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B,e Fréeursewf
sans que Ie personnel de l'administration centrale puisse être rétribué
sur d’autres fonds alloués au budget. i
m. i.ange, rapporteur de la section centrale, présente quelques ob-
servations, pour expliquer l’approbation donnée parla section centrale
h cette augmentation.
h ’t SEBCLAES se plaint du trop de facilité avec laquelle on accorde
la naturalisation ordinaire à des étrangers, la plupart de ceux qui de-
mandent la naturalisation ne le font que pour obtenir des places du
gouvernement,ou pour conserver celh s qu’ils ont oblenues. L’orateur
voit dans cet abus une violation formelle de la constitution, qui porte
que les fonctions publiques ne doivent être confiées qu’à des belges.
L’orateur demande que M le ministre de la justice fournisse un état
de toutes les personnes qui ont obtenu la naturalisation ordinaire de-
puis 1830.
Il demande en outre qu’il soit fait mention dans tous les rapports
sur les demandes en naturalisation, des fonctions que remplissent les
demandeurs et de la date de l’arrôté de nomination, afin que l'on sa-
che si les dispositions de la constitution ont étêobservées.
m. delfosse ne voit pas l’utilité des mesures réclamées par l’hono-
rable M. de T’Serclaes. Elles n’auraient pour effet que d’augmenter le
travail des employés du ministère.
m. i.e ministre ne i.a justice pense qu’il pourra facilement satis-
faire à la demande de M. de T Srrclaes 11 examinera cet objet.
m. lebeau. ïl y aurait un moyen bien simple de diminuer le nombre
des demandes en naturalisation, ce serait d’exiger des demandeurs le
dépôt préalable d’une somme de 500 fr. à la caisse des dépôts et con-
signations.
u. mast de vries partage l’opinion de M. Lebeau.
h. de brouckere croit qu’on ne pourrait adopter une pareille mesure
sans nuire au droit de pétition. Mais on pourrait faire signer aux de-
mandeurs reconnus solvables une promesse de payer les droits, et de
ceux qui ne seraient pas solvables, une caution qui répondrait du paye-
ment du droit, pour le cas où ta demande serait admise
Après quelques observations de MM d’Anelhan,i)e!« haye, Lebeau et
de M. le ministre de la justice, l’article est adopté.
Art. 5 Matéiiel. 23 000 fr — Adopté.
Art. 4 Frais d’impression des recueils statistiques. 6, GOOfr. -'Adopté.
Art. 5. Frais de route et de séjour, Ir. fi.tOO. — Adopte.
CHAPITRE II. — Ordre judiciaire.
Art. Ier Cour de cassation. — Personnel, Ir 238 300. — Adopté.
Art. 2. Cour de cassation. — Matériel, fr. 6,75U. — Adopté.
Art. 3. Cours d’appel. — Personnel, fr. 622 650. — Adopté.
m. lebeau demande où en est le projet de révision du code pénal et
le projet de réforme des cours d’assises.
m. le ministre dki.\ JUSTICE lépond que ces deux projets sont sou-
mises à l'examen de commissions et qu’il espère pouvoir les soumettre
prochainement à la chambre.
L’orateur rappelle aussi qu’il a soumis à l’examen des cours d’appel
le projet de révision du code pénal. Il craint que eet examen ne se pro-
longe trop longtemps, il voudrait que le gouvernement présentât des
projets partiels, ce serait le meilleur moyen d arriver a une réforme
delà législation criminelle.
AI. DE GARCIA signale la lacune qui existe dans notre législation au
sujet de l’exécution de l’ordonnance forestière de 1609.
m. le ministre de i.a justice répond qu’il s’est occupé de cet ob jet,
-et qu’un projet sera présenté prochainement à la chambre pour com-
bler cette lacune.
m ROOENiiACH signale les abus des sursis en matière civiie. Il engage
M. le ministre de s’occuper sérieusement de faire cesser ces abus.
m le ministre de i.a justicb espère pouvoir présenter prochaine-
ment un projet de révision provisoire de la législation des sursis. Hue
commission spéciale s’occupe de la révision du code de commerce en
général et d’un projet très étendu dû à l’initiative de M. d’Anethati.
