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qui voudraient bien chasser les infidèles de cette ligne où leur
activité, leur habileté à conduire les machines, leur entente de la
navigation sait encore gagner de l’argent, lors même que les
Ai menions ne parviennent pas toujours à couvrir leurs frais.
j,à est la vérité de cette affaire; mais comme les traités garan-
t sseni ii l’étranger le droit de cahotage dans tous les phrls de la
Turquie, la diplomatie aura encore ii intervenir et dans la discus-
sion elle aura facilement raison de eëlte malencontreuse mesure.
Le Divan l’a bien senti, car dans le Memorandum adressé sur ce
sujet aux ambassadeursdes puissances étrangères ilévitè soigneu-
sement de parler dés traités, et pour se justifier il se rejette
exclusivement sur le droit qu’il a de faire la police dans ses Etals
et de protéger l’existence, de ses sujets contre les accidents qu'ont
souvent occasionnés les bateaux U vapeur, et,, pour les besoins de
l’argumentation, il assimile 4 une rue de.ville de Bosphore, un
détroit régi par des traités auxquels toutes les grandes puissances
do l’Europe sont parties. En droit, ia position n’est tenable à
aucun point de vue ; en fait, la mesure se résout dans la pratique
de la façon la plus bizarre ; car, sous prétexte de prévenir les
accidents qui peuvent se présenter dans la circulation si active du
Bosphore, elle interdit la navigation du délroil b ceux qui ont fait
leurs preuves de capacité dans la conduite de leurs navires, pour
en réserver le monopole à ceux qui sont notoirement moins
habiles. .
Nous ledemandons, même à ceux que le sort de la Titrquieelle-
même louche peu, peut-on rester indifférent quand on ia voit
compromise en si peu de temps sur tant de questions : compro-
mise dans l’affaire des Lieux-Saints avec la Russie et les puissan-
ces catholiques; compromise pour la nouvelle loi rendue sur les
monnaies avec loutes les chancelleries étrangères; compromise
avec l’Angleterre et l’Autriche pour l'interdiction qu’elle vient de
prononcer contre la navigation de leurs pavillons dans les eaux
du Bosphore; compromise particulièrement avec l’Autriche pour
les affaires de ia Bosnie;compromise avec ('Angleterre et la France
à propos de l’emprunt; compromise enfin sur tous les marchés et
dans l'opinion de l’Europe par la conduite peu nette qu’elle a tenue
dans celle dernière occasion ? A notre extrémité de l’Kurope, il est
sans d’otite des questions qui nous touchent d’une manière pins
■s médiate; mais qui ne comprend que dans l'étroite dépendance
où soul aujourd’hui les uns des autres les intérêts des peuples
civilisés, une crise qui peut-être les mettrait tous cil péril peut
naître aussi bien sur les rives du Bosphore?
Qu’on ne se méprenne pas sur notre langage ; il peut paraître
,-évôre ; mais, qu’on le sache bien, il n’est inspiré que par le vif
intérêt que nous n’avons cessé de porter ù la Turquie. Non, nous
r.e voulons pas croire à la décadence de l’empire ottoman ; et per-
sonne plus que nous ne le regarde comme digne encore d’occuper
un rang honorable et indépendant parmi les grandes nations dé
l’univers Le maintien de l’empire ottoman est une des conditions
de la paix du monde, aussi nous espérons que le sultan, dont
l’Europe a pu apprécier la droiture de cœur et la haute sagesse*
reconnaîtra le danger de la voie dans laquelle l’ont engagé des
conseillers aveugles, et qu’il reviendra à la politique qui jusqu’ici
a fait la gloire et la sécurité de son règne.
CALIFORNIE.
I,'Illinois nous a apporté les journaux de la Californie du l” au
!3 novembre; ils nous fournissent les détails des évènements dont
une dépêche télégraphique de ia Nouvelle-Orléans nous avait déjà
transmis un aperçu. Le principal de ces événements, c’est l’incen-
die qui a dévoré la presque totalité de Sacramento ; et les jour-
naux sont pleins des récits de coite catasirophe.
CVst dans la nuit du 2 au 3 novembre dernier, vers II heures
et demie du soir, le feu éclata dans le magasin de modes de .M‘“e
Lunos, situé rue J, au coin de la quatrième rue. Malgré la promp-
titude des secours et l’empressement des pompiers b accourir sur
le lieu du sinistre, l’incendie, activé par une violente brise nord-
onest, lit «les progrès d’une effrayante rapidité. Bientôt tous les
bâtiments voisins furent la proie des Hammes ; des flammèches
lancées par le vent de l’autre côté delà rue, communiquaient le
feu aux édifices dont elle était bornée. Alors commença une scène
de désastre et de désolation impossible à décrire ; des pâtés de
maisons disparaissaient en un clin d’œil au milieu de cette four-
naisse embrasée.
Malgré les efforts presque surhumains que faisaient les habi-
tants pour renfermer le fléau dévastateur dans un certain cercle;
la flamme allait toujours gagnant du terrain. C’était un lugubre
spectacle que cette malheureuse ville de Sacramento en [n oie b
l'incendie, et toute cette population réveillée en sursaut, fuyant
de mi nue b travers lesmes ou cherchant à disputer b l'incendie
ce qu’elle avait de plus précieux. La conflagration a embrassé un
espace de vingt-sept blocs de maisons q.ii se trouvaient compris
entre la rue front, la neuvième rue cl les rues I et M. « Nous n'a-
vons pas souvenir, dit VUnion de Sacramento, d’un feu plus des-
tructeur. Il balaya en trois heures près des sept huitièmes delà
ville, avec tous les édifices publics, b l'exception de l’église pres-
bytérienne et la Court-House. »
Six personnes, dit-on, auraient péri dans cet horrible désastre.
