Full text |
Jeudi 18 Avril.
1878. — Quarante-troisième année. —'H0108.
Jeudi 18 Avril.
ABONNEMENTS *.
nans -nos bureau» et. chôz tous les Directeurs
teponttk (franco déport), pour :
Anvers.......... par frtoestre; Fr. 15.
is-Bfelgttjae..!
La Hollande....
16.-
seiœstro, » 30.—
;an, ». 56.—
trimestro,- Fl. 8.80
semestre, » 17.—
an, » 34.—
trimestre, Fr. 23.—
» . 23.-
» » 19.—
. . 31.-
» . 31—
T W VU
mjeà rii
La France......
L’Angleterre...
L'AUemkgne...
Les Etats-Unis..
Brésil et Indes.,
t > KLMÉnO *8 CE«TIUËH.
paiement par anticipation.
CHEMIN DE FER DE L’ETAL. — D’ANvkrs pour Mâlines et Bruxelles à 5.25,6.35,7.40 £.,
9.15 El. 9.50.10 50 £., 12.15, 1.15 E., 3.15 E., 3.33, 4.40, 5.50,6.50 E.,8.25 E., 8.55,10.15 E - Lierre
5.30,7,12,9.33,11,1.50,5.21, 8.28. - Termondo et Oand 5.25 E., 5.30, 9.50. 12.15,3.33, 4.45 E.,8.55. -
Alost (par Termonde) 5.30, 9.50, 12.15.3.33,8.55; (par Bruxelles) 1130,9.15 E., 10 50 E , 12.15,
3.33,6 50, E. — Lokeron (par Termonde) 5 30, 9 90, 12 15, 4.45 E. — Ninove, Gsammont Dessines,
Ath (par Bruxelles-Nord) 5.25, 10.50 E., 12.15, 3 31, 6.50 E. — Bruges, Ostende (par Matines)
5.30, 9,50, 12.15, 3.33, 4 45: (par Bruxelles) 5.25. 6.50, 9.50, 10.50 £.,12.15, 3.15 E., 3 31, 4 45 E. -
Courtnai, Mouscron, Tournai, Lille 5.25,9.50. 12.15,3.33. 4.45. Calais5.40, 12.15, 4.45 E. 1* et 2»cl
— Louvairt, Tirlemont, Liège et Verviers 5.25,9.15 E.,9.50, 12.15,4.45, 6.50,8.55 Jusqu’à Louvain)
10 E. — Landen 5.30, 9.50. 12.15,4.45,6.50. — Spa 5.30, 9.15 E., 9 50, 12.15. — Allemagne 5.25
(levée de la boîte 1 45m.), 9.15 (boite 8.30), 1 50 (boîte 1.05i, 4.45 (bolte4.1( ), 10.15 (boîte9;S>). — De
BRüxmxKspour Anvers â 5.27, 6.17, 7.18, 8.03 E., 9.16 E.. 9.51, 10.50, 12.43, 2.3Ö E., 3.45, 4.34,
4.59 A, 5 39, 6.30, 8.05 E., 9. 11.30.
LIGNE D’ANVERS A BOOM. — D’Anvers pour Boom 6.45, 11.12, 5.10,10.20. — De Boom pour
Anvers 5.20,9.20, 3.10,8.45.
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
P. A. DELA MONTAGNE,
DtRECTEOB-GÉRANT.
ni lîKAI X t rue de l’Amman, 1, et
Place du Musée, Anvers.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE.
D’Anvers pour Lierre 5.30, 7.12,9.23, 11.00, 1.50, 5.15. 8.28. — Aersehot, Louvain, Ôiest,
Hasselt 7.12, 9.33,1.50, 5.15. -i Maestricht et Aix-la-Chapelle 7.12,9.33, 1.50, 5.15. - Roosendaal,
Breda, Dordrecht, Rotterdam 7.20, Ç.05 E., 10.25,2.30 (jusqu'à Roosendaal), 3.41 £., 6.45. — Otti-
gnies, Lodelinsart.Charleroi.Berzée. Waleourt, Marienhourg, Yirerux et au-delà7.12,9.33 Jusqu’à
Walcourti. 1.50, 5.15 Jusqu’à Lodelinsart;. -- Herenthals, Turnhout et Tilbourg 5.30,11 Jusqu’à
Turnhout), 5 15.
CREMIN DE FER DU PAYS DE WAAS.
D’Anvers pour Gand (Tête de Flandre) 7.15, 8.50 E., 10.55,2.05,3.60 E.. 7.15. — l)e G and pour
Anvers 4.30. 7.05, 9.25 E., 10.50, 2.20, 5.25 E., 7.05.
BATEAUX A VAPEUR.
D’Anvers (départs du Veerdam) pour Tamise 8.30,10 matin, 5 heures soir. — D’Anvers pour
Boom 1.30 et Sh.soir. — De Tamise pour Anvers 7 et 10.30 h. rm, 1 h. s, — De Boom pour
Anvers 6.30 b. matin.
AGENTS !
MUXELLes, Office de Publicité, rue de la
Madeleine.
, hollande, Mi H, Nue h kt- -V.vn Ditmak,
à Rotterdam, et tous les directeurs de postes
du royaume.
paris, HXvas, Lafitte, Bclukr et; c*,
Place delà Bourse, 8.
LONDRES, DEI.IZY. DaVIES ET O, 1, CeCÜ.
Street, Strand, et A. Maurice, 13, iWsteek ,
Rew, Ccrvent Marden.
Annonces là petite ligne.......... Fr. 0.25
Réclames (fin du journal) la ligne.... » 0.75
Faits divers, & ligne...... . ü —
Rubrique Anvers, la ligne......... . 2.50
Pour les annonces de la France s’adresser a
MM. Havas, Lafitte & O, Place de la Bourse
8, Paris, et à MM. G. L. Daube & C», 31, rue dn
Faubourg Montmartre, Paris.
ET* Les annonces sont mesurées au ligna-
■mètre. — Les titres se paient tf après l'espace
mi’üs.occupent. On ne peut garantir les dates
LISTES ÉLECTORALES.
RÉCLAMATIONS des cléricaux.
Les électeurs qui auraient reçu de la part
des cléricaux une demande de radiation de
eur nom des listes électorales, sont instam-
ment priés de faire remettre cette pièce au
bureau de l’Association Libérale et Consti-
tutionnelle d’Anvers, Place Verte, 31, au
premier.
RÉSUMÉ POLITIQUE
Le comte Andrassy, reconverti à l’alliance des
trois Empereurs, déploie un zèle de néophyte. C'est
lui qui vient de reprendre officiellement les dé-
marches en faveur du congrès. Le télégraphe nous
annonce qu’il vient d’expédier une circulaire en
réponse à la circulaire Salisbury. Le comte An-
drassy répliquant au cabinet de Londres ! Le prince
Gortscfiakow a fait là un coup de maître.
