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— N. 268.
Anvers, Samedi U Septembre.
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LIGNE DE LOUVAIN. — Départs d’Anvers vers Lierre, Aerscbot, Louvain, Ottignies, Charleroi,
Vireux, Givet, Reims, Namur, Arlon, Luxemb., Trêves (p.Ottignies), 7-0üm.,12-15s.(E.)1-25s., 5-25s.
CHEMIN DE FER DU PAYS D15 WAES. — Départs d’Anvers pour Beveren, St-Nico!as, Lokeren
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octobre prochain recevront le journal à partir du
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à leur bureau de poste respectif, pour ne pas éprouver
d’interruption dans la réception du journal.
Anvers, 24 septembre.
De nouveaux troubles ont eu lieu à Turin ; le reste
de l’Italie est encore calme.
On veut faire dès émeutes turinoises une simple
question d’intérêt local. On ne se fait pas tuer pour un
intérêt local. C’est oublier trop tôt quel accueil reçut
le cri de •• Rome ou la mort •> poussé par Garibaldi.
La plupart dès journaux qui aujourd’hui traitent si lé-
gèrement l'abandon de Rome par le gouvernement
italien étaient alors presque aussi émus que lTtalie
elle-même et assistèrent aussi douloureusement à
récliauffourée d’Aspromonte. Les balles d’Aspro-
monte ont frappé Garibaldi au pied et au cœur ; de-
puis lors le pauvre grand homme reste immobile et
découragé, mais le parti de l’action n’est pas mort, et
c'est regarder lTtalie d’un œil bien prévenu que de
ne pas vouloir reconnaître ce parti dans le mouve-
ment turinois. Les troubles ont lieu d’abord à Turiii
parce qu’à Turin les esprits sont plus surexcités en cê
moment ; les autres parties de lTtalie attendent pro-
bablement les explications qui vont être données dans
les Chambres sur la convention franco-italienne,mais
il ne faut pas conclure du silence actuel de lTtalie à
son approbation du traité. Le transport de la capitale
est l’abandon de Rome, Dans ces mots-là il n’y a pas
à prendre ou à laisser ; la vérité en est éclatante et
c’est perdre son temps que d’y chercher des finesses.
Or, le peuple italien n’abandonnera pas Rome sans
protester et le gouvernement italien n’écoutera pas
protester le peuple sans lui répondre comme il a ré-
pondu à Garibaldi. Nous en avons une triste preuve
à Turin, et nous craignons que ce ne soit pas la
dernière.
Qu’en résultera-t-il ? C’est que le parti de l’action
sera écrasé militairement dans toute lTtalie et que le
gouvernement de Victor Emmanuel perdra la question
italienne en Italie comme il l’a perdue devant l’Europe.
Il n’y a pas à se faire là-dessus d’illusions. • Le gouver-
nement possède trois cent mille hommes qui brûlent de
combattre et de prouver leur dévouement. Ils com-
battront et prouveront et lTtalie sera pacifiée pour
longtemps.
Cela lait et l’ordre définitivement assuré en Italia,
rien n’empêchera Rome d’accepter la main de Victor-
Emmanuel, ni l’Autriche de reconnaître des farts ac-
complis qui renforceront après tout la situation de tous
les gouvernements puissants de l’Europe. L’Empereur
Napoléon sera parvenu à concilier Rome et Turin, à
marier l’Autriche et l’Italie, et le Congrès proposé au
5 novembre deviendra possible.
Il servira simplement à ratifier les faits accomplis
en Italie, dans le Schleswig-Holstein et la Pologne,
l’Europé débarrassée de ces questions irritantes entrera
dans un calme heureux et les intérêts qui ne troublent
pas les esprits se développeront régulièrement sous
la sauvegarde dé cinq ou six souverains amis.
Tout cela est-il un rêve ? Nous ne demandons pas
mieux ; mais rira peu qui verra la fin.
Les négociations dano-allemandes se poursuivent
toujours péniblement.
On assure, de Berlin, que' les deux puissances alle-
mandes vont enfin se décider à s’entendre avec ia
Diète germanique pour aborder immédiatement la
question du gouvernement futur des duchés.
Le général commandant le corps d’occupation du
Jutland, M. de Falkenstein, a fait publier un avis dans
lequel il est dit que les instructions envoyées de Co-
penhague aux fonctionnaires danois lui sont adressées
sous simple couvert pour être transmises par son inter-
médiaire à ces fonctionnaires. Mais l’administration
actuellè du Jutlànd ainsi que les employés danois n’ont
point de rapports de service avec le gouvernement da-
nois ; ils ressortissent uniquement au gouvernement
militaire .et n’ont à recevoir d’ordres que de ce der-
nier. Tous les actes contraires à cette disposition se-
ront considérés Comme des contraventions contre la
souveraineté temporaire du Jutland et seront punies
comme telles.
L’Assemblée nationale, à Athènes, a ’écidé, dans sa
séance du 19 septembre, l’abolition du Sénat à une
grande majorité. 11 y aura donc une seule Chambre eh
Gvèce.Ladepêche qui nous a transmis cette résolution'
prétend, qu’elle.a été accueillie favorablement par l’o-
pinion publique.
L’affaire de Tunis, dit le Pays.,est terminée : le gou-
vernement ottoman,sur les conseils des puissancesoc-
cideutales, a intimé à 'Haider-Effendi' l’ordre formel de
quitter Tunis avec la division turque qui l’accompa-
gnait.