M lebeau. Si l’étude de ce projet marche aussi vite que Celle du pro-
jet de révision du code pénal, nous pouvons espérer que la chuubre I
en sera saisie en 1860 ou 1865. Je tiens à établir que la responsabilité :
de ce retard, en ce qui concerne le projet de révision du code pénal,
ne doit pas peser sur le cabinet dont j’ai eu l’honneur de fan e partie. j
L’orateur propose de mettre a l’ordre du jour le projet de loi sur I*
réforme des cours d’assises sur lequel un rapport a été fait depuis long-
temps.
m. d’avetiian espère que si la proposition de M. Lebeau est admise,
plusieurs dispositions importantes, relatives à l’instruction criminelle,
pourront être jointes au projet sur les cours d’assises.
>i- de brouckere reconnaît la nécessité de réviser le code pénal,mais
une réforme bien plus urgente est celle du code pénal militaire, qui
est une excitation conl inuelle au crime, à la désertion. A l’appui de
son opinion,l’honorable membre signale le grand nombre des condain- j
nés militaires hors de toute proportion, avec celui des condamnés 1
civils.
m. DE.AiAN d’attenrode a ppuie les observai ions de M. de Brouckere. !
Après quelques observations de MM. Tielemans, de Garcia et de SI. j
le ministre de la justice sur la législation forestière, l’art 3 est adopté, i
Art. 4. Cours d’appel. — Matériel, fr. 18 000 — Adopté.
Art 5. Tribunaux de première instance et de commerce; fr.1.076.125.
m de lieoekerke demande que le tribunal de Dinanl toit porté de
la 4» à la à? classe.
m pirson appuie les observations présentées dans ce sens par l'hono-
rable membre.
m. de la coste demande que le personnel du tribunal de Loti vain
soit augmenté.
Après une courte réponse de M. le ministre de la justice, l’article est
adopté.
Art. 6. Justices de paix et tribunaux de police, fr. 563,140 —Adopté.
CHAPITRE III. — Justice militaire.
n. dk garcia insiste sur la nécessité de reviser le code pénal mili-
taire et sur l’organisation de la justice militaire.
m. le ministre de n justice reconnail qu’il convient de s’occuper
delà réorganisation de la justice militaire, mais cet objet doit être
subordonné à la réforme du code pénal militaire. Aussitôt que celte
réforme aura eu lieu, le gouvernement s’occupera de l’organisation
delà justice militaire.
Art. Ir. Haute-cour militaire. — Personnel, fr. 65 800. — Adopté.
Art. 2 Haute-cour militaire. — Matériel, fr. 5,000. — Adopiê.
Art. 3. Auditeurs militaires et prévôts, fr. 41.255. — Adopté.
CHAPITRE IV. — Frais de justice.
Art. i'. Frais d’instruction et d’exécution, fr. 779 000. — Adopté.
Art. 2. Indemnité pour le greffier de la cour de cassation, à charge
de délivrer gratis toutes les expéditions et écritures léclamées par le
procureur général et les administrations publiques, fr. 1 000. Adopté.
CHAPITRE V. — Palais de justice.
Article unique.Constructions,réparations, loyer de locaux, fr.75 000.
— Adopté.
m. d’anethan demande à M. le ministre de la justice s’il est dans Pin- '
tention de faire faire promptement les réparations nécessaires au palais !
de Justice de Bruxelles, qui est dans l’état le plus déplorab'e.
L’orateur enlre dans quelques développements pour démontrer l’in- j
suffisance des locaux actuels, notamment pour les archives. Il engage !
le ministre à se préoccuper du projet de reconstruction, sinon total,
au moins partiel.
n de ual'ssy convient delà nécessité de mettre le palais de justice
dans un état convenable. Mais c’est là une question d’argent. Les dé-
penses s’élèveront à lin million au moins, indépendamment de la con-
tribution de la ville et de la province. Le ministre espère qu'il lui sera
possible, dans un avenir peu éloigné et quand les éludes nécessaires
seront faites, de demander le crédit indispensable.
