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s'asseoir, se couvre,' et d'une voix forte et accentuée
prononce le discours suivant.
(Fuir le Discours que nous avons publié hier soir en
Supplément.)
De nouvelles acclamations ont suivi ce discours.
M. Barlhe, garde-des-sceaux, a annonce au nom du
roi que la session des chambres était ouverte, et a in-
vité MM. les pairs et MM. les députés à se réunir de-
main dans le lieu respectif de leurs séances. Les nou-
veaux pairs et les députés élus depuis la dernière ses-
sion ont prêté le serment dont M. le garde-des-sceaux
et M. le ministre de l’intérieur lisaient la formule.
Ensuite le roi s’est levé, a salué l’assemblée et s’est
retiré au milieu des plus vives acclamations.
LL. MM. sont rentrées aux Tuileries. Sur le passage
du roi les acclamations les plus vives se sont fait enten-
dre:
cKxtcmçïTE et aaot*® nut saîpojs#.
la princïssi hahie. — Le Nouvelliste répétait hier
soir comme un fait positif la nouvelle de la mort de la
princesse Alarie ; mais le journal la Presse, annonce
aujourd’hui, que l’on n’a pas encore à déplorer ce mal-
heureux événement. C’est même à la suite d’une ame-
lioration sensible que le duc de Wurtemberg a fait
transporter sa femme de Gènes à Pise. Un croit que la
reine devait partir elle-même pour Pise, mais que de
hautes considérations politiques s’y sont opposées.
conversion. — Un journal ministériel du matin an-
nonce que le ministère est décidé à proposer la conver-
sion du 6 Oiodès que la solution de l'affaire belge per-
mettra de le faire prudemment et sûrement. Il parait,
«n effet, que le refus de laisser insérer dans le discours
de la couronne une phrase qui eût rapport à cette gran-
de opération financière n’a pas tranché définitivement
la question, et n’a été qu’une affaire de convenance, de
position. On a fait observer que le roi étant connu pour
être opposé à la mesure, il y aurait quelque chose de
choquant à mettre dans sa bouche des paroles favora-
bles à la couversion.
Mm# GAS8Y, — Mm» Gassy vient d’être nommée gou-
vernante du comte de Paris.
troubles Di RHEiss. — On lit dan» l’Industriel de
Bheims du 14 : Le poste temporaire qui avait été éta-
bli rue de Vesle, dans la maison de M. le curé de Saint-
Jacques, aétésupprimé.Les groupes qui,hier, s’étaient,
durant toute la journée, tenus devant la maison, avaient
complètement disparu aujourd’hui et il n’est resté ab-
solument aucune trace de l’agitation des soirées précé-
dentes.
exécution. — Alexandre Perrin a expié, samedi der-
nier à Paris la double tentative d’assassinat par lui com-
mise rue Transnonain sur les personnes de la veuve
Raoultet delà veuve Serdin. L’exécution a eu lieu sur
la place Saint-Jacques. Le condamné a été extrait à six
heures du matin de la prison de la Roquette où il rece-
vait les consolations de M. Iliol , aumônier des jeunes
détenus, qui avait retrouvé dans Perrin un ancien en-
fant de chœur de la paroisse de St.-Leu , alors qu’il
était attaché comme prêtre à cette paroisse. lia été
«mené au greffe de la Conciergerie, où on l’a instruit de
son sort. M. l’abbé Monlès, qui lui avait déjà plusieurs
foii fait des exhortations religieuses pendant son séjour
à la Conciergerie, l’a assisté dans ses derniers moments.
-Perrin a montré beaucoup d’abattement pendant les
tristes préparatifs de la toilette des condamnés. Il avait
toujours compté sur une commutation de peine. A sept
heures et demie , on l’a fait monter dans une voiture
•ouverte, escortée par la garde municipale à cheval. Le
«ortège est arrivé à huit heures précises à la place Saint-
Jacques,.où se trouvaient réunies deux à trois cents spec-
tateurs, pendant que d’autres se portaient vers l'autre
extrémité de Paris, à la Roquette.
