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pelonssurabondamment à l’opinion et aux pouvoirs
publies afin qu’ils déclarent si nous avons tort ou
raison. «
Jugez de la situation du pays lorsque les amis du
pouvoir s’expriment ainsi.
Le malaise est toujours très grand partout, mais
principalement dans'le midi. La grande faillite que"
je vous ai signalée à Malaga, a eu des conséquence^
funestes non seulement a Madrid, à Séville et b
Alicante mais encore à Alméria d'où on nous ap-
prend la suspension de paiements de la maison
- Nicolas Garcia é Lijn, - H. Y.
FRANCE.
CINQ .TOI'RS DE CRISE.
Les journées des 8, 9, 10, 11 et 12 décembre
à l'Elysée.
Nous empruntons b.’VÉsMf'èllê^ récit suivant :
Nous avons annoncé hier eu dernière heure nue nous
donnerions, d’après une source des plus autorisées, le
récit des événements qui ont précédé le laborieux en-
fantement du ministère Dtilàure. Voici le récit. La
bouche dont nous le tenons ne permet pas d’en révo-
quer en doute l’authenticité, et, bien que rétrospectif,
nous sommes persuadés que nos lecteurs le liront avec
le plus grand intérêt:
Journée du 8 décembre.
Le 8 décembre, M. Battue ayant reçu dlms l’aprés-
niuli même la mission de iornier un cabinet, s’adressa
aux différeras membres de lu droite du Sénat sur le
concours desquels il croyait pouvoir compter. U leur
déclaraqn’il aiiaiù arrêter, avec le maréehal.les termes
an programme du bouveau cabinet, et qu’il retenait,
pour fo cas où les pourparlers aboutiraient, les adhé-
s,<hiS qui venaient de lui être données.
Un sait que la droite du Sénat résolut., à la suite de
vette séance du 8 décembre, de se rendre le soir à la
réception du maréchal. Celui-ci remercia avec effusion
les membres qui avaient promis leurftoncours à M.
Battue. ’ .
L’opinion qui avait cours ce soir-là à l'Elysée était
que le refus du budget, en cas de formation d’un mi-
nistère de droite sénatoriale était une illégalité telle,
de la part de la Chambre des députés, qu’elle assumait
ainsi devant le pays la responsabilité de l’arrêt des
affaires, qu’il allait entraîner, et justifierait suffisam-
ment la demande de dissolution qui devait être la
réponse du nouveau cabinet. On ne faisait point doute
un instant, d’ailleurs, que l’on ne rencontrât pour cette
nouvelle dissolution la même majorité que pour la
précédente. Plusieurs nbms ètaiqnt déjà mis en avant
ce soir-là, et l’on désignait parmi les auxiliaires pro-
bables de M. Batbie, MM. Dupuy de Lôme, Depeyre,
Dam jfet Yandier.
Journée du 9 décembre.
Le lendemain, dimanche soir 9 décembre, à l’Elysée.
MM. Batbie et Depeyre annonçaient qu’il n’y avait plus
qu’une difficulté à la formation de. la combinaison :
celle de pourvoir au| poste de ministre des finances:
qu'aussitôt après les ftiturs ministre» se réuniraient
pour s’entendre définitivement sur le programme. Le
soir, M. de Montgolfler ayant accepté le portefeuille
des ttnaUoes, sous certaines réserves, le cabinet parut
constitué.
Journée du 15 décembre.
Le premier conseil des futurs ministres se tint te
lendemain 10 décembre, à neuf heures du matin, dans
le cabinet du maréchal : MM. Batbie, Depeyre, Monte
golfier, de Rochebouët, de Kanneville, amiral Houssin
y assistaient.
M. le général de Rochebouët prit le premier la parole
pour expliquer qu'il y avait, d’après lui, nécessité de
former un nouveau cabinet. Le cabinet d'affaires, après
le vote de la Chambre, ne tenait plus debout; il s’ôtait
aussitôt disloqué. M. Dutilleul ne, parlait que de s’en
aller; l’exemple devenait contagieux, et' plusieurs
membres manifestaient leur intention de Limiter. Il
fallait à toute force mettre fin à la crise. Il ne restait
plus maintenant qu’à savoir avec quel programme le
nouveau cabinet allait entrer, en scène,
AI. l’amiral Roussin se leva ensuite pour slexeu&er
de ne pouvoir faire partie du nouveau cabinet et re-
fusa de s'engager dans une affaire qui Int paraissait
sans issue.
Le maréchal accepta sa démission et télégraphia
aussitôt à l’amiral de Dompiepre U'Homoy qu’il le
nommait ministre de la marine. Celui-ci répondit le
soir mémo qu’il acceptai i et serait à Paris dans les
quarante-huit heures.
M. Batbie développa soit programmé. Le ministère
d'affaires ne pouvait plus «e présenter devant les
Chambres; des .dissentiments tels avaient surgi dans
son sein qu’il fallait, de toute nécessité, le remplacer.
P Vy avait qu’un but auquel devaient tendre en ce
moment tous les efforts, c était le vote du budget ; il
fallait tout mettre en œuvre pour l’obtenir. Le maré-
chal avait été presque à l’extrême limite des conces-
sions possibles ; il avait cédé, sur tous Tes peints et:
n’avait fait qu’une seule réserve relative aux trois
portefeuilles de la gnerre, de la marine, des affaires
étrangères. M. Dufaure avait été intraitable. Tl n’y
avait plus dans la situation présente qu’une res-
source : former un ministère pop Tant, s’appuyer sur la
majorité du Sénat, préparer un message énergique ;
chercher à vaincre la résistance de la Chambre et l’a-
mener, sinon au vote du budget intégral, du moins au
vote des douzièmes provisoires, expédientqui pouvait
sauver la situation.
Le général de Rochebouët pria alors M. Batbie de
préciser davantage et de vouloir bien développer son
programme sur la ligne à suivre par le nouveau cabi-
au milieu de toutes les éventualités qui pouvaient se
présenter comme conséquences de la dissolution. M.
Batbie répliqua qu’il fournirait à cet égard toutes
explications lorsque le cabinet serait au complet.
MM, Rochebouët et Banneville, appelés, pour les
besoins de leurs services respectifs, se retirèrent
alors.
Le maréchal fit appeler à l’Elysée les personnages
politiques qui devaient compléter le ministère. M.
Daru, entre autres, refusa pour des motifs tout per-
sonnels, probablement parce qu'il ne voyait point les
moyens d'actions à employer après la dissolution et la
jugeait inutile, si elle ne devait apporter aucune solu-
tion.
Au lieu et place de MM. Dupuy de Lôme et Daru, qui
avaient tour à tour refusé, on lit appeler à l’Elysée
MM. Maillé, Jahan et Vaiidier, tous trois sénateurs de
droite, et ie nouveau cabinet fut formé ainsi qu’il
suit : .
Batbie. président du conseil, instruction publique,
De Montgolfler, intérieur.
Depeyre,justice.
Maillé, finances.
.1 alian, travaux publics.
Yandier, commerce. .
De Banneville, affaires étrangères.
De Dompierre d’Homoy, marine.
De Rochebouët, guerre.
Les trois derniers n’acceptaient d'ailleurs que sous
la réserve de connaître lo programme du- nouveau
cabinet avaut et après la dissolution.
Le nouveau ministère se réunit à deux heures sous
la présidence du maréchal. M. Batbie lut un projet de
message conçu en termes nets et énergiques ; le maré-
chal l’approuva et se rôtira ensuite.
Ou passa à la discussion du programme M. Batbie
fit un exposé do la situation. Tout alla bien jusqu’à
la dissolution : les ministres étaient-d'accord.
Ou passa à la discussion du programme du cabinet
après la dissolution.M. Batbie expliqua la ligne'de corn
duite qu’il fallait tenir selon lui. M. Jahan observa
qu'il ne pouvait s’associer aux mesures proposées.'Ces
mesures étaient les suivantes:
Un plébisciste dans les huit jours,
Ou les élections dans les vingt jours ;
Ou dans les trois mois !
Ou pas d'élections !
Le budget décrété !
On ne s’arrêta pas longtemps à l'idée d'élection# rap
prochées et de plébiscité. Le défaut de loi sur la presse
devait, dans l’opinion de la majorité, être un obstacle
absolu, il fallait y pourvoir eu décrétant l’état de
•-ûége. On ne pouvait laissor discuter la question de la
perception des impôts er du décret-loi qui promulgue-
rait le budget. • . : ‘ ■.
