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1814. — ÎIT.° I.
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A Anvers au bureau du Précur-
seur , Course Anglaise, N» 1040;
en Belgique el à l’étranger chez
tous les Directeurs des Postes.
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AJfVÏClîS, liiiiiill i Jlimier.
(Mcmlàue Aitnée.)
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX. — UDKBTK. — PHOtiKÈS.
JbonMrmrMf par frintesBrr :
Pour Anvers, 15fr ; pour la pro-
vince 18 fr.; pour l’étranger 20 fr.
Insertions 23 centimes la ligne.
Cédâmes 50 » t
a r «Janvier.
C1IEIKI3T ME FEU E2EÏ.CJE-HBIÉNAN.
Nous lisons dans le Moniteur :
« Les feuilles publiques se constituent assez fréquemment l’écho de
plaintes de la part du commerce, au sujet des retards qu’éprouve par-
fois le transport desmarehandisee par le chemin de fer, et presque tou-
jours ces retards soutatlrihués aux lenteurs, voire môme aux tracas-
series de la douaué.
» Si les faits imputés à la douane étaient exacts, l’administration su-
périeure ne chercherait ni à les justifier, ni à les démentir : elle les ferait
cesser. Mais il n’en est pas ainsi Loin de mériter le reproche de négli-
gence et de tracasserie, les employés de la douane, dans les principales
stations du chemin de fer. se montrent empressés à obliger le commer-
ce, el ils ne refusent pas, quand il le faut, de travailler extraordinaire-
ment, et hors des heures de bureau, pour la vérification des marchan-
dises et la délivrance desdocumenls.
» C’est dans l’intérêt de nos relations à l’étranger que l’administration
supérieure des douanes s’attache à rectifier les laitsde l’espèce. Elle sent
combien il importe de ne pas se laisser s’accréditer de pareilles imputa-
tions dans le public; aussi a-t-elle prescrit de constater dans chaquesla-
tion l’heure de l’arrivée des marchandises, celle du commencement et
de la lin de la vérification, celle delà remise des déclarations et de la dé-
livrance des documents. C’est ainsi qu’elle s'est mise en mesure de re-
connaître toujours les causes réelles des retards dont on se plaint, el qui
proviennent soit des commissionnaires ou d'autres agents du commer-
ce, soit de toute autre circonstance étrangère à l’action de la douane. »
Ceci n’est rien moins, comme on le voit, qu’un démenti donné
aux plaintes du commerce concernant les retards qu’éprouvent
si souvent le^ marchandises sur le chemin de 1er d’Anvers à Co-
logne. Il est vrai que ces plaintes ont été formulées par la voie
des journaux ; mais quand on considère que les feuilles publi-
ques sont quelquefois le moyen le plus prompt et le plus sur de
faire connaître à l’autorité compétente les griefs dont on veut
signaler l’existence et provoquer le redressement, on compren-
dra aisément pourquoi le commerce ne venait pas à chaque
nouveau retard inlerpeler directement l’administration du che-
min de fer, mais se contentait de donner connaissance du fait
aux organes de la presse.
D’ailleurs, ceci n’atténue en rien la gravité des reproches que
nous, en particulier, nous avons été dans l’occasion d’adresser
plus d’une fois à l’administration du chemin de fer sur les re-
tards insolites qu’avait éprouvés telle ou telle marchandise, et
malgré le démenti du Moniteur, nous ne serions pas embarrassé
pour administrer au besoin les preuves de ce que nous avons
avancé à ce sujet. Nous avons eu sous les yeux les pièces qui
constataient la remise d’une marchandise quelconque aux sta-
tions d’Anvers ou de Verviers, marchandise dont l’arrivée au
point de destination, toujours sur la ligne du rail-way, ne s’est
effectuée que dix ou quinze jours après l’expédition.
Le Moniteur prétend disculper et l’administration du chemin
de fer et la douane des retards qui ont pu avoir lieu jusqu'ici,
et attribue ces retards tout simplement au commerce lui-même
ou à des circonstances étrangères à l’action de la douane. Mais
le Moniteur ne nous dit pas de quelles espèces de circonstan-
stances il entend parler , ce qui pourtant devenait de quelque
nécessité en présence de la non-culpabilité de ceux qui avaient
supporté le blâme. Quant à l’accusation dirigée contre le com-
merce, elle est tout simplement insoutenable, car comment ad-
mettre que le commerce ou les agents qu’il emploie vont s’ar-
ranger de manière à se porter à eux-mêmes un préjudice qui
peut être considérable?
