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contre les forces qui lui sont hostiles, et à recourir à tous les moyens
que la loi et les circonstances exigent, pour la sûreté du trône, des
personnes, et de la propriété.
« Dresde, 6 mai 1849.
Le ministère : de beust. — robenhorts.
A midi. — Les troupes, renforcées par un bataillon prussien, font
des progrès. Elles ont en leur possession la nouvelle salle, le pont de
l’Elbe, la Terrasse de Brühl, le palais et l’arsenal. L’ancienne salle
d’opéra, attenant au Zwinger,a été livrée aux flammes par les insur-
gés, et l’on craint les progrès de l’incendie.
Les troupes viennent de s’emparer du Zwinger et de pénéirer jus-
qu’au pont neuf. L’arsenal n’a jamais été au pouvoir exclusif des in-
surgés ; seulement, il a été occupé en commun par eux et la garde
communale ; cette dernière en a été chassée parles troupes, qu’elle
avait vainement cherché à faire passer de son côté, au moment où
elle se disposait à piller l’arsenal, qui,en ce moment, est entièrement
entre les mains des troupes.
Les insurgés n’ont pu s’emparer de canons. Les troupes se sont
sans exception parfaitement battues; pas un seul homme n’a passé
aux insurgés.
L’artillerie saxonne a été fort occupée aujourd’hui ; elle a canonné
l’Hôtel de Saxe et une maison derrière le Zwinger, dans laquelle des
insurgés s’étaient jetés.Le bataillon prussien a déjà pris part au com-
bat ce matin; l’autre bataillon est attendu ce soir. Les rails du chemin
de fer ont été rétablis sur la section de Riesa.
Le terrorisme le plus complet règne dans la vieille ville, qui est au
pouvoir des insurgés. On ne cache pas que le mouvement a un carac-
tère républicain. On voit la plupart des chefs en bonnets rouges et
en cravates rouges, etc. Arnold Ruge a frappé un impôt forcé de
50,000 thalers; une proclamation enjoint aux gardes communaux de
paraître aux lieux de réunion, sous peine de mort.
Plusieurs villes entre autres Bautzen, Goerlilz, Loebau ont déjà
reconnu le gouvernement provisoire. Leipzig est encore chancelante.
On y attend avec impatience l’entrée de troupes prussiennes.
Une navigation à vapeur journalière entretient les communications
avec le Kônigstein ; le bateau à vapeur a 50 hommes à son bord Le
ministre de la guerre, colonel Rovenhorst, commande à Dresde; le mi-
nistre Beuts dirige aussi les affaires gouvernementales ; tous deux se
tiennent au Blockhaus (hôtel du gouvernement), près du pont de la
Ville neuve.
Telles sont, dit la Réforme allemande, journal ministériel de
Berlin, les nouvelles les plus récentes et les plus certaines qui sont
arrivées à Berlin, le 7, sur les événements de Dresde.
depêche télégraphique. — On écrit de Magdebourg, le 7 mai :
Du 7 a 5heures du malin. — La nuit s’est passée tranquillement,
mais les troupes ont recommencé l’attaque ce matin vers 4 1/2 heu-
res, et la canonnade continue sans interruption. Maintenant le feu
se tait. Des mouvements de troupes ont lieu vers la Messnerstrasse,
on porte de nouveau des soldats blessés.
Le docteur Goeseher, de Leipsig, est arrivé de Leipsig à Magde-
bourg, ce matin à 5 1/2 heures, par un convoi spécial, et est reparti
immédiatement pour Brunswick, par un autre convoi spécial, afin de
réquérir 500 hommes de troupes brunswickoises pour appuyer la
garde communale de Leipsig, qui, depuis hier soir, est engagée dans
un conflit avec le peuple.
HANOVRE.
Hanovre, 5 mai. — Toutes les compagnies de la garde civique, à
l’exception de deux, ont rejeté la proposition de neutralité de leur
commandant, et se sont prononcées pour la Constitution de l’empire.
Le commandant a donné sa démission par suite de cette résolution.
Suivant la Gazette du matin de cette ville, toutes les propriétés
de la couronne danoise en Hanovre ont été saisies à la réquisition du
ministère de l’empire, et l’on a mis l’embargo sur tous les vaisseaux
danois. L’ordre en avait été adressé de Francfort à notre ministère
des finances, qui a chargé de son exécution la direction générale des
contributions indirectes.
AUTRICHE.
Vienne, 5 mais — On écrit de Brndy que les Russes poussent éner-
giquement leur entrée, et qu’ils envoient des troupes dans la Buko-
wine dans des voitures. 600,000 à 800,000 ducats sont assignés ici
comme solde des Russes.
Les nouvelles de la Gallicie représentent comme menaçante la si-
tuation de la Gallicie Les lettres de Bem à ses compatriotes, par les-
quelles il les invite à l’insurrection, semblent avoir fait sur eux beau-
coup d’impresssion, et des symptômes inquiétants se produisent, sur-
tout dans les cercles occidentaux de la province. (Réforme allem.)
Un courrier du ministre des affaires étrangères est parti hier pour
l’Italie, et la plus grande hâte lui était recommandée. Le ministère
paraît décidé à terminer promptement où à rompre les négociations
pendantes. (Idem)
Notre capaitale a été agréablement surprise par l’arrivée ines-
pérée de S. M. l’empereur à Schdnbrunn. On apprend que le sé-
jour de S. M. à ce château ne sera que de courte durée, S. M. conti-
nuant sa route dans la direction de l’Est.
