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Samedi H Avril
1880
Quarante cinquième année
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(jusqu'à Louvain). — Disst, Hasselt, Maastrleht, Alx-ia-Ghap«U», 7.10,9.20,1.30,8.01 — Turn-
nout 7.10,10.59,5.01. — Kocsanda&l, Kleaslngue, Brada, Dordroaht, Rotterdam 7.23, 10.20,2.40
'Jusqu’à Hojttndaal) 8.41 B. (exeepti Flesslngca), s.:i8. - Flesaingue- Qaaenber* et Lendrea
I. S8 R6ir.
LIGNE D’AN VERS-GLADBACH. — D’Anvers pour Hérenthal», Moll, Huremonde, Gladoaeh
8.13, 10.59 mat., 3.07 B., 5.01 (Jusqu’à Moll),6.40 salr. — DeGladbaoh pour Anvers 5.05 (de Moll),
6.33 (de Huremonde), 8.41 B., 11.16 (jusqu’à Huremonde, 1.20, 6.39, 9.58 (Jusqu’à Huremonde).
LIGNE D’AN VERS A CONTICa. — D’Anvers (Sud) cour Honoktn, Hwtk, Vieux-Dieu,
Contieh et Lierre 5.10,8.13,9.27 h. matin,3.10,7.05 et 8.45 h. soir.
LIGNE D’ANVERS A BOOM. — D’Anvers (Sud) à Hobokan, Homlxem.Nlelet Boom 7.05, 8.58,
II. 30 mat., 4.30, 8.15 soir. — De Boom pour Anvers 4.50, 7.55, 9.40 mat., 2.50. 0.45 soir.
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st Auv. 5 h. - Serv. du dim. : Tamisa à Anv. 6.50.10 m., 1, 5 s. Anv. à Tam. 7.30,10 m.. 2.30, 5 s.
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INSERTIONS :
La petite ligne.................. Fr. 8.39
Réelame» (fin du journal) la ligne. • 1.—
Faits divers, la ligne............. * 2 —
Rubrique d’Anvers, la ligne........ ó g.g>
Réparation Judiciaire, la ligne.... • g.-
Les annonces sont mesurés au ligna-
mètre. — Les titres se paient ttaprès l'espace
qu'ils occupent. On ne peut garantir les dates
etinsertions.
RÉSUMÉ POLITIQUE.
Lord Hartington ayant déclaré à la Reine, dans
l’entrevue qu’il a eue avec elle avant-hier à Wind-
sor, que M. Gladstone était plus capable que lui de
former un nouveau cabinet ayant la confiance de
la Chambre des Communes, M. Gladstone a été ap-
pelé à la résidence royale et l’on assure que,devant
['offre formel de sa souveraine de se charger de la
constitution du nouveau ministère, il a accepté
cette mission.
Si la nouvelle est exacte, la crise ministérielle
est terminée et la Reine s’est conformée au ver-
dict national. Mieux vaut tard que jamais.
Le Séfjat et la Chambre, en France,ont eu avant-
liier des séances importantes et orageuses. Ainsi
qu’on le lira sous notre rubrique France, l’inter-
pellation Gofielle n’a abouti qu’à une censure avec
exclusion temporaire pour son auteur et à une
censure pure et simple pour deux interrupteurs
de, profession , M. Baudry d’Asson et M. Cunéo
d’Ornano. A ce propos, il n’est peut-être pas
inutile de rappeler que, en vertu des nouvelles
dispositions du réglement, votées il y a quelques
mois, la censure n’est plus ce qu’elle était jadis.
Il ne s’agit plus d’une abstention forcée pendant
trois séances et de la privation de la moitié du
traitement pendant un mois. Aujourd’hui, ainsi
que le porte l’article 125 du réglement réformé,
la censure avec exclusion temporaire entraîne
l’interdiction de prendre part aux travaux de la
Chambre et de reparaître dans le palais législatif
jusqu’à l'expiration du ’jotjr de la quizième séance
qui suivra .celle oh la mesure aura été prononcée.
M. Godelle- ne pourra donc revenir siéger qu’à la
séance du 10 mai prochain. En outre, la censure
avec exclusion temporaire emporte de droit la pri-
vation de moitié dé l’indemnité pendant deux mois.
Enfin, cétte même peine entraîne l’impression et
l’afflchage à detriricefits exemplaires, aux frais de
M. Godelle, de l’extrait du procès-verbal mention-
nant la cetsüre dans toute l’étendue de sa circon-
scription.
En ce qui concerne la censure simple infligée à
MM. de Baudry d’Asson et Ctinéo d’Ornano, les
conséquences de cette peine sont la privation, pen-
dant un mois, de la moitié de l'indemnité et l’affl-
chage comme dans, le cas précédent.
La Gazèile de l'Allemagne du Nord publie le
texte in extenso du projet de loi concernant i’im-
pût militaire. Il ressort de cette publication que les
personnes qui ont moins de 1,000 marks de revenu
paieront 4 ïûarljk par an. Gelléâ qui oui de 1,200 à
6,0.00 marks de revenu paieront en outre un impôt
de 10 à 148 marks par an. A partir de 6,000 marks,
chaque personne payera 3 0/0 de son revenu, et
l’impôt augmentera de 30 marks par millier de
marks. " ' " ' • " '
Le projet de loi exempte de l’impôt militaire les
personnes qui sont incapables de gagner leur vie,
celles qui n’ont pas un revenu suffisant pour vivre,
et les individus qui seraient astreints par leur âge
au service militaire, mais que des blessures reçues
au service rendent incapables de rester sous les
drapeaux. Le produit de rimpôt militaire est évalué
à environ 20,millions marks.
Les Grènzboten reviénnent sur la réforme finan-
cière qui “ doit fournir au prince de Bismarck les
moyens de terminer dignement sa carrière par une
reforme sociale. Le Reichstag veut réduire l’em-
pire à la portion congrue, mais le chancelier ne
saurait s’accommoder de si petites bouchées. ■>
Dans les cercles politiques on dit que M. de Bis-
marck ne se tiendra pour sat'sîaitque lorsqu’il
aura dans la main le monopole des tabacs, des che-
mins de fer et des assurances, et lorsqu’il pourra
ainsi transformer, selon son idée favorite, la caisse
de l’empire eh corne d’abondance pour les Etats
confédérés, qui ne voient jusqu'ici en elle qu’un
tonneau des Danaïden
Des négociations se poursuivent avec la Russie
pour la conclusion d’un traité de commerce défini-
tif avec la Serbie.
On télégraphie de Buda-Pesth que M. Ordody,
député, ancien drakiste, sera nommé ministre des
travaux publics.
