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plus bas aussi que ceux de l’Alsace. Les ouvriers bel-
ges ont eu à souffrir encore d’une élévation exorbi-
tante du prix des grains; niais cependant le prix du
froment n’a pas dépassé en Belgique 25 à 26 francs
l’hectolitre, tandis que dans certaines parties de la
France il est monté au-dessus de 30 francs, et qu’en
Angleterre il est resté, pendant des mois entiers, à 34
et 36 francs. Or, le prix des grains n’est que le régu-
îateur du prix de tous les autres produits agricoles,
de la viande, etc.
Les machines ne sont pas plus chères chez nous
qu’en Angleterre. La diflérence du prix du fer est
compensée par la différence de la main-d’œuvre.
Comparés aux industriels français, les nôtres font de
ce chef une économie moyenne d’un cinquième,
La Grande-Bretagne peut se considérer actuelle-
ment comme ayant perdu l’avantage qu’elle retirait
du bon marché et de l’abondance des capitaux. La
crise au travers de laquelle elle finit de passer aura
pour effet permanent d’établir entre ce pays et le con-
' tinent l’équilibre du prix des capitaux. Habitués main-
tenant à circuler avec une grande rapidité, ils se por-
teront désormais là où l’intérêt est le plus élevé, et on
ne le verra plus, comme autrefois, à 2 1|2 ou 3 p. c.
en Angleterre, taudis qu’il restait à 4 ou 5 p. c. en
France, en Belgique ou en Allemagne.
' > Le seul objet sur lequel à présent l’économie soit en
faveur de l’industrie britannique, est la houille; les
industriels français payent encore le charbon moitié
plus cher que les nôtres.
Aaf€S£.E’JCERKE.
Londres, 19 janvier. — Suivant certains journaux te
mariage de la reine serait retardé de quelques semai-
nes, à causedelamort de la maregrave de Hesse-Iloni-
bourg. Toutefois comme le deuil exigé par l’annonce
de ce décès de famille expirera le 9 février , rien n’em-
pcche la reine de conserver le jour déjà indiqué du 16
du même mois.
— Dans la séance de la chambre des communes du
18 janvier, lord J. Russell a annoncé qu’il appellerait mer-
credi prochain l’attention de la chambre sur le para-
graphe du discours de la reine , relative à ta dotation
du prince futur époux de S. M.
— Le Morning-Post donne les détails suivants sur
la réunion des cbartislesdont nous avons déjà parlé :
h Une réunion de chartistes a été tenue hier soir dans
Trade’s-Hall, Bethual-Green, ayant pour objet de dis-
cuter la situation malheureuse où se trouvent en ce
moment les classes ouvrières. La salle était comble et
la majorité des assistants paraissait appartenir à la
classe ouvrière. A neuf heures, te comité prit place au
bureau, et M. Neesotn fut appelé par acclamation à
présider l’assemblée. Après qu’il eut sommairement
expliqué le but de la réunion, M.Spurr, qui dans d’au-
tres circonstances a pris une part très active aux dis-
cussions de ce genre, se leva et proposa la première
résolution.
Après quelques observations préliminaires, il dit que
le seul moyen de conserver la paix était de se préparer
à la guerre ; et à l’appui de cette assertion il cita ces
paroles d’un personnage célèbre : « Mettons notre con-
fiance en Dieu, et tenons notre poudre bien sèche. » A
ces paroles, la voix de l’orateur fut couverte par uu
tonnerre d’applaudissements.
Au moment où le silence s’était rétabli et où M.
Spurr allait continuer son discours, uu détachement de
troupes de police parut à la porte de la salle, le sabre
nu, et y jeta la plus grande confusion. Les femmes
quitlèrent précipitamment les tribunes, tandis que les
gamins (urchins), qui avaient occupé de bonne heure
les premières places dans la salle, se sauvèrent en se
glissant entre les jambes des spectateurs.
Le président recommanda à l’assemblée de ne pas se
disperser, et lui dit de ne rien craindre, car la réunion
avait lieu en vertu des principes constitutionnels; mais
que pour ne pas donner un motif de triomphe à leurs
ennemis, il espérait que personne ne troublerait la paix.
Lesagents de police firent alors une charge le sabre à la
main, et ayant intercepté toutes les issues de lasalle ils
empêchèrent tout le monde de sortir.
