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pe»te (franco dé port), pour :
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lia Belgique,
par trimt»tre, Fr.
» semestre, » 30.-
. an, . 56.-
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ïsst abonnement «» pomrsMit Jwqm’a rofu»
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payement pab anticipation.
on S’ABONNE : A PARIS, A l’Agtnt» Havas,
►HAM de la Bourse ; A Londres, »hez MM. Davibs
îïc. 1. Finch, Lane, CornhUl et a Strasbourg
ihtï it Aua. Ammel, libraire, 5, ru» Bruiôe. ■
LE PRÉCURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
Pfix du numéro J 20 centimes,
CHEMIN DE PER DE L’ETAT. — D’Anver» pour Malinee 5.40 m., B., 3.30 *., B., - Pour
Bruxelles a.ió, 6.3J, 7.29 B., 9.15 B., 9.50,10.50 B., 12 E. 12.22, 1.15 B., 3.15 B., 3.54, 4.35 B.,
4.45, 5.54,6.50a., 8.20 B., 9.13,10.15 B. — Termonde et Gand 5.50, 8.27, 1.23, 4.50,7.23, B. —
Alost [par Termonde) 5.15, 9.50, 12.15, 3.54, 4.45, (par Bruxelles 5.15, 6.50, 7.4Ü B.,
9.15, 9.50, 12.15, 1.15, 3.15, 5.54, 6.50 B., 10.15 B. — Pour Louvain 5.15, 5.40 B., 7.40,
9.15 B., 9.50, 1.15, 3.54, 4.45. 6.50. 7.28 E., 9. — Ninove, Grammont, Les»ine» Ath (par
Bruxelles-Nord) 5.15, 10.50 B., 12.15, 3.54, 6.50 B. — Bruge». Ostende [par Malinet)
6.40, 9.50.12.15, 3.54. 4.45 E.: [par Bruxelles) 5.15, 6.50.7.40 B., 9.50, 10.50 E., 12.15.10.15 B.,
8.15 B., 3.54, 4 45. — Courtrai, Mouscron, Tournai, Lille 5.15, 9.50,12.15, 3.54, 4.45. — Calai»
12.15, 4.45 E.. 1* et 2" «1. - Tirlemont, Liège et Vervier» 5.15, 9.15 B., 12.15, 1.15 B., 3.54,
4.45 B., 5.55. — Landen 5.15, 9.50,12.15, 4.4o E., 5.55,6.50 E. - Spa 5.15, 9.15 B., 9.50, 12.15,
4.45 B. — Allemagne 5.15,5.40 E., 9.15 E., 9.50, 12.15, 4.45 E., 10.15 B. — Boom 6.42, 8.25.
11.05,1.J0,5.10,7.45,10.20. Retour : 5.05,7.38, 9.28,12.05, 3.20, 6.12, 8.50. — D’Anver» (Snd) 4
Boom 5.50, 7.06, 10.04, 11.30, 4.17,7.12 8.15. - De retour 4 4.40, 6.21,7.55, 10.37,2.30,4.32, 7.14. -
D'Anvers 4 Eeck.sren,Cappellen,Calmpthout,Esschen et R sosendaal 6.08,7.20 E.,7.47,10.08,10.20,
2.30,3.17 B..6.10,8.14, Pour Rotterd.,La Haye et Amsterd. 7.20 B.,10.20,3.17B.,6.42, 8.14.Pour
P. A. DELA MONTAGNE,
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9.26 B.,9.53,10.50 B., 12.05B, 12.45, 2.33 B..2.45, 3.40, 4.34, 4.59B.,5.36B.,6.32,8.05B.,9,10B ,12.
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. - D'ANVERS pour Llerrt 6.18, 7.0B, 9.Ï5
10.55,1.06,1.35, 5.02, 6.40, 7.10. - Aerschot, Louvain, 7.08, 9.23. f.35, 5.02, 7.10. — Ottignle»
Fleurua, Lodelinsart, Charleroi, 7.08,1.35, 5.02.— Berzee, Walsourt, Marienb., Viraux, 7.08,1.35
-=Die«t, Hasselt, Maastricht, Aix-la-Chapelle 7.08,9.2,3 1,35 , 5.02. — Hérenthal» et Turnhout
6.19, 10.57, 4.55,17.12. ....
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH. - »’Anvers pour Hérenthal», Moll, Neerpelt, Rurtmond»,
Sladbaeh, 6.13,1.10, 6.40.
ANVERS (Est) A GAND (par Boom 5.50, 8.27 mat., 1.23, 4.50, 7.23 *oir.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH. — D’anvers (Sud) pour Hobeken, Wllryfrk, Vleux-DIM,
Centich et Lierre 5, 8.12,9.20 h. matin, 3.15, 7.05, 8.53 h. «oir.
PAYS DE WAES. — D’Anvbrs pour Gand 7.12, 8.55B., 10.55,2.05,3.45 5.10 B.,7.30.
— De Gand pour Anver* 4.25,7.05.8 B., 9.25 B., 10.50, 2.20, 4.15 B., 5.25 B., 7.19.
BATEAUX A VAPEUR. — Du 22 Novembre 1832 au 31 janvier 1883. — d’anvers pour Ru-
pelmondeet Tamise 3 h. — De tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.15 h. — d’anvers peur
Rupelmonde 11 h. m. — De rupelmonde pour Anvers 12.30. — Le» Dimanches et jours de fête
de Tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.30 et 12.30 h. — D’Anvers pour Rupelmonde et Tamise
10 et 3 heures.
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euvert» de 9 h. du matin à 6 h. du «oir.
a paris 4 L’Agence Havsa, Place de la Bourse
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Pour la Holland» a mm. nugh et van ditmar.
Pour L’ALLEMAGNE,à M. RUD. MOSSE.4 GolOgtli.
A BRUXELLES 4 MM. LEBÈGUE BT Ca,dire«teurs
de l’Offlee de Publieité et 4 l’Agen»# Havas, 89
Marohé aux Herbe».
INSERTION»
La petite ligne....... ..........
Réelame» (fin du journal) la ligne_
Faits-divers, la ligne............
Rubrique d’Anvers, la ligne.......
Réparation judiciaire, la ligne...
Ce tarif n’est pas applicable aux annonee»
d’émission et de souscription.
Les annonces sont mesurées au ligna•
mètre. — Les titres se paient d’après Cespaci
gu’ilt occupent. On ne peut garantir les daltt
d insertions.