Le Wanderer ajoute que l’empereur de Russie est également at-
tendu à Schônbrunn et qu'immédiatement après son arrivée, les deux
Majestés se rendront au quartier général des troupes, qu’une procla-
mation sera adressée aux insurgés, les sommant de se soumettre,
faute de quoi l’attaque commencera avec les forces combinées des
deux Etats.
HONGRIE.
Les journaux ont peu de nouvelles de Hongrie. 11 paraît cepen-
dant positif que les Magyars se sont avancés jusqu’à Szcred, à la
suite d’un engagement meurtrier et après avoir traversé la Waag sur
un pont fait au moyen de tonneaux vides. Le quartier général du ba-
ron Welden a été transporté de Carlsbourg à Presbourg, ville forte
de 35,000 habitants située sur le Danube qui, sur ce point, aune lar-
geur de 260 mètres. Toute l’armée impériale se concentre autour de
de celte place, dont les approches ont été hérissés de retranchements.
La ligne des troupes autrichiennes s’étendait au nord jusqu'à Ban-
schiz et Dioszeg et au sud jusqu’à Wolfsthal, Kittsee et Carlsbourg
Tout annonce que prèsde Presbourg se décidera le sort de la Hongrie.
Le général russe Freitag, Saxon de naissance, et qui s’est acquis
une certaine célébrité dans la guerre du Caucase, est arrivé le 3 mai
à Presbourg, où il a eu une longue conférence avec le général Wel-
den, le ministre de la guerre Kordon, le prince Schwarzenberg et
le général Simunich. On assure que le refus de l’Empereur de Russie
de confier ses troupes au commandement d’un général autrichien
aurait donné lieu à un grave conflit. On ajoute ce qui paraît peu
vraisemblable, que pour y mettre fin, l’empereur François-Joseph
prendrait en personne le commandement de l’armée austro-russe. On
manque, du reste, de nouvelles sur l’arrivée des forces auxiliaires
russes, si ce n’est que la Presse assure qu’un premier corps de 8,000
hommes a occupé Cracovie le 4.
La prise de Raab par les Magyars est mise en doute. Un escadron
de hussards stationnés à Prague a déserté et essaie de s’ouvrir un
chemin jusqu’en Hongrie.
UERNIERES NOUVELLES.
Dusseldorf, 8 mai. Deux compagnies d’infanterie de notre garni-
son viennent de recevoir l’ordre départir pour Dortmund, où des
troubles ont éclaté.
A Creveld, les désordres ont cessé après une intervention énergi-
que des autorités. Lorsque l’escadron houlans arriva, une troupe
d’ouvriers et de perturbateurs se rendit à sa rencontre et l’accueillit
par une nuée de coups de pierres. On battit aussitôt le rappel et la
garde bourgeoise se joignit à l’escadron; ces forces agirent si énergi-
quement qu’après quelques attaques dans lesquelles elles distribuè-
rent force coups de sabre, les masses se dispersèrent. Plusieurs ar-
restations importantes ont été opérées. (Gaz. de Cologne.)
Bresi.au 5mai. —10 heures du matin. — Des scènes tumultueu-
ses ont eu lieu vers9 heures. M. de Nimplsch ayant été maltraité dans
la Ohlaustrasse, la troupe a paru et barré le passage dans plusieurs
rues Au second signal du tambour, la foule a pris la fuite. Malgré la
grande agitation qui règne dans les rues on n’ajpaseu d’autres excès
à déplorer, malgré les nombreux rassemblements. (G. de Silésie.)
Assemblée nationale de Francfort,
Séance du 8 m ai.
La séance de l’asssemblée nationale de Francfort du 8 mai, a en-
core été très orageuse. Des députés ont voulu adresser des interpel-
lations au ministère sur les événements de Dresde et du Palatinat,
mais les ministres étaient absents.
L’assemblée consultée sur l’urgence des interpellations relatives à
la Saxe, s’est prononcée négativement. Des cris d’indignation de la
gauche ont accueilli ce vote et le vice-président a dû lever la séance.
110 membres ont alors demandé une séance extraordinaire qui a
eu lieu à midi.
Dans cette seconde séance l’urgence de l’interpellation a été ad-
mise par l’assemblée. Les inlerpellalipns au nombre de sept, ont pro-
voqué des explications de la part des ministres de l’empire. M. de
Gagern a déclaré qu’il rendrait compte demain ou après-demain, de
la ligne de conduite adoptée par le ministère de l’empire vis à-vis des
événements de la Saxe et du Palatinat. Il a annoncé, en outre, que
M. de Watzdorff, ayant décliné la mission de commissaire de l’empire
en Saxe, cette mission avait été confiée à M. Briegleb, membre de
l’assemblée nationale.
M. de Purker a déclaré que, sur la demande pressante du gouver-
neur de la forteresse fédérale de Landau, un bataillon prussien et un
bataillon badois avaient reçu l’ordre de renforcer la garnison de
celte forteresse, dont la sûreté se trouvait compromise par le mouve-
mentanarchique qui avait éclaté dans le Palatinat. ainsi que par l’ap-
parition à la frontière de France, de plusieurs officiers étrangers.
HormiSjCes deux bataillons, aucun corps de troupes n’a été dirigé sur
le Palatinat par ordre du pouvoir central.