: Lô télégraphe officiel qui jusqu’ici n’avait parlé
de l’occupation de la Bosnie et de l’Hèrzégovine
que pour deraentir tous les bruits à ce sujet, vient
de changer de ton et insinue que cette occupation
pourrait bien avoir lieu » d’une manière amicale. >.
On trouvera cette dépêche sous notre rubrique
Gcîïrre D’Orient.
L’attitude de la presse officieuse allemande est
des plus curieuses'; nous réunissons plus loin quel-
ques résumés. Signalens une rebuffade de la
Nordüeutsche à l’adresse du Journal des Débats
et de la nation française. Inutile d’ajouter que
toutes les feiiilies prônent le Congrès.
En Roumâfriè les choses marchent à un dénoue-
ment. M. Brâtiano est arrivé mardi à Bueharest
où il a immédiatement conféré avec ses collègues.
Le même jour au Sénat, M. Stourdka a interpellé
le ministère. Le gouvernement de la principauté est
décidé à refuser le delta du Danube, parce que si
la Russie dèvenait jriverainé. depuis Reni jusqu’à
Ismaïla, elle pourrait toujours entraver la liberté
de la navigation sur le cours du fleuve.
L'Italie annonce que le Pape a demandé au cardi-
nal Ledochowski son concours pour les négocia-
tions entamées avec l’Allemagne.
Ce choix, qui peut paraître inopportun en ce sens
que le cardinal est un des prélats les. plus compro-
mis de toute la Prusse, serait loin cependant d’être
mal vu à la cour de Berlin.
De cette manière, en effet, fe Vatican met hors
de combat les opposants fanatiques, qui se trouvent
ainsi obligés de militer pour et non pas contre le
résultat que l’on se propose d’obtenir.
D’aprèq les rapports venus de toutes les parties
de l'Allemagne, la nouvelle dés pourparlers enta-
més entre le gouvernement allemand et le Vati-
can, en vue d’aplanir les difficultés existantes, a
produit une excellente impression; évêques, re! :•
gieux, curés et prêtres font parvenir au Pape leurs
vœux et leurs remerclments.
Le Journal de Bruxelles, qui ne répond, ja-
mais quand on l’interroge sur le programme
politique de ses amis, publie aujourdhui un
programme libéral que M. Goblet d’Alviella,
conseiller provincial du Brabant, vient de
soumettre, dans la Revue de Belgique, à l’exa-
men de notre parti.
Le but principal de ce programme est la sé-
Îaration ae l’Eglise et de l’Etat. Le Journal de
'xuxeUesDQ pouvait manquer de le combattre.
Il le combat mais par cet argument tout à fait
étrange sous-sp-plume : « Nos adversaires se
sentent impuissants àsoutenir la lutteâ armes
égales sur le terrain du droit commun. »
Le terrain du droit' 'commun ! Mais c’est
précisément celui que nos adversaires ont
aéserté, c’est celui sur lequel nous voulons les
ramener. La Constitution proclame l’égalité
des citoyens devant la loi : combien de fois ce
principe n’a-t-il pas été violé, sous forme
d’exemptions, par la loi elle-même? Les sémi-
naristes* les religieux, les membres des corpo-
rations de tous ordres ne jouissent-ils pas
d’immunités, de véritables privilèges qui leur
laissent tous les droits du citoyen sans leur
imposer aucune charge ?
Qu’est-ce donc que le Journal de Bruxelles
entend par droit commun, nous serions cu-
rieux de l’apprendre. It doit avoir conçu un
droit commun à sa façon, bâti sur la Constitu-
tion amendée par le- Syllabus. Nous l’enga-
geons vivement à le mettre en regard dû-pro-
gramme de M. Goblet. Nous verrons de quel
côté seralatolérance etle respect de la liberté.
Ce n’est pas que nous soyons d’accord avec
M. Goblet sur tous les points de son pro-
gramme ; il en est que nous aurons à discuter,
car il s’agit d’une oeuvre individuelle, élaborée
par son auteur seul et non pas de concert avec
les différents groupes de libéraux, comme le
Journal de Bruxelles veut le faire croire. Il
n'y a pas eu d’accord préalable et il est dou-
teux qu’un accord quelconque s’établisse sur
toutes le» mesures proposées. Par contre, plu-
sieurs d’eiitre elles on) déjà l’assentiment du
parti entier,.'Mais M.. Goblet d’Aviella est un
esprit trop sérieux, un écrivain trop distin-
gué pour que son travail passe inaperçu. Nous
reproduisons donc le résumé qu’il en fait lui-
imeme; il servira de réponse aux attaques du
Journal de Bruxelles, car il suffit de le lire
pour rester convaincu que c’est du côté de
M. Goblet que se'trouve le respect du droit
commun.
I. — Mesures tendantes à ta séparation de l'Etat
et de' l'Eglise.
I. «);Le premier acte des libéraux devra être la créa-
tion d'écoles normales et la création d'écoles primaires
en nombre suffisant pour satisfaire à tous les besoins
de la situation nouvelle. La meilleure solution serait
peut-être de formuler immédiatement le principe de
renseignement obligatoire, de forcer les localités à
completer, dans le plus bref délai possible, l’outillage
de leur instruction primaire et de fixer partout l’ex-
piration de ce délai pour la mise en vigueur de la loi
b) En même temps que le programme scolaire serait
développé suivant-les exigences modernes, il faudrait
séculariser l'instruction publique â tous les degrés, en
fermant au prêtre l’entréo de l’école et en excluant du
programme toute espèce d’enseignement confessionnel.
La direction des écoles normales devrait aussi passer
exclusivement à des mains laïques. La position des
instituteurs serait améliorée et leur indépendance
garantie vis-à-vis des influences locales.
c) La loi de 1876 sur les jurys d’examen devrait être
corrigée par l’institution d'un jury central qui,nommé
par l’Etat, aurait seul le droit de délivrer aux gradués
des diverses universités les diplômes donnant accès à
certaines professions.
II. Dans la réglementation des cimetières, déclarer
abrogées les dispositions du-23 prairial an XII, qui ad-
mettent la division des cimetières par cultes et intro-
duisent le clergé à titre d’autorité dans les lieux de
sépulture. La loi devrait laisser aux autorités com-
munales la police des lieux destinés aux inhumations,
mais en leur interdisant d’y établir la division des
cultes.
III. Dans les lois le jury, la milice et la garde ci-
vique, supprimer toutes les exemptions accordées aux
ministres des cultes.