La propriétaire de la maison où le feu a pris a été sauvée par une
espèce de miracle. Le nombre des blessés, brûlés ou contusionnés
est éiiorme. L’imprimerie du Siale Journal a été réduite en cen-
dres, celle de l'Union considérablement endommagée. On n’évalue
pas la porte totale b moins de S 5,000,000.
On a immédiatement organisé des secours pour les blessés ei
pour les infortunés que l’incendie a ruinés complètement. Le Ca-
-.nanche a été converti en hôpital, cl il a reçu b son bord toutes
les femmes qui venaient y chercher assistance et abri. l.'Anlelope
a également admis b son bord une grande quantité de femmes et
et d’ei f.tnls qui avaient perdu leurs parents.Le capitaine Bindsall,
du Semilor, a [iris aussi plusieurs familles b son bord. Le pioprié-
laire du Confidence a remis immédiatement au maire de la ville un
bon de 1000 dollars pour être distribués parmi les pauvres victi-
mes ; il a ouvert en outre sou batiment b tous ceux qui se trou-
vaient sans ressources et sans abri.
Le nombre de ceux que cet incendie a frappés est énorme ; les
pertes qu'il a causées soin incalculables ; mais il n’a point abattu le
courage des habitants. Le premier moment d'effroi passé, ils se
sont mis immédiatement b déblayer les ruines de leur malheu-
reuse ville, alin de la reconstruire promptement. « Quoique noire
cùé, écrit-on de Sacramento, soit devenue la proie d'un incendie,
auprès duquel celui de San-Francisco n’est qu’une plaisanterie,
"nos marchands et nos hommes d’affaires ue sont point découragés;
déjà iis font disparaître les décembres ; et avec Cette énergie qui
n'appartient qu’a des Californiens, ils se préparent déjà b recon-
slruire leurs maisons et leurs magasins ; sous peu de mois notre
ville sera mieux et plus solidement construite que jamais, lis se-
ront du reste puissamment aidés par les secours qui'leur som
adressés de tous les points du pays et notamment de San-Franeisco.
Quatre jours plus lard. Marysvilic b son tour était ravagé par un
incendie. « Dans la matinée du dimanche, 7 novembre, dit l'Echu
du Pacific, le feu prit b l’hôtel américain dans la ruelle qui porte
i nom de Maideu. Entre cotte i ut ile b l’ouest, la rue C à l’est, la
nie Première au sud et la rue Deuxième au nord, il a tout dévore
sur son passage. La porte est estimée b 60,000 dollars. On doit
aux efforts combinés ries pompiers et des citoyens qu’il n’ait pas
fait des ravages [dus considérables. »
Le même journal rend compte, dans son numéro du 10, du si-
nistre du même genre qui a éclaté dans la ville même de San-
Francisco :
« Hier soir vers huit heures, le feu s’est déclaré dans le haul
de la rue Merchant, au premier étage de ia seconde maison du
côté sud, près la place Porlsmoulh. Ou vit d’abord sortir une
épaisse fumée d’une des fenêtres de cette maison. Le cri d’alarme
fut aussitôt poussé ; mais le feu avait fait'des progrès rapides
dans l'intérieur, et cet édifice, entièrement en bois, était en quel
ques secondes la proie dos flammes, malgré l’arrivée de prompts
secours. L’absence du vent donna un moment l’espoir que le feu
serait concentré dans un rayon étroit. Malheureusement, eet
espérance fut bicniôl perdue. Les maisons environnantes et celles
de face, Union Hôtel, toutes en bois, prirent feu b leur tour, el
i’iiiceiidie se propagea dans Merchant Street et dans loul le côté
gauche de ia rue Clay, qu’il détruisit ; il ne s’arrêta qu’aux bâti-
ments de briques qui touchent b la rue Montgomery Le côté sud
m la rue Ciay a été sauvé, grâce a d'énergiques efforts. La rue
Washington, pour laquelle on éprouvait des craintes sérieuses, a
été également épargnée.
Les différentes compagnies de pompiers ont rivalisé de zèle et
de dévouement. Ces biaves citoyens ont encore une fois fait preuve
de la plus inielligenie intrépidité et se sont acquis de nouveaux
titres b la reconnaissance publique.
A dix heures on était maître du feu. Ci;y Hall, California Ex-
change et les autres bâtiments en briques qui se trouvaient dans
le bas des rues Merchant et Clay, ont résisté b cet effrayant incen-
die On a pu craindre un moment pour California Exchange que
les flammes entouraient. Le feu même un instant prit dans quel-
ques boiseries de sa plateforme; on l’a éteint b temps. Cette^
solide construction a délié pour la quatrième fois les rudes étrein-
tes de la fournaise.
Pendant toute la nuit, les brasiers ardents ont éclairé notre ciel
bruineux, absorbant l’eau que les pompiers versaient sur eux en
chantant la ciianson du feu. Ce malin, tout est rentré dans le
silence, et les propriétaires prennent leurs mesures jiour recon-
struire immédiatement'le quartier détruit.
ANGLETERRE.
Londres, 28 décembre.
Les journaux libéraux de ce matin le Moming-Advertiser elle
Daily-News, accueillent avec une grande réserve la déclaration si
impoi tante faite, hier soir, à la chambre des lords, par lord Aber-
deen qui a, pour ainsi dire, complètement abjuré le torysme, l’o-
pinion de tonie sa vie, ils n'osent pas encore espérer que les ncl< s
du noble lord soient toujours d’accord aveeses paroles Le Times
se déclare satisfait ; le ,Worning-Chronicle se fait naturellement
i'écho des promesses et des espérances de lord Aberdeen ; le
iVoming-Uerald exprime toujours les rancunes et les colères si
mal déguisées de lord Derby.