CHAPITRE VI. — rCGL CATION officielles.
Art. 1 er. Impression du Recueil de» Lois, du Moniteur et des Annales
parlementaire, fr. 150 000
2i lebeau voudrait que les Annales parlementaires qui sont affran-
chies de l’obligation du timbre, soient lirées à un grand nombre d'ex-
emplaires et livrées à bas prix aux communes,afin de développer l’esprit
public en propageant la‘lecture des débats des chambres législatives.
Dans ce but, il voudrait aussi qu’on n’exigeât pas l’abonnement au
Moniteur pour recevoir les annales parlementaires.
m LE ministre de la justice répond qu’il pourrait résulter de la pro-
position de M. Lebeau une dépense assez élevée, et quec’est à la cham-
à apprécier s’il ya lieu de faire cette.dépense
M. i.ebbaü fait observer que M le ministre a mal comprissa pensée ;
il ne demande pas qu’on envoie les annales parlementaires gratis aux
communes, mais qu’on exige de chacune d’elles une somme modique
équivalente aux frais de papiers de postes, etc.
Après quelques observations de MM Cans, de Corswarem et de M. le
ministre de la justice* qui propose par amendement au libelle les mots :
pour laquelle il pourra être triaté de gré à gré;,'article avec cet amen-
dement est adopté.
Art 2. — Abonnement au bullletin des arrêts de la cour de cassation
fr. 3.000 adopté.
Art. 3. — Publication d’un recueil des anciens lois des Pays-Bas Au-
trichiens, de la principauté de Liège et autres pays dont le territoire est
compris dans le royaume de Belgique; publication d’un recueil d’in-
struclions-circulaires émanées du département de la justice, depuis la
réunion de la Belgique à la France en 1795 jusqu’à 1830 ; impression
d’avant projets de lois à envoyer à l’avis des cours et tribunaux et des
facultés de droit des universités du royaume, fr. 14 000 adopté.
CHAPITRE VII. — Pensions et secours.
Art. V. Pensions civiles, fr. 163,000 fr. — Adopté.
Art. 2. Secours à des magistrats ou à des veuves et enfans mineurs
de magistrats qui, sans avoir droit à une pension, ont des titres à un
secours, par suite d’une position malheureuse, fr. 12,000. — Adopté.
Art. 3. Secours à des employés, veuves et enfans mineurs d’em-
ployés dépendants du ministère de la justice se trouvant dans le même
cas que ci-dessus, fr. 3 000. - Adopté.
CHAPITRE VIII. - Cultes.
CULTE CATÜOLIQUE.
Art. D. — Clergé supérieur et professeurs drs séminaires: bourses
et demi-bourses affectées aux séminaires, fr. 403.822 39 — Adopté.
Art 2. — Clergé inférieur, fr 3.519,104 6t. — Adopté.
Art. 3. — Subsides aux provinces, aux communes et aux fabriques
d’églises, pour les édifices servant aux cultes, fr. 444,000. — Adopté.
Culte protestant.
Art. 4. Traitemens etautres frais, fr. 59.100.— Adopté
Culte Israélite
Art. 5. Traitement des ministres elaulres frais, fr 11.000 — Adopté.
Art, 6 Pensions et secours pour les ministres des cultes, 139 000 fr.
CHAPITRE IX — ElabHssemens de bienfaisance
m. d’anetan pr< nd la parole pour critiquer l'an été royal qui annule
une partie des dispositions du testament de M. Lauwer*, curé de la
paroisse du Finistei rue, à Bruxelles Ces dispositions n’éiaint attaqua-
bles selon lui ni sous le rapport des sommes laissées, ni sous le rapport
du mode de distribution choisi par le testateur
Je ne veux pas contester, dit l’orateur, au gouvernement le droit de
contrôler les donations et les legs de cette nature,nuis je veux que ce
contrôle ne s’exerce jamais que dans de justes limites et que l’on res-
pecte toujours, autant que possible, les intentions du testateur.
