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IÆ Pf&ECUKSEUH , ötmanelie lO Janvier 1041
Mais cet étonnement cessera si l’on veut bien réfléchir que la masse
du peuple consomme plus de pain, à mesure que son aisance augmente,
et que cette aisance s’étant généralement accrue depuis un demi-siècle,
il est manifeste que la moyenne de la consommation du pain par tête,
n’est plus aujourd’hui ce qu’elle était il y a cinquante ans. Remarquez
en outre qu’eu n’évaluant la moyenne actuelle qu’à 5 hectolitres par
tête comme en Angleterre, où le peuple consomme pourtant moins de
pain que chez nous, les sept cent mille individus, dont la popuiatiou de
la Belgique s’est accrue depuis vingt-cinq ans, absorbent à eux seul»
plus de deux millions d’hectolitres par an. N’oublions pas d’ailleurs qu<
si beaucoup de terres ont été rendues à l’agriculture, beaucoup aussi
ont été converties en prairies artificielles, depuis quela comsommatioi.
de la viande, infiniment plus considérable qu’autrel'ois, a augmenté ,
dans la même proportion, le bétail dans le,pays. Enfin, il est de notoriété
publique que la culture du lin, des graines oléagineuses, de la betterave,
etc., qui va sans cesse en augmentant, tout eu variant de plus en plus
les productions du sol et en produisant de grands avantages en Belgi-
que, n’en a pas moins empiété sur la culture du froment et du siègle.
A ces causes, nous pourrions ajouter l’existence permanente d’une
armée plus nombreuse que celle d’autrelois; l'on sait qu un soldat, ap-
partenant presque toujours à la classe peu aisée de la société, consommé,
sous les drapeaux, beaucoup plus que dans »es loyers. Nous pourrions
rappeler aussi, que les brasseries et les distilleries, dont la production
est augmentée, en raison de l’accroissement de la population, consom-
ment annuellement près de quatre millions d’hectolitres de céréales.
Mais en supposant qu’on voulût se faire illusion sur l’influence des
circonstances que nous venons d’énumérer, le doute même n’est plus
possible, lorsqu’on voit que 10 récoltes ordinaires du pays, n’ont pas
suffi à la consommation de 10 années.
En effet, il résulte du tableau N° 1, joint au projet de loi, que de 18*1
à 1840; la Belgique a obtenu en céréales :
5 récoltes ordinaires, savoir : 1853-1834-1859
5 bonnes récoltes ordinaires. 1851-1850-1837
5 très bonnes récoltes....... 1832-1855-1840
1 mauvaise récolte .......... 1858.
Total. 10 récoltes. .
Encore faut-il remarquer que ce que l'on nomme la mauvaise récolte
de 1858 a fourni généralement, en Brabant, 15 hectolitres de froment
par hectare; 14 à 15 id. de seigle; et, dans le» Haudres, la moitié d une
récolte en froment, et les 2[3 d’une récolte en seigle.
Tous ctîux qui, guidés par les observations laites depuis des siècles,
savent que les mauvaises récoltes reviennent périodique meut, au moins
de dix en dix ans, avoueront sans peine que la série des dix dernières
récoltes dépasse toutes les espérances et que la Belgique s applaudirait
d’avoir tous les dix ans un pareil résultat à constater. El cependant non
seulement le produit intégral de ces dix récoltes favorables n a pas ex-
cédé les besoins exclusifs du pays, mais il résulte encoi e du tableau
(Litt. C bis), joint au projet de loi, que, de 1851 à 1859, nous ayons du
acheter à l’étranger pour notre consommation intérieure, du li ornent
et du seigle pour une valeur de fr. 10.918,009, déduction faite de ce que
nous avons vendu sur les marchés étrangers. Cependant, malgré ces
importations, le pays était si peu approvisionné au commencement de
1840, qu’une forte insuffisance de grains était à redouter, si la récolte
avait manqué, et que nonobstant la grande abondance de celte récolte,
le prix élevé des céréales n’est pas encore descendu au taux normal.
Il est donc manifeste que la Belgique est loin de produire plus de fro-
ment et de seigle que ses propres besoins n’en réclament.