Malgré ces précautions, plusieurs des meneurs parvin-
rent à s’échapper. Le président somma les officiers de
police, qui étaieuL demeurés speclateurspassils de cette
scène, de déclarer en vertu de quelle autorité ils étaient
venus attenter d’une manière si inconstitutionnelle aux
droits et à la liberté de sujets anglais; mais ceux-ci ne
répondirent point.
M. Spurr proposa d’envoyer une députation auprès
de l’inspecteur qui commandait la police pour lui de-
mander pourquoi ses agents s’étaient introduits, les ar-
mes à la main, dans une réunion de citoyens libres pour
les empêcher d’exprimer leurs opinions. Les officiers de
police persistant à ne vouloir laisser sortir personne de
la salle, le president déclara que l’assemblée était dis-
soute. Malgré cela, la police voulut fouiller tous ceux
qui se Irouvaiertt dans la salle à mesure qu’ils sortaient,
Elle trouva que plusieurs d’entre eux avaient des poi-
gnards, des couteaux, des sabres, des pistolets chargés
à balles et d’autres armes d’un genre particulier. Ceux
sur qui ces armes furent trouvées furent arrêtés, et plu-
sieurs témoignèrent l’intention où ils étaient d’en faire
usage si l’occasion s’en était présentée. Le calme et la
résolution des officiers de police et de leurs agents dans
cette circonstance sont au-dessus de tout éloge; 21 per-
sonùes qui avaient pris la part la plus active à la réunion
ont été détenues jusqu’à onze heures pour attendre les
ordres de l’inspecteur à Scotland-Yard. Onze individus
sur lesquels on a trouvé des armes, des poignards et
outres instruments meurtriers, ont été écroués dans le
dépôt de Spilalfields, où un fort détachement d’agents
de police a été chargé de les garder. »
5'Jffi.AH'CE. — Paris, 20 janvier.
Chronique et ISruiis <Ie salon,
chambre des DÉPtTés. — La chambre des Députés a
examine dans ses bureaux le projet de loi relatif à la
conversion de la rente 15 p. c., et s’il en faut juger par
le enoix de' commissaires, elle s'est montrée favorable au
projet. Sut neuf bureaux, six ont nommé des commis-
sûre- qu; avaient parlé pour la conversion ; ce sont
MM. Real; Gouin, Larabit, Muret de Bord, Vuitry et
Garnier-l’agès. Trois commissaires sont contraires au
projet. Ce sont: MM. Rivet, Lacave-Laplagne et De
Laborde.
état de i.a capitale. — On lit dans le Moniteur :
Hier, entre une et deux heures, quelques groupes
peu nombreux se sontmonlrés sur la place de la bourse,
il ne s’y trouvait pas un seul gardenationalen uniforme.
Aucune manifestation delà nature de celle de dimanche
dernier n’a eu lieu.
dépêche télégraphique. — On lit dans lo Moniteur
Parisien :
Alger, 10 janvier.
» Aucun événement important n’a eu lieu dans l’Al-
gérie depuis le dernier courrier.
» Les Arabes n’ont pas reparu dans la Mitidja. Tout
est tranquille à Oran, Bone et Conslantine.
nouvelles de MONTEVIDEO. — Des nouvelles de Mon-
tevideo, en date du 9 novembre, annoncent que les ha-
bitants delà campagne,depuis lePucblo-de-Dolorès jus-
qu’à la Magdalana, se sont déclarés en masse contre
Rosas. Les insurgés sont au nombre de plus de 3,000,
bien montés et presque tous bien armés, lis se sont por-
tés sur Buénos-Ayres. Les forts du Salado, du Tuque,
de l’Atalaya, de la Magdalana et de PEnsenada sç sont
déclarés en leur faveur. Il parait que Rosas était à peu
près assiégé dans Buénos-Âyres. (Moniteur.)
trouble de l’arriége. — On lit dans le Journal de
Toulouse ;
L'ordre continue à régner dans l’Arriége. Un batail-
lon d’infanterie et un escadron se sont rendus de Car-
cassonne à Poix; un grand déplacement de forces devait
avoir lieu le 20, jour auquel la foire avait été remise par
un arrêté du maire, ainsi que nous Pavons annoncé.
