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ïiC Précurseur
cesses, les officiers civils et militaires du service de LL. MM. et de
LL. AA. RR. s’étaient rendus en grand deuil à cette triste cérémonie
et remplissaient la chapelle, tendu de noir, et où se remarquait sur les
draperies le chiffre couronné de l'auguste défunt.
La messe a été chanté par le chœur de Saint Roch. Le curé de cette
paroisse officiait, à la tête de son clergé, réuni à celui de Saint-Ger-
main-l’Auxerois.
Le roi est attendu aux Tuileries à minuit.
IIOLLAKDE.
Bulletin de In bourse d’Amsterdam, du 7 Janvier. — Les fonds
espagnols ont donné lieu aujourd’hui à beaucoup d’affaires. Les cou-
pons Àrdoihs après avoir été vendus par fortes parties avant la bourse
de 12 à 15 1/4 se sont maintenus à ce taux qui constate une hausse de 2
O/O.Les Ardoins se sont de même améliorés. Les 3 p. c. sans variation.
On assure qu’une première mesure du gouvernement espagnol sera
de proposer une capitalisation des coupons, de là cette faveur.
BELGIQUE.
Bruxelles, 7 janvier. — Au l<e janvier 1848, la population de la
prison de Vilvorde était de 792 individus, dont 1 condamné aux tra-
vaux forcés, 533 à la réclusion et 258 à des peines correctionnelles.La
différence en plus cette année avec 1847 est de 87.
A la même époque, la maison civile et militaire des Petits-Carmes
renfermait 741 détenus, savoir : 412 hommes, 143 femmes, 61 enfants
et 125 militaires. Différence en plus cette année 75, parmi lesquels se
trouvaient 1 condamné à mort, 2 aux travaux forcés à perpétuité et 17
détebus pour dettes.
— Le dépôt de mendicité de la Cambre comptait au 1" de ce mois,
une population de 2 551 réélus savoir : 1,386 hommes, 806 femmes,
189 garçons et 170 filles ; différence en moins cette année de 56 réélus.
— Au 1« janvier, la maison pénitentiaire de Saint-Hubert contenait
391 détenus.
Anvers, 8 Janvier.
La commission directrice de l’exposition, au profil des pauvres, ou-
verte à l’estaminet du Loods-Huys , chez le sieur Lamot, vient de faire
une première distribution de cinq cents pains. Dans un moment où la
classe indigente souffre des rigueurs de la saison, nous ne saurions
trop engager les personnes bienfaisantes de mettre, par l’achat de lots,
la direction en état de procéder à de nouvelles et nombreuses distri-
butions.
— La régence vient de faire publier et afficher son récent arrêté,
concernant la vente des pommes de terre.
— Hier après-midi, la chaloupe de pêche Jeune-Marie, est arrivée
avec une bonne partie de poisson frais.
— Le 5 mâts-barque hambourgeois Tombola, arrivé hier après-midi
de Montevideo, a été remorqué par le bateau à vapeur hollandais Stad
ï'Uitingen. f
— Le Moniteur publie une liste des articles réfusés et de ceux bu-
reau restant, déposés dans les stations pendant le mois d’octobre 1847,
et qui n’étaient pas réclamés à la date du 1' décembre.
— Des malfaiteurs se sont introduits dans la nuit du 4 de ce mois,
dans l’église Sainte-Croix, à Liège. Ils ont brisé trois troncs dont ils
ont enlevé l’argent, ainsi qu’une croix en diamants qui portait la
Vierge.
— Une jeune fille delà commune de Bochoît, arrondissement de
Maeseyk, vient de donner une preuve de courage et de dévouement
qui mérite d’être signalée. Un père de famille, le sieur Arnold, patinait
sur le canal de Maestricht à Bois-le-Duc ; tout à coup la glace se rompt
sous ses pieds et le malheureux disparait sous l'eau. Aux cris déchi-
rants qu’il pousse, une jeune fille, à peine âgée de 22 ans, la nommée
Anne Catherine Janssens, accourt près de lui. Méprisant le danger et
ne consultant que son courage, elle s’élance sur la glace qui était bri-
sée de toute part, et au risque de se noyer elle-même, elle retire de
l’eau le malheureux qui avait déjà perdu connaissance, et qui. sans le
noble dévouement de cette jeune fille, aurait infailliblement péri.