11 fallait soumettre au maréchal ces .graves résolu-
tions. Le maréchal, après avoir écouté M. Batbie, dé-
veloppait son tour son plan de campagne.
C’était contre son gré que l'Assemblée l’avait placé
au poste qu’il occupe. Il voulait y rester comme le sol-
dat de la légalité. Il n’avait d’ailleurs accepté cette
grave responsabilité qu'à la condition formelle de tou-
jours rester le fidèle et. stricte observateur des lois.
D’après lui, la Chambre, par le refus du budget, violait
la constitution; il ne pouvait la suivre sur ce terrain
qu’à condition d’y rentrer au plus tôt en consultant
directement le pays. La dissolution, d’après lui, lie
devait être faite qu’à la fin de décembre, ie décret-loi
promulguant lo budget devait, paraître le l1'janvier ;
il fallait dans la première huitaine de janvier consul-
ter.le pays par plébiscite pour savoir s'il voulait rati-
fier ces actes.
Un des ministres, s’adressant au maréchal, lui de-
manda s’il consentirait à proclamer l’état de siège au
lendemain delà dissolution ; c’était., selon lui, une con-
dition essentielle du succès, car il fallait à toute force
empêcher la levée de beucliors qui allait se. faire en
faveur du refus de l’impôt.
Le maréchal répondit que l’état de siège accom-
pagnant le plébiscite allait, jeter des doutes sur la
loyauté de ses intentions ; qu’il voulait que le vote eût
lieu en toute liberté, et qu'il ne consentirait à pro-
clamer l’état de siège que sur les points où surgiraient
des troubles.
Plusieurs membres firent observer que le plébiscite,
sans état de siège, n’avait aucune chance de réussite,
parce que les journaux de l’opposition ne manque-
raient point de l’assimiler à celui de 1870, et d’en rap-
procher les conséquences possibles.
I.o général de Rochebouët, interrogé à son tour, dit
qu’il croyait pouvoir répondre de l’armée, mais il fal-
lait pour cela, selon lui, que le Sénat, avant la disso-
lution, eût approuvé à l’avance, par un ordre du jour,
les décrets-lois qui promulgueraient le budget, U
voyait ensuite un danger redoutable dans lereftisde
l'impôt, qu’allaient organiser les 363 et les sénateurs
républicains; il affirma que, selon lui, on ne pouvait
être maître du pays, on ne pouvait garantir la tran-
quillité qu’à une condition, c’était d’avoir des tribu-
naux d’exception qui pussent fairebonne justice de ces
agissemôhts. !! n’y avait, d'après lui que l’état fièsiége
qui pût mener à ce résultat, et il le réclamait partout
ou la presse pouvait avoir une action réelle et efficace
sur l’opinion : à Paris, Lvon, Lille, Saint-Etienne, Bor-
deaux, Toulouse, par exemple.
l.e maréchal répliqua qu’il iie se sentait point
l’étoffe ni le tempéiânimeut d’un dictateur, qu’il vou-
loii avoir la certitude' nuëla crise së dénouerait sans
elfr.fr >n de sang, et qu’il ne pouvait s’associer à des
mesures dont on ne pouvait à l’avance prévoir toutes
les conséquences. La réunion se sépara, et rendez-vous
fut pris le soir chez l’un des futurs ministres. Il fut
entendu qu’on ferait appeler.MM, Buffet, de Lareinty,
baron Leguay et de Rerdrel pour y assister.
Après un résumé de la situation fait par M. Batbie,
MM. Maillé et- Yandier firent part de leurs scrupules
d’entrer dans un cabinet « ayant point à sa disposi-
tion l’état de siège. D’après eux, il y avait impossibi-
lité d’arriver au recouvrement de l’impôt avec les
tribunaux ordinaires. En conséquence, tous les dé-
crets-lois du monde manqueraient nécessairement
leur effet.
Après eux, M. Buffet fit un long discours, dans le-
quel, après avoir déduit toutes les conséquences du
refus de l’impôt, il essaya do convaincre l'assistance
que pour éviter la suspension de la vie gouvernemen-
tale de la France, le pouvoir exécutif avait le droit do
décréter le budget, il exprima au surplus l’opinion
que dans sa pensée, on ne trouverait pas à la Cham-
bre une majorité pour cette mesure extrême, et que
la perspective d’une dissolution tie devait être exa-
minée ûu’incidemmeut, puisqu’il était bien plus vrai-
semblable que la Chambre finirait par consentir à
•voter dans les délais un douzième provisoire.
Journée du 11 décembre.
Le lendemain mardi, 11 décembre, à une heure, les
membres du futur cabinet étaient réunis chez le
maréchal.
M. Batbie exposa qu'a la suite d’une longue entrevue
qu’il avait eue le matinavee le maréchal, celui-ci avait
déclaré qu’il ne lui restait plus qu’une chose à faire,
donner sa démission, et il lut à ses collègues le mes-
sage par lequel le maréchal allait porter ce fait à la
connaissance des Chambres.
Ce curieux document fournit l'historique des phases
par lesquelles avait passé le maréchal pour arriver à
ce point.de la crise. Après avoir tour à tour essayé la
formation d’un-cabinet de gauche, puis d’un cabinet
de droite, se trouvant dans l’impossibilité do réaliser
l’un ou l’autre, et ne voulant point renouveler auprès
de M. Dufaure une tentative qui aboutirait fatalement
à un ministère de gauche sans conditions, il déclarait
qu’il lui semblait de sa dignité de se retirer ; il était
textuellement dit dans ce message - que la résistance
» l’aurait entraîné à sortir de la légalité; qu’il avait
» donné sa parole de maintenir la loi et la constitution
» de son pays, et que cette parole, il lui était impos-
« sible de la violer. »
Lavis de la réunion fut qu’aucun des membres ne
voulant faire partie d’un ministère de démission, dont
on n’avait même jamais discuté l’hypothôse.le message
devait simplement être porté aux Chambres par le ca-
binet d'affaires. MM. Yandier, Maillé et Jahan quit-
tèrent l'Elysée, tandis que MM. Batbie, Depeyre et
Montgolfler se réunissaient dans le cabinet de M. d’Har-
court, avec lequel ils avaient une nouvelle conférence,
3ai avait pour but de chercher à éviter la démission
u maréchal.
Après un court échange d’idées,ou résolut la forma-
tion d’un ministère, de discussion, qui se présenterait
aux Chambres avec un programme énergique, dans
lequel on laisserait à chacun sa liberté d’action ; si la
dissolution était reconnue nécessaire et votée, le mi-
nistère en formation n’était plus qu'un ministère des-
tiné à passer la main plus tard à un ministère d’exécu-
tion. On s’entendit sur les conditions d’existence de ce
cabinet d’expédient, et il fut décidé que l’on allait
chercher pour les ministères des finances, du commerce
et des travaux publics les successeurs de MM. Maillé,
Jahan etYandier, qui s’étaient retirés. .
Dans l'après-midi, à ia suite de divers pourparlers
avec quelques notabilités de la droite sénatoriale, Mgr
Dupanloup s’étant plaint de ne point voir-figurer dans
la composition du nouveau cabinet tes noms de MM.
Pouyer-Quertier et Ancel, M. de Lareinty conseilla
une liste dans laquelle entreraient les noms suivants :
Baron Leguay, Pouyer-Quertier, Ancel, de Montgolfler,
général Ducrot à l’intérieur, de Lareinty..
' Le ministère dit de discussion paraissait transformé,
mais AI. de Lareinty, qui n’était qu'imparfaitement au
courant de ce qui s'était passé le matin, en était encore
au ministère de résistance ; il oxposa donc son pro-
gramme qui était : dissolution eu cas de refus du bud-
get; suppression de la presse, plébiscite, nouvelles
élections.
M. Batbie lui expliqua qu'on en.était à la démission
du maréchal, qu’il fallait iàire revenir le chef de l’Etat
sur cette funeste résolution, qu'on n’avait d'autre expé-
dient que le ministère de discussion, qui permettrait
de gagner du temps, et que l’on pourrait voir après.
M. de Lareinty accepta en disant que dès que ce mi-
nistère de discussion deviendrait ministère de disso-
lution, il y demanderait une place de combat.
