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semble, connaîtra donc des jours meilleurs; et l’arrêté du 13 octobre
n’aura pas été stérile. »
Décidément, et pour la vingtième fois, si ce n’est davantage
encore, M. Nothomb est le sauveur de la république!
L'Echo du Luxembourg renferme, sur la situation actuelle
des maîtres de forge de cette province, surla cause ife la baisse
du prix des bois, sur les avaniages dont jouissent, à calise du
chemin de fer, les usines des autres parties du pays, pour l’ex-
portation de leurs produits, des observations qui nous parais-
sent fondées et que, pour ce motif, nous nous empressons de
reproduire :
« Depuis l’existence des droits d’entrée du côté de l’Allemagne, les
usines du Luxembourg ne peuvent plus rien exporter, et celles cpii tra-
vaillaient encore il y a quelques mois, se trouventactuellement presque
toutes en état de chômage. — Aussi est-ce à cet état de choses qu’est
due la baisse sur les bois qui s’est fait sentir cette année dans le pays ;
car aucun de nos maîtres de forges n’a acheté, les maîtres de forges
étrangers sont restés complètement maîtres du marché.
» Et comment en serait-il autrement ? Les usines de la Belgique se
trouvent toutes dans les conditions de production beaucoup plus favo-
rables que celles de notre province, et, outre cela, l’administration des
chemins de fer leur fait les plus grandes faveurs pour le transport de
leurs produits. Ainsi le transport des fontes de Liège à Cologne, par
cette voie, ne coûte guère que 10 à 12 fr. pour 1,000 kilog., alors que,
pour ce prix, nos maîtres de forges ne pourraient pas même faire
transporter 1,000 kilog. jusqu’à Grevenmacher.
» Certes, nous ne blâmons pas le gouvernement des faveurs qu’il ac-
corde à l’industrie, mais qu’il les étende à tout le monde, et qu’il fasse en
sorte que nos industriels s’en ressentent également. Le gouvernement
pourrait et devrait accorder à nos maîtres de forges exemption des
droits de barrière pour le transport de leurs matières premières et de
leurs matières fabriquées. De cettte manière au moins l’égalité serait
tant soit peu rétablie. »
On apprend de bonne source, dit la Gaulle de Brême, qu’il vient de
s’opérer tout récemment entre le cabinet des Tuileries et la cour de
Russie des rapprochements qui portent le cachet de l’intimité. La force
irrésistible des circonstances semble avoir calmé des antipathies qui
existaient entre deux augustes personnages, et. chose remarquable,
par une circonstance purement personnelle. Les deux monarques ont
perdu leur fille préférée.
Le grand-conseil de Lucerne s’est réuni le 3 Janvier. On a commencé
par la lecture d’un rapport historique du conseil de gouvernement sur
les derniers événements, qui s’est terminé par les propositions sui-
vantes :
1° Célébrer annuellement par une cérémonie religieuse l’anniver-
saire du 8 décembre ;
2» Dire tous les ans un service funèbre pour ceux qui ontsuccombé ;
5° Accorder une pension aux blessés et aux héritiers de ceux qui ont
perdu la vie ;
4° Distribuer une médaille commémorative aux hommes composant
la patrouille de la place du Moulin, à ceux qui ont été blessés à Emmen
et a quelques officiers.
On a présenté un projet de loi contre les volontaires, et un autre sur
un armement général du pays.
Le tout a été renvoyé à l’examen préparatoire d’une commission de
11 membres.
M. Siegwart a rapporté verbalement qu’une députation du gouver-
nement de Zurich était venue la semaine dernière à Lucerne pour de-
mander qu’on ne donnât aucune suite à la résolution d’appeler les jé-
suites ; qu’on avait répondu à la députation que le moment n’était pas
opportun pour traiter cette affaire, et que le graud conseil serait saisi
de cet objet à l’occasion.
Cette affaire ne sera donc pas mise sur le tapis dans la session ac-
tuelle du grand conseil, et l’autorité ne se réunira plus avant le mois
de mars.
On a aussi renvoyé à une commission la demande de la commission
de justice d’être autorisée à poursuivre deux membres du grand con-
seil prévenus d'avoir pris part aux troubles.
Là-dessus, la première séance a été levée, et la deuxième renvoyée
au 4 après-midi pour entendre les rapports des commissions.