A la suite de ces explications, M. Schmidt de Louvenberg, pro-
pose le rappel immédiat des troupes envoyées dans le Palatinat; MM.
Dielsch et Scliulz proposent la mise en accusation du ministre de la
guerre pour crime de haute trahison.
Les motions de M. Schmidt, de MM. Dielsch etSchutz n’ayant pas
été reconnues urgentes, sont retirées.
MM. Simon et Vogt présentent une motion tendante à faire prêter
par le pouvoir central un appui efficace au mouvement populaire
qui se manifeste en faveur de la constitution de.l’empire dans la Saxe
et dans le Palatinat.
L’urgence de celte motion a été reconnue, et elle sera discutée
dans la séance de demain.
SAXE.
Dresde, 7 mai. — Le) combat a duré presque sans interruption
pendant la journée d’hier. La troupe a principalement fait usage du
canon, tant contre les barricades que contre les maisous d’où l’on
tirait sur elle. On ne saurait apprécier exactement les pertes, ni
d’un côté, ni de l’autre. Les troupes saxonnes et prussiennes comp-
tent des morts et des blessés. Les premières ont 11 officiers tant tués
que blessés, entre autres le général d’artillerie Homilens qui a été
tué Une Irentaine de militaires onlété transports àjl’hôpijal et ce
sont es moins grièvement blessés les autres ont été portés à l’arsenal
Le cabinet d’histoire naturelle a |été la proie des flammes; on a
été assez heureux pour sauver la précieuse collection de cuivre, qu’il
renfermait ; mais les autres collections n’existent plus.
Ce matin à 8 heures le combat continuait encore avec acharne-
ment.
Leipsig, 7 mai. — Les autorités communales déploient la plus
grande activité, et la garde communale le plus graud courage pour
maintenir l’ordre et faire tête à l’émeute.Un combat s’est engagé hier
soir dans les rues de la ville. La garde communale est parvenue à
s’emparer des barricades. Malheureusement plusieurs personnnes
ont perdu la vie,entre autres, M. Gontard, consul de la ville de
Francfort, qui fesait le service de g'arde nationale. Au reste, les étu-
diants, les commis, etc., s’empressent à l’envie d’assister à la garde
communale.
L’autorité s’est vue contrainte d’ordonner la fermeture de la foire
pour aujourd’hui à midi,
BAVIÈRE.
Landau, 6 mai. — La ville, et la forteresse de Landau ont été dé-
clarées en état de siège. Tous les étrangers ont été obligés de quitter
la ville.
AUTRICHE.
Vienne , 3 mai. — Par suite d’une victoire qu’a remporté le lieu-
tenant feldmaréchal Wohlgemulh prés de Neutra , le feldzeugmeslre
Welden a pu reprendre l’offensive. Le lieutenant feldmaréchal comte
Schlick s’avance contre Comorn avec des forces considérables. Notre
armée concentrée près de Comorn compte 60,000 hommes ; la garni-
son de Vienne s’élève maintenant à 40,000 hommes.
Vingt-cinq mille russes campent aujourd’hui sur le Marchfeld.
(Gaz. de Francf.)
(Tout ce qui précède n’est nullement confirmé par les nouvelles
directes de Vienne du 5.
ANGEETEKKE.
Londres, 8 mai. — La séance delà Chambre des Lordsd’hier a été
tout entière consacrée à la discussion du bill relatif aux lois de navi-
gation. Lord Stanley a présenté un grand nombre de pétitions contre
la mesure en discussion. L’une d’elles est revêtue des signatures de
31,000 habitants de Londres appartenant au commerce, à la finance,
à l’industrie maritime et aux différents corps de métiers.
Lord Landsdown, président du conseil, a rappelé longuement
l’histoire des lois de navigation et insisté sur ce point que les vestiges
quien restent encoredeboutsontplusnuisiblesqu’avantageux au pays
Déjà les traités de réciprocité conclus avec les puissances étrangères
et qui formaient un premier pas dans la voie d’une politique plus li-
bérale en matière de navigation, ont prouvé que l’Angleterre ne
pouvait que gagnei à ce système. L’altitude des nations étrangères
et les besoins et les vœux des colonies sont autant d’arguments en fa-
veur de la mesure. Le noble lord a terminé en engageant la Chambre
à ne pas retarder jusqu’à ce qu’il soit trop tard un acte devenu in-
dispensable.
Lord Brougham, dont le discours a duré deux heures et demie,
s’est surtout attaché à combattre l’argument puisé dans l’altitude
des nations étraugères. Les ouvertures faites à ces dernières n’ont
pas donné le résultat qu’on en attendait, et dans tous les cas rien ne
fait prévoir qu’elles répondront à l’abolition des lois des céréales par
des concessions équivalentes. Lord Brougham s’est prononcé contre
le bill.
Après avoir entendu le comte de Granville et le duc d’Argyle en
faveur du bill, lord Ellenborough, qui l’a combattu, et lord Colches-
(er qui en proposé l’ajournement à six mois, la chambre a renvoyé
la suite du débat au lendemain.
La chambre des communes s’est occupée dans sa séance d’hier de
la discussion du bill relatif au serment des juifs. La chambre, après
avoir repoussé un amendement d’ajournement à six mois, présenté
par sir Robert lnglis, a adopté le bill, à la seconde lecture, à la ma-
jorité de 278 voix contre 185.