Dans des questions de cette nature il y a quatre points sur lesquels
doit toujours porter l’examen approfondi du gouvernement:
1° L’élat mental du testateur au moment où il a fait son testament ;
2° L’origine des biens dont le testateur dispose ;
3» La position et les rapports des héritiers naturels envers le testa-
teur ;
4» Enfin, l’utilité des dispositions prises et les ressources de l’établis-
sement en faveur duquel elles sont prises.
Jo me demande si dans le cas dont il s’agit M le ministre de la justice
a suffisamment examiné ces quatre points, et si la solution que la ques-
tion a reçue prouve qu’elle a été convenablement apprécié? Je ne le
pense pas.
D'abord l'élat mental de M le curé Lauvvers n’a jamais été mis en
question, c’était un homme d’une charité inépuisable et qui a couservé
toutes ses facultés jusqu'au dernier moment.
Sur le second point, M. le euré Lauwers n’avait aucun patrimoine
propre. Tout ce qu’il possédait résultait d’économies faites chaque an-
née sur son traitement fixe et sur son casuel, et, sans doute aussi, pro-
venait de dons manuels faits par des personnes qui connaissant la ;
bienfaisance de .VI. Lauvvers, lui confiaient des sommes pour les distri- j
buer aux pauvres.
Je connais une circonstance toute particulière qui vient à t’appui de
ce que j’avance. Les sommes laissées par lui étaient enveloppées dans
des rouleaux de papier sur lesquels étaient écrits les mots : Economies
sur mon traitement et revenu de telle année.
Troisièmement les parents de M. le curé Lauwers sont, d'après les
termes mêmes de l’arrêté royal, dans une position peu aisée, mais ils ;
sont loin d'être dans la misère Ils exercent des professions assez lu-
cratives L’un est cordonnier et l’autre tapissier. Ils ne sont pas dans
la misère cela, est important à remarquer.
Quatrièmement, enfin les hospices de Bruxelles sont loin d’être dans
une situation prospère, car la caisse communale est obligé de venir
chaque année à leur secours pour des sommes s’élevant à plusieurs
centaines de mille francs Cette situation est telle que chaque année de
nouvelles réclamations s’élèvent, pour que la caisse communale aug-
mente la somme des secours qu’elle accorde aux hospices.
Voici, messieurs, une considération bien puissante encore Je vous
ai parlé de l’origine des sommes que possédait M. le curé Lauwers.Or,
sa qualité de curé lui imposait des devoirs que les laïcs n’ontpâsà rem-
plir M. le curé Lauwers était comme tous soumis aux lois canoniques.
Or, d'après le concile de Trente, il est défendu aux ecclésiastiques de
rien donner à leur famille quand elle n’est pas dans l’indigence, et il
leur est ordonné de laisser aux pauvres et à l’église toutes les sommes
qu’ils peuvent avoir économisées.
m d’anethan, après avoir vivement critiqué l’arrêlé royal à cause de
la première de ces dispositions en ce qui concerne la restitution faite
à la famille de M. le curé Lauwers, arrive à la discussion de la seconde
disposition de l’arrôté qui s’oppose à ce que les sommes laissées aux
pauvres soient remises aux curés de Bruxelles comme le voulait le tes-
tateur Selon l’orateur, M. le ministre de la justice a très mal interprété
l’art 88 de la loi communale qui reconnaît à tous les testateurs le droit
de nommer des administrateurs spéciaux pour tous legs fait à des éta-
blissements publics. L’orateur cherche à démontrer cette erreur de
M le ministre, en s’appuyant sur l’opinion des orateurs qui ont pris
part à la discussion delà loi communale.
L’orateur termine en critiquant très vivement le ministère d’avoir
maintenu une partie des dispositions de M le curé Lauvvers, et d’en
avoir annulé une autre partie.
La séance est levée à 3 heures. — Demain séance publique à midi.
Anvers, 21 janvier.
Le ba'enu 5 vapeur anglais Transit, est arrivé hier après-midi, il n’a
pu entrer dans le bassin que ce malin à quatre heures. L’équipage a
eu de la peine à briser la glace pour placer le bateau à quai.
— Les habitués de l’estaminet la Renaissance, rue Porte-aux-Vaches,
à Anvers, ont fait une distribution de 4 à 500 pains, celte semaine, à
des familles nécessiteuses.