L’administration va prendre des mesures pour éviter désor-
mais, dit le Moniteur, les imputations qui ont été lancées : do-
rénavant, on constatera, dans chaque station, l’heure de l’arri-
vée des marchandises et celle de la vérilication et de la déli-
vrance des documents qui les accompagnent. C’est là une me-
sure fort sage et à laquelle tout le monde applaudira. Que les
retards disparaissent, el nous n’aurons plus rien à dire, et le
commerce n’aura plus besoin d’élever des plaintes presque
continuelles à l’égard des lenteurs et des négligences qui mar-
quent si souvent le transport des marchandises sur la ligue
internationale d’Anvers à Cologne.
ému; kaats.
Nous nous sommes toujours efforcé, par nos conseils et nos
indications, à appeler l’attention du gouvernement sur la néces-
sité de faciliter par tous les moyens possible, l’embarquement
des émigrants qui vont tenter la fortune sous le ciel du pays
d’outre-mer. Longtemps quelques ports étrangers, tels que
Brème et le Havre, entre autres, semblaient avoir été exclusive-
ment choisis par les émigrants pour effectuer leur embarque-
ment. Ils ignoraient Anvers, ou plutôt notre port ne s était pas
manifesté jusque-là à ces hardis voyageurs sous l’aspect d’un
point de départ propice, favorable à leurs intérêts.
Depuis, les temps ont changé. Le gouvernement a compris la
nécessité d’appeler les émigrants vers le port d’Anvers.* il leur a
procuré une foule de facilités, leur a donné des garanties con-
venables, el l’expérience est venue démontrer que les efforts du
gouvernement ont déjà été couronnés de quelque succès. Une
nouvelle mesure qui vient d’être prise à l’avantage des émi-
grants allemands, ne manquera certainement pas d’augmenter
un concours qui n’est plus sans importance pour nous.
Jusqu’à présent, les émigrants allemands qui venaient s'em-
barquer à Anvers, descendaient le Rhin, se rendaient à Rot-
terdam et arrivaient à Anvers par les bateaux à vapeur. Ils fai-
saient ce détour, non qu’il leur en coûtât personnellement
moins cher pour leur transport qu’en suivant la route de
terre, par les chemins de fer, mais parce que les bateaux à va-
peur transportaient gratuitement leurs bagages, dont le port
ieur aurait coûté, par le rail-way, presque aussi cher que pour
eux-mêmes. Maintenant, il résulte d’une communication adres-
sée à la Chambre de commerce d’Anvers, et publiée par celle-
ci, que le directeur des chemins de fer est autorisé à accorder
le transport gratuit des bagages aux émigrants allemands qui
traversent la Belgique pour s’embarquer à Anvers, el que l'ad-
ministration du chemin de fer rhénan a pris la même mesure
pour le parcours des émigrants entre Cologne el la frontière.
Il doit nécessairement résulter de là que les émigrants alle-
mands nous arriveront en plus grand nombre et que le chemin
de fer en profitera de son côté. Pour prouver combien l’embar-
quement des émigrants a déjà pris de l’extension en notre port,
nous faisons suivre ici le tableau exact de tous les émigranis
qui se sont embarqués à Anvers pendant l'année 1843, ainsi que
le chiffre de ceux qui se sont dirigés vers notre colonie nais-
sante de Santo-Thomas (Guatemala). Ce relevé pourra donner
une idée de la place que ces embarquements peuvent acquérir
dans notre port.
Voici ce tableau t
EPOQUES
DD DÉPART.
ISM.
16 Mars.
20 «
13 Avril.
15 .
22 »
n »
5 Mai.
9 a
17 .
24 .
21 »
» »
23 >
50 »
6 Juin.
15 .
22 »
23 »
6 Juillet.
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18 a
» »
19 Août.
8 Septembre.
3 Octobre.
29 »
31 »
9 Décembre,
29 •
ROMS
DES RAViKES,
Théodore.
Florida.
La Ville de Bruxelles.
Agnès.
Celia.
Rebecca.
Elard.
lrad Ferry.
Cérès.
Ornen.
Manchester.
Maria.
Infatigable.
John-Daniel.
Madisson.
Friederich.
Joséphine.
Gulnare.
Lucilla.
Sarah Sheaf.
Plato.
Cowper.
Emily.
Emma.
Florida.
Ann Welsh.
Harriet.
Jean Eey.
Marie et Louise.
Heinrich.
Dyle.
ROMS
DES CAPITA 1RES.
Dofty.
Devrie*.
Stinze.
Bosse.
Thatcher.
Dewers.
Wessels.
Chasse.
Bla richard.
Butenshaus.