— Dans la nuit du 51 décembre au lor janvier, vers une heure, cinq
malfaiteurs se sont introduits dans la ferme de François de Vreese,
cultivateur à Oosterzeele (arrondissement de Gand). et "ont exigé l’au-
mône. Le fermier ouvrit sa fenêtre pour leur donner quelque argent,
ipais les brigands le saisirent à bras le corps elle traînèrent dans la
cour, oit ils le menacèrent de mort s’il ne leur livrait son argent. Heu-
reusement pour le cultivateur, ces menaces furent entendues par le
domestique, qui accourut armé d’une bêche et mit les malfaiteurs en
fuite.
La justice informe.
— Un chirurgien d’Itzehoe vient d’être arrêté sous prévention d'un
crime abominable. Voulant faire périr sa femme, il mélangeait avec ses
aliments du poison par doses trop faibles pour l’empoisonner, mais
assez fortes pour produire une grande surexcitation, et, chaque fois
qu’il la voyait dans cet état, il la saignait. La malheureuse dépérissait
donc à vue d’œil, et c’est son père qui, ayant vu son gendre mêler
quelque chose à des aliments destinés à la victime, s'est emparé de ces
aliments et les a livrés à la justice. C’est ce qui a motivé l'arrestation
du chirurgien, qui, dit-on, est en aveu Quant à la victime, les médecins
pensent qu’il sera fort difficile de la sauver, par suite des affreux rava-
ges occasionnés par ces tentatives multipliées.
— On écrit du canton de Wellin, (province de Namur), 6 janvier :
Hier, vers 5 heures, le ciel parut tout enflammé au dessus de Wellin.
Le son lugubre des cloches mêlé avec les cris des habitants, porta l’ef-
froi jusque dans le cœur des habitants des communes voisines, et leur
annonça qu’un affreux incendie venait d’éclater, dans le village On
s’y rendit en foule de toute part ; mais les progrès de cet élément des-
tructeur furent si rapides, qu'en moins d’une heure , 22 ménages
étaient réduits sans asile, après avoir détruit tout ce que renfermaient
leurs maisons.il n’était guère possible d’arrêter ce fléau, malgré la
bonne volonté des spectateurs, tous les toits étaient en chaumes ; le
vent poussait avec violence les flammes sur toutes matières sèches qui
ne faisaient qu’afimenter leur ardeur. On ignore la cause de cet incen-
die, on la croit due à l’imprudence. Presque toutes les maisons étaient
assurés.
— La faveur de Lola Montés se consolide. La reine de Bavière lui
témoigne de l'amitié ; elle lui a conléré l’ordre de Saint-Thérèse,
l'appelle ma chère comtesse, et l’admet dans sen intimité. Aussi les
dames de la cour croient-elles de leur devoir de se rapprocher de la fa-
vorite, qui voit tout le monde à ses pieds.
Le luxe de M>|e Lola Montés passe les bornes de toute croyance, et ja-
mais choses pareille ne s’est vue à Munich, même dans les palais Pour
donner un échantillon du reste, nous allons dire seulement l’arrange-
ment de la chambre à coucher. Tout y est en guipure sur de satin rose:
les murs, le plafond, les couvrepieds. etc., etc.La cheminée est en por-
celaine do Sèvres peinte parles premiers artistes ; la toilette est de
môme garnie en guipure et en satin rose ; les meubles en or Louis XV.
recouvt rts en brocatelles d’argent avec fils d’or ; le tapis qui couvre
tout le parquet est en hermine du plus beau choix.
Nous ne dépeindrons pasta salle à manger, caria discription pour-
rait bien ressembler à un conte fantastique des Mille et une Nuits.
Mais nous dirons seulement que tout le service est en or massif avec
les armes et la couronne de la comtesse, qui appuie son blason sur
150,000 fr. de rentes attachés à son litre et que rien ne peut lui enveler.
— On lit dans la Presse, du 2 décembre 1847 :
Une irritation des bronches qui règne en ce moment en France , et
que l’on nomme vulgairement Grippe , sévit presque chaque année en
Turquie et en Egypte. Dans cette dernière contrée, on emploie avec
succès une forte décoction de fruits de Nafé d'Arabie, à laquelle on
ajoute du miel et de la gomme. Celte boisson mucilagineuse et rafraî-
chissante arrête les progrès de cette maladie.