L'Emancipation ajoute que la journée passera sans
doute tranquillement et que toutes les mesures ont été
prises pour arriver à ce résultat.
petite chronique. — M. Meyerbeer, qui se trouve à
Baden-Baden, vient d’y terminer une cantate, qui sera
exécutée à Londres, à l’occasion du mariage de S. M.
La partition, qui est en ce moment en route pour Lon-
dres, se compose de douze feuillets in-folio, écrits en
très petits caractères.
— M. Barthe de la Bastide, ancien député de la ma-
jorité rétrograde sous la restauration, et administrateur
des postes, est mort à Paris.
— Aucune capitale de la terre n’est peuplée d’autant
de veuves que Paris. Lors du dernier recensement, les
recenseurs en ont compté 33,623 dans la capitale, et
64,082 dans le département.
— On lit dans le Courrier du Havre : « On nous
donne comme positive la nouvelle suivante: Il existe une
compagnie anglaise qui fait les études d’un chemin de
fer de Paris à Honfleur. Elle a fait déjà plus de 33,000
fr. de dépenses pour ces éludes. »
— Voice quel a été le produit des postes aux lettres
de France depuis quatre ans :
1836, 57,000,000 fr.; 1837, 40,382,368 fr.; 1838,
42,242,271 fr.; 1839, 42,070,000 fr. En 1821, ce reve-
nu n’était que de 23 millions.
Physionomie <le In gsresse française.
Le JOîJKWAI, BES DÉBATS produit de longs rai-
sonnements pour prouver que le projet de la conversion des
rentes serait inadmissible, lors meme que la situation poli-
tique et financière de l'Europe ne le rendrait par inexécutable,
parce qu’il est d'une extrême dûreté pour les communeset les
établissements de bienfaisance et pèche contre les règles d’une
économie publique bien entendue.
Le temps, à propos du message da président des Etats-
Unis, s'exprime ainsi :
« On devait s’attendre é voir le président poursuivre dans
son message le développement des idées du parti démocra-
tique sur les banques et les institutions de crédit. M. Van
Buren n’y a pas manqué Dans un résumé fait avec talent, il
expose l'opinion du gouvernement sur celte question, qui
depuis plusieurs années sert de champ de bataille aux partis
politiques.
M. Van Buren est le continualeur de l'œuvre de Jackson ;
mais il est loin de suivre les errements du général dans tous
le rigorisme de sa pensée. Le nouveau président est l’homme
pralique de l’opinion démocratique ; sou exposé est calme,
dénué de passion, et ne s'arrêtant guère que sur des faits in-
contestables pour combattre les opinions ennemies.
Après avoir démontré que par le système actuel des ban-
ques, les Etats-Unis se trouvent-solidaires de toutes les per-
turbations qui peuvent survenir sur les places de l’Europe,et
surtout à Loudres, M. Van Buren se flatte peut-être, lors-
qu’il croit que ses mesures quelles qu'elles soient remédie-
ront complètement à cet inconvénient.
Nous l’avons déjà dit, si les étrangers doivent prendre parti
dans cette question s’ils consultent à cet égard leurs intérêts,
iis feront des vœux pour le succès des mesures de M Van
Buren. Pour eux, en effet, c’est moins du développement de
la prospérité exclusive des Etats-Unis qu’il s’agit, que de sé-
curité dans leurs relations avec les Américains.
Le PATS en relevant ces mots que le Constitutionnel
disait hier en parlant du discours de la Reine d'Angleterre ;
Tant de politesse a été perdue ; Le maréchal Soult en u été
pour las frais ! fait les observations suivantes :
«— Et M.Thiers, cet orateur, cet homme d’état dont vous
avez fait une sorte de Providence pour la France, M. Thiers
n’en a-l-il pas été, lui aussi, pour ses frais ? et plus honteux
puisqu’ils n’avaient pas l’ofïicialité diplomatique pour excuse.
Vous saviez, dites-vous, que le ministère anglais était à notre
égard dans les plus mauvaises dispositions, et vous avez osé
pendant deux jours faire le panégyrique de M. Thiers allant
sciement au devant de l’affront qui vient de consommer sa
déchéance politique !
