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UE PRECURSEUR, Riiuauehe 1© Janvier 1841
heures de relevée. Parmi les objets à l’ordre du jour, nous remarquons
«ne lettre du collège des bourgmestre et échevins d’Anvers relative à
une réclamation à faireà la chambre des représentants contre la dispo-
sition restrictive du nouveau projet de loi sur les eaux-de-vie et geniè-
vre en ce qui concerne la taxe communale.
M. Benoit Geersen. dernier moine de l'abbaye de St.-Pierre, est dé-
cédé avant-hier en celle ville à l’âge de 70 ans. M. Geersen avait été or-
donné prêtre en Allemagne. Possesseur en sa qualité de dernier survi-
vant de l’abbaye de Saint-Pierre, des biens de cette communauté, on
dit que par un testament il a institué un chanoine de la cathédrale de
Saint-Bavon son légataire universel.
— On lit dans le Modérateur de Mons, 8 janvier : L’exécution d’un
pari aussi imprudent qu’original avait attiré avant-hier, sur les digues
du canal de notre ville, un assez grand nombre de curieux : M. G. qui
s’était engagé à parcourir sur la glace, au trot de son cheval simple-
ment ferré à l’anglaise, la distance de Mons à Jemmapes, a fourni sans
accident cette course dangereuse et peut-être sans exemple.
— Les barrières.qui étaient fermées depuis le 2, dans la province du
Hainaul, ont éié rouvertes le 5. à midi.
— Ges jours derniers est mort à Arnhem, à l’âge de 84 ans, le roman-
cier M. \V. Kist, qui s'est fait un nom distingué dans la littérature hol-
landaise.
La fête que l’usage consacre au jourde l’Epiphanie donne à un jour-
nal de Gand l’occasion de rallier toutes les royautés du monde. La nôtre
n’est sans doute pas la moins épargnée, on le devine; c'est surtout pour
les siens qu’on manque de charité. Mais, parmi ces lignes, nous remar-
quons celles-ci, dont l’impression est la nôtre :
a Ce jour-là, tout au contraire, les rois devraient s’asseoir en famille,
» à côté du peu d’amis qui leur restent, le froint ceint d’un rameau fu-
>• nèbre. devant une table où serait placée une tête de mort. Tenant en
» main une coupe pleine d’absynthe, ils l'épuiseraient lentement jusqu’à
» la lie. »
N’y a-t-il pas en effet quelquechose de vrai danscespectaclede royau-
tés actuelles minées par les hommes et par les choses ; par les partis,
par les ambitions, parles constitutions; abreuvées d’amertumes, etdu
faible sceptre que les parlements leur ont laissé s’efforçant de faire un
état à la société croulante .’ El le dévouement de ce peu d'amis qui leur
restent, aidant la royauté, cette vraie mère du peuple, à leguérirde ses
blessures de ses désordres, n'est-il pas quelque chose qui mérite plus
que les interprétations de la calomnie, ou que les attaques de l’extra-
libéralisme ?
Le Messager de Gand l’a bien dit : La boisson des rois est aujourd’hui
d’absynthe; mais les nations en sont-elles plus heureuses ? El si la civi-
lisation a gagné par la chute de monarchies féodales, où l’a conduit l'é-
branlement imprimé sans cesse aux monarchies popidaires ! La royauté
est de nos jours le seul contrepoids des passions politiques; ôtez aux
peuples celte garantie, ils en deviendront bientôt le jouet eL la victime.
Se vouer à la défense de ces grands principes d’ordre et le liberté, lût-
on condamné à se trouver au nombre du peu d'amis qui leur restent,
c’est faire, à noire avis, oeuvre de patriotisme et de conviction.
(hanal.)
Théâtre.
LE VERRE D’EAU. — MOLIERE. - LA COMÉDIE.
A ce soir la seconde représentation du Ferre d'Eau, cette excellente
comédiede Scribe.qui est venue fort à propos pour parer lecoupdonlle
théâtred’Anvers était menacé.la suppression complètedela comédie. —
Supprimer la comédie dans une ville comme Anvers, ce serait un véri-
table acte de barbarie qui ne s’accomplira pas, nous aimons à l'espérer.
Bien ou mal, il faut que la jeunesse de notre ville voie jouer Molière.