— nécrologie. —. Mgr Pfuff. évêque de Fulde, est mort le 3 janvier
dans Cette ville à l’âge de 73 ans.
— Le vice-amiral Granger le second des vice-amiraux de la marine
britannique par rang d’ancienneté, est mort lundi dernier à Exeter
Théâtre Royal-
La réputation de M. el Laborde est trop bien établie à Anvers,
pour ne pas attirer la foule,chaque fois qu’ils apparaissent sur la scène.
Guillaume Tell semble être la pièce de prédilection de ces deux artis-
tes : aussi rendent-ils l’un et l’autre avec une rare perfection les rôles
d’Arnold et de Mathilde. La pureté et l’énergie sont les caractères dis-
tinetr'fs du talent de M“« Laborde, qui trouve dans les délicieuses in-
spirations de Rossini un vaste champ pour son admirable voix et son
excellente méthode. Le second acte des Diamants de la Couronne a été
pour elle une occasion de développer de nouveau la plénitude de son
tâtent; et le public y a répondu par une chaleureuse ovation. M. La-
borde joue et chante te rôle d’Arnold en artiste habile ; nous aurions
seulement désiré un peu plus de tendresse, un peu plus d’onction dans
tous les passages où la pensée du poète et du compositeur le permet-
tent.
L’opéra de la Favorite et le 4»r aclte de Lucie, composaient le pro-
gramme de la seconde représentation de M. et de M“' Laborde. Celte
cantatrice a chanté l’air : O Fontaine , source pure dé t’opéra de Lucie,
ainsi que le grand air du Serment, en artiste qui possède tous les se-
crets de la science du chant, de cette science qui double l’efficacité des
moyens naturels même les plus remarquables, et tels sont ceux de
M™« Laborde. Le rôle de Fernand n’a pas fait moins d’honneur à La-
borde que celui d’Arnold qu’il avait rendu précédemment ; il s’en est
acquitté avec une rare expression dramatique ; il y a joint la méthode
et la science qui distinguent les artistes de premier ordre. La soirée
de mercredi, toujours par M.et M“c Laborde offrait un nouvel attrait
par le choix du spectacle. La Scène des Tombeaux de Guido et Ginevra,
ouvrait la marche. Laborde a déployé dans ce morceau les mêmes qua-
lités, que nous avons signalées dans les autres pièces où il avait paru.
Dans le rôle de Raoul des Huguenots il s’est constamment tenu à la
hauteur de l’opinion que l’on avait eue de lui. aussi a-t-il été chaude-
ment applaudi dans tout le cours de cette représentation.
M“'Laborde a montré la même supériorité de moyens dans le rôle
de Marguerite des Huguenots, que, dans tous ceux où elle avait été en-
tendue précédemment. Le public a été unanime à le reconnaître par
une manifestation non moins brillante qu’aux autres représentations.
Mais c’est surtout dans les deux actes du Barbier et dans l’air du Ros-
signol qui terminait cette soirée splendide que M">« Laborde a déployé
toute la richesse de sa belle vocalisation, toute l’agilité de son gosier
d’où s’échappaient des cascatelles de notes en perles liquides et bril-
lantes comme des gouttes de rosée.
La seconde représentation dut omte Ory n’a pas fait moins de sen-
sation que la première dont nous avons entretenu nos lecteurs. Cette
pièce du style italien est on ne peut mieux appropriée à la voix d’AI-
tairac qui chante agréablement le rôle du Comte, Mm” Danterny a
rendu avec une flexibilité de voix charmante le joli rôle de la Com-
tesse, Valet dans le rôle du Gouverneur, M”>« Armand dans celui d’Iso-
lier complètent le cadre sur lequel repose le grâcieux contour de cette
divine esquisse du Maestro par excellence. Ils ont très bien secondé les
deux principaux rôles. _
Ne touchez pas à la Reine faisait les frais de la soirée de jeudi : il y
avait peu de monde à cette représentation ; convenons que l’on était
un peu étourdi de musique.
Nous avons eu ces jours-ci quelques nouveautés, au nombre desquel-
les nous signalons la comédie de Rose et Marguerite, laquelle offre plu-
sieurs jolies situations et un dialogue spirituel. L’intrigue n’en est pas
neuve; mais les auteurs ont su enchâsser dans un cadre bien tracé des
idées prises de plusieurs pièces du même genre. Celte comédie est du
reste bien rendue par Danterny surtout. Il y est bien secondé parM“"
Girardot et Armand qui y jouent le rôle des deux sœurs.
