Full text |
1849 ft. 13.
AftVERS, Samedi 13 Janvier»
(Quatorzième Année).
E PRÉCURSEUR
©53 e’aboiBise :
A Anvers au bureau du Précurseur,
Bourse Anglaise, N° 104-0 , en Belgi-
que et à l’étranger chez tout les Di-
recteurs des Postes.
Journal Politique, Commercial, Maritime et Littéraire.
Senior — JLiberté — Progrès.
ahouuemeut par Irlmcsti'e
Pour Anvers. . .... fr. 12 50
» la province franc déport. » 15
» la France,l’Angleterre et
la Hollande. . . . » 15
Insertions 25 c.» la ligne. Réclames 50.
15 Janvier.
Le travail dans les prisons.
La question du travail dans les prisons vient de se
trouver sirnullanément agitée en France et en Belgique,
chez nous, à propos de la discussion du budget de la
justice.
Que le travail doive être maintenu, cela nous paraît
si évident que nous serions des premiers à dire : s’il
n’était pas établi, il faudrait qu’il le fût, non seulement
pour compenser eu partie ce que coûte à la société 1 en-
tretien des détenus, mais pour la préserver de plus de
corruption, de plus de crimes, dans un but de sécurité
présente et future.
Nous approuvons donc en principe ce qu’a dit M. le
ministre de la justice et sa résolution nous parait bon-
ne. Mais, comme les objections que l’on a faites sont
aussi très dignes d’être prises en considération ; comme,
entre autres , celle de la concurrence que l’indus-
trie des prisons fait à l’industrie libre concurrence
contre laquelle l’industrie libre ne peut réellement
lutter, à cause du bas prix de revient, ruineuse con-
séquemment pour les ouvriers honnêtes , est d’une
très grande valeur, nous pensons que, pour concilier
tous les intérêts, il serait convenable de faire d’une ex-
ception heureusement introduite , la règle générale.
Cette exception consiste eu ce que l’on a fait travailler
un certain nombre de prisonniers à des objets destinés
exclusivement à l’exportation.
En admettant cette règle pour base principale, on
arriverait, nous eu sommes convaincus, à ce que le tra-
vail des reclus, non seulement ne portât point de pré-
judice, mais vint en aide à celui des ouvriers libres,
attendu que ce travail, le seul qui puisse être réellement
organisé sous une discipline sévère. Pourrait l’être de
telle sorte qu’il produisit des specimen de ce que peut
fournir l’industrie belge, à des conditions économiques.
Les prix de vente à l’étranger devraient, bien entendu,
être établis de telle sorte que le travail libre y trouvât
son compte, mais la voie lui serait ouverte, et, moyen-
nant très peu de sacrifices, beaucoup d’objets que la
Belgique pourrait fabriquer à des conditions avantageu-
ses, si des débouchés lui étaient procurés, parvien-
draient ainsi à être connus, puis, goûtés dans les pays
lointains. L’industrie verrait en conséquence s’accroître
la somme et le nombre de ses aliments.
Sans doute il est impossible que le travail dans les pri-
sons soit exclusivement consacré à cet objet. Mais il,y
a l’entretien des prisonniers mêmes auquel il faut pour-
voir et auquel il serait juste, selon nous, d’employer
«ne certaine catégorie de détenus. Il pourrait en être
de même pour différents produits destinés à des œuvres
de charité, mais à la condition suprême que cela ne pût
jamais dégénérer en spéculation, et que les produits de
cette sorte ne fussent cédés par l’administration qu’à
très bonne enseigne, publiquement et sous la sauve-
garde de l’autorité-
On pourrait aussi, croyons-nous, utiliser les bras
d’une certaine classe de condamnés, en les employant à
des ouvrages d’utilité publique, tels que défrichements,
terrassements, réparations de routes, etc., etc. Mais, à
proprement parler, ce n’est plus là ce que l’on doit en-
tendre par le travail dans les prisons, qui nous parait
devoir être considéré au point de vue des ateliers. Eh
bien! pour cette partie, notre conviction est que l'on
doit s’appliquer le plus possible à deux choses : l"à faire
travailler pour 1 exportation; 2° à former, au moyen
d’écoles d’apprentissage, des ouvriers capables d intro-
duire dans le pays des industries nouvelles, puis, une
fols rendus à la liberté, de trouver, dans leur industrie
même'et la main-d’œuvre, des moyens suffisants d'exis-
tence.