» Avant que le discours de la Pleine d’Angleterre nous fût
connu, nous avons dit que la harangue de M. Thiers était
une faute; le discours de la Reine d'Augleterreen a fait une
LÂCHETÉ. »
Revenant sur l'incident de la discussion de l’adresse relatif,
à l’occupation par les Anglais du port du passage, et au peu
d’attention accordé par la chambre à la réponse du président
du CODSeil qu'il ne doute pas que ce port ne soit évacué aus-
sitôt que tes circo nstances le permettront, ce journal donne
sur ce pont important les notions qui suivent :
« Le port du passage si voisin de la France est devenu pour
les Anglais un grand entrepôt manufacturier d’où ils écoulent
la surabondance de leurs produits dans la Péninsule, et un
foyer de contrebande qui fait concurrence à notre industrie
sur nos propres marchés.
» Néanmoins, les préoccupations commerciales de la
Grande-Bretagne ne l'ont pas empêchée de pouvoir à toutes
les précautions militaires propres a garantir, et du côté de
l’Espagne, cl du côté de la France, et du côté de la mer, sa
pacifique conquête. Toutes les hauteurs qui dominent la ville
et qui lui font ceinture, sont couronnées dç forteresses abon-
damment pourvues de pièces d'artillerie, de troupes et de vi-
vres : sur la montagne qui l'avoisine, s'élève le fort John Hay,
véritable citadelle, il n’est pasjusqu'au rocher isolé qui com-
mando la rade de Saint-Sébastien, dontla prévoyance anglaise
n'ait tiré parti en y établissant une batterie qui complète son
système d'occupation de toute la côte nord de l'Espagne. »
Ces précautions militaires paraissent au Pays être l’indice
certain du désir de l’Angleterre d’occuper à porpétuité une
position si avantageuse.
Le SlÈCliE en déplorant les avances faites par le minis-
tère du 12 mai au cabinet anglais, regarde la froideur de
l’attitude de ce dernier comme le résultat des alarmes qui
ont été conçues au sujet des propositions de la Russie, froi-
deur calculée peut-être d’après le caractère connu de la po-
litique dominante en France, que le meilleur moyen d’obte-
nir les concessions souhaitées, était d'affecter une indifférence
insultante :
« Nous ne savons, dit-il, s’il est quelqu’un parmi nous au-
près de qui un pareil calcul puisse réussir, mais il ne réussira
pas auprès de la France. Les bons procédés du gouvernement
britannique ne nous auraient décidés dans aucun cas à sacri-
fier les grands intérêts que nous avons mission de garantir,
quoique, naturellement, nous lui en eussions tenu compte; de
même il nous paraîtrait puéril d’immoler aux ressentiments
d'un procédé malveillant les avantages éprouvés de l'alliance
entre les deux peuples; mais nous nous tiendrons pour aver-
tis; nous saurons que les liens d'une confiance mutuelle sont
rompus au moins entre les gouvernements; que les intérêts
restent seuls, qu’ils doivent être strictement appréciés, qu’il
n’y a point â se mettre en frais d'attacbement ou de sympathie
là où il n’y a à attendre aucun retour, qu’enfin la France, dans
ses relations avec la Grande-Bretagne comme avec tous les
autres peuples, doit s’appuyer sur la fière devise de sa rivale
et s’écrier à sou exemple -.«Dieu et mon droit t »
Le coubhieb FHANÇAZ9 s'occupe de la question
des chemins de fer et des travaux de la commission.
La PHESSE cherche à démontrer la nécessité des études
économiques pourles députés et rend compte eu ces term g de
la discussion de l’adresse du parlement anglais :
Les deux chambres du parlement anglais n’ont pas eu besoin
de huit jours de discussion pour vider la questiou de l’adresse.
A peine le discours royal a-t-il été prononcé qu'elles se sont
réunies, chacune dans son local particulier, pour s’occuper de
la réponse qu'il y avait à faire.
Le CONSTITÜTIOJHNEI, et le COMMERCE déplo-
rent le conflit sanglant qui vient d'avoir lieu à Foix, et blâ-
ment le pouvoir local de n’avoir pas prévu la résistance que
provoquerait dans la population rurale, l'acquittement d’une
nouvelle taxe, et de n’avoir pas pris des précautions néces-
saires en pareille circonstance.