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. 3.-
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résumé politique
Le Sénat français a procédé hier au scrutin pour
l’élection de ses quatre vice-présidents. MM. Peyrat,
Humbert et Calmon ont été désignés pour les trois
premières vice-présidences. Mais la mort du comte
Rampon (annoncée par notre correspondant) laisse
vacant un nouveau fauteuil de vice-président. Des
négociations ont eu lieu à cet effet entre la droite
et la majorité, mais elle n’ont pas encore abouti.
En séance, M. Gauthier de Rumilly, président, a
fait l’éloge funèbre du comte Rampon.
Nous avons annoncé que le contrôleur général
britannique au Caire, M. Colvin, a donné sa dé-
mission, ou plutôt qu’il a dû résigner ses fonctions.
Cette mesure est une conséquence logique de la
thèse que le cabinet de Londres n’a cessé de soute-
nir pour les besoins de sa cause et d’après laquelle
la retraite de l’Angleterre abrogerait le contrôle,
en droit comme en fait. En retirant ses fonctions
au contrôleur, le gouvernement britannique en-
tend supprimer du même coup l’institution dont il
était l’agent. La disparition effective du contrôle
laisse le champ libre aux combinaisons nouvelles
que la Grande-Bretagne veut lui substituer ; au
contrôle bilatéral doit succéder l’autorité d'un
agent unique qui, sous la dénomination euphémique
de “ conseiller», administrera en réalité les finances
de l’Egypte au nom de l’Angleterre.
Les journaux français se montrent naturellement
aflectés des vues de plus en plus résolues et exclu-
sives du cabinet de St James. « En voyant, dit le
Temps, cette puissance disposer avec cette désin-
volture des destinées de l’Egypte, on ne peut s’em-
pêcher de trouver que lord Dufferin a légèrement
outrepassé les bornes de l’ironie admise en infor-
mant le gouvernement khédival que, sur sa de-
mande, le cabinet de Londres « consentait, pour
sa part, à l’abolition du régime financier auquel se
rattache l’institution du contrôle ».
D’après le même journal, M. Colvin aurait en-
couru sa disgrâce en rétablissant, sur les pro-
testations de l’agent français, M. Brédif, les crédits
affectés au fonctionnement du contrôle, qui n’a-
vaient pas été portés au budget.
Le débat relatif à la crise ministérielle a repris
hier à la Chambre espagnole.
M. Pelayo Cuesta, ministre des finances, répon-
dant à M. Cosgayon, dit qu’il se propose de suivre
le plan de son prédécesseur en réformant les par-
ties défectueuses.
Le ministre ajoute qu’il lui parait opportun de
discuter les finances du pays ; il répète qu’il équi-
librera le budget actuel et évitera toute dépense
qui ne sera pas indispensable.
Une dépêche! de St-Pétersbourg, publiée par le
Daily Chroniele,rapporte que le Czara donné or-
dre de dissoudre toutes les sociétés secrètes qui
«'étaient organisées à St-Pétersbourg pour protéger
la via des membres de la famille impériale contre
les attentats des nihilistes.
La Correspondance politique annonce de Bel-
grade que l’ancien président de la Skoupchtina,
M. Papovits, accusé de faux en écriture, a été ac-
quité.
Post-Scriptum.
Madrid, 13 janvier.
Au Sénat, M. Camacho, ex-mlnistre des finances,
a déclaré que lorsqu’il est entré au ministère, il a
trouvé un passif de 340 millions et un actif de 245
millions de pesetas. La dette flottante se montait à
194 millions. A sa sortie, il a laissé un excédent de
6 millions.
Il constate que les intérêts de la dette sont ga-
rantis, car les budgets seront sûrement équilibrés
si, comme il espère, le nouveau cabinet procède
énergiquement dans la perception des impôts. Dans
tous les cas, Le payement est garanti par la banque
d’Espagne, ce qui doit tranquilliser les porteurs
étrangers.
A la suite de son discours, M. Camacho a été
félicité par tous les ministres présents.
tribunal de Tournai à l’effet de voir nommer un I reviennent en Belgique et soient remis entre les
Lettre de Bruxelles,
(iCorrespondance particulière du Précurseur.)
Bruxelles, 12 janvier 1883.
Le Moniteur d’hier nous a apporté le dénoûment
d’un incident dont il a été beaucoup question sons
le manteau et qui a fait quelque bruit dans le Lan-
dernau diplomatique. M. le baron Jilhomne qui
était secrétaire de la légation belge à Bucharest
passe en la même qualité à Madrid. Ce déplacement,
j’ai hâte de le dire, ne touche en rien à l’honorabi-
lité du jeune diplomate; il s’est trouvé mêlé à une
aventure qui pourrait bien, dit-on, finir par un
mariage. En attendant on a jugé convenable de
donner une autre destination au jeune diplomate.
C’est une position d’attente jusqu’à ce qu’il puisse
recevoir un avancement réglementaire. Da secré-
taire on devient, je pense, conseiller de légation.
La commission chargée de la vérification de
l’élection de Soignies a terminé son travail. Elle
s’est livrée à un examen minutieux de tous les bul
letins. Elle a procédé au dépouillement du scrutin
comme l’eut fait un bureau électoral. Le résultat
est que la majorité a été acquise à M. Wincqz au
premier tour de scrutin. Par suite le ballottage
n’avait plus de raison d’être. La majorité en faveur
de M. Wincqz est de six ou sept voix. M. Neujean
a été chargé de faire le rapport.
MM. Houtart et Paternostre ont un nombre de
voix supérieur à celui qui leur a été attribué par
le recensement des votes du bureau principal.
La majorité de M. Houtart est de dix-huit voix.
C’est le chiffre qui a été indiqué à Soignies le jour
de rél«etion vers une heure de l'après-midi, chiffre
qui résultait de l’ensemble des dépouillements.
Comment ce chiffre a-t-il été réduit ensuite? On a
dit que les opérations du dépouillement avaient
recommencé. Lorsqu’on a su que l’élection te-
nait à un fort petit nombre de voix on a vérifié
à nouveau le dépouillement dans un des prin-
cipaux bureaux et on est arrivé ensuite au ré-
sultat proclamé. Bien que Soignies soit tout
près de Bruxelles, il s’gst jamais facile de savoir
au juste ce qui s’y passe les jours d’élection. Tou-
jours est-il que c’est à cinq heures seulement que
le résultat a été proclamé, alors qu’on avait fies
pointages à une heure, et il se fait aujourd’hui que
le chiffre de la majorité de M. Houtart est celui
«que les pointages donnaient.
