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JLe Précurseur
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successeur fie M. Biart, dont nous déplorons la perte, un homme d’un
caractère ferme, qui n’agisse que dans l’intérét de la commune et qui
s’empresse de la doter des améliorations indispensables. X.
ESPAGNE
Madrid, 2 janvier. — L’infant don Henri-Marie de Bourbon a fait pu-
blier dans lejournal 1 ’Espcclador, sous la date à Madrid du 51 décembre,
un manifeste où il dit que, quel que soit le choix que fera sa cousine,
il sera le premier à le respecter, persuadé que le prince choisi sera com-
plètement identifié avec la grande cause de la liberté et de l’indépen-
dance espagnole. eoyieTIc eut* il
. La nouvelle municipalité de Madrid s’est installée le janvier.
La presse conservatrice, dont quelques organes n’ont pas cru de-
voir publier le manifeste de l’infant don Henri avant d’en avoir vérifié
l’authenticité, blâme ouvertement cette publication.
On fait en général mille commentaires sur le manifeste : nous ne sa-
vons si, par suite de la publication de ce document, le mariage de la
reine prend une autre marche, mais ce que nous savons et, ce que gé-
néralement on avance, c’est que le comte de Trapani pourrait bien
avoir fait du chemin vers le trône de la Péninsule.
Dans les chambres, la discussion de l’adresse en réponse au discours
du trône a continué. Au sénat elle s’est terminée aujourd’hui. Demain
elle doit s’ouvrir officiellement dans les cortès.
La nouvelle ne se confirme pas qu’un envoyé de Rome ait apporté
au gouvernement une note satisfaisante sur les négociations. Cepen-
dant des personnes bien informées assurent que le ministère rompra
bientôt le silence sur cette question et qu’il donnera aux chambres des
explications satisfaisantes.
— Bourse de Madrid du e. — Cours authentique 3 p. c. 35 13/16 à
60 jour. — Le 5 p. c. n’est pas coté.
FRANCE.
Paris, 8janvier. — On lit dans le Censeur de Lyon :
« M. le capitaine de Kersausie touche à la fin de sa captivité : nous
croyons qu’il sera mis en liberté d’ici à peu de jours. Il a demandé un
passe-port pour l’étranger , qui lui sera certainement accordé ; nous
ne comprendrions pas qu’on fit autrement. M. de Kersausie préfère
l’exil volontaire à la surveillance. »
— Le dernier président de la république de l’Uruguay , Fructuoso
Rivera, qui a occupé le pouvoir avant rétablissement du gouverne-
ment provisoire actuel , a quitté , dans le mois de novembre dernier ,
le Brésil, où il s’était retiré , pour se rendre en France. Il doit arriver
prochainement au Havre.
— Le bateau à vapeur le Pharamond, arrivé d’Alger à Marseille, le 2
janvier, avait à son bord un agent du gouvernement chargé de faire
arrêter un employé des pouls et chaussées qui avait pris la fuite em-
portant avec lui une somme de plus de 00,006 fr. L’arrestation a eu
lieu.
— On lit dans les journaux de Toulon :
« Il arrive toujours dans celle ville de nombreuses familles autori-
sées à passeren Algérie. L’Orénoque, frégate à vapeur, partie en cour-
rier pour l’Algérie, a reçu à bord 800 personnes des deux sexes ; et le
bâtiment à vapeur le Tarlare qui a élé expédié pour Alger, emmène
encore un nombre considérable d’émigrants. Dans l’espace de trois
mois, près de 10,000 colons, Se rendant en Algérie, avec secours de
route et passage gratuit sur les bâtiments de l’Etat, sont venues s’em-
barquer à Toulon. La population civile s’accroît sensiblement en Algé-
rie depuis quelque temps L’Espagne, les îles Baléares et Malle en-
voient aussi beaucoup de monde dans nos nouvelles possessions. »
— Bulletin de la bourse. — Bourse faible sur toutes i es valeurs
avec peu d’affaires. Les consolidés anglais étant arrivés à 1/8 p. c. de
baisse, le 3 p. c. de 83 20 comme le plus élevé reste à 83 (In courant en
baisse de 20 c. sur hier. Le 5 p. c. également offert a flotté de 20 c. au
comptant à 121-10 et de 13 c fin courant, et 121-20. Les actions de la
Banque se maintiennent mieux entre 3325 et 3340 pour finir à 3355
5fr. plus haut qu’hier. La Vieille Montagne a monté de 100 à 7200 fr.