Cet ordre vient d’être exécuté. Le commissaire im-
périal est reparti pour Constantinople, et les escadres
européennes ont immédiatement quitté lé mouillage
de la Gonlette, laissant, chacune, un navire polir la
protection des nationaux.
urs pro-
des divers traités de commerce des produits étrangers au
pays avec lesquels la France a traité.
C’est à cet ordre d’idées que se rattache la décision de la
Cour de cassation.
Des commissionnaires de Lille ont présenté à la douane
française, comme produits belges, des parties importantes
de cobalt vitrifié, et d’huile ou essence de houille.La douane
française, prétendant que la Belgique ne produit pas de
cobalt vitrifié, et que l’essence de houille nest que l’huile
de pétrole recueillie et raffinée aux Etats-Unis, a saisi les
marchandises présentées. Qui avait tort ou raison et com-
ment le vérifier? telles sont les difficultés qui se sont pré-
sentées.
Aux termes de l’art. 18 du traité franco-belge du lr mai
1861, disaient les commissionnaires, l’importateur n’a d’au-
tre obligation, pour établir la provenance des produits, que
de présenter àla douane de 1 autre pays, soit une déclara-
tion officielle faite devant un magistrat siégeant au lieu
d’expédition, soit un certificat délivré par le chef du ser-
vice des douanes du bureau d’exportation, soit un certifi-
cat délivré par les consuls ou agents consulaires du pays
dans lequel l'importation doit être faite,et qui résident dans
les ports d’embarquement. Or, ils produisaient la première
de ces pièces, la déclaration constituait un acte authentique
qui devait l'aire foi jusqu’à inscription de faux.
Suivant la douane française, au contraire, dès qu’il s’a-
git d’une fraude à constater, fraude imputée à l’importa-
teur, il était impossible d’admettre que sa propre déclara-
tion à lui intéressé, parce qu’elle était faite devant le plus
humble magistrat, échevin ou bourgmestre, pût le mettre
à l’abri de toute vérification ; et la loi applicable en pareil
cas c’était la loi du 27 juillet 1822, laquelle enseigne dans
son article 19 nue, lorsqu’il s’élève des doutes sur l’espèce,
la qualité ou 1 origine «es marchandises présentées à l’im-
portation, la vérification doit avoir lieu par trois commis-
saires experts placés auprès du ministre du commerce.
Le juge de paix de Lille,-saisi le premier de la contesta-
tion, avait admis ce dernier système. Le tribunal de Lille,
au contraire, statuant sur l’appel de sa décision, avait dé-
claré obligatoires, jusqu’à inscription de faux, les déclara-
tions officielles produites par les commissionnaires.
La Cour de cassation, après les plaidoiries de M** Hous-
set pour la douane, de Saint-Malo pour les commissionnai-
res, et sur les conclusions conformes de M. le premier
avocat général de Raynal, a jugé que si l’art. 12 du traité
franco-belge du Ie1' mai 1861, en vue d’en assurer plus;
promptement les effets et pour faciliter d’autant les ('chan-
ges, spécifiait et réglementait les formalités et les conditions
des certificats d’origine des marchandises importées, on ne
saurait néanmoins en inférer que ces certificats, .délivrés
sur la seule déclaration des intéressés et en dehors de tout
contrôle, réel et effectif, puissent, du moment où ces mar-
chandises sont présentées aux bureaux de perception,
rendre l’administration des douanes non-recevable à les
impugner de fraude, spécialement en ce qui concerne leur
origine même; qu’à cet égard, la loi du pays où l’importa-
tion avait lieu conservait toute sa force e’t toute son auto-
rité; que, dès lors et dans ces termes, il y avait lieu d’ara-
pliquer l’art. 19 de la loi du 27 juillet 1S22, qui dispose d’unè
manière générale et absolue qu’il y aura près du ministre
du commerce trois experts chargés de statuer sur les diffi-
cultés relatives à l’espèce, à l’origine et à la qualité du
produit.
La Cour de cassation a, en conséquence, cessé les juge-
ments du tribunal de Lille et approuvé la décision >du juge
de paix qui avait ordonné le prélèvement d’échantillons sur
les diverses marchandises saisies, et renvoyé la cause de-
vant les commissaires exports de la loi de 1822.
“ La France, » a dit M. de premier avocat-général en ter-
minant son remarquable réquisitoire, « n’est pas un paye
de transit au même degré que la Belgique ; elle n’a pas non
plus une grande et active navigation commerciale comme
colle de l'Angleterre,
» Son marché est cependant un des plus considérables du
monde. De là, depuis la suppression ou la réduction des
droits consacrés, par les traités de commerce, Un effort
incessant pour y introduire, sous le bénéfice de cette franf-
chise ou de cette atténuation des tarifs, les produits des
contrées restées en dehors do ces traités, qui ont traversé le
territoire belge, ou qui ont voyagé sous le pavillon anglais,
en les présentant à la frontière comme des produits d’ori-
gine ou de fabrication anglaise ou belge.
>■ Ce sont là des fraudes qu'aucun gouvernement ne sau-
rait avoir la pensée de protéger oude défendre, et de même
que nous demandons le droit de lesréprkner avec les armes
que nous donne notre législation, nous reconnaissons, par
un juste sentiment de réciprocité, que si des fraudes sem-
blables étaient tentées par des négociants français au pré-
judice des nations avec lesquelles nous avons traité, cds
nations auraient le droit incontestable de les déjouer, par
tous les moyens que leurs propres législations pourraient
leur offrir.