Travaux législatifs
(■Correspondance particulière du Précurseur).
Bruxelles, 23 avril 1880.
L’intérêt se portait aujourd’hui au Sénat qui
avait à son ordre du jour le projet deToi organique
des enquêtes parlementaires. Tous les membres de
l’assemblée étaient à leur poste ; il y en avait 31 à
droite, 34 à gauche. La discussion n’a rien appris
de nouveau ; elle a surtout eu pour objet l’article 4
qui investit la commission d’enquête des pouvoirs
attribués aux juges d’instruction. Cet article se
trouve dans toutes les lois relatives aux enquêtes
qui ont eu lieu dans notre pays ; il a été introduit
sans opposition dans le projet de loi de 1865 voté
par la Chambre à une immense majorité. On n’a-
vait jamais songé aux horreurs qu’il contient ; il a
fallu la proposition fl’enquête sur la question sco-
laire pour lés découvrir; c’ëst depuis lors seule-
ment qu’on a vu dans cét article quatre des énor-
mités de toute nature.
Heureusement que ces énormités n’existent que
dans l'imagination maladive des cléricaux. Le droit
d’enquête ne peut s’exercer tant que la Chambre
à laquelle la Constitution l’a formellement délégué
ne soit armée de tous les pouvoirs nécessaires.
Il est des cas où la saisie de pièces et des perquisi-
tions à domicile sont aussi indispensables que l’au-
dition des têmoinsj si par exemple un ministre était
mis en accusation. Il n’est pas raisonnable de vou-
loir en ce cas limiter l’action de la Chambre. Le
projet de loi règle toute la matière des enquêtes;
il doit donc être conçu en termes généraux
de manière à embrasser tous les cas possibles.
Cela ne veut pas dire que l’on va dans toutes les
enquêtes,sans nécessité,uniquement pour satisfaire
à des curiosités malsaines, recourir à toutes les
mesures d'instruetion autorisées par la loi. Celle-ci
permet d’ailleurs aux Chambres de restreindre
dans chaque cas particulier les pouvoirs de la com-
mission d’enquête. Il n’y a donc à craindre d’abus
d’aucune espèce. Tel a été l’avis du Sénat qui a
repoussé par 34 voix contre 31 un amendement de
M. d’Anethan restreignant les saisies et les visites
domicilières aux enquêtes portant sur des faits
ayant le caractère de crimes ou de délits. M.d’Ane-
than a présenté un autre amendement tendant à
faire dire que les enquêtes pie pourraient avoir
lieu hors la session des Ghambres ou en cas
d’ajournement. Cet amendement' n’a pas eu plus
de succès au Sénat qu’à la Chambre. M. le mi-
nistre de la justice a parfaitement démontré que
l’exercice du droit d’enquête ne devait pas être
confondu avec l’action législative; le premier con-
tinue alors même que la seconde est suspendue. Il
est à remarquer d’ailleurs que la plupart des en-
quêtes ont lieu en dehors au temps de la session
législative.
L’ensemble du projet de loi a été adopté par 34
voix contre 31.
, M. Lammens, le nouveau sénateur de Courtrai
s’est fait entendre dans la discussion ; sa manière
rappelle celle de M. Cornesse, mais plus froide,
plus compassée, et plus prétentieuse. C’est pas
encore le Messie que la droite du Sénat attend
depuis qu’elle a perdu M. Malou.
Le Sénat s’est ensuite ajourné jusqu’à convoca-
tion ultérieure ; il ne se réunira plus que vers la
nn de la session.
. La Chambre a continué paisiblement la discus-
sion générale du budget des travaux publics. Il y a
eu vers la üu de la séance un essai de clôture, mais
on y a renoncé, Thonörable M. Delaet n’ayant pas
achevé le placement de l’étude qu’il a préparée sur
le régime de l’Escaut.
M. le ministre des travaux publics a annoncé
que dès l’hiver prochain toutes les voitures du
chemin de fer seraient chauffées. L-’administration
a adopté le système qui est pratiqué sur une des
lignes du réseau français. Dès hier l’honorable mi-
nistre avait annoncé la suppression de la surtaxe
qui frappe les voyageurs qui prennent l’express
avec un coupon de train ordinaire ou qui entrent
dans une Voiture d’une classe supérieure à celle
qu’indique leur coupon. Ces voyageurs paieront
désormais la différence des prix ; ils paient beau-
coup plus actuellement; on leur fait payer une
espèce d’amende, on n’a jamais su pourquoi.
D’après les prévisions le budget pourra être voté
à la fin de la semaine prochaine ; il restera encore
quinze jours de séances pour terminer les objets
qui seront à l’ordre du jour ; on croit toujours que
le projet de loi sur l’enseignement moyen sera du
nombre. :
Chronique électorale.
Elections législatives. — Renouvellement
partiel. — Le Moniteur publie, ce matin, l’arrêté
royal que voici :
Art. 1er. Les collèges électoraux . des arrondisse-
nie.atöidesignós dans l’état joint au présent arrêté sont
convoqués pour le mardi 8 juin prochain, à neuf heures
du matin, à l’effet d’élire chacun le nombre de repré-
sentants déterminés par cet état.
Les candidats devront être proposés avant le jeudi
3 du même mois. Chaque, proposition devra être
signée aù moins par cinquante électeurs dans les
arrrondissements d’Anvers, Malines, Louvain, Nivel-
les. Courtrai etNamur, et par trente électeurs dans les
autres arrondissements.
Art. g. En cas de ballottage, le scrutin aura lieu sans
convocation nouvelle des électeurs le mardi 15 juin
prochain, à 9 heures du matin.
Voici la répartition du nombre des représentants à
élire :
province d’Anvers. Arrondissements d’Anvers, 7 ;
de Malines, 3, et de Turnhout, 3.
bradant. Arrondissements de Bruxelles, 14 ; de
Louvain, 5 ; de Nivelles, 4.
Flandre OCCIDENTALE. Arrondissements de Bruges,
3 ; d’Ypres, 3 ; deCourtrai, 4 ; deThielt, 2; de lioülers,
2 ; de Dixmude, 1 ; de Fûmes, 1 et d'Ostende, 1.
Luxembourg. Arrondissements d’Arlon, 1 ; de Bas-
togne, 1 ; de Marche, 1 ; de Neufchàteau, 1, et de
Virton l.
province de NAMiR. Arrondissement de Namur, 4;
de Philippeville, 2, et de Dinant, 2.