La caisse Gonin à 1145. Ganneron à 1140 et les obligations de la ville à
1380 sont sans variation. Chemin de fer. Le Nord entre 755 et 761-25
reste à 756-25, 15 en baisse de 375, 1 Orléans a baissé de 4-50 à 12 62-50
Rouen 250 à 1050, Avignon 1250 à 992-50,Vierzon 10 à 705, Bordeaux 5à’
652-50, Dieppe 5à 495, rive droite baisse 12 30 à 430, rive gauche 10 à 355
Sans variation : Hàvre 820, Strasbourg 257-50, Teste 195, Farapoux
495, Boulogne 570.
Fonds étrangers: On remarque que les définitifs secôtent ainsi:Pa-
ris Lyon 140, 137 ; 155, en baisse de 2-50 ; Tours-Nantes 82-50 -80 -79
en baisse de 3-50 ; l’Avignon-Lyon 70-65, en baisse de 5 fr.’- Paris-
Strasbourg 55, 52 en baisse de 50 c.
Une certaine activité dans les transactions en fonds belges qui ont
tendance à l’améliorer. Il y a eu hausse de 1 1/4 p. c. sur leö p. c. (18401
à 101,101 1/2 1(4 de 1/2 p. c. sur 4 1/2 à 100 et de 20 sur le banque à 800
fr. L’emprunt romain a monté de 1/2 p c. à 102 3/4. La rente de Na-
ples de 25 à 100. Le 3 p. c. espagnol de 1/4 p. c. à 38 38 1/4 Diff. nouy.
1680 on fait de l’emprunt Piémonlais à 1237 et Vienne 420.
Chambre «lés Pairs.
Séance du 8 janvier.
A deux heures la séance est ouverte.
PROJET D’ADRESSE.
L’ordre du jour appelle la lecture du projet d’adresse en réponse au
discours de la couronne.
M. le comte Portalis lit ce projet qui est ainsi concu :
« Sire, la session qui commence s’ouvre sous d’heureux auspices.
« La France, calme et florissante, recueille les fruits de cette infati-
» gable activité, si ingénieuse à féconder tous les germes de prospé-
» rité. Le libre exercice de tous les droits garantis par nos lois assure
» le développement régulier de nos institutions.
» Avec vous sire, nous nous félicitons de l’état de notre patrie. Nous
» en attribuons le bienfait à l’accord des pouvoirs publics et au maintient
» de cette politique d’ordre et de conservation, qui tempérant la fer-
» meté, par la modération, triomphe des passions , concilie les esprits
» fait régner au dedans la tranquillité, au dehors la paix générale: po-’
» lilique à la fois salutaire et glorieuse, qui après avoir acquis à Votre
■* Majesté la reconnaissance des contemporains, honorera à jamais la
» mémoire de sou règne.
» Sire, Votre Majesté continue à recevoir de toutes les puissances
» étrangères, l’assurance de leurs dispositions pacifiques et amicales.
* H est doux de penser que rien ne viendra troubler cette sérénité,con-
» dition nécessaire des progrès du travail et du bien-être qui se répand
” dans toutes les classes de la population. C’est aux nations qui ne re-
» doutent pas la guerre, qu’il appartient de professer ouvertement l’a-
» mour de la paix.
* Une concession récemment conclue entre la France et l’Anple-
» terre dans le but de mettre un terme à un trafic odieux, répiace
» notre commerce sous la protection et la surveillance exclusive de
» notre pavillion. Nous applaudissons hautement au succès d’une
>> association habilement condniteet promptement terminée. L’exéeu-
» tion du traité, confiée au loyal concours des marins des deux états
» nous assure que les droits et la dignité des deux nations seront éga-
» lement respectés, et qu’une repression efficace atteindra désormais
» toute violation des droits sacrés de l’humanité.
» Sire, l’amitié qui unit Votre Majesté à la Reine de la Grande-Bre-
» tagne, favorise la continuation des bonnes et intimes relations de
>' la France et de l’Angleterre. L’harmonie entre deux grandes nations
» appelés à propager et à maintenir la civilisation dans le monde, est
» un avantage précieux pour elles, un estimable bienfait pour le gen-
» re humain. Nous désirons que la confiance mutelle des deux gou-
» verneraents se perpétue et qu’ils continuent d’agir d’intelligence,
x quand les circonstances le comporteront, en se réservant leur en-
» tiere liberté d'action dans la sphère politique qui lui est propre.
