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LE PRÉCURSEUR.
plas grande importance sous tous les rapports, et par conséquent sous
celui des assurances maritimes. Malgré la modicité apparente des pri-
mes, nos assureurs prospèrent parce que les conditions de leur police
sont très-favorables, et le système des dérogations ayant totalement
cessé, après quelques expériences fort coûteuses. Les dernières primes
payées . sont :
5 0|0 du Brésil à Trieste.
2 00 des Etats-Unis à Trieste.
2 lj2 d’Amsterdam à Trieste.
4 0(0 de Manille à Trieste.
1 OjO de Cadix à Trieste.
2 1(2 de Haïti à Trieste.
Après avoir passé ainsi en revue les diverses places de
l’Europe, nous devons dire un mot de notre place :
ANVERS. — Les assurances sont nrres à Anvers; elle* seraient mê-
mes nulles sans l’activité du commerce des sucres ; les nouvelles des
sinistres concernant la place arriv nt tous les jours et écrasent nos
assureurs ; néanmoins les primes, qui étaient parvenues si difficilement
à un taux raisonnable, ont déjà éprouvé leur premier mouvement de
-baifpe. Les dernières primes payées sont :
•o o(o sur sucres, pour Hambourg, Brème, etc.
.2 -ojo sur sucres, de Rotterdam à Anvers ;
2 1(2 ojo sur sucres de Bordeaux à Anvers ;
4 ojo sur sucres pour Constantinople ;
3 ojo sur huiles, de Messine à Auvers ;
3 ojo sur grains séchés, pour New-York j
5 ojo sur sucres, de la Havane à Anvers ;
5 ojo sur sucres, de Bahia à Anvers ;
3 ojo sur potasses, de New-York à Anvers.
Les risques de guerre ont cessé d’être jirisen considération et ne «ont
coipptés pour rien dans les primes qui précèdent.
Nous complétions maintenant notre travail en donnant
le tableau comparatif du cours des primes auquel ont été
effectuées les assurances en décembre dernier sur les places
([Anvers, Amsterdam, Londres, Hambourg, Copenhague,
Paris, Le Hâvre, Nantes, Bordeaux, Marseille, Gênes
et Livourne.
Ce tableau est à la 4.e page de notre journal.
Dans un prochain article, nous parlerons des assurances
sur la vie et contre l’incendie.
ALLEMAGNE.
Trasctort-sijr-le-Meiii, 3 janvier.
ASSOCIATION DOUANIÈRE ALLEMANDE.
On lit dans l’Organe du Commerce et de l’Industrie, de
Cologne :
« Après des débats animés sur des intérêts opposés ,
l’année 18SS a réalisé ce qu’on s’en promettait Bade et
Nassau ont adhéré au système allemand, et Francfort le
fera sans aucun doute dans peu de jours. De manière que
l’on peut considérer l’association douanière et commerciale
allemande, comme étant complète. Il est impossible d’es-
pérer que l’Autriche entre dans l'association. Cet empire
forme par lui-même un état fédératif , auquel elle a donné
récemment une communication intérieure libre, et ceci
rend impossible une fusion avec l’association allemande.
Il n’y a guère rien à attendre de la Russie , à cause du
système qu’elle a toujours suivi à l’égard des produits in-
dustriels d’Allemagne, et même le traité de commerce
dont il est question, désappointera ceux qui y rattachent
quelques espérances.
La Suisse désire rester" neutre, et fait probablement
bien , comme aussi, selon notre opinion, l'association al-
lemande se trouvera mieux de la non-incorporation de la
Suisse. En général, nous n’approuverions pas l'entrée
dans l’association de pays non allemands, attendu que
cela lui ôterait son caractère national. Nous regretterions
par conséquent de voir entrer la Belgique , ou la Hol-
lande , dans l’association allemande , quoique, d’un autre
côté, nous désirions vivement que des traités libéraux et
basés sur nne juste réciprocité soient conclus avec ces
deux nations. Nous n’avons plus qu’à émettre un vœu ;
c’est l’abolition de tous les droits entre les divers états as-
sociés et l’introduction d’un système général de monnaies,
poids et mesures pour tous ces états. Maintenant que les
délibérations sur l’extension ultérieure de l’association
sont terminées nous sommes convaincus que le Congrès
douanier allemand de Berlin s’occupera de cet objet im-
portant. »
ANGLETERRE.