On délégua ie soir-même M. de Lareinty auprès de
M. Pouyer-Quertier et de M. Ancel. M. Pouyer-Quer-
tier se montra très-hésitant, M. Ancel déclara qu’il ue
consentirait à prendre les travaux publics qu’au cas
où M. Pouyer-Quertier entrerait aux finances. On se
donna rendez-vous le lendemain à l'Elysée.
Journée du T2 décembre.
La nuit porte conseil et M. Pouyer-Quertier arriva
le lendemain à l’Elysée avec le parti pris de refuser
absolument de prendre part à la combinaison, il parla
au conseil avec une franchise brutale.
- L’opinion publique dit-il, dans tous les grands cen-
» tres industriels, était hostile au maréchal. Cetteopi-
» nion égarée, le devoir du nouveau ministère était de
» la ramener. Le pays entier avait vu avec un im-
» mense désappointement l’échec de la combinaison
» Dufaure. Laquestiondestroisportefeuilles, la France
» ne la comprenait pas àcette heure, il fallait luimon-
” trer que toute conciliation était impossible par la
» faute des gauches. Il fallait reprendre les pourpar-
» 1ers avec M. Dufaure. S’ils échouaient, alors seule-
» ment, M. Pouyer-Quertier consentirait a accepter le
» poste du ministère des finauces, dont le maréchal
» voulait l’honorer. »
M. Batbie se rendit auprès du maréchal et lui dé-
clara qu’en présence du refus de M. Pouyer-Quertier,
il ne restait à son avis d’autre issue que celle de se re-
tourner vers M. Dufaure. Le maréchal dit qu’il préfé-
rait donner sa démission.
Quelques instants après le maréchal revenait dans
la salle du conseil,accompagné du général d’Espeuilles
pour faire part aux ministres de sa résolution. M. Bat-
bie le conjura au nom de la France, dont sa démission
mettait les intérêts en péril, de revenir sur sa déter-
mination; il fit un appel suprême à son patriotisme et
l’invita à tenter auprès de M. Dufaure un dernier es-
sai. MM. Depeyre, Ancel, Pouyer-Quertier, de Roche-
bouët, de Montgolfler, d'Espeuilles, de Lareinty, par-
lèrent l’un après l’autre dans le même sens.
M. de Banneville lui montra les complications qu’al-
lait entraîner dans notre politique extérieure sa dé-
mission, coïncidant avec la prise de Plevna et la mort
prochaine du pape, et affirma avoir en portefeuille
des dépêches. sans lesquelles mi lui faisait redouter
d’Allemagne les plus graves complications si le porc-
voir passait calx mains des radicaux.
Le maréchal, eu proie à la plus vive émotion, devint
d’une pâleur extrême» pencha la tête et se mit à fondre
en larmes. Puis, ce premier mouvement passé': « A
» Tuna.nimité vous m’assurez, dit-il au conseil, que j'ai
>• encore un devoir à remplir.. Je suis forcé de vous
» croire. En le remplissant je vais sans doute perdre,
- aux yeux de ceux qui me connaissent, toute ma
« dignité et une partie de mou honneur. J’aimerais
» mieux être fhsillé que de prendre la résolution que
* vous m'indiquez. Cependant, j’aime assez mon pars
- pour lui sacrifier, je ne dis pas. ma vie, ce qui est
■■ lait, mais la dernière parcelle de mon honneur. -
U se retira après, avoir chargé M. Batbie. de prier
M. d’Audiffret-Pasquier de vouloir ' bien» cette fois en-
core, servir d’intermédiaire entre l’Elysée et ATM.
Grévy et Dufaure. M. d’Audiffret-Pasquier accepta
eette mission, et reçut de AI. Dufaure l’annonce qu’il
était disposé à se rendre auprès du maréchal sur une
invitation écrite.
Yers midi, M. le dne Pasquier était reçu par Je ma-
réchal et rendait compté de la visite qu’il venait dç
faire au président de la Chambre et à Al. Dufaure,
Puis, en présence de AI.Batbie. il reprocha amèr e-
ment an maréchal la façon cavalière dont il avait été
reçu le lundi précédent! il dénonça ouvertement les
complots de résistance qui se tramaient dans l’ombre,
cita le nom d’un général ayant un poste important au
ministère de la guerre, et - prêt à allumer la guerre
civile. ;» -
- I-e jour où de pareils malheurs se déchaîneraient
» sur mon pays.ajouta le duc, je serai à la tête de ceux
•• qu’on nomme les radicaux, et qui sont les vrais con-
- servateurs, puisqu’ils ne veulent pas sortir delà
« loi. »
M. d’Audtffret-Pasqnier caractérisa en termes d’une
extrême vivacité le rôle de M. Batbie. Une scène d’tuie
violence inouïe s’ensuivit dans laquelle le maréchal
chercha vainement à s’interposer. MM. d’Audiffret-
Pasquier et Batbie se traitèrent réciproquement d’im-
pertinents et d’insolents, et pour clore l’incident le
président du Sénat, se tournant, vers son adversaire,
lui dit ces simples mots : « Je n’ai plus à discuter avec
» vous: si vous voulez me trouver ailleurs, je demeure
» rue Bassano, 47. »
M. Batbie envoya le lendemain MM. de Lareinty et
Boclier au due Pasquier. Nous avons raconté longue-
ment les détails de ces pourparlers, qui se terminèrent
par une lettre explicative de M. d’Audiffret-Pasquier.
Le maréchal revint prendre congé du conseil. Il dé-
clara qu’en principe il se résignait au ministère Du-
faure; que cependant, comme c’était son honneur qui
était en jeu. il croyait devoir connaitre sur ce point
le sentiment delà maréchale et de quelques amis
fidèles.
En se retirant., il se retourna, les larmes dans les
yeux, pour dire aux membres du cabinet de discus-
sion: - On prétend qu’il y a de mauvais garnements qui
» veulent attenter a ma vie. Ils me rendraient un fa-
meux service s’ils me débarrassaient d’une existence
» qui m’est à charge. “
Le lendemain le ministère Dufaure était fait.
L’affaire de Limoges.
Nous trouvons dans une correspondance adres-
sée au Courrier de Lyon des renseignements sur
l’affaire de Limoges d’une précision telle, que l’on
peut à bon droit supposer qu’ils viennent d’une
Source autorisé»-'. Voici ee qu’écrit le correspondant"
de l'organè tyoïinûtiïs :
Le 13 décembre, à six heures du soir, l’ordre suivant
était envoyé par la division au général Bressolles :
•• Alon cher général,
- J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les modi-
fications apportées à l'ordre du Î6 juin 1877 concer-
nant les prises d’armes en cas de troubles, (tçisont
désignés les emplacements que les troupes doivent
occuper.)
je vous prie, d’en faire faire une copie pour chacun
des corps de votre brigade, 14" et 138" de ligne.
r Je vous prie également de prendre les dispositions
que vous jugerez convenables pour prévenir som-
mairementjes corps des postes qu’ils doivent occuper,
dans le cas où il y aurait prise d’armes celte nuit.
.te vous prie île m’accuser réception des instruc-
tions ci-jointes.
- Recevez, etc.
- Le général commandant la 239 division
e inlhntérie,
- coi.iv. *
Je crois que c’est assez explicite.
Le général de brigade Bressolles, en recevant cet
ordre,' transmit immédiatement par écrit aux colonels
des l-!9 et 138" les dispositions qu’ils auraient à pren-
dre s'ils étaient appelés à marcher, cètte nüil-là, dis-
positions contenues dans l'ordre ci-dessus.
t ous remarquerez, du reste, qu’on donnait au géné-
ral Bressolles la liberté de prendre les mesures qu’il
jugerait convenables pour avertir les corps de sa
brigade.
L’ordre ci-après, qu’il donnait, était la conséquence
forcée de celui qu’il recevait :
» Ordre donné au 14" de ligne, le ,]3 décentra 187", û
6 h. 1/2 du soir, par le générai de brigade.
» Vous tiendrez votre régiment prêt à marcher cette
nuit. En attendant que vous recel iez copie des instruc-
tions modicatives de l’ordre général du 16 juin dernier
en cas de troubles, vous prendriez cotte nuit les dispo-
sitions suivantes, si vous marchiez : (Ici la nomencla-
ture des emplacements à occuper )
» Accusez réception par planton.
» Le général commandant la 45e brigade,
9 BRESSOLLES. -
Le nième ordre était envoyé au 138e de ligne. ;
Comme vous le voyez, le général Bressoltes n’a fait
que transmettre les ordres qu’il avait reçus, et il a agi
en cela de même que tous les généraux auxquels ces
ordres ont été envoyés.
