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LE PIYÊCUBSEUR.
prix progresifs de 15 en 15 jours-, et suivant la position plus
ou moins avantageuse des lieux de dépôts. L’encombrement
serait évité, parceque pour payer moins de surface, on em-
pilerait et rangerait beaucoup mieux les bois; l’on satisfe-
rait ainsi tout le monde, car , on favoriserait les importa-
tions de cette espèce, on donnerait de l'emploi a bien plus
de bras, on empêcherait des vols, peut-être des fraudes,
et l’on favoriserait la location de beaucoup de chantiers ou
magasins.
Cette amélioration, avarftageuse aux finances de la ville ,
serait encore un acte de justice ; si les citoyens doivent sup-
porter la charge des impôts et des taxes, de son côté l'auto-
rité municipale doit favoriser autant qu il est en elle la pro-
duction des capitaux,enfacilitant aux citoyens l’augmentation
de leurs revenus par tous les moyens qui ne blessent les
intérêts de personne. [Article communiqué).
ANGLETERRE.
Londres , le 29 décembre.
Le Courier continue à enregistrer les résultats des élec-
tions municipales. Partout les whigs ont les plus grands
succès. Il est impossible , dit le Courier, de désirer une
victoire plus complète sur les torys.
— On écrit de Falmouth, 27 décembre :
Le paquebot, le Nautilus, est arrivé aujourd’hui de
Lisbonne ayant fait la traversée en huit jours. Il apporte
une traite de dix mille souverains en accompte du divi-
dende de 3 pour cent de bons portugais.
Les journaux portugais contiennent des nouvelles qui
font croire que l’ancien système d’assassinats n’a pas en-
core été entièrement abandonné en Portugal. Le Diario
dit que le juge du tribunal de Moura a signalé au minis-
tère public que le 3 du courant six hommes armés ont
forcé les portes de la prison de Moura et y ont assassiné
les prisonniers politiques José de Paula Pacheco, Ant.
Pedro Thomaset Fr. JoseNavalhas. [Courier.)
FRANCE.
Paris, le 30 décembre.
Voici ce que nous lisons dans notre correspondance
particulière sur les bruits qui avaient couru hier , d’une
conspiration dirigée contre la vie du Roi :
On a répandu le bruit d’une nouvelle tentative dirigée
contre la personne du Roi. Il circulait bien des versions
sur cette conspiration avortée. Les un disaient qu’onavait
saisi un amas d'armes dans une maison situés sur le quai
par où le Roi devait passer. Plus tard, on affirmait que 15
individus , selon les uns et 4 suivant le plus grand nom-
bre , avaient été arrêtés , répandus sur les quais et por-
tant sous leurs blouses des pistolets chargés. On ajoutait
que les communications avaient été interceptées sur les
quais, et qu’on ne pouvait pas encore y passer long-temps
après le retour du Roi aux Tuileries. Tous ces bruits, né-
anmoins , étaient généralement révoqués en doute.
— Rien n’est encore bien avéré sur la prétendue con-
spiration d’hier. Des journaux officiels gardent un silence
tel qu’il donnerait àpenser que rien desérieux n’a eu lieu ,
et cependant il parait certain que des arrestations ont été
faites.
Quelques journaux ont annoncé l’arrestation de M. Ber-
geron , mais cette nouvelle est entièrement controuvée.
M. Bergeron se trouve à la campagne depuis un mois et
par conséquent n’a pu être arrêté hier à Paris.
Au nombre des personnes arrêtées , on cite M. Edmond
Levrault , fils de l’ancien député ministériel de ce nom.
Ce matin, à cinq heures, un commissaire de police et huit
agens ont enhavi son domicile. Après une perquisition
minitieusè , qui a duré une heure et demie , et qui n’a
produit aucun résultat, M. Levrault a été conduit au poste
de la place Saint-Michel , et quelque temps après au dé-
pôt de la préfecture de police. Les mandats d’arrestation
qui ont été exécutés, étaient signés Gisquet , et les motifs
de cette mesure expliqués dans la vague dénomination de
complot.
Toutes les troupes de la garnison étaient hier consignées
dans leurs casernes.
Le grand hôtel inhabité en ce moment, qui est situé à
l’angle de la rue de Bourgogne et de la rue de Lille , et
dont le jardin donne sur le quai d’Orsay , a été occupé
hier par la police, et soumis à des perquisitions de la cave
au grenier. Des gardes municipaux et des sergens de yillo
ont été placés en faction dans le jardin.