— Une exposition et un concours de Canaris auront lieu le 22 à l’es-
taminet l’Aigle, chez le sieur Myin, rue du Faucon, le jour suivant, les
membres de la société de l'Aiyte se réuniront, après la distribution des
prix, dans un bal qui aura Leu au même local. Tuus les amateurs dû
Canaris de la ville et du pays entier sont priés de prendre part à l’ex-
position et à la fêle qui doit la suivre.
— Au marché aux grains de ce jour, il y avait env. 80 sacs froment
et 78 sacs seigle Ou a payé le froment de 11 c de B 18 10 à 20 00 le sac
de i 1/2 hectolitres et le seigle de fi 10-05 à 11 05 Ces prix comparés»
ceux de vendredi dernier, ont éprouvé une baisse de 5 à 10 suis pour le
seigle et d’environ 5 sols pour le froment.
— Les officiers delà garnison de Tournai viennent de décider qu’ils
abandonneraient tous une journée de solde pour une distribution de
pain aux familles les plus nécessiteuses de la ville.
— On écrit de Hambourg, le 15 janvier :
Depuis huit huit jours, le froid est chez nous très intense : le ther-
motnèlreest descendu jusqu’à 15 degrésan-dessoiis de zéro ; à Han-
botitg, les plus lourdes voitures peuvent avec sécurité, passer sur la
glace de l’Elbe ; le port de Gluchsladl est fermé et même à Coxhaven,
par les vents d’est qui continuent à régner, l’entrée est de plus en jilus
difficile.
— On écrit d’Aix la-Chapelle qu'un honorable citoyen de CPtte ville,
M Knops . fabricant de draps, a manqué d’être la victime d'un guet-
apens épouvantable, et qu’il n’a dû son salut qu’à sa présence d’esprit
et à un heureux hasard.
Dimanche dernier, M Knops, se livrant aux plaisirs de la chasse , fit
la lâcheuse rencontre de trois braconniers , habitant la frontière hol-
landaise. A la vue du propriétaire de la chasse qui leur adressait de
justes reproches, les trois individus passèrent aussitôt de la frontière
prussienne sur le territoire hollandais. M Knops, encore sou* la con-
trariété de voir ainsi sa chasse exploitée , s’m relunrnail, lorsqu’il
aperçut un quatrième individu , qui ne lui parut nullement suspect ,
éianl sans armes. M. Knops l'aborda et se plaignit à lui du vandalisme
des braconniers et lui fit part des moyens qu’il serait ob igé d'employer
pour préserver sa chasse Sun interlocuteur lui donna raison sur tuus
points, et ils se séparèrent pour continuer leur chemin.
Quelques instants apres, M Knops s'entendit appeler. C’était celui
qui venait de le quitter qui lui munirait les trois braconniers qui, ayant
déposé leurs fusils à la frontière, s’en revenaient à lui en le menaçant.
Pour éviter une querelle, toujours désagréable avec ces individus, qui
passent pour être les plus mauvais sujets des environs, il pressa le pas;
mais voyant qu'ils per- Estaient à le suivre et qu’il ne pouvait les éviter,
il s’arrêta, et leur défendit défaire un pas de plus s'ils ne voulaient en
subir les conséquences, et joignant le geste à la menace.il saisit son
fusil, qu’il arma Alors l’homme qui avait parti n'êlre que simple spee-
tateui et duquel VI Knops n’avait uti le défiance s’élança sur lui et
voulut lui arracher le fusil des mains. M Knops. voyant un agresseur
là où il croyait voir un ami, lutta avec vigueur ; mais, uialgi e Ses t f-
forls, il allait succomber lorsque le fusil uispulé patlit et le coup alla
tuer l'un des braconniers.