Une conséquence découle naturellement de ce fait, c’est que le légis-
lateur doit veilleravec une sollicitude particulière^ ce quelecommerce
des grains n’éprouve point d’entraves; c’est qu’il doit s’efforcer decom-
biner les dispositions du tarif de manière à concilier les intérêts du
producteur avec ceux du commerce et des consommateurs.
La loi de 1834 a-t-elle assez tenu compte de cette nécessité ?
A plusieurs égards, il est permis d’affirmer le contraire; et ce qui,
du reste, tendrait à le pouver, c’est que le commerce de grains, comme
nous venons de le dire, est resté insignifiant et n’a pris aucun dévelop-
pement en Belgique sous l’empire de cette loi. 11 s’est borné à peu près
au mouvement de grains que devaient nécessairement occasionner les
besoins de la consommation du pays. Le commerce des grains est,
pour ainsi dire, nul en Belgique ; personne cependant ne contestera les
immenses avantages qu’il pourrait nous procurer. 11 est d’un intérêt
universel : en cas de mauvaise récolte, seul, il prévient le mal qui me-
nace le pays ; dans les temps de grande abondance, il vient en aide au
cultivateur lui-même, et empêche, par des opérations que provoque
le bon marché des céréales, l’avillissement de leur prix sur le marché
intérieur. Dans le premier cas, il pourvoit les entrepôts et magasins ;
dans le second, il exporte les grains du pays ; il a pour effet de niveler
les prix et de prévenir les fluctuations trop marquées.
ASIE.
NOUVELLES DE L’EXPÉDITION ANGLAISE EN CHINE.
Nous avons dit que l’amiral Bremers’élaitrenduà Pékin. D’après une
aulre version, c’est l'amiral Elliol qui y aurait été.
L’empereur nie qu’il eût été informé desactesdu commissaire Lin, et
déclare qu’il n’avait pas le moindre désir de faire la guerre. Il parait
toutefois que la prise de Chusan l’avait mis dans une grande colère, et
le ministre avec lequel l’amiral Elliot a négocié, a déclaré que la visite
de l’amiral est arrivée tout juste à temps pour empêcher la mise en
marche d’un corps d’armée formidable chargé de reprendre possession
del’ile. L’empereur a offert Lanlao. ilefort grande, près de Hong-Kong,
en échange de Chusan. qui est une place fort malsaine; déjà un grand
nombre d’Européens sont tombés victimes du climat et un plus grand
nombre sont relégués dans les hôpitaux. La dyssenterie règne avec fu-
reur, en conséquence de la cherté des provisions fraîches. Deux bâti-
ments de transport ont dû être expédiés pour aller charger de ces pro-
visions.
On prétend que les troupes devront passer l’hiver dans cette île, où
le froid était déjà d'une rigueur extrême. (Bombay Times.)
— Une correspondance du Standard, datée de Bombay le Dr décem-
bre,donne les détails suivants sur l’expédition de l’amiral Elliot à Pékin:
S. Exc. quitta Chusan le 30 novembre avec les vaisseaux fVellesley,
Ulonde, itJodesle, Volage et Bylade et le steamer Madagascar, et arriva
à l’embouchure de la rivière Peihoou de Peliin le 9 août. Le 11 le capi-
taine Elliot se rendit à bord du Madagascar et entra dans la rivière,
accompagné des chaloupes de l’escadré toutes armées complètement!
Arrivé là, le steamer jeta l’ancre, mais les chaloupes continuèrent à re-
monter la rivière en agitant un drapeau de parlementaire. Arrivé en
face des forts, un canot fut détaché portant un mandarin qui reçut la
lettre de l’amiral, avec la déclaration péremploire que S. Exc. deman-
dait Une réponse positive en déans les six jours. Le sixième jour l’Em-
pereur fit demander un nouveau délai de six jours pour réfléchir. Cette
demande fut accordée et l’escadre revint en mer et visita plusieurs des
lies du golfe de Pelcliell où elle se ravilailla et prit de l’eau fraîche.
