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IÆ PRE€UHSEIIR, «imauehe H Janvier 1841
elui de tous les individus du sexe masculin, comme 5 à S. Le nombre
des veufs est, à celui des veuves, comme de 3 à 1 ; mais les veufs sont
aux veuves qui se remarient comme 7 à 4.
» Dans les endroits élevés on vit plus long-temps que dans les en-
droits bas. La moitié de la population meurt avant l’âge de 17 ans. Le
nombre des jumeaux est à celui des naissances ordinaires comme 1 à
63. Selon les tables de mortalité, sur 3,126 individus, un seul a atteint
l'âge de 100 ans. Le nombre des naissances du sexe masculin est à celui
des naissances du sexe féminin comme 90 à 95. n
Chronique parisienne.
Pans, le 1«- janvier.
Paris n’est pas à son avantage depuis trois jours, le dégellui sied mal,
les rues ne sont pas des rues, ce sont des lagunes ; les uoulevards re-
présentent assez bien le grand canal de la cité des Doges ; mais ce n’est
pas Venise la belle, c’est Venise l’iiorrible. Le dégel vient mal à propos
dans ce moment oùla circulation est un bienfait, dans ces jours de géné-
rosité où les magasins se parent de toute leur magnificence pour séduire
les passants; s’iln’y a pointde passants, c’est une perte pour eux.Cepen-
dant à travers des flots d'ex-ueige, on trouve encore moyen de navi-
guer ; et l’on tâche de choisir dans nos riches boutiques quelque objet
très utile qui soit assez joli, ou quelque objet très joli qui soit parfaite-
ment inutile ; car un présent modeste acquiert du prix par le soin, l’at-
tention qu’il révèle, tandis qu’un présent superbe, au contraire, ne
trouve d’excuse que dans sa respectueuse inutilité. Les porcelaines, les
marqueteries, les keepsakes, sont toujours les étrennes qu’il est du meil-
leur goût d'offrir. ,
Les Cochinchinois sont les lions du moment ; ils sont très civilisés et
très gracieux. Dans le monde, ils paraissent se plaire beaucoup ; mais
leur joie est effrayante ; il s’amusent affreusement ; chaque fois qu’ils
daignent rire, ils montrent de longues dents noircies, et cette gaîté
sombre attriste tous nos salons : c’est très laid un sourire noir ! En nous
donnant de simples dents blanches. Dieu savait bien ce qu’il faisait.
MM. les Cochinchinois ont été présentés l’autre soir chez M. le mi-
nistre du commerce; ils étaient superbes, en grand costume, c’est-à-
dire en robe de chambre. Ils viennent à Paris de la part de leur roi pour
étudier nos moeurs. Chaque fois qu’un de nos usages les frappe, ils
tirent de leur ceinture une tablette recouverte en papier de Chine, de
l’encre et un pinceau, et ils écrivent tranquillement leurs observations,
même au milieu de la rue; rien ne les trouble. Ce sont, dit-on, des hom-
mes instruits et fort distingués dans leur pays.
Les plaisirs commencent d’une manière brillante, mais assez grave.
On doit chanter, lundi, dans un des plus somptueux salons de Paris, le
beau Requiem de Mozard. C’est enterrer l’année dignement. Mais cette
messe des morts, chantée dans un salon, écoutée par des femmes or-
gueilleusement parées, les épaules nues, les bras nus, le bras étincelant
de pierreries, les regards brillants de coquetterie, n’est-ce pas une sorte
de profanation? Nous sommes curieux de savoir à quel moment du
concert on passera les glaces. Sera-ce avant ou après le De profundis?...
O gens heureux ! vous n’avez donc jamais vu mourir ?...