Nous avons donné hier, d’après le Morning-Post. un passage de la
lettre récemment adressée par le Pape au clergé irlandais. Voici main-
tenant quelles seraient, selon le même journal, les principales clauses
du contrat entre le Saint-Père et la Grande-Bretagne :
1“ Reconnaissance entière et complète des dignitaires catholiques en
Irlande, comme fonctionnaires et comme corps.
2° Incorporation comme établissement national du collége catholi-
que de Maynoolh et augmentation considérable de ses revenus.
3° Dotation des prêtres catholiques en Irlande, si l’église le jugo
nécessaire ou convenable. °
4° Dotations considérables et augmentations d’indemnités en faveur
des prêtres catholiques, dansles possessions britanniques de l’Améri-
que du nord, de l’Australie et les autres colonies.
5» L’appui du gouvernement britannique aux missionnaires italiens
dans la Chine.
6° L’appui du même gouvernement à ces missionnaires dans l’Inde
anglaise et ses dépendances, avec la perspective d’une dotation pour
les prêtres établis dans ces régions, lorsque la chose sera possible.
En échange de ces concessions, le gouvernement anglais obtiendra s
1» Non pas le veto pour la nomination des évêques de l’église catho-
lique en Irlande, mais le droit de nommer lui-même plusieurs candi-
dats à ces fonctions.
2" L’influence de l’évêque de Rome contre toute agitation politique
et surtout contre le mouvement du rappel.
— Çily-ui-Ucle quatre heures. — Le marché des fonds a présenté
peu d’activité. Cependant les cours n’ont pas manqué de fermeté. Les
consolidés se sont traités à 100 t/4, 3/8 au comptant. — Malgré l’absence
de toute spéculation au marché des fonds étrangers, les cours ont
haussé nominalement. Actif esp. 27 3/8, 3/4; 3 p. c. 30 3/8, 3/4. — Mexic.
34 5/8. 3/4.—Buenos-Ayres 40 1/2.-Brésil 80 1/8,90.—Port. conv. 39 1/2.
Uoll. 03 3/4.
ESPAGNE.
Madrid, 3 janvier. — Par un contrat renouvelé, la banque de Saint-
Ferdinand s’engage à continuer à servir au gouvernement, pendant
le prochain trimestre, 150 millions de réaux par mois. En y ajoutant
60 millions pour le paiement des deux semestres de la présente année,
ce sont 210 millions de réaux que la banque consent à avancer au gou-
vernement. _
— Stuurse de Madrid du s. — 5 p. c. 31 3/4 au comptant, 31 11/16
à 60 jiours. — 5 p. c. 22 1 2 au comptant, 23 1/2 à 60 jours. — Dette flot-
tante du trésor, 78 à 60 jours. — Coupons, 26 3 4 à 60 j. — Dette sans
intérêt, 6 15/16 à 60 j.— Changes : Londres, 37 1/4; Paris, 16, 4 à 3.
Le gouvernement russe a enfin donné l’assurance, écrit-on du Da-
nube au Journal de Mannheim, que dans le courant de l’année prochaine
il fera creuser l’embouchure du Danube de telle façon que les gros bâti-
ments de mer puissent la franchir sans danger.
Les négociations relatives à un traité de commerce entre l’Autriche
et la Russie, semblent, au contraire, n'avancer que très lentement et
avec de fréquentes interruptions, et il est encore très douteux qu’elles
conduisent au but désiré.
La nouvelle insurrection en Albanie est étouffée, sans qu’on ait versé
beaucoup de sang; mais on apprend toujours d’horribles détails sur la
ques dU a p0pulaüon de Dibrie el de Jakova contre les troupes tur-
On a appris le 10 novembre à la Havane, par une let tre arrivée de
Macao, qu il y avait eu des troubles en Chine contre les Européens. Ces
émeutes, fomentées par la jalousie des Anglais contre les autres na-
tions, leur est pourtant retombée sur le corps ; il paraît que les rési-
dents britanniques ont eu principalement à souffrir de la haine des
naturels.
FltAiVCE.
Paris, 9 janvier. — Malgré le démenti donné par le Messager de la dé-
mission de M. le comte de Montalivet, il est certain que cette démission
a été offerte par le noble pair, mais que le Roi a refusé de l’accepter ;
et, dans cette entrevue, M. de Montalivet a dit à S. M. que s’il s’était
déclaré contre le cabinet, c’est sans aucune ambition de sa part ; car il
prie le Roi de ne point compter sur lui, si le ministère était renversé.