Ce n’est que par le théâtre qu’une infinité de nos jeunes gens s'initient
à la littérature classique. Le théâtre la leur fait connaître ou leurdonne
le goût de la connaître. Il ne s’agit pas ici de savoir si la comédie procure
des bénéfices, ou n’en procure pas aux spéculateurs qui exploitent les
théâtres de province. Ce n’est pas pour les spéculateurs que sont faites
les salles de spectacle bâties aux frais de la cité et appartenant à la cité.
C’est pour le public, c'est pour son plaisir, son instruction et sa mora-
lité, oui, moralité, nous répétons a dessein le mol : il ne faut y atta-
cher ici qu’un sens relatif. Assurément la comédie n’est pas morale comme
un sermon de Bourdaloue, de Massillon, m is comparée au vaudeville,
au ballet, comparée à l’estaminet, la comédie est morale parce qu’elle
s’adresse surtout à l’intelligence, parce qu’elleestun plaisir de l’esprit et
le plaisir le plus délicat, le plus respectable quise puisse imaginer. Donc,
nous le répétons, il y aurait ù/miora/ftéà supprimer la comédie, la bonne,
la haute comédie; immoralité dont les idées et plus tard les mœurs des
populations des villes de province se ressentiraient inévitablement.
On a beau dire qu’on n’écoute pas la comédie. — Qui ne l’écoule pas?
— Les abonnés ? mais n’y eut-il dans la salle que VINGT jeunes gens qui
prêtassent l’oreille au Misanthrope, à 1’ tvare, à la Métromanie, à l'Ecole
des Vieillards, elc., la Direction du théâtre les leur doit. - Elle n’a pas
le droit de leur refuser cette saine nourriture de l’esprit, car leurs pè-
res ont contribué de leurs deniers à l'édificaLiou de cette magnifique
salle, et contribuent encore à la subvention que reçoit cette même
Direction.
É Eh ! quoi, il existe des inspecteurs des vieux monuments, des comités
pour la conservation des débris de l’art gothique; et d’un autre côté on
laisserait démolir Molière, cette bonne et vieille comédie française, et
nous ne nous opposerions pas de toutes nos forces à ce que l’on portât
une main profane sur ces temples d’une si divine et si noble architece
ture! — Non. la comedie ne peut pas être sacrifiée à une addition. La
pudeur publique ne permettra pas celte prosternation devant le Veau
d?Or.
S’il y a des économies à faire, qu’on les fasse sur le vaudeville. Qu’on
ajoute s'il le faut un jour de relâche. — Qu’on diminue le prix des pla-
ces du parterre, des secondes, des troisièmes, afin de les mettre à la
portée de tout le Public.
Il en résultera des frais d’éclairage et d’administration de moins. II y
aura toujours mille moyens de faire des économies, mais qu’en n’en
fasse pas de honteuses.
Tout se tient, tout s'enchaîne. Il y a une religion littéraire, comme il
y a une religion polilique, comme il y a une religion divine. Quand vous
touchez à une de ces vieilles et saintes choses, les autres en ressentent
le contre-coup. Touchez aux temples de Dieu, aux palais des rois, vous
toucherez bientôt aux temples des beaux-arts. Sous Louis XIV où Dieu
et le Roi faisaient courber toutes les têtes, le culte de l’art faisait plier
les genoux. Qui eût osé proposer à Louis XIV de supprimer Molière?
Eh bien! Molière qui était alors l’hôte d’un roi, serait aujourd’hui l’hôte
d’un spéculateur qui veut le mettre à la porte! En serions-nous venus
là? Parce que la royauté s’en va, faut-il donc que l’art s’en aille égale-
ment?
Ces réflexions, jointes à l’observation qui a été généralement faite
que îe Dépit amoureux représenté peut-être pour la vingtième fois à
Anvers, lors du bénéfice de M. Alphonse René, a fait infiniment plus de
plaisir que les premières représentations des deux vaudevilles joués
dans la même soirée, feront certainement renoncerai! projet qui paraît
avoir existé de supprimer la comédie, et surtout la comédie de Molière.
C’est un des préjugés de notre éducation littéraire que Molière. Il est
vrai qu’on lui rend généralement un culte assez grossier. Mais qu’im-
porte : chacun l’adore à sa manière, mais du moins on l’adore. Molière
voit l’intention et en lient probablement compte.
