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nullité de l’acte de donation du 5 juin 1840 et non pas à la
revendication des immeubles. Il soutient que l'archevêché, ne
possédant pas la personnalité civile, était incapable de recueil-
lir une donation.
La partie défenderesse soutient que l’action du demandeur
doit être repoussée, n’ayant pas qualité pour agir, ses auteurs
n’étant pas propriétaires de la chapelle.
Depuis le xve ou le xvie siècle, la chapelle Sainte-Anne avait
servi au culte. Lors de la révolution française, elle fut vendue
comme bien national et acquise, le 15 fructidor an VI, par
un sieur Verhaegen, qui aurait, selon le défendeur, été une
personne interposée, faisant cette acquisition pour la conser-
ver et la rendre au culte. Il aurait emprunté, pour faire cette
opération, une somme de 2,5oo florins d’un sieur Cantillon.
Le 10 février i8i5, l’immeuble aurait été cédé aux héritiers
de ce dernier, en payement des sommes avancées par lui.
Le demandeur soutient que ses auteurs, François et Anne
Cantillon, sont devenus légitimes propriétaires en i8i5. La
vente faite par ces derniers à F. Haeseler, le 2 août 1836, est
contestée et aurait, prétend-on, été annulée par un acte nota-
rié du 14 juillet 1837.
La demande avait été repoussée par le tribunal de première
instance, il admettait qu’il s’agissait bien d’une personne inter-
posée qui voulait conserver la chapelle au culte,
Les débats ont été clos et la cause remise au 22 novembre
pour entendre les conclusions de M. Detroz, procureur géné-
ral.
Quelle que soit la décision de la justice, nous
espérons que le résultat de ce procès n’entraînera
pas la disparition de cette chapelle, dont la
silhouette fait si bien du carrefour des rues d’Arera-
berg et de la Montagne. Il serait regrettable de
voir disparaître ce morceau d’architecture flamande
du xviie siècle.
Le château de Blois va s’enrichir d’une collection précieuse.
La ville a demandé et le gouvernement a autorisé la réinstal-
lation du mobilier qui ornait les salles au xvie siècle et qui a
été dispersé dans les palais nationaux de Trianon, de Fontai-
nebleau et de Compiègne, ainsi qu’au Garde-Meubles.
Un archéologue, M. Mirbeau d’Illiers, et un architecte de
grand talent, M. de Baudot, sont chargés de dresser la liste
de ces meubles encore existants. Voilà une excellente mesure.
Revue de la presse
La Deutsche Bauzeitung (24 novembre 1888) publie le rapport
sur l’école impériale technique de Hanovre pendant l’an-
née 1888.
Les cours d’architecture ont été suivis par 68 élèves. L’école
tout entière en a 410, parmi lesquels 370 Allemands.
Parmi les 40 étrangers, il y a des jeunes gens de toutes les
parties de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Australie et
même d’Asie.
Il y a parmi eux 7 Hollandais, mais pas un Belge. — Ce
fait n’est d’ailleurs pas nouveau ; les autres écoles techniques
d’Allemagne offrent le même exemple.
Preuve que nos compatriotes sont casaniers ou qu’ils se
contentent de l’enseignement technique que l’on donne chez
eux dans les Académies. Ils ne sont, dans ce cas, pas difficiles.
La Gazette Archéologique (n° 16, 1888) annonce dans sa chro-
nique et prouve par des textes irrécusables, semble-t-il, que
le Boccador est bien l’architecte de l’hôtel de ville de Paris.
Ce fait avait été mis en doute par d’éminents archéologues,
entre autres par MM. Palustre et Marius Vachon.
Encyclopédie d’Architecture, nos 2, 3, 4. — 1888-89. — Remar-
qué parmi les planches : Cheminée de la salle à manger de
l’hôtel de Mme la marquise de B..., par M. Magne, architecte,
et les dessins de la frise des Archers (salle du trône de Darius I)
de la collection Dieulafoy.
A citer encore un beau chapiteau de l’Apadana (palais d’Ar-
taxercès Memnon).
Dans le texte-, un article d’un revenant, car il y avait long-
temps que nous n’avions plus vu d’article signé de lui,
M. Viollet-le-Duc fils, sur l’architecture en Suisse.
Collections et Musées publics
Le gouvernement belge vient de prendre une
excellente initiative en organisant à Bruxelles, un
Musée permanent d’Art monumental.
Nous lisons, en effet, dans les journaux quoti-
diens que :
L’exposition d’art monumental, qui avait été organisée à
l’occasion du Grand Concours, va devenir une création défi-
nitive. Le gouvernement a fait pour ce nouveau musée de
nombreux et intéressants achats. On cite, pour la France :
les cartons de M. Puvis de Chavannes; les esquisses du pla-
fond de l’Odéon, par M. J.-P. Laurens ; d’autres esquisses ou
dessins de MM. Emile Lévy, Dubufe et Laugée ; puis des
plâtres de MM. Chapu, Mercié et Rodin. D’autres acquisi-
tions se négocient encore.