En ce moment de confusion. M Knops, se senlanl dégagé de leurs
étreintes, s’enfuit, laissant toutefois son fusil aux mains des bracon-
niers ; mais, le premier moment de stupeur passé, les deux hommes
qui reslaient debout s’aperçurent bien vite de la fuite de M Knops, et
l’un d’eux le coucha en joue avec le fusil qui était resté entre leurs
moins ; mais, pat un effet providentiel, le coup ne pat lit point, c’était
celui qui venait d'élre déchargé quelques instants auparavant. Enfin,
un second coup ne se fit point attendre, mais M Knops était déjà loin,
et la charge, qu’il reçut entre les épaules, se le blessa que légèrement
et ne l’empêcha pas ue gagner une ferme peu éloignée. Api ès quel-
ques instants de repos sous ce toit hospitalier, et s'êiant assuré que
ses blessures élaient légères, il s'apprêta à regagner la ville Mais il est
averii que les braconniers l’ai tendent toujours. Alors le fermier, indi-
gné. arme ses fusils et accompagne M Knops jusqu’à Aix. toujours es-
corté par les braconniers, avides de se venger sinon de fait, du moins
en paroles. Sur la plainte de M. Knops, l’affaire s’instruit. (./. de Liège).
— On lit dans le Droit, journal des tribunaux de Paris :
Le parc de Versailles est terminé, dans le prolongement du tapis
vert, par un- vaste pièce d’eau appelée le Grand Canal, dont l’extré-
mité touche à la ferme de Gallie, et qui étend ses deux bras, en forme
de croix, d’un côté, jusqu'aux jardins de Trianon, de l’antre jusqu’à la
ferme de la Ménageite Ce canal, dans la presque totalité de son éten-
due n’a pas plus d’un mètre 50 c. de profondeur ; le seul endroit où
cette profondeur dépasse la taille humaine, est le point d'intersection
des branches de la croix.
Pendant plusieurs hivers, la liste civile a en le soin, dès cpie la glace
était assez forte pour porter les patineurs, de la foire casser à l’entrée
du canal et à la croix ; l’espace compris entre ces deux points, présen-
tant une su i face de près de 500 mètres de long sur environ 60 de large,
offrait aux patineurs une place suffisante, et si quelqu’un d’entre eux
(ce qui arrivait deux ou trois fois par hiver), ser.taii la glace se briser
sous lui il en était quitte pour un bain qui, quelquefois, ne dépassait
pas de beaucoup la ceinture
Celte année, le froid ne durait pas asspz longtemps pour que ces
précautions eussent été prises, et les patineurs et amateurs de traî-
neau prenaient leurs ébats aux environs de la croix; mais ceux qui
connaissaient la localité se tenaient de préférence dansles bras et à
peu de distance des bords.
Lejeune Try. récemment installé à Versailles, s’essayait à conduire
un de ces petits traîneaux à une place, que l’on dirige à l'aide de deux
bâtons garnis d’une pointe de fer.et quel’on pique obliquement contre
la glace
Inexpérimenté dans ce genre d’exercice, il excitait quelque hilarité
parmi les spectateurs groupés au bord du canal ; il s’éloigna en se diri-
geant vers le milieu de l’embranchement, uù l’eau a 2 ou 3 mètres de
profondeur ; bientôt, suit qu’en frappant avec ses bâtons ferrés, il ait
brisé la g!ace, soit que la pi ésence d’une source (il y en a plusieurs en
cet endroit donnât à celle-ci moins de solidité, il disparut, et ressortit
de l'eau en criant . » Au secours ! » et en se débattant. Un jeune hom-
me, ijui patinait à quelque distance, courut à lui. mais la glace se
brisa sous lui à une dixaine de mètres du trou où le malheureux se dé-
battait.
Celui qui voulait le sauver eut peine à se sauver lui-même, et son
exemple faisant craindre un danger inutile à ceux qui auraient pu l’i-
miter. le jeune Try ne larda pas à disparaître sons la glace Cette scène,
qui dura près de dix minutes , avait quelque chose d’effrayant : les
hommes étaient immobiles, les yeux fixés sur le trou encore béant; les
femmes poussaient des cris plaintifs et stimulaient les hommes à ris-
quer leurs jours pour sauver ceux de leur semblable. Quelques-unes
s’étaient agenouillées sur les dalles qui bordent le canal et priaient...