Lord John Russell vient d’adresser sa circulaire aux électeurs de j
la cité, le document ne contient qu’une déclaration très vague et j
très générale des principes si connus déjà du noble lord; sa réélec-
tion est assurée, il n’en est peut-être pas tout a fait de Inêmë pour
sir William Wolesvvorlh, b SouihvVSrk j ses partisans lui repro-
chent toujours amèrement son entrée si soudaine dans un cabinet
dont lord Aberdeen est le chef.
chambre des lords. — Séance du i~ décembre.
EXPLICATIONS DE LÖRD ÂRERDÈB».
lord aberdeen s’explique ainsi : Messieurs, avant de propo-
ser l’ajournement de la chambre, il est de mon devoir et de mou
désir de vous donner les renseignements nécessaires sur la ré-
cente foiination du gouvernement de S. M., et d’indiquer briève-
ment les questions qui occuperont notre attention et la ligne jioli-
lique que nous nous proposons de suivre. Messieurs, je crois que
ilusieursde ceux qui se sont trouvés dans les conditions dans
esquelles j’ai l'honneur d’élre placé en ce moment,vous ont dit, b
plus d’une reprise, qu’ris n’avaient qu’à regret accepté la lâche
qui leur avau été imposée. Je ne doute pas, messieurs, que ces
sentiments n’aient été sincères, et si d’autres les ont éprouvés
ayant moi, combien n'ai-je pas b olus forie raison dû en ôiro affec-
té moi-même.Vos seigneuries savent que j’ai pris peu de part aux
travaux de celle chambre, si ce n’est dans les circonstances qui
étaient intiment liées avec les départements dont j’ai eu l’honneur
d’être chargé. Arrivé b la limite du terme qui a été assigné à l’exis-
tence humaine,je puis dire que d’autres pensées et d’autres ambi-
tions occuperaient plus volontiers mon attention.
Cependant, j’ai senti qu’il était de mon devoir d’obéir aux or-
dres de ma souveraine,
Mylords, avant d’entrer dans les détails qui concernent ce que
j’ai fait, j’éprouve le besoin de répondre un mot à l’accusation
qui a été adressée, il y a peu de jours, contre moi et contre ceux
qui m’ont aidé de leur concours, par lenoble chef de l’opposition,
accusation qui me charge du reproche d’avoir formé une sorte de
conspiration dans le but de renverser le gouvernement du noble
lord.
Mylords, le.rioblé duc de Newcastle qui siège b mes côtés, a
déjà lui-méme repoussé l’accusation dans une précédente séance;
cependant, je désire ajouter que la part quej’ai prise dans la pré-
tendue conspiration, dont a parlé le noble lord Derby, a eu pour
hui, non pas de faire sortir le noble lord du pouvoir, mais de l’y
faire rester.
A l’époque, en effet, où il fut devenu évident, par suite de l’in-
sertion d’un paragraphe ambigu dans ie discours de la couronne,
qu’une déclaration quelconque à l’avantage du free-trade dut être
faite par le gouvernement, je n’éprouvai d’autre désir ardent que
celui de voir que celle déclaration lût rédigée en termes qui per-
missent au noble lord et b ses collègues de l’accepter sans faire
violence b leurs sentiments et sans blesser leur honneur. Ces ter-
mes furent donc choisis de façon b assurer le maintien au pouvoir
du noble lord [>arl’appui et iesvolesdesconspirateurs eux-mêmes.
(Ecoulez, écoulez!) Si j’avais besoin de vous apjiorler d’autres
preuves de ia sincérité de mes intentions à cet égard, je vous di-
rais qu’b cette même époque j’ai pris des engagements pour une
résidence b Nice, avec la ferme intention de passer les deux mois
d'hiver aux bords de la Méditerranée.
J’aborde maintenant, mylords, les explications que vous atten-
dez de moi
Il y a eu samedi huit jours que j’ai reçu de S. M. un message
qui me mandait à i’île de Wigbl, et qui m’informait que le mar-
quis de Lansdowne avait éié mandé pour s’y trouver en même
temps que moi. J’avoue qu’il me semblait que l’époque était venue
où il fût possible d’effacer ces distinctions politiques et ces diffé-
rends qui avaient précédemment existé, et dont le pays est enfin
fatigué; je sentais toutefois que je n’avais plus cette vigueur
d’âge et conséquemment celte énergie qui sont indispensables à
un homme charge de l’importante mission déformer un cabinet j
je sentais que j’uvujs besoin, pour l’accomplissement de ma lâche,
de l’assistance de iord Russell; aussi ai-je été heureux de trouver
en ce noble lord, que je rencontrai accidentellement, la même
opinion que moi sur la situation des affaires.
Je n’ai donc pas perriu de temps pour lâcher de répondre aui
ordres de S. M., mais je me suis mis à l’œuvre avec la conviction
qu’il serait impossible de réussir b moins de mettre de côté tou-
tes considérations et objec ions personnelles. Durant le cours de
la semaine j’ai été assez Heureux pour former une administration
qui a reçu l’approbation de la reine, et qui maintenant attend le
jugement du pays.
Le r.oble loid Derby a dit que j’aurais pu m’acquitter de ma
tâche en vingt-quatre heures, mais je puis lui assurer qu’il m’eût
été impossible de remplir ma mission en moins de temps que je
u’ai employé.
