certains bruits ayant coaru sur la possibilité d’une grève
* beraing, je crois devoir vous tenir au courant de ce qui
« est passe ici depuis quelque temps. Les houilleurs ont été
tort travailles les trois dorniôros semaines ; mais, grâce au
ciel. ces tentatives ont fait un fiasco complet. Ulnterna-
îteo* lrès-discréditée à Seraing depuis les grèves de
de 1870 qui ontconduit tant de malheureux ouvriers
sur les bancs de la police correctionnelle, puis en prison.
aussi a-t-elle fait peau neuve. Ce n’est plus sous ses aus-
FfreJNue se tiennent les meetings. La nouvelle machine à
mystilier les ouvriers s’appelle aujourd’hui ; l’Association
™[s francs houilleurs. Mais il n’y a que la firme de chan-
gée. te sont les mêmes orateurs qui pérorent, notamment
les sieurs Lepourcq et Remy.
ni“®l,u*s quelque temps, on annonçait une grève, imrni-
nente dans le pays de Charleroi. Quand cette bonne nou-
iew nous arrivera, disait-on à nos ouvriers, frères (car
♦là,01 * compagnons est démodé), nous nous lèverons
rvri eto-.,ete. La triste nouvelle arriva en effet. Aussitôt
on lépandit une petite affiche à l’adresse des frères, on
convoqua des meetings à Lize les 17, îs, 19 et 20 janvier,
mais les frères restèrent tranquillement chez eux.
fiuo cela no mordait pas, les meneurs firent une
rtraJfi?10/1- habile, et dans les meetings de jeudi et ven-
JïïrSj18 déclarèrent que, toute réflexion faite, ils avaient
rn-u -i(*ue a Spéve n aurait pas lieu. Vous verrez que de-
TXb s vanteront d’avoir réussi à calmer les esprits,
enrage forours ! Ils s’imaginent que les ouvriers sont en-
je Qupes de leurs malices cousues avec de fil blanc !
.^orateurs de ces fameux meetings ont supplié lés ou-
La Cote libreannonce de nouveau que l’accord existe en
principe entre lë goüverncment et la Com-pagnio pour la
rôprisede 1 exploitation du chemin de fer du Luxembourg
par l’Etat, et elle affirme qu’il y a un engagement de la
port du gouvernement à présenter aux Chambres, dans
le plus bref délai, une convention ratifiant la reprise par
l'Etat.
Dans toutes ces assertions, il n’y a pas tin mot devrai.
Oc sont là des manœuvres de bourSe et'pas autre chose.
La négociation n’ost pàs. plus avancée aujourd’hui qu’il y
a trois mois, Î1 rfy a jamais ou, jusqu’à présent, de conven-
tion provisoire, ni préparée, ni uisëuiée, ni arrêtée, ni
signée par qui que ce soit.
ha Coh' libre ajoute que M. Tesch a jugé convenable de
rester en dehors des négociations par suite do la position
qu’il occupe à la Chambre etafin de pouvoir appuyer comnle
représentant la convention de reprise, ha Cote libre ne
«ait, pas plus de ce qui se passe dans l'administration de la
Compagnie du Luxembourg que dans les négociations avec
lEtat.
Si M. Tesch s’abstient, c'est pour d'autres raisons que
ce 1 is (mon ludique. M. Tesch ne s’est jamais occupé à la
Chambre des affairas de la Compagnie'du Luxembourg, et
■qntiofl était conclue, k; fùpféseniant resterait
sontiendrait ni la
si une convention_____ ____
fidèle à sa ligne de Cônduite : il
▼ itérai*. •
Nous croyons, du reste, savoir q depuis longtemps,
M. Tesch avait le |>rojet de se retirer de la Compagnie du
Luxembourg, et que (es attaques dirigées contre celle-ci
l’ont seules empêché de le réaliser depuis plus d'un an. M.
T'-scli n'u pas voulu avoir i’air de fuir devant tonies les or-
dures qu'on jetait à la tête de l'administration. Aujourd’hui
que i.’ comité de la presse semble ab&ndöhner la t-à^he qu'il
sétair.donnée, il est très probable que la démission de M.
Tesch sera donnée a van* la prochaine réunion des action-
naires, (Echo du Luxembourg).
La grève dans les Charbonnages.
On lit dans ie Journal de Charleroi :
Les événements de la journée d’hier sont la revue, qui a
été passée à Gilly, et. les meetings. Aucun incident particu-
lier ne s’est, produit dans ces réunions. On a promis des
secours aux grévistes, on on a même distribue quelques-
uns, mais pas assez pour satisfaire les ouvriers. Aucune
modification importante ne s’est, produite dans la situation:
la grève est loin de s’étendre, mais elle ne diminue pas
sensiblement. Vinternationale n’a1 pas su trouver d’impri-
meur pour sa proclamation dont, nous parlions hier. Nul
doute que cette société ne tombe bientôt sous la réprobation
universelle, mais eaat.tendantelle se débat et lutte avec
une obstination digne d’une meilleure cause.