Yarman.
Brabander.
Moller.
Borstel.
Simmoues.
Stormer.
Sandstedt.
Tibbets.
Pescud.
Gray.
Chase.
Huilington.
Crâne.
Shéridan.
Devries.
Magnan.
Banning.
De Pauw.
Vandesteene.
Audriens.
Loones.
PAVIM.OH.
Belge.
Américain.
Belge.
Brêmois.
Américain.
Brémois.
>
Américain.
»
Norwégien.
Américain.
Belge.
>
Prussien.
Américain.
Prussien.
Brêmois.
Américain.
Belge.
Américain.
Belge.
Kniphausien.
Belge.
DBST1KATIOS.
Guatimala.
New-York.
Guatimala.
Nouvelle-Orléans.
New-York.
Baltimore.
New-York.
Galveston.
New-York.
Texas.
Santo-Thomas.
Totai........
D EMIGRANTS.
43
iii
98
180
182
119
116
89
150
H0
00
80
177
126
47
76
140
100
94
42
25
129
182
39
54
129
123
130
2983
POER I.A CO-
LORIE BELGE
DEGUATLUAI.A
57
15
124
196
B
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1»
AAGEETEKKE.
Londres, 29 décembre. —- M. de Guernon-Ranville, ministre de Charles
X, a quitté Londres pour Rouen où il a obtenu du gouvernement fran-
çais l'autorisation de résider. [The Globe )
’ — Le duc de Bordeaux s’est rendu à Balh d’où, après avoir visité les
curiosités que la ville présenle, il est reparti pour Bristol et Clifton.
— Un incendie terrible a détruit hier la raffinerie de sucre de Branc-
her, à Liverpool, et située au centre du quartier le plus populeux. Deux
personnes ont perdu la vue.
— Un individu qu’on suppose atteint de démence et qui a dit être
Irlandais, s’est constitué prisonnier au bureau de policede Bow-slreet,
disant que si on ne l’en empêchait, il attenterait à la vie de la Reine en
lui tirant un coup de pistolet. Cet homme, jardinier de son état, a été
renfermé dans une maison de travail.
— Le Halifax-Postdo 28 novembre annonce que l’amiral sir Charles
Adams a quitté le port d’Halifax, le 26, avec une flotte considérable, se
dirigeantvers le Mexique, pour y demander satisfaction de l’insulte faite
dans la capitale de celle république au pavillon anglais.
— La presse périodique et notamment le Morning-Chroniele criti-
quent vigoureusement le message du président Tyler.
— Il y a eu à Wolwich, entre les soldats de marine et les soldats de
police, une rixe qui a nécessité l’emploi du canon. Voici ce qu'on écrit
de cette ville au Globe sous la date du 25 :
« Les soldats de marine ont pillé et saccagé les magasins des mar-
chands de comestibles établis dans High-Street et ont tenté d’arraeher
de prison leurs camarades. Les canonniers ont reçu l'ordre de marcher
contre eux. Les soldats de marine ont commencé l’attaque, mais le ca-
non les ayant mis en fuite, ils revinrent en plus grand nombre après
avoir pillé et saccagé plusieurs hôtels et criant A bas la police ! Vivent
nos camarades !
On prit aussitôt les mesures les plus énergiques pour empêcher ces
séditieux d'enfoncer les portes de la prisonoù se trouvaient leurs cama-
rades. Ils firent une attaque, mais elle fut repoussée. On parvint à en
arrêter quelques-uns. Le tumulte dura jusqu’à deux heures de la nuit.
Alors les soldats de marine, couverts de saug et de boue, se retirèrent
dans leur caserne, après avoir fait une dernière teulative en face de
l’Arsenal. — On craignait de nouveaux excès dans la journée du lende-
main, mais toutes les précautions sont prises pour en prévenir le retour.»
— ctty-arttele «tu *«. — Les fonds anglais, qui avaient monté hier
à la réception du discours du roi des Français, se sont bien soutenus à
la boursed’aujourd'hui. Les consolidés sont colés en liquidation à 96
i|2, 3|4 ex-dividende. C'est l|S de hausse sur le dernier cours d’hier.
Il s’est fait assez d'affaires en fonds espagnols; ces fonds tiennent
Meu leurs prix avec tendance à la hausse.
Cours de clôture : Consul. 96 R2, ô|4 ex-div.; Holl. 2 1|2 p. c. 56, 50
l|4; id. 5 p. c. 99 3|4, 7|8; Portug. conr. 45, 45 R4; Esp. acl. 21 1 [4, 3J8:
id. 3 p. c. 51 1j2,5(4; Mex.31 7|8, 52 1j8.