Il ressort de tout cela un fait, c’est qu’un ordre su-
Sérieur a été envoyé pour se tenir prêt dans la nuit
u 13 décembre. Par qui a-t-il ét é envoyé ? et pourquoi
a-t-il été envoyé? voila ce qu'il faut que la Chambre
éclaircisse. ’
Vous savez aussi bien que moi que des officiers su-
périeurs en bourgeois ont porté des ordres du minis-
tère à chaque commandant de corps d’armée. Comme
ces ordres n’étaient pas les mêmes pour tous tés
corps, je ne puis tous vous les transmettre; je n'ai
d’ailleurs encore que la copie de quelques-uns.
Quant aux ordres que le général do Lartigne à
donnés à ses généraux de division, il y en a une par-
tie donnée par écrit et une partie verbalement. J’ai à
ce sujet des renseignements que je crois devoir taire
jusqu’à ce que l’enquête soit faite.
Ces détails, d’ailleurs parfaitement explicites,
sont loin, on le voit, de débrouiller la question. Il
est à remarquer au contraireque plus les renseigne-
ments se recueillentet se précisent, plus l'affaire
s’obscurcit.
Des pièces reproduites dans la correspondance et
dont il est difficile de révoquer en doute l’authenti-
cité, il semble ressortir que le général Bressolles
n’a fait qu’exécuter strictement les instructions qui
lui avaient été transmises. Il aurait recule 13 dé-
cembre au soir, de son supérieur immédiat, l’ordre
écrit de tenir ses deux régiments prêts pour une
prise d’armes prévue pour cette nuit même. II a
transmis par écrit cet ordre sommaire à ses deux
colonels et a précisé les mesures à prendre, En quoi
voit-on qu’il se soit exagéré la portée des instruc-
tions reçues? Il, nous semble, voir aujourd’hui que
ie générai Bressolles a joué le rôle de simple inter-
médiaire.
Alais c’est la nature même et la portée des or-
dres donnés qu’il y a lieu maintenant d'examiner.
Que nous parlait-on de. mesures de précaution et
purement défensives? Ce sont des ordres d’exécu-
tion qui ont été transmis. Il a été question d’une
prise d’armes, non pour rétablir l’ordre, non pour
réprimer des troubles, non pour dissiper des ras-
semblements, mais pour former une force mili-
taire que l’on comptait employer contre le droit
national. Nous nous expliquons maintenant l'am-
biguïté de la note que l'administration militaire a
fait paraître dans le Journal officiel-, nous com-
prenons que cette administration se soit opposée
énergiquement à la publication des ordres que le
public voulait connaitre. Décidée à s’arrêter à un
compromis, elle ne pouvait accepter, en effet, que
la lumière se fit sur cette triste affaire. Cependant
nous commençons à dégager les responsabilités, et
ce que l’on sait déjà de l’incident permet d’affirmer
que la solution à ’ laquelle on s’est arrêté est inac-
ceptable. Il y a eu non pas malentendu et excès de
zèle, mais dessein coupable, avec commencement
d’exécution. Les vrais auteurs de l’agitation mili-
taire que l’on préparait doivent répondre' dé leurs
actes. (République française.)
BELGIQUE.
MYERS, r Janvier.
L’affaire de la rue de la Nacelle. — Le par
quet s’est rendu aujourd’hui près du cimetière du
Kiel pour procéder à l’exhumation des os de la
femme Vingerhoeten à la place indiquée par Mest-
dagh.
Nous n’avons point d'autres détails aujourd’hui
sur cette affaire qui occupe toujours notre popu-
lation.
Un mystère. — Hier, vers midi, ou a découvert
une casquette au quai Van Dyck, en face du Marché
aux Poissons. Près de cette trouvaille la pierre
bleue était couverte de tâches de sang.
On a fait des draguages dans le fleuve mais sans
résultat. ,
Y a-t-il suicide, crime ou accident ? On l’ignore.
Navigation. — Nous apprenons par dépêche que
le steamer belge Hermann Ludwig, de la White
Cross Line, est parti hier de New-York pour An-
vers avec un plein chargement de diverses mar-
chandises.
CONVOCATIONS.
Association libérale et constitutionnelle.
Sous-comité-de la3" section. — Lundi ".courant, à
8 1/2 heures du soir, au Grand Café de l'Univers,
Place Verte, 31.
Ordre du jour : Communications.
■Sous-comité de la 6» section. — Lundi 7 courant, à 9
heures du soir, à la Maison Verte, chaussée de Malines.
Liberale Strijdersbond de la 1" soction. — Mardi
8 janvier, à 9 heures, réunion pour les membres de ia
commission au local Ville de Bruxelles, Grand’Place.
Jeudi 10 courant, à 9 heures, réunion obligatoire
pour tous lès membres au local het Vliegende Paard,
rue du Jardin.
INFORMATIONS.
Société de la Libre Pensée. — Conférence de M.
Alf. Naquet, mardi 8 janvier, à 8 liéures du soir, à la
SodàUte : Militarisme et Cléricalisme. -
Cercle artistique (section de littérature française).
- Ce soir, à 8 1,2 heures, séance ordinaire pour les
membres de la section. — Lecture par M. Gitten».
FAITS DIVEII8.
Union générale des anciens étudiants de l’Uni-
versité de Liège. — Une union générale des anciens
étudiants de TUniversité de Liège et des anciens
élèves de l’école de mines y annexée est en voie de
formation.
Un Comité provisoire a été constitué ; il est com-
posé de MM. Boseret, bâtonnier de l’ordre des avocats ;
Ernest Dubois, conseiller à la Cour d’appel ; Alphonse
Le Roy, professeur à l’Université (faculté de philo-
sophie et lettres) ; Masius, professeur (faculté de
médecine) ; W. Spring, professeur à l’Université
(faculté des Sciences ) Emm. Desoer, substitut du pro-
cureur général ; Léop. Goret et Emile Harzé ingé-
nieurs ; N. Biar, notaire à Liège ; H. Schoolmeesters,
notaire à Maesyck : A. Barbier, docteur en médecine
à Liège; Delbastaille, pharmacien à Liège, et Paul
lieuse, avocat, président de la conférence du jeune
barreau.
Le but de cette Association est de resserrer les liens
de fraternité entre les anciens étudiants de l’Üniver-
sitê de Liège et de fonder des bourses d’études.
t Une assemblée générale pour constituer définitive-
ment la Société aura lieu dimanche 10 février, à 11 h.
du matin, à la Salle Académique de l’Université de
Liège.
Les anciens étudiants qui désirent faire partie de
cette association peuvent, dés aujourd’hui, adresser
leur adhésion au secrétaire provisoire, AI. Paul Heuse,
avocat, rue Saint-Remy, n° 19.
Le projet de statuts fixe à cinq francs la cotisation
annuelle.
Le crime de Cattenlères. — Cette commune, située
près de Cambrai, vient d’être le théâtre d’un crime
épouvantable :
Un rentier de cette commune, nommé P. J. Sédent,
âgé de 77 ans, vivait depuis son veuvage, arrivé l’an
dernier, dans une maison située rue de ia Gare, à 400
mètres de ia station.
AIa’raf,ïpreiïnér jour de Tan.vers huit heures du ma-
tin, son petit fils, ait Bismarck, qui allait souhaiter à
son grand-père la bonne année, le trouva étendu dans
sa chambre, au milieu d’une mare de sang, et la tête
presque séparée du trône.
A ses cris, des voisins accoururent) puis le garde, le
maire, et l’on constata que le vol avait été le mobile
du crime, car tous lesmeublesavaient été bouleversés,
le linge et les effets d’habillement éparpillés au milieu
de la chambre. Un examen plus attentif fit connaître
ensuite comment le crime avait été commis. Les assas-
sins, au nombre de deux, avaient laissé la trace de
leurs pas* empreinte de sang, sur ie pavé de la cham-
bre. L’un avait tenu lo vieillard et l’autre lui avait,non
pas coupé, mais scié la gorge à trois reprises différentes
en pratiquant fine entaille toute déchiquetée de onze
centimètres de profondeur sur dix-sept de largeur. La
colonne vertébrale ôtait apparente.-
Les voisins n’ont entendu auclifl dri, ni même aucun
bruit insolite. La justice a ouvert immédiatement Une
enquête et tout fait supposer que les deux assassins
habitent la commune, ou tout au moins connaissent
parfaitement ia maison et les habitudes du vieillard.