IV. Dans les rapports entre les autorités adminis-
tratives et les ministres des cultes, supprimer tous les
privilèges honorifiques reconnus a ces derniers par le
décret du 24 messidor an XII qui assigne une place au
clergé dans les cérémonies publiques, réglemente la
présence des fonctionnaires à certaines solennités
religieuses, accorde une escorte armée aux manifes-
tations extérieures du culte et, dans l’ordre des pré-
séances, fait passer le « saint sacrement » même
avant le souverain.
V. Dans la loi communale et proiw'wciafe,supprimer
toutes les dispositions qui mettent à charge des com-
munes et des provinces certaines dépenses relatives
à la célébration du culte, à ses édifices ou à ses mi-
nistres. C’est là une dés dispositions les plus radicales
qu’on puisse prendre sous l’empire de notre Constitu-
tion dans le sens de la séparation entre l’Eglise et
l’Etat.
VI. Daus le budget des gulles, supprimer tout ce qui
ne se rapporte pas strictement à l’obligation contenue
dans l’article 117 de la Constitution, par conséquent :
a) le “ traitement du personnel enseignant et diri-
» géant des grands séminaires ; » b) les » bourses af-
» fectées aux grands séminaires ; » c) les « subsides
» pour construction ou réparation des édifices affectés
- au culte, » sans préjudice des sommes affectées à la
réparation des monuments ; d) enfin, les » secours
» pour les ministres des cultes, secours aux anciens
» religieux et religieuses ».
§ 2. — Mesures de protection contre les empiétements
de l'Eglise.
Le législateur peut, même à l'égard des prêtres,
attacher la déchéance des traitements à certaines con-
damnations prononcées par les tribunaux, nous de-
manderons. 1 extension de ce principe à tous les cas
où un prêtre sorait tombé sous l’application de l’art.
268 du code pénal belge, pour avoir attaqué dans
l'exercice de son ministère, » le gouvernement, une
loi. un arrêté royal ou tout autre acté de l’autorité
publique. ■»
En même temps, nous voudrions que des instructions
fussent transmises aux parquets pour que cette dispo-
sition pénale lût plus sérieusement appliqué ; nous
voudrions même qu’elle fût rédigée de façon à attein-
dre les attaques calomnieuses dirigées contre les
écoles publiques au profit de la concurrence cléricale,
les mendements anti patriotiques de nature à compro-
mettre nos relations vis-à-vis de l’étranger, enfin* les
tentatives pour entraver les fonctionnaires publics
dans l’accomplissement de leurs devoirs.
Nous désirerions surtout frapoer les cas de pression
religieuse où le clergé abuse de son autorité spirituelle
pour violenter le libre choix des électeurs. En d’autres
termes, de même qu’en Angleterre, non seulement les
faits de. clérical intimidation devraient suffire à vicier
une élection ; mais encore les prêtres qui s’en seraient
rendus coupables devraient être assimilésà celui » qui,
pour déterminer un électeur à s’abstenir de voter ou
pour influencer son vete, aura usé à son égard de
voies de l’ait, de violences ou de menaces ou lui aura
fait craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un
dommage quelconque sa personne, sa famille ou sa
fortune.
Comme les libéraux ne sont pas d’accord sur le prin-
cipe de la substitution de la capacité au cens comme
base du droit de suffrage. — réforme qui, du reste, pour
être appliquée aux élections législatives, exigerait uiie
majorité parlementaire des deux tiers, — et connue
nouscherélions en ce moment à formuler un programme
qui puisse être accepté par toutes les nuances du libé-
ralisme belge,nous nous bornerons ici àréclamer de nou-
veau,comme palliatifs,l’introduction du vote alphabéti-
que entre tons les électeurs de l’arrodissement et le mé-
lange des bulletins au bureau central du chef-lieu. Il ne
suffit pas de protéger l’électeur contre toute tentative
de contrôle illégal ; il faut encore lui inspirer la con-
viction que ce contrôle est désormais impossible.
Quant a la fabrication de faux censitaires, nous lais-
serons aux défenseurs du cens le soin d’y trouver un
correctif efficace. Cependant, dans l’intérêt de la mo-
ralité publique, nous appelons l’attérition de nos amis
sur l’urgence de réprimer par des pénalités, surtout
pécuniaires, les fraudes de cette nature qui restent
aujourd’hui complètement impunies.
Lè trafic ees messes est devenu un scandale qui rap-
pelle la vente des indulgences au moyen âge. Il n’est
aucune philosophie religieuse digne de ce nom qui ne
proclame .l’absurdité d’attacher à la récitation de cer-
taines formules ou à la célébration de certaines céré-
monies une influence quelconque sur les destinées de
l’âme après la mort. Quand cette superstition se traduit
eu une source de profits pour ceux qui l’exploitent, elle
devient— nous ne dirons pas unè escroquerie, car bous
voulons croire à la sincérité des prêtres qui prétenent
fournir un avantage réel pour l’argent qu’ils reçoivent
-r mais une immoralité, comme toutes les doctrines
qui émoussent le sentiment de la responsabilité in-
dividuelle et tendent à exagérer la puissance de l’ar-
gent. Que l’Etat tolère de semblables pratiques, c’est
nue conséquence légitime de la liberté des cultes ;
mais qu’il y prête lés mains en autorisant les fabri-
ques d’église à recevoir des fondations dans ce but,
c’est un abus dont nous rougissons pour L’esprit qui
devrait inspirer tous les actes des pouvoirs publies. -
Quand la loi n’autorise aucune fondation à perpé-
tuité, même dans l’intérêt réel de notre famille, il
est assez étrange qu’elle permette de fonder à perpé-
tuité dans le prétendu intérêt de notre àme ! Le pré-
tre, sous la législation actuelle, reçoit un salaire fixé
pour accomplir tous les actes de' son ministère; de
quel droit se fait-il encore paver une seconde fois
par les particuliers? Est-ce que l’instituteur primaire,
moins favorisé sous le rapport du traitement, bien qu’il
ait souvent une famille à soutenir, réclame une rému-
nération personnelle aux parents dont il élève la pro-
géniture ? Est ce que les secrétaires communaux, qui
crient partout famine, — et avec raison, devant l’in-
Suffisance de leur salaire, — oseraient prélever la plus
légère contribution pour les actes dont ils font la
délivrance? On leur appliquerait bien vite l’article 246
du code pénal punissant tout fonctionnaire ou officier
public qui, en dehors de son traitement, aurait reçu
des dons ou présents pour faire un acte de sa fonction
ou de son emploi. Pourquoi donc le clergé salarié par
l’Etat échapperait-il à la règle commune ?