Le condamné a monté d’un pas mal assuré les mar-
ebes de l'échafaud. Il s’est agenouillé et a fait une courte
prière. Pendant qu’on l’attachait sur la planche fata-
le, il a voulu haranguer le public , mais la force l’a
abandonné, etil n’a pu proférer aucune parole.
«AtsoM »E jeu. — La cour royale de Paris vient de
rendre *on arrêt dans une affaire dont nous avons déjà
entretenu nos lecteurs.Un employé de M. Adour. ban-
quier, avait perdu au jeu une somme de cent sept mille
francs. En une seule séance, à Frascati,il avait perdu
03.000 fr. M. Adour avait intenté un procès à M. Be-
•rl qui l’éveilla 1 Le comte de Villabren était devant elle el lui
tendait galemrnent se main rouge et calleuse. La marquise
était auprès dé lui.
« Qu'aviei-v6us ? dit-elle froidement à sa fille ; d’où vient
qae votre robe et votre voile sont froissés 7
— Je ne sais, répondit Yolande; J'ai dormi ou je me suis
évanouie.
— Est-cealnsique vous prier?» reprit sévérernentsa mère.
La Jeune fille revint à la réalité sans douleur : le souvenir
4* son rêve s'était effacé.
Le mariage fut célébré , et le soir môme le comte de Vil-
labren. emmena Yolande dans sa vieille maison seigneuriale,
restaurée pour la recevoir. La jeune femme eut froid et peur,
femmedans son rêve, en entrant dans ces chambres gothiques
mal ehaüliées et faiblement éclairées , qui devaient servir de
prison à sa fraîche jeunesse ; car en se mariant le comte de
Ylffâbren avait déclaré qu’il ne quitterait plus la campagne ;
Il voulait doubler pour ses enfants, disait-il, le revenu de ses
terres et en surveiller lui-même l’exploitation.