L’affaire Bernard entre dans une autre voie. Il
est certain qu’il n’est plus seul impliqué dans
l’instruction. L’évêque Du Rousseaux est mis en
prévention. Ensuite l’opposition qu’il fait aux Etats-
Unis à la remise des papiers trouvés à New-York
et de3 valeurs saisies dans cette viile et à Boston
sera levée. Assignation a été donnée devant le
séquestre auquel les titres et papiers seront remis
tous droits saufs. L’initiative de cette mesure
été prise par l’évêque Dumont. Il a mis en cause
tous ceux qui prétendent avoir des droits à un
titre quelconque sur les papiers et valeurs dont il
s’agit. Le séquestre nommé par la justice se fera
reconnaître du juge des Etat-Unis. Il est bon de se
rappeler, pour apprécier les difficultés, que l’inter-
vention de l’évêque Du Rousseaux a fait surgir que
Bernard n’a pas été arrêté aux Etats-Unis. C’est
de la Havane qu’il a été extradé.
On a annoncé que d’actives démarches se faisaient
pour recueillir des fonds à reflet de reprendre un
journal qui fait ici de la politique avancée; ce journal
aurait même eu son format agrandi. Une somme
de cinq cent mille francs était nécessaire à cette
fin. On a dit aussi que des démarches ont été faites
près d’hommes politiques appartenant à l’opinion
libérale modérée ; certains noms ont même été
indiqués. Il eut été assez étrange de demander à
des libéraux modérés de l’argent pour faire de la
propagande radicale. Mais quoique le vrai puisse
parfois être invraisemblable, au cas actuel le
fait est controuvè. Il n’y a de vrai que le projet
qui a été avancé par quelques radicaux de se don-
ner un organe de grand format. Ce projet semble
abandonné aujourd’hui.
Nous venons de recevoir de la questure de la
Chambre des représentants le texte des amende-
ments que le ministre de l’instruction publique
propose d’introduire au projet de budget de ce dé-
partement pour l’exercice 1883. Ces amendements
sont accompagnés de notes explicatives où nous
trouvons divers renseignements qu’il n’est pas
sans intérêt de résumer.
Au budget de 1882, le crédit pour le service or-
dinaire des écoles primaires, gardiennes et d’adul-
tes, s’est trouvé insuffisant. Il faudra sjouter aux
10,582.689 francs votés un crédit supplémentaire
de 753,277 francs. Total : 11.385,966 francs.
Au budget de 1883, un amendement porte à
11,120,966 fr. le crédit pour ce même service,chiffre
supérieur de 538,277 aux évaluations du projet pri-
mitif, mais|inférieur de 215,000 à la somme réelle-
ment dépensée l’année dernière. Le chiffre n’est
cependant qu’approximatif, mais les Chambres
ayant voté un crédit spécial pour l’organisation
matérielle de l’enseignement primaire, le gouver-
nement pourra empêcher que le crédit de 150,000
francs inscrit au budget de 1883 pour construction
d’écoles ne soit dépassé comme les années précé-
dentes. D’autre part, il «et probable que les comptes
scolaires de 1881 laisseront un certain boni qui in-
fluera sur les subsides à accorder pour 1883.
Par un autre amendement, le ministre demande
une augmentation du crédit affecté aux traitements
des fonctionnaires et employés des deux Univer-
sités de l’Etat. Ce crédit, qui était, pour l’exercice
1882, de 989,400 francs, est élevé de 106,600 et porté
ainsi à 1,096,000.
Pour la période quinquennale 1883-1887, il
devrait être successivement augmenté de 168,700
francs, c’est-à-dire porté à 1 158,100 francs. Les
168,700 francs seraient partagés de la façon que
voici : 89,600 francs à l’Université de Gand, 79,100
francs à celle de Liège.
Du reste, ce chiffre, établi à la suite d’une en-
quête dont le gouvernement a revu et réduit les
conclusions, ne saurait être pris pour base des cal-
culs budgétaires annuels, attendu que, par suite de
l’extension donnée aux Instituts, aux laboratoires
et à l’enseignement de certains cours, il est devenu
tout-à-fait nécessaire de pourvoir sans retard à de
justes exigences,
A propos de l’intervention de l’Etat, des pro-
vinces et des communes dans le paiement des pen-
sions des veuves et orphelins des professeurs et
instituteurs communaux, le ministre de l’instruc-
tion publique fait remarquer que les pensions
s’étant accrues chaque année, tant en nombre
qu’en montant, il sera nécessaire de prévoir au
budget de 1883 une somme supérieure à celle de la
dernière année, soit 35,000 fr., dont 14,000 à payer
par l’Etât, 7,000 par les provinces et 14,000 par les
communes.
Par un dernier amendement, le crédit attribué
à l’enseignement normal moyen est augmenté de
18,000 francs, dont 8,000 fr. — 10 bourses à 800 fr.
— pour l’enseignement normal du degré supérieur
et 10,000 francs — 20 bourses à 500 fr.— pour l’en-
seignemant moyeu du degré inférieur (garçons et
filles). , ,, , .
Ces bourses sont les conséquences de 1 extension
du nombre des Athénées et des écoles moyennes.
(Meuse).
Le grand scandale de Tournai,
Nous lisons dans l’Etoile ••
Le Journal de Bruxelles s’étonne de notre si-
lence au sujet de l’affaire Bernard. Notre confrère
sera donc heureux d’apprendre que Mgr Du Rous-
seaux, évêque de Tournai est mis en prévention à
raison d’un acte posé par lui au cours de l’instruc-
tipn ouverte à charge de son chanoine, le sieur
Bernard.
Nous suivons attentivement l’instruction dirigée
contre les auteurs du vol commis à l’évêché de
Tournai.
Cette affaire nous paraît étrange et l’impulsion
qui lui est donnée nous paraît plus étrange encore
Un beau jour un chanoine est parti pour l’Amé
rique emportant des millions que lui avait confiés
l’évêque Du Rousseaux pour les mettre à l’abri
dos recherches de son prédécesseur à l’évêché de
Tournai et des investigations de la: justice.