Le 26 août l’escadre revint s’embosser à l'embouchure de la rivière; à
peine eut-elle jeté l’ancre qu’arriva la réponse de l’Empereur. Le 50,’le
capitaine Elliot descendit à terre et eut une entrevue avec le commis-
saire impérial Kheshan mandarin de la plus haute classe. Le capitaine
et les oliciers qui l’accompagnaient furent régalés d’un déjeûner somp-
tueux servi à la mode chinoise. Les équipages des chaloupes furent
également régalés aux frais de l’Empereur. L’amiral ne descendant pas
à terre Khe Shan demanda la permission de lui offrir un déjeûner qui
fut expédié à 14 milles au loin dans la mer, au moyen d’un bateau à va-
peur. Depuis ce moment jusqu’au 15 novembre jour du départ de Son
Excellence,les négociations se sont continuées sans interruption. L’es-
cadre revint le 28 novembre à Chusan où l’on ne croyait pourtant pas
qu’elle dut rester long-temps, le tVellesley, portant le pavillon de l’ami-
ral, restant amarré à l’extérieur.
On voit qu’ici il n’est pas question le moins du monde d’une entrevue
entre l’amiral et l’Empereur, car l’amiral ne serait pas même descendu
à terre et toutes les négociations auraient eu lieu par l’entremise du
mandarin Khe Shan. Cette version nous parait infiniment plus vraisem-
" blable que celle du Bombay-Times.
DÉFAITE ET SOUMISSION DE DOST-MOHAM.WKD.
On lit dans le Bombay Times, I" décembre :
Il paraît que la victoire du brigadier Dennie sur Dost-Mohammed à
Syghau, n’avait pas, quelque éclatante qu’elle fût, suffi pour abattre les
espérances de ce prince opiniâtre. On le revit bientôt à la tète de quel-
ques milliers d’hommes. Les forces anglaises dans l’Afghanistan dési-
raient fort le rencontrer et le Wullee de Kholloun ayant fuit sa paix avec
les Anglais, il paraissait probable que le plus prochain engagement se-
rait décisif. Le major-général sir Robert Sale parvint à s’emparer de
trois forts et de la ville appartenant à Ali-Kan et Bujuh-Kan, les deux
principaux chefs hobistans, qui avaient invité Dost-Mohammed à en
faire son quartier-général, circonstance qui rendait celte prise plus im
portante encore. Cependant la mort d’un aide-de-camp du major-gé-
néral qui fut tué par une balle au cœur, vint mêler quelque tristesse
aux joies du triomphe. Les chefs eux-mémes parvinrent à s'échapper
avec la plus grande partie de leurs troupes. Dost-Mohammed conti-
nuait à se retirer de place en place avec son armée;mais ses deux fils
qui s’étaient, il y a peu de temps,échappé de Ghusni, ne purent parve-
nir A rassembler leurs partisans ou à rejoindre leur père. Le lieutenant
Rattray, attaché au D' Lord, agent politique, fût envoyé pour offrir des
conditions à Dost-Mohammed arrivé à Heibuck; mais avant qu’il pût
atteindre cette place, celui-ci se rendit à Goubund, à 30 milles à peine
du camp de sir Robert Sale. Il fut obligé d’abandonner cette place et
prit ensuite position à Nidgrouvv. Il y fut rejoint par un de ses fils avec
deux cents hommes de cavalerie et 400 d’infanterie.
Le 2 novembre, Dost-Mohammed fut défait dans une bataille rangée
que lui livra sir R. Sale près de B tmeau; l’armée , commandée par le
schab,abandonna le champ de bataille. Dost-Mohammed se rendit en-
suite lui-méme à discrétion à sir W. Mac Naghten, envoyé britannique
à Caboul. Trois officiers anglais ont été tués dans celle affaire.
D’UKiEsr.
Une lettre particulière d’Alexandrie adressée à VIndépendant de Brux-
elles donne les détails suivants sur le» derniers événements de la Sy-
rie et de l’Egypte.
Alexandrie, 25 décembre.