Sédent se couchait généralement Vers 7 heures du soir.
L’autopsie a démontré qu’il finissait de souper quand
il a été assassiné. Comme il était complètement sourd,
les malfaiteurs n’ont pas craint de briser une fenêtre
de l’une des trois chambres du rez-de-chaussée, conti-
guë à celle où se tenait le rentier Sédent. En sa pré-
sence, ils ont fouillé tous les meubles pour découvrir
quelquessonmies d’argent et i Is ne Tónt, tuéqüe lorsqu’ils
se sont vus reconnus par lui. La preuve que cette as-
sertion n’est pas sans fondement, c’est qu’aucun des
meubles remués, aucun linge, aucun objet d’habille-
ment n’est maculé par le sang, tandis que la muraille
et la fenêtre par où se sont sauvés les meurtriers après
leur crime, portent l’empreinte dé leurs mains cou-
vertes de sang.
Sédent n’avait qu’une fille mariée à un cultivateur
de la commune.
Jusqu’à présent on n’a découvert aucun indice qui
puisse faire planer un soupçon sur qui que ce soit.
La section étrangère à l’exposition de Paris; —
En partant de T Ecole-Militaire, on verra snécessive-
inent le beffroi de Louvain; une vieille maison de Ma-
lines et une école de Belgique ; une ancienne maison
d’Amsterdam et une tour des fortifications de Hoort-
Holland pour les pays néerlandais; un pigeonnier et
un chalet suisses; une ferme danoise; une maison
dalécarlienne et la tourelle de la demeure do Gustave
Vasa (Suède et Norvège) ; les maisons de la Graila, de
Barcelone, en Espagne: une maison de Portugal; l’ha-
bitation restaurée de PériclèS (Grèce) ; une façade de
palais du Bosphore titre; une maison à oniucharabi,
de l’Egypte; une minaret tunisien; une tour de por-
celaine et la demeure de l’envoyé anglais à Yokohama
(Japon) ; la villa de la rue Bour-Belon, à Tien-Sin
(Chine); le dôme doré du palais de Téhéran (Perse) :
une maison à façade découpée de Siam ; un hôtel do
ville tyrolien ; une maison d’Inspruck ; une ferme et
une chaumière hongroises, pour l’Autriche ; la façade
du palais St-Marc, à Venise ; une auberge moscovite
au clocher doré ; une maison démontable des Etats-*
Unis; une chaumière ornée de plumes, des bords de
l’Orénoque (Brésil) ; la façade du palais des Sept, à
Lahore, dansles Indes anglaises ; et la façade latérale
de Westminster, du Royaume-Uni.
Un tableau de Carrache. — Un peintre louisianais
vient de découvrir dans un grenier, à la Nouvelle-
Orléans, un tableau remarquable que Ton croit appar-
tenir à Tune des écoles Italiennes du seizième siècle.
Ce tableau, qui représente Vénus Anadyomène, est
attribué au peintre Annibal Carrache. Il était couvert
d’une couche épaisse de vétusté et caché sous un
masque ; la composition est magistrale,et la tête et le
torse sont, parait-il, de véritables chefs-d'œuvre,
Archéologie. — Antiquités arméniennes au British
Museum. M. La> uni, ambassadeur d’Angleterre à
Constantinople, a recueilli dans l'Arménie une collec-
tion d'antiquités d’un très grand intérêt au point do
vue de Tart et de la philologie. Cette collection vient
d’arriver au British Museum. Ello consiste, dit le
Times, en une série d’ornements de bronze formant
une partie de la décoration de quelques-uns des palais
royaux des rois d’Arménie: c’est tout ce qui reste de
l’art de cet ancien royaume.
Le premier et le plus intéressant objet, au point de
vue artistique, est un modèle en bronze de bœuf allé.
La statuette a environ huit pouces de haut et six de
long ; elle est en très beau bronze qui contieut une
forte proportion de cuivre, et son état de conservation
est excellent . Toute la partie postérieure, les jambes
de devant et la poitrine reproduisent le forme d'un
bœuf, mais la tête est celle d’un homme ; le torse et
les bras sont complets. La tête porte les cheveux tres-
sés suivant le style de convention adopté én Assyrie.
La figure manque. Cela parait étrange au premier
abord, mais un examen plus attentif démontre que la
partie antérieure de la tête, c’est-à-dire la figure, était
celle de l’homme, qu’elle était probablement eu or, et
attachée au bronze par une couche de bitume. Cette
statue, contrairement à ce qui a lieu dans la majorité
des effigies des bœufs ailés à ia tête humaine décou-
vertes à Koyunjeketà à Nimroud, a les bras croisés
sur la poitrine et les îhains jointes.
Toute la statue a été richement ornée d’or; les
plumes des ailes et les cornes ont été incrustées
d'ivoire. Sur la tète, comme une sorte d'adjonction à la
coiffure en forme de cornes dont elle est ornée, se
trouve le piédestal ornemental d'une petite colonne
qui portait quelque léger édifice. Autour des bras, se
trouve une paire de bracelets dont les ornements d’un
modèle carré rappellent le style grec.
Le second objet important de la collection est aussi
une statuette de bronze ; elle représente un lion cou-
chant, et, différente de la statuette que nous venons de
décrire, reproduit entièrement un animal dessiné avec
beaucoup de perfection. Elle a environ 4 pouces de
haut et 4 pouces 1/2 de long ; la tête porte une seule
paire de cornes, et non, suivant l’usage, la coiffure au
triple rang de cornes et la tête humaine, mais dans
cette œuvre la face manque aussi. Les pieds et les sa-
bots sont modelés avec beaucoup d’exactitude, ainsi
que les cornes, et montrent que l’artiste étudiait la
nature avec plus d’attention que cela ne se pratiquait
ordinairement en Assyrie.
Cesdeuxobjets offrentdes indications évidentesd’où
Ton peut conclure qu’ils ont été exécutés d’après des
dessins assyriens ; la chevelure, la coiffure, la tête de
bœuf à figure humaine dénotent que ce sont des copies
de modèles assyriens. Le lion couchant est cependant
une reproduction beaucoup plus fidèle de la nature
qu’aucune autre antiquité de Nimroud.
Le troisième objet intéressant dans la collection est
le pied de bronze d’un autel ou d’un siège; cette œuvre
est massive ’et bien dessinée et représente la forme
conventionnelle d’an patte de lion. La partie supé-
rieure est décorée d’un panneau,lequel porte un cercle
ailé, décoration commune à l’Assyrie et à l’Egypte. Ln
partie supérieure du fragment a été richement aécorée
d’incrustations d’ivoire et rehaussée en bosse d’orne-
ments de bronze. Ce fragment a environ sept pouces
de haut et quatre de largeur; c’est un objet de remar-
quable solidité. Il s’y rattache un intérêt de curiosité,
secondaire il est vrai : il porte les traces d’une répa-
ration opérée à une époque antique.
Parmi les autres objets de la collection, on peut
citer un curieux panneau de bronze qui représente une
maison ou un palais avec des murs crénelés, sembla-
bles à ceux qui figurent dans les bas-reliefs assyriens.
D’autres fragments ont de l’importance au point de
vue de l’architecture; ce sont des parties d’un autel de
brenze, qui porte aussi l'indication du style assyrien.
Quand on examine ces objets, la première question
qui s’élève naturellement est celle de la date qui peut
leur être assignée ; cette question, nous pouvons heu-
reusement la résoudre au moyen de l'inscription gra-
vée sur un des fragments et qui porte le nom d’un
monarque nommé Argitis, ainsi qu’une dédicace au
roi Ilaidis, la principale divinité du panthéon armé-
nien.Sous le règne du roi assyrien Salmanazar 111 (850
ans avant J.-C.), le royaume de Alannai ou Van.au
nord-est de l’Assyrie, devint un adversaire puissant de
la domination assyrienne et des guerres éclatèrent
entre les Minnéens et les Assyriens. C’était à l’époque
où les Minnéeiis adoptèrent l'écriture cunéiforme, et
comme Kalak ou Nimroud était alors la capitale de
l’Assyrie, ils copièrent le style lourd de l’art de cette
période.