Les nouvelles que nomTreeevons ce matin continuent à
être rassurantes. C’est pour ce soir ou mardi matin que
l’on attend le grand mouvement, de reprise. •
M. le général de Moor a passé hier, à Gilly, une grande
revue de toutes les troupes cantonnées dans nos environs.
Ces troupes composées de 2 bataillons de chasseurs à pied,
dont un arrivé le matin même de Mons, 3 bataillons de
carabiniers, 3 escadrons do lanciers et un escadron de
gendarmes, formaient une ligne qui s’étendait des Quatre'-]
Bras au pied du Sart-AHet.
Parti de Charleroi vers deux heures, escorté de cinq,
gendarmes et de cinq lanciers, le général est arrivé à Gillv
vers trois heures. La revue a immédiatement commence]
sans incidents bien marquants, sauf l’arrestation de deux
individus qui ont, été conduits au corps de garde de la
maison communale pour avoir voulu passer quand même
au milieu de l’état-major. Ces individus ont été relâchés
le soir. Quand le défile fut terminé le général s'adressant à
la foule de curieuxjlit : <• Eh bien! mes amis, vous venez
de vous amuser, tandis que je travaillais, j’en suis heureux,
maintenam promettez-moi de vous rendre demain à votre
tour au travail. »
— « Ni demain ni plus tard, ni dans un mois nous ne tra-
vaillerons jias si on ne nous donne notre journée. » Telle
fut, la réponse des ouvriers qui se trouvaient, là.
Tous les ouvriers, heureusement, ne sont pas animés des
mêmes sentiments. On n’a pas encore pu apprécier l'effet
produit par la proclamation du général de Moor; l’esprit
nui l’a dictée est bon mais les ternies ne sont pas heureux.
Telle était hier l’impression du plus grand nombre.
POST-SCRIPTOf.
10 heures 12. — La réunion qui devait avoir lieu à Châ-
telet, pour constituer la section de VInternationale n’a pu
avoir lieu faute d'assistants. Ce matin la rentrée des ou-
vrièrs au Gouffre, au Carabinier, à Ormont et à Boubier est
desplus satisfaisantes.
Les feux sont rallumés aux usines Dorlodot.
Oh nous annonce du Poirier une bonne reprise des tra-
vaux.
A la fosse du Résolu du Pays-de-Liége, 35 ouvriers sont
descondus dans la bure. A la fosse St.-Auguste de Bonne-
Espérance, on continue à extraire comme la semaine der-
nière. Au Mainbourgona fait descendre au puits n° l,tous
les ouvriers qui se sont présentés.
Le total des arrestations opérées parmi les ouvriers qui
se sont mis en grève est, jusqu’à ce jour, de 17. Les indi-
vidus arrêtés sont presque tous des hommes jeunes, céli-
bataires ou mariés depuis peu de temps. La plupart, pa-
raît-il,seraient jirévenus seulement d’avoir voulu empêcher
leurs camarades de se rendre aux fosses pour travailler.
On compte, dans ce nombre, un cordonnier.
D’après ce que nous rapporte un commercant de notre
ville, dont ce cordonnier est l’un des meilleurs clients, il
s’agirait d’un original qui aurait payé 5 francs pour faire
partie de l'Internationale, et qui, porteur d’une sonnette,
se serait mis à courir les chemins en annonçant que dans
tels ou tels magasins on vendait la farine et le sucre de
Y Internationale à tels ettels prix.
11 se peut qu’en Amérique ou on Angleterre un individu
de cette espèce aurait été choyé et protégé par quoique
Barnum de l’épicerie ; en Belgique, on l’a tout bonnement
Lie: * '
arrêté et on a bien fait.
(Progrès.)
Nous lisons dans XOrgane de Mons .-
- Nous recevons ce matin d’excellentes nouvelles du Bo-
rinage. Ainsi qu’ou nous l’avait dit, vers le milieu de la
semaine des ouvriers avaient repris leur livret en annon-
çant l’intention de se mettre en grève; mais ils sont revenus
à de meilleurs sentiments, comprenant que le chômage no
pourrait avoir actuellement pour eux qu’une conséquence :
la misère.
» Nous nous plaisons à croire que cette bonne situation
se maintiendra, et que nos ouvrier» continueront à résister
aux obsessions d’agitateurs qui font mine d’épouser leur
cause, et qui en réalité ne leur ont jamais rendu que de
mauvais services.
La conférence télégraphique internationale.
Le correspondant du Times lui envoie au sujet de
cette conférence une lettre qui contient de curieux
renseignements et dont voici l’analyse ;
’ Rome, 14 janvier.
La conférence s’est occupée des différences d'heures cau-
sées par la diversité des méridiens ét qui ne sont pas tou-
jours sans inconvénients. Ainsi une dépêche partie de St-
j Pétersbourg à lu heures, arrive à 8 h. à Londres.
D’après la convention de Vienne, le méridien de chaque
pays est celui de sa capitale. La Turquie a proposé un mé-
ridien unique, mais on a reconnu que ce ne serait qu’un
déplacement des inconvénients actuels.