Mgr Dumont se plaint et la justice paraît d’abord
sourde à sa voix. Godhue vient en Europe, envoyé
nous n’avons jamais pu savoir par qui. Sa présence
est révélée à la justice par Mgr Dumont. On ap-
prend alors l’exode du chanoine Bernard sur lequel
MgrDuRousseauxavaitjetô unsfienee complaisant, , —„ ----------
On poursuit Bernard, on saisit lés valeurs appor- .J été faites. >»
tées en Europe par Godhue.... puis on abandonne ce
dernier frappé de folie réelle ou simulée. Oh arrête
Bernard : on saisit sur lui des valeurs considéra-
bles et des documents précieux : on acquiert la
preuve qu’il a déposé en Amérique dans diverses
banques fies valeurs plus importantes et des docu-
ments pl lis précieux encore.
On l’interroge, lui et ses anciens collègues et sou
évêque. Il offre de faire prendre en Amérique lps
papiers et valeurs qu'il y a laissés. On ne tient pas
compte de son offre.
Une poursuite bizarre est intentée aux Etats-
Unis : on s’aperçoit qu’elle peut assez difficilement
aboutir, qu'elle sera lente et qu’elle coûtera cher.
On l’abandonne ou du moins on paraît l’abandon-
ner. On envoie M. Bourgeois en Amérique,
On a perdu de longs mois à la grande joie de
l'évêché de Tournai, qui met, paraît-il, le temps à
profit'.
Tout à coup oa apprend gue l’évêque Du Rous-
seaux, qui s’est tu aussi longtemps que la fuite de
Bernard n’est pas été publique, qui l’a accusé de
ypl le jour où la justice lui a demandé des explica-
tions après les f enseignements fournis par Godhue,
fait obstacle efi Atfiérigt+c gfi retour des objets
volés en Belgique/
Il plaidé contre la justice au profitdu voleur qu’il
a lui-même accusé !
Rije veut pas que les valeurs et documents saisis
mains de la justice. Singulier volé ! singulier
évêque !
Quelle est donc cette comédie ? et de qui, en vé-
rité, se moque-t-on ?
Si les renseignements publiés récemment par di-
vers journaux sont exacts, il aurait d’abord refusé
de se prononcer, puis pris l’avis de ses conseils et
finalement déclaré au juge d’instruction qu’il ferait
opposition aux Etats-Unis à la remise entre les
mains du délégué de la justice belge des valeurs et
documents laissés à New-York, à Boston et au Ca-
nada par le chanoine Bernard lors de sa fuite pré-
cipitée à travers le continent américain, suivi de
près par les détectives qui l’ont finalement arrêté.
Cela nous parait un comble, et nous nous sommes
sérieusement demandé si le renseignement que nous
avons publié, d’après un journal d’Anvers, n’était
point une invention d’un adversaire acharné de
i’épiscopat.
Aucun démenti n’est venu même des journaux si
empressés d’ordinaire à prendre la défense des
évêques.
D’autre part on nous assure que Mgr Du Rous-
seaux et quelques personnes de son entourage ont
été mis en prévention.
Il faut donc croire que cette nouvelle véritable-
ment incroyable est exacte et qu’un évêque belge
ose s’opposer à la saisie par la justice d’objets qu’il
a lui-même déclaré avoir été volés à son préjudice.
Nous avons dit hier que le chanoine Bernard est
à Bruxelles, que le tribunal de Tournai lui a refusé
de nouveau sa mise en liberté, et que la cour d’ap-
pel a confirmé cette décision.
Grâce à une législ « io, vicieuse admise dans un
jour d’erreur et à la ~ uit< de circonstances excep-
tionnelles, il fait ce voyage tous les mois ou à peu
près. L’instruction est interrompue, le public in-
digné, mais l’évêché satisfait et la justice... (nous
n’osons écrire le mot qui nous vient sous la plume.)
Il est plus que temps que cette comédie prenne
fin.
L'Etoile publie le post-scriptum suivant dans
sa dernière édition :
Le Journal de Bruxelles nous a demandé de
nouveaux renseignements sur cette affaire : en
veut-il ? en voilà.
Mgr Dumont vient de faire assigner Mgr Dn
Rousseaux d’urgence devant le tribunal de Tournai
pour le contraindre à mettre fin à l’opposition qu’il
fait en Amérique au retour des valeurs et papiers
que Bernard a déposés dans ce pays avant son
arrestation, à péril de dommages et intérêts con-
sidérables.
Mgr D amont demande qu’un séquestre soit
nommé par justice avec mission de prendre posses-
sion des dits papiers et valeurs et de les déposer
entre les mains de la justice belge.
M. le chanoine Bernard est également appelé en
cause.
M. le procureur général près la cour d’appel de
Bruxelles est lui-même assigné en qualité de chef
du parquet et pour être présent aux débats et pro-
voquer toutes les mesures qu’il pourrait juger utiles.
L’affaire est fixée au mardi 16 janvier prochain
devant le tribunal de Tournai. Elle nous paraît
devoir provoquer des débats fort intéressants et
fort instructifs.
Il paraît que M. Couvreur a informé l’adminis-
tration communale de Bruges que la commision
d’enquête scolaire se rendra prochainement à
Bruges pour visiter les écoles primaires officielles
et privées.
M. Couvreur a invité M. le bourgmestre ou l’un
des échevins à accompager la commission dans sa
visite.
La Patrie annonce que l’administration commu-
nale a décliné cette invitation.
Oommerce, marine, finances, etc
La récolte des vins en 1882. — Les résultats
définitifs de la récolte des vins en France viennent
seulement d’être fixés.Nous nous empressons de les
faire connaître.
La récolte des vins n’a pas été satisfaisante en
1882.
Non-seulement elle ne s’est pas rapprochée de
ces beaux résultats de 54 millions d’hectolitres
réalisés pendant la période 1870-1878, mais encore
elle est inférieure de 3,252,363 hectolitres aux chif-
fres de l’année passée.
En 1882, on a récolté 30,886.352 hectolitres.
Parmi les départements qui-ont particulièrement
souffert de cette diminution, on remarque les
Vosges, la Charente, la Loire-Inférieure, l’Indre-et-
Loire, le Loir-et-Cher, la yendée, la Marne, qui ont
perdu plus dé la moitié.
Viennent ensuite le Maine-et-Loire, la Vienne,
la Nièvre, les Deux-Sèvres, la Côte d’Or, etc.
Ce n’est pas seulement au phylloxéra qu’il faut
attribuer ces résultats généralement peu satisfai-
sants; la température a également exercé une
influencé mauvaise; et la récolte sera abonfiante
cette année si le temps est favorable,
La situation hebdomadaire de la Banque d’An-
gleterre publiée à Londres dans la soirée de jeudi
est très favorable. Le chiffre proportionnel des
réserves aux engagements s’est élevé, en huit jours,
de 29 13/16 à 37 3/4 0/0 et l’encaisse métallique est
én augmentation de liv. st. 264,000.