Pendant le mois de mars dernier, il y a été importé en Angleterre
335,015 quarters de froment (1,500,000 hectolitres environ), 390,518
quarters d’autres grains, et 320,763 quintaux de farine.
Du 1er janvier au 4 mai, il a été vendu à Liverpnol 529,980 balles
de colon pour la consommation, contre 428,589 balles vendues dans
la même période de 1848.
DERNIER COURRIER.
Londres, 9 mai. — La seconde lecture du bill relatif au rappel de
l’acte de navigation a passé dans la séance de la chambre des lords
d’hier, à une majorité de 10 voix, 173 contre 163.— 11 était une heure
du matin quand la séance a été levée.
BOURSE IIE LONDRES DU 9 MAI.
Les nouvelles continentales sont considérées comme très défavo-
rables mais la baisse sur les fonds anglais a été arrêtée par la hausse
de Paris. Les consolidés ont fléchi de 1/4 0(0 et étaient à 1 heure fai-
bles à 91 5/8 à 3/4; ils restent à 5 heures 91 3/8 1/2; 3 p. c. réduits
90 1/4 3/8; 3 1/4 p. c. 91 à 1/8; Bons de l’échiquier 45 à 48 s.; actions
de la Banque 192 1/2 à 194.
Les fonds étrangers calmes Hollandais 2 1/2 p. c. 50 à 1/2; 4 p. e.
77 1/4 1/2; Espagne 3 p. c. 33 1/4; 5 p. c. 17 1/8; Portugais 4 0/0 28
7/8; Mexicains 31 1/4 à 1/2 et 29 à 1/4 ex-coupons; Brésil petites obli-
gations 79.
FRANCE.
Paris, 9 mai.
Le gouvernement a reçu dans la soirée d’hier, de M. le gé-
néral Oudinot, la dépêche télègraphiquesuivante, envoyée de
Marseille, le 7 mai, à sept heures et demie du soir :
i Paolo, le 4 mai.
Le général en chef à M. le ministre de la guerre.
» La 3e brigade est débarquée.Le quartier-général est à Paolo avec
la 2= brigade. La est à Polidoro, à six lieues de Rome. »
Le gouvernement avait reçu précédement les dépêches
télégraphiques suivantes :
t Turin, le 4 mai
» Lyon, le 6 mai.
Le ministre de France à M. le ministre des affaires étrangères.
« Radetzky est parti hier de Milan pour Malghera. Il a donné des
ordres pour l’enlrée en Romagne el en Toscane de 27,000 hommes
qui sont en marche. Trois bataillons ont été envoyés de Trieste pour
occuper Ancône. »
« Turin, le 3 mai.
» Lyon, le 5 mai. '
Le ministre de France à M. le ministre des affaires étrangères.
« II est parti de Milan, le 1er, 6.000 hommes se dirigeant vers Fer-
rare. On dit que c’est pour entrer à Bologne. D’autres troupes sont
parties pour la Toseane. La garnison de Milan est réduite à 5,000
hommes. »
« Livourne, le 5 mai.
Le consul général de France à M. le ministre des affaires
étrangères.
« Les Autrichiens sont entrés à Lucques ce matin. On les attend
jtesoir à Pise. »
« Gaële, le 30 avril.
Le ministre de France à M. le ministre des affaires étrangères.
« Le roi de Naples est entré hier dans les Etats de l’Eglise à la
lêlede 5.000 hommes. Le roi a été accueilli à Terracine aux accla-
mations des populations en criant : Vive Pie IX I
« La flottilea débarqué à Terracine : quelques marins et soldats
se sont dirigés vers Porto-di-Anzo. »
Parmi les Français qui habitent Rome et qui provoquent à la ré-
sistance conlre nos troupes, il en est un dont le nom est fort signifi-
catif : e’est celui de M. Lavirnn, l’un des hommes qui ont envahi la
chambre le 15 mai. M. Laviron est le capitaine d’artillerie de la garde
nationale parisienne qui pendant la scène du 15 mai, tenait M le
président Bûchez en charte privée, et qui, pour ce fait a été condam-
né par contumace par la cour de Bourges. Forcé de s’éloigner de la
France, M. Laviron, nous écrit-on, continue à Rome le rôle d’agita-
teur, et s’est réuni aux aventuriers de tous les pays qui se sont donné
rendez-vous dans la capitale du monde chrétien, et qui excitent con-
tre nos soldats quelques patriotes italiens qu’ils égarent. Voilà les
hommes qui ont les sympathies de certains républicains.
La Pairie publie la lettre suivante que le président de la
République vient d’écrire au général Oudinot.
Elysée-National, le 8 mai 1849.
« Mon cher général,
» La nouvelle télégraphique qui annonce la résistance imprévue
que vous avez rencontrée sous les murs de Borne m’a vivement peiné.
J’espérais, vous L savez, que les habitants de Rome, ouvrant les yçux
à l’évidence, recevraient avec empressement une armée qui venait
accomplir chez eux une mission bienveillante et désintéressée.
» Il en a élé autrement ; nos soldats ont été reçus en ennemis; no
Ire honneur militaire est engagé; je ne souffrirai pas qu’il reçoive
aucune atteinte. Les renforts ne vous manqueront pas. Dites à vos
soldats que j’apprécie leur bravoure, que je partage leurs peines, et
qu’ils pourront toujours compter sur mon appui et sur ma recon-
naissance.