Noussommes jusqu’ici sans nouvellesdeConstantinople,relativement
à la soumission du vice-roi. On attend avec impatience les premières
informations. Cependant les armements continuent avec activité, et
Méhémel-Ali fait fortifier avec le plus grand soin tous les points des cô-
tes d Egypte qui pourraient être accessibles à une attaque de l'ennemi.
On ne saurait le blâmer de prendre ses précautions, mais tout le monde
désire, et lui le premier, qu’elles deviennent inutiles.
Depuis plusieurs jours quatorze-navires et deux bateaux à vapeur
égyptiens ont été disposés et sont prêts à se rendre à Gaza, pour y
embarquer les malades de l’armée d Ibrahim, dont on était sans nou-
velles depuis quelque temps, mais que l’on apprend être restée à Da-
mas, retenu que son chef a été par les dispositions à prendre pour as-
surer sa retraite vers l’Egypte.
Une lettre de Beyrouth, du 15de ce mois, me donne des nouvelles de
Damas du 8. où je lis ce qui suit :
a Ibrahim-pacha esttoujoursiciayanlaveclui 45,000 soldats réguliers,
25 000 irréguliers, 15,000 enfants et 12,000 femmes; parmi eux beaucoup
de Syriens qui ne veulent pas rester dans leur pays. Ibrahim-pacha au-
rait, dit-on, cherché à opérer sa retraite, mais le mauvais temps et le
manque de vivres pour cette immense opération, l’ont forcé d’abandon-
ner, pour le moment son projet. Dernièrement au milieu de la nuit, ou
vint lui annoncer qu’un corps de 4 à 50 o Druses, commandés par le ;
chargé d’affaires du nouvel émir Béchir, était en route pour venir Fat- j
taquer; il se précipite de suite de son lit, et part à la tète de 5,0o0iiom- :
mes, cavaliers irréguliers et un régiment de cavalerie régulière, en se
dirigeant vers tes Druses. 11 les rencontre à la pointe du jour et les at-
taque si vigoureusement qu’en peu d instants il les met en fuite, après
leur avoir tué beaucoup de monde. Trois cents prisonniers ayant été
faits, Ibrahim a cherché à les sauver, mais l’exaspération du soldat
égyptien contre le syrien était poussée à un tel point qu’il lui fut im-
possible d’en paralyser les effets ; ils ont tous été massacrés, lbrahim-
pacha a eu beaucoup de peine à faire rentrer ses soldats dans leurs quur-
tiers; les fuyards druses ayant répandu la nouvelle de leur défaite, l’é-
pouvante a *élé jetée dans toute la montagne et lu consternation la plus
grande y règneencore Ibrahim-pacha est rentré à üamasuvec lu moitié
de ses troupes, à cause du mauvais temps. L’autre moitié se trouve
campée à une heure de la ville. L’anarchie la plus complète règne dans
toute la Syrie ; les émirs se battent les uns contre les autres; le scheick
Hitrouan, qui le premier avait poussé les montagnards à se révolter
contre Méhémel-Ali, se bat maintenantcoiilre les troupes anglo-turques.
Personnelle commande en Syrie, tout le monde est inuitre;les malneu-
reux Turcs ou Anglais qui s égarent sont massacrés, ajoutons à cela
que les maladies sans nombre déciment la population.Ûn colonel anglais
esl mort tout récemment.
» Suint-Jean-d’Acre est occupé par les Anglais qui réparent à force
les dégâts que leurs batteries ont occasionné, et fortifient davantage la
place. L’opinion générale ici est que les Anglais veulent garder ce point
militaire. Beaucoup de villes souffrent des mauvais traitementsdes nou-
veliesautorilés. Jérusalem et les pèlerins chrétiens y sonlsujets à mille
avanies.Les habitants sont forcés de payer un impôt de deux piastres par
personnes et par jour ; aussi ont-ils envoyé à Mahmoud beÿ, à Gazza,
une pétition pour Mériémel-Ali, dans laquelle ils lui demandent de venir
à leur secours. Néanmoins toutesles villes qui ont été abandonnées der-
nièrement par les troupes égyptiennes n’ont réellement pas été trou-
blées. Les retraites ont été faites par ordre, les consuls de France se
sont entendus avec les habitantsdu pays, pour maintenir l’ordre. M.