Lord Aberdeen, parlant ensuite du département dont lord John
Russell a accepté la direction, rappelle que depuis trente ans, le
principe sur lequel a été fondée la politique avec l’étranger n’a
jamais reçu d’atteinte. Ce principe consiste b respecter i’iudépen?
dance des Etats étrangers, grands ou petits, et de ne jamais inter-
venir dans leurs affaires intérieures. Ce principe, je l’espère, con-
tinue le noble lord, nous saurons encore le maintenir intact, ei
nous saurons aussi nous conserver l’amitié et mériter ia bonne
NOionléde toutes les nations, quelle que soit la nature de leur
gouvernement ou de leur constitution.
Mon plus ardent désir est que ie pays ne soint point appelé à
agir dans un autre esprit. La paix est dans l’inlérêt de l’Angleterre,
et je ferai loul ce qui sera en mon pouvoir pour la maintenir, j
mais en môme temps je n’ai ni le droit ni l’intention de réduire I
les mesures de précaution et de sécurité que la législature a com-
mencé d’établir l’année dernière. (Ecoutez, écoutez !) Quant b no-
tre politique commerciale, je crois que l’intérét du pays et les
sentiments de la nation sont favorables à une extension de ce
système de free-trade que sir R. Peel a commencé en 1846; et sans
m’arrêter b discuter les mérites des taxes directes et des taxes in-
directes, je puis donner b vos seigneuries l’assurance que le dé-
sir du gouvernement est de voir ce système se développer davan-
tage. (Ecoulez !)
Une autre question de grande importance publique et b laquelle
le gouvernement accordera immédiatement sa sollicitude,est celle
de l’éducation nationale (bruyantsapplaudissements), et c’est mon
fervent désir que le système qui réglera définitivement un jour la
question de l’éducation nationale, réponde aux vues de toutes les
dénominations religieuses. (Bruyants applaudissements).
Les mesures de réforme légale qui ont été présentées par le
précédent cabinet, seront jusqu’à un certain point adoptées par les
conseillers actuels delà couronne, et j’ai l’espoir que ces mesures
'Cront rendues plus parfaites dans leursdétails. (^coûtez, écoutez!)
Toutef is, dans la question de l’extension du free-trade, comme
dans la question de l’éducation nationale, comme dans celle de la
réforme légale, le gouvernement n’aura d’autre désir que celui
d'augmenter la prospérité du pays et d’améliorer la condition so-
ciale du peuple.
Les résultats de la dernière élection auront l’effet d’aider ie
gouvernement sous ce rapport et j’espère que Vos Seigneuries ne
consulteront non plus que le bien-être du pays lorsqu’il s’agira de
discuter la valeur des propositions que nous aurons à soumettre
plus tard b leurs délibérations.
Le noble comte Derby, ajoute lord Aberdeen, m’a reproché de
m’être associe b mon ami lord Russell ; mais je puis lui donner
l’assurance que, depuis longtemps, j’ai la conviction que le pays
ne se déclarera satisfait que lorsqu’il aura un gouvernement de
progrès.
Le noble représentant de la Cité, et mon ami (iord Russell) est
favorable b un libéralisme modéré et favorable, en mC-ine temps,
a un système de légitime conservation ; je n’ai, en conséquence,
éprouvé aucune hésitation b l’assôcicr b mes vues, parce que je
suis convaincu que la nation est fatiguée des distinctions de ces
partis connus sous le nom de whigs et de torys. Ce que la nation
veut, c’est un gouvernement fondu côté des capacités, et puissant
par son désir de ne travailler que dans l’intérôide la couronne et
du pays.
La nation aura, je l’espère, dans la combinaison que j’ai réussi
à établir, le gouvernement qu’elle désire; en terminant, je pro-
pose b la chambre de s’ajoutner à jeudi, 10 février prochain.
(Applaudissements prolongés).
lord derby réitère ce qu’il a dit précédemment, que son gou-
vernement n’a pas obtenu dans le parlement le soutien auquel il
avait droit par la pureté de ses intentions et son dévouement au
pays. Il diffère de l’opinion de lord Aberdeen, qui a déclaré que la
politique de l’Angleterre avec l’étranger, depuis trente ans, avau
eu pour principe unique de respecter l’indépendance des Etals
étrangers et de ne jamais intervenir dans les affaires intérieures.
Lord Derby approuve l'intention de lord Aberdeen de développer
l’éducation nationale et la réforme légale, e,, sous ce rapport, jus-
qu’à un certain point, le gouvernement aura son appui.
La chambre des lords s’ajourne ensuite au 10 février.
ch \mbre des communes. — Séance du 27.
Sur la proposition de M. Hoyler, ia chambre ordonne que de
nouvelles élections auront lieu :
A Londres, par suite de la nomination de tord John Russell
comme secrétaire d’Etat pour les affaires étrangères;
A Tiverton, lord Palmerston ayant accepté les fonctions de se-
créta ire d'Etat pour l’intérieur; '
A l’université d'Oxford, M. Gladstone ayant accepté le porte-
feuille de chancelier de l'échiquier;
A Carlisle, sir James Graham ayant été nommé premier lord de
l’amirauté;
A South VVilts, M Sydney Herbert ayant accepté les fonctions
de secrétaire de la guerre;
A Halifax, M ch Wood ayant accepté celles de président du dé-
partement des affaires des Indes;
V Leeds, AI. Raines ayant accepté celles de président du poor
laiv board;
A Cavan, sir John Voung, ayant accepté celles rie secrétaire
d’Etat p ur l’Inde;
A NoUiûgham, M. Edouard StrutlAyant accepté-telles de-ehan-
ceiier du duché de Laneasiré;
A Malborough, lord "Ernest Bruce ayant accepté celles de vice-
chambellan de la maison de la reine;
A Scarborough, le comte de Mulgrave ayant accepté celles de
trésorier de la reine;
A Hertford, M. Francis Cowper ayant accepté celles de lord de
l’amirbutë;
A ïiorpéth, M. Howard ayant accepté celles d’-admimstrateur du
manoir de Norlh-Easl, appartenant b la couronne;
A Southvvark, M. Molesworth ayant accepté celles de premier
commissaire des bois et forêts de S. M.