Mais le royaume de Van se trouva en rapports di-
rects et continuels avec l’Assyrie pendant les règnes
de Sargon (721 ans avant J.-C.) et ses successeurs, et
S argon donne parmi les noms de ses ennemis celui
dont le nom a été trouvé sur un des bronzes de M
Layard; nous pouvons, par conséquent , placer ce roi
Argistis vers Tannée 745 avant J.-C.
M. Layard, pendant ses premiers voyages en Armé-
nie, a copié un grand nombre d’inscriptions, qui portent
le nom d’inscriptions de Van, et quoique un petit nom-
bre de savants puissent en lire les noms propres, per-
sonne n'aencore pu en déchiffrer les textes,qui seraient
sans aucun doute d'un grand secours pour l’histoire
des dernières dynasties assyriennes.
La ville de Van, d’où M. Layard atiré ces antiquités,
est de date très ancienne ; elle existait certainement
déjà an dixième siècle avant l’être chrétienne. Les
rapports très intimes entre sa fondation et l’Assyrie
sont établis par la légende locale qui attribue son
origine à la reine Sémiramis, de qui procède l’ancien
titré de Schanieramfard. On disait que Ja reitfe
d’Assyrie y avait fondé une demeure avec de splen-
dides jardins et des cours d’eau. C'est là qu’elle passait
les mois d’été, au milieu des fraîches pt belles collines
sur les bords du lae Van, pour rétourner à Ninive
pendant l’hiver. Cette légende ifest évidemment qu’un
echo de rapports réels qui ont existé entre l’Assvrie et
l’Arménie.
Les monarques de Van prennent le titre, dans leurs
inscriptions, de rois de Mannaï et de Nalvic, ce qui
indique que leur domination s’étendait au sud plus loin
que les limites de l’Arménie.
Dans un texte triomphal du roi Argistis, Babvlone est
mentionnée comme tributaire. Ce sont les Alinnéens
qui alliés aux Mèdes, ont renversé Nifiive 606 avant
Jésus-Christ, et ont mis fin à l’empire d’Assyrie. Van
était une ville importante sous la domination des
Perses, et il va des inscriptions des rois de Perse
dans les environs. Mais elle parait être tombée en
décadence et n’avoir pas eu beaucoup d’importance
jusqu’au second siècle avant Jésus-Christ; à cette
époque, le monarque Vagharschatz, le premier roi de
la dynastie des Arsacides en Arménie, Ta rebâtie et en
a fait la ville la plus forte de son empire. Au onzième
siècle, elle a été cédée par la famille des Ardzroumis
aux empereurs grecs ; après sa prise par les Turcs,
elle a été saccagée par Tamerlan en 1392,
r combattre Y asthme. T oppression, le catarrhe,-
les ’diites aigiies et chroniques, et. en général,
tonies tes affections des voies respiratoires, les pre-
mie célébrités médicales recommandent d’une m«-
nièi • -cite spéciale, l’emploi du papier et des cigares
anti asthmatiques de Gicquei, pharmacien de Ue
classe de'l’école de Paris. Ces produits se trouvent
dans toutes les principales pharmacies, notamment, à
Anvers, chez M. De Beul, Longue rue Neuve, n° 57 ; au
Mortier d’Or, Klapdorp, 49, 235
Lettre», eeienée» e* »rt#.
LE LIVRE DE M. «YUANS.
La pressa cléricale a affecté de traiter d'acte de
amaraderte, le bien que les journaux libéraux ont
dit du travail utile et patriotique entrepris par
notre confrère XL L. llymalis. Elle a même relate
avec des ricanements les recommandations dont
ce livre a été l'objet au sein des associations et de
la Fédération libérale. La partialité de cette atti-
tude est mise en relief par un article excellent de
la Revue industrielle. Nous le reproduisons ci-
après :
AI. Loüis Hymans n’est pas denos amis politiques:
il ligure, dans i’arniêe liberale, au nombre des défen-
seurs les plus énergiques des idées doctrinaires. Mais
l’hömleüf et’ l’intérêt d'un parti ne consistent pas à
refuser à ses adversaires Injustice qui'leur est due, et
quand ils rendent service au pays, il serait, mesquin de
leur ménager les éloge3. Bien loin, par conséquent, de
passer sous silence ou de critiquer l'ouvrage dont M.
Hymans vient de commecer la publication, nous nous
faisons un devoir d’en reconnaître l'utilité patriotique
et de le recommander au public.
Nous ne dissimulerons pas que l’auteur renoonlrera
presqu’à chaque pas un éefteil dangereux, celui de
présenter les faits sous un jour favorable à ses amis
ouà leurs doctrines. Mais il se déclare animé de l a ferme
intention d’étre absolument exact et impartir,!, et les
deux premiers fascicules, les seuls qui aient parti,
prouvent (Ju’i! n'â pas trop compté sur lui-même pour
imprimer à son ouvrage e'e double caractère. Du reste,
l'un des mérites principaux d’ufi travail comme le
sien réside jdans la plus scrupuleuse exactitude: sa
vulgarisation dépend de la confiance avec laquelle il
pourraj dire également consulté par tout le monde,
de sorte que les exigences du succès se joignent auî
désirs de l’auteur poiir faire de son livre une œuvre
complètement neutre.
C’est un sujet d’humilité pour les Champions parle:
mentaires de nos luttes politiques, que de Voir l'oubli
profond dans lequel tombent les discussions les plus
brillantes auxquelles il ont pris part : à peine laissent*
elles dans lé souvenir des contemporains une trace
vague et souvent fugitive. Nous ne songeons pas à
nous plaindre de cet oubli pour des borarneS qui
passent et qui trouvent des successeurs au moment
même où ils paraissent indispensables. Mais les causes
survivent aux hommes; les intérêts généraux de la
nation ho chahgefit pas, et certes, lorsque, dans nôtre
XIX9 siècle si troublé, Un petit pays comme le nôtre a*
pu fournir une carrièr'ede près de 50 années heureuses,
il est bon que, pour éclaireret guider nos descendants,
on les pénètre de nos traditions, en les initiant à l'his-
toire du passé. Les générations de notre époque no
sont malheureusement que trop portées à vouloir en
tout bâtir à nouveau ; elles inclinent, comme les
enfants, à mépriser les leçons de l’expérience acquises
parleurs devanciers. Mais quand le bonheur du pays'
a pour condition le soin que les générations nouvelles
mettront'à suivret ces leçons, on fié saurait, assez
fixer leur attention sur celles-ci.
M. Hymans Ta compris, et c’est pourquoi il a assu-
mé la lâche de résumer, d'après le Moniteur, l’his-
toire des délibérations de nos Chambres pendant les
50 premières années de notre indépendance. Aucune
lecture ne peut être plus utile aux hommes qui se
destinent à la vie publique ou qui y sont déjà mêlés,
que celle des Annales parlementaires-, des trésors de
patriotisme, de science et d’éloquence s'y trouvent en-
fouis. Toutefois, il faut bien le reconnaître, il n'esi
guère aisé d’aborder et surtout de poursuivrejusqu’ait
bout la lecture des cent immenses volumes qu’elles
renferment; recommander une teilelecture, c’est s’ex-
posera prêcher dans le désert. Mais ce que les hôinmès
politiques et les publicistes ne refuseront pas de
Faire, ce sera'de se livrer, dans la collection de nos
débats parlementaires, aux recherches ' nécessaires
à l’examen consciencieux et approfondi des ques-
tions du jour. Jusqu’ici ces questions étaient extrê-
mement pénibles. Les tables des Annales sout nom-
breuses etdifficiles àconsulter.et d’ailleurs elles ne per-
mettent même pas de soupçonner le caractère et la
portée des discussions auxquelles elles renvoient. C’est
ce qui montre l’utilité d’un ouvrage destiné à fond: e en
quelque sorte les tables particulières des Annales et à
indiquer en même temps, au sujet de chaque projet de
loi, les opinions émises. Le premier but sera atteint par
les deux tables de 25 années chacune que contiendra
l’ouvrage de M. Hymans, le second par le résumé des
débatÿ de chaque session, auxquels ou pourra facile-
ment recourir en ouvrant les tables générales.
Remarquons d’ailleurs que rien n’est pour ainsi dire
suranné dans les discussions parlementaires qui
datent de notre indépendance nationale. La préoccu-
pation constante des législatures qui ont suivi 1830 a
été de se conformer à l'esprit du Congrès, et, comme,
aujourd’hui encore les partis affectent le plus grand
attachement à l’œuvre de nos constituants, il est bon
qu’ils sachent comment ses interprètes les plus auto
risés Tont comprise.