C’est dans le cercle de ces idées que se trouve, selon
nous, la solution de ce grand problème, dont on se
préoccupe avec raison, et nous croyons que le véritable
bul de la philantropie est celui-là. Puisque le gouverne-
ment fait étudier cette question, il nous semble désira-
ble que ce point, qui a déjà attiré sou attention, ne soit
pas perdu de vue.
FBÜlLlEtOS DU PRÉCURÇBïïR.
Quelques mots sur l'origine d’Anvers.
ANVE119 Fl’T ANCIENNEMENT UNE COLONIE PHÉNICIENNE-
En travaillant, il y a plus d’une année, à l’Histoire du Marquisat
d’Anvers que la Bibliothèque nationale a publiée sous le pseudo-
nyme de G. Huydens, il m’était venu quelques idées assez originales
sur les premiers temps de notre ville, idées que l’on m’engagea
même à supprimer à cause de leur étrange nouveauté. — Je cédai
au vœu de l’éditeur et mon livre parut sans ce premier chapitre qu’on
baptisait du nom de chimère. — Depuis lors j’en ai perdu le manus-
crit et c'est pour n’en pas lotit à fait perdre le souvenir que je publie
ces quelques lignes abandonnées de grand cœur à l’hilarité de nos
antiquaires. Un simple feuilleton, produit d’une infidèle el mauvaise
mémoire, n’engage pas autant qu’un sérieux in-octavo, pompeuse-
ment décoré du nom de publication nationale. — Je ne fais peut-être
que du roman ; qu’on ne me juge pas trop sévèrement dans ce siècle
où les romanciers ont tout osé.
Biographe de notre belle cité, j’avais naturellement à commencer
par le commencement et, à l’inverse de Petit-Jean, c’est ce que je
connaissais le moins. — Cela ne manquait pas de me préoccuper,
car je voulais avec conscience examiner un problème, jusqu’ici non
résolu,
« Antwerpen I d’où vient ce mot extraordinaire]?» Voilà le cri
que pendant quinze jours je jetai aux échos de toutes les bibliothè-
ques. — Elles me répondaient : » hand werpen, aen t' werf. aen-
werp ! » trois étymologies à coup sûr des plus belles, mais si belles
que je les trouvais absurdes à force d’exaclilude. — Eh mon Dieu !
me disais-je, voilà douze siècles et demi qu’on nous appelle Antwer-
penaren. Nos arrière grands-aïeux avaient donc étudié le flamand
d’après Desroches pour composer leur nom si purement avec des
mats si modernes. Et puis j’avais lu quelques bons livres qui traitent
de notre histoire, et MM. Mertens et Torfs m’avaient démontré ce
qu’il y a de ridicule dans ces historiettes philologiques — Je n’ad-
aiellais pas néanmoins l'ingénieuse théorie de ces messieurs qui font
dériver Antwerpen de Ganerben par une foule de transformations
qui me semblent assez bizarres.
En toutes choses, les extrêmes se touchent. Faire Antwerpen de
hand-werpenou de Ganerben, au moyen d’un géant croque-mitaine
eu d’une vieille association, qui a lie soin du nom d’Anvers pour être
expliquée bien plus qu’elle ne l’explique, lotit cela me paraît aussi
plaisant que de faire, avec Voltaire, dériver Paris de Babylone. —
La section centrale, chargée de l’examen du projet de loi relatif à
la réduction du personnel des cours et tribunal, a siégé hier matin
sous la présidence de M. H. de Brouckere. Elle a rejeté par quatre
voix contre une, comme inconstitutionnelle, la disposition de l’art. 9
du projet de loi, d’après laquelle les magistrats seraient mis de plein
droit à la retraite dans l’année qui suivra celle où ils auront atteint
l’àge de 70 ans.
La quatrième section a nommé, M. Trémoiiroux, rapporteur à la
section centrale chargée de l’examen de la proposition deM. de Pou-
lltin, ayant pour objet de mettr» diverses valeurs à la disposition du
gouvernement ; cette section centrale se trouve ainsi complétée.