» Recevez, mon cher général, l’assurance de mes sentiments de
haute estime. Louis-Napoléon Bonaparte. »
On assure que la lettre du président au général Oudinot n’a été
écrite et surtout publiée que contre le gré d’une partie du ministère.
MM. Odilon Barrot et de Tracy étaient surtout au nombre des oppo-
sants, et c’est comme contrepoids à la lettre que le cabinet a décidé
l’envoi à Rome d'un agent, qui, en réalité, est substitué à M. le gêné
rai Oudinot pour la partie diplomatique-de sa tâche. Cet agent est
M. Lesseps, eu dernier lieu ministre de la France à Madrid, et qui
précédemment avait tenu une admirable conduite, lors des troubles
de Barcelone, où il occupait le poste de consul-général.
On lit dans la Patrie :
« Le gouvernement a fait partir aujourd'hui un envoyé pour
Rome, avec mission de s’informer du véritable état des esprits de la
population romaine à l’égard de l’expédition française. »
La Gazette de France rapporte le bruit suivant :
« Le bruit courait aujourd’hui qu’après avoir été rejoint par des
troupes restées en arrière avec quatre batteries d'artillerie qui font
partie de l’expédition, le général Oudinot avait attaqué de nouveau
et était parvenu à se rendre maître de la ville. Nous devons cepen-
dant ajouter que cette nouvelle n’a rien d’officiel. On disait que cette
attaque avait eu lieu de concert avec l’armée napolitaine.
Ce dénouement est à peu certain, dit l'Univers ; néanmoins il est
probable que le gouvernement n’en a pas encore reçu la nouvelle,
car les journaux semi-officiels du soir n’en disent rien,
La Démocratie pacifique prétend que les triumvirs romains ont
envoyé à Civita-Vccehia l’ordre d’armer 1,200 forçais chargés d’ex-
terminer les 400 Françaislaissésen garnison dans cette ville. Heureu-
sement un renfort de 800 hommes, débarqués par une frégate à va-
peur, a paralysé tout mouvement hostile.
La tribune des peuples prétend que la troupe qui, dans les fau-
bourgs de Rome à fait face à l’aggression du général Oudinot se
composait de 800 Français et de 200 Polonais.
Un aide-de-camp du ministre de la guerre est parti pour Lyon,
chargé , dit-on, d’une mission confidentielle auprès du maréchal
Bugeaud, auquel le gouvernement aurait pensé pour le cas où les
affaires d’Italie viendraient à prendre un caractère plus grave.
Le nonce du Pape a eu avec M. Drouyn de Lhuys, entre les deux
séances, une conférence dans laquelle il lui a, dit-on, communiqué
des dépêches importantes qu’il a reçues de Gaëte.
Aujourd’hui, à une heure, un duel a dû avoir lieu entre M. Amédée
Achard, un des rédacteurs du Dix Décembre, et M. Thoré, rédacteur
en chef de la Fraie République. M. Achard, à ce qu’il paraît, avait
critiqué, dans sa feuille, le chapeau et la barbe du démocrate socia-
liste. Les témoins de M. Achard étaient MM. de Bazancourt et Guil-
lonner ; ceux de M. Thoré, MM. F. Pyat et Baune.
Les raontémolinisles passent les frontières par bandes de vingt à
trente avec armes et chevaux, pour chercher un asile en France.C’esl
une déconfiture complète, surtout depuis que leurs chefs, Cabrera et
Boquica, leur ont donné l’exemple en quittant la partie. On peut con-
sidérer comme terminée la guerre de la haute Catalogne, et comme
définitivement jugée la cause montémolinisle en Espagne.
Clironifiue électorale.
Les élections militaires sont commencées à Paris et se font dans
le plus grand ordre. Il n’y est pas procédé de la même manière qu’aux
dernières élections pour rassemblée nationale. Au lieu de former les
seelions par département peur chaque corps, il a été formé pour toute
la garnison, un nombre de sections électorales égal à celui des grou-
pes d’électeurs militaires appartenant à un même département.
Les militaires de tous grades et de toutes armes appartenant ou
non à un corps, el les employés militaires de toutes classes qui sont
portés sur les listes du même département, sont appelés à faire par-
tie de la même section. Chaque section esl présidée par l’officier ou
le sous-officier le plus élevé en grade ou, à défaut, par le soldat le
plus ancien, assisté de quatre scrutateurs. Ces quatre scrutateurs
sont les deux plus âgés et les deux plus jeunes électeurs présens sa-
chant lire et écrire.
On a commencé aujourd’hui l’élection ; les militaires appelés à vo-
ter dans cette première journée sont ceux qui appartiennent aux dé-
partemens distans de Paris de 800 à 1,000 kilomètres; les sections
dont les votes doivent être expédiés à une distance de 600 à 800 kilo-
mètres, voleront demain 9 ; de 400 à 600, le 10 ;de 200 à 400, le
11 ; de 50 à 200, le 12 ; les autres seelions voteront le 13 et le 14.
Trouille» au Havre.
Nous étions informés depuis hier que des (roubles dont
l’origine présentait de la gravité, avaient eu lieu au Havre.