Le livre de AI. Hymans nous apprendra tout cela : il
sera indispensable à ceux qui veulent acquérir une
véritable culture politique ; il sera surtout fructueux
pour la jeunesse qui est exposée à se jeter actuelle-
ment dans la mêlée des partis sans préparation suffi-
sante. Les journaux, appartenant aux partis les plus
divers, ont loué l’entreprise de l’auteur ; si nous
. sommes des derniers à donner notre avis, nous tenons
au moins à ne pas lui ménager l’expression de nos
sympathies. ch. vv.
Ikibliogi'&phte.
l’art. — Sommaire du n° 158 :
Texte : Notre Quatrième année, par Eugène Véron
— Fra Filippo Lippi (fin), par Gaëtano Milanèsi. —
Silhouettes d’artistes contemporains, IV. Gustave
Brion, par Paul Leroi. — Chronique de THôtel Drouot.
— Chronique française. — _ Nécrologie.
Gravures, planches hors texte ■ Portrait d’homme,
eau-forte de Le Rat, d’après le tableau de Puligo (col-
lection de M. Charles Pillet).— Paysanne faisant, paître
son troupeau dans la plaine, dessin au crayon noir,
par J. F. Millet (n° 237 de la vente Alfred Scnsier. pho-
tolithographie de MM. Yves et Barret.— Berger rame-
nant son troupeau, dessin au crayon noir par J. F.
Millet (n° 249 de la vente Alfred Sensier, photolitho-
graphie de MM. Yves et Barret.
Gravures dans le texte : La Aladonna degl’ Angioli
(la Sainte Vierge adorant l’enfant Jésus soutenu par
deux anges), dessin de N iccola Sanesi, d’après le tableau
de Fra Filippo Lippi (Galerie des Offices, à Florence)
— Tombeau de Fra Filippo Lippi, à Spoleto, dessin do
Saint-Elme Gautier. — Sept dessins de Gustave Brion :
Quatre études d’après nature pour son tableau - Une
noce en Alsace » ; deux études d’après nature ; une
étude d’après nature pour son tableau « Un enterre-
ment dans les Vosges » ^Collection de M. Auguste Ber-
lin). — Moissonneur liant des gerbes, dessin au crayon
noir, par J. F. Millet. — Faneurs relevant les foins,
dessin au crayon noir, par J. F. Millet. — La Descente
des vaches, dessin au crayon noir, par Théodore Rous-
seau. — Jeune paysan de Barbizon, dessin au crayon
noir, par J. F. Alillet. — Jeune mère préparant le repas
de sa famille, dessina la plume, par J. F. Millet (n1
206, 212, 291, 242 et 271 delà vente Alphonse Sensier.
Chronique judiciaire.
Ce n’est, pas le curé de Hondeng-Aimeries, mais le
curé de Houdeng-Gtegm/es, M. Doye, qui est poursuivi
pour avoir donné une bénédiction nuptiale avant le
mariage civil. Cet ecclésiastique comparaîtra le
mardi 22 janvier devant le tribunal correctionnel de
Mous.
Quant à Al. le curé de Houdeng-Aimeries il lui a été
reproché, dans le numéro du Journal du Centre daté
du 16 décembre, (numéro transmis au Parquet) d’avoir
en chaire dite de vérité, le dimanche 9 décembre,
attaqué la loi relative au mariage civil - fait qui,
étant établi, tomberait sous l’application de l’art. 268
du Code pénal.
Est-ce que M. le procureur du roi a ordonné une en-
quête pour rechercher si l’accusation du Journal du
Centre est fondée? (Organe de Mons).
Nécrologie.
U ne des plus honorables familles de notre ville
vient d’être cruellement éprouvée. Mm® Ve Von der
Becke est décédée, hier matin, à l’âge de 73 ans,
après une longue et pénible maladie.
Hier ont eu lieu, au milieu d’un immense con-
cours d’amis, les funérailles civiles de M. De Poorter.
Parmi les assistants réunis à la maison mortuaire
se trouvaient le bourgmestre, des échevins et des
conseillers communaux d’Anvers, la plupart des
courtiers et commissionnaires en marenandises de
la place, des membres du corps médical et du bar-
reau, des artistes, des négociants, des membres du
Conseil provincial, du Tribunal de commerce, etc.
Le deuil était conduit par les fils et beaux-fils
du défunt. Au cimetière du Kiel en présence d'une
nombreuse assistance, M. J. Blockhuys.au nom cto-
amis de De Poorter, a rendu hommage à la loyauté,
à la franchise de son caractère, à la fermeté de sef
convictions, à l’intégrité de sa vie qui restera
comme un exemple d'honneur. Il a eu des paroles
émues en rappelant les qualités qui ont valu à De
Poorter les sympathies et l’estime de tous ceux
qui l’ont connu. Cette triste cérémonie s’est accom
plie au milieu du plus profond recueillement et a
vivement impressionné tous ceux qui se sont asso-
ciés au dernier hommage rendu à la mémoire d’un
homme de bien
Bulletin météorologique.
OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES.
J 6 janvier(3 h.). — La distribution des températures*
(tenil à changer ; depuis le commencement de l’hiver U-
fplus grand froid se trouvait dans l’Est, en Russie, tail-
lais que la Scandinavie jouissait d’une température-
drés-clômeiite, excessivement anormale. Or. ctèptti»
peu la gelée s’est déclarée dans le golfe de Bothnie, eft
Je froid y augmente rapidement ; — ce matin, à liai';,
heures, on observait — 13° à Heruosand.
Au centre de la France et aux Ardennes comme etr
Allemagne, le temps reste froid (— 5° à Clermont-Fer-
rand, — 1°4 à Arlon, — 1° àCarlsrulie). Mais au bord
de Ja mer la température est élevée (10° à Brest. 5° à
Fumes, 6° au Helder, 3° à Christiansuud) ; la pluie y
est presque générale.
Scintillation observée par AI. Montigny, (hier soir
de 5 1/2 h. à 6 1/2 h.). — Assez forte à 74 par 14 étoiles
un peu plus marquée à l’Est qu’à l’Ouest. — Trait assez
régulier. Couleurs tenies.
Bnlletin télégraphique,
AGENCE-HAVAS-BULLIER-REUTEK.
Paris, 7 janvier.
I /ensemble des résultats du scrutin d’hier pour
toute la France est très favorable au parti républi-
cain. ,.
' Dans la plupart des villes, les listes républicaines
ont passées entièrement.
Midhat partira demain pour Londres; il a de-
mandé une audience à M. Waddington.
Londres, 7 janvier.
Le Daily News publie un télégramme de Bucha-
rest, 6, portant qu’un officier de l’armée du Lom
annonce que le général Radetzky à passé les Bal-
cans par la passe de Schipka, les Turcs l’ayant
abandonnée par suite du grand froid.
| (THE AMERICAN TELEGRAPHIC COMPANY).
Les Chambres turques ont voté par 56 voix con-
tre 34, un blâme pour tous les ministres détenteurs
du pouvoir exécutif.
Bulletin des Bourses.
Anvers, > Janvier. — 2 heures 1/4. — La
bonrae d’aujourd’hui n’a offert que.peu de variation,
et, à part les fonds Hongrois, nous retrouvons toutes
les valeurs à leurs cours antérieurs.
k Les Métalliques restent' demandées à 51 7/16 au 15
courant ; au comptant, on clôture à 511/2. ,
Les Bons du Trésor hongrois 6 0/0 1873 clôtureut a
92 1/2 après avoir fait 92; jionr ceux do 1874.jious rele-
vons le cours de 86 1/2.
Le 5 0/0 Turc reste offert à 9. , , „ ^
Le 3 o/o Belge clôture à 76 1/2 Ct le 4 1/2 0,o, reste
demandé à 103 3/4. ' . . '
Les Lots d’Anvers 1874 se maintien/tent ;t 94, — leur
cours de clôture antérieur..
Dépêches télêgrapMques-
BRLXELLKS, 7 Jftnv. — (Goura d'eafertureî ■
Métallique» i 531/4 IPiastres...)----
Turc*.............. lEmprunt 1872..I-----
Bons liquidât... 1- JBanque belge../ — —
PAR!S, 7jauv. — Cour» d’ouverture.)