C’est sans doute à cette circonstence , et à quelques au-
tres précautions de même nature , qu’il faut attribuer les
bruits sinistres qni ont été répandus dans tout Paris , et
qu’heureusement rien n’est venu confirmer.
— M. Rodde , rédacteur en chef du journal le Bon
Sens, est mort ce matin des suites d’une fièvre cérébrale.
•— Un journal du matin , répète , d’après une autre
feuille , qu’il doit être accordé des grâces à quelques con-
damnés politiques à l’occasion du jour de l’an et de la
prise de Mascara.
Nous ne savons si des grâces seront accordées. Ce que
nous savons , c’est que M. Jean Vigouroux , condamné le
31 octobre 1832 , à six ans de réclusion , par suites des
affaires des 8 et 6 juin , vient d’obtenir la remise des 34
mois qui lui restaient à accomplir. C’est avant-hier , 24
décembre , qu’il a été mis en liberté. L’ordonnance porte
la date du 22.
-— Lacenaire, à qui on a laissé ignorer le rejet de son
pourvoi, est encore à la Force ; à cause de l’instruction
des diverses affaires dans lesquelles on assure que lui,
Avril, également condamné à mort, et François, condam-
né aux travaux] forcés à perpétuité, ont déjà fait plus ou
moins des révélations importantes. Ils seront incessam-
ment transférés à Bicètre. '
11 n’est guère probable que l’exécution ait lieu avant
les premiers jours de janvier. Avril s’est pourvu eu com-
mutation de peine.
Le nommé David, condamné aussi à la peine capitale
pour assassinat sur la personne de sa belle-sœur, mariée
à un des chefs de l’administration des Invalides, attend à
Bicètre le résultat du recours en grâce qu’il a formé.
— Un journal fait remarquer que Lacenaire a les
moyens d’éloigner le moment de son exécution, en mé-
nageant des intervalles entre les aveux qu’il fait ou doit
faire. On assure qu’il est auteur principal de seize meur-
tres.
— Un journal annonce que M. le ministre de la guerre
a autorisé les agas Ibrahim et Ali au service du grand-sei-
gneur, à suivre les exercices et les manœuvres du 41"
régiment d’infanterie , à Courbevoie, et a donné des or-
dres pour que ces deux étrangers trouvassent dans ce
régiment tous les moyens d’acquérir le degré d’instruction
auquel ils désirent parvenir.
— L’Institut de France avait été chargé , par M le mi-
nistre de l’intérieur, de lui faire un rapport sur un nouvel
instrument, nomme Dactylion, inventé par M. Henry
Herz , ayant pour but de délier et de fortifier les doigts
des pianistes. Dans sa séance de samedi dernier, et sur le
rapport de MM. les membres de la section de musique,
l’institut a reconnu l’utilité réelle de cette invention et a
fortement engagé M. Henri Herz à la rendre publique.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Séance du&O décembre 1835.
(Présidence de M. Bedoch, vice-doyen d’âge.)
La séance annoncée pour midi n'a été ouverte qu'à une heure et
demie.
Mîll. Thiers, Duchatcl et Guizot sont seuls an batte des ministres.
M. le président procède au tirage au sort des bureaux. A deux heure#
moins un quart la chambre se retire dans ses bureaux pour procéder à
l’élection des président et secrétaires des bureaux. On apporte les tables
destinées aux 24 secrétaires. M. Dupin aîné prend place à gauche.
M. le président donne lecture d’une lettre par laquelle M, Maes donne
sa démission ; M. Bourdeau écrit également qu'il est forcé, par la ma-
ladie, de donner sa démission, il proteste, dit-il, contre toutes les
suppositions qu’on pourrait faire à cet égard. (Vifs murmures.) M. Le-
joindre donne également sa démission. Plusieurs députés font connaître
qu’ils ne pourront se trouver à l’ouverture de la session.
Sur la proposition de M. Fulchiron, M. Reallier-Dumas réélu député
est admis. M. Mottel, élu à Apt, Vaucluse, est aussi admis. ]>1. Pouyer,
conseiller d’état, élu à la place de M. de Rigny est admis. M. de Bryas,
élus Bazas, est proclamé député. M. de Bryas prête serment. M. le
maréchal Clausel et M. de Vatry élu à Château* Salins, sont admis.