Goffin fait tous les frais du dernier vaudeville nouvellement
joué sur notre scène ; nous voulons parler du Muet de St-Malo. Il
s'agit, dans celte pièce, d’un M Riboulard, artiste vétérinaire, qui ne
borne pas ses soins à la guérison des quadrupèdes, mais qui veut
étendre sa sphère et se mêle de guérir les bipèdes En conséquence, il
s’est chargé de rendre la parole à un jeune muet qu’on doit lui envoyer;
or, notre Esculape, qui a lu dans l’histoire qu’une forte émotion peut
faire parler tout à coup un muet, imagine plusieurs moyens, qui ne
sont rien moins qu’anodins, pour donner la parole à son malade. Il
résulte de là plusieurs scènes fort plaisantes ; car le muet que Ribou-
lard veut guérir parle fort bien, mais, par suite d’un quiproquo, il a
dû faire ce personnage.
L’administration s’occupe activement à monter plusieurs opéras nou-
veaux. Au nombre de ces pièces on cite Don Sebastien,que nous enten-
drons sous peu de jours. Plusieurs autres œuvres nouvelles doivent
également être mises en scènes ; en sorte, que cette année pourra pas-
ser pour une des plus fécondes en nouveautés que nous ayons eues de-
puis longtemps.
des principales maisons du StafTordshire méridional et du Shropshire
y assistaient. La fâcheuse situation de l’industrie des fers, a fait l’ob-
jet d’une longue discussion à la suite de laquelle on a adopté une ré-
daction considérable des prix. La tôle cotée à la dernière réunion tri-
mestrielle 13 £ 10 sh a été fixée à 11 £ 10 sh.; les fers en barres ont été
abaissés de 10 à 8 X et les fers fins, de 10 X 19 sh. à 8 X 8 sh.
Le prix de la fonte dépend de circonstances accidentelles et varie en
conséquence ; ainsi il va de 3X 15 à 4 X 5 sh. pour les meilleurs quali-
tés, mais il est probable qu’à cause du grand nombre de fourneaux
qui chôment, la fonte deviendra plus rare et les prix hausseront en
proportion De toutes parts, les maîtres de forges du district limitent
les opérations. A peu d’exception près, les forges du centre ont fermé
et mis ainsi sur le pavé 4.000 à 5,000 ouvriers. Ailleurs, les maîtres ont
diminué les salaires de 15 à 20 p. c. ; cette mesure a excité une vive ir-
ritation parmi lesouvriers.
Hier un très grand nombre d’entr’eux se sont réunis à Tipton e-
ont décidé de ne plus travailler à prix réduit, de se soutenir mutuelle
ment à l’aide de leurs ressources pendant un mois, et ensuite, si les
maîtres ne cèdent pas, de se rejeter sur leurs clubs ou sur l’union pour
vivre. La faillite de la maison Flersheim de Francfort n’atteint en rien
la maison qui portait autrefois ce nom à Birmingham, et qui est au-
jourd’hui sous la raison sociale Lendner et C”.
— Voici l’état comparatif des marchandises expédiées d’Amsterdam
par le Rhin pendant les années 1845, 1846 et 1847.
1845. 1848. 1841.
Quint. Quint. Quint.
Café........................... 247889 237192 244432
Sucre (brut), ....... 183606 217349 258952
ld. (mélis) . ............. 37679 20430 14094
ld. (lompe)............................. 212 ----
Id. (Candi) . ............. 5068 2848 4439
Epiceries....................... 2520 3681 4295
Tabac (Indig.)..................... 5960 4572 5139
Id. (Améric.).................... 31024 30405 28346
Id. (Port, et Varin.) .... 7247 7253 9744
Id. (côtes)...................... 19922 16806 19502
Id. (fabric.) ....... 5191 2694 3073
Peaux (salées....................... 2072 2171 1088
Id. (sèches...................... 11125 7730 2459
Coton.......................... 45709 48866 10392
Riz............................ 21904 25598 72734
Epiceries................. 1482 1730 1815
Drogueries...................... 5063 7337 10620
Distillés....................... 4343 5890 2552
Grains ............................. 81944 1394272 982708
Huiles de lin et de colza .... 26993 29611 27567
Huile de baleine et de poisson . . 49198 45399 59364
Goudron........................ 14200 5729 11314
Indigo .............................. 4508 4449 1594
Garance......................... 216 3172 2054
Bois de teinture............... 24975 18460 20946
Vins............................ 2487 4411 3469
Graines........................ 75359 11129 163625
Soufre.......................... 794 3141 693
Le total était en 1845 de 1,037,177, en 1846 de 2,278,849 et en 1847 de
2,56 132 quint.