Arrivages d’or, pendant là semaine, 189,000
liv. st. ‘
La dépêche suivante arrive de Marseille :
u La Compagnie générale des tabacs des Philip-
pines vient de prendre possession des fabriques du
gouvernement, et a commencé le 3 janvier la fa-
brication pour son propre compte.
.. La Compagnie des tabacs des Philippines em-
ploie plus de 20,000 ouvriers, qui, avant cette
prise de possession, travaillaient pour le compte
du gouvernement.
» La Compagnie a déjà commencé à satisfaire
! aux nombreuses demandes de cigares qui lui ont
Postes. - Avis,
Le départ du steamer Denderah, de la ligne
directe d’Anvers au Chili et au Pérou, est fixé au
15 janvier, à 9 heures du matin.
La dernière levée de la boîte au bureau central,
Place Verte, aura lieu à 8 heures du matin.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
RUSSIE.
(Correspondance particulière du Précurseur.)
St-Pétersbourg, 28déc. 1882/9 janv. 1883.
La convention entre la Russie et le Pape vient
d’être signée, au contentement des deux partis.
Penfiant longtemps, les rapports étaient interrom-
pus, en suiie fies intrigues fies polonais établis à
Romê et qui ont Inventé toutes sortes de mensonges
pour éviter un rapproebemmt. Sur leur nmuence,
plusieurs évêques en Lithuanie reçurent de Rome
des iQsiruptipr,3 contraires aux conventions précé-
dentes et nommément au Concordat', l’œuvre de
l’excellent comte Dmitry Bludow, et le gouverne-
ment russe se vit dans la nécessité de les éloigner
de leurs diocèses. Ces prélats furent exilés dans
quelques chefs-lieux du centre de la Russie, où ils
vivaient respectés et honorés et en meilleure intel-
ligence avec le gouvernement.
Il y a déjà cinq ans qu’un savant Bénédictin,
jouissant de la confiance de Mgr Jacobini se rendit
à St-Pétersbourg et voyant les bonnes dispositions
du ministre de l’intérieur, il entama des négocia-
tions. Un autre homme de confiance se rendit sans
mission officielle à Rome et, grâce à ces deux
hommes, les obstacles créés par les Polonais furent
écartés, et déjà le feu pape Pie IX trouva que les
désirs de la Russie répondaient parfaitement aux
intentions du Vatican.
Malheureusement, le négociateur officiel envoyé
à Rome, était peu habile comme diplomate. C’était
le directeur du département des cultes étrangers,
M. Mosolow, homme bienveillant, mais dont les
pourparlers n’aboutissaient à rien.
Le ministre de l’intérieur qui tient cette affaire
à cœur, s’aboucha donc avec M. de Giers qui, dans
une audience que le Pape lui accorda, réussit à faire
un arrangement satisfaisant les deux partis.
La condition sine qua non des Russes, c’était de
combattre dans les provinces non polonaises l’in-
fluence du clergé polonais. Le gouvernement éta-
blissait comme règle : que la langue delà commune
doit être parlée par le prêtre et employée par lui
dans l’accomplissement de ses fonctions. Il y a en
Russie plus de 2 1/2 millions de catholiques, par-
lant seulement le russe, le lithuanien, le jmoude,
l’allemand. Or, ces gens n’avaient que des prêtres
polonais.
La concession exigée par la Russie a été faite et
les prêtres polonais ne seront plus nommés dans ces
conditions.
Les prélats exilés ont reçu la permission de s’éta-
blir où ils veulent. Ils reçoivent leurs pensions et
ont le droit même de s’établir à Rome. Par contre,
les nouveaux évêques seront nommés d’accord avec
le Vatican, des polonais pour les évêchés en Pologne
et des non-polonais pour les autres provinces. Sur
le désir du Pape, le gouvernement russe aura un
représentant exclusivement au Vatican. Ce poste a
été confié à M. Bouténiew, né à Rome même,
comme fils d’un ancien ministre de Russie d’un
excellent renom.
La soi-disante ligue pour la sécurité de Leurs
Majestés a été dissoute, parce qu’elle empêchait
la surveillance qui se fait de la manière la plus
consciencieuse par le ministre de l’intérieur M. le
comte Tolstoy et le département de la police de
l’Etat. On parle aussi d’une autre distination qu’on
donnerait au général Tchéréwine que l’opinion pu-
blique accuse de vouloir empêcher l’empereur de
se fixer à St-Pétersbourg. Leurs Majestés, chaque
fois qu’elles arrivent dans la capitale, sont reçues
avec des ovations enthousiastes. L’industrie, le
commerce souffrent beaucoup de leur absence de
la capitale et comme tout est prêt au palais
AnitcnkoW.il est probable qu’elles y prendront leur
séjour au commencement de la nouvelle année.
ALLEMAGNE.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Berlin, 12 janvier.
II se confirme que l’empereur Guillaume et le
Pape ont eu une correspondance, dans le courant
de décembre. C’est le Pape qui a écrit d’abord ;
l’empereur lui a répondu et la lettre de Guillaume I
a été portée au Vatican par M. von Schlœzer, le
28 décembre. Elle a été remise à son adresse en
audience particulière. Voilà ce qu’on sait, pour le
moment.
D’un autre côté, on raconte que la Prusse va
proposer ou a proposé au Vatican un nouveau
modus vivendi, c’est-à-dire que, n’ayant pu s’en-
tendre sur le principe des pouvoirs discrétionnaires
accordés au gouvernement berlinois pour arranger
le conflit religieux, on chercherait à se mettre d’ac-
cord sur un autre moyen d’établir la paix. Si cette
nouvelle est exacte, nous pouvons présumer que le
Pape a écrit à l’empereur Guillaume pour se
plaindre de ce que les négociations fussent si non
rompues du moins interrompues, de ce qu’on n’a-
boutissait à aucun résultat parce que sop gouver-
nement insistait sur des concessions que l’église ne
pouvait absolument pas accorder, et nous pouvons
présumer ensuite que l’empereur a répondu que
son gouvernement était prêt à négocier sur d’autres
bases pourvu que la souverainitéde l’Etat fût com-
plètement sauvegardée.