Rati Menton, consul de celle naliou à Damas, a fait réunir tous les aghas
et a pris de conc -rt avec eux des mesures, pourque lorsqu’Ibrabim pa-
cha sera sur le point d’évacuer les lieux,il ne se commette aucun désordre.
» Ibrahim pacha a promis de respecter la ville, pourvu qu’il fût re-
pecté lui-mèuie par elle. On ne pense pas qu’il puisse quitter Damas
avant la fin de l’hiver. Tous les pachas et tous les beys sont auprès de
lui. Les grandes désertions dont parlent les journaux sont fausses ; le
grand nombre des détachements répartis dans toute la Syrie, et les ma-
ladies, ont été la cause de la perted Ibrahim pacha.Quelque despotique
que pût être sou administration, elle est généralement regretté; on ne
peut se figurer à combien de reproches et de vexations sont journelle-
ment exposés dans les villes de la Syrie, ceux qui ont fomenté les trou-
bles et les insurrei tions.
» Ce qui fait que les principales villes delà Syrie sont tranquilles, c’est
que MM. les consuls ont établi danschaque ville qu’lbrahim pacha fai-
sait évacuer, un gouverneur provisoire et une garde civique, composée
seulement de négociants et de propriétaires de la ville.»
« Aussitôt que Méhémet-Ali a été informé de la posilion d’ibrahim et
de l’affaire qu’il aeueavec les Druzes,ila craint qu’on ne lesoupçonnât
d’intelligence avec son fils, et qu’on ne crût que ce dernier se montrait
à Damas par ses ordres secrets. 11 a expéd é avant-hier un bateau à va-
peur à l’amiral Slopford à Charmorilzz, afin de lui protester de sa bonne
foi et de sa loyauté; il lui demanda d’envoyer ici un bateau à vapeur à
bord duquel s’embarquerait Hamid bey pour porter à Ibrahim l’ordre
j formel d'évacuer immédiatement la Syrie. »
— Les routes du désert sont envahies par les Bédouins. Le consul
français à Bagdad. M. Loeve-Weimars, qui était parti par Suez, n’a pu
continuer son voy, ge et est revenu au Caire.
— Les journaux de Malte nous apprennent que Mustapha, pacha de
Candie, qui s’était toujours montré fidèle à Méhémel-Ali, vient d’accep-
ter de la Porte l'iux estilure de ce pachalick.
— Une lettre de Beyrouth, 7 décembre, mande ce qui suit:
« Un ouragan terrible a eu lieu du 2 au 4. Toutes les embarcations et
les navires de cabotage qui étaient mouillés devant Beyrouth et devant
la rivière de Beyrouth, ont péri ou ont été jetés à la côle. La corvette
I autrichienne la Lipsia a perdu un de ses bas màls et a souffert de fortes
' avaries qui l’ont obligée à se faire remorquer par un bateau à vapeur
pour quitter la rade. Un seul navire de commerce français y était mouil-
lé et n’a fait que de légères avaries.
» La corvette du roi la Brillante, et le brick Y Alcibiade, arrivé pen-
dant la tempête, ont. ainsique les bâtiments anglais delà rade, tenu bon
sur leurs ancres. Ai jourd'hui, ces derniers bâtiments ont quitté leur
mouillage et se sont portés vers le Sud. Dans la baie de Caiffa, le brick
anglais le Zèbre a péri, et la frégate la Bique a été désemparée de ses
mâts. »
ANGLETERRE.
Londres, le 7 janvier. — On apprend que le jour anniversairedu ma-
riage de S. M. a été choisi pour le baptême de la princesse royale. La
cérémonie se célébrera au palais de Buckingham On assure qu’on a
cherché à ajouter par tous les moyens possibles à l’intérêt de celle cé-
rémonie, qui réunira un nombre considérable d’augustes et illustres
personnages. On dit qu’aucune promotion n’aura lieu à l’occasion du
baptême de la princ -sse royale.