Avant-hier, jeudi, plusieurs journaux de Bruxelles
ayant publié, comme définitive, une liste de can-
didats à nos élections du mois de juin, nous avons
inséré une note démentant l’exactitude des infor-
mations de nos confrères.
Cette note n’à paru que dans quelques numéros
de notre édition dece jour, pareeque, à la dernière
heure et lorsque l’impression venait de commencer,
nous ayons reçu de très bonne sourcé une commu-
nication dont nous avons fait immèdiatement usage
et qui présentait la situation comme résolue dans
le sens indiqué par XEtoile et la Flandre libérale.
Hier nous avons pu préciser la situation et rec-
tifier en partie ce que la communication de la veille
présentait elle-même de trop positif.
Notre article d’hier est d’une rigoureuse exacti-
tude. Au moment où il paraissait noüs avons reçu
de la direction “da la Ligue des Queux la lettré
suivante provoquée par la communication delà
veille ;
Anvers, le 24 avril 1880.
M. le Rédacteur en chef du journal Le Précurseur.
Dans votre numéro d’hier, vous reproduisez une
liste de candidats, publiée par divers journaux et vous
ajoutez :
« Nés confrères donnent le résultat d’une négociation
>• terminée hier soir et sont bien renseignés. »
Sans nous prononcer sur la valeur des noms cités,
nous venons vous déclarer que la Direction de la
Ligue des Gueux n’a arrêté, dans sa réunion de ce
jour, queles deux candidatures qui seront proposées à
l’Assemblée Générale.
Nous dédirons, en outre, que nos délégués n’ont
pas été appelés à délibérer, avec ceux de l’Association
libérale et du Liberale Vlaamsche Bond, sur la com-
position définitive de la liste.
Veuillez insérer la présente dans votre plus pro-
chain numéro, et agréer. Monsieur, l’expression de
nos sentiments distingués.
Le Secrétaire, Le Président,
H. VAN DEN BOSCH. F. VANDERTAELEN.
Oa lit dans l'Echo du Luxembourg :
“ Les nouvelles de Philippeville sont des plus
rassurantes. Là comme partout, du reste, les refus
d’absolution ont eu pour résultat d’exaspérer les
catholiques-libéraux, et il ne faudrait pas trop
s’étonner si beaucoup d’entre eux, dont les voix
avaient été acquises jusqu’à présent au parti cléri-
cal, par horreur de l'impiété libérale, se rejetaient,
aux élections prochaines, du côté des libéraux par
horreur de la tyrannie que le clergé a voulu peser
sur eux. t
» Quant aux cléricaux, qui avaient fondé ffe
grandes espérances sur l’état de santé de M. de
Baillet, ils en seront pour la honte de les avoir
conçues.
» M. de Baillet est aujourd’hui complètement
rétabli et ne semblle nullement disposé à céder son
siège ni à M. le prince de Caraman, ni à M. le Comte
Vanderstegen. »
On annonce que M. le baron d’Anethan, ministre
de Belgique près le St-Siége, quitte Bruxelles' au-
jourd’hui pour retourner à son poste.
Nous trouvons dans le XIXme Siècle une jolie
histoire de moine racontée par M. Henry Fou-
quier :
Les graves discussions qui ont lieu au Parlement
me laissent peu de place aujourd’hui, — tout juste
assez pour raconter une petite histoire de moines.
Le héros est un capucin, Fra Agostino, Italien de
Malte et sujet de l’Angleterre. Agostino était un de
ces bons moines à longue barbe, à belie santé, les
premiers joueurs de boules du monde ; quant à être
bons abatteurs de quilles, comme dit Marot, je n’en
sais rien. Mais aux mérites ordinaires des capucins
d’Italie, Agostino joignait, à coup sûr, celui d’être
un homme d’affaires de premier ordre. Quittant
Malte, il fut s’établir à Tunis, où, entre deux
messes, il se livrait à de petites opérations commer-
ciales et financières. Il vendait de l’huile, prêtait de
l’argent, faisait tout ce qui ne concernait pas son
état de capucin, et avec un tel succès que le gou-
vernement britannique le constitua solicitor pour
défendre les intérêts de ses nationaux. Après quel-
ques années de cette belle et joyeuse existence et
maint procès gagné et perdu, Fra Agostino s’en
alla voir au paradis ou ailleurs ce que deviennent
les capucins qui ont tripoté beaucoup d’affaires. Je
ne sais pas si son actif était considérable au ciel :
mais, sur terre, il laissait après lui une grosse
fortune. C’est encore en Orient qu’on s’enrichit le
plus vite, quand on veut faire ce qu’il faut.
Fra Agostino mort, ses biens furent mis sous
séquestre par le consul anglais, et on attendit les
réclamations. Elles ne tardèrent pas. Le couvent
des capucins réclama le premier : d’après ses con-
stitutions, les acquêts de ses membres devaient lui
appartenir. Puis, le pape intervint contre le
couvent. Tunis étant en terre infidèle, la cour de
Rome considérait que Fra Agostino en vendant s/on
huile, prêtant à un denier honnête et faisant
l’avoué, remplissait un rôle de missionnaire. Or,
le pape étant le chef de la congrégation de propa-
ganda fide, les acquêts étaient pour lui. Etait-il
capucin ou missionnaire, cet excellent avoué in
partibus infîdelium ? Tel fuj le cas que dut
décider le consul général, qui pour juger ce
différend bizarre, se souvint d’une des jolies fables
de La Fontaine.
Le consul décida, en effet, contre le pape, que
Fra Agostino n’était pas missionnaire, les mission-
naires devant, par définition, prêcher les infidèles
et non pas leur faire de procès. Il ne lui reconnut
que la qualité de capucin, Mais, comme tel, il avait
fait vœu de pauvreté, ainsi que tous les capucins du
monde;, et, non sans s’étonner que le gouverne-
ment anglais eût pris un capucin pour solicitor,
le consul décida que ses biens ne feraient pas re-
tour à son couvent. Il les attribua à ses parents,
aux héritiers naturels.
C’est là une jurisprudence intéressante à noter,
à l’heure où toutes ces questions de capucins et
autres congréganistes reviennent sur le tapis.il est
curieux de voir un magistrat. anglais opposer aux
couvents le vœu de pauvreté ‘ individuel de chacun
de leurs membres. La jurisprudence, en France,est
tóut autre Sans compter que les tribunaux ne re-
connaissent pas les vœux — en pareil cas, car ils
en tiennent trop compte en d’aiitres — ils accep-
tent la théorie des congrégations que cent capucins
pauvres peuvent faire une capucinière très-riche.
Le consul anglais n’a pas entendu de cette oreille.