Ce n’est là, naturellement, de ma part, qu’une
pure hypothèse, bâtie sur les bruits que l’on vient
de mettre en circulation. Le fait est que jusqu’au
moment où je vous écris, le contenu de la corres-
pondance est absolument ignoré par le public. Il
semble,dit ce matinla Gazette Nationale, que dans
les cercles officiels on n’a pas été bien satisfait en
lisant la révélation de ce fait dans les journaux an-
glais.— Ce ne sont pas les journaux anglais qui ont
d’abord annoncé la nouvelle,mais bien les journaux
italiens et tout particulièrement XItalie, qui n’est
pas une feuille cléricale. Il n’est donc pas établi
que l’indiscrétion, si indiscrétion il y a, ait été com-
mise par les gens du Vatican. Il n’est pas probable
non plus que l’empereur Guillaume ait écrit au Pape,
surtout dans les circonstances actuelles, une lettre
qui doive être tenue secrète. Que les cléricaux ne
s y trompent pas; les actions du prince de Bismarck
sont plutôt en hausse qu’en baisse. Qrâce à la bonné
dose de patience dont il s’esi armé depuis les der-
nières élections, l’irritation qui régnait dans les
esprits s’est calmée et on ne voit plus que le chan-
celier ait absolument besoin du concours clérical,
Il est donc pour ainsi dire certain que l’empereur
n’aura pas fait entrevoir dans sa lettre plus de con-
cessions de la part de son gouvernement qu’on n’en
a voulu faire jusqu’à présent.
Depuis que la correspondance a eu lieu, la Cour
ecclésiastique de Berlin a prononcé un nouvel
arrêt. Cette institution est donc encore en vie. M.
von Sybel, Thpmrne que les cléricaux allemands
haïssent le plus, vient de recevoir une promotion
au moment même où les ultramontains de la Cham-
bre prussienne attaquaient violemment sa confiuite
administrative dans l’espoir de le « détruire ».
D’autre part, on entend vaguement parler de nou-
veaux crédits qui seraient alloués aux vieux catho-
liques. Ce sont là autant d’indices que le gouverne-
ment n’est pas prêt à s’incliner devant la papauté.
Ne perdons pas de vue que c’est le Pape qui a écrit
le premier; c’est donc lui, apparemment, qui a
éprouvé le besoin de demander quelque chose.
Quant à la fameuse victoire que la Curie aurait
remportée sur la diplomatie russe, on n’en parle
plus guère dans la presse cléricale. Le fait est que
les catholiqùes polonais, loin d’être enchantés de
l’arrangement qui a été conclu, s'en montrent, au
contraire, fort mécontents. Ils disent ouvertement
que le Pape a manqué de courage. Il parait même
qu’ils ont envoyé une espèce d’adresse à Léon XIII
où leurs sentiments sont clairement exprimés. On
se donne dans le camp clérical toutes les pelneq
pour étouffer cet incident. Nous verrons si Ton y
réussira, toujours est-il que la Germania est elle-
même forcée à présent d’avouer que l’arrangement
qui a été conclu à Rome, le mois dernier, autorise
le Czar à défendre aux évêques révoqués de mettre
le pied dans leurs anciens diocèses.
J’avais raison de vous tenir en garde contre les
bruits que Ton faisait courir dans la presse au sujet
fie pquveaux armements allemands, il n’est pas
vrai que l’on songe ici à demander de forts crédits
au pays pour augmenter considérablement l’artil-
lerie. Le ministre de la guerre, M. de Kameke, s’est
chargé lui-même de démentir ces racontars. On
voulait savoir qu’il réclamerait au moins 500 nou-
veaux canons de campagne 1 II a répondu qu’il
n’en demanderait pas un seul, qu’il en avait assez.
On dit même que dans les sphères supérieures de
l’armée, on a été désagréablement impressionné
quand on a vu comment certains journaux, par
excès de zèle, cherchaient à démontrer l’infériorité
de l’artillerie allemande vis-à-vis de celles de la
France et de la Russie.
La déclaration du ministre de la guerre a natu-
rellement produit le meilleur effet à la Chambre.
On en a conclu, avec raison, que le gouvernement
ne nourrit aucune inquiétude sérieuse du côté de
la Russie. Ne pouvant plus prophétiser, pour le
printemps prochain, une collision austro-germano-
russe, les alarmistes annoncent à présent que
l’Autriche et la Russie vont... s’entendre et cela
pour se partager la Turquie. Cette nouvelle à sen-
sation a été télégraphiée de... Francfort aux jour-
naux de Londres.
Il n’est pas vrai non plus qua l’ambassadeur russe
à Berlin, M. de Sabouroff, va être remplacé par le
prince Orloff. Déjà les nouvellistes avaient bâti tout
un échafaudage de conjectures sur l’arrivée du
prince Orloff. Le fait est que M. de Sabouroff re-
tourne prochainement à son poste et que le prince
Orloff reste à Paris, où il se sent fort bien, dit-on.
Comme il fallait s’y attendre, les socialistes n’ont
eu aucun succès avec leur motion tendant à suppri-
mer la loi de police qui les gêne. C’est par de pures
considérations de principes que nous protestons
contre cette loi, a dit l’un de leurs députés, M.
Liebknecht. Eu somme, les excès de rigueur de la
police n’ont fait que du bien à notre parti. — On a
pu constater, en effet, tout récemment encore, que
les socialistes n’ont pas disparu à Berlin. Le fameux
prédicateur M. Stoecker, ayant annoncé un grand
meeting, les socialistes s’y sont rendus au nombre
de 3000. M. Stoecker a été sifflé et hué pendant une
demi heure, avec une véritable rage ; M. Kayser,
un député socialiste, a été acclamé, au contraire,
avec frénésie. C’est au point que l’officier de police
qui avait la surveillance de l’assemblée, a été obligé
de clôturer la séance. Aussitôt, trois mille voix ont
entonné la Marseillaise des travailleurs ; on a crié,
hurlé, fait un bruit d’enfer. Vingt agents de police
n’ont pas suffi pour faire évacuer la salle ; il a
fallu chercher du renfort et le vacarme a continué
dans la rue jusqu’à ce que la police à cheval fut
parvenue enfin à y mettre un terme.
Basile écrit de Bruxellles à la Germania, de
Berlin, qu’Armand Peltzer « a menacé » — il n’a-
joute pas qui — de faire des « révélations »,si on ne
remplissait pas au plus tôt certains engagements
qui ont été pris à son égard. Tout le monde est
convaincu en Belgique, ajoute ce scribe étranger
qui est venu s’établir chez vous pour calomnier le
pays et les chefs du parti libéral, que le dernier
mot n’est pas prononcé dans ce procès monstre.