En l’absence des renseignements positifs, nous n’avons voulu
entrelenir nos lecteurs de ces troubles que munis de récils
authentiques. Aujourd’hui nous lisons dans le Journal du
Havre, du 8 mai ;
Une assez vive agilation s’est produite hier soir dans notre ville,
par suite d’une démonstration qui ne manque pas d’analogie avec
celle à laquelle a donné lieu, à Paris, la punition disciplinaire infli-
gée au sergent Boischot. Voici les faits ;
Un caporal du 69e avait été conduit à la maison d’arrêt, la veille,
en vertu des ordres de l’aulorité militaire, à l’occasion de faits qui ne
paraissent pas étrangers à la politique, et sur lesquels diverses ver-
sions se sont produites.
Dans la soirée, un certain nombre de militaires se sont dirigés
vers la place du Marché-Neuf, où est située la prison,et, étant parve-
nus à s’y introduire, ils ont réclamé la mise en liberté immédiate du
caporal Bobelet.
Le gardien chef delà prison, M. E. Demars, impuissant à refouler
ces militaires, qui avaient envahi rapidement l’étroit corridor où se
trouve le greffe, et la première cour, s’empressa d’intercepter les
communications avec le corps principal du bâtiment, en fermant la
porte qui y accède, et qui se trouve maintenue au-dedans par un so-
lide ressort; puis il fit immédiatement prévenir l’autorité municipale
de ee qui se passait.
M. le maire du Havre, accompagné de ses adjoints, M. le procu-
reur de la République, M. le sous-préfet, M. le commandant de place
et un certain nombre de conseillers municipaux se rendirent aussitôt,
en toute hâte, sur la place du marché ; en même temps, l’autorité
militaire, prévenue par le maire, y dirigeait de nombreux piquets
des troupes de la garnison, qui dégagèrent la place et en occupèrent
les abords,
Pendant ce temps, le rappel battait dans les rues et appelait la
garde nationale sur les lieux ordinaires de ses réunions. Une force
suffisante n’a pas lardé à se [trouver sous les armes.
Aux environs delà prison, dans les rues Beauverger, au Lard, du
Collége de la Halle et de la Communauté, des groupes nombreux et
tumultueux s’étaient formés, dans lesquels on discutait très vive-
ment la mesure dont le caporal avait été l’objet, et l’opportunité
qu’il y avait eu de convoquer la garde nationale dans dépareilles
circonstances. A la suite île quelques cris injurieux pour la garde
nationale, qui ont été proférés sur son passage, diverses arrestations
ont été faites.
L’ordre, du reste, n’a pas été autrement troublé, et à onze heures
du soir la ville élait rentrée dans son calme habituel. Jusqu’à près de
minuit de fortes patrouilles ont sillonné les rues. Les posles avaient
été renforcés.
Le caporal Bobelet a élé dirigé te matin sur Rouen par le premier
convoi du chemin de fer.
Nous nous bornerons ici, pour des raisons que l’on appréciera, au
rôle de simple narrateur. Des commentaires ne pourraient que servir
d’aliment à des passions qu’il importe d’autant plus de laisser se cal-
mer, qu’elles se révèlent sur divers points du pays avec une bien
regrettable simultanéité.
Assemblée nationale.
Séance 9 mai.
(Présidence de M.Marrasl).
A 4 heure la séance est ouverte.
M. Millard demande pourquoi la résolution prise par l’assemblée
dans la nuit du 7. relative aux affaires d’Italie, n’a pas encore paru
dans le Moniteur.
M. le président. Le retard tient à la maladie du chef du bureau
des procès-verbaux. L’insertion aura lieu demain sans faute.
Il règne une grande agitation dans l’assemblée. — On parle de
prorogalion.
Nous remarquons une discussion assez vive entre les généraux La-
moricière et Bedeau.
La chambre adopte, sans discussion, lin projet de loi ayant pour
objet de lever la clause d’inaliénabilité dont est grévée une inscription
de renies de 3 375 fr. faisant partie du majorai de M. de Bellune.
M. le président. L’ordre du jour appelait la suite de la délibéra-
tion sur le budget de la guerre, mais M. Grévy a demandé la parole
pour des interpellations.
M. Grévy, rappelle la décision prise le 7 mai par l’assemblée.
Depuis, le seul acte gouvernemental est une lettre du président de la
république. Cetlé lettre est-elle particulière ; a-t-elle un caractère
officiel ? Que le ministère s’explique.
M. le président du conseil. Cette lettre est une marque de sympa-
thie pour le général et les troupes engagées dans une lutte extérieure.
11 est difficile d’y rien voir de politique. Ce n’est point un acle du
cabinet, néanmoins le gouvernement ne désavoue rien. En effet,
fallait-il, après ce qui s’est passé, rappeler les troupes, abandonner
Civila-Vecchia ! Personne ne l’a proposé ; personne n’a pu le croire.
Le cabinet aurait préféré donner sa démission. (Très bien.)
Il aurait d’autant moins voulu entrer dans cette résolution qu’il
étail informé que les troupes auslro napolitaines étaient en marche
sur Rome (bruit). Elles y seraient déjà si l’armée française n’avait
pris les devants. Le but de l’expédition était justement d’empêcher
cette intervention. Le moment n’était donc pas bien choisi pour reti-
rer les troupes; l’utilité.la nécessité de l’expédition avaient été recon-
nues par l’Assemblée ; son caraclêre était connu ; son but approuvé ;
les dépenses de l’expédition effectuées. La résolution de l’Assemblée
prise le 7 mai, n’a pu avoir pour objet de revenir sur tous ces faits.