ANVERS, 1er Janvier.
Aujourd’hui il n’y a pas eu' de cours officiel, les fonds
ont été faits comme suit : Ardoins 50 1(4 1 [2 5]8 51 1 ^8 A.
— Ancienne différée 18 7|8 A. — Dette passive 16 7(8 A.
On suppose qu’il y a de la hausse à Paris.
A la bourse de Bruxelles de ce jour on a fait les Ardoins
à 50 3]4 1|8 A. et 50 7(8 P.
Le porteur des franco-russes de cent fr., qui a intenté
un procèsà l’administration, a été déclaré non recevable
par le tribunal de commerce de Bruxelles en date d’hier
31 décembre. ________________________
Le Moniteur contient dans sa partie officielle, deux or-
donnances du roi, pour la mise à exécution, des lois, sur
les los renten et sur la taxe des lettres, votées par les cham-
bres, à compter d’aujourd’hui la taxe des lettres sera perçue
conformément au tarif ci-après :
Pour une lettre simple, ou au dessous du poids delO gram-
mes jusqu a 30 kilomètres inclusivement 2 décimes
de 30 à 60 3 »
de 60 à 100 4 »
de 100 à 150 5 »
Et ainsi de suite en ajoutant un décime par 50 kilom.
Pour la même commune 1 décime
Pour les communes dépendant de la
même direction 2 «
Les lettres de 10 à 15 grammes, paieront moitié en sus de
lettres simples etprogressivément eu ajoutant moitié du port
de la lettre simple de 10 en 10 grammes.
— La commission d’enquête du chemin de fer de Paris
à Lille a émis les vœux stiivans, qu’il faut ajouter à tout ce
que nous avons dit sur cette mesure :
Qu’un embranchement de Lille à Dunkerque soit exé-
cuté le plus tôt possible ; que la concession des chemins
de fer soit faite avec publicité et concurrence, et que celle-
ci porte sur le chiffre du tarif et non sur la durée de la
concession ; que le gouvernement soit investi, par la loi
qui autorisera la concession, du droit d’approuver, sans
avoir besoin du concours des chambres , les modifications
partielles des tracés dont une étude plus approfondie au-
rait fait connaître l’utilité ; que le chemin n’entre pas
dans l’intérieur de Paris ; qu’il soit construit à deux voies,
afin d’éviter les lenteurs et les dangers; que les troupes
puissent être employées aux travaux de construction.
( Echo de la f rontière. )
— Le principal écrivain de la Jeune Allemagne, M.
Gutzkow, accusé et incarcéré sous la prévention d’écrits
immoraux et irréligieux, comparaîtra devant scs juges le
8 janvier prochain à Manheim , avec M, Loventhal, son
libraire, accusé de complicité dans le même délit.
— Les journaux anglais contiennent aujourd’hui le ré-
cit de différentes catastrophes déplorables qui sont venues
jeter le deuil et la désolation parmi plusieurs familles,
par suite de l’imprudence de quelques patineurs. L’inten-
sité du froid avait attiré sur la rivière Serpentine, dans
Hyde-Park, un grand nombre do patineurs, et plus de
mille personnes se trouvaient réunies sur la glace lors-
qu’un cri d’effroi partit soudain du voisinagede la maison
de refuge appartenant à la Royal human society, sur le
bord septentrional de la rivière. Une centaine de person.
nés accoururent aussitôt sur les lieux : un immense glaçon
chargé de patineurs venait de se briser et avait précipité
dans l’eau presque toute sa charge. Ou a eu le bonheur
de retirer quinze personnes, mais huit seulement ont pu
être rendues à la vie. Dans le para de Saint-James, trois
patineurs ont été également victimes de leur imprudence.
— On a trouvé dans dix-huit des principales abbayes
plus de 349,800 livres imprimés, ainsi que plusieurs mil-
liers de rares manuscrits.
CHRONIQUE COMMERCIALE.
Parmi les projets de loi qui doivent être soumis aux
chambres françaises dans la session prochaine, relatifs à
l’établissement des quatre grands chemins de fer de Paris
à la mer, de Paris à Lille, de Paris à Orléans et de Paris à
Tours. On pense que ce projet sera suivi d’un autre , ayant
pour but une modification de la loi sur les douanes, mo-
dification qui diminuera les droits des rails en fer étranger,
et permettra leur livraison à un prix inférieur au cours
actuel.