Mais, a-t-il ajouté, je considère ce ministère non-seulement, comme agissant
contre les intérêts de la France, mais contre ceux de lu dynastie. Le démenti
que publie le Messager n’est donc qu’une tactique du cabinet.
Quoi qu’il en soit, la défection a fait de nouveaux progrès. M. Bande,
conseiller d’Etat, et M. Vatout, directeur des monuments publics, se
séparent des conservateurs guizotlistes pour se placer sous le drapeau
le M. le comte Molé. *
M. Guizot a déposé hier toutes les pièces diplomatiques concernant
Taïti et Maroc ; il n’a communiqué aucun document sur l’importante
question du droit de visite, mais il s’est expliqué avec beaucoup de
franchise sur cette affaire, et ses paroles ont produit une vive impres-
sion sur les membres de la commission de l’adresse.
M. Guizot a déclaré qu’il avait pris en sérieuse considération les vœux
de la Chambre à ce sujet, qu’il a fait des efforts constants auprès du
cabinet britannique, et qu’il les continue en ce moment, non-seulement
pour modifier les anciens traités, mais pour obtenir un traité nouveau
sur des bases qui satisferaient les vœux que les chambres ont formés et
les susceptibilités de la marine nationale. M. le ministre des affaires étran-
gères a terminé cette déclaration importante, en disant qu’il espérait
pouvoir communiquer promptement aux Chambres le résultat de ces
négociations, dont le succès ne lui paraît pas douteux.
âl. le ministre des finances, qui a élé interpellé dans la commission
sur les intentions du gouvernement à l’égard de la conversion du cinq
pour cent, a répondu d’une manière évasive ; toutefois il a reconnu la
légalité et les avantages de cette grande mesure, mais il ne la croit pas
opportune. Il est probable que cette question reviendra dans le cours
de la discussion générale du budget ou de l’adresse et qu’alors le mi-
nistère devra s’expliquer plus catégoriquement. x
Le ministère a présenté aujourd'hui le projet de loi tendant à deman-
derune pension annuelle et viagère de 15,000 fr. pour M. Villemain.
Cette pension est réversible sur sa femme, qui est aussi dans une mai-
son de santé, et sur ses trois petites filles dont l’aînée n’a que huit ans.
Les bureaux ont entamé la discussion du budget. Ils ont examiné
les crédits supplémentaires , qui n’ont donné lieu presque à aucune
discussion. Quelques membres ont éritiqué les crédits demandés pour
indemniser les agents consulaires au Maroc.
Le ministère demande un million et demi pour mettre en activité le
service des paquebots transaltantiques à vapeur. (Corretp.)
AA'GLETEKKE.
Loidrf.s, 8 janvier. — Le Morning-tlerald publie la correspondance
suivante de Dublin, sous la date du 6 janvier :
Quelque extraordinaire que doive paraître le fait que nous rappor-
tons, nous pouvons affirmer que nous n’en donnons pas la relation à la
h-gere. Hier, le révérend O’Carroll monta en chaire dans la chapelle de
Westland-Row, et avant de commencer son sermon, il annonça qu’il
était de son devoir d informer la congrégation qu’une conspirai ion
avait été découverte dans le comté de Tipperary, ayant pour objet
a assassiner Ie tres révérend docteur Murray, archevêque de Dublin
Cette nouvelle produisit une sensation extrême. Le révérend O’Carroli
ajouta que la nouvelle avait été communiquée le malin mêmeau prélat
par un magistrat du comté de Cork.
Voici les. détails que j’ai recueillis: une lettre anonyme, revêtue de la
marque de la poste de Tipperary. est parvenue à un magistrat du comté
de cork, l invitant a se rendre immédiatement auprès de l’archevêque
pour 1 informer que trois diahtes avaient résolu de lui arracher la vie.
Le magistrat en question adressa la lettre au docteur Murray, qui l’a
reçue ce matin, et nous devons ajouter que le prélat devait croire la
dénonciation fondée, puisqu’il a autorisé le révérend O'Carroll à en
parler publiquement en chaire.