1.’Italie proposait de compter les heures de l à 24, pour
éviter les erreurs possibles résultant de l’oubli de la men-
tion - matin » ou * soir. Mais on a objecté qu’il faudrait
établir dans chaque bureau télégraphique une nouvelle
pendule.
Un objet qui attirera davantage l’attention du lecteur,ce
sont les procédés employés pour expédier d’Angleterre
dans l’Inde des télégrammes comprimés. Les maisons an-
glaises et indiennes ont-elles le droit d'expédier sous pré-
texte de 20 mots, 20 polysyllabes quelconques, faisant par-
tie d'un dictionnaire sec.'et pour la fusion de plusieurs
, ... ,______________________ télégrammes en un seul. Un télégramme pour l’Inde coûte
vriors de Seraing vont envoyer dos convois ! i L lûs. pour 20 mots.
» ik*™ Charleroi : - Frères ! donnons chacun 40 cen-
» .ïiül8 P!IU? vo,nir au secours de Ces pauvres amis, qui ne
P.*P,S boire de la bière ni du genièvre (sic) ! » Cet
LsifiîSensltl^fement refroidi l'auditoire,déjà fortclairsemé.
la nnvto*.0 • >lnls le l,lus grand empressement à... gagner
40 ïmh ’. S1 les ouvriers de Charleroi comptent sur leurs
longue (fiôte,0Ur man®er ^ pmd. ils risquent fort de faire
br»itUn,n,6i'0rionsT'as étonnés qUe l’on fit courir là-bas le
H-U6 -SS ouvriers de Serai ne vont, envover dos convois
Eh bien, l’agent comprimeur, s’y prend de la façon sui-
vante: Willdns, qfiiest en commiinicaticm constante avec
Brown, Wilkins, Small et Brown, d’Ôld-Clare-street Cal-
cutta, perd rien qu’à l’adresse 9 móts. Il substitue à son
adresse celle-ci - Crucible à Calcutta » connue de son
agent, et de cette façon gaghe de la place et expédie dans
sa dépêche des mots’ d’autres firmes à 10s. le mot, au ljeu
que 20 mots leur coûteraient £4.10. Par exemple vous
faites expédier dans sa dépêche le mot ■< Madagascar -,
d’après convention lettrée avec votre agent. L’agent de
Wilkins à Calcutta lit - Crucible - et trouve l’adresse dans
son dictionnaire. Il envoie donc à Brown Wilkins et Ce le
mot - Madagascar - et celui-ci lit : - Achetez 1000 candies
coton tair Dhollerah à N. roupies pour vente à livrer. -
Ainsi les compritaeufs de télégrammes envoient par
exemple, jusqu’à Cent mots entre l’adresse et la signa-
ture. Ils en perdent dix mots pour adresse et signature;
mais iis reçoi vêtit polir fes autres 45 £, tandis que la com-
pagnie ne reçoit, pour 5 fois 20 mots, que 22 £ 10, au lieu
de £90, prix de 20 messages.
En effet les télégrammes sont très-souvent inférieurs à
20 mots.
Pour les polysyllabes, les coinprimeurs envoient par
exemple la dépêche suivante : - Nabuehodonosor. Car-
buncle, Tomahawk, Sadducee, Puritain, Alcibiade, Poly-
gnotes, arrivés ; Simplicité, Artaxerxes, Grarid’Môre, idem ;
écrirai. - Ces 14 mots, avec l’adresse, ne font que 20 mots,
sensés annoncer l’arrivée de navires. Peut-être en con-
tiennent.-ils70au moins.
Les délégués indiens proposaient de surtaxer les messa-
ges chiffrés ou à secrets ; mais la majorité s’est prononcée
pour le système de la liberté sauf à faire payer double les
messages chiffrés ou en lettres secrètes, à raison de cinq
lettres pour un mot. Cependant le major Champain a fait
ressortir que ce serait là encouragerles messages secrets,
dont la transmission correcte est beaucoup plus difficile.
On trouverait ainsi qu’en retournant les mots à rebours et
en composant par lettres, on pourrait fréquemmeut
expédier deux ou trois mots en plus. Exemple : Bug ten
ton best coal and send by slow train. Cette dépêche de
dix mots, écrite à rebours et comptée à cinq lettres par
mot, ne fait plus que sent mots.
St-Péfersbourg a été désigné comme le siège de la pro-
chaine conférence qui se tiendra en mai 1875. Au premier
vote il y a au sept, voix pour Londres, sept pour St-Péters-
botig, cinq pour Berlin, et une pour Constantinople. Au
boilottage entre Londres et St-Petersbourg, les deux capi-
tales avaient chacune dix voix. Le sort a décidé ensuite.
Chemins de fer de ï’Etat.
relations ixterxatioxai.es.
aiis. —- il résulte d’une communication do la Compagnie
du Nord que les transports à petite vitesse à destination
des magasins généraux du Pont de Flandres (chemin de
fer de ceinture de Paris), doivent être suspendus jusqu’à
nouvel ordre, pour cause d’encombrement.
ivis, — 11 résulte d’une nouvelle communication do la
Compagnie de l’Est, que les transports à petite vitesse^our
Belfort et au delà peuvent être acceptées.