Un meeting a eie tenu hier à la Taverne de Londres par les porteurs
de fonds portugais. L’assemblée était très nombreuse et M. Tasker oc-
cupait le fauteuil. Les résolutions qui onL été proposées et adoptées
sont au nombre de sept. Elles avaient pour but de déclarer que le gou-
vernement portugais actuel devait, conformément aux engagements
pris par lui,consacrer toussesrevenusau remboursement des porteurs
de ces fonds; que le décret du gouvernement portugais du 2 novembre,
était un acte de mauvaise foi ; qu’il faudrait insister auprès du gouver-
nement britannique afin qu’il exerçât son influence pour que les por-
teurs de fonds portugais obtinssent satisfaction II est résulté de ces
discussions que le montant des prétentions des capitalistes étrangers à
charge des deux Etats de la Péninsule, ne s’élève pas à moins de 100
millions de liv. sterl.
— Un conseil de cabinet est convoqué pour le 16 de ce mois, et le soir
du même jour, lord Melbourne donnera un grand dîner aux ministres
de cabinet.
— City article du Globe, midi. Les nouvelles de la Chine reçues hier
ont agi d’une manière très désastreuse pour les spéculateurs en thé,
dont beaucoup seront ruinés ; la baisse qui a eu lieu hier a été de plus
de 25 p. c., ce qui constitue une globale de 1,250 mille livres sterlirigs
sur la totalité des provisions de thé depuis mardi. Lorsque la rupture
avec la Chine éclata il y a un an et demi, le prix du thé congau haussa
de 1 sh. 7 deniers par livre à 5 sh. 3 deniers et flotta ensuite entre 2 sh.
6 den. et 2 sh. jusqu’à ce que les nouvelles d’hier l'eussent ramené de
nouveau à j sh. 7 den par livre Cependant comme il est impossible de
l'emportera ce prix sans y perdre, on suppose que le cours pourra se
rétablir jusqu’à un certain point.
Les fonds anglais sont fermes, mais les fonds étrangers sont en géné-
ral 1res faibles ; quelques ventes considérables de fonds pour transfert
immédiat ont causé une assez forte demandé d’argent, qui s’est payé
couramment à 6 p. c. d’iutérêt sur prêts à court terme.
IBAVCK.
Paris, 8 janvier. — Par ordonnance royale du 4 janvier, rendue sur
le rapport de M. le ministre de l’instruction publique, l’élection deM.
Thiers, faite par l’Académie des Sciences morales et politiques, pour
remplir la place vacante dans sa seclion d’histoire générale et philoso-
phique, par le décès de M. le marquis de Pastoret, u été approuvée.
(Moniteur.)
— L’Académie française a procédé aujourd’hui au choix du succes-
seur île M. Lemercier et du successeur de M. de Pastoret.
M. Victor Hugo a élé nommé à la place de M. Lemeieier. Au premier
tour de scrutin, sur 32 volants, il a obtenu 17 voix, el M. Ancelol 15.
M. le comle de Sainte-Aulaire, ambassadeur de France à Vienne, a été
nommé à la place de M. de Pastoret.
— L'Univers dit aujourd'hui que les antécédents et les opinions de
MM. Dufaure et Passy les éloignent entièrement de toute combinaison
présidée par M. lecomte Molé. MM. Dufaure, Passy et leurs amis, tou-
jours d’après ce qu’annonce Y Univers, ont des réunions périodiques cïsez
M. Dufaure, et il assure qu’ils continueraient leur appui au ministère
jusqu’à la fin de la session.
— Les lettres de Barcelone, du 20 décembre, parlent de la perte de
huit ou dix bâtiments sur la côle dans les deux journaux qui venaient
de s’écouler, et la tempête durait encore. Toute la population se portait
sur la côte d’Atarazanas où la mer venait se briser avec un bruit ter-
rible. Il serait bien à désirer que le gouvernement espagnol fit exécuter
quelques travaux pour l’amélioration du port.