Il y avait peu de monde lorsque le sermon a été prononcé dans lacha-
p a? d(; Weslland-Row, la congrégation se montrant mécontente du
prêtre officiant, qui s’est déclaré en faveur de l’acte relatif aux legs
pieux. «
— La Gasetle de Londres publie l’avis suivant :
Les lords-commissaires de la trésorerie ayant certifié aux commissai-
res de la réduction de la dette nationale que les revenus du royaume-
nni excédent les dépenses, pour l’année quia pris fin au 10 octobre 1844,
de Uv. 3,368,274 4 sh. 2 den.. les commissaires de la dette nationale don-
nent avis qu un quart de cet excédant sera appliqué à l’achat de bons
de I Echiquier et de fonds publics pour une somme de liv. 242 068.
gâteau ayant la forme de quatre mots chinois, signifiant : Amitié de
10.000 ans entre la France et la Chine. Ce souhait a été accueilli par des
applaudissements. C’est alors que l’on a commencé à porter des santés ;
elle se succédaient de façon à menacer sérieusement les nôtres.
• Ki-ing avait à sa gauche M. de Lagrené, à sa droite M. le contre,
amiral Cécile. Houen, trésorier-général de la province de Canton et
mandarin de première classe, était assis à la gauche de l’ambassadeur;
trois autres mandarins avaient pris place à table : Ton-lin, un des qu a
rante académiciens de Pékin; Tcliao, gros et grand Mantchoux, de la
tournure d’un brigadier de la garde municipale et sous-préfet de Can-
ton; Panthin chen-tin-oua. mandarin honoraire, fils d’un ancien mar-
chand hong de Canton, qui lui a laissé des richesses immenses. Je me
trouvais placé entre ces deux derniers.
» Quant à l’académicien, il était placé à l’autre extrémité de la table,
et il s’y prenait si bien pour exciter à boire, que vers le milieu du dîner
il était ivre et qu’on dut l’emporter. Cet épisode a donné lieu à une
foule de scènes des plus grotesques.
» Ki-ing était très expressif, il provoquait à boire M. de Lagrené;
puis, quand il avait vidé son verre, il le renversait pour montrer qu’il
avait tout bu et l’égouttait dans les verres de ses voisins, qui en fai-
saient à leur tour autant. Une grande politesse chez les Chinois , c’est
de prendre sur la table un morceau entre les deux baguettes nationa-
les, et de le mettre dans la bouche de la personne que l’on tient à ho-
norer. Ki-ing le fit à plusieurs reprises à M. de Lagrené et à l’amiral
Cécile ; son voisin , le Mantchoux , me donna aussi ce témoignage de
considération et d’amitié.
» On a servi, dans le courant du repas, des nids d’hirondelles, des
vers de mer, des ailerons de requin, des holoturies. des champignons
aux roùts, etc., etc., toutes bonnes choses, je vous assure, assaisonnées
avec du porto et du champagne que nos hôtes nous servaient avec
l’empressement le plus engageant. Mon voisin' le Mantchoux me mon-
trait incessamment son verre plein et vide en signe de provocation ;
aussi, de jaune qu’il est dans son état naturel, son teint avait pris une
couleur empourprée des plus réjouissantes.
» Avant de nous lever de table, on a servile thé mantchoux, amer et
sans sucre.Puis on en est venu aux protestations de la plus vive amitié,
« La Chine et la Franco ne font plus qu’un, s’est écrié Ki-ing. » Eufln.
après quatre heures de rasades, on s’est séparé enchantés les uns des
autres. Nous sommes rentrés à Macao... Nous partons dans deux jours
pour Batavia, mais nous comptons être de retour ici dans le courant
d’avril. C’est seulement à cette époque que l’on pourra donner la der-
nière main au traité. Tout nous porte à espérer qu’il sera avantageux
pour notre commerce. Les dispositions du gouvernement chinois sont
excellentes. »
HOLLASDE.
bourse d’Amsterdam, du flO janvier.
- Les fonds
On nous écrit de Rome, dit la Presse :
« Dans l’audience accordée par Sa Sainteté à M. Rendu, membre du
conseil royal de l’instruction publique, ce haut fonctionnaire de l’Uni-
versité ayant présenté à Sa Sainteté le livre qu’il a récemment publié
sur la liberté de l’enseignement, le souverain pontife après l’avoir ou-
vert pour en lire le litre, le posa sur son bureau en souriant avec bonté
et en disant : « Pour s’entendre il faudrait du calme des deux côtés. »
Nous recueillons avec un pieux empressement ces paroles de paix et
de sagesse. Nous oserons dire qu’elles renferment implicitement la
critique des journaux exclusifs et l’approbation de la conduite que nous
avons constamment tenue entre le clergé et l’Université, car le but de
tous nos efforts a toujours été de rétablir le calme des deux cô'es.