11 y a place dans notre législation pour une loi auto-
risant l’Etat à revendiquer devant les tribunaux,
comme biens » sans maitre », les biens illégalement
détenus par des corporations religieuses. Il ne fàut
pas confondre le droit à la liberté avec le droit aux
faveurs de l’Etat; d’après la lettre et l’esprit de notre
Code civil, les associations non reconnues ne peuvent
posséder que par une tolérance de l’Etat. Dés lors,
quoi de plus naturel et de plus juste que d’enlever le
bénéfice de cette tolérance à quiconque en abuse au
détriment des intérêts privés et publics? Dans tous
les cas, il faudrait frapper les captations dans la per-
sonne de tous ceux qui y auraient trempé, depuis les
religieux qui en auraient profité jusqu’aux individus
qui auraient sciemment servi de personnes interpo-
sées et même les notaires qui, ayant connaissance de
la fraude, y auraient prêté leur ministère.
Nous croyons du reste savoir qu’un projet de loi,
conçu dans cet ordre d’idées.pourraitbien être déposé
prochainement à la tribune de la Chambre en vertu de
I’initiave parlementaire.
Avant tout, il faut retirer la personnification civile
aux congrégations hospitalières qui ne respectent plus
les dispositions restrictives du décret du 18 février
:1809, et, comme elles se trouvent toutes dans ce cas,le
décret iui-même devrait être abrogé.
, il faudrait rendre „obligatoire pour chaque maison
‘religieuse, sous la responsabilité de son supérieur, le
registre imposé par l’art. 555 du code pénal aux hô-
teliers, aubergistes et logeurs pour y inscrire » les
noms, qualités et domicile, dates d’entrée et de sortie
de toute personne qui aurait couché ou passé une nuit
dans leurs maisons. »
Enfin, on ne doit pas oublier d’étendre au charlata-
nisme catholique les règlements généraux en vigueur
sur l’art de guérir. De temps à autre, nous voyons un
malheureux pharmacien condamné à l’amende pour
avoir vendu des remèdes de fantaisie sans une ordon-
nance de la Faculté. Pourquoi donc lesmêmes pénalités
ne s’appliqueraient-elles pas aux trafiquants d’eau de
Lourdes, aux exploitants de la grotte d’Oostacker et
de la vierge de Montaigu? C’est encore une fois le
droit commun dont nous demandons simplement une
application générale, car nous ne voulons pas même
laisser à l’Eglise l’auréole dont elle ne manquerait pas
de s’affubler à la moindre apparence de persécution.
§ 3. — "Réforme du temporel des cultes.
L’organisation actuelle du temporel des cultes nous
parait définitivement condamnée au point de vue libé-
ral. Mais les libéraux ne semblent nas d’accord sur la
réforme qu’il faudrait y apporter. Trois systèmes sont
en présence. L’un, développé par M. E. Allard, dans
son ouvrage sur l'Etat et t Eglise, consiste à suppri-
mer purement et simplement l’existence légale des
fabriques; quant à leurs biens, on devrait distinguer
entre les édifices du culte, qui feraient retour aux com-
munes. les biens provenant des libéralités gouverne-
mentales, qui rentreraient dans le domaine de l’Etat,
et les biens dûs aux largesses des fidèles, qui. après
avoir été réalisés, seraient répartis entre les diverses
paroisses proportionnellement au nombre de leurs fi-
dèles.
Le second système serait de subordonner plus étroi-
ment la gestion des fabriques au contrôle de l’autorité
administrative et même de faire régir le temporel des
cultes, comme le service de la bienfaisance, par les dé-
légués directs du pouvoir communal ; c’est l’idée émise
par M. Janson dans une conférence donnée, il y a deux
ans, à la Libre pensée.
Le troisième système, produit naguère par la Flan-
dre libérale, consisterait en quelque sorte à démo-
■ cratiser les fabriques d’église en faisant élire leurs
membres par la communauté des fidèles, c’est-à-dire
par tpus ceux qui appartiennent nominativement à
l'Eglise. — Dans cette combinaison, il nous semble
que les paroisses devraient être placées à peu près
dans 1.3 situation légale des sociétés anonymes. Les
actes u ; ur gestion seraient soumis à la publicité;
l’Etat (eraità ce que leurs administrateurs obser-
vassent toutes les prescriptions de leur acte constitu-
ai ; leurs comptes seraient affichés chaque année au
secrétariat de la commune, les développements de
leurs ressources limités par le chiffre de leurs membres
actifs; enfin, leurs propriétés immobilières restreintes
aux édifices du culte ainsi qu’au logement de ses minis-
tres. C’est entre ces trois systèmes qu’il faut choisir.
Nous étions certain de voir toute la presse
ultramontaine faire chorus avec le Bien-
Public pour exécuter le cabinet. Voici la pro-
testation de la Pairie, de Bruges :
: Le vote de cette déplorable loi n’a pas déraison
d’étre.
On a beau nous dire qu’il est » sage de tenir compte,
dans une mesure raisonnable, des voeux de la mino-
rité; nous pensons, nous, qu’avant tout, il faut tenir
.compte de la justice et du bon droit., et toute conces-
sion faite au détriment de ces principes est une faute
grave qui découvre et démoralise un parti et n’honore
guère ses auteurs.
i On allègue encore que le parti libéral n’a pas ob-
tenu tout ce qu’il a exigé, que notamment, on ne lui a
(point donné le représentant en plus qu’il demandait
pour Bruxelles et Liège; ce qui vent dire, en bon fran-
çais, que nous pouvons nous applaudir de ce que la
Chambre n’ait pas voté une loi telle que MM. Frère et
|Bara eux-mêmes l’eussent présentée. Nous nousrefu-
sons à discuter cette argumentation, parce que la ma-
tière exige le sérieux.
, Laissons donc là ces excuses qui n’ont puis même
pour elles le mérite de la sincérité, et constatons que le
vote de vendredi est profondément déplorable ; aussi
n’hésitons-nous pas à demander que le Sénat rejette la
loi qui vient d’être adoptée.
j Nous faisons donc appel à la majorité du Sénat pour
qu’elle fasse justice a une loi qui a perdu toute sa
raison d’être.
La majorité du Sénat a fait justice de l’op-
position des ultramontains, parce qu’elle a
compris, comme la majorité de Ja Chambre,
qu’on ne se met pas impunément en traversde
l opinion publique, quand l’opinion publique
est du côté de l’équité et du droit.
Il ne reste plus au parti ultramontain qu’à
congédier les membres de la majorité en
même temps que les membres du cabinet.
vient de publier une étude analytique des éléments
qui constituent la fortune générale de la Belgique.
En les groupant pour en faire un seul tout, l’auteur
obtient le résultat suivant ;
Les Stokslagers.