— Nous lisons dans le Journal du Havre :
« D’après les rapports qui nous «rivent de la mer, il y règne des
temps eff royables el d'autant plus dangereux, que leur intempérie est
subite et irrégulière. Nous éprouvons en ce moment des bourrasques
semblables à celles qui nous arrivent d’ordinaire en février et mars,
sous le nom de giboulées; mais elles sont d’autant plus violentes que la
saison est moins avancée. » .
bulletin de la rourse de paris. — On disait aujourd'hui que le gou-
vernement avait reçu de Ma Iri l|du 2 janvier des nouvelles d’une nature
très défavorable. On ne précisait pas ces nouvelles, mais on disait seu-
lement qu’une tentative avait eu lieu pour proclamer la république.
Le courrier d'Espagne arrivé aujourd'hui à Paris ne porie que la date
du 31 décembre, eu sorte que nous ne pouvons savoir ce qu il y a de
vrai dans ces bruits de bourse. Mais ils ont donné lieu à une grande pe-
santeur dans les cours de la plupart des valeurs. Le 3 p. c. qui avait
fermé hierà 77 55 a ouvert aujourd’hui à 77 40 et l’on reste à 77 55.
Physionomie (fie la presse française.
Le JOURNAL DES DÉBATS et le COURRIER FRANÇAIS s’occupent
aujourd’hui des affaires de l’Espagne. Le premier de ces journaux en
rappelant les scènes de désordres qui ont signalé les dernières élections
municipales manifeste quelques craintes sur le résultat des prochaines
élections qui selon lui seront décisives. Aucune hypothèse ne peut être
exclue, dit-il, pas même celle du triomphe de la république, si les vio-
lences ordinaires écartent encore les modérés des collèges électoraux,
et si les exaltés ont le champ libre. Il fait pressentir ensuite ce que ce
! mol de république appliquée à un pays comme l’Espagne contient de
j funeste et d’absurde, et répète les paroles de M. Marliani, consul-géné-
\ ral du ministère-régent, et qui écrit qu’au fond de tous les régimes es-
sayés par ce pays, il n y a que l’anarchie. Il ne manque plus à l’Espagne
; que l’expérience du régime républicain, pour se convaincre que toutes
les formes politiques, quand elles ne sortent pas pour ainsi dire fatale-
ment de l’histoire d’un peuple, ne sont que de vaines décorations de
théâtre.
Le Courrier reproduit quelques assertions d’un de ses correspon-
dants d'Espagne qui ont pour but de rectifier cellesqui ont été émises à
la Chambre des Pairs, relativement à l’hostilité ouverte de la Péninsule
contre la France et à 1 influence que l’Angleterre exerce sur les affaires
d’Espagne.
» Notre correspondant déclare, dit le Courrier, qu’il n’en est rien, et
invoque le témoignage de tous les Français établis en Espagne; il affir-
me encore que l’Espagne, qui tient à fermer les plaies de sept ans de
guerre civile, ne prendra les armes que dans le cas où son indépendan-
ce serait menacée. Nous faisons connaître celte réponse, bien qu’elle
nous semble être insuffisante. La France a fait assez en faveurde l’Espa-
gne, pour attendre d’elle autre chose qu’une froide neutralité.
Notre correspondant sedéfend encore de l’influence anglaise, et ren-
voie les orateurs légitimistes à la déclaration de la Gazette de Madrid,
qui proteste de l'entière indépendance avec laquelle agit le gouverne-
ment espagnol. Nous ne doutons pas de l’indépendance du cabinet de
Madrid; mais il se conduit, à peu près et toutes choses, d’après les con-
seils de l’Angleterre, et, sur ce point encore, nous sommes contraints
de donner raison à M. de Dreux-Brézé. »
Le NATIONAL, revenant sur les bruits qui avaient couru d’un enga-
gement dans la mer Rouge entre deux navires anglais et français,
donne sur cet événement les renseignements suivants qui auraient été
officiellement transmis de Chandernagor et qui diminuent bien l’im-
portance du fait.