Nous nous occupons peu du théâtre, parce que nous ne voyons pas
grand’chose à dire de bon sur un vaudeville, et nous préférons le si-
lence à la critique; mais si l’on venait à supprimer la comédie pour la
sacrifier au vaudeville, âu mélodrame, oh ! alors, nous entrerions immé-
diatement en lice. Il ne faut qu’une étincelle pour mettre le feu aux
poudres. Ah ! quel beau sujet de feuilleton il y aurait à faire plus tard
sur l’examen rétrospectif de notre année théâtrale de 1840-41. Qu’on
y prenne garde.
Nous espérons encore que ce n’est qu'un faux bruit qui sera arrivé
à nos oreilles ; mais attendons.
Plusieurs négociants de la ville d’Ypres. viennent d’adresser la péti-
tion suivante à messieurs les membres delà Chambre des représentants.
Messieurs,
Le projet de modifications au tarif des douanes qui vous a été soumis
dernièrement, mais que M. le ministre des finances vient de retirer,
avait jeté l’alarme dans le commerce;nous soussignés, commerçants de-
meurant en la villed’Ypres, sommes portés à croire que les réclamations
qu’il a fait surgir de toutes parts aussi subitement, ont fait ouvrir les
yeux sur les suites désastreuses qui devaient en résulter, et ont motivé
sa révocation; cependant en le retirant. M. le ministre a annoncé un
projet nouveau et spécial sur la matière, et par là il nous a laissés sous
le coup de la menace qui avait à bon droit effrayé le commerce du pays.
C est pourquoi. Messieurs, nous prenons la confiance d’appeler votre
attention sur cet objet, àfm de prévenir pour autant qu il est en nous,
la mesure projetée.
Nous ne savons jusqu’à quel pointle gouvernement trouvera à propos
de modifier le projet primitif : mais nous vous ferons remarquer. Mes-
sieurs, que parmi les objets proposés d’abord comme suscepliblesd'une
augmentation de droits, il en est plusieurs, comme le café parexemple,
qui ne peuvent en recevoir sans porter une atteinte grave aux intérêts
du commerce et de la classe ouvrière.
Nous ne parlerons point ici du commerce maritime que l’on parait
vouloir encourager sérieusement, et qui cependant serait frappé au
cœur par l’augmentation des droits au profit de l’étranger : cette bran-
che importante de la prospérité publique a des représentants pluscom-
pétents que nous. Nous parlerons spécialement du commerce de café
qui se fait sur la frontière et qui est très considérable. Si la France et
l’Allemagne n’ont aucun intérêt au commerce interlope, il n’en est pas
de même de la Belgique dont les frontières à raison du peu d’étendue
du pays, sont comparativement d’autant plus importantes; la Belgique
entourée de grandes nations, doit tâcher de s’ouvrir des débouchés
chez elles ; et si ses voisins ne négligent rien pour encourager leur in-
dustrie aux dépens de la sienne, pourquoi la Belgique ne cnercherait-
ellepas les moyens de tirer parti du systèmede douanes établi à l’étran-
ger. G’est ainsi que l’élévation des droits sur le café en France présente
au commerce belge une ressource considérable. Tandis que le minis-
tère français restreint tou.-. les jours de plus en plus nos importations
en toiles et autres fabricats,le ministère belge ne devrait-il pas tâcher
de les augmenter, au lieu de frapper une branche de commerce qui
n’est pasune des moins importantes pour le pays, et qui est pour ainsi
dire la seule un peu considérable qui s’exerce sur la frontière. Lorsque
les étrangers viennent tous les jours nous enlever nos cafés, est-ce à
nous à les repousser, et à nous priver du numéraire qu’ils font circuler
dans le pays. Il est vrai qu’on remplace le numéraire par le papier.mais
il est vrai aussi,et des expériences récentes nel'ont que trop bien prou-
vé, que lorsque le crédit vient à faiblir subitement, le numéraire ne
peut plusassez rapidement refluer dans le pays pour combler le vide
qu’il a laissé dans la circulation, et qu’alors il en résulte infailliblement
une perturbation dansles affaires etune crise généraledans lecommer-
ce.Voilà,messieurs, l’enchaînement qui existe pour la Belgique, entre le
commerce interlope et le commerce en général; si le premier est pres-
que le seul qui fasse entrer le numéraire en Belgique, comment, en le
supprimant, pourrons-nous espérer d'échapper à ces crises qui ont
ébranlé, il y a quelques années. F Amérique? G'est une question sérieuse
que nous soumettons à ceux qui. en économie politique, ne s’en tien-
nent pas à ses théories creuses, mais qui tiennent compte du fait et de
l’expérience; nous ajouterons encore dans l’intérêt des habitants des
frontières que nous défendons ici, que le commerce auquel ils se livrent
est assez entravé d’un côté par les rigueurs exercées dans le rayon de
la ligne des douanes, pour mériter une protection spéciale d’un autre :
Les habitants des frontières contribuent comme tous les Belges à payer
les charges de l’état, et cependant pour ce qui regarde les transactions
commerciales, ils semblent être mis hors la loi, et l'on cherche encore
à leur enlever les seules ressources qui naissent de leur position, et qui
leur procurent l’existence.