Londres , le 7 janxier.
On lit dans le Courier : Le compte des revenus de l’état
pendant l’année 1883, dont le dernier trimestre a fini le 8
courant, vient d’être publié. Comparés aux revenus de
1834, il y a dans ceux de 1833 une diminution do 613,000
livres sur le chiffre total ; mais cette diminution résulte de
l’abolition de l’impôt sur les maisons et d’autres impôts
supprimés depuis 1834. Le dernier trimestre présente
cependant un accroisemcnt de 172,000 livres en com-
paraison du dernier trimestre de l’année financière
précédente. En somme , il n’y a rien dans le compte des
revenus qui soit en opposition avec notre opinion que no-
tre situation financière est dans l’état le plus florissant et
le plus prospère.
-— On lit dans le même journal : Le Times publie une
lettre fort curieuse sur la culture de la betterave et la fa-
brication du sucre en France. Nous croyons cependant
(ju’on a tort de s’imagener que les sucres de betteraves
pourraient soutenir un moment la concurrence avec les
sucres du Brésil et des Indes occidentales, si les derniers
étaient admis dans la consommation sur le même pied que
les premiers. Mais aussi long-temps qu’un impôt oppressif
d’un demi franc par kilogramme frappera les sucres des
colonies et le sucre étranger, tandis que le sucre des bet-
traves en est exemp , la culture de ce dernier sera étendue
de plus en plus. Mais si la France se fatigue un jour de
payer aux fabricans de sucre indigène une somme annuelle
qui s’élève déjà à environ vingt millions de francs, et qui
s'accroît tous les jours au-delà de la somme pour laquelle
les colonistes et étrangers leur fourniraient la même quan-
tité de sucre et une bien meilleure qualité , alors les éta-
blissetnens dans lesquels cette industrie exotique s’est in-
troduite, commenceront à décliner. Ils n’existeraient pas
un an si les impôts sur les diverses qualités de sucre étaient
les mêmes. Us dépendant entièrement d’un impôt oppres-
sif, reste de la politique anti-commerciale de Napoléon.
— Deux vaisseaux baleiniers qui ont pu se dégager des
glaces des régions arctiques sont de nouveau arrivés à Pc-
terhead. En voilà déjà quatre sauvés. On pense que les
autres les suivront incessamment, ( Courrier. )
— Un exprès a été envoyé hier au roi au château de
Briglilôn, avec le compte des revenus publies du dernier
trimestre de 1833. On pense qu’un conseil de cabinet aura
lieu au milieu de la semaine prochaine pour la rédaction
du discours de l’ouverture du parlement fixée au 4 février
prochain. ( Globe )
— On lit dans le Morning Herald :
v II est certain que, pendant la dernière guerre civile
en Perse, après le décès du shah, l’influence moscovite
se serait dessinée en Perse comme elle l’a fait en Turquie,
au préjudice de l’Angleterre, sans les prompts et énergi-
ques efforts de sir Henri Bethunepour conserver l’influence
anglaise dans ce pays. Le plan de l’autocrate consistait à
prendre l’empire persan sous sa protection exclusive. Si
l’héritier légitime de la couronne avait été laissé à la mer-
ci des Russes, le plan de la Russie aurait été accompli,
et l’influence et le commerce anglais auraient été entière-
ment ruinés. 11 n’est pas étonnant que l’officier qui avait
ainsi neutralisé les intrigues de la Russie n’ait pas été bien
traité par le czar. L’empereur peut jusqu’à un certain
point cacher son dépit sous un sourire trompeur qu’accep-
tent , sans en être dupes, lord Durham et lord Palmerston;
mais il ne dissimulera jamais son courroux à un brave pa-
triote anglais qui ne connaît que l’intérêt de la patrie, et
n’est pas sensibles à des cajoleries diplomatiques. A ceux-
là l’insolence duciar : c’est laseule manièredonton puisse
se venger des services qu’ils rendent à l’Angleterre. «
FRANCE.
Paris, le 8 janvier.