« Un brick du commerce, de Bordeaux, armé de six canons et ayant
un chargement de fusils, venait d’entrer en communication avec les
Arabes de la côte orientale de la mer Rouge, quand un bâtiment appar-
tenant à la compagnie des Indes anglaises, el qui croisait dans ces pa-
rages, informé sans doute du chargement du navire français,s’approcha
de ce dernier et lui signifia l’ordre de s’éloigner sans pouvoir rien dé-
charger de sa cargaison. Le brick refusa d’obéir. Le bâtiment anglais
portait 26 canons; il voulut recourir à la force. On se battit. Quelques
heures après les premiers coups échangés, le navire regagnait Calcutta;
le bordelais était resté rnalLre du terrain. »
Le COMMERCE s'efforce de démontrer le danger qu’il y a pour la
France à désarmer lorsque l’Europe entière renforce ses armées avec
une activité qu’elle n’avait jamais eu depuis vingt-cinq ans. Tous les
gouvernements, dit-il, se préparent à jeter leur épée dans le conflit
d’où doit sortir le partage de l'Orient; chacun se recueille dans sa force
et ne compte que sur elle pour protéger ses intérêts et sa grandeur.
Est-ce un tel moment que, sans un aveuglement coupable, on peut choi-
sir pour désarmer la France ?
La FRANCE assure que le nombre des partisans delà fortification de
Paris diminue sensiblement à la chambre. L’hôtel de la rue St.-Georges
comptaitencore ilya peu de jours sur une majorité imposante; aujour-
d'hui on se contenterait d’une majorité très amoindrie.
BEIzCiS^SUE.
Bruxelles, 10 janvier.—Le roi a reçu avant-hier le cardinal archevêque
de Malines.
Hier S. M. a reçu successivement M. le vicomte Dubus de Gliisignies
et le général Hure), chef de l'état-major-général de l’armée.
— Nous apprenons, dit le Journal de Bruxelles, que M. le comte
Crotti de Costigliole, gendre de M. le comte de Mercy-Argensau, va ar-
river prochainement dans cette capitale en qualité de chargé d’affaires
■ de Sardaigne près de S. M. le roi des Belges. M. le comle Crotti de Cos-
tigliole. d’une ancienne famille de Savoie, a été précédamment attaché
; à l’ambassade de Sardaigne à Paris.
| — L’Académie royale de Copenhague a admis M. Quelelet au nom-
bre de ses membres correspondants.
ANVERü, 1» JANVIER.
La température s’est beaucoup radoucie depuis ce matin. Le baro-
mètre a baissé et il tombe de la neige.
— On nous écrit de Fontaine-l’Evéque : Il y a deux ou trois jours le
cadavre de François A., cultivateur à Gorée, a élé trouvé dans son habi-
tation un peu éloignée de la commune. Cet homme se trouvait couché
sur le lit; a quelques pas de là se trouvait le cadavre de sa femme, dont
la ligure toute entière était dévorée par les rats. Elle tenait en main la
clef de sa maison. Les vestiges d’un grand feu de houille étaient restées
dans l’âlre et l’on présume que les epoux A. ont été asphyxiés par le
gaz de ce combustible, et que la malheureuse femme à demi-suffoquée
se sera traînée jusqu’au milieu de l’appartement pour lâcher d’ouvrirla
porte.
— On nous écrit de Dixmude, 8 janvier : La nuit dernière un moulin
situé dans les environs est devenu la proie des flammes ainsi qu’un*
quarantaine de sacs de grains. On évalue la perte de 7 à 8000 francs.
Rien n’était assuré. On attribue ce sinistre à l'imprudence des ouvrier?
chargés de faire quelques réparations au moulin.
— On écrit de Liège, 8janvier:
Aujourd’hui MM. les sous-officiers des W et bataillon du 5”' régi»
ment de chasseurs à pied caseroés au fort de la Chartreuse, font une
distribution de 200 pains aux malheureux du quartier de l'Est. Déjà, il
y a quelques jours, ces braves militaires onl encore distribué 300 pains,
et leur intention esl de continuer ces distributions jusqu’à des temps
meilleurs.
Honneur donc aux sous officiers du 3m'chasseurs, qui sur leur faible
solde, ont trouvé moyen de faire la part du pauvre; puisse un si bel
exemple trouver de nombreux imitateurs.
— On écrit de Garni, 9 janvier :
Le conseil communal est convoqué pour mercredi 13 de ce mois, à 4 |