Le sort d'Yolande s’accomplit : un mois après son mariage
eile vivait encore dans une sorte de somnolence douloureuse
qui l'empêchait d'apprécier sa position. Le comte était tout
rajeuni, il soignait sa cuisine, mangeait mieux que jamais, se
ceuehait à la nuit et se levait à l’aube ; il passait la journée à
la chasse ou auprès de ses paysans avec lesquels on le confon-
dait pour la rudesse de son teint et la carrure de sa taille. Il
avait plié Yolande à sa vie ; elle dormait a ses heures, s’éveil-
lait et vivait machinalement. Pour distraction elle avait les
eoIds de la basse-cour, la surveillance du jardin ; elle passait
de» journées entières sous une allée de tilleuls qui entourait
le modeste parterre, tout diapré de roses et de giroflées Eu
respirant les arômes de ces fleurs, la première partie de son
rêve ressaisissait son cœur;son oeil s'attachait aux lames de lu-
mière dont le soleil perçait le feuillage des arbres, son ame
•«dilatait; elle pressentait uDe transformation de son cire,
el, pour exprimer ce qu’elle éprouvait, elle chantait de sa voix
pure et sonore une de ces mélodies passionnées que Spontiui
•valt créées dans la Festoie. La vibration de sa voix l'atten-
drissait, en s’écoutant chanter sa tôle s’abaissait, el une larme
lambait sur sa rêverie. Les objets intérieurs ne pouvaient la
distraire de l’enfantement douloureux de sou ame à la pensée,
qu sentiment; la campagne autour d’elle était aride et des-
séchée ; c’étaient ces tristesterresdehoux.de pâles oliviers
el de cailloux dont la Provence est couverte Le soir le comte
de Villabren reprochait souvent à sa femme sa taciturnité: jo-
vJaljat bavard il aimait A «aviser eu soudant ; Yolande restait
3L@
irriTvynvrg?^*»!; ggg—BS
nazet, fermier des jeux, en restitution de cette somme
M. Bonazet, de son côté, avait formé une demande en
gar nlie contre la ville. La cour s’est déclarée incom-
pétente sur la demande en garantie , et a condamné
M. Benazet à payera M. Aduur 62,000 fr.
Les débats de celle affaire ont révélé des détails cu-
rieux sur les travestissements auxquels les joueurs a-
vaient recours pour échapper à la consigne qui refusait
l’entrée aux femmes et aux mineurs. Des mineurs ve-
naient avec des favoris postiches; un séminariste s’était
mis des moustaches; une dame jeune et jolie s’était dé-
guisée en vieillard , affublée d’une perruque à cheveux
blancs, d’une paire de besicles, et appuyée sur une
canne à pomme d’ivoire. Un devina néanmoins son
sexe. Elle prétendit alors qu’elle voulaiL retrouver sou
amant pour lui faire quitter Paris.
BELGIQUE.
Bruxelles, 18 décembre.— L’autorité militaire avait
quelques inquiétudes hier à l’égard de la Banque Bel-
gique, différentes mesures militaires ont été prises pour
assurer la sécurité de la capitale. Nous avons vu le com-
mandant de la place, visiter tous les postes de la ville.
L’autorité municipale avait également pris des pré-
cautions. La garantie donnée par la Société générale
pour favoriser l'Industrie Nationale, d’accoru avec le
gouvernement pourle paiement des livrets de la Banque
Belgique, a calmé les esprits.
— Malgré la solvabilité bien établie de la Société Gé-
nérale, un grand nombre de personnes s’y sont rendus
avant-hier et hier pour y faire rembourser leurs billets.
Peu a peu cependant le nombre de ces personnes a di-
minué. Hier, vers midi, il n’y en avait plus qu’une
vingtaine.
— La malle-estafelle qui devait arriver à Bruxelles
avant-hier, comme à l’ordinaire, de midi à deux heures
n’est arrivée qu’hier à six heures du matin. Le retard
ne peut être attribué eu aucune manière à l’administra-
tion belge. La malte-eslafelte a parcouru la distance qui
noos sépare de la frontière de France, aussi rapidement
que de coutume : partie à onze heures du soir elle est
arrivée ici à six heures du matin. Le retard parait pro-
venir de ce que la malle française s’est brisée à trois ou
quatre lieues de Paris.
— Une pétition a été remise hier à Al. le ministre de
la guerre pour lui demander l’autorisation de lever un
corps de volontaires de 600 hommes (le cavalerie qui
prendrait le nom de hussards francs. Ces volontaires
seraient pris à la volonté du ministre sur tout le terri-
toire dil-cédé. Ils s'habilleraient et s’équiperaient à leurs
frais moyennant une indemnité d’entrée en campagne
pour les officiers seulement.
Les officiers seraient nommés par M. le ministre de
la guerre, la solde serait la même pendant toute la durée
de la guerre que celles des autres régiments de cavalerie.
Ces volontaires seront autorises à rentrer dans leurs
foyers à la fin de la campagne.
Copie de cette pétition a été envoyée à S. M,
Pius de cent propositions pour l’admission dans ce
corps ont déjà été présentées.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 18 décembre.
( PRESIDENCE DE M. RAIKKB. )
sommais?,. — Discussion du budget de l'intérieur.
u schyven procède à l’appel nominal à deux heures et
demie.
M. lejeune donne lecture du procès-verbal de la séance
d’hier : il est approuvé.
Après la lecture des pétitions on passe à la discussion du
budget. Personne ne demandant la parole dans la discussion
générale, on passe à la discussion des articles.
Le Chap. i. Administration centrale. 1815,220 fr. et le
Chap. ii. Pensions et secours , 7î5,o70 80 fr., sont
adoptés sans discussion.
Chap. iii. — Frais de l'administration dansles provinces.