Il a débouté couvent et pape, et Fra Agostino ne
laissera à son cSïïvent que le souvenir de ses vertus.
Commerce, marine, finance, etc.
Chemins de fer de l’Etat belge. — Avis. — U ré-
sulte d’une communication de la direction générale
impériale des chemins de fer de l’Alsace-Lorraine,
qu’idépendamment des magasins qu’elle possède à
Mulhouse et à Strasbourg (Metzgerthor) cette admi-
nistration en a fait construire à Metz fSablon) pour
l’entreposage des céréales en sacs.
En conséquence, les céréales originaires des ports
dô mer Belges en destination;
T° Dés stations de la Lo’rraine et de l’Alsace situées
au-delà de Metz. .
2° De Novéant(frontiôre) et d’Amanvillers (frontière)
pour la France, et qui seront dirigées par Sterpenieh
sur Metz pour y être entreposées, bénéficieront égale-
ment des prix directs en vigueur au moment de la
réexpédition, à la condition que cette réexpédition
pour la destination définitive ait lieu en-déans l’espace
d’une année.
On nous télégraphie de Berlin que la convention
avec la Belgique signée hier soir et prorogeant
pour un an le traité de commerce du 22 mai 1865,
à l’exclusion des articles du tarif conventionnel, a
dû être soumise aujourd’hui au conseil fédéral.
Faux titres de Rente Espagnole intérieure.
— Le Temps publie la dépêche suivante :
“ Madrid, 23 avril.
« On a découvert qu’une quantité considéra-
ble de faux papier 3 0/0 a été émise sur la place de
Barcelone, où certains banquiers et agents de
change ont prêté de l’argent sur près de 6 millions
de réaux, valeur nominale.
« Cette nouvelle a causé une profonde sensation
dans les cercles financiers.
» Les faussaires, au nombre de neuf, ont été
arrêtés au moment où ils-tentaient une opéra-
tion sur de nouveaux titres pour une valeur de
250,000 fr. »
Fin de la crise américaine et reprise du
commerce des fers dans le Royaume-Uni. —
Voici la seconde partie de l’êtudé que nous avons
empruntée au Journal du commerce maritime;
de Paris (1) :
Favorisés par l’étendue et la richesse de leur sol,
les Américains obtinrent une Série de récoltes magni-
fiques ; leurs exportations de céréales, de cotons, de
provisions (lard, jambon, saindoux, ete.), atteignirent
un chiffre considérable, et bientôt ils retrouvèrent de
ce côté ce qu’ils avaient pu perdre ailleurs par leur
témérité et l’exagération de leur esprit d’entreprise.
Après plusieurs années d’épreuves, la prospérité
revint aux Etats-Unis, etquaud arriva la récolte de
cette année, l’une des plus belles que le pays eût
jamais obtenues, quand on se vit avec la perspective
d’inonder le vieux monde de produits dont la source
était inépuisable, on fut immédiatement repris du
désir, cette fois mieux justifié, de compléter les lignes
de chemins de 1er qui doivent rattacher les régions
extrêmes aux grands ports du littoral de l’Atlantique.
Il ne s’agissait plus maintenant de jeter des voies
ferrées au milieu d’immenses espaces imparfaitement
peuplés, mais de créer des débouchés indispensables
à l'éconlement des productions du sol. Plusieurs
grandes lignés étaient demeurées inachevées ou tout
au moins inexploitées depuis 1873 ; il fallait soit les
terminer, soit les remettre en exploitation, et, pour
cela, un matériel considérable était devenu nécessaire.
De plus, on parlait de créer, à bref délai,4,000 ou 5,000
milles de nouveaux railways, et si Ton ajoute à cela
l’entretien et la réparation du réseau déjà existant
dans le pays (80,000 environ), on peut se rendre compte
de ce qu’allaient être les besoins fie fer aux Etats-
Unis. Suivant une expressmn que les Anglais se
hâtèrent d’employer à ce propos, l’Amérique allait
traverser une période 4e “ famine de fer », et il lui
faudrait une fois de plus recourir qux rossourc s de
l’industrie étrangère. C’èst alors, en effet, qu’il fut
question de commandes américaines et que les métal-
lurgistes anglais se crurent eux-mêmes arrivés au
terme de leurs épreuves.
Peut-être alors ne tinrent-ils pas suffisamment
compte des conditions dans lesquelles l’Amérique se
§ résentait sur leurs marchés? Ceux-ci se trouvaient
ans une situation déplorable ; plus de la moitié des
hauts-fourneaux éteints et les prix tombes aux plus
bas cours, alors que les salaires des ouvriers avaient
été également réduits j usq u’à un taux depuis longtemps
inconnu.
Tout naturellement, les Américains cherchaient à
profiter de cet état de choses, qui, malgré l’élévation
des droits d’entrée, mettait encore les fers de la Grande-
Bretagne à meilleur marché que ceux de leur propre
pays.
Cet avantage les attirait vers les industriels anglais ;
mais il ne faut pas trop se hâterd’en conclure qu’ils se
montreront disposés, comme jadis, à payer n’importe
quel prix pour le matériel de fer dont ils peuvent avoir
pesoin. N’est-il pas, au contraire, à supposer que,
rendus prudents par les leçons du passé et contraints
aujourd’hui de fournir eux-mêmes les ca.pitaux dont
l’Angleterre alimentait autrefois leurs entreprises, les
Américains suspendront plutôt leurs achats quand ils
verront les cours dépasser la limite qui leur est
profitable ? '
Ils feront actuellement le nécessaire, mais sans
préeipitation, jusqu’à ce que, les ordres les plus pres-
sants ayant été exécutés, les fers anglais se main-
tiennent à un prix qui puisse encore laisser aux ache-
teurs une marge suffisante.
Il faut, d’ailleurs, se rappeler que la reprise actuelle
ne trouve pas leur industrie nationale dans l’état où
elle était durant la période qui fit des Américains les
meilleurs clients des métallurgistes anglais. Depuis
4870, en effet, les ressources métallurgiques se sont
notablement accrues. De 1872 à 1876,plus de 100 hauts-
fourneaux ont été créés aux Etats-Unis, ce qui a aug-
menté de plus de l million dé tonnes-la quantité de
fonte qu’ils sont capables deproduire. Au cours delà
même période, ils développaient, dans une propor-
tion plus grande encore, les établissements destinés à
la fabrication du matériel des chemins de fer.