Actes olticieis.
Commission médicale provinciale. — Par arrêté royal
sont nommés président et secrétaire de la commission mé-
dicale provinciale d’Anvers pour l’année 1872 : Président,
M. P.-J. Lambreehts, docteur en médecine, à Hoboken ;
secrétaire, M. G.-C. Vandevelde, pharmacien, à Anvers.
—• Ponts et chaussées. — Pag air-té royal, sont démis-
sionnes de leurs emplois,, avec faculté de faire valoir leurs
droits à une pertsion'âle retraite et autorisation de conser-
ver le titre honorifique de leurs grades :
A. Les sieurs T. Lebens et Lambert (Toussaint), ingé-
nieurs de lrc classe des ponts et chaussées ;
B. Le sieur E. Piérart, conducteur principal des ponts et
chaussées ;
C. Les sieurs A. Delgotal et A. Cambier, conducteurs de
lre classe des ponts et chaussées.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
CHINE ET JAPON.
Par le courrier de l’Inde, nous recevons des nouvelles de
Chine, jusqu’au 13 décembre.
La réponse préliminaire du comte de Rochenhouart, le
ministre de France, à la circulaire du gouvernement chi-
nois, relative aux missionnaires, à été publiée.
Cette réponse, dit le China Mail, est remarquable par
son caractère énergique et ferme.
On rapportait que do nouveaux troubles avaient éclaté
dans les districts occidentaux de l'empire, et le-bruit cou-
rait que dans le Yunan le troisième fils de Taïpingh Whong
avait été proclamé empereur de la Chine méridionale.
Sir Richard M. Donnell, le nouveau gouverneur de Hong
Kong, était arrivé etdescendu à terre le 8 décembre, avant
même que les préparatifs officiels eussent été faits pour sa
réception.
Le Japon était représenté comme étant dans un état de
tranquillité complète. Les améliorations matérielles y fai-
saient de grands progrès. (Correspondance Havas.)
AMERIQUE CENTRALE,
On écrit de Panama, le 21 décembre 1871 :
Le vapeur Costa-Rica arrivé iiier sur notre rade,apporte
de l’Amérique contrale les nouvelles suivantes :
Honduras. — La Gazette officielle dit que l’agriculture
et le commerce ont. repris leur essor. Les travaux du che-
min de fer interocéanique sont poursuivis avecune grande
activité. •
La Gazette, en pariant de la prochaine arrivée du géné-
ral Viada, ministre de la république en Espagne eten Por-
tugal, exprime l’espoir de voir mettre à exécution le plan
de ce général pour introduire la colonisation an Honduras.
Salvador. — Le pays est tranquille. On pense que le
Président provisoire sctuel sera élu Président constitu-
tionnel. Les citoyens ont été convoqués, à cet effet, dans
les cercles et cantons électoraux. Le 1er décembre, l’hono-
rable M. Thomas Bihdee, nouveau ministre résident des
Etats Unis au Salvador, a été reçu officiellement par le
gouvernement. Le 28 novembre, le Président de la Répu-
blique est rentré dans la capitale, de retour de son voyage
à Achuapau.
Guatemala.—Un nouveau journal, le Centre-Américain,
dit qué l’année 1871 figurera d’une manière remarquable
dans les pages de l’histoire politique de l’Amérique cen-
trale. Dos faits très importants, tels que le renversement
des gouvernements du Salvador et de Guatemala, etc., se
sont accomplis en 1871.
Une correspondance particulière assure que la loi émise
en octobre dernier, établissant des impôts payables parles
fabricants et débitant? d’eau-de-vio, a engendré le mécon-
tentement parmi ceux qui pensent que cette disposition a
été calculée pour enrichir les propriétaires de cultures de
cannes à sucre, au préjudice de la multitude de pauvres
gens qui en attendaient d’immenses avantages.
Nicaragua. — La Gazette officielle du 2 décembre dit
que, de toutes parts, se fait sentir la soif d’introduire des
innovations conduisant au progrès du pays. Il n’y a pas de
ville, de village ou de hameau qui n'ait sollicité la permis-
sion du gouvernement pour réaliser quelque amélioration.
Plusieurs municipalités ont concédé des privilèges au-delà
de leurs droits constitutionnels, et le gouvernement a dü
les annuler. U n de ceux-ci était l’autorisation accordée à
M. Simpson d'introduire de l’eau à Grenade pour une pé-
riode de quarante années, privilège que le gouvernement
suprême ueut seul octroyer.
Costa-Rica. — Parmi les améliorations qui ont été entre-
prises dans cette république se trouve celle qui facilite les
moyens d’envoyer de petites sommes d’argent par la poste
d’après un système semblable à celui qui se pratique en
Angleterre et autres pays.