Le roi a reçu hier la députation chargée de lui présen-
ter l'adresse de la Chambre des Pairs. C’est M. Bastard,
vice-président, qui a porté la parole.
Sur l’invitation des membres de la commission de l’A-
dresse , M. le président du conseil devait se rendre avant-
hier au sein de cette commission pour donner les expli-
cations qui lui étaient demandées relativement au traité
américain; mais M. de Broglie a fait annoncer, que sa
présence étant nécessaire à la Chambre des Pairs, il ne
pourrait faire ce jour là les communications promises par
le gouvernement. Cette circonstance retardera au moins
d’un jour la présentation du projet d’Adresse. Quelque
discrets qu’aient été MM. les membres de la commission,
nous croyons savoir que des discussions très-animées ont
été soulevées. Hier ces messieurs sont restés en séance
jusqu’à six heures et demie. ( Lmpartial )
■— Quelques membres de la commission de l’adresse
avaient fait la proposition d’y introduire une phrase for-
melle au sujet de la Pologne ; mais les scrupules de la
majorité ont repoussé cette initiative. 11 a été convenu
qu’on laisserait à l’opposition la tâche de soulever ce dé-
bat. Il est donc à croire que là, comme à la chambre des
pairs, la ehose se passera en conversation. Quant à l’am-
nistie ; aucun membre de la commission n’y a songé,
sans doute par respect pour la prérogative royale.
( J. du Commerce. )
— Le bal de la cour d’avant-hier était fort brillant ;
on assure que plus de quatre mille personnes y assistaient.
Plusieurs notabilités du faubourg Saint-Germain s’y fai-
saient remarquer. On y voyait aussi beaucoup d’étrangers,
et notamment des Anglais, pour lesquels la famille royale
avait des attentions toutes particulières.
— On fait d’immenses préparatifs au ministère de l’inté-
rieur pour une grande fête que doit y donner M' Thiers,
et qui rappellera par sa magnificence celle que donna
dans les mêmes lieux M. Casimir Périer. Comme alors , on
dresse une salle couverte dans le jardin. Les travaux sont
dirigés por M. Duban, architecte ordinaire des fêtes de
juillet.
-— On lit dans le Journal du Commerce.
Les correspondances de Brest que nous avons publiées
successivement, et celles mêmes qui arrivent aujourd’hui,
annoncent qu’aucun ralentissement n’a été apporté aux
travaux d’armement et à la réunion des marins nécessai-
res pour former les équipages des bâtimens armés et de
ceux que Ton dispose. Il en est de même à Toulon.
ALGER
Une lettre d’Oran , en date du 18 décembre , contient
les nouvelles suivantes :
u Abd-el-Kadcr , qui, à l’approche de notre armée ,
s’était retiré dans les montagncsavccune partie de sa trou-
pe , vient de rentrer dans Mascara. On assure qu’il a en-
core avec lui plus de 12,000 hommes.
« Tout se prépare pour l’expédition de Tléméccn , où
le maréchal commandant en chef se propose d’établir un
boy. L’arméeexpéditionnairedoitavoir quitté Mostaganem
au moment où je vous écris. Le bateau à vapeur la Sala
mandre , qui nous a apporté le maréchal Clauzel et son
état-major , annonce que le matériel d’artillerie sera em-
barqué sur des bâtimeus ; mais les troupes viennent par
terre , et déjà le génie , la cavalerie , une partie de l’artil-
lerie et beaucoup d’Arabes sont rendus. La cavalerie est
arrivée le 16.
» Quelques tribus , parmi lesquelles celle de Borjia ,
qui avaient promis de faire leurs soumissions avant le dé-
part de l’armée expéditionnaire pour Mascara , n’ont pas
voulu tenir leurs promesses ; elles se sont même portées à
des actes d’hostilités. Le jour du départ des troupes pour
Tléméccn n’est pas encore fixé ; mais une activité extra-
ordinaire se fait remarquer depuis l’arrivée du maréchal,
et il y a lieu de croire que les préparatifs pour l’entrée en
campagne seront bientôt terminés. Le bey Ibrahim ne
quittera pas Mostaganem , où il est établi aveeses Arabes;
plusieurs chefs de tribus ont déjà fait des démarches auprès
de ce bey pour traiter de leur soumission. Tout porte à
croire que sous peu les jDouaires elles Z mêlas pourront
tenter une entreprise sur Mascara, surtout si Abd-el-Kader,
comme le bruit en a couru , est décidé à disputer à nos
troupes le chemin de Tlémécen.