On a joué, il y a quelques jours, la comédie chez Madame l’ambassa-
drice d’Angleterre. C’était charmant et joué à merveille par de gracieu-
ses jeunes filles, jolies comme des Anglaises jolies, c’est tout dire. On
représentait un mélodrame anglais à grand spectacle, à coups de fusil,
à coups de tonnerre; un mélodrame intitulé la Tempête sur terre. Rien
de plus compliqué, de plus difficile à mettre en scène. On s’est très bien
tiré de ces difficultés. Seulement, comme sur un théâtre de société les
changements à vue sont impossibles, on était obligé de baisser la toile
chaque fois que le lieu de la scène changeait. Les auteurs anglais font
peu de cas des réglés d’Aristote, et la scène changeant à tous moments,
l’on baissait la toile à tous moments. Un spectateur ignorant et naïf ne
comprenant pas l’anglais d’abord, et puis le secret de cette manœuvre,
a pris toutes cesinterruptions pour des entr'actes ; il les comptait sérieu-
sement, et il se disait : il n’y a que les Anglais pour faire des pièces en
vingt actes. Ayant une visite à faire, il a quitté le salon de l’ambassade.
Quand il a paru chez M.m<-' de R...., eh bien! lui a-t-on dit, vous venez
de voir la comédie anglaise; commentl’avez-vous trouvée !... Mais je ne
peux guère en juger, a-t-il répondu, je n’ai vu que les quinze premiers
actes.
On annonce aussi pour la semaine prochaine 1106 soirée dramatique
chez M. de Castellane.
Le célèbre philosophe américain qui se console d’être citoyen d’une
république en amusant nos grands seigneurs prépare, dit-on, une lète
splendide : il a déjà fait la liste des personnes qu’il n’invitera pas.
S L’année 1840 est terminée, et le monde n’est pas fini. Malgré ce dé-
menti donné à leurs prédictions, les prophètes ne se découragent point.
C’est maintenant pour 1842 qu’ils annoncent la fin du monde ; 40 ou 42,
c’est la même chose pour eux ; l’astrologie ne se pique pas d’être une
science exacte. Quel affreux calembourg ! Nousr tâcherons d’avoir plus
d’esprit l’année prochaine.
Chronitiue Iiuhistrielle, Agricole et t'onnnereiole.
MOUVEMENT DU PORT DE GAND PENDANT L’ANNÉE 1840.
Arrivages : 191 navires de mer ont opéré leurs déchargements en ce
port; ils se divisent comme suit :
Belges,
Américains,
Français,
Hollandais,
Hanovriens,
Suédois,
Danois,
Anglais,
61
6
17
10
56
4
6
2
Espagnols, 5
Prussiens, 1
Norvvégiens, 11
Meeklenbourgeois, 6
Hambourgeois, 5
Oldenbourgeois, 4
Total des navires, 191
Lesquels sont de la capacité de 18,097 tonneaux de mer.
De ces 191 navires, 8 sont venus directement de la Havane, chargés
de sucre brut, dont 3 américains, 1 belge, 2 espagnols, 2 danois, et 3
américains, de Mobile, chargés de coton.
Départs : 65 navires de mer de la capacité de 4,309 tonneaux sont
partis avecchargement complets; il se divisent comme suit :
Belges, 8
Hanovriens, 39
Danois, 2
Hollandais, 4
Norwégien, 1
Français, 5
Hambourgeois, 3
Oldenbourgeois, 2
Anglais, 1
Total, 65
De ces 65 navires, 53 ont exporté 4,023,331 kilog. de sucre raffiné.
■»
son visage; mais les ressentiments et l’amour cachés au fond de son
cœur lui inspirèrent le courage et la résistance.
— Jamais, dit-elle avec fermeté, jamais la fille d’un Abencerrage ne
sera l’épouse d’Abenzulema.
Un étrange sourire contracta les lèvres du vieillard, et il reprit d’un
ton de surprise ironique :
— Zébra refuse une alliance royale; pour obéir à un vain ressenti-
ment, elle renonce à s’asseoir près d'un Irène où quelque jour elle pour-
rait monter!
— Quel sort et qu’elle gloire ! s’écria la Mauresse d’un air de grave
mélancolie. Je mesouviens, seigneur, des outrages qu’a subis la femme
de Boabdil, la dernière reine de Grenade. Accusée par d’implacables
ennemis, condamnée par la jalousie du roi, elle aurait succombé, si un
chevalier chrétien ne se fût présenté au champ-clos pour sauver son
honneur et sa vie.
— Ainsi, ce n’est point parmi les princes maures que Zébra veut
prendre un époux ? dit Albohacen en fixant sur la jeune fille son regard
animé d’une sourde colère. Peut-être son choix s’est-il arrêté sur quel-
que chrétien ? Peut-être est-elle prête à renier pour lui sa religion et sa
race ? Parle,que dois-je croire ? ajouta-t-il avec un geste d’interrogation
menaçante.