La quantité des marchandises reçues directement à Amsterdam par
le Rhin l’année dernière a été de 787,550 quint., dont 6126 quint, fro-
ment, 2210 quint, seigle, 5068 quint, orge, 1450 quint, pois, 1958 quint,
millet, 36,694 cruches d’eaux minérales, 21.118 bar. vin, 12.142 quint,
couleurs et 31.622 bois. — En 1846 la quantité de marchandises impor-
tées avait été de 956.969 quint.
Notice biogr»|tliiqtie sur AluI-el-Iiader.
Abd-el Kader n’a encore que trente-neuf ans.
Il est petit, comme Napoléon, maigre et un peu voûté, comme Fré-
déric-le-Grand.
Il a encore de Napoléon la parole vive, brève et saccadée, le regard
doux et pénétrant; la physionomie grave et pensive : mais ce regard,
celte physionomie, qui devenaient caressons ou terribles au gré du
vainqueur de l’Europe, n’obéissent à la volonté du Napoléon des dé-
serts, que pour armer ses traits d’une impassibilité qui défie toutes les
émotions, tous les événements.
Abd-el-Kader a la figure ovale, et légèrement marquée de petite
vérole.
Ses yeux sont noirs;
Sa barbe, également noire, est peu épaisse;
Il porte au milieu du front un croissant tatoué;
Sa mise est d’une simplicité coquette.
Parfaitement proportionné des pieds à la têle, il est agile, adroit,
nerveux, et excelle dans tous les exercices du corps.
Il est né dans la plaine d’Eghris qui entoure Mascara, sur les bords
de l’Oued-el-Hamman, sous une tente voyageuse, et non dans une ha-
bitation fixée au sol comme nos maisons de France.
Les tentes arabes, appuyées les unes contre les autres, groupées, ali-
gnées en rond, composent des douairs ou villages, bourgs et villes
comme les nôtres ; avec cette différence toutefois qu’on les fait et les
défait en quelques heures pour les transporter d’un lieu dans un autre.
Il y avait là, dans celte plaine d’Eghris, sept douairs, peuplés d’en-
viron trente mille Arabes, formant la tribu des Hachem, dont le mara-
bout. ou chef, était le père d’Abd-el-Kader, Sidi-el-Hadj-Mahidin.
Mahidin, avant la naissance d’Abd-el-Kader, avait deux fils et une
fille; les deux fils, de Ourida ; la fille, de Lella Zahara, mère aussi du
dernier-né.
La venue de celui-ci causa une grande joie au marabout, et, fut,
comme il arrive pour la naissance des princes européens, le signai
d’éclatantes réjouissances officielles.
Cet enfant reçut le nom du plus grand saint des Arabes, du grand
Muley Abd el Kader, dont le tombeau, à Bagdad, est révéré presque à
l’égal de celui de Mohamel à Médine.
Mahidin. homme supérieur et d’une profonde ambition, prévoyait la
chute de l’exécrable domination des Turcs par la révolte générale des
Arabes, et se préparait de longue main, à profiter de I événement ou à
mettre sa familie en position d’eu profiler, s’il n’arrivait qu’après sa
mort.
Ses deux premiers fils ne promettaient que des hommes vulgaires,
peu propres à le seconder.
Il n’en fut pas de mêmed’Abd-el-Kader Sans égal parmi ses condisci-
ples, tant que dura son éducation ; il se montra aussi sans égal en de-
venant homme.et ne se signala pas moins par l’élévation et la force du
caractère que par la justesse et la grandeur des conceptions.