La Gazette officielle publie un avis portant que, afin de
faciliter au public l’envoi de sommes dargent et de préve-
nir îles réclamations désagréables, l'administrateur géné-
ral des courriers, à partir du lr décembre, se chargera de
cette affaire pour les sommes remises à Pintorenas, Ala-
juela, Heredia. Cartago et Libéria, depuis un centaos (cinq
centimes de France! Jusqu’à 10 piastres, selon le tarif.
ESPAGNE.
On écrit lie Madrid, i9 janvier i
On s’entretient avec lé plus vif intérêt dans les différents
cercles politiques, du plan de campagne parlementaire que
l’on attribue au ministère Sagasta, dans le but de déjouer les
manœuvres hostiles des oppositions réunies. Au début de
la première séance du Congrès, le président du conseil,
M. Sagasta, "prononcerait nn discours faisant appel aux
sentiments de conciliation de tous les partis, et s’appuyant
sur la teneur même de la lettre du roi à M. Malcampo pour
demander qu’avant tout débat politique les questions d’af-
faires et d’intérêt général, telles que le budget et la guerre
de Cubaj soient discutées et réglées. — Après ce discours,
un député ministériel prendrait la parole pour proposer à
l’Assemblée de déclarer qu’elle avait entendu avec satis-
faction les explications données parM. Sagasta.
- ' ’ "■ ‘ re,ou 17 ‘ ”•
De deux choses l’une alors
Assemblée voterait cette
proposition, et la situation du ministère, sa politique et ses
tendances en recevraient une consécration qui pourrait,
pendant quelques jours au moins, prolonger son existence.
Deplus, if en résulterait que ceux qui voteraient contré se
rangeraient au nombre des députés anti-dynastiques, ce
qui interdirait au roi la possibilité de les appeler à former
un ministère, ou l’Asseifimée rejetterait cotte proposition,
et alors le ministère Sagasta se retirerait sans avoir à pas-
ser par réprouve de l'élection présidentielle et à Subir le
triomphe do Mi Zorilla, et alors le roi appellerait le prési
dent du Sénat, et le vice-président du Congrès pour pré
frtPmftfmn rl’iin mînissfAr»/* rTTnmïi 1 i.
M. Zorilla, et alors le roi appellerait le prési-
it, et le vice-président du Congrès pour pré-
arer avec eux la formation d'un ministère de l'Union li-
bérale, auquel il remettrait le décret de dissolution des
Cortès.
Mais les radicaux ont écarté le piège, et on assure qu’ils
ont résolu de s'abstenir sur le vote de la proposition minis-
térielle, réservant toutes leurs forces pour l'élection du
président. Car il ne leur suffit pas de renverser le ministère,
ils veulent que ce renversement s’obtienne exclusivement
à leur profit, au moyen de l'élection de leur chef comme
président des Cort ès, afin de forcer la main au roi et de
l’obliger à choisir un ministère radical. Tel est, au moment
où je vous écris, l’état exact des choses. Cet état se peut
bien modifier d’ici lundi. Mais jusqu’à présent, les exi-
gences de l’Union libérale d’une part, l’opposition inconci-
liable des radicaux d’autre part, ne laissent ghère au
ministère d’autre issue de l'impasse où il est acculé.
Il est vrai, et je dois faire mention de ce bruit, que l’on
dit que M. Sagasta serait plutôt disposé à céder le pouvoir
à son ancien coreligionnaire politique, Mr Zorilla, que de
passer sous les fourches caudines de l’Union libérale. Mais
rien n'est moins vraisemblable.
La circulaire que vient de publier M. Sagasta a été l’ob-
jet de l’approbation presque unanime de la presse libérale
et conservatrice. On s’attendait seulement à ce qu’elle
aborderait certaines questions brûlantes de la politique in-
térieure , il n’en a rien été. Le ministre s'est borné à
traiter longuement la question de l’Internationale et celle
de Cuba. On lui reproche toutefois, et. avec raison, d’avoir
cherché à établir entre l’Internationale et l’insurrection de
Cuba une corrélation qui n’existe à aucun point de vue, et
qui n’a d’autre but que de compromettre d’une façon plus
grave certains radicaux, M. Rivero entre autres que l’on
dit partisan de l’autonomie de cette île.
Le projet de budget pour 1872-73 avance rapidement. M.
Angulo, si tant est qu’on lui en laisse le temps, se propose
d’exposer, dans un travail d’une précision à l’épreuve de
toute critique, l’état actuel des finances de l’Espagne. Il
croit que pour guérir une plaie, il faut tout d’abord en son-
der la profondeur. Malheureusement, il est plus que pro-
bable que ces bonnes dispositions seront en pure perte, et
le budget, de M. Angulo subira le sort de ses prédécesseurs.
On parle de la démission prochaine de M. Olozaga, am-
bassadeur d’Espagne en France. Cette démission aurait
pour motif, non des dissidences politiques avec le minis-
tère actuel, mais l’impossibilité de pouvoir soutenir son
rang d’ambassadeur avec l’allocation réduite de 50,000 fr.
qui lui reste, déduction faite du payement du loyer de son
nôtel et des frais de chancellerie.
FRANCE.