Joignons à cela. Messieurs, qu’une augmentation de droits est tou-
jours suivie d’une diminution delà consommation, et cela surtout, lors-
que les objets qu’on frappe, sont consommés par la classe ouvrière qui
est la plus nombreuse ; une telle mesure doit donc tendre au détriment
du commerce intérieur en général. cela est vrai, mais surtout pour la
Flandre où la misère s’accroit tous les jours dans une proportion
effrayante, et où, après avoir exercé ses ravages dans la classe ouvrière,
menace maintenant celle des nombreux boutiquiers qui souffrent de
plus en plus de la détresse croissante de la première. En diminuant la
consommation, on atteint encore cette classe de commerçants, et cela
sans espoir fondé d’augmenter les ressources du trésor. C’est en vain
que M. le ministredes finances présente les entrepôts comme moyen de
conserver l'exportation decafé.ce mode est reconnu depuis long-temps,
totalement impraticable pour la vente qui se fait dans nos villes frontières
aux consommateurs des pays voisins.
Nous croyons que comme nous, Messieurs, vous trouverez qu’il serait
par trop pénible, que si le gouvernement a besoin d’augmenter ses re-
venus, d’en faire peser tout le fardeau sur le commerce, et d’imposer
des privations à la classe ouvr.ère pour laquelle le café, le riz. les figues
et d’autres denrées coloniales sont devenus des besoins indispensables.
Quelle que soit la nature des modifications que le gouvernement se
propose d’apporter au tarif des douanes, nous avons l’espoir. Messieurs,
que vous rejeterez de toutes vos forces celles qui seraienL de nature à
léser le commerce et à peser sur la classe ouvrière.
En nous reposant sur votre dévouement, et sur la ferme volonté que
vous avez de servir les vrais intérêts du pays, nous avons l’honneur
d’être avec respect.
Ypres, ce 2 janvier 1841. Vos très dévoués serviteurs.
(Suivent les signatures.)
Correspondance.
Anvers, le 10 janvier 1841.
A Monsieur le Rédacteur du Précurseur.
J’ai été très surpris de lire dans voire journal d’hier, (page d'annon-
ces), que j’avais défendu à mes ouvriers de fêter le lundi perdu.
J’ignore jusqu’à présent le nom de celui, qui, je ne sais dans queibut,
a répandu une annonce qui m’est tout à-fait inconnue et étrangère et
que je dois démentir. — Le public, du reste, sait très bien qu’il est libre j
d’observer ou non l’ancien usage que l’on pratique le jour du Lundi
perdu, sans qu’il soit nécessaire que je lui fasse des injonctions à cet
égard.
Veuillez, Monsieur le Rédacteur, insérer la présente dans votre jour-
nal de ce soir, et agréer l’assusance de ma parfaite considération.
H. Groetaers.
Chronique Industrielle, Agricole et Commerciale.