La chambre s’ajourne ensuite au lendemain.
BOURSE DE LONDRES DU 28 DECEMBRE.
Le ministère Aberdeen a été parfaitement accueilli aujourd’hui
b la bourse; on attend beaufcoup, pour les progrès, moraux et ma-
tériels du pays, de la réunion des hommes éminents qui compo-
sent ce cabinet. Les affaires ont été encore assez limitées, mais les
fonds anglais sont très fermes. Les fonds étrangers et lus chemins
de fer sont calmes.
Cours de clôture. — Fonds anglais; Consolidés 100 7/8 ; 3 p. c.
réduit 101 7/8 ; 3 1/4 0/0, 104 3/4 et 105 ; banque 224 1/2 ; bons
de l’échiquier, de 67 b 70 de prime. -
Fonds éliahgérs: Mexicains 23 5/8; Péruviens, actifs, 105;
Grenadicns différés 12 5/4 ; équateur, 5 1/4 ; Portugais 4 0/0 40 1/4;
Russes 5 0/0 ; Espagnols, ancien 3 0/0 51 i/4 ; dito nouveaux diffé-
rés, 24 1/8 ; emprunt suédois, I 3/4 au-dessous du pair ; emprunt
turc, 1/8, 3/8 el 1/2 de prime.
Chemins de fer belges ; Luxembourg (10 H jiayécs) 4 7/8 ; Sam-
bre et Meuse, 10 5/8 ; Flandre-Occidentale, 5 3/8'
l’KAjVTF,.
(Correspondance particulière du précurseur.)
Paris, 28 décembre.
L’empereur est arrivé aux Tuileries aujourd’hui b 3 heures do
relevée. Les ministres, les grands dignitaires de l’Etat, son secré-
taire particulier M. Mocquarl, avaient été l’attendre.
L’on presse les préparatifs au palais royal, afin que le prince Jé-
rôme puisse y faire promptement son installation comme prince
impérial. La liste civile de quinze cent mille francs destinée b la
famille de l’empereur, je parle de la famille officielle , est parta-
gée ainsi que suit : 1 million pour Jérôme, 300 mille francs pour
sou fils Napoléon, 200 miile francs pour la princesse Mathilde
A propos de Napoléon Jérôme, l’on a remarqué à Compiègne et
pour la première fois qu’il avait une livrée. Jusques-lb, ses senti-
ments démocratiques l’avaient fait s’en abstenir. Cette livrée,qui
est magnifique, a valu au prince de grands compliments. Au sur-
plus, Napoléon Jérôme, qui a constamment fait au whist la partie
de M. de Rothschild, édifiait tout le monde par l’expression de ses
sentiments politiques conset valeurs.
Rien n’est encore statué b l’égard des pensions prises sur la
cassette de l’empereur, que recevront les auttes parents de Napo-
léon III.
Le comte Waleski, notre ambassadeur b Londres, est attendu
demain b Paris; d’autres de nos diplomates b l’étranger sont at-
tendus également. Leur présence ici est déterminée par la solen-
nité du lr janvier et doit rehausser l'éclat des réceptions dont ce
jour-là va être l'occasion.
J’ai négligé hier et avant-hier de vous parler des bruits absur-
des mis en circulation b lu bourse et auxquels i’on attribuait la
baisse des fonds publics. Ainsi l’on a dit b plusieurs reprises que
l'empereur avait été blessé d’un coup de fusil b la chasse ; c’était
là, affirmait-on, ce qui retardait sa rentrée b Paris et ce qui.avait
motivé le bru.que départ du maréchal Jérôme pour Compïègne
Ai-je besoin d’ajouter que personne, pas même ceux qui colpor-
taient la rumeur, n’y ajoutait foi. Par exemple, une nouvelle b peu
près de même nature et qui a causé quelqu’émolion dans la fa-
mille de l’une de nos illustrations militaires, c’est celle qui fesail
mourir b la chasse au sanglier le colonel Ney qui aurait été atteint
d’une balle b ta tempe par un chasseur maladroit. Cette nouvelle
avait paru si réelle que le duc d'Elchiogen fit exprès le voyage du
Compiègne pour s’assurer de la vérité.Il trouva son frère en bonne
santé et apprit que ce qui pouvait avqtr contribué à donner créan-
ce au bruit en question, c’est qu’une balle tirée par M. Fleury sur
un chevreuil avad ricoché contre un arbre et était venue mourir
dans 4es vêtements du colonel Ney.