Les art. 1*'. Province d’Anvers, 124,895 50 ; 2 , province
de Brabant, 129,375 ; 3. de la Flandre occidentale. 140 157
4, de la Flaiidre orientale, 150,248 ; sont adoptés sans dis-
cussion.
Art. 5 Province du Hainaut, 150,438 fr.
K. GENDEDiRN. j'ai démontré i’au dernier jusqu’à l’évidente
qu’avec le chiffre accordé la province du Hainaut n’était pas
suffisamment rétribuée, vu le grand nombre d’affaires dont
elle est accablée, je ne renouvellerai pas celte auuée mes
réclamations, parce que nous devons pourvoir à des besoins
plus urgents . niais je ne veux pas qu’un puisse se prévaloir
l’année prochaine de mon silence.
M le ministre de L1NTK1UEI R. Des augmentations suc-
cessives ont été accordées au Haiuaul ; el la somme s’élève
au chiffre jugé nécessaire par Al. le gouverneur de cette pro-
vince.
m GENDEBiE». Mais j’ai déjà dit l'année dernière que la
députation du conseil provincial avait fait une réclamation à
laquelle Al. le gouverneur lui-méine avait fini par se rallier.
Cet art. est adopté, ainsi que l’art. 6, province de Liège,
134,330; 7, province de Linibourg, 117.680 20; 8, province de
Luxembourg, 130,800 ; 9, province de Natuur, 109,508; 10,
frais du ruute et de tournées des commissaires des districts,
18,500.
Chap. IV. Instruction publique.
Art. Frais des jurysd’examenpour lesgrades académi-
ques. 80.000 fr. — Adopté.
Art. 2. Universités, 590.348 fr.
La section centrale pro] ose une réduction de 18 300 fr.
M. le ministre de l’intérieur Jepenseque la réduction
proposée ne peut être accueillie. L organisation complète des
écoles spéciales de Gand et de Liège ont nécessité de nouvel-
les dépenses. Depuis l’année dernière un professeur de Gand
Al. Boimnart, a dû être remplacé; j’ai dû pour cela nommer
un professeur ordinaire et un professeur extraordinaire, parce
qu’on a reconnu qu’uu seul professeur ne pouvait donner les
cours dunt était chargé AL Bommart.
La section centrale se plaint des augmentations successives
qui vous ont été demandées; mais les premières années il y
avait plusieurs cours qui n’étaient pas obligatoires, il a été
seulement pou vu aux choses les plus nécessaires. En second
lieu il y avait plusieurs professeurs de l'ancienne organisation
qui n’ont été nommés que plus tard professeurs ordinaires ;
d'autres professeurs ont commencé leur carrière d’agrégés.
Quant au nombre des professeurs, je crois qu’on ne peut
considérer comme exagéré le nombre de promotions au grade
de professeur ordinaire On s'attendait a ce que les ininerva-
les fussent beaucoup plus considérables qu’elles ne le sonl;
elles s'élèvent maintenant a très peu île chose, de manière que
les appointements des professeurs ne moment qu'à 7.00U fr.
Vous savez pourtant que les professeurs doivent tenir leur
bibliothèque au courant di s nouveautés qui paraissent, et que
ces fonctions ne sont pas ordinairement remplies par des per-
sonnes fortunées.
Il ne vous est demandé non plus que la somme indispensa-
ble pour le matériel, et si la somme demandée n’est pas plus
élevée.ce n'est que mesure d’économie; caràpeine sera-t-eile
suffisante.
m. dechamps, rapporteur, soutient les conclusions de la
section centrale.
m. devaux. J'espère que la Chambre n'adoptera pas la ré-
duction proposée. Le résultat de ce que vous dit la section
centrale, c’est que c’est trop que 6,000 fr. pour un professeur
ordinaire, et que 4,000 fr. pour plus de moitié des professeur»
attachés à nos Universités Cependant, lorsque nous avons dis-
cuté la loi sur les universités, tout le monde voulait que les
professeurs fussent bien rétribués. On (lisait qu'avec les ini-
nervales. les appointements se monteraient à 11,000 fr. Eh
bien, il est maintenant prouvé que les minervalles se mon-
tent à peine à 1,000 fr. pour chaque professeur.
m. le ministre de lTntéiueuh combat de nouveau la di-
minution proposée.
m. DUBUS aîné défend la proposition de la section centrale.