- Il viendra sans doute un moment, et le gouvernement
le hâté de tous ses vœux e> de tousses efforts, où dos trai-
tés do commerce, semblables à ceux qui nous (unissent jà
la Belgique et à l’Italie, seront conclus avec toutes les na-
tions protectrices. L’avenir appartient au libre-échange, et
un si grand principe, admis sur un point, doit finir par do-
miner les relations commerciales du monde entier.
» Mais tant que les nations n’auront pas accepté ce prin-
cipe et peut-être même, quand elles T’auront accepté, tant
qii'il y aura pour la protection des marines nationales des
différences dans les droits de navigation, il y aura un très
grand intérêt à conserver lès moyens de constater la véri-
table origine des produits.
» Il y aura intérêt, pour la bonne administration des fi-
nances, dont les douanes resteront longtemps encore une
des grandes ressources. Il y aura intérêt, pour décider plus
vite les nations qui n’ont pas voulu traiter encore, puis-
qu’rites ne pourront plus espérer de faire entrer leurs mar-
chandises cii Franco avec réduction de droits, sous le ébfi-
tre-seing illusoire d’un bourgmestre ou il un échevin. Il y
aura enfin un intérêt de loyauté et do sincérité commerciales
devant lequel toutes les résistances doivent s’incliner. -
Traité de CMmerec avec la France.
CE RT 1F IC ATS D’O R FGIN E
La Cour de cassation de France a rendu, le 9 août
dernier, une décision relative à l'application dn traité
de commerce entre ce payes et la Belgique, et qui pré-
sente un grand intérêt pour le commerce et l'industrie.
Voici en quels termos un journal français, le Siècle,
«pose l'objet du débat et la solution que lui a donnée
la Cour de cassation :
Oft sait que, dans ces dernières armées, la France, en-
trant dans la voie du libre-échange, a fait avec diverses na-
tions des traités ayant pour but (rabaisser les frontières
î|p.ur Timportalten' de. certains produits et ne contenant
‘I autre condition que celle d’une juste réciprocité. Elle a,
« d'autres termes, admis en franchise, sans droits d’entrée,
«es matières premières devant fournir un aliment au tra-
vail national ; elle a, d'autre, part, réduit notablement les
droits-sur los marchandises étrangères fabriquées ; elle a
Mu, par contre, réclamer les mêmes concessions pour les
produits du sol ou du travail français. C’est ainsi qu’ont été
réalisés tes traités avec l’Angleterre, la Belgique, Tl talie ;
Çest dans le mémo sens que d’autres sc préparent avec la
* russe et le Zollverein.
Mais tous les traités iront pas manqué d’énoncer que les
iraneluses ne -pouvaient appartenir qu’aux produits dp la.
Rauonavec laquelle ils étaient conclus. Le bdn sens dictait
ceite.rastriction. Autrement il eût suffi aux pays prntectio-
mstes, résistant au libre échange, de faire-passer leurs pro-
ututs par les pays en possession des traités pour les intro-
iiiiîi'e librement on France. Et ainsi, .sans réciprocité, les.
Pays proteetiouistes auraient joui de laveurs qui ne leur
appartenaient pas, et, loin d’en venir au libre-échange; ils
«iraient eu lopins grand intérêt à le repousser, en recueil-
lant tous les avantages sans, rien accorder de leur côté.
^équité naturelle, la loyale exécution des traités, la pro-
Mgation du libre-échange, veulent évidemment quo de sem-
uiabifis faits soient réprimés, et la justice devra par suite
Gejotior toutes tentatives ayant pour but de faire profiter
Congrès des sciences sociales A Amsterdam.
Outre les renseignements que noué avons déjà donnés
sur le congrès qui s’ouvrira le 26 septembre, nous pouvons
ajouter quelques détails intéressants : Le banquet d’adieu
aura lieu au nouveau palais de l’in lustrie-, à 5 florins par
couvert, vins Compris, le samedi 1er octobre, à 5 heures
et demie ; feu d’artifice sur l’Amstel, à dix heures du spir ;
des placés seront réservées dans lés salons do la 'so-
ciété d'Apollon, aux membres du Congrès. Des cartes (Cen-
trée seront délivrées pour les collections de tableaux an-
ciens et modernes dits : Musée Van der Hoop, Musée
Fador, Musée royal et pour les salons et jardins de société
suivants : Natura artis magistra, Zeemanskoop, Arti ct
amicifiae, poctriha.et amicitia, Félix mefitis, Leesmu-
seum, Leeskabinet et lier un iging. Des visites sont orga-
nisées aux écoles communales, à l’Ecole gardienne d’Anna
Pàuloiona (système Froebel) à l’Ecole des Arts ct Métiers,
à FInstitut des aveugles, au Dépôt de mendicité, à Xlnsti-
intliqucr leur domicile à Amsterdam. La liste sera impri-
mée ci distribuée. Un buffet pour les membres du „Congrès
est établi au Zeemanskoop, sur le Dam.
Les personnes qui désirent arrêter des logements pour la
durée du congrès, sont invitées à s’adresser àM. Sieburgh,
consul de Belgique, à Amsterdam.