» Il parait certain que les troupes de l’expédition ne ren-
treront pas de si tôt en France. «
NOUVELLES D’ESPAGNE.
Le Journal de Paris public les nouvelles d’Espagne sui-
vantes :
« Une dépêche télégraphique de Bayonne , en date du
7 , et de Madrid le 3 , annonce que les quatre articles du
vote de confiance ont été successivement adoptés dans les
séances du 2 et du 3 , à une très-forte majorité.
Le Moniteur Français publie une ordonnance de S. M.
Louis-Philippe , qui élève M. le général Hurel , chef de
l’état-inajor-général de l’armée belge , au grade de lieu-
tenant-général.
M. Magnan , qui commande une des brigades de notro
armée, est , par une autre ordonnance du roi des fran-
çais , élevé au grade de maréchal-de-camp.
— La société de la Réunion, au Café des Mille Colonnes,
vient de faire une distribution de dix-huit cents pains aux
pauvres.
— Les époux... , demeurantsous la communcde Couri-
St-Etienne , près de Wavre , ayant dans la nuit du 6 au 7
janvier, allumé un réchauddans leur chambre, ont trouve
le matin leurs six enfans asphixiés. {Belge)..
— Un journal de Naples, Y Omnibus , donne la nou-
velle suivante que nous reproduisons sans en garautir
l’exactitude : .
«I Un certain Lorenzo Giordano , de Finmara en Cala-
bre , a trouvé , après de longues expériences , le moyen
de rester pendant six heures au fond de la mer , dans les
endroits les plus profonds , avec la faculté de marcher et
de faire euviron un mille à l’heure. Cet homme demande
qu’on lui accorde un privilège pour deux années , et le
tiers de ce qu’il pourra trouver dans ses pérégrinations
sous-marines, Moyennant cette condition , il s’offre à faire
toutes les expériences qu’on exigera, età scs propres frais. »
BELGIQUE.
ANVERS , 10 Janvier.
Un sous-lieutenant au 11 régiment d’infanterie s’est brû-
lé la cervelle hier à trois heures de l’après-midi avec un fu-
sil de munition. Nous connaissonl cet officier , mais la pru-
dence exige peut-être que nous taisions son nom pour que
la nouvelle de sa mort n’épouvante pas trop subitement ses
parents ou ses amis.
Un billet laissé sur la table et adressé à un officier de la
garnison finissait ainsi : « Adieu, nous nous reverrons ail-
leurs, mais quant à vous, tâchez de partir le plus tard pos-
sible. »
— On nous remet une note sur un Commerce bien
odieux que font,dit-on,certains entrepreneurs au détriment
de la classe ouvrière en spéculant sur les différences de l’an-
cienne monnaie de cuivre avec la nouvelle; nous en rendrons
compte demain.
M. le ministre des finances a annoncé dernièrement qu'il
proposerait d’abaisser les droits de douanes sur quelques
produits français. L’Union donne à ce sujet les renseigne-
mens suivans , puisés à une source que l’on peut considérer
comme officielle :
En retour des modifications apportées aux droits qui
frappent certains produits du sol ou de l’industrie belge à
leur entrée en France, quelques modifications doivent
aussi être introduites au tarif des douanes belges à l’égard
de plusieurs articles provenant particulièrement de France.
On assure que cette présentation fera l’objet d’une pro-
chaine communication du gouvernement à la Chambre des
Représentais.
D’après quelques renseignements que nous avons lieu
de croire exacts, la réduction des droits porterait d’abord
sur les eaux-de-vie, et ici la mesure est tout à fait dans
notre intérêt, car on sait que l’importation de France de
ccs deux articles a lieu presque exclusivement par l'inter-
médiaire de la fraude. Le résultat d’une forte diminution
île droits sera donc de donner au commerce une direction
légale, régulière, et augmentera sensiblement les recettes
du trésor.
Le droit de douane sur les vins subirait aussi une dimi-
nution considérable, disposition qui ne pourrait manquer |