— Importation au Havre le 29 décembre do Rio-Janeiro,
Par Ursin, cap. Lande, 2374 sacs café, 72 pièces bois de
Jaracanda, 1 fût Capioca. —De Porto par Deux Frères,
cap. Rarbey : 130 b. Sumac, 526 e. oranges, et 25 paniers
vieux cuivre.
— Le vorort de la Suisse vient de communiquer aux
cantons l’avis suivant :
« Par suite d’une invitation des gouvernemens alle-
mands, plusieurs commissaires se sont rendus à Stuttgart!
où doivent s’ouvrir les négociations relatives aux affaires
commerciales de la Suisse avec la Bavière, le Wurtemberg
et le duché de Rade. »
Londres, 26 décembre. — On vient de publier le pros-
pectus d’un projet qui excite le plus grand intérêt parmi
tous les armateurs ou négocians intéressés dans le com-
merce de l’Inde. Le projet aurait pour but d’établir ut
porta l’anse de Thaekeray, ou sur quelque autre point,
du voisinage, et d’y construire des magasins et des decks
tant secs qu’inondés, ainsi que d’autres constructions né-
cessaires au besoin du commerce. On établirait en outre
un chemin de fer qui patirait de ce point, et irait jusqu’à
Calcutta, qui est à un distance de 45 milles (25 lieue- .
et par ce moyen, on éviterait la navigation dangereuse de
Hooghly, et la route se ferait en deux heures environ, au
lieu de 18 ou 20 qu’on y emploie maintenant à remonter
ce fleuve périlleux.
— Veut-on avoir une idée précise de l’état prospère de
Marseille, on le trouvera dans les trois preuves suivantes :
Une commission de courtierde commercea été vendue,
ces jours passés, 75,000 francs, avec des réserves qui
portent cette vente à 90,000 francsl
Une étude d’avoué 80,000 francs!
Une autre étude d’avoué 110,000 francs !
Une étude de notaire 150,000 francs!
SÉNAT.
Présidence de M. le baron do Slassart.
séance du 29 Décembre.
La séance est ouverte à une heure moins un quart par l’appel nomi-
nal et la leetnre du procès-verbal.
M. le baron Vanderstraeten de Ponthoz, admis dans une précédente
séance, prête serment.
L’ordre du jour est la discussion du Projet de loi relatif aux os.
M. le comte d'Arschot fait remarquer que le projet de loi en discus-
sion montre le danger de toucher partiellement au système des droits
d’entrée et de sortie.
Personne ne demandant plus la parole, on passe à la discussion dos
articles qui sont successivement adoptés.
L’ensemble du projet est ensuite adopté à l’unanimité des 33 mem-
bres présents.
La discussion de ce rupport et du projet est remise à demain.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de
péréquation cadastrale.
Après quelques observations la discussion générale est close, et celle
des articles est renvoyée à demain.
Séance du 31 décembre.
A midi et demie la séance est ouverte par l’appel nominal et la lecture
du procès-verbal.
M. le baron Dubois appelle de nouveau l’attention du gouvernement
sur la position des incendiés inondés des poldres,
M. le ministre de l’intérieur répond que cet objet n’a pas cessé do
faire le sujet des méditations du gouvernement. Rien n’a été négligé
pour parvenir à lever les obstacles qui s’opposent à la constructiond’upJ
digue destinée à restreindre les inondations ; on n’a pu encore y réussir,
mais on espère toutefois finir par arriver à un heureux résultat.
Cette, discussion incidente n’a pas de suite.
On passe à la Discussion du projet du loi relatif aux concessions
de péages.
M. le comte de Quarré présente un amendement tendant à ce queles
chemins de fer pouvant lier la Belgique à la mer, à la France et à l’Al-
lemagne, et notamment ceux de Bruxelles vers Valenciennes, et de
Gand vers Lille, ne puissent être concédés qu’en vertu d’une loi.
Après une très longue discussion et au moment de la clôture 31. do
Quarré modifie son amendement en disant seulement que le chemin de
fer de Gand vers Lille ne pourra être accordé qu’en vertu du loi.
Cet amendement est mis aux voix par appel nominal et adopté par
21 voix contre 13. |