On peut se procurer des cartes à Bruxelles : aux bureaux
de l’Association, 19, rue du Marteau ; — chez M. Decq, li-
braire, rue de la Madeleine; à Gand, chez M. Hoste, libraire,
rue des Champs ; — à Liège, chez M. Dcsoer, libraire ; — à
Anvers, chez M. Possoz, éditeur de musique ; — à Paris,
chez M. Guillaumin, éditeur. H, rue de Richelieu; — à Lon-
dres, aux bureaux de la National association for thepro-
motion of social science. S, Waterloo place, Pall Mail.
En voici bien une autre. Les jésuites sont dans le besoin !
Ils n’ont ni sou ni maille ! Il faudra nous écrier comme dans
la comédie, le pauvre homme! Vous ne nous croyez pas
et c’est pourtant exact.
Au congrès de Wurtzbourg, les jésuites ont fait proposer
d’organiser, de vastes quêtes à leur profit, et l’assemblée,
qui n’avait rien à leur refuser, a voté la chose par acclama-
tion.
« Presque toute F assistance, disëntles feuilles catholiques
- dans leur compte-rendu, lève les mains én signe d’adh'é-
» sion : ch a-an s'engage, à faire une collecte particulière
» de 10 à 20 florins ou thalers jusqu’à la prochaine assem-
» blée générale. — Les besoins .de ces missions sont im-
» memes : il faut 230 mille francs aux RR. PP. jésuites
- de Paris pour payer leterraiil de leur église et .300 mille
« francs pour la construire. Au Havre, il faut 200 mille
» francs en tout et à Londres on est chargé déni) mille
» francs de dettes, bien que l’école et d’autres accessoires
» manquent. »
Allons, bonnes âmes, saignez-vous, apportez votre obole
à ces bons pères qui nagent dans l’or et habitent des palais.
Vivent les jésuites. (Organe de Namur.)
Actes officiels.
pensions oe retraite.—Par arrêté royal, il est accordé,
sur sa demande, à l’inspecteur-général du service de santé
J. Vleminokx, une pension annuelle et viagère de retraite
montant à la somme de six mille francs, pour plus de qua-
rante années de service, plus de cinquante-cinq ans d’âge
et plus de dix aimées d’activité dans une position assimilée
au grade de général-major. •
— nomination dans l’Armée. — Par arrêté royal, le
médecin de bataillon do deuxième classe L. Barella, du 3ms
régiment d’artillerie, est nommé médecin de bataillon de
première classe.
NOUVELLES ETRANGERES.
ÉTATS-UKIS.
Le Times a reçu de son correspondant spécial de
New-York les nouvelles suivantes, en date du 10 sep-
tembre :
» Grant et Lee concentrent leurs forces autour de Péters-
bourg. Un grande bataille est imminente.Des escarmouches
ont eu lieu dans la vallée de la Shenandoah.
» En Géorgie, Hood s’est retranché à la station de Lovc-
joys. Sherman,qui menaçait le front de l’armée confédérée,
s’est retiré pendant la nuit du 4. «
ITALIE.
On écrit de Turin à la Nation de Paris :
Turin est enétatde manifestation permanente depuis hier.
L’irritation contre la convention signée entre la France et
l’Italie, surtout contre la clause du transfert de la capitale,
est générale, et si le peuple l’exprime dans la rue, c'est la
haute classe qui le pousse. Hier au soir, une démonstration
de plus de 4000 personnes a parcouru les rues, criant : » A
bas le ministère ! A bas l'influence française ! Vive Gari-
baldi !» En passant devant la légation française,les cris ont
redoublé.
Aujourd’hui, tous les magasins sont fermés, et six com-
pagnies de carabiniers occupent les abords de la questure.
— On s’attend à du mouvement pour ee soir. Les bruits les
plus étranges circulent. On dit que la France veut s’emparer
de la vallée d’Aoste ; les imbéciles vont jusqu’à dire quo
Turin sera, avant un an, le chef-lieu d’un département fran-
çais. Qu’est-ce que tout cela va devenir ?
Le conseil municipal s’est assemblé aujourd’hui en séance
extraordinaire, et, sans doute, sa délibération a-t-elle été
orageuse, puisque le syndic a fait placarder un manifeste
où il dit que la junte, pénétrée de la gravité de la proposi-
tion qui a frappé si douloureusement la ville, prendra tou-
tes les mesures légales pour garantir les intérêts sacrés de
la cité. Le manifeste est essentiellement sympathique à l’op-
position, et, devant l’expression de ee blâme, le ministère
no peut que se trouver fort mal à l’aise.
La convention n’est pas encore publiée par la Gazette.
Cette incertitude pèse, et les bruits assez fondés de prochain
désarmement ne sont pas de nature à laisser croire que le
transfert de la capitale soit un pas en avant. Si la guerre ne
doit pas éclater au printemps, s’il n’y a pas de traité secret
d’alliance offensive et défensive entre Turin et Paris, soyez
sur qu’on criera ici à la trahison.
Les ministériels expliquent tout par des raisons stratégi-
ques. Turin est ouvert à l’invasion autrichienne, Florence
est garanti par la ligne du Pô et les Apennins; mais ces
raisons suffisent-elles ? Quand il était question de Naples
capitale, on faisait valoir Lis raisons stratégiques en faveur
de Turin. Le comité de défense est d’ailleurs réputé pour
ses complaisances ministérielles. Mais le roi, le roi ! Com-
ment a-t-il consenti ? On se perd en conjectures ; mais en
même temps, le flot monte, monte, et le galant homme perd
du terrain.