La section centrale du budget do la guerre s’est réunie hier soir
sous la présidence de M. Verhaegen.
La Ligue en faveur de la réforme financière en Angleterre a ienu
mercredi son grand meeting dans le Fret -Traite- Hall, à Manches-
ter. l a salle était comble ; dix à douze mille personnes y assis-
taient et cinq mille n’ont pu être admises , quoique beaucoup
d’entre elles fussent arrivées de poinls très éloignés du pays. Bien,
disent les journaux anglais, ne peut donner une idée de l’enlhou-
siastnc avec lequel oui été accueillis les principaux orateurs, M.
Wilson, président de la Ligue des céréales, occupait le fauteuil de
la présidence.
Le compte-rendu de celle réunion remplit dix ou dottz ■ des
immenses colonnes des journaux anglais. M. Cohden à lui seul a
parlé pendant une heure et demie. Nous nous bornons pour aujour-
d’hui à replu duireles deux propositions qui ont été adoptées à l’u-
nanimité. La première, proposée par M. Milner Gibson, membre de
la Clnmhre des Communes, lend à déclarer que, quoique des efforts
combinés sur toute la surface du pays peuvent amener des rédttclions
radicales dans les charges publiques, l’expérience a démontré que
l’économie ne deviendra pas la règledu gouvernement et la néeessilé
de continuer l’agilalion ne disparaîtra pas, jusqu’à ce que les con-
tribuables aienl obtenu un contrôle plus complet cl plus direct sur
la Chambre des Communes par la réforme du système représentatif
La seconde résolution proposée par M. John Briglit est ainsi con-
çue : « Soit dans le but du prompt succès des efforts qui sc font afin
de réduire les charges publiques et obtenir, au moyen d’une repré-
sentation réelle du peuple, une garant e contre les tenlalives futures
du gouvernement d’en revenir au système actuel des dépenses ex-
travagantes, le moyen le plns efiScaee de procéder est celui adopté
par la ci devant ligue contre les lois des céréales, à savoir l’exlen-
sion de la franchise électorale au cens de 40 sh.. et une surveillance
alfenlive sur la formation des listes d’électeurs. En conséquence, le
président du présent meeting est chargé de faire les démarches né-
cessaires pour la constilulion d’une association dans ce sens. »
M. Briglit a fait ensuite observer que 60 millions de livres sont
chaque année dilapidés par un gouvernement qui ne représente pas
l’opinion du peuple qui paie celle somme énorme.
Un grand meelinga eu lieu le lendemain pour s’entendre sur l’or-
ganisation du grand banquet de la ligue. Les souscriptions ont élé
très nombreuses.
Commercé; de Belgique avec les pays étrangers,
pendant le mois de décembre 1848, en ce qui concerne les
principales denrées alimentaires, achetées, vendues et
restant en entrepôt.
K5PfcCES DE DENRÉES.
Froment. .........
Seigle............
Orge et escourgeon
Fèves et vesces___
Avoine............
Farines...........
Riz...........• ...
Pommes de terre. .
IMPORTATIONS
en consommation.
Eu décemb.
kil.
9.768.588
4,821,801
3,289.003
682.449
560.450
2.588,107
522,699
541,880
Du l'janv.
au
51 décemb.
kil.
68,951,997
22 895,582
24 850,210
3 295,998
7,127 610
9,090,518
14.578.589
2,646,420
EXPORTATIONS
ile denrées belges.
En décemb.
kil.
3,054.292
79,444
3.072
208.735
11,456
192.057
5,642
2 644,670
Du lfjanr.
au
51 décemb.
kil.
58,849,284
6.939,508
1 963.921
1.015,148
1,164,902
1,064,298
267,390
18,763 360
Voici l’état de la situation des entrepôts :
Froment.....au !" déc. 1848, 2 009 689 kil Au 31 déc. 425.487 kil.
Seigle...... » 4 146 975 » » 808 022 »
Orgeescourg. » 55,350 » » —
Fèves el vesces » 554,657 » » 155,355 ,»
Avoine...... » — » “ —
Farines..... » 88.171 » » —
Riz................ » 4.528 » » —
Pomm.de lerr » — » » —
Denrées alimentaires. — Mouvement commercial.