B. HAiKEM, qui a quitté la tribune, déclare qu’il votera
pour le chiffre demandé par le ministre.
La somme demandée par Al. le ministre est mise aux voix
et adoptée à uue grande majorité.
La séance est levée à 4 heures et demie. Demain séance à
deux heures pour la suite de la discussion du budget de l'in-
térieur.
SENAT.
Séance du 18 décembre.
(Présidence de AL le baron de Schierreld.)
La séance est ouverte à 2 1|2 heures.
L'ordre du jour appelle la discussion de la loi sur le limbre.
A l’article relatif 3ux journaux, une légère discussion s’élève.
m. de haussy propose un amendement pour mettre la loi
postale en harmonie avec la loi du limbre.
M. le ministre des finances désire qu’on ne porie pas
d’amendement à la loi, afin de ne pas la renvoyer à l’autre
Chambre, il s'engage du reste à proposer une discussion spé-
ciale, à ta chambre des représentants, pour modifier la loi
postale.
L’art. 10.relatif à la solidarité des souscripteurs, accepteurs
et endosseurs des billets à ordre, donne lieu à une longue dis-
cussion. Une grande majorité se prononce contre cette dis-
position, en conséquence sont supprimés les mots : A défaut
d’accepteur, l’amende sera due par le l«r endosseur ; et l’art,
reste ainsi conçu :
« Une amende sera due par le premier endosseur d’un hil-
KKAvaaniiiAUia»
silencieuse et ne mangeait pas.
« Par ma foi I lui dit-il un jour, c’est comme si j’étais seul !
Tâche de t’égayer on peu ; j’ài demain un hôte, et je ne veux
pas qu’il pense que j'ai épousé une sotte. C’est un petit mon-
sieur fort roturier, mais qui vient de Paris H qui s’y connaît;
1! veut vendra les terres que son père lui a laissées en mou-
rant, et comme elles me conviennent je veux tâcher de traiter
avec lui : ainsi songe à être aimable. »
Le lendemain, lorsqù’Yolande entra dans la vieille salle à
boiseries de chêne où l’on servait le déjeuner, eHe trouva son
mari causant avec uu jeune homme qui la salua gracieuse-
ment Eu arrêtant son regard sur lui elle pâlit et fut près de
s’évanouir; c’était le cavalier inconnu qu elle avait vu passer
le jour de son mariage.
s Mon Dieu ! » dit-elle en se jetaut sur un siège, et elle ex-
pliqua cette exclamation par une douleur subite qui i’avait
saisie.
• C’est un point de côté, » dit lourdement le mari.
La première pensée d Yolande fut de fuir; mais uue ardente
curiosité, un indicible besoin de connaître cet homme l’arrêta.
« Monsieur, rlit-clle courageusemeut avec nue sorte d'assu-
rance dont elle ne se serait jamais crue capable, n’étiez-vous
pas à Rocmarline le jour de mon mariage?
— Oui, madame, j’ai trsversé ce jour-lé le village pour me
rendre au cimetière.
— Au cimetière.1 s’écria avec étonnement le comte de Vil-
labren; est-ce que vous osez y aller? Pour moi je rue tiens tou-
jours à distance, ilo cette fatale terre!
— Celle terre est sacrée, monsieur, surtout quand on a un
père qui y repose!
— Ah! c’est vrai, votre pauvre père, ce vieux maître d’é-
cole de Rocmarline, brave homme, il faut eu convenir..