En 1866, l’industrie de l’acier Bessemer n’y existait
absolument pas ; l’année suivante, on en produisait
2,550 tonnes, et la fabrication de cet acier atteignait
34,000 tonnes en 1870, 94,000 tonnes en 1872, 144,900
tonnes en 1874 ; enfin, en 1878, l’industrie nationale
fournissait 713,000 tonnes de lingots et près de 650,000
tonnes de rails d’acier Bessemer.
Aussi ces mêmes rails, cotés à 30 livres sterling par
tonne en 1868,- étaient descendus à 9 livres sterling par
tonne en 1877, et jusqu’à 8 livres st. 10 sh. par tonne
en janvier 1879’.
Les autres branches de la métallurgie suivaient
d’ailleurs, en Amérique, une progression analogue ; la
(1) Voir le Précurseur d’hier.
fabrication de l’acier Siemens-Martin, nulle en 1871,
donnait en 1878 un rendement de 40,000 tonnes ; celle
du rolled iron (autre que rails) s’élevait, de 536,000
tonnes en 1864, à près de 1,200,000 en 187S.
Cette progression si rapide de l’industrie américaine
n est-elle point une preuve que la diminution des ex-
portations métallurgiques anglaises, depuis 1874 ne
doit pas être uniquement attribuée au temps d’arrêt
subi par la construction des chemins de fer aux Etats-
Unis?
Si ces exportations, d’un total de près de 1,600,000
tonnes pour les 4 années finissant en 1873, sont des-
cendues a 113,000 tonnes pour les 4 années suivantes,
ne faut-il ras aussi en rechercher la cause dans cet
énorme développement de la production américaine
que je- viens de rappeler ?
Cependant, et tout en tenant compte de cette cir-.
constance, on doit reconnaître que les Etats-Unis ne
sont pas en mesure de faire face a tous les besoins de
leur situation actuelle; dans l'opinion des juges!les
plus compétents, il s’écoulera bien une année encore
avant que leurs établissements métallurgiques puis-
sent entièrement satisfaire à toutes les demandes du
pays.
La fabrication de l’acier Bessemer, en particulier, y
est certainement insuffisante et l’on ne doit pas s’éton-
ner que les ordres aient, dès le début.-porté sur cet
article Pour la fonte, il y avait moins d’urgence, et si
les Américains en ont demandé à l’Angleterre un chiffre
relativement considérable, c’est qu’aux conditions ac-
tuelles ils trouvaient encore, malgré l’élévation du
tarif, un réel avantage à en importer.
Dans le Çleveland, en effet, les maisons bien instal-
lées peuvent aujourd’hui livrer de la fonte même à 35
shillings la tonne, et y trouver du profit ; or, en ajou-
tant à ce prix le droit de 1 liv. st. 5 Mailings et le fret
de 8 à 9 shillings par tonne, on voit que le total du prix
de revient est encore inférieur aux 3 liv. st. 17 shil-
lings qui représentent actuellement le coût de la prb-
duction de la tonne de fonte aux Etats-Unis.
Mais cet avantage disparaîtrait-si les cours, sur les
marchés de la Grande-Bretagne, venaient à dépasser
une certaine limite : les Américains, alors, suspen-
draient vraisemblablement leurs achats, et c’est là-
dessus qu’on appelle l’attention des industriels anglais
en leur conseillant une prudence dont ils devraient
aax-mémes comprendre la nécessité.
Sur le marché de Middlesborough, sur celui de Glas-
gow surtout,les soubresauts ont été trop rapides et ont
trop d’importance pour qu’on ne les ait pas en grande
partie attribués aux efforts de la spéculation. Déjà,
paraît-il j d’énormes bénéfices auraient été réalisés par
suite d'achats et de reventes effectués avec prompti-
tude et habileté. Il en est résulté un premier mouve-
ment de recul, assez léger jusqu’à ce jour, mais qui
pourrait bieta s’accentuer davantage. Ce n’est point là,
dans tous les cas, une garantie pour la solidité de ces
transactions et pour la consistance des cours que l’on
avait trop rapidement atteints.
D’autre part, et comme on pouvait le redouter,
beaucoup d’industriels, quand ils ont vu la hausse,
n’ont pu résister à l’entraînement qui les portait à
augmenter la ' production ; déjà l’on a rallumé plu-
sieurs hauts-fourneaux, et Ton parle de le faire pour
d’autres encore. Il y n deux mois, le nombre des four-
neaux en activité était inférieur à 80 dans la région
du Nord de l’Angleterre; à la fin de septembre, on en
comptait 82 d’allumés contre 83 d’éteints, et la propor-
tion aujourd’hui est absolument renversée. Evidem-
ment ces mesures ont été adoptées avec une précipi-
tation contre laquelle l’industrie anglaise aurait dû
mieux se tenir en garde.
Au résumé, si la production s’augmente comme les
circonstances permettent de le supposer; si, d’un
autre côté, les ordres d’Amérique, dont, je le répète,
on ne connaît pas encore bien exactement la mesure,
venaient tout à coup à se restreindre, sinon à faire
complètement défaut, le marché des fers pourrait se
trouver dans une situation fort critique. Il courrait le
risque d’un èffondremeat qufle ramènerait peut-être
au-dessous de ce qu’il était avant cette reprise dont
on fait actuellement si grand bruit.
- Ce qui prou ve-bian, d’ailleurs, à quel point la con-
fiance est encore limitée, c’est que les industriels du
Çleveland n’ont pas cru jusqu’ici pouvoir élever les
salaires; comme les ouvriers l’avaient réclamé. La
hausse de la fonte, ont-ils répondu, avait une origine
trop récente et un avenir trop incertain pour qu’il fût
possible dés à présent de donner suite à cette demande;
il fallait attendre jusqu'à la fin de l’année avant de se
prononcer sur le véritable caractère de l’amélioration
obtenue.
Cetteargumentationneréussira probablement guère
à convaincre les ouvriers ; contraints depuis plusieurs
années, de subir des réductions successives, ils ne pou-
vaient manquer de saisir l’occasion actuelle pour de-
mander l’accroissement de leurs salaires.
Que la hausse des'fers soitréelle ou factice, elle n’en
existe pas moins : aussi le3 patrons auront grand’peine
à se soustraire aux prétentions qui en deviennent la
Conséquence, et ce ne sera pas là, pour eux, une des
moindres difficultés de la situation présente.