Degrandes variations ont eu lieu sur le prix des grains pendant l'an-
née qui vient de s'écouler. Après avoir touché à la fin de 185s, le cours
moyen de 26 francs, le froment étaitau commencement de janvier 1840
à environ 22 fr. 50 et le seigle qui s’était élevé aussi à la fin de 1858 jus-
qu’à 15 fr. n’était plus qu’à 13 fr. 50. Les apparences de la récolte étaient
magnifiques; partout elle se présentait sous un aspecL favorable et que
l’événement n’a pas démenti. La récolte de 1830 sans être remarquable
par son abondance, était de nature à pourvoir à tous les besoins du
pays et le renouvellement de la loi qui interdisait la sortie du froment
et du seigle, donnait lu certitude que les approvisionnements seraient
conservés. Malgré toutes ces causes de baisse, les prix se sont soutenus
pendant les premiers mois de l’année et en juillet ils s’élevèrent à très
près de 25 fr. pour le froment et à plus de 16 fr. pour le seigle. Ce n’est
qu’après la récolte, lorsque les nouveaux grains commencèrent à pa-
raître sur les marchés, que les prix déclinèrent.
Pour le froment, le prix le plus haut a été celui de la troisième se-
maine de juillet (24 fr. 92); dans tout le cours de 1839 il n’avait pas été
aussi élevé et ce n’est que dans le mois d’octobre 1838 qu'on l’avait vu à
un franc de plus. Le prix le plus bas a été celui de la dernière semaine
de décembre (18 fr. 98), de sorte que dans l’espace de cinq mois la va-
riation a été de six francs ou de 24 p. c. !
Sur le seigle, les différences ont été plus sensibles encore. Les mêmes
causes qui devaient faire prévoir que le froment baisserait, agissaient
sur ce grain, et au lieu de descendre les prix montèrent au point d’être
cotés à 16 fr. 16 pourla troisième semaine de juillet ; c’était le prix le
plus élevé qu’on eut vu depuis dix ans, car en 1839 le cours de 15 fr.
n’avait pas même été atteint, et en décembre 1838, la cote la plus haute
portait seulement 15 fr. 17. Mais si la hausse a été plus considérable, la
réaction a étéaussi plus sensible. Pour la troisième et la quatrième se-
mainede décembre, le prix moyen n’a plus été que de 11 fr. 32, offrant
avec le cours maximum de l’année, une différence de près de cinq fr.
ou de 30 p. c. !
Le relevé suivant des moyennes mensuelles montrera mieux au reste
les fluctuations queles prix ont subies :
1840. Froment, Seigle.
Janvier.......... 22 70 13 78
Février........ 22 32 15 51
Mars............ 22 40 13 84
Avril. ...... 93 18 14 87
Mai. ...... 23 28 15 31
Juin............ 23 39 15 19
Juillet......... 24 22 15 92
Août ...... 23 92 13 29
Septembre .... 22 54 12 61
Octobre......... 21 94 12 46
Novembre........ 19 66 11 09
Décembre........ 19 28 11 58
Ce relevé provoque des observations semblables à celles que nous ve-
nons de faire sur le mouvement hebdomadaire des prix; c’est aussi en
juillet qu’ils ont été le plus bas, et en se reportant aux autres années on
trouve qu’en octobre et novembre 1838 la moyenne mensuelle a dépassé
25 fr. pour le froment, c’est-à-dire qu’ellea été supérieure d’un franc à
celle de juillet dernier, tandis que pour le seigle une seule foisila atteint
15 fr. (15 fr. 06 pour décembre 1838) alors qu’en juillet 1840 il s’est ap-
prochédetrès près de 16 francs.
On doit concevoir après cela, que les moyennes embrassent une pé-
riode étendue, plus elles acquièrent d'importance, plus leurs fluctua-
tions sont intéressantes à étudier, car on y peut chercher les traces de
l’influence des mesures protectrices de l’agriculture, et s’en servir pour
mesurer aussi le degré de prospérité de cette branche de la fortune pu-
blique. Voici ces moyennes pour les années qui ont suivi la promulga-
tion de la loi du 31 juillet 1834.
Motennes de l’année. Froment. Seigle.