Du 5 au 10 janvier 1849, il n’est entré au poil d’Anvers aucun
navire chargé de denrées alimentaires.
Le tableau suivant indique les quantités entreposées, mises en con-
sommation ou déclarées en Iransit du 5 au 10 janvier 1848 :
J’aime aillant changer Baby en Pa et ione en rit que Gan en Ant
et erben en werpen.
Donc j’étais au supplice. Il fallait bien commencer, et je n’avais
pas mon étymologie. Vertol en eût fabriquée une bien vite, quille à
dire en trouvant la véritable : « mon mot est fait! » — Je fis mieux;
en tombant d’emblée sur ce qui me parut véridique, j’eus du même
trait une idée et une conviction.
Je ne sais quel hasard me fit remarquer ce fait, au premier abord
insignifiant, que le nom de Druon Antigon, ce myllte inséparable
de nos annales, possédait une allure plus ou moins grecque, et de là,
(anl on va vile sur le champ des déductions qu'Antigon et Anlwer-
‘ pen commençaient tous deux par la même syllabe ou plutôt par
deux syllabes pareilles; car, entiché de mon Gree et devant lire
Antigon, je ne risquais rien à lire Anlierpeu au lieu d’Antwerpen.
D’ailleurs, ce que je savais de là langue de Socrate me donnait une
bonne idée de ma trouvaille. Je ne voulus pas m’en rapporter pour-
tant à de vagues pressentiments et consultai bien vile une de ces
mémoires écrites qu’on appelle dictionnaires. Que trouvai je?
Druon Antigon prononcé Druon Antigonos et décomposé en
Druon Anti-Gounos.se traduisait: bois en face de champs fertiie$(\ )
Antwerpen prononcé Antierpen el décomposé en Anli-Erpion
(De Erpein). signifiait en face de ce qui coule, en face d'un fleuve.
Voulais-je aller plus loin ?
Scaldis (Escaut) prononcé Schalis.se traduisait fleuve,tout comme
IVatcheren, se trouvait avoir pour racine et étymologie IFalgos,
flot, vague.
Tout avait une signification plus ou moins marilime ; je me sou-
viens même d’avoirtlonné pourorigine à Gheelie mot grec Gelasipq,
mouvement des vagues, chose assez plaisante, puisque pour un
helléniste scrupuleux, le nom de cet intéressant village, pouvait naî-
tre tout aussi bien de gelad, rire; Gheel servanl de dépôt central pour
les aliénés.
Quoiqu’il en soit de cette dernière el comique coïncidence, je ne
vois à présent, pas plus qti’alors, rien de fort ridicule d ins ces tra-
duclions littérales que tout élève de quatrième peut vérifier à l’aide
de son lexique.
Anvets est en face d’un fleuve ; Antigon, dont la légende a fait un
géant, peut avoir été un peuple et pour peu que je prouve comment
tout ce grec a pu se faire jour jusque chez nous, je ne sais trop pour-
quoi ma chimère ne monterait pas au rang d’opinion.
Et d’abord, que je fasse justice d’une objection facile à prévoir,
aussi facile à réfuter. Que signifient, dira-t-on, ces bois, ces champs
fertiles dont il est parlé dans la traduction de druon Antigon ? Ces
bois, ces champs fertiles disent tout bonnement que les bords de
notre fleuve étaient boisés et cultivés à une époque Irès reculée, ce
qui ne sera plus étonnant du moment où nous aurons prouvé qu’ils
(I) On me dira que anti ne signifie pas en facede, mais bien au
lieu de, à la place de. — Je répondrai qu’il signifie loul aussi sou-
vent contre,e t que contre un champ, c’est bien en face d'un champ.
DENRÉES.
Froment
Seigle...
Orge....
Fèves...
Avoine..
Farines .
Riz......
En entrepôt
a h 5
janvier
kilog.
167,175
155 355
522,550
QUANTITÉS
Entreposées)Sorties du 5au 10 janv.
du 5 au
tOjanv. En conseil! En iransit.
kilop
25,234
25,234
kilog.
kilog.