Le CAPITOI.E n’a jamais vu la France plus florissante
que sous l’empire ; c’est du moins ce que tendent â prouver
ses longs commentaires à propos de cette phrase du Journal
des Débats : «On ne fait pas des grands à volonté, il n’y a pas
de grandes choses en question, il n'y a pas de grands principes
en jeu.c
La çyüQTiDXBEîKrE accuse M.Thiers, d’avoir voulu, en
se faisant Anglais, renouveler le cardinal Dubois.
BELGIQUE,
Bruxelles, 22 janvier. — Le roi, qui devait arriver
lundi de sa terre d’Ardenne, a retardé son retour de
deux fois vingt-quatre heures; S. M. n'est attendue à
Bruxelles que ce soir.
— Par arrêtés royaux, sont nommés chevaliers de
l’ordre de Léopold, en récompense du zèle qu’ils ont
montré dans les fonctions qui leur ont élé confiées, et
en témoignage de la satisfaction du roi pour leurs ser-
vices, les capitaines d’infanterie Larrayet deSaint-Pol,
officiers francais en mission en Belgique.
— Par arrêté royal du 10 décembre : Le major Mago,
du 7e régiment de ligne, et le capitaine adjudant major
Moreau, du 1er régiment de la même arme, sont auto-
risés à porter la croix de chevalier de 4e classe de l’ordre
militaire de Guillaume.
— Par arrêté royal du 27 décembre, le général de di-
vision Goelhaels est autorisé à porter la croix d’officier
de la légion-d’honneur.
— La représentation de Lucie de Lammcrmoor a élé
signalée hier par une petite scène comme on en voyait
quelquefois au beau temps de la Comédie. Un figurant
ou coryphée, du nom de Jacquet, remplit dans cet ou-
vrage le rôle déjà important de Gilbert ; mais, dès la
première représentation de cet opéra, le public n’a pas
paru goûter le talent de cet artiste, et les journaux qui
ont la bonté de s’occuper encore du théâtre, ont môme
été jusqu’à faire un crime à l’administration de lui avoir
confié ce rôle. Hier donc, M. Jacquetayant, à ce qu’on
dit, dîné plus copieusement que de coutume s’abstint
de paraître au premier acte, et Mm° Buitel dut passer
un petit duo en récitatif qu’elle chante avec Gilbert.
Quand celui-ci parut plus tard, le public lui témoigna
son mécontentement par ses sifflets. M. Jacquet s’avan-
ça fièrement jusqu’à la rampe, toisa l’insolent public
qui osait le siffler, et jeta son chapeau au milieu du par-
terre en guise de défi. Alors le vacarme fut à son com-
ble; le publiccriait, réclamait des excuses. Mais la poli-
ce mit fin à celte scène en emmenant M. Jacquet aux
Petits-Carmes.
CSiamatoa*® «les représentants.
Séance du 21 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. F ALTON.
La séance est ouverte à 1 heure moins un quart de la ma-
nière accoutumée.
L’Analyse des pétitions est renvoyée aux différentes com-
missions chargées d'en faire le rapport.
m. uoDENBAcn. On nous a promis un prompt rapport sur
les pétitions relatives à l’industrie liuière. Jusqu'à présent,
ou ne l’a point encore fait. Cela devient cependant d’autant
plus urgent qu'il est question, en France, d élever les droits
sur nos fils de lin J’espère que cela n’aura pas lieu, puisque
le gouvernement ne paraît pas disposé a y accéder.
Cependant, si cela arrivait, je crois que nous aurions le
courage d'user de répresailles et d’élever les droits sur les
vins et autres produits français.
m. cols fait observer que depuis quelque temps le prix
du lin a beaucoup baissé.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget
des travaux publics.
On en est arrivé au chapitre S, relatif au chemin de fer.
m. le ministre des travacx publics. Messieurs, mon
intention n’est point de contester à l’honorable rapporteur
de la section centrale le droit de faire un rapport sur la
construction et l’exploitation du chemin de fer. Mais j’ai lieu
de m’elonner de ce qu’on ne m'ait donné connaissance, que ia
section centrale s'occupait de ce travail.