F HAA CE.
Paris, 30 décembre. — Le diseours révolutionnaire prononcé par M.
Laffitte a produit une grande sensation à Paris. — Après la bourse, les
fonds ont éprouvé une réaction en baisse. — L«s ministres sont réu-
nis en ce moment en eonseil extraordinaire; il paraît qu’ils sont décidés
à ne pas proposer le projetde loi de dotation du duc de Nemours, nonob-
stant une haute insistance et les engagements qu’ils ont pris.
— Ce soir, même absence de dépêche télégraphique au Messager.
— Le 6* bureau de la Chambre des Pairs a nommé M. le comte de
Portalis membre de la commission de l’adresse.
La commission, ainsi complétée.s’est déjà réunie. Elle a nommé pour
son président M. de Pontécoulant, et pour son rapporteur M. le duc de
Broglie. La commission est convoquée pour mercredi 3 janvier.
— La commission de l’adresse de la Chambre des Députés sera nom-
mée dans les bureaux mardi prochain, 2 janvier.
— Voici dans quel ordre les différentes députations 9e succéderont
aux Tuileries à l’occasion de la nouvelle année. Le roi et la reine rece-
vront :
n Le 31 décembre : A midi, Mgr. l’arehevèque de Paris et son clergé ;
n A 8 heures du soir le» dames du corps diplomatique;
» A huit heures et demie, le conseil d’état ;
» Le l" janvier : A onze heures du matin, MM. les aides-de-camp, les
officiers d’ordonnance du roi et des princes ;
» A onze heures et demie, MM. les ministres et MM. les maréchaux de
France ;
FEUILLETON.
PBOPHÉTIE8 POllIl L’AX.VHU BISSEXTILE 1M1.
SUITE ET FIR.
Les prophéties, en ce qui concerne le mois de janvier, permettent
d’apprécier déjà le caractère des trois prophètes, qui tous troisont la
longue barbe, la robe cabalistique et le chapeau pointu. Le premier, le
nôtre, le vénérable Mathieu, prend son rôle au sérieux; on ne peut lui
reprocher que son sentencieux radotage; le second, le premier des
deux prophètes français, est un vénérable prophète de contrebande; le
troisième, français aussi, ne prend au sérieux que la haute prophétie,
la prophétie qui toucheaux plus graves intérêts politiques, les calculs
cabalistiques, les savants rapprochements historiques; il dédaigne et
traite comme des enfantillages,les prédictions relativesaux événements
de chaque jour : il voit de haut, il voit les faits dans leur ensemble et
joue avec les détails.
Pour le mois de février, maître Mathieu nous promet la mort d’un
personnage élevé, perte qui excitera de justes regrets ; il laisse même
apercevoirdans un étatquelconqueun changementde ministère, causé
par les plus louables motifs Voici dans quels fermes il s’exprime :
« Si plus d’une fois on a vu les hommes du pouvoir compromettre la
souveraineté, il sera plus digne de remarque devoir un ministère s’im-
moler dans l'intérêt qui l’éleva. »
Y a-t-il là prophétie, y a-t-il conseil ? Le vieux Mathieu Laensberg est
bien capable de trouver un bon avis sous son bonnet trois fois cente-
naire.
Voici ce que nous promet le premier poète français Un voyage de la
reine Pomaréà Paris. L’admission de M. EugèneSueà l’académie fran-
çaise. L’entrée de M. Gavarni, le si spirituel caricaturiste, au couvent
des Chartreux, et un acte de dévouement d’un acteur du Théâtre des
Variétés de Paris qui, pour rester fidèle à son directeur, M. Nestor Ro-
queplan, refusera d’épouser la reine Pomaré et de la suivre aux iles
Marquises. L’auteur d’une aussi belle action mérite d’être signalé d'a-
vance au monde ancien et nouveau ; il se nomme Hyacinthe.
Le second prophète nous annonce que dans le courant du mois de fé-
♦
vrier, les rues de Paris subiront un changement notable; les pavés seront
remplacés par des rails, et les fiacres par des locomotives qui se char-
geront de jeter les promeneurspartoutou bon leursemblera. fiole Bene,
les accidents seront, comme toujours, à la charge des voyageurs.
Dans ce même mois on verra de nombreuses querelles entre les cri-
tiques et les dramaturges, on se provoquera pour de rire et l’on finira
par se donner la main.
Il ne faut pas être sorcier pour découvrir dans l’a venir des événements
du genre de ces derniers.