SÎF AÏjSîB.
il paraîtrait, suivant le journal la Constituante Italienne, de Flo-
rence, du 5 janvier, que le souverain pontife serait très disposé à pas-
ser en France el en Allemagne pour y restaurerleprincipe religieux,
laissant à la Providence le sort de l’Etat el de l’Italie. Les cardinaux
personnellement et directement intéressés à la conservation delà
domination temporelle sont décidés à vaincre en faisant la loi aux
attires el à périr en luttant jusques à la dernière extrémité. Le corps
diplomatique, ne voyant pas de prétextes suffisants à l’intervention,
voudrait amener le souverain pontife à transiger à l’amiable avec le
gouvernement romain.
On a des nouvelles de Rome du 2 janvier.
Le peuple se disposait à célébrer par une démonstration publique
la convocation de la constiluante romaine. — Le minisire de la
guerre à Rome adopte des mesures énergiques pour la continuation
de la guerre italienne.
Le 8, le bruit a couru à Turin que Ratlelzky promet à ses Croales
de les mener à Turin, après deux batailles. Venise aurait été, dit-on,
fortement attaquée.
(Par voie d’Allemagne.)
L’Ami des soldats autrichiens annonce que le felil-maréchal
comte Kadetzky vient d’être nommé duc d’Eustrozza, et que le colo-
nel Kiss, commandant des insurgés magyares du iianat, a renoncé à
ce poste el s’est enfui de la Hongrie par Cracovie.
On écrit de Trévise au même journal : « Ce qu’on n’avait pas vu
depuis quarante ans. les lagunes sont gelées, et la glace est assez
forte pour soutenir des canons du pins fort calibre. Tous les prépara-
tifs sont fails pour l’assautde Venise, et les troupes impériales y feront
probablement leur entrée prochainement. Des maladies régnent
parmi les troupes dans les cantonnements de Mestre et des environs.»
E8PA&JNE.
Madrid, 6 janvier.— La chambre des députés à volé l’adresse à
une majorité de 147 voix contre 40.
M. de Lesseps donne ce soir un grand bal qui promet d’êlrc bril-
lant.
"Depuis quelques jours, on parle de la démission du général Conelia
et de son remplacement projeté Le général Viilalonga serait appelé à
lui succéder dans le commandement des opérations de la capitale. —
Celte nouvelle est entièrement dénuée de fondement.
H n’y a pas eu de bourse à Madrid, le samedi 6 janvier, fête de
l’Epiphanie.
AMiSMASNE
Francfort, 9 janvier — Dans sa séance d'aujourd’hui, le sénal a
décidé de faire publier les droits fondamentaux dans le prochain nu-
méro de la feuille officielle.
On ratlaclie le départ de M. Camphausen pour Berlin à la question
des rapports entre l’Autriche et l’Allemagne. Celle question se lie
étroitement à celle du chef du pouvoir central , et un enlre-
tien personnel de M. Camphausen avec le roi et le cabinet de Berlin
est très-opportun. On eroit que cet homme d’Etat veut déterminer le
roi elle minisière à prêter ostensiblement la main à la formation
immédiate de l’Etat fédéré allemand, en opposition directe avec la
déclaration autrichienne.
M. de Kaumer, de retourde Paris, où il avait été envoyé en qualité
de représentant du pouvoir central, rapporte que les opinions sont
très parlagées en celte capitale au sujet de l’Allemagne. Tandis que
M. Baslide el quelques ministres actuels reconnaissent qu’une Alle-
magne réunie en un seul coips d’Elat. est une nécessité européenne,
le plus grand nombre des hommes politiques prophétisent une t ri pie
Allemagne : l’Autriche, la Prusse et ce qu’on appelait précédemment
la confédération du Rhin. Lord Normanby se prononce d’une manière
hostile, touchant l'avenir de l’Allemagne. (Corresp. parlem.)
On écritde Francfort, le 9, à la Gazettede Cologne, M. de Schmer-
ling doit avoir déclaré que l’adoption du programme de M. de
Gagern serait le signal de sou départ et du rappel des députés autri-
chiens, si toutefois ils ne se reliraient pas d’eux-même. On ajoute que
l’Autriche rappellerait aussi ses troupes fédérales d’ici et des forte-
resses fédérales, et que l’empereur, comme chef de la famille, enjoin-
ont pu être habités et l'ont été en effet (1) bien longtemps avant l’é-
poque où César arriva dans nos conlrées el dont prend date la légende
du colosse et de Salvius Brabo.