Forts des paroles que nous venons de rapporter, désormais ce sera
d’un pas plus ferme encore que nous continuerons de marcher vers le
but de conciliation qui fut celui de la Chambre des Pairs et qui a tou-
jours été le nôtre.
— On assure que M. le comte Alexis de Saint-Priest s’est décidé à
rompre avec le 29 octobre : il prendra, dit-on, la parole dans la discus-
sion de l’adresse.
— Le bruit s’est répandu depuis trois jours dans Paris que le gou-
vernement va faire fermer les cinq noviciats des jésuites qui existent
en France. Cette mesure aurait élé, dit-on, décidée en conseil.
{Gasetle de France )
— L'Almanach du Mois résume ainsi les nouvelles opinions de nos
hommes d’Etat sur la question des portefeuilles. M. Thiers dit : Je ne
puis pas; M. Molé : Je ne sais pas; M. Dufaure : Je ne refuse pas; M. de
Montalivet : Je n’ose pas; M. Billault : Je ne désespère pas; M. de Lamar-
tine : Je ne m’y attends pas; M. Guizot : Je ne le lâche pas.
— L’exposition du Louvre ouvrira le 13 mars 1845. On dit que tous
nos grands artistes. MM.Ingres, Delaroche, Scheffer. Delacroix, Horace
Vernet, Dccamps, Ziégler, Bouchot, Gudin, David, Marochetli. Ruddes,
Bosio, etc., etc., y enverront des ouvrages.
— Un acte d’une incroyable férocité est rapporté par le National de
l’Ouest. Le 2 de ce mois, près de Vézin. un homme poussé par la misère
et la faim, arrachait quelques navets dans un champ ; il fut aperçu par
un métayer qui s’emporta et appela deux de ses compagnons. Tous
trois coururent sur le malheureux paysan . et, ne sachant quel tour-
ment lui faire subir , ils eurent la barbarie de lui arracher la langue ;
on croit qu’il en mourra. Ces trois hommes ont été arrêtés et conduits
à Beaupréau.pour être remis entre les mains de la justice.
— ttuiieiiii lu bourse. — La première heure de bourse s’est pas-
sée sans variai ions sur le 3 p. c., 85-50, mais à la clôture quelques ventes
ont fait coter 85-20 fin courant. Le 3 p. c. a également un peu fléchi à
121-10 comptant, 121-20 fin courant. Les actions de la Banque sont à
5,287-50.
En chemins de fer, la spéculation est plus active ; il y a eu baisse sur
le Rouen et l’Orléans : le premier de ces chemins a perdu 12 fr. 50 et le
second 16-25 sur les derniers prix d’hier, on traite l’Orléans-Bordeaux
à 635 fr.; l'Orléans-Vlerzon 725; Boulogne-Amiens 575; Nord-Lalfitle
527-50 ; le Tours n’est pas côté.
Les valeurs belges sont comme hier, à l’exception du 2 1/2 p. e. qui
a perdu 20 c. et des Banques qui ont fléchi à 615 610.La rente de Naples
est ferme à 96-75 et les certificats Rothschild à 100 fr.L’emprunt romain
a monté de 12 p. c. à 105.
Les piastres sont un pen moins bien par suite, disait-on, d’arbitrages
avec la Hollande : 37 12, 1/4 pour l’actif, 37 1/4 le 3 p. c. — Le 5 p. c.
portugais est à 39 1,2, 5/8.
L''ambassade française eu China.
Nous avons donné précédemment des détails sur l’entrevue de M. de
Lagrené. à Macao, avec le vice-roi de Canton et les mandarins chinois,
et sur le festin donné par le commissaire impérial à l’ambassade fran-
çaise. — Voici, sur le même sujet, quelques détails donnés par une let-
tre que publie h,' Rhône, journal de Lyon :
« Ki-ing, commissaire impérial, vice-roi de Canton, prince et parent
de 1 empereur, est venu le 30, en grande pompe, faire sa visite a l’am-
bassadeur de France, chez lequel il s’était fait précéder la veille par son
portrait de grandeur naturelle. Son cortège était ouvert par cent cin-
3uan te lanciers à pied, et fermé par des cavaliers mantchoux armés
'arcs et de sabres, mais fort mal montés. Nous étions tous en grand
uniforme, par une chaleur de52 degrés. Dans cette première entrevue,
les témoignages de considération et d’amitié ont été échangés à profu-
sion. Ki-ing et M. de Lagrené se sont embrassés plusieurs fois.