Emprunt 1871..1---------
. 1872.. 108 32'
Rente 3 0:p.... 72 42
Crédit mob. fr.l 164 -
Empr. italien...I 71 27
Con. Turcs 5 O/o! 9 20
Cb. defer Autr. 523 —
Ch. ai t. Lemb.1 161 —
3 O/o Ksp. intér.
» - 1860..
Mobilier Esp....
V. de Paris,1875
Banq. £r. boll..
Suez.............
Nord Esp....’.....
Lot» Turcs.......
113/4
121/4'
566.—
LONDRES. 7 janv. — (Cours d’ouverture).
Consolid.augl..
5/20 b. Am. 188*
Ch.def. Tll.act.
• Erie »
84.5/9 à 943/4
5 O/o Amer. 1871
Pérou..............
Rente arg.......
. pap.......
Varna............
Chem, de fer :
Rott.- Anvers....
Namur-Liége...
Luxembourg ...
Lombards.........
8 — . 8.1/4]
87;S
Ott.
Ksj>agnols^3 O/o
Emprunt lif/i.
. . 1872.
VIENNE, 7 Janv.
Créd.rnob. Aut:l 206 25 ------ , „
Lots de 1860.... I - - — I Aut. rente pap. 62 P.>
- 1861....!------ jLombards— | 74
BERLIN, 7 janv. — (Cour» d’ouverture).
Rente papier...! 53 -- |Chem. autrich.i 425 50
» argent...! 65 80
61/ 4 . 03/8
(Cours d’ouverture;. Ferme.
INapol. d’or.
Crédit.........| 348 50
Loinb.,.1 125,50
iTores............|------
3 0,0 Espagnol interieur 13.65».
ETAT-CIVIL.
Déclarations de décès du 5 janvier.
8EXJ3 MASCULIN.
H De Poorter, sans jpref., 74 a*is. époux de V. Venus,
chapssce de Maliues. — J. Strybos, enw prol . 74 ans, epoux
de J. Aerts, rüe dé l’Eglise.
4 entants ad-dessoùs de 7 ans, 1 mort-mé.
SEXE FÉMlim.
A. Bongers, 31 ans, épouse de A. Plttoora, iNe Basse.
C. Schram, sans prof., 80 aus, veuve de P. Verhoeven, rue de
la Clef. — M. Peeters, sans prof., 71 ans, veuve dâ H. v9
Gram, rue du Vont, ■
3 enfants au-dessous de 7 ans, 0 mort-née.
u ûcks. i naissances.
Sexe masculin 7 ( T Sexe masculin 13 j Tntoi n
Sexe féminin 6 | Total 13 j Sexe féminin 11 i iotal 24
MARIAGES.
J. Lonen avec R. Geenon. — T. Van Oorschot avec J. Van
den Brnndo. — J. Janssen avec'B. Toussaint. — C. Kees
avec J. Fasberider. — C. Backeliau avec M. T’Svon. — L.
Rombant avec M. Delà Garde. —J. Wouters avec M-Beckers.
— A. Goovaorts arec C. Van Engelen.
Crédit foncier do France.
Au 2* tirage des obligations foneières de 406 fr. A
3 0/0 de 1877, qui a eu lieu le 5 janvier, les principaux
prix ont été gagnés par les numéros suivants :
N» 285192..... fr. 1O0O00 IN® 379632.fr. 1000(7
- 69197... . » 50000 | - 522244..... » 10000
Les n09 suivants sont remboursables par 1000 fr. :
1538V 184504 304703 391995 490574 539111
97846 201172 349754 394856 -494314 586389
100457 245185 363692 441606 514135 599361
169499 259220 371385 442749 521253 603285
172750 277409 384831 452087 532088 611464
Suivent les 173 numéros remboursables au pair.
Le remboursement sera effectué contre la remise des
titres, à partir du lr février prochain.
Lot* d’Autriche à 11. IOO do 18ÖS
Au 79ms tirage au sort, qui a eu lieu le 2 janv., les
14 séries suivantes, de 100 pièces chacune,sont sorties*
75 1664 1777 3203 3734 3922 4127
1409 1686 2195 3490 3898 3944 4128
Les primes sont échues aux numéros suivants :.
Série 3734N« 2.Fl.200000
• 75 - 90. - 40000
• 2195 » 95.
• 1409 » 14.
• 1686 » 2.
» . 1409 ? 12.
» 3734 - 14.
20000
5000
5000
3000
3000
Série 1686 N®86....Fl. 1500
- 3944 » 11....
3944 - 99....
1777 » 73....
3898 • .. .
3898- 931...
3944 » 9....
1500
1500
1000
1000
1000
10CO
Les n99 suivants sont remboursables par 400 fi. :
Série 75 N°“ 13, 22, 26. — S. 1409 NM 15, 26, 69, 71, 91.
97, — S. 1664 N° 38. — S. 1686 Ncs 32, 54. — S. 1777
N°* 86, 90. — S 2195 N°* 30, 36, 54, 78. — S. 3203 N1-*
59, 76. — S. 3490 N°* 16, 91, 66. — S. 3734 N” 3. — S.
3898 N°8 38, 47, 51, 81. — S. 3922 N03 56, 61, 70. — S.
3944 N* 26. 56, 88. - S. 4127 N” 76, 92, 94. - S. 4128
N° 40.
Les autres numéros, compris dans les séries ci-des-
sus sont remboursables par 200 florins.
Le paiement se fera à partiedu lr juillet 187$.
Lot* de Vienne n fl. IOO de IS J 4.
Au 15ras tirage au sort, qui a eu lieu le 2 janvier, les
12 séries suivantes, de 100 pièces chacune, sont sorties-
347 951 1883 1989 22.3t 2442
512 991 1946 2015 2354 25:10
Les principaux prix sont éehus aux nos suivants :
Série 512N»60.. fl.200000 | Série !946N°n .. fl. 1000
* 2231 » 55.. » 50000 I » 2015 - 6... - 1000
- 951 » 56.. » 10000 j - 2015 » 63... . 1000
- 991 » 23.. » 1000 ! • 2530 * 47... - 1000
Les nM suivants sont remboursables par 400 fl. :
Série 347 Nos 15, 25. — S. 512 N* 60. — S. 951 N079.~-
S. 1883 N° 46. — S. 1946 N° 34. — S. 1989 N03 29. 92
99. — S. 2231 N° 13. — S. 2442 N« 42, 96.
Tous les autres numéros compris dans les séries sor-
ties sont remboursables par 130 fl.
Le paiement se fera à partir du U avril 1878.
Lots de Milan & fr. 4tl de 1861.
Le* 72 séries suivantes, de 50 pièces chacune, sont
■orties au 65* tirage au sort qui a eu lieu lé 2 janv. :
117 1118 1937 3247 3893 4375 5015 6036 7131
321 1193 1945 3259 3906 4482 5161 6292 7185
539 1247 2465 3278 4092 4569 5182 6393 7367
700 1266 2495 3372 4127 4584 5219 6518 7369
765 1693 2557 3425 4173 4730 5280 6549 7430
883 1749 2702 3673 4244 4737 5315 6567 7592
1055 1868 2798 3837. 4294 4738 5407 6969 7668
1113 1878 2847 8874 4297 4935 5769 7130 7930
Les primes sont échues aux numéros suivants :
Série 713ûN»37...fr. 70000 I Série7668N" 18...fr.500
» 700 - 24... » 1000 - 5280 » 21.. - 300
» 1937 » 36... » 1000 I - 5769 » 41..r 300
» 1945 » 6... - 500 I » 6292 9 38..9 300
9 5315 9 29... ». 500 I 9 7367 9 15..,.. 9 .300
Voici les numéros remboursables chacun par 150 fr. :
Série 1749 N» 13. — S. 2798 N» 34. — S. 3259 N° 23 —
S. 4584 N“* 20, 47. — S. 5407 N» 7. — S. 6393 N° 42. —
S. 7369 N° 18.
Les n09 suivants sont remboursables par 100 fr. :
Série 1092 N» 24. - S. 1693 N» 13. - S. 2798 N° 27 -
S. 2847 N» 5. — S. 3425 N® 18. — S. 3874 N° 11 — S.
3906 N® 38. — S. 4738 N® 16. — S. 5182 N® 44. - S.
6292 N® 6. — S. 6518 N* 87. — S. 7933 N® }6
747 -
290 -L
111/1 • 113/4 |