A propos de la famille Ney, le,prince de la Moskowa retournera
décidément en Afrique, sans pouvoir obtenir les épauiétles dégé-
nérai. M. dp la Moskowa a mis vainement en jeu tontes les influen-
ces. Son beau-père, M. de Persigny, a échoué, ou plutôt pour me
servirdu langage de M.de la .Moskowa,prétendavoir éehoué.Restail
une personne fort intime avec l’Empereur et dont l’influence pour
ôire occulte et mystérieuse , n’existe pas moins en faveur de quel-
ques rares amis. Cette personne b laquelle il n’est presque jamais
rien refusé, d’abord parce qu’elle demande peu, s’est attirée une
réponse brusque et tout-h-f.iit en dehors des habitudes do Napo-
léon.«Pourqubi vous mêlez-vous des affaires de M. de la Moskowa?
dit l’Empereur. Il m’ennuie; qu’il retourne en Afrique; il ne sera
pas général de brigade avant deux ans «Celle réponse rapportée à
M. de la Moskowa l’a stupéfait, et il s’apprête b faire ses malles.
Ce sont les jeux innocents qui ont été le plus en vogue pendant
les derniers moments du séjour de Compiègne : Le jeu de la mer
agitée était surtout recherché, et l’on riait beaucoup lorsque l’un
ou l’autre personnage, les yeux bandés, s’asseyait sur les genoux
d’une personne sans pouvoir la reconnaître. Le jeu du la devinette
qui consiste b deviner les pensées de ses interlocuteurs, a aussi
beaucoup diverti. Enfin, les parties de cache-caclie ie soir dans les
longs corridors devenaient, lorsqu’elles étaient terminés, l’occasion
de rires inextinguibles. Celui-ci avait son pantalon déchiré ou son
habit Loul blanchi; celle-là, sa robe déchirée ou sa coiffure dé-
faite. Bref, les hôtes de Compiègne ne se sont pas aperçus du
mauvais lemps, ou plutôt ils ont su fort bien s’abriter contre lui.
C’est le jeune Tascher de la Pagerie, officier d'ordonnance de
l’empereur, qui avait été constitué grand organisateur des diver-
tissements intérieurs. .
Le Moniteur no publie aujourd’hui que dos décrets relatifs à des
nominations de là légion d’homieur et une listé des médailles
d’honneur distribuées pour belles actions pendant le dernier
trimestre.
M. de Persigriy, ministre de l’intérieur, plusieurs hauts dignitai-
res, et les personnages de distinction, qui étaient restés jusqu’ici
au château de Compiègne, sont rentrés à Paris par le même con-
voi quo l’empereur.
Al. Pietri, préfet de police, plusieurs hauts fonctionnaires civils
et militaires et MM. les directeurs de la compagnie du chemin de
fer du Nord, ont reçu S. M. dans la gare b sa descente du wagon
d’honneur.
Parsttile des pluies journalières les eaux de la Seine fortement
chargées de marne ont monté aux échelles des pouls.
Il n’a encore été mis en circulation aucune pièce de 20fr.en or ni
dey, 2 el I fr.en argent b l’effigie de Napoléon III.M Barre graveur
de ia, monnaie est occltjié en ce moment b graver les coins néces-
saires et dans le courant de janvier, ces monnaies commenceront
b être mises en circulation.
Dans Paris on commence b voir les nouvelles pièces de cuivre
de 10 centimes dans la circulation.
Al. Gcnillier qui vient de recevoir l’ordre de quitter la France,
est un homme de 30 b 55 ans professeur de mathématique-libre
On se rappelle qu’en 1849 il lui manqua peu de voix pour être élu
représentant du peuple pour le département de la Seine.
Il paraît bien décidé que l’ex-roi Jérôme quittera les Invalides
pour aller habiter le Palais-Royal. Le général Sâuboul l’ayant féli-
cité b la tôle do l’état-major et des officiers de l'hôtel sur ce que le
dernier décret du Moniteur lui confère le lilrc d'héritier pré-
somptif, le prince lui a répondu : « Je reçois avec grand plaisir
» l’cxprèfsion des sentiments que nos braves invalides me font
n parvenir par votre voix. Diles-leur bien que quelque soit la posi-
» lion que le sort me destine, il faudra un ordre de l’empereur,
« mou auguste neveu, pour que je rue décide b les quitter. Dites-
» leur bien.que d’ici comme du Palais-Royal, je saurai veiller sur
» leur bien-être et que toujours ils auront en moi un appui, un
» défenseur de leurs droits.»
On donnecomme positif que la Compagnie du chemin de fer du
Nord a obtenu la concession du chemin de fer des Ardennes.Celle
nouvelle voie, vous le savez, partira de Reims, pour aboutir eu
Belgique par Givet.
C’est pendant le séjour de AL de Rothschild b Compiègne que
celte concession aurait été accordée, dit-on, au célèbre financier.
On écrit de Manille, à la date du 25 août :
L’ex-eommandant en chef des forces révolutionnaires à Rome,
Garibaldi, est arrivé à Manille le 50 juillet sur un bâtiment de
commerce portant le pavillon équatorial, dont il a le commande-
ment en qualité de capitaine. La présence de cet homme, qui a
joui un moment d’une si trisle célébrité, n’a produit ici aucune
sensation ; c’est b peine si elle a excité quelque curiosité paniu
les résidents étrangers. Le capitaine Garibaldi a quitté Manille
âvec son bâtiment re 9 août, pour se rendre dans le* ports du la
CbiB*.
Hier a eu lieu au polygone do Vmcennes, l’exécution d’un non/
mé Joseph Marie Legt os, matelot des équipages de ligne.condamn
à ia peine de mort le 22 juillet dernier par ie 2« conseil de guerr
de Paris, comme coupable de tentaiive de meurtre sur la p,,r
sonne d’un supérieur. Pins de 8 mois s’étaient écoulés depuisI
jugement, et Legros considérait la condamnation prononcée contr
lui, comme me devant pas être cxécuiéc.