Voici la proclamation que le syndic de Turin a fait
afficher dans l’après-midi, à la suite des regretta-
bles faits qui se sont passés sur la place Saint-
Charles :
VILLE DE TURIN.
“ Concitoyens !
» Le conseil communal est hautement pénétré de
l’extrême gravité de la proposition dont la nouvelle a si
douloureusement ému les esprits.
“ Le conseil a pleinement compris combien sont pré-
cieux les intérêts qu’il doit protéger, combien sont sa-
crés les droits qu’il a mission de défendre.
» Il comprend qu’à l’accomplissement de cette tâche il
est de son devoir de consacrer toutes ses forces et tous
les moyens que lui donne la loi; mais il espère également
qu’il sera puissamment secondé dans son œuvre par l’at-
titude calme de la population.
» En d’autres circonstances, le peuple de Turin a vu son
opinion peser dans la balance du côté du bon droit, parce
qu’elle était paisiblement manifestée, et ce ne sera pas la
première fois qu'il aura prouvé quo, lors même que ses in-
térêts municipaux n’y sont pas étrangers, les délibérations
des pouvoirs de la nation peuvent avoir lieu dans cette ville
en toute liberté d’opinion et de parole.
» Votre municipe a confiance en vous, maintenant sur-
tout qu’il s’agit d'éviter moins un préjudice aux intérêts
municipaux qu’un danger pour les destinées de l’Italie.
» Ayez foi en vos représentants qui, avant tout, ne vou-
dront jamais mériter le reproche d’avoir manqué à leur
devoir.
•< Turin, du palais municipal, le 21 septembre 1864.
» Pour le conseil communal :
« Le syndic, rora’. »
<SftA*DE-RRET&eNE.
Londres, 23 septembre.
Le bilan de la Banque d’Angleterre dorme les résultats
suivants :
Augmentation : Réserve des billets, 344,875 liv. st. ; en-
caisse métallique, 265,596 liv. st. ; compte du Trésor,
113,557 liv. st. -
Diminution : comptes particuliers, 332,939 liv. st. ; porte-
feuille, 586,216 liv. st.
L’Index annonce, d’après une autorité digne de foi, que
le gouvernement des Etats-Unis négocie à La Haye un em-
prunt de 100 millions de dollars. Il est accordé aux contrae-
tans 40 cents (un peu plus de 40 c.) par dollar. La moitié
devra être payée on papier. Prix d’émission, 42 cents par
dollar ; intérêt,7 pour 100 en or. Sur la somme actuellement
reçue par le gouvernement des Etat-Unis, l’intérêt serait
de plus de 24 pour 100.
FKÂMCE.
(Correspondance particulière du Précurseur).
■ Paris, 23 septembre.
La publication dans le Moniteur de l’article du Con-,
stituüonncl et de la lettre à M. Thouvenel, donnent"
aux informations éditées par b journal de la rue de
Valois, une valeur officielle. Je n’ai pas à revenir pour
mon compte sur le jugement que ces informations
m’ont inspiré, mais je dois dire 'cependant que des
Italiens influents, auxquels je témoignais mon mécon-
tentement, paraissent plus que moi satisfaits de la con-
vention.il est vrai qu’ils ne tiennent pas grand compte
des réserves faites par le gouvernement français en
faveur de Rome, et ils rappellent à ce propos le traité
de Villafranca, devenu lettre morte, presque le lende-
main de sa conclusion. L’Italie a deux ans devant elle,
disent-ils, et deux ans au temps où nous sommes, avec
l’imprévu qui semble gouverner les destinées des
nations, sont presque un siècle. Qui peut prédire ce
qui se passera d’ici là, ou seulement ce qui arriverait
dans le cas peut-être rapproché de la mort de Pie IX? j
Je n’ai pas grand’chose à objecter contre un pareil
raisonnement ; seulement j’avoue ma préférence pour
les traités, qui ne laissent pas d’arrière-pensée à ceux
qui les signent, sur les conventions où les parties con-
tractantes se réservent in petto, chacun de leur côté,
de n’exécuter que les articles qui semblent avantageux
pour leur intérêt personnel.
En réalité, paraît-il, et malgré les justes défiances
du parti de l’action contre la convention, line grande
partie de lTtalie ne voit là qu’un résultat immédiat,
selon elle très-favorable, c’est-à-dire, l’alliance franco-
italienne resserrée, et une solidarité plus étroite entre
les deux pays. D’un autre côté le parti clérical n’a pas
été apaisé par la publication de l’article du Constitu-
tionnel-, il redoute l’avenir pour les mêmes motifs qui
font l’espoir des Italiens. Lui aussi ne croit pas à l’in-
violabilité du territoire des Etats romains, malgré
la.. île de la convention qui la consacre.
Je n’ai pas besoin de vous dire que cette convention
absorbe toute l’attention des nouvellistes, et je ne
crois pouvoir mieux faire que de résumer les com-
mentaires dont elle est l’objet de leur part, et l’his-
torique que chacun d’eux fait, à sa manière, bien en-
tendu, des phasês qui ontprécédé la conclusion défini-
tive de cet arrangement diplomatique.