Enfin , quand tout espoir fut perdu , la foule s’écoula en proie à une
sombre préoccupation.
Ce fut alorsseulement que l’on put se procurer un bateau,des cordes,
des crocs, des masses pour briser la glace ; mais il s’écoula plusieurs
heures avant que l’on put retirer le cadavre. M. Try. jeune magistrat
au parquet de Versailles, et frère du défunt, ignorait encore, à 9 heures
du soir, l’affreux malheur qui venait, à quelques pas de lui, de frapper
sa famille ; il était dans les salons de M. le président du tribunal ; l’évé-
nement ne s’était pas encore répandu dans la ville, et les deux frères
n’habitant Versailles que depuis peu de temps,personne n’avaitrecon-
nu le cadavre.
Cependant, en rentrant chez lui, IM Try fut étonné de ne pas y trou»
ver son frère, qui l’avertissait quand il devait s’absenter ; il passa la
nuit debout, eri proie aux plus cruels pressentiments, qui ne devaient
que trop tôt se vérifier. A cinq heures du matin, il se rendit chez le
commissaire de police, apprit la fatale nouvelle, reconnut les restes
inanimés de son malheureux frère, et alla avant le jour chercher un de
ses collègues, qui l’accompagna à Paris, où il alla annoncer ce terrible
événement à sa famille.
— Le bateau à vapeur anglais Phlégëton, vient de remplir une mis-
sion auprès du sultun de Bruni celui de tous les pelils despotes de
Bornéo dont les Anglais ont le plusd’intérêt à ménager l’amitié.à cause
du voisinage immédiat uù il se trouve de leur nouvel établissement de
Laboan. Le capitaine Grey, chargé des instructions de son gouverne-
ment, reçut l'accueil le pins cordial de ta part du sultan, et fui admis
dans le palais avec le cérémonial usité à l’égard des personnages de
premier rang. Après une heure de conversation, dont on ne dit pas
le sujet, on servit du thé, du bétel, et des cigares du pays ayant des
dimensions formidables Ces cigares sont faits avec du tabac javanais
roulé dans une feuille de palmier Nipa, et ont un pied et demi de lon-
gueur, sur an moins deux pouces de diamètre. Le sultan distribua
lui-même ces friandises à chacun des assistants
S. M était assise sur un trône en porcelaine assez élevé, ayant te
capitaine Grey assis à sa droile et ses trois (Ils assis plus loin à droite
et à gauche. Les ministres et les officiers de la cour se tenaient tuus
debout et n’approchaient du trône qu'avec le plus grand respect en se
traînant, le ventre par tel re. sur la natte qui recouvrait le sol. Le
Phlégéton fut l’objet qui excita le plus la curiosité du sultan et des ha-
bitants de Bruni, parce qu’il était construit entièrement en fer métal
fort rare et fort apprécié dans le pays. Le capitaine Grey a lait entre-
voir au sultan que sa marine pourrait facilement s’enrichir d’un navire
semblable, s’il voulait se prêter aux intentions amicales de l’Angleterre,
ce qui veut dire qu’on échangerait volontiers les Etats de Bruni contre
un bateau à vapeur en fer.
— La perle de la frégate l'Avrnqer, avec les deux cent cinquante-six
hommes qu’elle avait à bnrd, a fait une vive impression à Lisbonne,
que cette frégate venait de quitter, et où se trouve encore l’amiral Na-
pier. dunt le (lis esi au nombre des victimes. L'amiral est au désespoir;
Il s’esi renfermé chez lui et ne veut voir personne. On regrette aussi
bien vivement à Lisbonne, le lieutenant Marryat, fil-, du capitaine du
même nom Ce jeune hum ne qui était d’une rare habilité comme na-
geur, avait sauvé plusieurs personnes eu danger de se noyer, durant
son séjour à Lisbonne.
L’amirauté anglaise vient d’apprendre la pprte d'un antre navire, le
brick de la marine royaleSnake, qui s’est perdu le 29 août, dans le ca-
nal de Mozambique, sur ou banc de corail Heureusement personne
n’a éîé noyé L’équipage était établi, à la date des dernières nouvelles,
sur le rivage, 5 la distance de deux milles du sinistre. On avait fait des
tentes avec les voiles.