Zéhra baissa la vue et garda le silence. D’un signe impérieux, Albo-
hacen lui ordonna de se retirer. Elle sortit en baissant son voile. Alors,
le vieux roi se tourna vers l’esclave et dit d’un ton bref: Demain, au’
lever du soleil.
— Demain, répondit Abdala avec l’impassibilité stupide et cruelle
d’un bourreau.
Le lendemain, Zéhra traversait encore les jardins de l’Alhambra,
morne, abattue, les yeux voilés de larmes; elle venait attendre une der-
nière fois Alonzo sous ces ombrages, confidents discrets de leurs amou-
reux entretiens. La jeune fille avançait sans hésitation et sans crainte,
tant ta douleur dominait dans son âme et lui était le sentiment de son
propre danger. Avant de gravir le tertre couronné de palmiers qui do-
minait le rempart, elle s’arrêta et jeta un long regard sur la plaine.
Déjà, les premiers rayons du soleil jaillissaient à l’horizon et doraient
les blancs sommets de la Sierra-Nevada. En ce moment, le galop d’un
cheval résonna au-delà des murailles. Zébra tressaillit et tourna les yeux
vers la porte secrète dont Alonzo avait une clé; mais personne ne parut
dans la profondeur de l’allée, tout resta muet et tranquille dans l’en-
cemte des jardins. Troublée jusqu’au fond de l’âme, la Mauresse s’a-
vança d’un pas chancelant, mais rapide. En arrivant sous les palmiers,
elle rejeta en arrière son voile blanc et murmura avec un soupir d’an-
goisse :
— Alonzo !
Comparaison du mouvement du port de Gand pendant les années 1834
à 1840 inclus.
134 arrivages maritimes.
1834
1835
1836
1837
1838
1839
1840
170
130
108
122
101
191
id.
id.
id.
id.
id.
id.
L’excédant sur la moyenne des années de 1834 à 1840 est de 64 navi-
res, lequel provient de l’ouverture du canal de Terneuzen, qui nous
permet de recevoir des navires de haut hord, ce qui ne pouvait avoir
lieu par le canal d’Ostende à Gand.
Etat «le la marine marelianiEe ess Hollande , ata
SS déeeitihre â®4®.
Nous recevons sur l’état de la marine marchande en Hollande les dé-
tails les plus curieux et qui démontreront à nos lecteurs combien la
Belgique est stationnaire comparativement à nos voisins du Nord.
NAVIRES FAISANT LA NAVIGATION DE BATAVIA.
Groningue en possède
La Haye »
Zierikzee »
Vlaardingen h
Amsterdam en possède 131
Rotterdam » ' 95
Dordrecht n 20
Ablasserdam » 6
Middelbourg » 7
Schiedam » 6 274
Zaandam » 2
Les grands navires qui font diverses navigations sont répartis de la
manière suivante :
Amsterdam
Rotterdam
56
13
Les autres villes
15
84
585
704
Grands navires
Navires faisant le grand ou le petit cabotage
En tout 1062
NAVIRES FAISANT LA GRANDE NAVIGATION CONSTRC1TS DE 1830 à 1840.
1830. — à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Dordt,
1831.
à Amsterdam,
à Rotterdam,
1832. — à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Ablasserdam,
1853. — à Amsterdam,
1834.
à Amsterdam,
à Rotterdam,
1855. — à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Dordt,
à Ablasserdam,
à Middelbourg,
1856. — à Amsterdam,
à Rotterdam,
8
16
3
27
14
1837.
1838. —
1839.
à.Dordt,
à Ablasserdam,
à Schiedam,
à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Schiedam,
à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Dordt,
à Schiedam,
à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Dordt,
16
5
1
15
5
1
1
23
15
4
à Middelbourg,etc., 5
1840. — à Amsterdam,
à Rotterdam,
à Dordt,
à Schiedam, etc.,
En tout.
24
17
5
8
NAVIRES SUR LES CHANTIERS.
20
11
6
Dans les autres ports,
En tout.