Il paraît décidément que c’est M. Pepoli qui a réussi
là oùM. Menabrea, plus exigeant que lui, semble-t-il,
avait échoué, à la grande joie des cléricaux, qui sui-
vaient d’un œil inquiet et attentif tous les détails des
négociations. D’un autre côté, il ne faudrait pas croire,
comme on l’a affirmé, que la convention soit l’œuvre
de M. Drouyn de Lhuys. Les hommes du Monde et de
Y Union avaient raison'quand ils représentaient ce mi-
nistre plus disposé à faire pencher la balance de leur
côté que de celui de leurs adversaires. C’est à la vo-
lonté personnelle de l’Empereur, d’accord encore avec
MM. Rouher et Duruy qu’il faut attribuer la signature
de l’arrangement franco-italien, et M. Drouyn de
Lhuys n’aurait été prévenu de cette résolution qu’il y
a huit jours seulement.
On affirme également que notre gouvernement n’a
pas fait une condition du choix de Florence comme
capitale du royaume italien, et qu’on ne saurait voir
la moindre trace de son opinion sur ce point, ni dans
les articles publiés, ni dans les articles destinés à res-
ter secrets de la convention. Seulement, il aurait
donné le conseil d’adopter ce parti au cabinet de Turin,
qui l’aurait accepté avec d’autant plus d’empressement
que cette question avait déjà été posée dans son sein,
il y a plusieurs mois.
Si ce fait est vrai,il a une importance incontestable.
A croire certaines correspondances, l’Angleterre au-
rait été prévenue depuis déjà quelque temps des né-
gociations, et on voit dans cette circonstance la preuve
que l’entente cordiale entre l’Angleterre et la France
va devenir plus étroite. Je sais d’autres nouvellistes,
au contraire, qui affirment que c’est avec l’approbation
de la Russie,—je ne dirai pas son consentement,—que
notre gouvernement, désireux de rompre l’entente
qu’on supposait établie entre cette puissance et l’Alle-
magne, aurait traité. Ce qu’il y a de certain c’est que
le parti militaire à Vienne a appris la Nouvelle de la
conclusion de la convention avec une consternation
véritable. Je crois qu’à Berlin, cette nouvelle a produit
aussi une très fâcheuse impression, moins grande
qu’à Vienne cependant. T
Les gens qui tiennent en ce moment pour un projet
d’alliance anglais, n’ont pas d’autres motifs à invoquer
que celui de la prochaine arrivée de lord Clarendon à
Compiègne.
Ceux qui croient à l’alliance russe triomphent
au contraire de la visite du czar à l’impératrice.
Vous savez le peu de cas que je fais généralement
des conjectures, quin’ont d’autres basè’sque les visites
de politesse que peuvent se faire réciproquement les
souverains et les hommes d’Etat. J’ai peu de raisons
pour cesser d’être sceptique en pareille matière. Il me
semble, en effet, étrange de tirer des conjectures favo-
rables ou hostiles à certaines combinaisons politiques,
de la visite du czar à Schwalbach, quand je vois l’im-
pératrice se rendre à Johannisberg, où le prince et la
princesse de Metternich l’accueillent avec une sorte
d’empressement enthousiaste juste au moment où
l’Empereur signe la convention franco-italienne.
Je lis dans une correspondance, que dans le cas d’une
guerre où la France fournirait encore une fois l’appui
de ses armes à Victor-Emmanuel, elle se ferait payer
ce service par une compensation territoriale sur le lit-
toral de la Péninsule. C’est une idée mise en avant par
quelques personnages du parti de l’action et qu’expli-
que sans la justifier complètement, le ressentiment
qu’ils ont gardé de l’annexion du comté de Nice.
Vous avez deviné qu’il s’agissait de Gênes. Je ne
crois pas cette nouvelle fondée. Il n’y a pas de ville plus
italienne que Gênes, et qui moins qu’elle serait dispo-
sée à voter pour son annexion à la France, comme on
a pu le faire à Nice, sous l’impression de nos victoires
remportées dans la Péninsule.
La Bourse s’est maintenue dans une certaine fermeté
mais avec très peu d’affaires. Cependant l’emprunt ita-
lien, qui avait baissé hier, s’est un peu relevé aujour-
d’hui. La situation des Banques de France et d’Angle-
terre bien plus que la politique explique cet état de
stagnation.
On annonce que M. de Beaufort va abandonner la
direction du Vaudeville qui passerait entre les mains
de l’acteur Parade. M. de Beaufort, qu’un héritage a
fait riche, était un directeur vraiment littéraire et qui
sera regretté. Je ne saurais cependant blâmer sa
résolution; avec une des meilleures troupes de Paris,
après dés efforts intelligents et hardis , il perdait
de l’argent. Le Théâtre du Vaudeville, un des mieux
placés de la capitale,et qui compte de brillants succès,
est un théâtre vraiment enguignonné. Presque tous ses
directeurs se sont ruinés ; je comprends parfaitement
que M. de Beaufort tienne à ne pas leur ressembler
ae ce eoté-là.
Il paraît que les gendarmes à cheval de la garde
impériale vont recevoir une organisation nouvelle. Ils
s’appelleront désormais gendarmes d’élite, et pren-
dront rang immédiatement après les cent-gardes. Des
personnes compétentes en pareilles matières, voient
là un fait de guerre ; moi je ne suis pas compétent.
La pêche des huîtres s’est bien annoncée cette année.
Sur la côte elles se sont vendues 28 fr. le mille. C’est
la représentante da Mlle Sarah-Félix, propriétaire des
Parcs de Reyneville, où elle se livre à la culture, des
huîtres, selon' les procédés nouveaux, depuis qu’elle a
dit un éternel adieu à l’art dramatique, qui a fixé les
premiers cours.