. Beaucoup de nos lecteurs ont oublié quelle a été
l’origine des stockslagers, que les cléricaux ont
Continuellement à leur suite, dès qu’ils organisent
pne de leurs manifestations.
Leur origine date de 1859; c’est à Louvain que
pour la première fois, ils furent employés.
1 Voici à ce sujet ce que nous lisons dans le rapport
de M. Defré, sur l’enquête parlementaire faite pour
ces élections :
» L’enquête révèle un fait étrange qu’il importe de
vous faire connaître. Le parti conservateur avait or-
ganisé pour le jour de l’élection une garde de sûreté
composée de cent cinquante individus, connue sous le
nom de stokslagers (assommeurs), dont la majeure
partie était composée de repris de justice, et qui de-
vait assurer la tranquillité publique. Cette bande a
(coûté 900 francs. La plupart étaient armés de bâtons.
(Us se groupaient aux portes de la ville et aux bureaux
de l’élection. Leurs antécédents bien connus, leur mine
étrange, leur attitude provoquante produisaient sur
la population une espèce d’excitation et d’intimida-
tion.
» De cette bande faisaient partie un nommé Her-
mans, surnommé le Buffel, condamné deux fois. De-
vriendt, Martin, dit de groote Padde, condamné dix
fois ; Devriendt, Pierre, dit de kleine Padde, condam-
né sept fois ; de YVinnenpennick, condamné trois fois
et sous la surveillance de la police. Ces condamnés
pour vols, rébellions, coups et blessures, étaient payés
à raison de six francs pour concourir au succès de la
liste conservatrice. Tous étaient munis d’une carte
bleue, portant ces mots qui ont dû les faire sourire ;
Paix et concorde, ot plus bas Dieu, la Constitution le
Roi.
» Quelques personnes ont été l’objet, de leur vio-
lence pour avoir arraché une affiche sans timbre, que
le nommé Coppin faisait placarder aux portes des
bureau^ le matin de l’élection. Dans l’après-midi,
qaafid le résultat a été connu, ils setrouvaie t devant
le bureau principal et criaient en levant leurs bâtons :
Vivent les catholiques ! Le soir, les stokslagers se
■ trouvaient aux Oratoires, siège de L’Association con-
servatrice. Un étudiant y but à la santé du chef de la
bande qu’il qualifia de Garibaldi de Louvain, profa-
nant ainsi un nom illustre.
» Plus tard, l’avocat Boels, en montant la rué de
Namur, rencontra une partie de la bande toujours en
train de célébrer le triomphe de la journée ; ils s’étaient
livrés à de copieuses libations. L’un d’eux, Devriendt,
nommé de Padde, était soutenu par deux femmes. A
onze heures du soir, ils troublaient tellement le repos
public, que la police dut fermer l’établissement où ils
s’égayaient. »
Édilité,
Le Journal d'Anvers a voulu savoir où en
était la question de la distribution d’eau. Nous
lui avons fourni les renseignements les plus
précis. Aujourd’hui il nous adresse une nou-
velle question. II veut savoir si MM. Dicket
Quick sonten négociations avec la ville pour
céder à cette dernière les tuyaux déjà placés
et obtenir ainsi la restitution de leur caution-
nement.
Pas du tout. Il n’est pas question de négo-
ciations semblables, MM. Dicket Quick n’ayant
nullement renoncé jusqu’ici à leur concession.
Si la déchéance devait être prononcée, le cau-
tionnement resterait intégralement acquis à
la ville.
1. Terres et bois ......
2. Produits végétaux de la terre.
3. Animaux.....................
4. Maisons d'habitation. . . .
5. Bâtiments publics. . . . .
6. - Meubles, etc,.............
7:. Mines et.carrières
« . Stock de ;œarch£widi8et>
9..
i’èv rnemmsafrfeMiiWiëf'Y ’■•.
Taleurs SurTétranger
10,315,442,208
943,562,460
600,000,000
3.500.000. 000
3.918.000. 000
;4,067,220,000
396,780,000
mn
1,026,281,275
Le conseil de perfectionnement de l’instruction
moyenne vient d’émettre à l’unanimité l’avis qu’il
n’v a pas lieu de changer l’époque des grandes
vacances dans les établissements d’enseignement
de l’Etat,
{Journal de Bruxelles).
(48) Feuilleton du Précurseur.
GARA
DEUXIEME PARTIE.
XXVII
Les deux vapêurs le Pacific et le Labrador
courent à toute vitesse sur l’Océan : l’un est sorti
du canal de.Saint-Georges,, l’autre dé la Manche ;
ies.nièmes eaux les portent, et, dans l’air frais.et
pur qu’aucunes souillures terrestres ne ternissent,
leurs fumées noires tracent la ligne qu’ils suivent.
Sur le pont du Labrador une femme à la toilette
«legante, une Parisienne, Cara, une jumelle de
courses à la main, sonde les profondeurs vapo-
Ççuses.de l'horizon* et .quand passe unqffiçiey elle
lui demande, mais sahs préciser sa question, si tous
les vapeurs partis; d’Europe le samedi pour l’Amé-
rique suivent la même route.
Sur le pont du Pacific. Léon regarde aussi la
uiér,mais il ne cherche rien à l’horizon; que lui
importe que tel naviresoit ouhe soit pas en vue;
siLprQnjèhff.leRxèùx çà et.là, ç’esten rêvant.
Depuis longtemps il n’avàit pas eu une heure de
solitude et de liberté ; il avait été si bien pris, si
étroitement enveloppé par Gara, qu’il avait peu à
peu cessé de s’appartenir, pour lui appartenir à
elle, et qu’il n’avait pas une pensée, une sensation,
un sentiment qui lui fussent propres ou personnels,
tous lui étaient suggérés par elle,ou tout au moins
étant partagés-avec elle ; elle, en tout, partout, et
toujours elle. On ne se dégageras facilement d’une
pareiiie absorption, on ne s’affranchit pas comme
on veut d’une pareille servitude, car ce n’est pas
seulement le eorps qui se façonne par l'habitude,
l’esprit et le coeur se modifient tout aussi aisément,
tout aussi rapidement, et ce n’ést pas du jour au
lendemain qu’ils reprennent leur personnalité :
seul sur ce navire il ne sentait en lui qu’un vide
douloureux, une tristesse vague, que l’ennui de la
vie à bord et la monotonie du spectacle de la mer
roulant continuellement une longue et grosse boule
rendaient encore plus pesants. A qui parler?
L'oreille qui l’écoutait ordinairement ne pouvait
l’entendre ; les yeux dans lesquels il cherchait l’ac-
cord de sa pensée ne pouvaient lui répondre.