— Intelligence peu comprise, monsieur ; homme de bien
que seul je puis pleurer comme il mérite de l’être »
Yolande écoutait avec intérêt.
« Et vous n'étiez pas auprès de lui quand vous l’avez perdu?
dit-elle.
— Hélas! non. madame; il est mort seul. Et moi, pour qui
il avait tout sacrifié , je suis arrivé trop tard pour lui fermer
les yeux.
— Ah! voilà ce que e’esl, dit sottement le comte , d’en-
voyer ses enfanls à Paris pour faire de grands messieurs. S'il
vous avait gardé auprès de lui il ne serait pas mort seul.»
Le jeune homme sourit avec dédaio et ne répondit pas
Yolande se sentit humiliée du langage de son mari.
a V»tre père était un homme éclairé, dit-elle avec ben’.é.
el. si je n'avais pas été au couvent lorsqu'il est mort, je
lui aurais donné des soins.
— Vous êtes un ange, murmura-t-il.
— Ainsi, vous voulez vous défaire de vos terres? reprit le
comte qui en revenait* ses moutons.
— C'est à regret, dit le jeune homme ; mais le climat de
la Provence achèv e de ruiner ma santé ; ce soleil ardent, ce
vent Acre el sec du Alislra! me tue.
— Quoi! vous êtes malade? dit avec uue sorte dêffroi
Yoland .
— Je suis poitrinaire, madame, et j'irai languir et mourir
en Suisse. »
Yolande ne répondit pas; elle sentait une oppression dou-
loureuse qui l'étouffait.
« Bah ! bah ! chassez ces tristes idées, dit le comte en bu-
vant une copieuse rasade, et venez entendre ma femme nous
chanter un air nouveau ; vous me direz ce que vous peusez
rie sa voix »
Le jeune homme offrit le bras à Yolande pour passer au sa-
i a ri et ii sentit sa main qui tremblait.
Elzéard Duvnl, fils d'un modeste instituteur villageois,
avait montré dés son enfance uue haute intelligence ; son
père, homme simple, mais éclairé, sentit tout ce qu’une cul-
ture habileaieut dirigée pourrai! donner de développement à
cet esprit ; il se jugea incapable de cette mission d'enseigne-
mem et résolut d’envoyer son fils à Paris, où toute science a
son grand-prêtre, où lous les arls ont leur représentant. Et-
zéard répondit à l’espérance de son père ; à vingt ans sou es-
prit était grand et fort, et son ame en s'éclairant ne s’était
point souillée Paris lui avait jete ses lumières et non ses fan-
ges. Il aimait l’humanité el méprisait la société. 8i sou corps
avait secondé sou ame, Elzéard eût fait de grandes choses;
mais à mesure que son esprit devenait plus fier et plus vivace
il sentait ses forces physiques s'anéantir ; ii se voyait mourir,
mais ii marchait a la mort avec courage. Une seule pensée
l’accablait, celle qu'il n’aurait pas connu l’amour, ce complé-
ment de la vie de l'homme. Son ame aspirait ardemment à ce
bienfait et ii l’attendait comme une dette de Dieu.
Elzéard était assis; la tète cachée dans ses mains, il écou-
tait chanter Y’ulande. Elle avait choisi, non à dessein, mais
irrésistiblement, uu air passionné, cet air célèbre de Fernand
Curie* :
Je n’ai plus qu’uu désir, c’est «fini de te plaire ;
Je n’ai plus qu’un besoin, t’est celui de t’aimer.
let à ordre et par le premier cessionnaire d’un billet ou oWi-l
galion non égociable qui aura été souscrit en coulraventii»|
aux lois du limbre. »
Les autres articles du projet sont adoptés.
,5i. nE iiaussy. Uu amendement ayant été introduit, [||
serait convenable d’ajouter celui relatif à la loi postale. Jif
propose donc uu amendement ainsi conçu :
« Par dégoration à la loi du 30 décembre 1835 , le post nul
les journaux ne sera doublé que quaud leur dimension excé>|
dera 32 décimètres carrés.»