En consultant le rapport de la section centrale, j’y trouve
certains passages qui pourraient faire croire que j'ai élé con-
sulte ; « Nous concevons avec M. le ministre, dit ce rapport,
que les adjudications publiques, etc. »
Ne dirait-on point d’après celle phrase et d'autres qu’il est
inutile de citer, que j'ai été appelé a la section centrale? Non,
Messieurs, je n’y ai point élé appelé, je n'ai point été con-
B—BMW—«MM—W—
6ulté, je n’ai point donné d’explications à celte 'section et
c’est ce donc je viens me plaindre aujourd’hui.
m. van hoobrouck de fiennes. Dans nn discours écrit
s’attache à relever quelques erreurs de chiffres qui se trouvent
dans le budget; il passe en revuo les différentes opérations du
chemin de fer, et critique vivement le mode qu’on a suivi
pour les adjudications et surtout pour les fournitures de sa-
ble, qui auraient dû être rendues publiques.
m. le ministre des travaux publiques. L’honorable
rapporteur de la section centrale est entré dans des considéra-
tions générales sur le mode d’adjudication qui a été suivi;
c’est une question très controversée que celle de savoir quel
est le meilleur mode; mais il y a plusieurs sortes d’adjudica-
tions publiques, et c’est précisément ce que l’honorable préo-
pinant a constamment perdu de vue. Il y a des adjudications
à bordereau de prix et des adjudications à forfait.
Quand l’honorable rapporteur de la section centrale vous a
renvoyés an tableau n° 2 de mon rapport du mois de novem-
bre 1839, vous avez cru que ce tableau vous représenterait
toutes les adjudications publiques qui ont eu lieu. C’est encore
U une erreur; il ne représente que celles qui ont eu lieu d’a-
près le nouveau mode récemment établi.
Les adjudications de terrassement ont eu lieu long-temps
par bordereau de prix; on ne l’a jamais caché. Ce n’est que
depuis un an et demi qu’on est arrivé à une combinaison qui
concilie les intérêts et qui permet de tenir compte des travaux
imprévus.
Il y a eu pour 21,910,000 fr, d’adjudications publiques,
pour 31 millions par marchés directs ; qui comprennent lel
fers, les expropriations, les locomotives qu’il était impossible
de mettre en adjudication publique. Il y a en troisième lieu
des entreprises qui se font tantôt par adjudication publique,
tantôt par soumission directe, et toutes les fois qu’on a donné
la préférence à ce dernier mode, on a eu égard aux circon-
stances.
Quanta ce qui concerne les fournitures de sable, M. le
ministre rentre dans les explications fournies par son rapport.
Je pense aussi , qu’il faut avoir recours aussi souventque
possible aux adjudications publiques à forfait, mais ce mode
ne peut être suivi pour toutes les fournitures.
Répondant ensuite aux accusations dirigées personnellement
contre lui, M. le ministre dit qu’il est impossible à un minis-
tre de s’entendre avec des employés subalternes, tels que des
fournisseurs, puisqu'il ne fait point de marchés. Ce sont les
ingénieursquidébattent les prix, et le ministre ne fait qu'ap-
prouver. Ces accusations donc ne seront d’aucune valeur aux
yeux des personnes qui sont au courant de la marche admi-
nistrative. La probité du reste des employés du ministère
des travaux publics qui me sont parfaitement connus les met
à l’abri de tout reproche.
M. delehaye. En donnant lecture à la chambre des opi-
nions émises par un grand nombre d’ingénieurs étrangers sur
les travaux du chemin de fer. cherche à prouver d’après elles
que le chemin de fer coûte énormément. Il cite la fabrique
que l’on construit en ce moment à Gand pour l’industrie li-
nière, et qui ayant besoin de sable pour le chemin de fer
qu’on lai établit, ne l’a payé qu’un franc le mètre cube.
On ne peut se dissimuler l’importance de ce fait. Lorsque
J’en eus connaissance les bras m'en sont tombés. Tout le
monde dans les Flandres s'étonne de ces fortunes immenses
qni se sont faites par ces fournitures de sable.
M- LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS. Cequed'ltl'hO-
norable préopinant est la critique du système de la section
centrale, puisque tout, dans les Flandres, a été fait par ad-
judication. Les ingénieurs entendent donc bien mal leurs
intéréts, puisqu’ayant d'immenses bénéfices & réaliser, ils ne
l’ont pas fait.
m. le ministre de la guerbe. Mod collègue, le ministre
des travaux publics, n’étant pas ingénieur, n’a pu répondre
entièrement aux autorités invoquées par M. Delehaye. J'ai
fait, comme ingénieur, beaucoup de devis, et j’ai conduit
beaucoup de travaux, et Je pourrais en ce moment opposer
une autorité au-dessus de celles citées par M Delehaye. Ces
autorités quoique célébrés se sont trouvées plus d’une fois en
défaut, lorsqu’il s’est agi pous elles d’appliquer leur système.