49
18
20
20
45
54
217
A Amsterdam,
A Rotterdam,
A Dordt,
A Middelbourg,
En 1840, la Hollande a perdu 52 navires dont trois dans leur voyage de
Batavia à un port de Hollande, et un en allant d’Amsterdam à Batavia ,
ce qui fait une proportion de3 0iosurla totalité de ses navires et de
1 1[2 0(0 sur les navires faisant la navigation des Indes-Orientales.
S
Le Rotterdamsche-Courant publie le relevé authentique du mouve-
ment de la navigation de la Meuse et à Goerée pendant 1840. Il y a eu
1,961 arrivages et 2,054 appareillages, sans compter les flibots et les na-
vires qui, de Dordrecht, Rotterdam et. Schiedam, ont pris la voie des
eaux de Zélande ainsi que celle de l’intérieur en venant de Bremen, de
Hambourg, etc., et en y allant. En 1859, il y a eu 2,255 arrivages donc
287 de plus qu’en 1840 et 2.257 arrivages ce qui fait 205 de plus qu’en
1840.
Pendant 1840, il est arrivé à Amsterdam venant de la mer, 2,298 navi-
res ce qui fait 177 de moins qu’en 1839.
Pendant la même année, il y a eu à Dordrecht 404 appareillages pour
la mer et 356 arrivages. En 1859 il y a eu 25 appareillages et 5 arrivages
de moins.
En 1840 à Maassluis il y a eu 509 appareillages et 4 arrivages sans comp-
ter les flibots, et à Schiedam, on a enregistré 218 arrivages venant de
la mer.
Théâtre Hoyal d’Anvers.
Dimanche, 3 janvier : Le Verre d'eau, ou les Effets et les Causes,
comédie nouvelle en 5 actes, par M. E. Scribe, de l’Académie française
Vert-Vert, ou le Perroquet, opéra vaudeville nouveau en 3 actes, du
Palais Royal, par MM. Leuven et Deforges; Le Commis et la Grisette,
vaudeville en un acte, de MM. Paul De Rock et Ch. Labié.
Théé.tre tSpiique.
Sous la direction de M. E Hemberg, près du marché au Poisson.
Dimanche 5 et lundi 4 janvier : Représentation brillante de Tableaux,
jusqu’à présent inconnus au public d’Anvers.
Une sourde plainte sembla lui répondre. Au même instant, un léger
bruit se fit entendre derrière la haie, et le sombre visage d’Albohacen
parut à travers le feuillage pâle des cactus :
— Zéhra, dit-il, tu viens trop tard à ton rendez-vous d’amour ; je t’a-
vais devancée.
A cette voix, à l’aspect de ce visage ironique et menaçant qui tout à
coup se dressait devant elle, la jeune fille resta immobile de surprise et
d’épouvante.
— Tu ne pensais pas me rencontrer ici, reprit Albohacen d’un ton
de froide raillerie.Tu croyais tromper ma vigilance,comme tu as trompé
celle de mes esclaves. Mais Abdala t’avait suivie ; je savais qu’hier un
chrétien est venu ; je savais qu’il reviendrait ce matin encore, et j’ai
devancé le jour pour vous attendre tous deux ; tous deux, vous voici
enfin !
— Tous deux !... répéta la jeune fille en regardant autour d’elle avec
terreur. Mais nulle trace ne décelait la présence d’Alonzo.
— Tu cherches ton amant, contiuua le vieillard d’un air de sombre
dérision ; va, il n’a pas manqué à ce dernier rendez-vous !
A ces mots, il saisit le bras de la Mauresse, et, l'entraînant avec vio-
lence vers le rempart, il lui dit :
— Regarde !
La jeune fille jeta un long cri, uncri d’horreuret de désespoir qui dut
retentir jusque sous les voûtes de 1 Alhambra. Le corps d’Alonzo était
étendu au pied de la muraille; le coup qui l’avait frappé était récent;
car un sang vermeil ruisselait sur sa poitrine; son visage était tourné
vers le ciel, et ses yeux, que la mort n’avait pas fermés semblaient fixer
sur Zéhra leurs prunelles éteintes. Le cheval d’Alonzo s’était arrêté ;
l’œil immobile, la crinière hérissée, les naseaux frémissants, il remplis-
sait l’air de hennissements plaintifs.