On se prend à demander malgré soi, ce que pense
du nouveau rôle adopté par sa sœur l’ombre de Rachel.
Le Pays assure que M. de Sai'tiges a remis hier au cardi-
nal Antoaelli une dépêche de M. Drouyn de Lhuys faisant
connaître au gouvernement pontifical la convention fran-
co-italienne du quinze septembre, ratifiée le 20 du même
mois.
RI
Bruxelles, 23 septembre.
XXXIV"10 ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE.
Première journée. — Vendredi 23.
A 8 heures, le canon dej l’artillerie de la garde civique
annonce l’ouverture des fêtes.
Dès 9 .heures, la foule se porte vers le tir national qui doit
s’ouvrir à dix heures. On remarque des tireurs étrangers
en uniforme, des Anglais, des militaires de la cavalerie pé-
ruvienne même..
Il y a beaucoup d’animation déjà en ville, les trains des
diverses lignes nous amènent des milliers de personnes de
la province et de l’étranger.
A onze heures, la solennité funèbre, à Ste Gudule, on mé-
moire des citoyens qui ont succombé pour l’indépendance
nationale, attire une masse d’assistants. _
L’intérieur de l’église a reçu la décoration funèbre ordi-
naire. Le trône royal est dressé dans le sanctuaire, près du
maître-autel.
Les autorités civiles et militaires qui se rendent à la
cérémonie sont peu nombreuses. Les honneurs prescrits
sont rendus à l’entrée" de l’église par le bataillon des chas-
seurs-éciaireurs de la garde civique, les sapeurs-pompiers
de Bruxelles et leur musique ; dans la grande net, un déta-
chement do grenadiers forme la haie a droite et à gauche
pour les places réservées aux corps d’officiers de la garde
civique et de l’armée, aux députations de combattants de
1839 et décorés de la Croix de fer. Autour du catafalque, la
garde d’honneur est fournie par les blessés de septembre
avec le drapeau d’honneur décerné à la ville de Bruxelles,
après ia révolution.
On a remarqué aujourd hm, entre autres députations de
combattants de 1830, celles d’Anvers, de Louvain (cette
dernière avec le drapeau d’iionneurdécerné à la ville après
les événements de 1830), et d’autres députations de la pro-
vince.
Le monde officiel "qui assistait à la cérémonie était plus
clairsemé que jamais. Le corps diplomatique était complè-
tement absent comme d’habitude.
Quatre voitures de la cour à la livrée gala ont conduit à
l’église les dignitaires du palais et les personnes de la mai-
son royale que leur service appelait auprès du trône, sa-
voir: le grand-maréchal du palais,'Vanderstraeten-Ponthoz;
le lieutenant-général de Liem,adjudant-général, chef de la
maison militaire du Roi;les lieutenants-généraux Brialmont,
Bormann, Du Pont, aides-de-camp du Roi;les officiers d’or-
donnance de S. M.; M. le comte Delannoy, grand-maître de
la maison du duc de Brabant, le général Goethals, aide-de-
camp du duc, et les officiers d’ordonnance.
Deux ministres étaient présents : MM. Rogier, des affaires
étrangères, et Vandenpeereboom, de l’intérieur. Après eux
venaient MM. Dubois-Thorn, gouverneur civil du Brabant ;
Anspach, bourgmestre de Bruxelles ; les fonctionnaires
supérieurs des départements ministériels, etc.
La magistrature était représentée par la cour de cassa-
tion en robes rouges de grande cérémonie, et conduite par
M. le comte de Sauvage, président de chambre. Après la
cour suprême, venait la cour des comptes également en
costume officiel de cérémonie et conduite par M. Fallon.
Des membres du conseil des mines sont venus en habit de
ville.
La messe des morts a été dite en chant grégorien par de
nombreuses et belles voix, sous la direction de M. Fischer,
maître de chapelle. L’introduction, le Kyrie, le Pie Jesu et
YAgnus étaient de la messe dé M. A. Gevaert.
Après la cérémonie funèbre, les députations des combat-
tants de 1830, des blessés do septembre, des décorés de la
croix de Fer, ayant à leur tête leur président, M. de Dorlo-
dot, se sont rendus à la place des Martyrs, pour faire leur
hommage annuel et déposer des couronnes d’immortelles,
Les chasseurs-éclaireurs de la garde civique s’étalent
joints à cette démonstration patriotique.
A dix heures précises, le tir national s’est ouvert après
le signal des cinq coups de canon.
La cérémonie ae la distribution des médailles pour actes
de courage et de dévouement a attiré, à une heure, au tem-
ple des Augustins une foule compacte d’assistants.
Ceux qui devaient recevoir les récompenses occupaient
les premiers rangs de la nef du milieu; l’estrade derrière
le bureau était occupée par les décorés de divers ordres.
Les parents,les amis et les curieux remplissaient les ban-
quettes à droite et à gauche,
M. Vandenpeereboom, ministre de l’intérieur; MM. de
Sorlus et Pierlot, directeurs au département de l’intérieur ;
siégaient au bureau.
Le corps de musique, des carabiniers est venu animer
cette fête intéressante.