Ccci posé, je tiens à démontrer le point suivant :
La langue grecque a existé dans nos contrées et Anvers lui doit
son nom.
Pour rendre ma démonstration moins aride, je mettrai dès l’abord
en réel! mon opinion, la défendant à mesurequeje l’énoncerai.
H est je crois hors de doute que les Phéniciens ont dès avant la
guerre de Carthage,visité nos régions.— Mes lecteurs n’ignorent pas
que de longues annéesdtiranl, ils cherchèrent de l’étain aux iles Cassi-
lérides, aujourd'hui les Sorlingues et qu'un jour même il advint que
des vaisseaux Carthaginois les ayant poursuivis, leurs marins préfé-
rèrent s’égarer et se perdre sur 10'éan que de laisser découvrir à
des rivaux le chemin de la richesse.
Certes, à la vue de ces excursions dont nous avons les preuves et
qui supposent des comptoirs dans nos parages, on pourrait difficile-
ment admetlre qu’ils ne se fussent p is arrêtés sur les autres côtes de
l’Europe occidentale et cherché en remontant les fleuves des ports
abordables, quand même aucun indice ne serai! là pour le démon-
trer. — Je regrette de ne pas avoir sous la main le premier volume
d’une excellente Histoire des Francs publiée, il y a quelques douze
ans. à Paris, par M. le professeur Moke ; je me souviens d'y avoir vil
des preuves curieuses quoique très indirectes à l'appui fie rçHe idée
que les Phéniciens auraient occupé longtemps lç pays qui forme ac-
tuellement le Nord de la Belgique R çstbien reconnu d'ailleurs que
l’Ouesl delà Gaqle pt ia partie Callique de ; Angleterre ont dû leur
qpparlepir, — Les pierres runiques de la Bretagne, chargées d’in-
scriplions en caractères à l’usage des Phéniciens, sa langue encor®
ressemblante au patois irlandais qui lui-même a de l’aunlogje avec
le flamand, la religion druidique autrefois en honneur dans les
Gaules et les Montagnes de l’Ecosse, çt qo’an ne dira pas venir d’ail-
leurs que de l’Orient, ce sont là pour mon esprit des arguments bien
suffisants à l’appui d'une relation certaine entre les Phéniciens et les
Bretons ou Gallois d’une part, de l’autre entre les Bretonsou Gallois
et nous. Lisez Maltebrun, Humboidt, Balbi, vous y verrez que ce
peuple commerçant par excellence employait la langue grecque, et
qu’il l’a pour ainsi dire créée (1) Vous y verrez aussi que le germe du
druidisme d’un cûlé, du paganisme de la Grèce, de l’aulre, leur ap-
partient. — Or, quand je songe à ces textes bien dûment démontrés,
et que je mets en rapport avec eux les étymologies que je trouve aux
mots Anvers et Antigon, je. n'hésite pas un instant el je dis :
Anvers a été une colonie phénicienne!—Le géant Antigon,
coupant la main des voyageurs, c'est la colonie phénicienne riche
et puissante imposant aux navires étrangers une taxe pour le
passage de l'Escaut I
tirait à 1 archiduc Jean de se démellre de son posfede vicaire de l’em-
pire. Je ne puis vous garantir l’authenticité de ccs bruits
GRAND DUCHÉ DE BADE.
Carlsruhe, ’è janvier. — Dans sa séance d’aujourd’hui, la seconde
chambre a adopté les deux propositions suivantes :
1° Inviter le gouvernement à faire défendre le plus énerpinue-
ment possible, par son plénipotentiaire à Francfort, les intérêts du
travail allemand dans les délibérations douanières qui vont avoir lieu
2» Donner l’assentiment des chambres à la continuation en 1849
et 1851), du tarif douanier en vigueur, en cas que, dans cet inter-
valle, une législation douanière allemande générale ne soit pas in-
troduite. 1
AUTRICHE.