— Un véritable drame s’est passé récemment à Philadelphie, dans la
ménagerie de MM Raymond, élab ie dans Wslnut-slreel II était envi-
ron une heure après-midi lorsqueWilliam Kelly, gardien de l’éléphant
Colombus , se mit en devoir de nettoyer sim écurie et de faire les pré-
paratifs nécessaires pour la représentation du soir. L’animal s’impa-
tientant des soins qu’on lui donnait devint tout à coup rélif, et comme
à ce moment il n'éiait pas enchaîné, il s’efforça de sortir de son éciuie.
Le gardien lui parla, et voyant qu’il ne s’arrêtait p <s . il le frappa avec
un bâton L'animal devint alors exaspéré, et saisissant son malheureux
gardien avec sa trompe, il le lança d ux fois en l’air et assez haut
« La seconde fois. Kelly tomba sur une cage à compartimens qui
contenait une hyène et un loup ; l'éléphant s’acharna sur lui, brisa la
cage et la lança en l’air avec Kelly, qui, en retombant, se trouva
pris sons la cage qui loi brisa les deux jambes. A ce moment, l'éléphant
essaya d’entrer dans le cirque, mais sa lourde stature brisait les bancs
et les chaises sur lesquels il appuyait ses énormes pattes. On lança
alors contre lui des chiens qui avaient l'habitude decegenre de chasse,
et force lui fut de rentrer dans l’intérieur de son écurie II devint alors
complètement furieux, brisa deux autres cages, tua deux malheureux
singes qui s'y trouvaient enfermés, et mil. en fuile un lapin d’une es-
péce Ire:, rar** qui fut dévoré, en fuyant, par un des chiens.
La fureur de Colutnbns ne connaissant plus de bornes.il fit une nou-
velle tentative pour s’échapper La hyène et le loup couraient dans le
; cirque, tellement effrayés qu’on put s’en emparer sans résistance et
; les mettre en lieu sûr. Enfin un homme courageux. H»-rr Driesb ich, le
j célébré dompteur d’animaux féroces, et M. Waring se procurèrent
j un câble qu'ils parvinrent, au risque de leur vie. à placer au centre de
l’écurie, et à coups de harpons on réussit à y faire rentrer l'éléphant
qui, en ce moment, s’efforçait de briser la porte de la ménagerie don-
nant sur Walnut-sireet.
L’éléphant, à peine rentré dans son écurie, y fut immédiatement
saisi à l’une des pattes de devant par le câble qui y avait été placé ;
le sang qu'il perdait par.ses blessures et les souffrances qu'il endurait
le rendirent enfin tout à fait docile Alors, Herr Drie.-baeh, se présen-
tant aux personnes présentes, improvisa le peut discours suivant:
« Messieurs, je n’ai pas l’habitude de parler en public, m fis je puis dire
(pie ee jour esl le plus glorieux de m i vie ; Napoléon et d autres grnt:e-
mon ont leurs litres de gloire gravés sur la pierre, le mien esl d’avoir
subjugué ou éléphant vivant »
Le dommage causé par la fureur de la bêhi féroce fut immédiate-
ment réparé, el le soir même la ménagerie était ouverte au public qui
s’y porta en foule. L’alarme occasionnée par cet incident avait elé telle
qu'on avait braqué un canon à chaque porie pour tirer sur l’éléphant,
dans le cas où il serait parvenu à sortir, et qu’une partie de la milice,
était sous les armes, prête à faire l’eu sur la première bêle féroce qui se
serait échappée.
Quant au malheureux Kelly, il est dans un état désespéré, l'amputa*
lion d’une de ses jamb.-s a été jugée nécessaire ; mais on ne l’a point
fait encore, les chirurgiens craignant qu’il ne puisse la supporter.
— Niécroloïlc. — M le colonel Rodmibach est mort hier, à deux héllj
res api ès-midi a Bruxelles, à la suite d’une attaque d’apoplexie dont "
< avait été atteint la veille.au soir, dans le Café de mille colonnes. |