» Les paroles de V. M. nous donnent lieu d’espérer que l’action com-
» mune de la France et de 1 Angleterre obtiendra, sur les rives de la
» Plata, le succes désiré. Après une si dommageable interruption,il est
» urgent que les relations de notre commerce avec celle importante
» partie du continent américain soient régulièrement renouées.Si no-
» tre juste respect pour l’indépendance des nations nous fait un devoir
» de ue point intervenir dans leurs dissensions intestines, on nesau-
» rail nous contester le droit de venir en aide à nos intérêts compromis
» par la lutte de deux Etats voisins, eu rétablissant entr’eux la paix
» unique but de nos efforts.
» La France entière déplore avec vous, Sire, les événements qui ont
» troublé nos possessions d'Afrique. Nous remercions V H. de la promp-
» titudedes mesures qu’elle a prescrites pour remédier au mal. Nous
» avons pleine confiance dans l’héroïsme de nos soldats y II ne tiendra
» pas a leur bravoure que le drapeau de la France soit partout triorn-
* phant, sa domination partout affermie. Notre persévérance éuer-
» gique maintiendra notre pouvoir eu Algérie ; il sera consolidé par la
i sagesse et la prévoyance.
’’ L’exécution des grands travaux civils et militaires volés par les
» chambres se poursuit de toutes parts. Lu France a été dotée de nou-
» velles garanties de sécurité. Une vive émulation s’est mauifestée
* diverses parties du royaume à l’aspect de tant d’ouvrages
x d intérêt public, qui, en félicitant les communications, resserrent
x de plus en plus les liens de l’unité nationale Nous étudierons avec
» soin les propositions qui nous seront fuites par les ordres de V. M.
>' pour conduire à leur terme ces utiles entreprises. En imprimant aux
j travaux commencés l’impulsion continue dont ils ont besoin, le gou-
» verriemenl du Roi . prudent appréciateur de la situation générale
» des affaires, se montrera, sans doute, sobre d’entreprises nouvelles.
» Nous sommes heureux d’entendre de Votre Majesté que la situa-
» tion de nos finances est devenue de jour en jour plus satisfaisante.
» Nous recevrons, Sire, avec reconnaissance les projets de loi qui
» ont pour objet d’introduire d’importantes améliorations dans diver-
» ses branches de l’administration. Les améliorations sont l’oeuvre de
» tous. En examinant les propositions qui nous seront présentées,
» nous consulterons les leçons de l’expérience.
» La France a le droit d’être fière de son organisation adminislra-
» tive ; nous ne devons rien négliger de ce qui peut intéresser la con-
» servalion et le perfectionnement de cette portion essentielle de nos
» institutions publiques.
» Sire dans l’acomplissement de cette grande et noble tâche impo-
li séeà Votre Majesté par le vœu national, la Providence a dirigé vos
» pas ; le loyal et fidèle concours des chambres et de la nation ne vous
» manquera jamais. Sire, votre famille appartient à la France. Vos fils
» le lui prouvent chaque jour par leur dévouement et leur zèle à la
» servir. Vos petits-fils sont l’espérance des générations a venir. Les
» saintes lois de la patrie ont scellé l’intime union de vos descendants
» et des nôtres. »
Après quelques explications de MM. les ministres des affaires étran-
gères et de la marine, la chambre décide qu’elle va passer à la discus-
sion du projet d’adresse.
m. vu.mers du terrage, dans un discours écrit, fait l’éloge du parti
conservateur et de quelques-uns des principaux actes du ministère,
notamment de la solution qu’il a donnée à l’affaire des Jésuites II re-
commande avec instance le bon accord et l’harmonie qui sont les pre-
miers éléments de force et de durée de tout bon gouvernement
m. cousis prend la parole contre la mesure par laquelle M le ministre
de l’instruction publique vient de jeter le trouble dans un département
auquel le repos sied si bien. Il ne s’agit pas de ma personne, dit l’ora-
teur, il s’agit du conseil de l’Université tout entière livré à une expé-
rience aveugle et funeste ; membre de ce corps, depuis trente-cinq
ans, je le défendrai jusqu’au bout. Je 11e fais point une guerre person-
nelle à 51. le ministre, Je combats pour une cause sacrée. Sans doute,
M. le ministre aime la gloire, et renoncer à ce culte n’est pas l’affaire
d’un jour.