J’aflirme par exemple qu’il y a autant d’erreurs que de mots
dans ce qui a été dit d'après ces autorités, sur la quantité de
sable qu’un homme peut charger dans un jour. C’est une sim-
ple supposition, pour l’admettre il faut croire que le sable est
toujours sous la main ; on parait ne pas savoir que le travail
est double, s’il faut descendre un pied dans la mine.
M. delehaye insiste sur ce qu'il a dit précédemment.
M. de puydt donne quelques explications propresâjustifier
le système suivi par le gouvernement.
M. van hoobrouck de fiennes signale différents abus dans
l'administration du chemin de fer, et dit entr’autres choses â
cet égard que l’agent d’un entrepreneur ayant indiqué à cet
entrepreneur un endroit où se trouvait du sable, celui-ci
voulut s’en approvisionner en cet endroit attendu que n'étant
pas assez éloigné du chemin de fer, il ne pouvait réaliser
d’assez grands bénéfices sur les transports. La mer n’est qu’à
12 mille mètres de Bruges, et on a trouvé le moyen de faire
faire au sable de mer un parcours de 24 mille mètres. La
preuve qu’il y a eu des abus, ajoute l'orateur, c'est que des
entrepreneurs peu fortunés, out fait, en peu de temps, des
fortunes colossales.
m. le ministre des travaux publics. Je ne puis que ré-
péter, messieurs, ce que j’ai dit en commençant, c'est qu'il
esté regretter que je n'ai pas été entendu dans la section
centrale. L’administration du chemin de fer a été jugée par
défaut. L’honorable membre cite comme preuve des abus, la
fortune qu’ont faite des entrepreneurs; mais on m’accordera
bien qu'ils doivent gagner 10 p. c.
Or, il y a des entrepreneurs qui. depuis 4 aDS, ont eu des
entreprises de plus de 5 millions, et on concevra qu’en gag-
nant 10 p. c. ils ont pu faire une certaine fortune Le fait
ainsi pose, on ne peut pas dire qu’ils aient fait des fortunes
colossales.Nous devons respecter l'bonneur de nos concitoyens,
alors même qu'ils ne sont qu’entrepreneurs.
M. le ministre entre dans quelques observations de détail,
pour répondre aux objections de M. Van Hoobrouck de
Fiennes.
m, de man demande que l’on achève l'embranchement de
Louvain.
m. van cutsem demande que les heures de départ des
convois soient mises en harmonie pour arriver sur les divers
marchés des Flandres.
m. lebeau demande si le gouvernement a l’intention de
faire la section de Mons à Quiévrain, avant de savoir si la
France fera un chemin de fer de Paris à la frontière.
m. le ministre des travaux publics répond affirmative-
ment ; cette obligation résulte de ia loi du 1er mai 1834.
M. lebeau pense qu’il y aurait lieu alors de modifier la loi
de 1834, car on ne peut faire cette section avant d’être cer-
tain qu’elle ne constituera pas une véritable impasse.
tu. le ministre des travaux publics. Il est certain qu'it
y aura jonction entre Valenciennes et Quiévrain. il y aura
nécessairement des conférences entre les ingénieurs français
et belges pour déterminer le point de rencontre.
M. rodenbacu demande des explications sur les actions
que l’on dit que le gouvernement aurait prises dans le chemin
de fer rhénan.
ri. le ministre des travaux publics. Il est vrai que le
gouvernement est entré en arrangement â cet égard, mais cct
arrangement n'aura d'effet que quand il anra obtenu l’assen-
timent lies chambres. Cela fera l’objet d’une proposition qui
vous sera faite par le gouvernement.
Art. 1er. Entretien et police de la route proprement dite.
800,000 fr.
tu. schyven demande que l'on établisse des commissairtS
de police, pour veiller sur ceux qui ne voyagent que pour faire
des soustractions.
ai. le ministre de la guerre répond que cela fait l'ob-
jet de sa sollicitude. L'article est adopté. |