On écrit de Versailles, 22 janvier, à la Presse :
Nous voici rentrés dansTe calme, et on se demande, en
vérité, quelles auraient été les conséquences de la crise que
nous venons de traverser. Je vous .en ai déjà expliqué les
causes véritables ; je voudrais vous indiquer aujourd’hui
les gpaves périls auxquels nous avons pu échapper.
Supposons un instant que M. Thiers ait persisté dans la
démission qu’il avait cru nécessaire de donner. Le pouvoir
eût été vacant et l’Assemblée aurait eu à lui donner un
successeur.
Où était la majorité? où était la force morale et maté-
rielle pour dominer cette révolution parlementaire, pour
s’imposer au pays et à l’Europe ?
Le parti orléaniste, qui aurait voulu donner la présidence
à M. le due d’Aumale, ne pouvait pas compter sur plus de
280 voix. Il se divisait en deux fractions : l’une voulait agir,
attendre ou provoquer les événements ; l’autre, plus pru-
dente et mieux avisée, voulait., au contraire, rester fidèle
à M. Thiers, lui faire toutes les concessions et l’obliger
ainsi à conserver le pouvoir.
Le parti légitimiste, qui, seul, aurait pu amener le succès
d’une combinaison monarchique, avec le duc d’Aumale pour
président ou lieutenant-géneral, se subdivisait en trois
fractions : la première voulait sauvegarder, avant tout, la
souveraineté de l’Assemblée nationale ; elle entendait ré-
server l’avenir et subissait M. Grévy plutôt que M. Thiers
ou qu’un prince d’Orléans.
La seconde, plus politique, fusioniste avant tout., voulait
bien s’unir aux orléanistes moyennant certaines garanties.
La troisième enfin, dirigée surtout par MM. deLarcyet
Benoist-d’Azy, ne voyait de solution possible qu’avec le
maintien de M. Thiers.
La gauche radicale voulait un coup de main, et après
avoir arboré le drapeau des libertés commerciales vis-à-
vis des grandes villes industrielles, elle voulait transporter
l’étendard de la République à Paris, avec M. Gambetta
pour chef et dictateur. Elle était sûre d’avance de l’appui
des cent mille électeurs qui ont voté pourM. Victor Hugo,
et qui seraient descendus dans la rue si le gouvernement
do Versailles eût été désorganisé. Elle pouvait compter
aussi snr un mouvement de la province et sur le concours
plus ou moins avoué et compromettant de l’Internationale.
La gauche modérée et le centre gauche se seraient cram-
ponnes à M. Thiers, et après lui, à AI. Grévy.Mais en face
d’une candidature princiêre ou monarchique, ils auraient
été entraînés par le mouvement révolutionnaire.
En dehors de ces.groupes politiques qui se partageaient
l’Assemblée, il y avait un autre parti, considérable dans le
pays et fortifié par les attaques dont, il a été imprudemment
abreuvé. Le parti bonapartiste s’agitait et s affirmait; il
pouvait rencontrer des sympathies actives dans l’armée et
provoquer un suprême appef à la nation.
En présence de ces compétitions et de ces luttes, qu’au-
raient pu faire un gouvernement provisoire et démission-
naire, une Assemblée si profondément divisée ? Qu’aurait
fait l’armée elle-même au milieu de tous ces tiraillements ?
Je constate les faits, et j’évite même d’en signaler les
graves conséquences.
Si telle eût été notre situation à l’intérieur, qu’eût-ce été
à l’extérieur, vis-à-vis de l’Allemagne défiante et hostile,
vis-à-vis de l’Europe inquiète etpen bienveillante?
Dans la soirée de vendredi,les ministres des cours étran-
gères ont expédié à leurs gouvernements des dépêches très
importantes.
La Prusse n’aurait point hésité à intervenir pour sauve-
garder ses intérêts ; si un gouvernement sérieux et fort
n’avait pas pu s’organiser à bref délai, elle n’eût pas man-
que de renforcer son armée d’occupation, de prendre ses
garanties et ses précautions.
L’Angleterre, très froissée, dit-on. de nos projets de rup-
ture des traites, se fût montrée, plus que jamais, indiffé-
rente et égoïste. Les autres puissances européennes au-
raient laissé faire et nous auraient refusé tout appui moral
pour sortir d’une nouvelle et dangereuse crise.
Si je suis bien informé, l’impression produite sur ces di-
verses cours par les incidents que nous venons de traverser
ne nous est pas favorable. Quoiqu’on ait pu dire, elles s’é-
tonnaient, à bon droit, que la France épuisée par ses dé-
sastres militaires et par ses luttes intérieures vint encore
y ajouter les incertitudes d’une réforme commerciale et
d’une modification des traités. Elles ont encore moins com-
pris la démission de M.Thierssur une question économique,
sur un débat qui ne semblait pas entamer ses pouvoirs et
sa légitime autorité. Ne doutant pas du patriotisme et de
la sagesse politique du président de la République, elles
n’ont pas pu croire à un coup do tête, à une résolution
toute spontanée ; elles ont supposé qu’il y avait, dans la
situation intérieure, des complications et “des dangers, des
intrigues ou des ambitions connues surtout de M. Thiers et
lui diétant une résolution aussi grave.