Mais, dans une pareille administration, c’est moins la gloire qu’il faut
chercher, que l’esprit d’ordre, de ferme et sage surveillance. A ce pro-
pos, qu’il me soit permis de rappeler à M. le ministre le mot de Napo-
léon : « L’Université doit marcher sans secousse, comme le monde. »
L’honorable pair développe ses arguments contre les ordonnances
du 7 décembre qu’il taxe de flagrante illégalité,
k La séance continue. _______________
nouvelle» d'Afrique.
Le Messager publie les dépêches d’Afrique suivantes :
M. 1e lieutenant général de Bar à M. le pair de France,ministre de laguerre.
« Alger, le 50 décembre 1845.
» Monsieur le ministre,
» Depuis le 20 de ce mois, il ne m’est parvenu aucune lettre de M. le
maréchal gouverneur général. J’ai su seulement qu’il devait être le 20
sur le haut Riou.
» M. le lieutenant-général Bedeau, par une lettre du 27 de ce mois,
m’annonce que les diverses fractions des Beni-Djaad ont fait leur sou-
mission, et que notre khalifa Si-Mahiddin se rend à présent responsa-
ble de la tranquillité de cette tribu. Le général est sans inquiétude sur
les Aribs et les Beni-Seliman, ainsi que Mahiddin, qui doit venir à Al-
ger pour y conduire les chefs des Beni-Djaad qu’il a désignés.
» Les nouvelles de la province de Constantine sont très satisfaisantes.
» M. le général Reveu est de retour à Milianah, où M le maréchal l’a
envoyé pour reprendre la direction de sa subdivision.
1 M. le colonel Comman est établi avec sa colonne sur l’Oued-Rouina,
dans une bonne position, d’où il peut garder un des débouchés de
l’Ouarensenis et protéger par sa présence les Alafs et les Brazes que
les menaces del’ex-émir tenaient dans l’inquiétude. Les Beni-Boudouan,
entraînés par Elsghir (khalifa nouvellement nommé par Abd-el-Kader),
avaient, tiré la nuit sur le champ du général Comman, sans faire aucun
mal ; une embuscade a été tendue, et on leur a tué un bon nombre
d’hommes ; depuis, il ne se sont plus représentés.
» M. le colonel de Saint-Arnaud était le 24 à Ardja-Kala, position
avantageuse, d’où il couvrait les Sendjess et les vallées de l’Oued-el-
Ardjem, de l’Oued-Sayl et de l’Oued-Isley.
» P. S. Au moment où je terminais ce rapport, j’ai reçu de Milianah
une dépêche télégraphique ainsi conçue :
Le général commandant ta subdivision au lieutenant général de Bar.
« Milianah, le 30 décembre 1845.
» Le commandant Rivet écrit au commandant supérieur de Teniet-
» el-IIad : Nous avons combattu hier, 23, l’ex-émir en personne, avec
» 6 ou 700 cavaliers réguliers. L’affaire a été magnifique. Les réguliers
» nous ont attendus à vingt pas ; notre cavalerie a été admirable.
» L’ex-émir a eu un cheval tué sous lui. Bou-Maza était au combat avec
» sa cavalerie. »
HOLLANDE.
Bulletin de In bourse d’Amsterdam, du O janvier. — En fonds
hollandais 011 a fait peu d’affaires et les prix ont peu varié.
Il y avait un peu plus de demande pour les fonds espagnols et aussi
bien en Ardoins qu’en 5 p. c. de l’intérieur les affaires étaient assez
animées.
BELGIQUE.
Bruxeli.es, 9 janvier. — Un conseil de cabinet a eu lieu aujourd’hui
au ministère de l’intérieur. Tous les ministres présents à Bruxelles y
assistaient. Ce conseil commencé à 11 heures durait encore à 2 heures
de l’après-midi
— M. Varlet, directeur de la division du commerce, et M. Partoes,
directeur des consulats au ministère des affaires étrangères, qui étaient
partis la veille, le premier pour Liège , le second pour Ardenne , sont
de retour à Bruxelles depuis hier dans la journée.