Ce retard provenait (l’un pourvoi en cassation formé dans |’jn
térêt de la loi par ie ministre de la justice qui avait déféré 51
cour suprême, le jugement du conseil de guerre comme pntach
d’incompétence en ce fjil’H bv‘àit jugé un militaire appartenant'
l'armée, ce pourvoi a été rejeté et la sentence est devenue exécutoire
Hier malin lé eentJanîuê Legrbs a été averti quo,le jour del’exé
cutiO'i était arrivé; un détachement de chacun des corps en garni
son à Paris; avait été envoyé au polygone pour assister b cen-
triste exécution.L’effectif s’élevait b 9000 hommes tant de cavaleri'
que d’infanterie, d'artiilene et de génie, Legros a été frappé de
balles ; il a bondi convulsivement, puis il est retombe mort lï
face contre terre.
TRIBUNAUX. — COUR D ASSISES DE LA SEINE.
Audience du 28 décembre.
AITaire Ifower. — Meurtre volontaire.
Une affaire d’un haut intérêt et qui déjà a eu, dans la presse ei
parmi le public, un si triste retentissement, a attiré b l'audience
do la cour d’assises de la Seine, une affluence considérable de per-
sonnes. Les places réservées au public et aux avocats sont occu-
pées bien avant l'heure indiquée pour l’ouverture des débats.
A 10 heures 1/2 l’audience est ouverte et l’accusé introduit. Sa
vue excite dans l'auditoiie un vif mouvement de curiosité et paraît
causer une assez vive sensation.
Sur les interpellations de M. le président, l’accusé déclare
nommer Elyot Bower et être âgé de 38 ans.
A la demande que lui fait Al. le président sur sa profession,
Bower répond qu’il écrit beaucoup dans les journaux. L’accusé est
et) effet à Paris le correspondant d’unues principaux journaux de
Londres, ie Murning-Adcertizer, après avoir été aussi quelque
temps celui du Morhing-Posl. — Al. Bower est accusé d’avoir le b
octobre dans la soirée, commis un homicide volontaire sur la pèr-i
sonne de M. Moi ton, l’un des rédacteurs du Daily News. Son aui.
tuile est calme; i) est mis avec unecertaine recherche; son physi-i
que, quoique assez agréable, n’offre rien de bien remarquable.
En 1842, Bower épousa la demoiselle Fanny Wiery déjà veuve,i
dont il eut 5 enfans et dont le dernier est lié au mois de septem-
bre de celte année. MM. Morton et Bower étaient condisciples; ils
avaient étudié ensemble à l’université de Cambridge et fisse
trouvaient liés par une étroite amitié. Ce fut au commencement
de 1848 que M Bower vint se fixer b Paris et ce fut la qu’il revit!
Morton avec lequel H renoua connaissance.
Morton était d’ailleurs un ami de la famille de Fanny Wiery, et!
à Londres il y était parfaitement reçu depuis longues années.’M»'
Bower se plaignait Ju caractère violent de son mari et de ses in-
fidélités, et avait l’imprudence d’en faire la confidence à M Mor-
ton. Bower en effet aurait entretenu des relations coupables cl
notamment avec une demoiselle Isabelle Laury. Mais en avouant
les infidélités qu’il regrette, il proteste énergiquement de l'amour,
qu’il ressentait pour sa femme et repousse comme calomnieuse!
tonte déclaration qui serait de nature b faire croire qu’il se soit
jamais porté envers elle à quelque acte rie violence que ce soit.
Dansles premiers jours de septembre Mme Bower accoucha et 13
jours avant elle avait dit b sa concierge qu’elle l’enverrait b Mor-
ton pour lui porter la nouvelle lorsqu’elle accoucherait, en y joi-
gnant des cheveux de l’enfant.
Le jour de l’accouchement arriva et la concierge fit prévenir M.
Morlot). Jusqu’au milieu de septembre, Ai™' Bower paraissait aller
de mieux en mieux des suites de ses couches. Cependant, le 15,
ayant pris froid, elle tomba gravement malade et eût (tes accès de
(olie, pendant lesquels elle témoigna d’un grand ressentiment
contre son mari et demauda à voir M. Morton, puis ensuite elle
voulut embrasser la religion catholique et reçut lo baptême. Dans
toutes ces circonstances, elle voulait rester éloignée de son mari.
Cependant celui ci désirant vivement la voir, elle y consenti! le
i( octobre et malgré les prières et l'altitude tranquille de son mari,
i! y eûrdè sa part, une violente scène. « Voyez, lui dit-elle, en lui
désignant son dernier enfant ; cet enfant n’ëst pas de vous, il est
de MoVion.
J'ai fait appeler M. Alorton, le 2 décembre 1851, lors de son
voyage à Londres, el j’ai passé la nuit avec lui. M. Bower refusant
de croire sa femme, celle-ci eu appela au témoignage de la con-
cierge qui se trouvait présente, el cette dernière répondit : ce n’est
malheureusement qiii) trop vrai ; b peine ces paroles sont elles
prononcées que Bower court dans une pièce de l’appartement où
se trouvait M Alorton et le poursuit jusque dans l’escalier, oà
f atteignant, un couteau de table à la main, il lui en porta un vio-
lent coup à côté de l’oreille gauche. M. Alorton s’affaissa et mou-
rut presque aussitôt. — M. i’avocai-général impérial soutient l’ac-
cusation. — La défense doit être présentée par M» Chaix-d’Eslange.
A l’heure où nous écrivons, le réquisitoire n’est point terminé et
ie jugement ne sera probablement rendu que fort avant dausla nuit.
BOURSE DE !>ARIS DU 2S DÉCEMBRE.