Les doutes entretenus sur la portée du mouvement
de reprise trouveraient, d’ailleurs, une autre confir-
mation dans un fait qu’il n’est peut-être pas sans inté-
rêt de relater ici : le nombre desouvriers sans emploi,
toujours croissant depuis l’hiver dernier, atteint au-
jourd’hui des proportions vraiment inquiétantes. Dans
presque toutes les villes du Nord, à Middlesborough,
Darlington, Bunderland. Shields. à Gateshead et aussi
à Newcastle, les souffrances des classes ouvrières
sont excessives. Assurément, on cherche le moyèn
de leur venir en aide, de nombreux meetings se sont
déjà réunis dans ce but; mais jusqu’ici l’émigration
est presque l’unique remède auquel on ait proposé de
recourir pour soulager des maux qui s’aggravent tous
les jours. Et pourtant le nombre des ouvriers était
déjà bien réduit depuis le commencement de cette
période de détresse; dans le Çleveland, en particulier,
on estime que le chiffre actuel des mineurs ne doit
pas atteindre 6,000.
• Ce n’est donc pas sans motif que se sont manifestées
les inquiétudes auxquelles on a fait précédemment
allusion; toutefois, l’amélioration des affaires était
attendue avec une si vive impatience que les arguments
en faveur de sa durée ne font pas non plus défaut. On
parle de l’Allemagne et des débouchés qu’elle peut
offrir à la métallurgie anglaise ; il est vrai que, en
prévision des tarifs protecteurs récemment établis, le
commerce de ce pays s’était largement approvisionné
de fer, mais ce stock, aujourd’hui, ne doit-il pas être
épuisé et ne faudra-t-il pas bientôt recourir encore à
l’Angleterre ?
D’autre part, et pour en revenir aux Etats-Unis,
dont le marché eonstitue, en somme, la principale res-
source de l’industrie anglaise, on affirme ici que les
aciers de ce pays ne présentent pas la résistance vou-
lue, et, à l’appui de cette assertion, on cite avec com-
plaisance le fait que M. Vanderbilt, directeur du Neio-
York central railroad, aurait commandé récemment
en Angleterre 10,000 tonnes de rails d’acier à 10 dollars
de plus par tonne, pour qu’ils lui fussent garantis pen-
dant 12 ans. Le fabricant anglais aurait accepté cette
clause, à laquelle les produeteurs américains s’étaient,
parait-il, refusés de souscrire.
Certes, cet argument, tiré de la différence de qualité
des produits similaires dans les deux pays, peut avoir
sa valeur ; mais il ne faudrait pas non plus en déduire
des conclusions trop absolues au profit de l’industrie
anglaise.
L’enthousiasme des gens disposés à envisager favo-
rablement l’avenir va, d’ailleurs, jusqu’à avancer que
les Américains sont bien redevenus, et pour une longue
période, les tributaires de la Grande-Bretagne, que
celle-ci leur paiera avec son fer les énormes quantités
de céréales dont elle aura besoin cette année.
D’un autre côté, un membre du cabinet de Washing-
ton disait, il y a quelques semaines, en s’étendant sur
les richesses de la présente récolte, que l’Europe en
prendrait certainement une bonne partie, mais qu’il
lui faudrait renvoyer des valeurs américaines ( United
States securities) en échange.
Il ne sera pas sans intérêt de constater à laquelle de
ces deux opinions l’avenir viendra donner raison.
Le sucre de chiffons. — Le Journal of applied
Science expose qu’une fabrique d’Allemagne produit
par jour 500 kilogrammes de glucose provenant de
chiffons de vieille toile da lin.
Ces chiffons, composés de fibres de cellulose à peu
près pure, sont d'abord soigneusement lavés, puis trai-
tés par l’acide sulfurique (uuile de vitriol) qui les con-
vertit en dextrine.
La dextrine ainsi obtenue subit un lavage au lait de
chaux (chaux délayée dans l’eau) ; puis on la traite
avec une nouvelle quantité d’acide sulfurique plus
forte que la précédente : aussitôt la masse se trans-
forme et se cristallise en glucose, — chimiquement
identique à celui qui eonstitue l’un des sucres naturels
du raisin, du miel et des fruits mûrs, — glucose dont
on peut faire d’une manière très économique, de
« riches » confitures et gelées.
Actes officiels.
décor a rioN civique. — Par arrêté royal du 22 avril,
la croix civique de 2° classe est décernée a M. Braibant,
ancien chef de bureau à l’administration communale
de Namur.
CONSEIL SUPÉRIELR D’HYGIÈNE PUBLIQUE. — Par Un
arrè é royal du 22 avril, M. Beyaert, architecte à
Bru xelles, membre effectif de la commission royale
de? monuments, est nommé membre du conseil supé-
rieur d’hygiène publique, en remplacement de feu M.
Cluysenaar.
commission des fêtes de 1880. — Par un arrêté royal
du 22 avril. M. le lieutenant-général de Puydt, inspec-
teur général de l’artillerie, est nommé membre de la
commission des fêtes de 1880.
tensions. — Par arrêté royal du 6 septembre 1879,
il est' accordé une pension de 3,671 fr. à M. Dekeyser,
ancien directeur de l’Aeadémie royale des beaux-arts
d’Anveis.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
1 ' A s
fc.
Nous rappelons qu’un concours international de ma-
chines et outils, relatifs au drainage sera ouvert à
RomeTe 30 mai prochain, et durera huit jours.
Les agriculteurs et les constructeurs de tous les
pays sont admis. Les objets acceptés au concours sont
divisés dans les classes suivantes :
^Machines et outils pour la fabrication des tuyaux;
6) Machines et outils pour le creusement' des fôssés ;
c) Systèmes de pose des tuyaux ; d) Différentes espèces
de tuyaux et leurs accessoires.
Chaque article doit être accompagné des calculs
relatifs aux dépenses.
On admettra aussi au concours les dessins des sys-
tèmes employés par les propriétaires et agrioulteürs
pour le drainage de leurs propriétés. Le ministère
d’agriculture, industrie et commerce a assigné comme
prix aux concurrents une médaille en or, deux en ar-
gent, et deux en bronze.
AUTRICHE-HONGRIE.
Dans la séance du Reichsrath du 19 avril, au
cours de là discussion du budget des cultes, le dé-
puté Foregger a présenté une motion relative aux
jésuites de France :
Nous avons appris de différents côtés, a-t-il dit,
qu’en Autriche, où il y a un collège de jésuites, des
locaux sont préparés pour recevoir les membres de la
Société de Jésus qui quitteront la France. Je prends
donc la liberté de proposer à la Chambre la résolution
suivante :
“ Le gouvernement est invité à veiller à ce que, par
suite de la dissolation des congrégations de jésuites en
France, le nombre des membres de cet ordre et des
ordres religieux analogues ne s’augmente pas én Au-
triche. »
La résolution de M. Foreggera été renvoyée à la
commission du budget.