M. le ministre des finances Comme mon intention eiti
de faire tous mes efforts pour faire revenir le sénat sur la dé-f
cision qu’il vient de prendre tout à l’heure, je dois me réfé-l
rer à ce que j’ai déjà dit. Cependant si on convient que lil
nouvel amendement sera considéré comme non avenu, ti lil
premier vient a être rejeté, je ne vois pas d inconvénient il
l’introduire actuellement dans la loi (Oui.oui.) Je proposerai!
doue do fixer le droit de port a 2 centimes, quelleque sait Isl
dimension du papier.
Cet amendement est adopté.
Le sénat remet à demain le second vote de la loi.
On procède a la nomination d’une commission pour «is» I
miner le budget des dotations, et le projet du loi relatif a II I
division des cotes des contributions foncières. Cette commis J
sion se compose de Al Al. Van âluysen, d’Abérée, de Haussy, |
marquis de Rhodes et baron Dubois
La séance est levéoa 4 h. 3|4. Demain, séance publique i]
1 heure.
Sav»ix, d'abord tremblants, ss raffermit »« s'élevant
AWEIÎS, 19 DÉCEMBRE
Hier, une partie des troupes rie notre garnison, a fis
consignée dans leurs quartiers.
— Il résulte des prix moyens tirés des derniers mn>
curiales que, d’après les dispositions de la loi (lu 31]
juillet 1834, le froment et le seigle restent libres deloul|
droit à l’entrée, et que le froment est prohibé à igj
sortie.
— La quatrième foire aux chevaux qui a eu lies]
aujourd’hui, a été assez animée. Un grand nombrei)»]
chevaux de trait, parmi lesquels s’en trouvaient de forti
beaux, ont été achetés par des fournisseurs de I armés.]
— AI. le ministre de la guerre vient d’approuver]
l'adjudication faite le 23 novembre dernier, pour II]
fourniture des vivres de campagne sur toute la ligne des]
deux Flandres. C’est M. H. Jonckiere, de Bruges, qui»]
de nouveau prcsentéla soumission la plus avantageuse.!
— A l’audience du tribunal correctionnel du lbcoB-j
rant, les condamnations suivantes ont eu lieu :
Delaet, distillateur à Anvers, a été condamné à 180S
fr. d’amende, pour avoir débité des boissons sans àvoif |
payé préalablement l'abonnement.
J. Geuher, Anne C. Ceulemans, J. Ceulemans ellj
Geuber, à 3 jours de prison pour mendicité, et àétr»]
conduits à Hoogstraeleii après avoir subi leur peine.
1’., F. et Jos. Loopmans, A. Jaiisseus, C. Janssensst]
A. Thyssens, tous six journaliers à Westwezel, à8 jour*]
de prison et 2 fr. d’amende, pour maraudage.
Jos. Gabriels, de Stabroeck, à 16 fr. d’amende, pont ]
blessures.
— L’administration communale de Malines a confié]
au sculpteur Tuerlinkx , moyennant la somme de franc) I
1,800, l’exécutiou d’uu buste en marbre du botauiù? 1
Dodoneus, natif de cette ville.
Le brick autrichien U/«o Gracio, capitaine Grand'#,
sorti hier des bassins, a donné un salut de 7 coups d*;
canon, aussitôt après avoir pris son mouillage. La b»F '
terie impériale a rendu le salut par trois coup# liri* !
par intervalle de 8 à 10 minutes.