Sa détermination première nous en est garant. L’orateur s’explique
de nouveau sur l’esprit de l’expédition. Son but élait d’empêcher le
rétablissement du pouvoir absolu à Rome. Il s’agissait de protéger
la liberté ; il ne s’est jamais agi d’agir en communauté de vues avec
les Autrichiens.
La situation n’est pas assez simple, les complications qui peuvent
surgir sont assez graves pour que le gouvernement ne cherche pas à
aggraver la situation.
M. Grévy. M. le préaident du conseil nous annonce des dépêches
prochaines. Dès-lors je propose de renvoyer à demain la suite du
débat.
M. Ledru-Rollin. Maintenant que ce débat est commencé, je
n’en comprends pas le renvoi à demain. Les dépêches arriveront-elles
demain ? Et en supposant qu’elles arrivent, en quoi pourraient elles
modifier la politique que vous avez résolu de suivre ? Celte politique
sera-l-eile suivie par le cabinet ? Qu’a-t-il fait pour suivre cette poli-
tique ? Voilà la question. On refuse un caractère officiel à la lettre
du président de la république. C’est à merveille ; mais si cette lettre
est particulière, comment y est-il dit qu’on enverra des renforts ?
Un pareil engagement a-t-il pu être pris sans être délibéré en conseil?
On nous dit que le général Oudinot ne la metlra pas à l’ordre du
jour de l’armée ? Les soldats comprendront que le gouvernement
encourage cette politique agressive à la république romaine, que
vous avez censurée dans votre résolution du 7 mai.
L’orateur revient sur ses précédentes accusations contre le minis-
tère, tendant à démontrer que l’assemblée a été trompée, qu’on lui a
dissimulé le véritable but de l’expédition. Ces faits résultent de la
manière dont s’est fait le débarquement à Civila-Vecchia ; ils résul-
tent des proclamations du général Oudinot, de sa correspondance,
de sa marche sur Rome, de son agression en dernier lieu. La volonlé
de l’assemblée c’est que notre armée ne soit pas employée conlre la
république romaine.Cela résulte desa décision.(Très bien! à gauche )
Je m’adresse maintenant au chef du pouvoir exécutif, et je lui dis:
Votre lettre est en opposition avec la volonté de l’assemblée natio-
nale.
Et le cabinet, que fait-il ? 11 y répond que votre résolution sera
exécutée. Mais comment le sera-t-elle ? Il interviendra à Rome pour
empêcher le rétablissement de l’absolutisme I Permeltez-moi de vous
le dire : c’est là du juste-milieu (on rit). Vous interviendrez pour
rétablir le papel vous interviendrez contre la liberté de la République
romaine (très-bien I à gauche).
Concluons : la lettre du président est de la plus haule gravité.
Elle est contraire à votre résolution. Le cabinet vous dit qu’il inter-
viendra pour assurer à Rome des institutions libérales : Ce n’esl pas
là ce qu’il doit dire : 11 doit dire : nous-respecterons et ferons res-
pecter la volonté du peuple romain, (très-bien à gauche).
M. le président du conseil : il eut été vraiment dommage que ce
déliât conservât sa gravité jusqu’au bout. On vient presque de vous
proposer un acte d’accusation, on vous parle presque de trahison 1
Voilà ce que je ne regarde pas comme sérieux. Vous pouvez bien
examiner les actes ; vous pouvez même accuser... Mais vous n’avez
pas le droit de porter, par avance, des accusations de trahison !.,..
(Très bien) permettez moi de vous le dire ; ce n’est là que de la hai-
ne ! (Très bien I applaudissements à droite I) Ce n’est là que de la
conspiralion ! (Bravos ! bravos !) Que vous ai-je dit? Que la lettre
n’était point un acte du cabinet.... Qu’elle était l’acte d’un homme
qui faisait connaître ses sentiments de sympathie à notre armée enga-
gée dans une lutte...
Le président de la république avait le droit de donner celte marque
de sympathie à notre armée... Les sentiments de la lettre sont nobles
el généreux... Le cabinet n’en désavoue rien... Il s’associe à ces no-
bles sentiments... Mais il déclare, parce que c’est la vérité, que cette
lettre n’a aucun caractère officiel... Elle n’est pas même aujourd’hui
au Moniteur .. Aucune signature du ministre ne s’y trouve jointe.
M. (dément Thomas. Il peut se faire que la lettre n’ait aucun ca-
ractère officiel; mais les réflexions contenues au journal la Patrie...
(Oh ! oh !) dans un journal qui passe pour avoir des relations avec le
gouvernement... (Allons donc I)
L’orateur lit lin entre filet du journal la Patrie et cherche, au mi-
lieu des interruptions de Rassemblée, à rendre le ministère responsa-
ble des réflexions qui y sont contenues.
11 finit par déclarer qu’à son sens, il y a dans la lettre du président
certaine allure impériale que l’assemblée ne pouvait tolérer. Il pro-
pose, en conséquence, qu’une commission soit nommée et qu’elle ré-
dige une adresse au président. (Allons donc 1)
M. Grévy insiste pour le renvoi de la suite de la délibération à de-
main ; c’esl le seul parti que la prudence et la vérité indiquent.
Foix de droite. L’ordre du jour.
M. le président. Le citoyen Flocon vient de déposer l’ordre du
jour motivé qui suit : « Vu l’art. 67 de la Constitution qui déclare que
les aeles du président de la république, autres que ceux par lesquels
il nomme et révoque les ministres, n’ont d’effet que s’ils sont contre-
signés par un minisire :
» L’assemblée nationale déclare que la lellre du citoyen Louis-Napo-
léon Bonaparte publiée par la Patrie, est nulle et de nul effet. * (Ru-
meurs.)