Vienne. 7 janvier. — On a annoncé hier officiellement que le cho-
iera a éclaté à Vienne. Jusqu’ici, il y en a eu 49 cas, tous à l’hônilal
militaire, et 15 décès. 1
On assure que le frère puîné de l’empereur (ce serait donc l’archi-
duc Ferdinand, né le 6 juillet 1832) va è re nommé vice roi de la
Lombardie, et dirigera les affaires de ce pays d’une manière toute
indépendante des négociations de paix avec la Sardaigne. Le feld-
maréchal Ratlelzky est dans une parfaite sécurité : car il a envoyé
quelques brigades de cavalerie au secours des troupes impériales de
la Hongrie.
L'empereur est très aimable avec toutes les personnes qui lui sont
présentées- Il a reçu dernièrement à sa table une députation de
Trtesle, composée presque exclusivement de négociants ce qui ne se
fesait pas avanl lui.
. L’archiduchesse Sophie est encore auprès de son fils ; et elle ne le
quittera pas. (Gaz.unie, allem.)
On a l intenlion il elahlier un télégraphe électro-magnétique rnlre
Vienne et Pesth dès que celte dernière ville sera occupée par les trou-
pes impériales.
On dit que. I administration des postes établira des bureaux mobiles
aux principales Valions des chemins de fer à l’inslar de ceux nui
existent en France. *
Oi.mdtz, Z jan vier. — L’arrivée du prince Paul Eslerhazy à Ol
muiz avec plusieurs gentilshommes qui avaient été retenus prison-
niers comme lui, a causé, s’il en faut croire les Feuilles Constitu-
tionnelles de la Bohême, une grande sensation à la cour.
M. le comte Eslerhazy. qui se trouve ici, se rendra dans quelques
jours auprès du pape à Gaète en qualité de ministre d'Autriche.
Krehsier, S janvier.— On s’attend à voir le ministère dissoudre
la dièle. si elle vole le § 1 des droits fondamentaux, ainsi conçu •
» Tous les pouvoirs émanent du peuple. » M.Helfert, sous-secré-
latre d’Etal au ministère d’instruction publique, a fait imprimer un
projet de modification à celui de la commission.On n’y retrouve plus
ni le § t, ni les privilèges de la noblesse Quelques autres droits fon-’
damentaux sont aussi désignés d’une manière moins sérieuse.
HONGRIE
Des bruits contradictoires circulent sur le sort de Kossuth. Suivant
I un de ces bruits, il a élé arrêté par Madaras et Nyary parce que ces
derniers avaient surpris une lettre de sa femme, dans laquelle elle
lut annonçait que tout était prêt pour sa fuite en Amérique. Cette
même lettre portait que les 12 millions envovés étaient déjà en lieu
de sùrelé. , *
j BOHÊME.
Prague, d janvier. — On a dissous la légion académique de
Prague el cette de Brunn. (Feuilles const. de Bohême.)
Reichenberg, 5 janvier — La fabrique de machines de MM.Herzin
el fils, à Grundwald, vient d’être la proie des flammes. Cet incendie a
occasionné une perte irréparable par la mort du député Charles Her-
zig, qui a été victime de son trop grand dévouement.
DKRNIÉlIKg NOUVELLES.
Les courtiers en retard hier ne sont jias encore arrivés ce malin,
AUTRICHE.
Vienne 7 janvier. Le plus important et peut-être le dernier acte
du drame hongrois est maintenant fini heureusement. L’impression
que cette nouvelle a produite à Vienne est indicible et agréable.
L’anxiété des esprits a cessé, et l’on se réjouit de tout cœur de ce
que l’occupation de la capitale de la Hongrie n’a coûlé que pende
vtclttnes. Mats, ce qui rend la joie générale, c’est l’espoir que main-
tenant 1 état de siège de la ville de Vienne sera, sinon levé, au moins
adouci, la chute des Hongrois enlevant toute occasion de craintes
pour la tranquillité de la ville. Ce qu’il reste de l’insurrection hon-
groise pourra tout au plus so dissoudre dans des engagements sans
importance, l’armée hongroise étant coupée de tous ses points d’ap-
pui, et ne pouvant offrir aucune résistance serieuse. (Gaz. du /Des.)