ANVERS , IO JANVIER.
Ce matin trois bouchers ont été victimes de vols assez hardis. On a
enlevé de leurs étaux, marché au Bétail , la moitié d’un mouton et
deux pièces de bœuf d’environ 25 kilos chacune.
— La femme d’un magasinier , demeurant rue Large des Bateliers,
s’est suicidée hier. Depuis quelque temps cette femme donnait des
| signes d’aliénation mentale.
— Un chariot attelé de trois chiens passait hier au Marché au Lait
lorsque l’attelage fit un écart et se jeta dans la vitrine d’un marchand
de parapluies. Le dommage qui s’en est suivi a été aussitôt remboursé
par le conducteur de la voiture.
— Le bateau à vapeur anglais Monarch est arrivé hier de Huil, avec
un chargement complet de manufactures.
• — Depuis quelque temps des lettres incendiaires ont été adressées
à plusieurs fermiers de la commune de Niel. Malgré toutes les précau-
tions prises en pareil cas par l’autorité , qui avait élé informée des
faits , une ferme a été incendiée hier matin.
- M. Varlet. directeur de la division du commerce au ministère des
affaires étrangères, vient d’être décoré de la croix de Léopold.
— On écrit de Liège que les principaux industriels de la province
ont été convoqués immédiatement par M. le gouverneur, pour délibé-
rer sur les nouvelles delà Hollande.
— Dans la nuit du 6 au 7 de ce mois, le nommé B. Van Kersbilck,
condamné à perpétuité, s’est évadé de la maison de sûreté civile et
militaire de Bruges.
Aussitôt que la gendarmerie a eu avis de cette évasion, elle s’est mise
à la poursuite du condamné.
B. Van Kersbilck est âgé de 30 ans; taille 1 mètre 55 cent ; cheveux
et sourcils d’un blond roussâtre.
— Sous le titre de Rêve de quinze ans, on annonce à Bruxelles une ré-
ponse à la brochure de M. De Decker, par l’abbé comte de Robiano.
— On nous écrit de Diest : Sans respect pour les os des morts qu’elles
recouvrent, pour les temps, pour les noms qu’elles rappellent, ou achève
d’enlever de la collégiale toutes les pierres tumulaires qui étaient scel-
lées, à hauteur d homme, dans les parois de la nef Ces pierres, on les
vend comme des objets de rebut à des constructeurs avides pour qui
cet achat sacrilège n’est qu’une bonne affaire.
Il est de nos grandes familles qui apprendront cette œuvre de spo-
liateurs avec indignation, et qui se feront un devoir, sans doute, d’y
mettre obstacle. La ville de Diest est une ancienne ville de Brabant :
c’est le berceau de ces vieux barons guerriers dont sont issus les sires
de Terwère et les seigneurs de Nassau. Plus d’un des marbres arrachés
et qui gisent dans la lange, porte encore, les titres et les armoiries de
ces familles historiques ou les blasons d’autres illustrations nobilaires,
dont il est fait mention dans les savants manuscrits de Van Heurek ou
du chanoine Hellin Détourner de pareils objets de leur destination sa-
crée, c’est un crime.
— La fameuse tour d’Herzeele (district d’Alost), appartenant aujour
d’hui au baron Van de Woestyne, s’est écroulée ces jours-ci avec grand
fracas; c’était une construction très-antique, ayant fait partie du châ-
teau que l’on appelait déjà, dès le commencement du douzième siècle,
le château délabré : Hel vervallen kasteel.
— On écrit de Bruges, le 8 : Des pièces fausses de 5 et de 2 francs
ont élé mises en circulation. Un négociant de cette ville a reçu hier en
paiement une pièce de deux francs parfaitement imitée; elle est en
étain. Nous tenons cette pièce à la disposition de la police.
— On écrit de Rome au Journal des Débats ■ L’empereur Nicolas, eu
quittant Rome, avait fait remettre aux curés des paroisses de Rome
une somme de 10,000 écus (53.000 fr. environ) à distribuer aux pauvres.
Les curés ont prié M. le ministre de Russie de vouloir bien se charger
lui-même de la distribution, attendu qu’ils ne pouvaient accepter d’au-
mônes de la part d’un ennemi aussi acharné de leur foi.