Une seconde remarque esté faire au sujet des trois prophètes. Le pro-
phète liégeois a la vue infiniment plus longue que ses deux confrères,
ou du moins sa lunette est meilleure.il voit bien au-delà de la frontière
de la Belgique. Les deux autres prophètes, sont des vrais prophètes pa-
risiens qui ne savent pas percer au-delà de la ligne des fortifications de
Paris. «
En mars, suivant Mathieu Laensbergh, des événements graves et im-
prévus amèneront des perturbations inévitables.Vient une sentence et
puis : la liberté fait une nouvelle conquête.
En mars, suivant le prophèle parisien que nous soupçonnons fort d’ê-
tre un habitué du Café de Paris ou du Café Anglais, une précocité ex-
traordinaire se manifestera On aura des melons, des asperges, des frai-
ses, des petits pois, des haricots verts, des abricots et des pêches.
Premier conséquence d’un pareil état de choses : indigestions dan-
gereuses.
Deuxième conséquence : Plusieurs médecinséchangentleurs cabrio-
lets contre des voilures à deux chevaux
Esther de Bongars est nommée gouvernante des filles de 8. M.
l'empereur de Tombouctou. Adieux touchants qu’elle fait à son portier.
Pour l’intelligence de nos lecteurs, qui ne sont pas Parisiens, nous
devons faire connaître M1'» Estlier de Bongars. M”1 Esther de Bongars
est une jeune personne de noble race.puisqu'elle est fille de M le comte
de Bongars;de plus elle est remarquablement jolie. M**. Esther jouait les
amoureuses et les travesties au théâtre de l’Ambigu-Comique, les cla-
queurs avaient ordre de la soigner tout particulièrement. De l’Ambigu
elle est allée au théâtre des Variétés et y a joué avec ce succès qui vaut
à un artiste des appointements de I2à t,500 fr.
Un beau jour M. le comte de Bongars s'imagina que sa fille devait lui
payer une pension alimentaire, il lui fit un procès et demanda, par ses
conclusions, une rente annuelle de 1,200 fr M"« Ksther se défendit, son
engagement à la main, et elle prouva que ses services de toute l'année
n'étaient payés que 1,500 francs. En réplique, on lui fit remarquer que
n’ayant que 1,500 fr. d’appointements, elle trouvait moyen de payer un
loyer de 2,000 fr., une cuisinière et une femme de chambre. Le tribunal
appréciant toutes les circonstances dé la cause, condamna M11» Esther à
servir à son noble père une pension alimentaire de 1.000 fr.
Au surplus, MU» Estlier vient d’exécuter un pas qu’aucun prophète
■'avait prédit. Appuyée sur le bra9 d’un jeune premier, elle s’est envo-
lée vers le Nord et fait en ce moment fureur à la cour deSt.-Pélersbourg.
Son noble père la suivra-t-il jusque-là?
Le second prophète parisien n’a presque rien trouvé au bout de sa
Innettepour le même mois de mars; cequ’il préditnous intéresse si peu
dans ce pays que nous n’en dirons rien.
Jusqu’à présent Mathieu Laensberg s’était déridé pour parler du mois
d'avril ; il risquait, à l’occasion de ce mois de déceptions el de mystifi-
cations, la fine plaisanterie. Pour l’année 1844. probablement parce
qu’elle est bissextile, il a gardé son sérieux. Il nous annonce des nau-
frages. et conseille, pour la tranquillité des assurés, d’assurer les assu-
reurs. Il voit encore dans le futur mois d'avril une grande mesure qui,
tout en honorant le pouvoir, méritera l’assentiment des masses. _
L’un des prophètes parisiens voit, |>our le premier mois du deuxième
trimestre de l’année 1844. l’arrivée d’une ambassade, envoyée par une
population sauvage de l’Amérique septentrionale, pour offrir la .souve-
raineté à M. Edmond, feu le Napoléon du Cirque. M. Edmond hésitera
longtemps, mais enfin, il acceptera cet honneur.
L'autre prophète annonce, qu’au mois d’avril prochain, une chambre
bien placée dans l’opinion publique, décrétera que tout bon Français,
de quelque sexe qu’il soit, devra adopter le costume de débardeur. Une
académie de d îmes protestera contre la loi, la fera rapporter el l’on
remplacera le costume de débardeur par celui des habitants des îles
Marquises. Les tailleurs ati désespoir, se feroulclercs de notaire, barons,
dues, marquis ou carossiers. _ .
Pour le mois de mai, Mathieu n’a que ceci d’à peu près raisonnable :
A nouvelle heureuse bon accueil. _
Un des prophètes parisiens annonce la première représentation sur |