M. Flocon motive son ordre du jour. Cette lettre est une protesta-
tion contre le vote de l’assemblée.
M. Jules Favre.. .(Rumeurs, tumulte.) Je ne monte à celte tribune
que pour constater que l’ordre du jour de M. Flocon est un acte pré-
maturé. Je demande l’ajournement à demain. (Aux voix I)
M. Od. Barrot. Une dépêche télégraphique nous annonce que des
dépêches du général en chef sont arrivées à Toulon.Nous demandons
que le déliât reprenne aussitôt après leur arrivée. (Adhésion.)
M. te président. Dès lors, l’assemblée reprend son ordre du jour.
L’ordre du jour appelle la suite du budget de la guerre, la discus-
sion en est continuée sans incident remarquable jusqu’à la fin de la
séance.
BULLETIN DE LA BOURSE DU 9.
La bourse a élé influencée par les interpellations qu’on annonçait
devoir être faites à l’occasion de l’admirable lettre de M. le président
de la république au général Oudinot. Les spéculateurs ont vu dans
cette lettre une espèce de dissidence enlre M. le président de la ré-
publique et l’assemblée nationale. Aussi les fonds ont-ils été lourds
pendant la plus grande partie de la bourse, mais vers la clôture ils se
sont relevés dès qu’on a connu les explications franches et toutes na-
turelles de M. le président du conseil; ils ferment cependant en
liaisse assez sensible sur les cours de clôture d’hier,plutôt par la per-
sistance des vendeurs que par des raisons plausibles délaissé. La
masse du public qui opère à la bourse ne connaissait pas encore, on
ne connaissait du moins que très superficiellement les dernières dé-
pêches de M. le général Oudinot qui replaçait les choses à leur véri-
table point de vue,et qui annoncent que sous peu nos troupes auront
fait leur entrée à Rome et avant les troupes napolitaines et autri-
chiennes qui se dirigent vers ce point.
Les autres valeurs, influencées par la pesanteur des fonds, sont
également demeurées faillies,mais sans grands changements sur hier.
Les dissidences qui paraissent exister entre certains comités des élec-
tions, ont aussi eu une certaine influence sur la bourse d’aujourd’hui
mais tout le monde paraissait convaincu de la nécessité de voler pour
les 28 candidats présentés par l’union électorale.
Fonds : Au comptant, comparativement aux cours de clôture
d’hier, le 5 p. c. ferme en baisse, de 50 c. à 88-90 el le 3 p. c. en
baisse de 60 c. à 57. L’emprunt n’est pas coté; le 4 p. c. a élé négo-
cié comme ces jours passés, à 71. — Fin du mois, le 5 p. c. a débuté
à 87 ; il a fléchi ensuite à 88 60, pour se relever à 89-25 el finir à
89-20, en baisse de 55 c. sur hier. — Le 3 p. c. ouvert à 57-10, est
tombé,à 56 6b. pour fermer à 57 20; en baisse de 50 c. Les primes tin
du mois ont élé négociées de 89 90 à 90-50 dont 2, de 91-10 à 91-75
dont 1 et de 93 à 92-75, dont 50 c.
Valeurs diverses : Les actions de la banque de France ont fléchi
de 15 f à 2390. Les obligations de la ville, à 1220 n’ont pas varié,
non plus que les nouvelles obligations de 1100 à H05. Il n’y a pas
non plus de changement sur les mines de vieille Montagne à 2900 et
sur les 4 canaux à 1065 ; le canal de Bourgogne à 875 a fléchi de 5 f.
Chemins de fer : Le St,-Germain, les 2 Versailles, l’Orléans et le
Havre restent en baisse de 5 f. et le Nord et le Tours à Nantes de
1-25. Les autres lignes cotées n'offrent pas de changement sur hier.
Au 15 courant, on a négocié l'Orléans de 547 50 à 345, le Rouen à
576 25, le Nord de 450 à 452-50, le Strasbourg de 373-75 à 572-50
el le Tours à Nantes à 320
Fonds étrangers : Peu d’affaires. L’emprunt Romain a 76 a fléchi
de 1/2 0/0, le 3 0/0 extérieur d’Espagne a été négocié à 33 3/4. Ce sont
les seules affaires cotées.
HULIiAADE.
BOURSE D’AMSTERDAM DU 9 MAI.
Les fonds nationaux d’abord en baisse, ferment aux cours d’hier.
On a fait assez d’affaires en intégrales.
Les coupons espagnols recherchés eten hausse. Russes et Autri-
chiens plus faibles. Français un peu en baisse.
BELGIQUE.
Chambre des Keiirésentants.
Séance du 9 mai.
(Présidence de M. H. de Brouekere.)
La séance est ouverte à une heure et demie par l’appel nominal.
M. T’Kindt de Naeyer donne lecture du procès-verbal de la séance
précédente dont la rédaction est adoptée.
Suite de la discussion des droits d'accise sur les sucres.
M. Lesoinne présente quelques explications pour faire compren-
dre la position qu’il a prise.
M. Mercier présente quelques nouvelles observations à l’appui de
sa proposition et s’attache à répondre à M. le ministre des finances
et à M. Cools.
M. Ch. de Brouekere annonce qu’il va prendre la défense du con- |