C’était bien là le successeur que Mahidin avait souhaité, l’intelligent
continuateur de son œuvre, le libérateur prédestiné de sa patrie
Abd-el-Kader choisit pour compagne de sa vie, Lella Kheira, fille du
maraboul des Gbarabas, tribu importante et voisine des Hachem. Peu
avant, sa sœur, Lella Kadidja avait épousé Ben Tami, fils du marabout
d’un autre tribu non moins importante. Ces alliances réunirent trois
grandes forces en un faisceau, et servirent merveilleusement la politi-
que de Mahidin, à laquelle Abd-el-Kader était déjà initié, à laquelle il se
consacrait déjà corps et âme.
La position prise par le marabout des Hachem, les progrès nouveaux
et continus de sa prépondérance finirent par alarmer le gouverne-
ment turc d’Oran, Mahidin fut, dès lors, épié dans toutes ses démar-
ches, étudié dans ses actes, surveillé comme un conspirateur perma-
nent, mais toujours inattaquable dans ses menées, toujours sur le qui
vive dans le cercle des coutumes et des lois du pays. Vingt fois on ré-
solut de l’arrêter, vingt fois on recula devant le péril de cette mesure.
Cependant, l’orage grondait sur lui. et c’est sans doute pour le con-
jurer qu’il se disposa publiquement à un pieux voyage à la Mecque,
c’était annoncer une longue absence II partit, en effet, avec Abd-el-
Kader, et se rendit d’abord à Oran, pour s’y embarquer.
Hassan, bey de la province, en les voyant sans dérense dansles murs
de sa capitale, dans son palais, où il les avait entraînés, ne pût se con-
tenir. Il les apostropha, le poignard à la main.
— Vous êtes des conspirateurs, leur dit-il, et puisque je vous ai en
mon pouvoir, je dois en finir avec vous Quand vous n’existerez plus,
vos tribus ne penseront plus à se soulevei.
— Mabidin, impassible devant cet accès de fureur, gardait le silence
— « Eh bien ! s’écria Abd-el-Kader, ose nous assassiner ! et je te pré-
viens, moi, qu’au lieu de la conspiration imaginaire que tu lions re-
proches, lu auras le soulèvement réel et immédiat de toutes nos iribus; l
de toutes nos tribus, qui viendront l'assiéger dans ta capitale et ven-
ger notre mort par la tienne : voilà ce qui l’attend si la nouvelle de
notre arrestation arrive à nos tentes, si tu ne nous relâches sur-le-
champ! »
Clironique industrielle et commerciale.
En 1847, il est entré dans le port de Hambourg 4.178 navires, par
conséquent un excédent d. 599 navires sur les ari ivagede l’année pré- ,
cédente.La répartition s’est rétablie ainsi : Amérique du Nord 46 navi- j
res ; Indes-Orientales 114; Amérique du Sud 154 ; Afrique 19 ; Indes- 1
Orientales et Chinés 24 ; et des ports de l’Erope 3 821 nav ires, dont 287
sous pavillon hollandais.
— On écrit de Birmingham le 4 janvier : La réunion qui précède or-
dinairement l’assembiée générale trimestrielle des maîtres de forges,
a eu lieu aujourd’hui à Dudley La réunion était nombreuse ; les chefs
Lettres, sciences et arts.
Exposition Permanente d’objets d’art d Anvers. — Excrclee 4847.
Tirage du S janvier 1848, au profit des actionnaires.
TABLEAUX.
ARTISTES.
202 82 Jeune Fille jouant aux osselets,
304 83 Un Soldat espagnol au repos,
25 85 Vue prise sur la Dyle,
336 94 La rêverie,
40 98 L’attente du Pêcheur,
55 99 La lecture de la Bible,
123 113 Le retour des Champs,
19 118 Une religieuse,
5 419 Le Repos à la Fontaine,
276 121 Le Malade Imaginaire,
219 150 Effet de Lune,
595 135 Environs de Rotterdam,
428 136 Quelques jours avant le Mariage,
14 Médaille Vanbrée, par Hart, est échue au 251 ;
Keyzer au 203.
par L. Deckers, d’Anvers.
* W Angus, »
» J. Rosseels, »
» J C. Bertou, »
» Sevrin, •
» Dens, »
» D. Col, »
* G. Guffens, St-Trond.
» J. B. Swerts,d’Anvers.