ARICiLIRÏjËKUE
BOURSE DE LONDRES DU 12 JANVIER,
Les fonds anglais ont été fermes aujourd’hui, mais avec peu d’af
faires. Les consolidés ont été faits de 89 1)4 à 5/8 soit en hausse de
1/8 et restent à ce cours à 5 h. 5 p c. réduits 89 1/4 à 1/2 • 3 in n r
89 3 4 Bons de l’échiquier 40 à 44 Les fonds étrangers som fermes
Brésil 75 1/2, petites obligations 76 1/2, nouvelles 1829, 75 3 4 • diiô
• (1) Voir à ce sujet le charmant ouvrage de M. Ed. Le l’oiltevin de
la Croix.
(1) Cadmus le fondateur de Thèbes n’était-il pat Phénicien ?
Quoi détonnant icelle dernière exigence, alors qu’on s'égarait
Pour ne. pas laisser une trace de sa route! Quoi d’étonnant à ce qu’il
y ait eu des Phéniciens chez nous, alors qu’il en fut à 100 lieues plus
au Nord ! Et puis n’expliqué-je pas avec ma théorie la mystérieuse
énigme de cette Isis, trouvée dans les caves du Seuzenhuys, où certes
de premiers inventeurs l’avaient déjà déposée il y a des siècles (1)
C’est bien, j’espère, une divinité Phénicienne, si jamais il en fut, et
exactement pareille à celles que l’on voit ainsi étiquetées dans’ |e
Musée du Louvre à Paris. — M. Mertens (vol. 1. p. 43), renonce à cia
chercher l’origine, je lui soumets ma solution.
Mais il me reste à résoudre un problème important, sans lequel
tout cet échafaudage d’hypothèses se réduirait au néant. Lorsque
César envahit le pays des Gaules, il ne trouva dans nos. provinces au-
cune trace d'Anvers et des Anversois. Nulle part dans ses mémoires
si exacts cependant, il n’est question i\'Antierpion, et les auteurs
ont en vain cherché notre existence dans Adualucum, ou chez les
Ambivariles. Les Ménapiens occupaient alors nos rivages ; Antwer-
pen n’existait en aucune façon, et ce n'est qu’au commencement du
Vil* siècle, que son nom apparaît dans l'histoire.
Comment allier ce long étal d’ignorance ou ce long oubli à ce que
je disais tout à l'heure d’une colonie phénicienne bien antérieure à
la Conquête romaine ?
Si elle exista, comment disparut elle? D’autre part, comment son
souvenir a-l il reparu ? Voilà les deux poinls difficiles qu’il me faut
éclaircir.
Nous avons heureusement dans l’hisloir. ancienne et l’histoire du
moyen-âge, deux faits qui nous serviront de jalons sur la route de
la vérité.
I» L’invasion des Cimbres et des Renions (100 ans a. J.-C.)
2° L’arrivée de Dympne d’Irlande dans noire ville (640), époque
où |)our la première fois le nom d’Antwerpen apparut sur la scène.
Ceci posé, je me refais narrateur :
il est reconnu de nos jours que lorsque 100 ans ayant J.-C. les
peuplades cimbriquës se jetèrent sur le midi de l’Europe, une vaste
inondation les chassait de leur patrie. Celte inondation dont je laisse
la cause à définir aux géologues , dut comprendre les terres sur
lesquelles nous vivons et qu’habitait alors celte colonie d’Antierpion
dont j’ai parlé.
Beaucoup de nos malheureux Anlierpiens durent périr dans ce
cataclysme effrayant, mais, avant tontcominerçants el navigaleurs
il serait bien étrange qu’il n'en fût pas échappé une partie au moyen
des vaisseaux qui devaient être leur principale richesse. — Ccs hom-
mes qui s’embarquent, emporlant avec eux sur les mers la tradition
de leur antique établissement, quel chemin prendront-ils? — Hé
(t) Rien ne prouve jusqu’ici que le Neptune en bronze trouvé il y a
quelques années, je ne sais dans lequel de nos villages, et qui figure
dans la collection de M. Verhelsl à Gand, si je ne me (rompe, ne soit
également une divinité Phénicienne. |