ALLEMAGNE
(Correspond. particulière du Précurseur.)
Berlin, 23’avril.
On vient d’ouvrir à Berlin une exposition inter-
nationale dont on fait un évènement en Allemagne,
parce qu’on en attend de grands résultats pratiques.
On y volt étalé tout ce qui concerne la pêche, une
des industries les plus aaûciines et les plus lucra-
tives qu’on connaisse. Le programme de l’exposi-
tion est divisé en huit classes, qui comprennent
les animaux qui vivent dans l’eau ; la pêche, ses
instruments, ses chaloupes etc., la pisciculture,
la conservation artificielle du poisson, les moyens
de le transporter, de le saler, de le fumer, etc., etc.
L’entreprise qui a grandement réussi, est due à
l’initiative d’une société, le Deutsche Fischerei
Vereih, qui s’est constituée dans le but d’organiser
une nouvelle industrie sur les côtes de l’empire.
J’ai déjà eu l’occasion de vous dire que jamais on
n’a fait plus d’efforts, plus d’études en Allemagne
pour développer la prospérité matérielle du pays.
Le gouvernement encourage et soutient tout ce
qui se fait dans cette intention. Le nombre de jour-
naux industriels et commerciaux qu’on a créés
dans ces derniers temps dans les divers pays de
l'empire et surtout en Prusse, est réellement con-
sidérable. Les sociétés, ayant les mêmes tendan-
ces , se multiplient. Longtemps les Prussiens
n’ont pour ainsi dire songé, quoi qu’ils s’en dé-
fendent énergiquement, qu’à conquérir de la gloire.
Les monuments qu’on élevait avaient généralement
un caractère guerrier. On semble en être revenu
quelque peu de cet engouement pour les choses
militaires, l’époque héroïque est passée. Pour
tout observateur attentif, il est certain qu’il se
manifeste chez les Allemands un mouvement nou-
veau qui a en quelque sorte reçu son impulsion du
gouvernement. Partout on déclare que le pays
n’est pas assez riche, que c'est là son côté faible et
qu’il faut absolument qu’il déploie toute l’activité
possible pour augmenter ses ressources raatéiielles,
pour accroître la fortune publique, et mettre, sous
ce rapport, l’Allemagne sur la même ligne que la
France et l’Angleterre. C’est là la grande préoccu-
pation du moment.
Le même phénomène s’est produitaprès la gu rre
de sept ans. Alors aussi Frédéric-le-Graml. mi,
avant ses batailles, ne s’était que médiocre
soucié du commerce, de l’agriculture et de i m us-
trie, s’est pris tout-à-coup d’une véritable a s ion
pources choses utiles.La principaleétudeda pr ce
de Bismarck est devenue l’économie politi )ue. On
m’a dit qu’il recevait tous ceux qui ont à p-i.v ’ser
des moyens sérieux d’étendre les relations mercan-
tiles de l’empire. La Norddeutsche son journal pri-
vilégié, est pleine chaque jour maintenant de sia-
tistiques commerciales, d’études sur la production
des pays étrangers, de recommandations aux indus-
triels. L’empereur a fait une quantité de visites à
l’exposition industrielle qui a eu lieu l’année der-
nière à Berlin ; hier il est allé voir l’expositioa de
la pêche, dont le prince impérial est protecteur.
On ne peut- plus dire que. la Cour prussienne ne
s’intéresse qu’à l’armée ; elle a donné un caractère
plus large à ses sympathies:
L’Allemagne n’à pas de pèche sérieuse. Elle n’a
pascomme la Norwège, la Hollande, le Danemarck,
l’Angleterre des hommes qüivônt au loin recueillir
les trésors delà mer. Ses pécheurs sont de pauvres
diables qui exercent leur métier le long des côtes
avec des appareils ridiculement primitifs. Le pois-
son, cette grande et saine nourriture, est insuffi-
samment connu et apprécié dans l’empire. A Berlin,
par exemple, qui n’est pas si loin de la mer, on ne
mange volontiers que le poisson d’eau douce, le seul
qu’on trouve au marché. De fortes sociétés par ac-
tions sesontétabliesàHambourg,àBrême,àEmden,
pour alimenter la Prusse et les autres contrées de
l’Allemagne, des produits de l’Océan ; elles ont
échoué l’une après l’autre devant l’indifférence du
public pour tout poisson de mer autre que le ha-
reng. Aux âgés reculés, l’Allemand du Nord se
nourrissait particulièrement de poisson. C'est dé-
montré. Le goût s’en est perdu.
En présence de cette situation on comprend que
la pêche n’a pu guère se développer. Les Allemands
se reprendraient peut être à aimer le poisson de
mer s’il était moins cher et il est cher parce qu il
est rare. A Londres, au contraire, la consommation
poissonnière est énorme, on l’estime à un 1/2 million
de morues, 25 millions de maquereaux, 100 mil ions
de soles, 85 millions de plies, 200 millions d’aigle-
fins. La pêche anglaise est un bonheur pour le pays.
J’ai lu dans le compartiment russe de l’exposition
que la Russie retire chaque année pour 30 millions
de roubles de poissons de ses fleuves qui sont pour
elle une richesse, et les fleuves russes produiraient
100 mil lions de roubles s’ils étaient mieux exploités
Le chef de la commission norwégienne écrit au
Tagéblatt que les pêcheurs de son pays prennent,
chaque année 70 millions de morues, 800 milüoûtf
de harengs et une quantité considérable de maque-
reaux, de saumons, de homards, etc., et ces pro-
duits sont expédiés dans tous les pays de l’Eu-
rope ; ils vont en Amérique et même en Chine,
C’est ce qui donne à réfléchir aux Allemands qui
importent chaque année pour 25 millions de francs
de hareDg3. Ces harengs qu’on consomme en Alle-
magne pourraient être pris par des pêcheurs na-
tionaux et le pays y trouverait sans doute son
profit.