Mais peu à peu il se laissa gaguer par le charme
mélancolique du voyage, la monotonie même des
choses qüiTéatouraient le pénétra, la répétition
régulière de ce qui se passait sous ses yeux lui
offrit un certain intérêt, et de nouvelles habitudes
vinrent insensiblementremplacer celles qui avaient
été si brusquement rompues par son départ.
D’ailleurs la vie même du bord avait pris une
activité pour l’équipage et pour les passagère un
intérêt qu’elle n’avait pas pendant les premières
journées où l’on s’éloignait de l’Europe ; on appro-
chait de Terre-Neuve, de ce que les marins ap-
pellent les bancs, et c’est toujours le moment cri-
tique de la traversée.
La température s’était refroidie, l’air s était,
obscurci, et l’on avait rencontré de grands ice-
bergs qui, descendant du pôle, s’en venaient fondre
dans les eaux chaudes du Gulf-Stream ; plusieurs
foisTe vapeur avait brusquement viré de bord,
changeant sa route pour ne pas aller donner con-
tre ces écueils flottants, s’ouvrir et couler bas.
Puis d’épais brouillards, plus froids que la neige,
avaient enveloppé le navire, et jour et nuit le sifflet
d’alarme, par des coups stridents, avait averti les
autres navires qui pouvaient se trouver sur son
chemin.
— Coulerons-nous ceux que nous rencontrerons,
serons-nous coulés par eux?
De pareilles questions discutées avec les officiers
qui, dans leurs caoutchoucs couverts de givre et la
barbe prise en glace, arpentent le pont, sont faites
pour distraire l’esprit et susciter l’émotion.
Quand Léon débarqua à New-York, son état mo-
ral ne ressemblait en rien à celui dans lequel il se
trouvait lorsqu’il s’était arraché des bras de Cara
à la gare du Nord.
Si son père et sa mère, si Byasson avaient, pu le
voir, ils auraient cru que les'espérances du fonc-
tionnaire de la préfecture de police étaient en train
de se réaliser; la puissance de l’accoutumance était
considérablement affaiblie, et. il ne faudrait pas bien
désjoùrnéés de voyage encore sans doute pour
qu’élle fût tout à lait détruite. Alors, que resterait-
il de cette liaison ? Ne verrait-il pas Gara ce qu’elle
était réellement ?
Avant son départ de Paris il avait été convenu
qu’il descendrait au Grand Hôtel de la Cinquième
Avenue, et c’était là qu’on devait lui envoyer des
dépêches, s’il était besoin qu’on lui en envoyât ;
en tout cas, c’était Là qu’on devait lui adresser ses
lettres.
De dépêches, il n’en attendait point; loin de s’ag-
graver, l’étât de sa mère avait dû s’améliorer, et il
n’y avait pas à craindre qu’Hortense fût malade,
Ce ne fut donc que par une sorte d’acquit de con-
science qu’il demanda s’il n’y avait pas de dépêche
à son nom.
Grande fut sa surprise, profonde fut son angoisse
lorsqu'on lui en remit une, et sa main t rembla en
l’puvrant : .
» Arriverai par Labrador peu après toi; n'écris
à personne, ne télégraphie pas sans nous être vus.
». houtens*. «
Sous ce titre intéressant: Essai sur la richesse
matérielle de la Belgique, M. Wareg Massalski,
professeur à rUniversftè catholique de Louvain,
12. DiVers.......................... 1,000,000,000
. 29,539,217,830
La richesse matérielle de la Belgique est donc de
près de trente milliards.
Exposition universelle de Paris en 1878
La commission belge de l’Exposition universelle de
Paris en 1878 vient (Tadresser la circulaire suivante
aux exposants :
Monsieur,
Nous avons l’honneur de vous informer que M. le
directeur des sections étrangères de l’Exposition uni-
verselle de Paris en 1878 nous a annoncé que le jury
international des récompenses serait composé de six
cent cinquante membres titulaires, dont trois cent
cinquante étrangers ei. trois cents français. Il y aura,
en outre, trois cent vingt-cinq membres suppléants,
dont cent soixante-quinze étrangers et cent cinquante
français.
» Les membres titulaires seront répartis entre les
classes déterminées par le système de classification
annexé au réglement général. Us fonctionneront par
ensembles correspondant à ces classes et désignés sous
le nom de jurys déclassés.
- Un président, un vice-président, un secrétaire et
un rapporteur seront nommés à l’élection dans ohaque
classe, par et parmi les jurés titulaires de cette classe.
- Les présidents et les rapporteurs des jurys de
classes de chaque groupe seront réunis en jurys de
groupe pour exercer une juridiction, supérieure dont
les pouvoirs seront définis par le réglement.
» Clmque jury de groupe aura à sa tête un président
et deux vice-présidents nommés én dehors dés mem-
bres du jury international des récompenses. Il a été
arrêté que les nations étrangères auraient h pourvoir
à la nomination de cinq présidents et de neuf vice-
présidents de groupe.
» La répartition par groupe des présidents, ainsi que
des vice-présidents étrangères et français, sera fixée
ultérieurement.
» MM. les délégués des puissances étrangères seront
priés de s’entendre entre eux et de désigner au com-
missariat général français les nationalités auxquelles
devront être attribuées les présidences et les vice-
présidences de groupes réservées aux étrangers.
» Les présidents et les vice-présidents des groupes
constitueront le jury des présidents, placé sous la pré-
sidence de l’un des présidents de la commission supé-
rieure des expositions internationales. »
Vu l’importance de l’exposition belge et du nombre
de nos exposants, il nous est attribue quarante jurés
titulaires et dix-huit jurés suppléants.
Les jHrés titulaires belges fonctionneront dansles
classes suivantes :
1-2 - 3=6 - 7 - 9-11-13-14=17 — 19- 20 - 25- 27-
29 =30- 31 -32 - 33— 36 — 38 - 40 = 43 - 47 - 48- 49 = 50-
51-52 — 54 — 55 — 60 — 62 — 61—66 = 75 = 76 =86.
Les classes 1 et43aiiront chacune deux jurés, li a
été décidé que les jurés suppléants seraient répartis
par groupes; la Belgique fournira ses suppléants
comme suit :
Il reste stupéfait.
Que se passait-il? Pourquoi cette dépêche?Poux’-
quoi ce voyage? Pourquoi ne devait-il pas écrire?
Pourquoi ne devait-il pas télégraphier ?
Toutes ces questions se pressaient dans sa tète
troublée sans qu’il leur trouvât une réponse satis-
faisante ou raisonnable.
Cette dépêche, en plus de l’inquétude qu’elle lui
causa, n’eut qu’un résultat, qui fut de lui imposer
le souvenir de Cara ; il ne vit plus qu’elle, il ne
pensa plus qu’a elle, il fut à elle comme s’il était
encore à Pans et comme s’il venait de la quitter.