“ La fameuse malle jaune va bientôt jouer son rôle.
Julie Pecher est en train de faire ses préparatifs
pour aller se fixer à Londres. Pecher lui-même ne
restera pas à Anvers, dit-on. Il a l’intention d’aller
s’établir à Malines » et ainsi de suite. Le style vaut
l’homme.
FRANCE.
(Correspondance particulière du Précurseur).
Paris, 12 décembre.
Vous savez combien nous sommes chauvins à
Paris, c’est un peu notre défaut capital — et il nous
en a cuit souvent. Aussi les sorties plus ou moins
goûtées des patriotes à outrance ne nous plaisent-
elles que fort médiocrement. Ainsi vous avez
souvent entendu parler de M. Deroulède, et bien
franchement nous commençons à nous en fatiguer.
Il est parti en guerre contre la bière et les jambons
allemands, dont nous faisons une trop grande con-
sommation à Paris, à son avis, et, sous prétexte de
patriotisme, il a fulminé longuement contre ce goût
trop germanique. C’est enfantin, et ce serait ridi-
cule si tant est qu’on puisse taxer de ridicule ce
sentiment, le premier entre tous lorsqu’il est com-
pris tel qu’il doit l'être, et le dernier lorsqu’on en
fait une affaire de réclame. M. Deroulède aime
beaucoup à se mettre en vue et certes ce n’est pas
lui que nous irons chercher pour réveiller notre
patriotisme.
La mort de Gamb.ettq a remis sur le tapis la
question de la revanche. On en parle tant et plus.
Res Allemands voyaient en lui et aussi dans ce
général Chanzy la personnification d’une prochaine
guerre. Ce sont des billevesées que nos voisins
d’Outre-Rhin savent exploiter mais qui,à mon sen-
timent, ne reposent sur aucun fondement.
Enfin la comédie qui se jouait autour de la dé-
pouille mortelle de Gambetta est terminée. Le
corps est parti ce matin pour IRce à neuf heures 10,
par un train spécial organisé par les amis du dé-
funt. Le corps avait été enlevé le matin à sept
heures du Père Lachaise et transporté immédiate-
ment à la gare de Lyon où très peu de personnes se
trouvaient sur le quai. Re train se composait de six
wagons de première classe,plus un wagon-salon dé-
coré à l’extérieur et à l’intérieur de draperies
noires et, sur le cercueil, uu drapeau français voilé
de noir.
MM. Noël Parfait, Proust, Spuller, Pellet, Liou-
ville, Bisschoffeim accompagnaient le corps.
Le train arrivera demain matin à huit heures à
Nice en s’arrêtant une heure à Lyon et une heure
à Marseille.
A Nice la municipalité a immédiatement fait
afficher l’heure des obsèques de Gambetta, l’itiné-
raire suivi par le convoi, et un appel aux chambres
syndicales et aux associations ouvrières en vue de
permettre à ces dernières de prendre leurs mesures
pour assister à l’enterrement,
La ville tient à faire ies choses le plus grande-
ment possible et elle veut donner à ces obsèques un
caractère de solennité, de majesté en rapport avec
çelui en qui la France avait mis son espoir.
Le corps de Gambetta sera porté au cimetière du
Château où déjà un immense catafalque est dressé
pour recevoir le cercueil qui séjournera en cet
endroit jusqu’à ce que le caveau bâti par les soins
de la municipalité niçoise sur le point le plus élevé
du cimetière, soit complètement terminé.
Il y a à Nice une affluence extraordinaire de
monde. Des trains spécialement organisés pour ce
grand deuil national apportent à ehaque instant
uqe fquie empressée à venir rendre un dernier hom-
mage au grand patriote. Toutes les sociétés, les
cercles, les conseils, les membres de l’administra-
tion, la colonie étrangère se feront un devoir d’as-
sister à ces obsèques qui seront certainement
Nos chambres ont peu travaillé aujourd’hui.
Vous savez que c’est leur habitude. Les couloirs du
Palais-Bourbon sont à peu près déserts. Oa s’atten-
dait à une réunion de la commission de l’armée,
mais nous n’avons rien vu venir. D'ailleurs, sur 22
membres, trois n’y sont plus : MM. Gambetta et
Diéo morts, et M. Rabuze devenu sous-secrétaire
d’Etat aux finances. .
On commente beaucoup les articles violents de la
République française contre M. de Freycinet, et
Ton estime avec raison que ces attaques ne sont pas
faites pour maintenir la concorde dans le groupe
de l’union républicaine. Bientôt commencera la
discussion sur la réforme judiciaire, et cela durera
longtemps !
Au Sénat, la mort du comte Rampon fait l’objet
des conversations. On sait qu’il était vice-pré3ident
du Sénat. M. Gauthier de Rumilly, le président, a
fait son éloge funèbre.
Le comte Rampon est mort hier. Il était né en
1806 et par conséquent âgé de 77 ans. Il fut surtout
en vue sous le gouvernement de Louis-Philippe et
fut élu député en 1836 après avoir été colonel de la
;arde nationale. Ilse retirade la scène politique de
1848 à 1869 et fut de nouveau réélu député en 1871
et sénateur en janvier 1876. C’était le fils du comte
Rampon, général sous le premier empire, et qui fut
anobli par Napoléon Ier. ,
Nous nous occupons beaucoup de la succession du
cardinal Donnet au siège épiscopal de Bordeaux.
J’espérais pouvoir vous envoyer la nomination du
successeur qu’on lui donnera, maisjil n’y a rien eu
de décidé aujourd’hui.
Beaucoup de compétitions sont en jeu : Mgrs Tho-
mas, Lamazou, Penau, Bellot des Minières et Fon-
teneau. Le conseil des ministres ne se réunira que
demain. Je puis à peu près vous dire que Mgr
Lamazou sera élu. Je le répète, ce n’est pas certain,
mais je le crois fort. Il est né le 3 décembre 1834 et
a été nommé évêque de Limoges en février 1851. Il
était curé à la Madeleine et à Auteuil. On en dit
beaucoup de bien et c’est pourquoi je suppose que
les voix se porteront sur lui.
Pour passer un peu du sérieux au profane,
je vous parierai musique et théâtre. L’opéra-co-
mique va nous donner une reprise du chef d’œuvre
d’Hérold : Zampa. C’est un véritable événement
musical et les parisiens attendent cette reprise avec
impatience.