« Le surlendemain (5 octobre), à une heure de l’après-midi, nous
sommes allés rendre au commissaire impérial la visite dont ils nous
avait honorés. Ki ing était logé dans la pagode du village de Wanghia,
à une petite distance de Macao. Outre le personnel de l’ambassade au
grand complet. M. de Lagrené avait admis dans son cortège une dou-
zaine d’officiers de la flotte française.
» Nous étions tous en chaises à porteurs. Après des compliments ré-
ciproques. Ki-ing a pris M. de Lagrené parla main et noussommes tous
entrés dans une salle à manger où nous attendait un festin splendide
servi dans le goût chinois au milieu de fleurs et de feuillages. L’ordon-
nateur de ce banquet avait eu 1 attention de faire placer des fourchettes
et des cuillers à côté des baguettes chinoises; mais, en hommes de sa-
voir vivre, nous nous sommes à peu près exclusivement servis de ba-
guettes. Les vinsde Champagne, Roussillon, Forto, Madère, circulaient
sur la table.
» On a débuté par des sucreries, puis on a servi à chaque convive un
llullrtln de In
hollandais sans variation, avec peu d’affaires.
Les act. de la Soc. de Commerce offertes en baisse.
Aussi bien avant qu’au commencement de la bourse, les Ardoins
étaient recherchés en hausse, mais plus tard il s’en est présenté des
parties tellement fortes que non seulement les prix n’ont pas pu se
soutenir, mais sont restés au moins 3/8 au dessous du cours de clôture
d’hier. — Dans les autres sortes Espagnoles, la variation et les affaires
ont été moins marquantes.
En Portugais les transactions ont été animées et différents acheteurs
se présentant, les prix ont haussé de 3/4 p. c. depuis hier.
BELGIQUE.
AAVER8, 11 JANVIER.
Comme on le verra plus loin au tableau du mouvement du port, plu-
sieurs navires sont arrivés hier après-midi. Devant la ville, l'Escaut ne
charrie presque plus de glaces et la navigation sera bientôt entièrement
libre. Le trois mâts-barque belge dmalia est arrivé hier à la remorque
du bateau à vapeur la Ville d'Anvers.
— On nous fait savoir que la matinée musicale de M6« Delphine Bar-
raud, qui devait avoir lieu demain dimanche, est remise jusqu’au di-
manche 19 de ce mois. Des circonstances entièrement indépendantes
de la volonté de l’artiste, ont nécessité ce nouvel arrangement.
— Le 20 décembre, M. le baron Vanden Steen de Jehay, envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi des Belges,a
eu l’hopneur de remettre, en audience solennelle, ses lettres de créance
au Saint-Père.
Le 8 du même mois, M. le baron Vanden Steen de Jehay avait en
l’honneur de présenter à Son Altesse impériale et royale le grandrduc
de Toscane, les lettres qui l’accréditent en la même qualité près de
celte cour. {Moniteur).
— M. Teichman, inspecteur-général des ponts et chaussées, est en
ce moment à Ypres pour juger par lui-même de l’utilité du canal que
l’on réclame pour relier l’Ÿperlée à la Lys. On assure que le gouverne-
ment est décidé à faire cette construction qui relierait Ypres au Hai-
naut. Si ce projet se réalise, on ne demandera plus un embranchement
du chemin de fer par Mouscron, car il serait parallèle au canal qu’il
s’agit de construire, dit un journal de Bruges.
— L’Ami de l’Ordre publie une note de laquelle il résulterait que II.
le ministre des travaux publics a l’intention d’établir un chemin de fer
de Mons à Manage, avec un embranchement sur les charbonnages de
Mariemont, et un autre embranchement destiné a créer un débouché
aux houillères de Carnières, du Piéton, et du Bois-des-Vallées.
— Le Modérateur ditquela fabrication delà bière, dans IavilledeMons,
a élé encore considérablement réduite en 1844 ; elle présente, en effet,
une diminution de plus d’un quart, comparativement au chiffre de 1839,
année qui a précédé la mise en vigueur du tarif actuel.