1835 15 10 9 13
1836 ... 15 56 1 0 05
1837 ...... 16 64 11 03
1838 21 11 12 46
1839 ...... 25 86 13 51
1840 22 40 13 62
Ainsi, quoiqu’on supposât en 1834, qu’il existait de grandes quanti-
lés de grains étrangers dans le pays, quoique les récoltes des années
1835, 1836et 183/ aient été bonnes et que dans cette période l’importa-
tion ait balancé, sinon même dépassé les exportations, les prix ont
constamment monté. Maintenant à quoi faut-il l’attribuer ? Est-ce à la
législation, aux dispositions protectrices de la loi du 51 juillet 1834. ou à
d’autres causes ? Sans doute la législation n’y a pas été lout-à-fait étran-
gère, mais ce qui s’est passé dsns les trois années 1839-1840, pendant
lésqtiéliès il y a eu à peu près sans interruption, libre entrée pour le fro-
ment et interdiction de sortie, montre assez que l’influence de tarif a
ses limites. (Indépendant.
Obligations de Sicile de GOO durats.
22“= tirage de 17 obligations remboursables le ^janvier 1841.
No» 123 265 575 492 546 843 925 970 1003 1056 1061 1212
1240 1286 1440 1567 1607.
Dernier tirage des lots d’Autriche de fl. 250. Quelques grands prix.
N« 47294 fl. 150,000 N» Î06075 fl. 35,000
» 41501 » 75,000 » 101570 » 12,000
Théâtre Royal d’Anvers.
Dimanche 10 janvier, abonnements généralement suspendus.
Le Verre d’Eau, ou les Effets et les Causes, comédie nouvelle en 5 ac-
tes. par M. E. Scribe, de l'Académie française; Le Bûcheron de Salerne,
ou les Souhaits, vaudeville féerie en un acte et 6 tableaux, à spectacle,
par MM. Desaugierset Gentil; L'Héritière, vaudeville en un acte, par
M. Scribe.
Gymnase É<|ne»trc Franroni.
M. Franconi a l’honneur de prévenir que la clôture est Axée au
17 courant.
Dimanche. 10 janvier : Grand quadrille clievalerpsque. — Histoire de
l’équitation, par M. Laurent Franconi, Victor Franconi. Beauvalet et
Auguste. — Pas grec, par M.1»' Viclor Franconi. MM. Adrien Berg et
Auselio. —Yorck, cheval irlandais dressé. — La poste royale. — Simounn,
cheval arabe dressé. — La cavalerie improvisée, scène comique. — In-
termèdes des Clowns. — Exercices divers.
Lundi. 11 janvier: Contredanse militaire et villageoise. — Le manteau
espagnol, par M.m' Victor Franconi. - Blanche, jument dressée. — Les
deux Hercules. — Jeux romains. Rab-Roy, cheval dressé. — Grande
chevauchée. — Intermèdes des Clowns.
Mardi, 12 janvier : Relâche.
Théâtre Optique. — Près du Marché aux Poissons.
Dimanche 10 et lundi 11 janvier: Repr-sentation extraordinaire.
Le bureau sera ouvert à 5 heures. — On commencera à 6 heures.
La salle sera bien chauffée.
COMMERCE.
Bminie il’An ver» du lO janvier.
2 heures. — On a fait peu d'affaires en actif espagnol à la bourse de
ce jour : ouvert 22 l|8 1[ U> pourrester 22 1[16 cours.
Les autres fonds sans affaires.
Mardi As.
St-NICOLAS, 7 janvier. — Grains et graines : Froment blanc par sae
de Waes f. 11 10 à 1010. id. rouge 12 à 11: seigle 6 15 à 65; orge 6 15 à
6 5; sarrasin 7 15 à 7 lüjavoine 610à5 10; fèves 7 15 à 7 10; graine de lin
14 lOà 13.
LIVERPOOL.7 janvier. — Coton : Les ventes de ce jour se sont éle-
vées au chiffre exorbitant de 10,000 balles, dont 2.000 balles Amérique
et 1,500 Surate à la spéculation. Le marché s’est clos ferme.
CALCUTTA, 20 novembre. - Indigo: Il s’est fait hier une vente à li-
vrer de 4400 maunds indigo, au prix de 207 sans f ue d’échantillon. Cette
affaire fixe le prix d'ouverture du marché pour la campagne.
Voici les compositions de cette vente :
3500 maunds d’indigos, du Bas-Keshnaghur, et 900 maunds de Moor-
shedabad. Le prix de ce marché établit les belles marques de J essore de
25 I à 235 roupies de la compagnie.
On attend ici la malle d’Europe du 4 octobre, par voie de Suez, sous
deux ou trois jours. „ ,
La récolte de 1838-39 s’est élevée a 122, 825 factory maunds ; celle de
1839-40 a été de 1 <9,815 factory maunds.