Le Châtelet nou3 a fait entendre trois dimanches
de suite la Damnation de Faust de Berlioz et je
signale l’accueil enthousiaste fait à cette œuvre
magistrale. D’ailleurs, tous les ans, le public se
jorte en foule aux Concerts Colonne pour jouir de
'audition de ces splendides pages.
Dimanche prochain le Désert de Félicien David.
Dans les théâtres, quelques succès çà et là.
Au vaudeville, Fedora, toujours Fedora.
On annonce la reprise des Cloches de Corneoille
aux Folies-Dramatiques et des Deux Orphelines
à la Porte Saint-Martin.
L’Eden Théâtre fait toujours parler de lui. On y
va par curiosité, rien que par curiosité. Je doute
qu’il ait le succès de l’Eden de Bruxelles, et c’est
ce qu’on se dit tout bas, n’osant le dire tout haut
Les frais sont immenses, partant les places très
chères. Aussi je crains que la vogue ne disparaisse
>eu à peu et que cet établissement n’ait le sort des
«■olies-Bergères ou du Skating qui sont loin d’avoir
leur splendeur d’an tan.
BELGIQUE,
‘Bruxelles, 12 janvier.
La Flandre libérale reçoit de son correspondant de
Bruxelles le télégramme suivant :
» Le Roi est atteint d’une indisposition, qui, sans
avoir un caraotôre grave, est cependant sérieuse.
» Dés maintenant, l’idée d’un voyage en Allemagne
pour assister aux noces d’argent du prince impériai, à
du être ôc&rtdo. *
M. Léon Say, sénateur français, a été reçu hier par
le Roi.
Il y a eu un grand diner, jeudi après-midi, chez M.
le ministre des finances, en l’honneur de M. Léon Say.
Tous les ministres y assistaient, ainsi que plusieurs
membres du corps diplomatique.
Un déraillement, heureusement sans gravité, s’est
produit hier matin à la bifurcation de la gare de
Schaerbeek. Une machine et son tender allant vers
Malines ont tamponné un train de marchandises en
destination de Bruxelles. Quelques wagons ont été
frôlés et ont subi des avaries. La machine et le tender
ont déraillé et ont obstrué les deux voies. Par suite de
cet accident, le premier train de Bruxelles pour An-
vers n’a pu partir qu’à 8 h. 10.
Le service s’est fait à contre-voie jusque vers J0 h.
LE crime DE molenbeek. — Il n’était bruit, hier ma-
tin, que de l’arrestation de l’auteur du crime de Molen-
beek. Les choses ne sont pas aussi avancées que le
disait la rumeur publique.
Voici, sur les perquisitions auxquelles s’est livrée la
. ustice, des renseignements dont nous pouvons garan-
tir l’exactitude :
L’officier de police Staelens avait été chargé par fe
parquet de surveiller attentivement une maison de la
rue du Ruisseau dans laquelle habitait un individu sur
lequel planaient certains soupçons; avant hier, une
petite fiile, habitant la même maison, lui déclara
qu’ayant assiste à un service à l’église Saint-Jean-
Baptiste, olle avait reconnu dans le suisse de cette
église l’individu qu’elle avait vu avec Marie Walschaert
et qui les avait emmenées dans un estaminet. M. Stae-
lens dressa procès-verbal de cette déclaration.
En même temps, une autre petite fille, qui avait
assisté au môme service, et qui n’avait eu aucuns
remmunieation avec la première, venait avec sa mère
faire la même déclaration,
Le parquet fut immédiatement averti, et jeudi, à
5 1/2 heures du soir, MM. Ketels, juge d’instruction, et
Janssens, substitut du procureur du Roi, arrivèrent au
bureau de police de Molenbeek. Accompagnés de M.
le commissaire Corre et de plusieurs agents, ils se ren-
dirent au domicile de la personne soupçonnée.
Le suisse de l’église Saint-Jean-Baptiste est un
nommé Philippe Lafont, âgé de 43 ans, qui habite rue
du Facteur, 4. Il était absent lors de l’arrivée da la
justioe; on fit dans son logement une perquisition
minutieuse qui n’amena aucune découverte ; on se
borna à saisir une grande photographie encadrée la
représentant dans son costume de cérémonie.
M. Corre, commissaire de police, fut ensuite chargé
d’aller prévenir le curé de Saint-Jean-Baptiste qu’une
perquisition allait être faite dans l’église parce qu’on
savait que Lafont y possédait une armoire affectée à
son service et qu’en outre il avait entre les mains les
clefs de l’ancienne morgue attenant à l’édifice. Le
curé, invité à assister aux opérations, se borna à
charger un sacristain de conduire les magistrats. Ou
visita attentivement le jubé, la sacristie, l’ancienne
morgue et ces recherchés ne produisirent non plus
aucun résultat.
Lafont n’étant pas rentré, des agents furent laissés
en surveillance devant son domicile. La nuit se passa
et ce n’est qu’hier matin, à 9 1/2 heures, qu’il revint.
Il fut immédiatement conduit au bureau de police,d’où,
à io heures 1/4, il partit en voiture pour le Palais de
Justice. Une autre voiture emmenait les enfants qui
avaient été interrogés.
Devant le magistrat instructeur. Lafont protesta
énergiquement de son innocence. Voici les charges
relevées contre lui : U est cordonnier et on se rap-
pelle que le sac contenant le cadavre ôtait fermé avec
du fil de cordonnier ; il porte habituellement une lon-
gue rôdingote conforme au signalement donné par les
enfants ; il ressemble d’une façon réellement surpre-
nante au cocher qui a été à plusieurs reprises en butte
aux soupçons i enfin, les petites filles dont nous avons
parlé plus haut persistaient à le reconnaître. En outre»
on n’a pas oublié que c’est lui qui a découvert dans
une piscine contiguë à l'église les débris du parapluie
que portait la viotime le jour du crime.
L’interrogatoire et les confrontations dorèrent jus-
qu'à prés de 5 heures, et Lafont, qui avait donné l’em-
ploi de son temps pendant la journée et la soirée du
26 décembre, fut reconduit au bureau de police de Mo-
lenbeek pendant qu’on procédait à la vérification da
ses dires. Cette dernière partie de l’enquête dura jus-
qu’à 8 heures du soi?,
Il a été établi par plusieurs témoins que Lafont se
trouvait à i’église jusqu’à 4 30 heures de l'après-midi ;
ciu’à partir de oette heure il prit la goutte chez le aie»?
Van Beoquevort. Vers 5 heures il est sorti avec le fils
Van Becquevort et s’est rendu chez Vanden Broeck,
dans un estaminet situé au coin de la chaussée de
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