Il ne s’agit, sans aucun doute, que de la fabrication légale de la bière
et des quantités qui ont été déclarées; mais on n’ignore pas que les
brasseurs,par suite des perfectionnements apportés à la fabrication,pro-
duisent plus qu’autrefois, et nous avons lieu de croire qu’il en est &
Mons comme ailleurs, où la fabrication déclarée diminue, tandis quela
consommation augmente.
— On lit dans un journal de Namur :
Une lettre de Couvin donne des détails plus précis sur le tragique
événement dont nous parlions hier. Le nommé Dervillers, bourrelier,
a été arrêté par la gendarmerie et conduit dans la prison de Dinant,
comme prévenu d’avoir tué son pèredont le cadavre a été retiré d’une
rivière, avoisinant la maison de ce dernier
— Une cause qui présente beaucoup d’intérêt sous plusieurs rapports
a élé plaidée jeudi devant la première chambre du tribunal de pre-
mière instance de Bruxelles. Voici les faits :
Par arrêté du 5 août 1815, le roi Guillaume accorda à l’archevêque de
Malines, M. de Pradt, qui venait de donner sa démission, une pension
viagère de 12.000 francs, payable depuis le lr janvier 1814. Cette pen-
sion fut payée sans interruption jusqu’au 50 juin 1830, et M. de Pradt,
qui s’était fixé à Paris, où il défendit chaudement le parti libéral, ré-
clama en vain du gouvernement belge la continuation de cette pension.
Le 18 mars 1858. l’abbé de Pradt vint à décéder à Paris, et légua à ses
héritiers lesarrérages de cette pension montant à 81.000 fr.Aujourd’hui
les héritiers réclament devant la justice, du gouvernement belge, le
paiement de cette somme,et se fondent sur ce que l'art. 194 de la Loi
fondamentale des Pays-Bas garantit les pensions ou avantages accor-
dées aux ecclésiastiques par le prince souverain des Pays Bas.
Les avocats Dulingeet Verhaegen aîné ont plaidé pour les héritiers
de l’ancien archevêque. L’avocat Verhaegen jeune a plaidé pour l’Etat
belge ; il a soutenu que les arrérages réclamés, s’ils sont dus, étaient à
la charge du gouvernement hollandais ; que moyennant une somme de
40.000 florins à payer par l’Etat belge le gouvernement hollandais
s’était chargé du paiement des pensions accordées par l’ancien gou-
vernement a des étrangers.
Comme on le voit, les plaidoiries de cette cause amèneront l’inter-
prétation des traités imposés par les cinq puissances, et existanl entre
les deux pays, et la décision du point de savoir où s’arrêtait au 3 août
1813 le pouvoir du roi Guillaume.
Les plaidoiries ont occupé l’audience de jeudi et ont été continuées
le lendemain.
— On lit dans la Chronique de Courtrai : Un fait qui ne prouve guères
en faveur de la civilisation actuelle, et dont nous pouvons garantir l’au-
thenticité, vient de passera Ingelmunster. La maladie d’un enfant de
la classe ouvrière fut considérée comme l’effet d’un sortilège, et dès-
lors les parents n'eurent plus d’autre souci que de connaître.celui ou
celle qui en était l’auteur. La servante de l’ancien curé, qu’ils consultè-
rent, obtint toute leur confiance et celle-ci leur assura que le fait était
l’œuvre d’une sorcière, laquelle ne manquerait pas de leur rendre vi-
site le samedi, leur assurant en outre que ce serait la première fennne
qui entrerait dausleur maison après 7 heures du soir. Samedi dernier,
le père et la mère de l’enfant assemblèrent chez eux plusieurs femmes
de leur connaissance, avec lesquelles un conseil avait éié tenu sur ce
qui restait à faire, et, peu de temps après leur arrivée, la femme d’un
tisserand du voisinage eut le malheur de se rendre dans celte maison
pour y chercher une chaise qu’on lui avait empruntée et dont elle
avait besoin. ,
Aussitôt entrée, on verrouilla la porte derrière elle, on l’accabla d’in-
jures et on la menaça de la brûler toute vive, si elle ne déliait, lui dit-
on, c c quelle avait hê par son art diabolique. Ni ses lamentations et ses
prières, ni les protestations de son innocence ne purent désabuser ces
fanatiques, ou prépara un grand feu de bois et on se disposait à cet |