— On écrit de Francfort à la Gazette de Carlsruhe: Les contreban-
quiers bruxellois sont revenus à Hombourg avec de nouveaux fonds
et cette fois la fortune leur a été tellement favorable que les fermiers
des jeux sont dans la plus grande consternation, tandis que les action-
naires de la contrebanque ont déjà reçu l’avis de la prochaine distribu-
tion d’un fort dividende et que les actions ont monté dans les clubs de
Bruxelles de 100 0/0 sans qu’il se trouve des vendeurs.
— On écrit de Courtrai, le 9 janvier: Le nommé Six, de Courtrai,
arrêté sous prévention de complicité du meurtre commis à Rolleghem,
a été conduit hier, sous escorte des agents de police, hors la porte de
Bruges, pour indiquer l'endroit où il dit avoir déposé les bijoux et au-
tres objets enlevés par le meurtrier de la fille Ghesquière. Arrivée sur
les lieux, la police n’a rien trouvé. En ce moment on estoccupé à ex-
traire l’eau d’une citerne située à proximité de la maison de Six. On
présume que c’est là que l’assassin et son complice ont caché le trésor.
— On lit dans les Petites Afjxehes de Courtrai : Mardi dernier, M. Devos,
vicaire à Tieghem, a été attaqué à quelques pas de sa demeure par
deux individus masqués; heureusement le vicaire avait eu la prudence
de prendre avec lui une arme à feu ce qui l’a sauvé des mains de ces
bandits. Il a lâché un coup de fusil et ils ont pris à toutes jambes la
clef des champs.
— On lit dans la Gazelle de Mons: Trois individus qui travaillaient au
chemin de fer de Vierson, et qui paraissaient être Belge, ont; traversé
la ville d’Amiens, le D de ce mois, vers huit heures du soir. On les a
vus ensemble, prenant la direction de Doullens et suivis d’un petit
chien noir à longs poils.
La nuit suivante deux d’entre eux ont été assassinés à cinq kilomè-
tres d’Amiens, sur la route de Doullens, au pied d’une meule où ils
avaient pris quelque repos.
Le troisième individu, qui semble être l’auteur de l’assassinat, a dis-
paru, et jusqu’ici on n’a pu retrouver ses traces.
Bulletin fies subsistances.
DENRÉES alimentaires.
Importées en consommation, dans l’intervalle du P janvier au 31 décembre.
IMPORTAT
dulqanv.au
50 nov.
Première
quinz. de
décemb.
Deuxiem.
quitiz. de
décemb.
TOTAL.
du lr janv.
au 31 déc.
Froment...........kil.
Seigle............. »
Orge et escourgeon. »
Mais............... »
Blé noir ou sarrasin. »
Fèves.............. »
Vesces............. »
Pois............... »
Avoine............. »
Gruau et orge perlé . »
Farines............ *
Fecule de pommes de
terre........... »
Vermicelle,macaroni,
semoule......... »
Pommes de terre----hect
Riz...............kil.
• 1846,
76,229,422
15,495,017
51,545,310
122.400
628,015
2;877.706
71.553
2,210.932
5,000,575
190.662
6,948
493,973
13.312
262 063
7,892,582
5,925.840
2,055,146
2,290,699
140
274,009
709,347
300
864,921
160,555
122.819
77,957
7,239
980
77,247
700,002
6.323 545
2,288.966
1,735.168
1.181
245 921
669,582
195
988,310
217 907
56,684
382,893
7,620
26,157
41,587
490,795
88,478,807
19,803,129
35,569,177
123,721
1,147,945
4,256,635
72,028
4.064.163
5,379.017
370.165
467,798
508,852
40.449
380,697
9,083,379
Au lr janvier 1846, il restait dans les entrepôts 2,482,088 kilog. de fro-
ment, 516,055 kilog. de seigle, 134,766 kilog. d’orge, 510,296 kilog. de
blé noir ou sarrasin, 293.968 kilog. de fèves, 1,779,927 kilog. de pois.
260,566 kilog. avoine, 23,589 kilog. de gruau et orge perlé, 209,227 kil,
de farines, 4,824 kilog. de vermicelle, macaroni et semoule, et 1,118,640
kilog. de riz.
Lettres, arts et seienees.