Le cœur saisi d’un mortel désespoir, la Mauresse se pencha les bras
étendus vers sou amant, comme pour l’appeler et le rejoindre ; mais
bientôt, succombant à l’excès de sa douleur, elle tomba affaissée sur
elle-même ; ses prunelles s’agitèrent dans leur émail bleuâtre, comme
le reflet vacillant d’une lumière dans l’eau ; puis, ses yeux se fermèrent,
et elle resta sans mouvement et sans vie aux pieds d’Albohacen.
Quand Zéhra repritses sens, elle se retrouva dans le palais au milieu
de ses femmes. Sa mémoire troublée ne lui retraçait aucun souvenir
distinct ; elle crut s’éveiller au milieu d’un rêve funeste ; mais la pré-
sence d’Albohacen vint comme une lumière soudaine éclairer le chaos
de ses pensées. A son aspect, Zéhra se détourna avec un mouvement
d’horreur.
— Ton châtiment commence, dit le vieillard ; tu as vu à tes pieds le
corps sans vie de ce chrétien que tu aimais ; maintenant tu iras lepleu-
On commencera à 6 heures, et le bureau sera ouvert à 5 heures du soir.
La salle sera bien chauffée.
COMMERCE.
Bourue d’Ânver» du 3 janvier.
2 heures. — On n’a pas fait d’affaires aujourd’hui. L’actif espagnol
était 22 5[4 P. et 22 9[16 A. au 5 et.
fffiarefees.
HAMBOURG, 29 décembre. — Grains : Depuis mardi dernier, il ne
s’est rien fait en froment ; par contre il s’est manifesté une demande
active pour livrer au printemps prochain ; on a placé diverses parties à
des prixun peu plus élevés, savoir : 150 liv. Wahrener,et 150 liv. Bruns-
wick à 115; 128-150 liv. Maagdebourget Saal 108, 115 ; 130 liv. Marksche
110, et plus tard 128 liv. Brunswick et d° Saal à ! 14, et 128 liv. marksche
à 112 R. —On a payé aujourd’hui 130liv.Wahrener 120 R. CL —Le seigle,
avec peu d’approvionnement, n’a pas varié. — L’orge est tenue un peu
plus bas. — L’avoine se soutient avec peu d’arrivages. — En pois et fè-
ves il se fait peu d’affaires. — On exige de plus hauts prix pour la graine
de navettes. ,
STETTIN, 25 déc. — Grains : Le froment jouit d’une plus forte de-
mande; le bonUkermarkscheestau marché de45à45, voire mèmeà 47 R.;
les qualités moyennes de 45 à 44 R. — Seigle, calme : à livrer on a payé
31 5[4 R.
RIGA, 21 déc. — Grains : En seigle, il s’est effectué peu de transac-
tions ; pour 116-117 liv., l’on demande 88 R. A. avec 10 arrhes. —
Une petite partie graine de chanvre s’est placée à 12 3[4 R. B. avec 10 »[u
avance ; on tient généralement à 13 R. B. avec 10 qo. — On a payé la
graine de lin à battre 17 R. B. avec 50 qo avance, sur 109 liv.
PARTIE MARITIME.
(EXTRAITS DES REGISTRES DU LLOYDS BELGE.)
ÉiiiBistrfta.
On écrit de Constantinople, à la date du 8 décembre: Les navires
Fifteen, c. Dangerfield, et Charles, c. Pearson, ven. d’Odessa, Mastry, c.
Nod, et Magnus,c. Stoddart, ven.deKertch,sontarrivés ici, aprèsavoir
souffert beaucoup de tempêtes qui ont régné dans la Mer-Noire.
La goélette anglaise Robert, de Plymouth, ch. de cuirs, a fait naufrage
et a perdu 4 hommes de son équipage; le capitaine et 5 hommes seule-
ment se sont sauvés.
On annonce aussi le naufrage du paquebot russe Newa, c. Rogers,
ven. d’Odessa. Ce paquebot a perdu 15 hommes et 6 passagers; le capi-
taine, le mécanicien, 6 hommes de l’équipage et 8 passagers ont pu se
sauver.
Un navire grec s’est perdu corps etbiensàFanariki (Constantinople).
Nouvelles «le mer.