Un des épisodes les plus touchants de cette solennité a
été la remise d’une médaille de vermeil à un enfant de cinq
ans, nommé Joseph-Napoléon Tasset, de Tubize, pour!’ acte
que voici :
« Un incendie s’ôtait déclaré le 2 août 1863, à Tubize ;le
jeune Tasset, en voyant les flammes envahir la chambre
où il sc trouvait avec son frère, âgé de 6 mois, fut faisi de
frayeur et s’élança hors de la maison ; mais, avec une pré-
sence d’esprit bien rare pour son âge, il revient sur ses
pas, pénètre à travers la fumée jusqu’au berceau où se
trouvait son frère, l’enlève dans ses bras et le sauve d’une
mort certaine. »
Inutile d’ajouter que la nombreuse assistance a applaudi
à outrance, pendant plusieurs minutes, à la proclamation
de cette récompense.
A 2 heures, le collége des bourgmestre et échevins,
réuni au local du Cercle artistique et littéraire, a procédé
à la distribution des prix d’ordre, de propreté et de mora-
lité, institués parla ville. Tous les commissaires de police
assistaient à la cérémonie.
Vers deux heures, le duc et la duchesse de Brabant, ac-
compagnés de M. le comte Delannoy, grand-maître ; Mme la
comtesse d’Yve de Bay, dame du palais; M. le général
Goethals, aide de camp et un officier d’ordonnance, se sont
rendus à l’Exposition de la Société royale Linnéenne, au
Palais-de-Justice, et y ont été reçus avec le cérémonial
d’üsage, par M. Muller, président, et tous les membres de
la commission.
Les royaux visiteurs ont parcouru avec beaucoup d’in-
térêt les locaux de l’Exposition. Mme’ la duchesse de Bra-
bant a reçu des mains de M. le président un magnifique
bouquet composé par M. Van Riet, horticulteur distingué,
et vice-prôsiuent.
Le duc et la duchesse ont témoigné à diverses reprises la
satisfaction qu’ils avaient éprouvée en visitant cette magni-
fique et riche exhibition agricole et horticole, et ont daigné
féliciter plusieurs des exposants présents.
Le duc et la duchesse sont repartis ensuite pour le châ-
teau de Laeken.
Pendant toute la journée, les principaux quartiers de la
capitale n’ont cessé d’offrir l’aspect le plus animé.
■AJW3ELRS, S4 septembre.
On nous signale un fait qui prouve une fois de plus
que les intentions excellentes de M. le ministre des
finances à l’égard du commerce sont méconnues par
la direction de la douane à Anvers.
Nous avons dit que le gouvernement avait permis
rembarquement et le débarquement, pendant la nuit,
des steamers desservant une navigation régulière.
Cette décision, si nécessaire pour la régularité du
service, déplait-elle à l’administration de la douane,
nous l’ignorons. Toujours est-il qu’elle s’efforce d’y
apporter toute espèce de restrictions.Voici ce qui vient
d'avoir lieu :
Le steamer Contest, arrivé vendredi matin de Goole,
avec un chargement de 60 tonneai. x sel et autres mar-
chandises, devait partir aujourd’hui à midi avec un
chargement fruits verts destinés aux marchés anglais
du mardi. L’administration avait accordé l’autorisa-,
tion de décharger les marchandises autres que sel et
manufactures et de charger jusqu’à minuit. Le sel est
soumis à uu pesage dont la vérification ne peut se
faire, avec la scrupuleuse exactitude qu’on y ap-
porte, après la tombée de la nuit. Or, à 6 1/2 heures il
restait à décharger huit tonneaux sel au coin de la
cale de l’avant, ayant quinze mètres de long, et
14 tonneaux dans la"cale de l’arrière, ayant 11 meiros
de long.Le déchargement du sel devait être interrom-
pu, mais celui des autres marchandises pouvait être
continué, de façon à faire de la place pour la cargai-
son de fruits. Il suffisait de la surveillance ordinaire
pour empêcher le déplacement des tonneaux de sel.
Néanmoins, M. le directeur ordonna de fermer les
écoutilles des cales, hier à 7 heures du soir et, malgré
l’autorisation accordée de décharger et de charger
jusqu’à minuit, les travaux durent par suite être in-
terrompus. Le steamer, au lieu de partir à midi, ne
pourra être expédié que demain et les fruits n’arrive-
ront pas en temps aux marchés anglais.
Ce mauvais vouloir est profondément regrettable
et nous espérons que nous n’aurons plus à signaler,
de pareils faits.
Périodiquement ont lieu sur la place d’Anvers des
ventes de laines assez considérables. Les laines, aus-
sitôt vendues,sont expédiées aux industriels Verviétois
et autres qui en ont fait l’acquisition. Une de ces ven-
tes vient d avoir lieu elle a été plus importante en-
core que les précédentes. Dix-huit mille balles ont été
adjugées.
t Ces laines ont été transportées au chemin de fer de
l’Etat pour être immédiatement expédiées.Malheureu-
sement, l’administration n’ayant pris aucune mesure
extraordinaire en prévision de ce surcroît de trans-
ports, le matériel s est trouvé insuffisant et les camions
n’ont pu même être déchargés. Cette imprévoyance
est d’autant plus inexplicable que la vente, comine de
coutume, avait été annoncée par voie d’affiches, et de
journaux quatre ou cinq semaines à l’avance.
Nous espérons qu’à l’avenir des mesures seront
prises pour éviter ces retards fort désagréables et
souvent préjudiciables aux acheteurs.
, Les voitures de place ont été admises à stationner,
à l’arrivée des convois, le long du mur qui se trouve
î entre les deux portes grillées de la gare de l’Etat. Nos
réclamations iront donc pas été complètement stériles.
Nous sommes heureux de le constater. |