Il a été exporté du i5 novembre 1838 au 15 nov. 1859, 24,369 caisses
pesant 89,543 factory mds, etdu 15 novembre 1839 au 15 nov. 1840,34,032
caisses pesant 120,563 fy-mds. .
Les exportations pour la France ont été en 18o8-o9de 7,678 caisses,
eten 1859-40 de 7227 caisses. . _ , .
11 restait à Calcutta, le 51 octobre dernier, 424 caisses dans les mains
de agents européens, 56 caisses au bazar et 18 caisses à Chandernager.
PARTIE MARITIME.
(EXTRAITS DES REGISTRES DU LLOYDS BELGE.)
Nouvelles de mer.
OSTENDE 9 janvier. — Arr. : du 8, le bateau à vapeur anglais de
Douvres avec la malle anglaise ; du 9, Providentia, c. De Graeve, de
Liverpool, ch. de div. march.; Juliana, c. Dreesman, de Bordeaux, ch.
de vins et eau-de-vie; Harmonie, c. Lucht, de Bordeaux, ch. de vin
pour et à la cons. de M. Decrom. , ■ „
Dép : du 9, le bateau à vapeur anglais à Douvresavecla malle et 6 pass.
LONDRES, 8 janvier. — Arr. du 7 : Dart, c. Haecks, d’Ostende; City-
Edinburph (v.)c. Hast, deCuxhaven; Hannah.c. Griersen, de Matanzas.
En charge : Dart, c Haecks, p, Ostende ; James-Brook, c. Turner, et
Jonge-Pieter, c. De Jong, p. Anvers ; Vrouw-Wiecherdiena, c. Kroon,
p. Gand. ,
Déclaré à la sortie : Alida, c. Scholtens, p. Ostende.
PORTSMOUTH, 7 janvier. V. E. — Au large de l'ilede Wight: le brick
suédois Neptune, de New-York pour Rotterdam.
COVVES, 7 janvier. — Départ du 6 : le navire Dne-Gebroeders, c. Hu-
bert. ail. d’Amsterdam à Trieste. . _ .
DUNKERQUE. 8 janvier. V. E. — Arr.: du 5, Navigateur, c. Berqum*
de Cette; du 7, Louise, c. Boone, de Marenne.
Dép.: du 6, le brick Sidonie,c. Samson, p. Marseille. _. .
HAVRE, 5 janvier, v. N. — Arr. : Cincinnati, c. Helbrook de Riche-
mond - üyft ’yffi Lm.:
"Tn charge : le brick Veloce, p. Montevideo et Buenos-Ayres, départ
fixé fin janvier; Jeune-Théodore, p. le Port-au-Prince, départ fixé au 15
janvier; Sylphide, p. la Havane, départ fixé fin janvier, Zélima, p.1*
Vera-Cruz, départ fixé 15 janvier; Anais.p. id., départ flxéau15février.
MARSEILLE, 4 janvier. — Dép. :1e koff holl. Klasma-Théodora, c. Fin,
p. Amsterdam; Phénix, Gajaldo, p. la Havane. .
BAYONNE. 8 janvier. — Arr. du P' : Quatres-Frères, C. de Ville ,
de Lannion; du 9 : Malvina, c. Crouilloux, de
Zoé, c. Girard, de Dunkerque; Eendragt, c. Burga, d Amsterdam, Fenj-
m BOR DE AUX, â'jan vier?-UArr. : Mentor, o. Kramer, de Riga; Franr,
C Dép^diM: Antonie! e. Roskam; Ariane, e. Brelot, et Saint-Julien, e.
^SMVrNE,' /o'auEf déo — Dép. : le kok holl. Jonge Marie, a. Moeuv»,
p. Rotterdam.
mouvement du Port d’Anver*.
ARRIVAGES A FLESSlNGCE.
Le brick norw. Victoria, c. Boyer, deFiume p. Anvers, ch. de graine
d Enreîâche: Lelcoft han. Flora,c. Tobbens.de Bordeaux p. Rotterdam.
MARÉES DU 11 JANVIER.
Haute à 7 h. du matin. — Basse à 1 h. 30 de l’après-midi. — V. S.-B. |