Pourquoi arrivait-elle ?
Etait-elle jalouse ?
Il n’y avait guère que cette explication qui parût
sensée, et encore avait-elle un côté absurde : une
femme jalouse n’envoie pas une dépêche à celui
qu’elle soupçonne.
Il se renaît aux bureaus de la Compagnie transat-
lantique française pour savoir quand devait arri-
ver le Labrador-, on lui répondit que, parti du Ha-
vre le samedi il était attendu d’un momentà l’autre.
Ainsi Hortense avait quitté le Havre le jour où
iui-même s'embarquait à Liverpool ; c’était là un
fait qui rendait ce mystère deplus en plus inextri-
cable,
Le mieux était donc d attendre sans chercher à
comprendre ce qui échappait à des conjectures
raisonnables.
Et, en attendant, il se fit conduire chez le ban-j
quier où sa mère lui avait ouvert un crédit ; cela
occuperait son temps et calmerait son impatience,
ceia le distrairait de voir Wallstreet, le quartier
de la finance.
Il fit passer sa carte à ce banquier qui, depuis
longtemps, était en relations d’affaires avec la
maison llaupois-Daguillon. Celui-ci le reçut plus
que froidement. Alors Léon parla de son crédit.
Sans répondre, le banquier prit une dépêche
dans un tiroir et la lui présenta ; elle était en
français et ne contenait que quelques mot» :
Groupe 1.........................2
Groupe II .......................2
Groupe III.......................3
Groupe IV........................3
Groupe V.........................2
Groupe VI................. 3
Groupe VII.......................1
Groupe VIII......................1
Groupe IX.................... . l
• Total. .. . . 18
- Les jurés suppléants nommés sans désignation de
classes seront appelés, chaque fois que leur présence
sera nécessaire et afin de prendre la place du jury
titulaire absent, par le jury de la classe pour laquelle
leurs aptitudes les désigneront plus spécialement.
» Les classes 77 78, 79, 80, 81 et 82 du groupe VIII,
qui comprennent les diverses espèces d’animaux vi-
vants dont les expositions temporaires donneront lieu
à des concours, seront pourvues de jurés spéciaux
conformément aux termes des règlements particuliers
à ces classes.
» Des mesures accessoires seront prises pour l’ac-
complissement des travaux du jury dans les classes
du groupe IX, dont les expositions sont faites par voie
de concours, conformément au règlement spécial et
aux programmes détaillés de Vexposition d'horticul-
ture. »
Notre commission générale a émis le vœu que le
choix des jurés belges soit fait par notre gouvernement
sur des listes de présentation proposées par Les expo-
sants à la suite d un scrutin.
En conséquence, nous avons l’honneur de vous faire
connaître que chaque exposant inscrit dans la classe
qui doit avoir un juré belge, d’après la désignation qui
S récède, pourra présenter au maximum trois canîli-
ats pour le juré titulaire de cette classe.
Chaque exposant, des groupes I à VI a le droit de
présenter au maximum six candidats pour les jurés
suppléants du groupe ; les exposants des groupes VII,
VIH et IX, dans lesquels il n y a qu’un juré suppléant
par groupe, présenteront seulement trois candidats.
L’exposant qui est inscrit dans plusieurs classes a
le droit de voter dans chacune des classes ; toutefois
si ces classes appartiennent à un même groupé, il n’a
droit de voter qu une seule fois pour lesjurés suppléants
Yôus trouverez ci-inclus un ou plusieurs bulletins
de vote, selon queVous y avez droit, avec une double
enveloppe. Yous voudrez bien remplir ce ou ces bulle-
tins, en écrivant très lisiblement les noms, prénoms
et adresses des candidats que vous proposez. Les bulle-
tins doivent être placés dans l’enveloppe n° 1 ; celle-ci,
“ Considérez lettre du 5 courant comme non
avenue et ouverture de crédit annulée.
>• Hacpois-daguxllon. ■>
C’était marcher de surprise en surprise ; mais,
si la première était stupéfiante, celle-là en plus
était outrageante.
C’était sa mère qui annulait, par une dépêche
adressée à son banquier et non à lui-même, le cré-
dit qu’elle lui avait ouvert avant son départ, gra-
cieusement, généreusement, sans même qu’il le
demandât, et d’une façon beaucoup plus large qu’il
ne paraissait nécessaire.
Evidemment c'était quand sa mère avait appris
le départ d’Hortense, qu’elle avait envoyé cette
dépêche ; mais alors, pourquoi l’avoir adressée au
banquier et non à lui, il y avait là une marque de
méfiance qui lui causa une profonde blessure, aussi
cruelle qüe l'avait été celle faite par la demande
de conseil judiciaire.
Eh quoi ! c’était quand il venait de quitter Paris
pour être agréable a sa mère, qu’elle le remerciait
du sacrifice qu’il lui avait fait, parce coup brutal,
et cela au lendemain pour ainsi dire de leur récon-
ciliation, après leur dîner en tète à tète.
Ce fut précisément lé souvenir de ce diner rap-
proché de cette dépêche qui !s peina le plus profon-
dément.
Sa mère :
Cependant il ne voulut pas se laisser aller aux
pensees qui, sous l'influence de la fièvre bouillon-
naient tumultueusement dans sa tète.
Il né fallait pas accuser sa mère, 11 fallait atten-
dre ; ce qui était inexplicable en ce moment s’ex-
pliquerait sans doute plus tard ; sa mère n’avait
pas pu prendre une telle résolution sans raisons
décisives et impérieuses ; elle avait cru sans doute
qu’il l’avait trompée en lui disant qu’il < entrepre-
nait ce voyage tout seul, et le départ d’Hortense,
coïncidant avec le sien, l’avait assurément persua-
dée qu’il ÿ avait accord entre eux,
De là cette dépêche.
Si les choses étaient ainsi, elles se comprenaient
pour être valablement admise, doit absolument porter
la signature de l’exposant.
Après avoir été cachetée, cette enveloppe cLolt être
placée dans la seconde, qui porte Tadresse du prési-
dent de la commission belge, et être remise en temps
utile à la poste pour qu’elle parvienne à Bruxelles au
plus tard le samedi 20 avril, à 9 heures du matin.