La réconciliation si promptement intervenue «ntre l’As-
semblée et le président de la République ont pu u.is£iper
leurs alarmes; mais cette petite révolution d’an jour aéra
laissé une impression très fâcheuse. Elle nous affaiblit
encore vis-a-vis do l’Europe, vis-à-vis de nos irréconcilia^
bles adversaires et de nos amis trop indifférents.
Je n’essayerai pas de tirer aujourd’hui une conclusion de
tous ces faits malheureusement trop exacts. Là crise que
nötis venons de subira prouvé l’impuissance de tons les
partis. Ils n’ont qu’à désarmer,-jusqu’à ce que le pays ait
pu reconquérir son indépendance et sa vitalité. L’Assem-
blée ne doit être que l'Assemblée de la France ; elle doit
marcher d’accord avec M. Thiers, pour réaliser l’œuvre
commune, l’œuvre de délivrance et de salut. Le Président
de la République doit se renfermer dans sa mission, se
tenir à l'écart des luttes et des triomphes de la tribune» il
doit gouverner plus encore que discourir; il doit tout sacri-
fier au pays, meme ses opinions personnelles, quand elles
ne sont pas celles de la majôfite.
Aux citations que nous avons reproduites hier de
quelques journaux français sur la crise présidentielle,
et aux appréciations de la lettre qui précède, nous
joignons ici un article de M. John Lemoinne dans le
Journal des Débats :
C’est avec une certaine tristesse, et assurément sans au-
cune fierté que nous exprimons la satisfaction que nous
cause le dénoüment de la. crise gouvernementale. Nous
sommes heureux de voir Fanion rétablie, au moins pour le
mcfiuofif, mais nous sommes d’avis que de pareilles expé-
riences coûtent trop cher, et qu’il ne faut pas qu’elles se
renouvellent.
Le spectacle donnéavaut-hior uar le gouvernement d’un
côté et pai’ l’Assemblée de l’auf ré n’est jioint fait pour rele-
ver la France à ses propres yeux, ni aux yeui du monde
qui la regarde. Un chef d’Etat qui, dans «n moment d’irri-
tation, jette par là fenêtre le pouvoir qui lui a été confié,
sans s’inquiéter de savoir où il tombera, et une Assemblée
effarée qui perd une partie de sa présence d’esprit en se
voyant subitement abandonnée à elle-même, et qui accu-
mule les uns sur les autres les votes de confiance, comme
des naufragés font des vœux à tous les Saints, le tout pour
finir par fin embrassement dans lequel on voudrait bien
s’étouffer, c’est une scène qu’il ne faut pas que nous pré-
sentions souvent à l’Europe si nous voulons faire croire à
notre convalescence. »
NOUS devons, en vérité, être bien glorieux des progrès
que nous faisons dans l’art de nous gouverner nous-mêmes.
Y sommes-nous donc foncièrement, constitutionnellement
impropres, ou bien est-ce vingt ans d’abdication et de ra-
molissement qui nous en oiit rendus incapables ? L’avenir,
et un avenir prochain, se chargera de nous répondre. Tou-
jours est-il que nous sommes aujourd’hui ce que nous étions
hier. Voilà déjà un des résultats, que tout le monde pou-
vait prévoir, de cette ingénieuse opération par laquelle
ou a voulu souder indissolublement la personne du
Président de la République à celle de l’Assemblée,
et les transformer on espèce de jumeaux siamois destinés
à végéter ensemble ou à mourir ensemble de la séparation.
M. Thiers en parle bien à son aise quand il écrit à l’Assem-
blée qu’il continuera â remplir sestonctions iusqu’à ce qu’il
ait été remplacé. Remplace par qui ? remplace par quoi ?
Ce n’est pas l’homme seulement qui est difficile à rempla-
cer ; nul ne reconnaît dus hautement et plus sincèrement
que nous la place imr tnse que M. Thiers remplit légiti-
mement dans lé pays. Mais c est le fonctionnaire qu’il s agit
de remplacer ; or la fonction est une fonction anor-
male inventée et mise au monde expressément pour M-
Thiers, pour des circonstances exceptionnelles et pour un
citoyen exceptionnel. La règle,.ou plutôt l’absence de rè-
gle,qui lui a été applicable,ne pourrait pas l’être à d’autres.
11 faudrait recommencer à soulever les questions constitu
tionnelles, pout-êfre lès questions de guerre civile. A quoi
répondrait un président de République quand il n’y a pas
de république ? La scission qu’un excès de zèle a failli faire
éclater hier dans la Chambre prouve que ces questions
sont aussi ardentes et aussi ardues que jamais.
La vérité est que M. Thiers occupe dans l’Assemblée une
position faite uniquement pour lui; qu’elle lui a été donnée
comme une preuve de deférence et de confiance, et que
c’est lui qui ne répond pas àcette déférence et à cette con-
fiance. Tont esprit un peu éelairé pouvait prédire ce
qui arriverait quand on a voulu donner à M. Thiers un titre
qui devait le mettre, disait-on, en dehors des luttes de
partis, et le reléguer dans les fictions constitutionnelles. M.