Les fonds publics oui continué tl’Ôlre offerts et ont encore sensi-
blement fléchi; les autres valeurs se sont également ressenties dece
mouvement de faiblesse.On baisse par suite d’nne position de place
embarrassée; on croyait généralement.il y a quelques jours,que le
S0/0 s« rapprochait du cours de 83 pour là liquidation, que la plu-
part des primes se trouveraient levées, el qu’ainsi un grand.nom-
bre d’acheteurs contre primes seraient, naturellement liquidés.
Mais la baisse d’hier est venue déranger ces calculs et compro-
mettre sérieusement ia position de ces acheteurs qui, liquidant |
aujourd’hui leurs opérations, ont eux mêmes contribuéà accélérer
le.mouvement de baisse. Le 5 0/o, ouvert b 81.50, s’est relevé à I
81.75, mais il a rétrogradé ensuite, et est resté à 81, en baisse!
de 95 c. sur hier. — Au comptant il a fermé également b 81, en j
baisse de 75 c.—Le 4 1/2 0/y a varié également de 105 90 à 105 25
dernier cours en baissé de 80 c. — Au comptant, il a fléchi de 73'c.
à 103.20.
Les aclions de la banque de France ont fléchi de 2S70 à 2860 et
celle de la société générale mobilière de 925 à 855; celles de la i
banque foncière ont haussé de 1225 et 1233 ; leurs obligations se
maintiennent à 50 fr. de prime.
Chemins de fer. Rouen a perdu 15 fr. ; Lyon el Montereau I
Troyes )2 50 ; le Nord et Bordeaux à Cette el Orléans 7 50 ; le j
Havre et Dijon b Besançon, 5 fr. ; Strasbourg et Bâle, 3.75 ; Lyon j
à la Méditerranée el Paris à Caen, 2.50 ; et Versailles, 1.25. Los
autres lignes n'ont pas élé cotées.
Valeurs industrielles. On a négocié les Nimes de la Loire de700
b 690 ; lo palais de l’industrie b 110 et les Docks Napoléon à 24p;
Fonds étrangers. Sans affaires. Le 5 0/0 [démontais a été côté j
comme hier, au pair, ainsi que le 4 1/20/0 Russe b 104 et l’ancien
emprunt romain à 07 ; le nouveau b 97 1/2 a haussé de 1/2 0/0, et
la 5 0/h autrichien de 1/8 0/0 à 99. Le 5 0/0 intérieur cI’Espagno a i
fléchi de 43 7/8 b 43 5/8, et le nouveau différé de 24 à 233/4; le |
5 9/0 extérieur se maintient à 50.
EÏOI.IiANSIE.
La Haye, 28 'décembre. — Par arrêté du 23 décembre. S. AJ n
nommé chevalier dans l’ordre du Lion Néerlandais, le major d'ar-
liilerie au service de la Belgique C. E. Coqudbat, sous directeur de j
la fonderie de canons do Liège.
M. le ministre des finance porto b la connaissance publique : H
L’époque de la retraite îles billets du trésor de fl 1000 et fl. 5#(
émis en venu de la loi d u 17 septembre 1849, étant fixée par l'art.
4 de celle loi an dernier décembre 1852, ces billets cesseront dl-
voir coins légal à partir de celle date; cependant ils continueront!
être reçus en paiement au trésor encore pendant 6 mois, c’est-à-
dire jusqu’au 30 juin 18 .3. 2° Les billets de fl 100 el fl. 10, parla
lot du 18 décembre dernier b un montant de 10 florins, resteront
moyen de paiement légal.
On aprend quo les travaux du télégraphe de l'Etat sont tfilleweni
avancés que les fils pourront être rattachés dans les premier5
jours de janvier à ceux des lignes prussiennes. Immédiatement
après, on en fera les premiers essais, de sorte que la éorrespon-
dance directe entre La Haye et Berlin pourra être ouverte Véf* “ j
moitié du mois de janvier.
D’après les journaux de Groningue, l’établissement de chemin/1
de fer dans les provinces septentrionales devient de pins en piui
probable. Une société qui avait demandé, il y a quelques années,
concession pour la construction d’une voie ffrrée entre Hat'Ongé11
et Groningue, a repris son projet dans les circonstances actuel»'
ment plus favorables, et yarauaclié un prolongement jusqu au
Leer. Celte ligne, qui mettra la Frise et Groningue en relJtionj
directes avec toute l’Allemagne, la Belgique el la France , sei*"1'-
être la plus avantageuse pour les entrepreneurs, et la plus iflip®r"
tante pour le commerce, l’agriculture et l’industrie de. ecs “l!UX j
provinces.
Plus tard, on a projeté sons la raison sociale Bulkema, un P™’
jet plus grandiose . Arnhem serait relié b Groningue, -BlcecM"
Rheine par Zwolle, et Hnrlingen à Leer. Une voie parlant de Lee
en ligne directe sur Hambourg est réalisable avec les deu
projets. .
Le dernier projet, c’est-à-dire le réseau de chemins ne ’ i
mérite la préférence; mais son exécution est plus incértainéi.
capital nécessaire élan; plus considérable et certaines ■pari’» jj;
ces lignes devant offrir moins d’avantages. Par conséquent il®*1’
espérer que l'entreprise pins modeste ne sera point, perdue d®v •
Elle peut bien être subordonnée au grand projet; maison nen
pas ia sacrifier b ries chances incertaines.
C’est dans ce sens que.M le ministre de l'intérieur a
dernièrement aux n b rtbres des deux chambres de comme!®? j
Ont appelé son attention Sur les intérêts des provinces' sop ' ^
trionales, 8i lé* deux entrepreneur» sont prêts «n même |