Le dépouillement des votes se fera par les soins du
comité central permanent de l’exposition dan» une
seance publique, à laquelle les exposants sont invités
à assister, le samedi 2b avril, à 10 heures précises du
manmau local de l’union s,vndicaae,palais de la Bourse,
A.«uifinit àè présentation de candidats par les ex
pesants de certaines classes, il y sera suppléé par les
soins du comité central permanent dé la commission
belge. ,
Les jurés-titulaires devront avant leur nomination
prendre l’engagement de se- rendre à Parie aux dates
qui seront .fixées pour les opérations du jury et d’v sé-
journer le temps prescrit. . ,j ,
Les jurés suppléants devront se tenir à la disposition
de la commission pour se rendre à Paris dès qu’ils re-
cevront avis que leur présence y est'nécessaire
rout exposant qui accepte les fonctions de juré titu-
laire ou de juré suppléant se met par le fait » hors
concours » et renonce, par conséquent, aux récom-
penses éventuelles.
Veuillez agréer, etc.
Le secrétaire général, ’ Le.président,
CHARLES EVRARD, PriUCC DE CARAMAJV-CHIXà \
Commerce, marine, etc.
Le Journal de Mons annonce que le ministre
des finances est à peu près décidé à présenter à la
signature du Roi un arrêté qui l’antoreerail àrcréer
des timbres adhésifs pour les effets de commerce
créés en Belgique.
Hier matin a eu lieu la réunion générale des
actionnaires de la société la, Lys, convoqués .pour
statuer sur la question de savoir s’il y avait lieu de
prolonger l’existence de la société, celle-ci étam
arrivée au terme du délai fixé par ses statuts
(30 ans;.
85 actionnaires représentant 3115 actions sé sont
trouvés présents à la réunion. Le chiffre dés actions
emises lors de la constitution de la société était de
4000 actions de 1000 fr., valeur nominale.
L’assemblée a décidé à l’unanimité de prolonger
l’existence de la société pour un nouveau terme de
30 ans, à prendre cours le lr janvier 1879.
Le Moniteur publie : 1° La loi qui alloue des crédits
supplémentaires au budget du département de la jus-
tice pour l’exercice 1877; 2° La loi. portant augmenta-
tion des juges d’instruction; 3° La loi relative aux cré-
dits nouveaux pour l’aménagement des terrains mili
taires aliénables au profit du trésor.
\ctes officiels.
JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT. — CONSE1I DF. SFR
veillante. — renouvellement. — Far arrêté royal
du.16 avril 1878, sont nommés membres du Conseil de
surveillance du Jardin Botanique de l’Etat, MM Mul-
ler vice-president de là Société royale de botanique
et Bogaerts, directeurs des jardins royaux, à Laeken
tous deux membres sortants.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES
La guerre d’Orient.
La médiation de l'Allemagne
Les apparences d’une médiation allemande
deviennent de plus en plus sensibles, voici ce
que l’on télégraphie à ce sujet de Berlin et de
Vienne au Daily Telegraph :
. Berlin, 16 avril
J’apprends par une autorité digne de confiance
que le prince de Bismarck a offert ses bons offices
par l’entremise des ambassadeurs d’Allemagne à
St-Péterebourg, Vienne et Londres aux fins d’amé-
liorer l’entente entre la Russie, l’Autriche et
l’Angleterre. Il n’est pas vrai que le prince ait
préconisé l’idée d’une conférence préliminaire
d’ambassadeurs à Berlin. Son Altesse n’a jamais,
fait allusion à un semblable projet.
On espère que jeudi prochain nous connaîtrons
le résultat probable de ces efforts de médiation
Sïl réussit, le chancelier allemand proposera pro-
bablement la réunion très prochaine d’un Congrès
à Berlin.
Vienne, mardi soir.
D’après des nouvelles très accréditées le prince
de Bismarck s'efforce d’obtenir comme prélimi-
naire à toute discussion et en vue de la paix, la
retraite simultanée des armées russes aux envi-
rons de Constantinople et de la flotte anglaise de
la mer de Marmara. Pour ce qui regarde la réu-
nion d’une conférence à BerUn les personnes les
mieux informées n’en savent pas davantage que
ce que je vous ai déjà communiqué.
Le projet a rencontré des difficultés mais hier
encore le comte Andrassy en regardait la réalisa-
tion comme certaine. Toutefois, en ce moment
Vienne n’est pas le centre des négociations diplo-
matiques et les premières nouvelles d’un change-
ment dans ia situation ne partiront pas d’ici.
L’Autriche n’a pas encore de projet qui fui appar-
tienne en propre ; mais elle est apparemment en-
tièrement absorbée dans l’étude des intentions des
autres puissances. C’est là une sérieuse cause de
faiblesse pour ce pays et un avantage pour ses
voisins , qui savent eux parfaitement ce qu'ils
veulent et dont les efforts pour arriver à leurs fins.
jusqu’à un certain point : la colère avait tout fait
la brutalité avait répondu à la tromperie.
Ce lui fut un soulagement d’avoirlaborieusemenf
arrangé cette explication; sa mère avait été dure,
mais enfin elle avait eu des raisons pour l’ètre ; il
n’avait donc point à écarter le souvenir de leur
dîner : à ce moment elle était tendre, c’était cette
heure de tendresse qu’il devait se rappeler.
Et l’humiliation qu’il avait éprouvée chez le ban-
quier lui devint moins amère, bien qu’il ne comprit,
guère pourquoi sa mère ne la lui avait point épar-
gèe; n etait-il pas tout aussi facile de lui adresser
une dépêche à l’hôtel pour lui dire qu’on lui sup-
primait tout crédit, que de l’adresser directement
au banquier? Sa mère devait ieconnaltreassez pour
savoir qu’il n était pas homme à aller, après la ré-
ception de cette dépêche, toucher chez le banquier
la somme dont il était crédité.
Qu'elle crût qu’il l’avait trompée en se faisant
accompagner par Hortense dans ce voyage, cela il
l’admettait et il ne pouvait pas trop se fâcher do
cette absence de confiance ; mais qu'elle le supposât
oapable de s’approprier indélicatement ud argent
qu’on lui refusait, cela, malgré ses efforts pour «e
calmer, l exaspérait et lui donnait la fièvre.
Ce fut dans ces dispositions qu’il attendit que lo
arrivé, mais retenu à la quarantaine,
pût débarquer ses passagers.
Si Hortense ne pouvait pas lui apprendre ce qui
avait inspiré la dépêche au banquier, au moins elle
lui expliquerait ce qui avait nécessité son voyage;
il n aurait plus à aller d’une interrogation a une
autre, les brouillant, les enchevêtrant et n'arri-
vant à rien.
De loin il l’aperçut, appuyée sur le bastingage,
lui taisant des signes avec son mouchoir.
Enfin elle mit le pied sur le pont volant et, se
faufilant au milieu des passagers qui ne se hâtaient
Eint, netant attendus par personne, elle arriva à
on, et émue, palpitante, elle se jeta dans ses
bras.
j (A suivre^ Wkctob Malot,
i |