Voilà qui est très bien.
Bruxelles va posséder un Musée dont il n’existe
pas de similaire en Europe. Seulement ne pour-
rait-on pas y adjoindre une section d’architecture,
comprenant des rendus de nos plus habiles dessi-
nateurs, des maquettes, moulages, etc.
Nous reviendrons sous peu sur cette question
que nous ne pouvons développer en ce moment.
Une seconde note parue dans les journaux nous
laisse d’ailleurs croire que ce Musée ne sera pas
purement monumental. Voici en effet ce que nous
lisons dans l'Indépendance du 4 décembre dernier :
Le gouvernement vient de décider l’adjonction au musée
d’art monumental, dont nous avons annoncé dernièrement la
formation, d’une collection d’estampes, aquarelles, gravures
de l’art ancien du Japon.
M. Rousseau, inspecteur général des beaux-arts, accompa-
gné d’un japoniste expert, va partir pour Paris. Ces messieurs
visiteront les plus belles collections de l’art ancien du Japon
à Paris, et y feront l’achat des œuvres qui leur paraîtront
donner le mieux la caractéristique de cet art si spécial. Un
crédit important a été mis à leur disposition pour cet objet.
Pourvu que notre information ne fasse pas monter les prix!
S’il en est ainsi nous pouvons espérer qu’une suite
favorable sera donnée à l’idée que nous émettons.
Le Soir annonce que la galerie Van Praet, qu’on avait espéré
voir acquérir par le gouvernement belge, ou tout au mois con-
servée à la Belgique, pourrait fort bien devenir la propriété
du gouvernement français, qui est entré en pourparlers actifs
avec la famille.
Cette perte •—- car ce serait une vraie perte pour la Belgi-
que — serait hautement regrettable. La plupart des œuvres
qui composent cette collection sont de tout premier ordre et
signées des plus grands noms de l’art moderne. Jamais nos
gouvernants n’auraient pu trouver plus belle occasion de
compléter, par la vue de chefs-d’œuvre, l’éducation artistique
du public, des jeunes artistes, de tous ceux qui s’intéressent
de près ou de loin aux choses de l’intelligence, — et aussi
d’attirer à Bruxelles les étrangers qui voyagent pour voir de
belles choses.
Nous sommes de l’avis du Soir et espérons que
sa “ nouvelle ” n’est qu’un canard.
Travaux publics.
L’hospice Pachéco. — On lit dans la Chronique des Travaux
publics : L’administration des Hospices et Secours de la ville
de Bruxelles a demandé et obtenu l’autorisation de mettre en
vente publique, les bâtiments formant l'hospice Pachéco, situés à
front du boulevard de Waterloo. Ces locaux et les terrains sur
lesquels il sont édifiés ont une valeur de plus de six cent mille
francs.
Le déplacement de l’Athénée royal a rendu disponibles, les
locaux de la rue du Grand Hospice. Ceux-ci sont suffisamment
vastes pour recevoir les pensionnaires de l’hospice Pachéco et
même ceux de l’hospice des vieillards de Sainte-Gertrude qui
disparaîtra sous peu par suite du prolongement de la rue
Auguste Orts jusqu’à la place du Vieux Marché-aux-Grains.
L’administration communale a commencé les opérations ten-
dant à l’expropriation des parcelles nécessaires pour exécuter
le prolongement depuis si longtemps décrété.
NÉCROLOGIE
On nous annonce de Berlin la mort de M. Franz
Raschdorf, architecte. Le défunt était fils de M. le profes-
seur Raschdorf.
Erratum
M. William H. White nous communique la note ci-des-
sous que nous publions en remerciant l’éminent secrétaire de
l’Institut royal des Architectes britanniques de nous l’avoir
envoyée :
Dans l'Émulation, n° 8, 1888, p. 117, il est dit : « La Soane
« Medallion, offert tous les ans aux architectes britanniques
« au-dessous de 20 ans, etc. »
C’est une erreur, il faut lire : « Au-dessous de 3o (trente)
« ans. »
Dans les « Grands Concours à l’étranger » (prix décernés
par l’Institut royal des Architectes britanniques), M. White
nous signale aussi plusieurs locutions étranges produites par
les difficultés de la traduction de certains mots techniques. Nos
lecteurs n’auront pas de peine à comprendre le sens de ces
quelques locutions qui donnent une saveur toute spéciale à ces
lignes et que nous aurions été forts en peine de supprimer.
Bruxelles. — Alliance Typographique, rue aux Choux, 37.
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L’ÉMULATION.
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