Thiers n’arrivait pas au pouvoir par droit de naissance,
mais par droit de conquête ; et s’il l’avait conquis par la
parole, ce n’était pas pour l’exercer par le silence. Il fallait
donc s’attendre avoir son incessante et universelle activité
intervenir chaque jour et à toute heure dans toutes les af-
faires ; mais, avec la nouvelle organisation du gouverne-
ment, il devait y avoir cette différence, que les conflits l’au-
torité deviendraient bien plus graves, et que le premier
dissentiment un peu sérieux pourrait amener une sépara-
tion.
C’est ce qui est arrivé,mais arrivé parla faute de M.Thiers.
Neus nous félicitons de voir M.Thiers reprendre le pouvoir,
mais s’il s’y était refusé,il aurait, nous devons le dire,ru ar-
qué à son devoir de chef d’Etat. Un homme à qui un pays
tout entier a remis le dépôt de ses destinées peut le trans-
férer à d’autres mains, mais n’a pas le droit dele laisser
tomber dans le vide. M. Thiers devait très bien savoir, en
voulant donner sa démission, qu’il laissait la France sans
gouvernement ; et c’est la meilleure preuve de la fausseté
de tous les prétendus projets de conspiration organisés
sourdement contre son autorité. Dans toutes les conspira-
tions il y a quelqu’unprêt à prendre le pouvoir ; la désoi*ga-
nisation dont l’Assemblée a donné avant-hier le spectacle
eri se voyant sans maître montre bien qu’elle n’avait pas
des intentions si profondes. Nous aurions compris un
mouvement d’irritation, ou, si l’on veut, un mouve-
ment légitime d’offense de la part de M. Thiers, s’il
se fût agi d’une question comme celle de la présidence ;
c’était use question essentiellement politique, une question
de confiance. Dans ce cas, M. Thiers eût été battu par ses
adversaires, et il aurait eu le droit de les prier de faire les
affaires sans lui. Au contraire, dans la circonstance ac-
tuelle, AI. Thiers a eu contre lui tout son parti, tous ses
amis, tous les hommes prêts à le soutenir presque jusqu’à
la dernière extrémité, et il avait pour lui dès hommes avec
lesquels il n’a jamais eu et n’aura jamais aucune commu-
nauté ni d’idées, ni de relations, ni d’intérêts, ni d’histoire :
de sorte que sa retraite aurait laissé d’un côté le gouver-
nement et de l’autre l'Assemblée comme une tête sans
orps et un corps
C est le grand d
grand danger de notre situation, d’autant plus
grand que ce qui est arrivé hier peut se représenter de-
main. Soit parun juste sentiment de sa supériorité, soitpar
un certain dédain pour l’intelligence des autres, M. Thiers
se croit seul capable non pas seulement d’administrer, mais
aussi d’exposer, d’expliquer et d’appliquer-son gouverne-
ment et son administration. Ce n’est pas avee un paroi!
système qu’on peut faire l’éducation politique d’une As-
semblée ou d’un pays. Il en résulte que quand l’homme
mànque, tout l’édifice tombe. Nous demandons assurément
quel Assemblée ait pour M. Thiers la déférence exception-
nelle qui lui est bien due : nous devons cependant nous
dire que AI. Thiers est mortel, et il faut que l’Assemblée
apprenne à compter sur elle-même et non pas sur la vie ou
l’absence d’un seul homme. Si M. Thiers a montré plus de
passion que de sagesse, l’Assemblée a, de son côté, donné
un spectacle d’abandon d’elle-même. Et si nous devons
toujours parcourir le cercle fatal auquel notfs paraissons
condamnes, et tomber incessamment ae dictature en révo-
lution et de révolution en dictature, alors c’en est fait de
nous, et nous n’aurons plus même la triste liberté de
choisir nos maîtres.
On lit dans le Constitutionnel ■ .. ,•••’/•
« Nous croyons savoir que le maréchal AI. Mac-Alahon
aurait, samedi, rendu visite à Al. Thiers et’lui aurait de-
mandé, au nom de l’armée, de retirer sa démission. AL
Thiers, très touché de cette démarche, avait cependant
persisté dans sa résolution. A cette occasion, on nous assure
que le maréchal aurait exprimé les perplexités que de sem-
blables crises inspiraient aux chefs militaires. Il aurait dé-
claré que lui et ses camarades s'inclineraient devant les
ordres de la majorité de l’Assemblée, mais non pas devant
une dictature. ..... .
« De tous les départements sont arrivés de nombreuses
dépêches attestant la satisfaction générale éprouvée à la
suite du retrait de la démission du président de la Répu-
blique. »
« L’empereur du Brésil restera à Paris jusqu’à la fin du
mois. » .. • .
Le ministre de la guerre a reçu, parait-il, du conseil
d’enquête, présidé par le maréchal Baraguey-d’Hilliers, le |