> J. Carolus, «
* Bouwens, »
» E. Linnig, •
De La Haye, »
15 médaille De
Chronique judiciaire.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a prononcé hier matin un
jugement, longuement motivé, dans l’affaire à charge du pâtissier
Schmidts, de cette ville, poursuivi pour avoir mêlé des matières véné-
neuses à des bonbons par lui fabriqués et vendus, et pour avoir empoi-
sonné par imprudence, à l’aide de ces bonbons, deux des enfants du
sieur Bruner, dont un est décédé et l’aulre devenu idiot par suite des
remèdes antidotes qui ont dû lui être administrés.
Le tribunal a déclaré Schmidtscoupable d’homicide par imprudence,
et l’a condamné à six mois d’emprisonnement, cinquante francs d’a-
mende et à 2,500 fr. de dommages-intérêts au profit du pèredes enfants
empoisonnés
— Le sieur J. entrepreneur de diligences et son conducteur compa-
raissaient jeudi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour
s’être immiscés dans le transport des lettres et dépêches.
La gendarmerie avait saisi dans les poches du conducleur deux let-
tres à l’adresse de deux négociants de cette ville ; mais les prévenus
ont soutenu que le transport se fesant gratuitement et par complaisance,
ils n’avaient encouru aucune peine.
Le tribunal a jugé que le transport des lettres, par diligences, fut it
même graluit est prohibé, et par suite il a condamné le conducteur à
150 francs d’amende, l’entrepreneur a été déclaré civilement respon-
sable.
— Ce n’est qu’au commencement de la semaine prochaine que la
cour royale d’appel de Bruxelles, chambre des mises en accusations,
doit statuer dans l’affaire Rosseet Van den Plas.
Selon toute apparence , la cour d’assises du Brabant sera saisie de
celle cause, au plus tard, le 24 de ce mois, pour terminer la De série de
la session du D' trimestre 1848. Il faudra y consacrer au moins huit
longues audiences.
Les magistrats instructeurs, avant que de clore la procédure écrite,
ont fait comparaître de nouveau Antoinette Beckmaus , servante de
Rosseels , et Barbe Amour, concubine de Van den Plas, ainsi que d’au-
tres personnes qui se sont trouvées en relation avec les accusés , pour
venir reconnaître le sac en toile qui a été saisi et qui est appelé aussi à
jouer un rôle important parmi les pièces de conviction , ainsi que la
paire de souliers empruntée par Van den Pias, le jour du crime, et une
paire de savates . que les témoins sont également venus reconnaître.
Le dimanche 26 décembre dernier, un homme assez gravement ma-
lade était extrait de l’hôpital et transporté en vigilante, rue de la Paille,
chez le juge d’instruction Cet homme n’était autre que le serrurier
V. ... que Rosseels avait dénoncé pour avoir trempé dans un complot
pour commettre avec lui el Van deu Plas, la veille de l’événement de la
place Saint-Géry, un vol et des assassinats, chez M“« V' L.. Il est
mort neuf jours après, à l’hôpital Saint-Pierre à l’âge de 64 ans.
On pense que le nombre des témoins qui seront assignés devant la
cour d’assises dans cette affaire, dépassera 200.
OERHIER COURRIER 0E PARIS.
Paris, 7 janvier.
Le ministère vient de décider que l’effectif de l’armée d’Afrique se-
rait diminué Une ordonnance royale préparatoire doit paraître dans
quelques jours et statuer sur celle question.
— Le gouvernement vient, dil-on, de conférer à M. le général de
Larooricière te titre de comte.
— Le roi vient de décider que la chambre à coucher de M"*» Adélaïde
aux Tuileries resterait inoccupée pendant toute la durée de son régne.
— Le testament de madame Adélaïde a été reçu par M. Beutend,
nolaireà Paris Par ce testament, la princesse donne au roi son frère
l’usufruit de tous ses biens, et elle inslitue ses neveux ses 4 légataires
particuliers. Le plus avantagé est le prince de Joinville, pins le ..uc de
Nemours et le duc de Monlpensier, le duc d’Aumale n’a qu’un legs in-
signifiant qui doit être considéré comme un simple souvenir.
— Les dernières nouvelles de la Plata ont appris au gouvernement
que le brick de guerre \'Adonis avait capturé un bâtiment du com-
merce, le St-Joseph. qui naviguait sous pavillon portugais et se rendait
à Buénos-Avres. ,
— Rniietm ne in bonrsctln 7. - La bourse était encore plus lourde
que ces jours derniers et tontes les valeurs étaient de nouveau en
baisse. Il y avait surtout beaucoup d’offres sur les actions de Lyon, |