Académie Royale de» Science», des Lettre» et des Beaux-Art» de
Belgique.
DENREES.
CLASSE DES BEAUX-ARTS.
Séance du 9 février. ,
(M. Fétis, directeur. — M. Quetelet, secrétaire-perpétuel.)
Sont présents : MM. Alvin, Braemt, de Keyzer, Gallait, Guillaume
Geefs, Hanssens jeune, Madou, Navez, Leys, Roelandts, Eugène Simo-
nis. Suvs, André, Van Basselt, Eugène Verboeckhoven. G. Wappers.
Au commencement de la séance, M. Fétis, doyen-d’àge, occupe le
fauteuil.
La classe, après avoir entendu lecture du réglement, procède, con-
formément à l’article 55, à l’élection de son directeur et de son vice-
directeur.
MM. Fétis et Navez, ayant réuni la majorité des suffrages, sont suc-
cessivement élus, le premier comme directeur; et le second comme
vice-directeur, pour l’année 1846.
M. Alvin a été nommé de la commission administrative de l’Acadé-
mie.
La classe s’est ensuite occupée, conformement à son réglement, de
l’élection de 5 membres et de 5 correspondants. Ces opérations ont
présentés les résultats suivants :
Ont élé élus membres.
Mil. Joseph Geefs, statuaire à Anvers.
E. Corr, professeur de gravure à l’Académie d’Anvers.
Bourla, architecte de la ville d’Anvers.
Snel, compositeur à Bruxelles.
Buschmann. professeur d’histoire à l’Academie d’Anvers.
Ces nominations seront soumises à l’approbation du Roi.
Ont élé élus correspondants :
MM. Debiefve, peintre d’histoire à Bruxelles.
Jehotte, statuaire à Bruxelles.
Partoes, architecte à Bruxelles.
Jehotte père, graveur à Liège.
Mengal compositeur à Garni.
La séance ouverte à midi, à élé levée à 4 heures et demie.
L’élection des associés étrangers a été remise à la prochaine séance.
Sur la proposition de M. Gallait. les membres, avant, de se séparer,
ont voté à l’unanimité des remerciements à M. Van de Weyer ministre
de l’intérieur, pour la part active qu’il a prise à la création de la classe
des beaux-arts.
ObroMîtiue judiciaire.
Comment on fabrique le» barons, vicomte», etc. Biens de*
gens prétendent qu’aujourd’hui les titres de noblesse ont perdu tout
prestige, et qu’après deux révolutions on ne doit plus ajouter la moin-
dre importance aux particules. S’il est vrai que nous affichons un tel
dédain pour les noms anoblis, comment donc expliquer l’existence de
ces cabinetshéradilques qui ont pour spécialité de trouver des blasons
aux plus roturiers et de fabriquer des titres à ceux qui 11’en ont pas ?
Ainsi, une dame Champenon avait chargé M. Ducasse, qui exploite
à Paris un cabinet héraldique, de rechercher les ancêtres de soin fils.
M. Ducasse découvrit en effet, après des recherches qu’il dit avoir
été fort longues, que M . Chapenon fils devait être revêtu du titre de
vicomte, et il le fit en effet inscrire avec cette qualité au nobiliaire de
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M™c Champenon, qui devait, ce semble être fort satisfaite du résultat
de ces recherches, 11’en assignait pas moins M. Ducasse devant le tri-
bunal de commerce ; elle lui demandait les titres qui avaient servi
d retrouver les ancêtres de son fils.
Elle conciliait en outre, par l’organe de Me Walker,à 2,000 fr. de dom-
mages-intérêts. M<- Lan. au nom de M Ducasse, répondait que le cabi-
net héraldique avait été vendu à M. de Saint-Allais, que c’était donc à
lai qu’il fallait réclamer les litres en question, et, «le sou côté, il de-
mandai! que le tribunal se déclarât incompétent, ou que, dans le cas
contraire, il condamnât Mmo Champenon à lui payer la somme de 150
fr. pour le soin qu’il avait apporté dans ses recherches généalogiques
sur la famille des Champenon.
Le tribunal a rendu le jugement suivant:
« Eti ce qui touche le déclinatoire, attendu qu’il est constant que
Ducasse est assigné comme tenant une agence relative aux rechei ches
à faire sur les titres de noblesse ; |