Au siècle dernier la Hollande avait 2000 barques
employées à la seule pêche du hareng dont vivaient,
prétend-on, 400,000 habitants. Aujourd’hui on con-
serve presque tous les poissons. IL suffit pour s’en
convaincre de faire le tour de l’exposition. D’ail-
leurs grâce aux chemins de fer, le transport du
poisson frais se fait avec une facilité inconnue autre-
fois. On nous sert à Berlin, depuis que l’exposition
est ouverte, du poisson russe, italien, et on pour-
rait aussi bien nous servir des produits des mers
américaines. La Hollande, qui est restée fidèle à là-
pêche, est représentée par 70 exposants. La Bel-
gique ne figure que par deux numéros. M. Bettger,
un Allemand, je crois, a envoyé un modèle du parc
d’huitres qu’il possède à Ostende et M. Van den
Bussche, de Bruges, expose dos <* Recherches pour
servir à l’histoire des industries maritimes de la
Flandre. » '
C’est tout ce qu’a envoyé la Belgique. Ce qui doit
faire supposer que chez vous' les industries mari-
times ne sont plus guère florissantes. C’est à l’as-
pect de la pauvreté de votre exposition que l’idée
m’est venue d’écrire cet article. Les Allemands,
comme nous le constations tantôt, cherchent à
remplir tontes les lacunes qu’ils découvrent dans
leur production nationale. La pêche leur fait dé-
faut, ils ont fait l’impossible pour attirer à Berlin,
afin que ceux qui y sont intéressés pussent les
examiner, tous les systèmes étrangers dont on se
sert pour attraper le poisson. Vous verrez bien, me
disait un membre de la commission allemande, qile
nous finirons par triompher de tous les obstacles.
C’est une affaire de temps, d’énergie et de persévé-
rance. Notre Fischerei-Verein est bien organisé'
et nous réussirons sans doute à doter l’Allemagne
d’une industrie qui rapporte des sommes immenses
aux pays qui l'exercent sur - une haute échelle,
L’Etat nous protège, il nous prête son concours
partout où nous le lui demandons et avec son appui
et grâce à notre activité nous arriverons à nos fins.
Les pays qui ont ëXposé sont : l’Allemagne,
l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, la France, les
Etats-Unis, les Indes néerlandaises, les Etats
de la Malaisie, Aunam, les Indes-Orientales,
la Suisse, le Danemarck, le Brésil, la Russie,
l’Angleterre, le Japon, la Chine, la Suède, la Nor-
wége, la Hollande et si vous voulez la Belgique,
mais pitoyablement. Pour autant que je sache on
ne signale aucun grand procédé nouveau pour
prendre le poisson en pleine mer. Nous ne voyons
à l’Exposition que des manières anciennes plus ou
moins perfectionnées.Mais telle qu’elle se présente
cétte Exposition est, de l’aveu de tous, éminem-
ment intéressante au point de vue du résultat
qu’on veut atteindre. A chacun d’en profiter. C’est.
la première de ce genre qui ait lieu en Europe et
il n’est pas certain qu’on en reverra de sitôt une
deuxième.
ROYAUME-UNI.
Le Daily Telegraph dît qu’on s’attend, dans les
cercles bien informés, à la nomination de lord
Dufferin comme vice-roi des Indes. Le poste de
vice-roi d’Irlande, s’il n’est pas accepté par le
duc de Connaught, serait donne à lord Lansaowne.
M. Brand consentirait à rester speaker (président)
delà Chambre des communes. On assure que M,
Forster sefa nommé ministre d’Irlande avec un
siège dans le cabinet. M. Adam reprendra le poste
de ministre des travaux publics. .
FRANCE.
La séance de la Chambre du 22 avril, dont nous
avons résumé hier la première phase, s’est termi-
née par l’expulsion de M. Godelle. Comme on le
sait. 1 interpellation portait sur les causes du
conflit survenu entre M. Albert Grévy et M.
Journault, et qui a abouti à la démission de ce t
dernier de ses fonctions de secrétaire général du '
gouvernement de l’Algérie. Le député bonapar-
tiste s’apercevant que l’affaire à propos de laquelle
il avait, jugé utile défaire une interpellation, pas-
sionnait peu la Chambre et l’opinion, a cru devoir
recourir aux procédés violents. Après avoir rempli '
son discours d’attaques et d’insinuations ingénieuses
contre M. Albert Grévy, l’orateàr a fini par lâcher
une phrase qui a provoqué dans les rangs de la gau-
che un soulèvement général d’indignation.La voici :
» Je persiste à demander une ënquête parce que
l’Algérie la réelame, parce qu’aujourd’hui, comme au
premier jour, il pèse des soupçons injurieux sur le
front du frère du président de la'République. •>
M. Gambetta ayant déclaré qu’il y a lieu d’ap-
pliquer l’article 125 du réglement, qui punit de la
censure avec exclusion temporaire le député qui
se sera rendu coupable d’un outrage envers le
président de la république, un tumulte incroyable
s’en suivit. Lorsque le calme fut un peu rétabli, M.
Godelle fut invitéàs’expliquer, mais ses explications
n’ayant pas paru suffisantes, la chambre consultée
prononça contre lui la censure avec exclusion
temporaire. Lorsque M. Godelle se retira, une
tentative d’abstention collective fat faite par
plusieurs membres de la droite. Mais le président
ayant rappelé que ceux qui se retiraient de la sorte
étaient atteints de la même peine, le mouvement
fut réprimé.
D’un autre côté, la censure simple estprononcée
contre M. Baudry d’Asson qui avait interrompu, et
contre M. Cunéo d'Ornano qui, au moment où la
Chambre était invitée à statuer sur l’incident
Godelle, avait injurié ses collègues en criant à la
gauche : allons, marchez, debout !
L’incident étant clos, la Chambre a adopté par
342 voix, l’unanimité des votants (la droite tout
entière s’étant abstenue), l’ordre du jour suivant,
présenté par M. Spuller :
La Chambre, pleinement satisfaite des explica-
tions fournies par M. le gouverneur général de
l’Algérie 8t convaincue que le développement du
régime civil peut seul assurer la prospérité de
l’Algérie, passe à l’ordre du jour.
Dans notre compte-rendu du Sénat français, nous
en étions arrivé hier à l’interpellation Fournier.
M. Henry Fournier prétend que le conseil d’Etat
a violé la loi en décidant que les candidats à l’audi-
toriat devraient justifier d’un diplôme delicenciè
obtenu devant les Facultés de l’Etat, alors que la
loi de 1875 a assimilé le diplôme des jurys mixtes à
celui de l’Etat.
M. le Royer, ancien garde des sceaux, répond en
s'appuyant sur le texte formel de la loi de 1872, que
non-seulement le conseil d’Etat avait le droit, mais
encore le devoir de prendre la mesure si violemment
critiquée. Le conseil d’Etat e?t en effet une
institution d’Etat, et il ne doit pas admettre dans
son sein un fonctionnaire qui a reçu une éducation
en désaccord avec les institutions du pays.
Les protestât Tons et lesmurmures qui se croisaient
dès le début du discours deM. le Royer, ayant pris
un caractère aigu, l’orateur s’interrompt et descend
brusquement de la tribune.
| Le vice-président, M. Pelle tan constate avec re-
‘8 '* |