La chambre a entamé hier la discussion do btidgèt,
de l’intérieur, mais par suite des travaux des section!,
la séance publique commençant toujours fort tard, 1» I
Chambre s’est arrêtée au chapitre de l’instruction p»* *
hlique, dont elle a néanmoins voté l’art. 2, relatif aux !
universités. Après d'assez vifs débats, la réduction pro* !
posée à cet article par la section centrale, a été rejeté», 1
Le sénat s’est «ccupé du projet de loi sur !• timbr»,
auquel il a introduit deux amendements. Les principe*
qui ont dicté les dispositions du nouveau projet sont,
comme l’a parfaitement fait observer Al. le minisire d» ]
finances, réduction des droits, réduction des amende»,
mais mesures sévères pour l’exécution de la loi. Ce* I
principes , dont on ne peut méconnaître la corrélation,
n'ont pas été complètement admis, et malgré tons le# •
efforts du ministre, la partie de l’article 10 qui soumet
le premier endosseur d’une lettre de change ou d’un elîM
H22
le cou
etpteu
Le
Baux,
bre 18
linctio
prenm
le secc
On i
des cai
I ment (
| rendre
adressé
comme une passion qui , timide à sa naissance . grandit fléf*
et résolue, et fit entendre tous les accords saisissants de eett#
mélodie brûlante. Son ame courait dans sa voix et la récriai*
plus puissante. Comme un instrument qui se détend, en c»#»
sànt de chanter elle éprouva une eilrëme faiblesse; tout»##
corps tremblait. Sou émotion éclata par des sanglot».
Ils étaient seuls; le comte de Villabren était sorti poursll»?
surveiller ses laboureurs.Elzéard en entendant pleurer Yo!»#'
de leva la tête ; il avait lui aussi des larmes dans tes y*11*-
L’expression de son attendrissement rendait son nob evisag»
plus beau encore; il était pâle; sonoeil avait la double flsniin*
du génie et du sentiment ; une légère veine azurée partages!*
son front intelligent; sa bouche était pure el charmante; loti» {
ses traits réunissaient au plus haut point la seule beauté é*
l’homme que je comprenne: la beauté intellectuelle.
Yolande aussi était irrésistible ; jamais Elzéard n’avait v*
de femme si belle , et elle était là devant lui, tendremeb*
émue, et son coeur lui disait que celte femme pourrait f»V
mer!!! I! était éuivré. Toul-à-eoup uue pensée farracba à W*
eztase:
■ Eh ! vous avez pu épouser eet homme, s’écria-t-il. el Vit*
êtes réellement sa femme ! » Fuis ilsortit comme ,||«Ù|.v»til»
fuir une grande douleur. .
Yolande demeura anéantie : l’humiliation pesait sur efi»
comme ce linceul de sable qui l’avait couverte durant •*#
rêve Une clairvoyance soudaine lui montra I horreur d» *
destinée; tout son être fut ébranlé Elle eut une Dèvrs «*■
dente pendant plusieurs jours ; quand elle revint à la tI#, ®
transformation de ses sentiments était accomplie. Edf élu1*®
avec passion Elzéard , elle avait la conscience de cet aiuo#f •
elle le jugeait fatal mais irrésistible. Elzéard n’avait pa*r*'
paru. Le comte de Villabren ne comprit rien à i’indisposHI**
de sa femme.
« Or çà. dit-ll un matin, notre Jeune homme est bien sin-
gulier ; il voulait me vendre ses terres et je n’entends pi*
parler de loi; il faut que j’en finisse de cette affaire , «I Pu*®.
qu’il ne revient pas j irai le trouver. » Et après un dêjeeeaf
copieux le gentilhomme campagnard monta sur »* Hl#l« •
prit la route de la ferme d’Elzéard.
Cette ferme était un des rares oasis de ce déSïrt de I* rf*'
vence qu’on appelle la Crou . vaste plaine de caillou* ## *
végétation n’apparatt que par accident. On dirait le lil <*’•#•
mer qui s’est retirée, et tout porte à croire que la Méditer-
ranée s’avançait autrefois sur ces terre». Du châleeo d» Vif *'
bien à la ferme d’Elzéard on voyait se dérouler dur»#* r*
sieurs Irene», a perte de va», le sot semé de pierr#»
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