Le capitaine Barkentein du koff-goëlette belge Télémaque, en charge
à Trieste p. Anvers, écrit à son armateur, sous la date du 19 décembre,
que depuis le 5 du mois il n’avait embarqué aucunes marchandises par
suite de la rigueur de la saison. Les rues étaient couvertes de4à5 pieds
de neige; depuis 50 ans, il n’y avait pas eu d’hiver aussi rigoureux.
TEXEL, 1er janvier. V. O.-N.-O. — La rade charrie encore quelques
(jlflCOllS.
HELVOET, If janvier. V. O.-N.-O. — Départs : Lord-Melville, c. Phi-
lips, p. Londres; Emerald-Isle, c. Boueh, p. Hull.
DUNDEE, 29 déc. V. E.- Départ : Tovvn of Dundee, p. Rotterdam.
FAL-MOUTH, 50 déc. — Arr. : Magnet-Packet, de Brésil.
HULL, 30 déc. — Arr. : Satelise, c. Douthwaite, d’Anvers.
Départ : Anl, c. Uiting, p. Dunkerque.
DUNKERQUE, 1er janvier. — Arr. du 51 déc. : la goélette ang. Vexen,
c. Wilsen, de Hull; Titus, c. Blay, de Marseille; du 29, Sylphe, c. Mathieu,
du Havre; Trois-Frères, c. Pichorel, deTreguier, V. O.-N.-O.
SMYRNE, 28 nov. au 9 déc. — Arr. : le kolf hull. Pegasus, c. Schaffer,
d’Amsterdam.
FIUME, 10[i2 déc. — Dép. : lekoffholl. Adolph-Frederick, c. Zwane-
burg, p. Bordeaux.
BORDEAUX, 50 déc. — Dép. : Paquebot-Bordelais n» 4, c. Prud’homme,
р. la Havane ; Cyclope. c. Lafond, p. la Guadeloupe.
MARSEILLE, 28 déc. — Départ du 25 : Reine-des-Anges, c. Blandin,
Amoricain, c. Goudelin, Angélique c. Chenel, p. Rouen; Ponentais, c.
Lebreton, Napoléon, c. Boyer, pour le Havre.
CETTE, 22[25 déc. — Arr. : Caroline, c. Gauthier, de Montevideo, ch.
de cuirs; David, c. Syrgren, de Marseille.
Derniei' Courrier.
LONDRES, Gr janvier.—Arr.: du 51 déc., Earl-of-Liverpool,d’Ostende.
En charge : Alida, c. Schutters, p. Anvers.
Déclarés à la sortie : Mary, c. CuStance, p. Anvers; City of Londres,
(v.), p. le Havre.
LIVERPOOL, 51 déc. — Arr. : Persévérance, c. Monnot, d’Anvers ;
Vigilant, c. Simons, d’Ostende; Royal-W”, c. Miller, de Rotterdam;
Agenoria, de Dordt.
DOUVRES, 31 déc. — Vents d’Ouest variable au O.-N.-O.
RIO-JANEIRO, 16 oct. — Arr. : du 5. Abel-Tasman, c. Zytstra, du
Texel; Christian, c. Crag, de Hambourg;du 9 Achille, c.Lemieux, du Ha-
vre.
Départs : du 1™ octobre. Commerce, p. le Havre; du 2, Crescent, c.
Domaille, p. Cowes à ordre; du 7.Frederic-Louise, p. Hambourg; du 8,
Courrier, p. d»; du 12, Fras-Jeffrey, c.BIack, p. Cowes à ordre; du 15,
Lemnos, c. Rowell, p. Hambourg. •
COWES, 51 déc. — Arr. à ordre : Famé, c.Dron,deSt-Jago-de-Cuba.
Entré en relâche : Mason-Barney, c. Wetherill, parti d’Amsterdam p.
New-York.
DEAL, 51 déc. — V.N.-O. — Passé en vue : Le 3 m.barque brémois
Clara, c. Wessels, de New-York à Brême.
— Le 5 mâts holl. Helen, à été rencontré le 16 août au large de Porto-
Santo, faisant route au N.-E.
CASTLE-TOWNSEND, 28 déc. — Le pleyt belge Barbara-Catharina,
с. Onruh, en destination de Cork, se trouve toujours sur rade.
NORTII-SCHIELDS, 30 déc. V. S.-O. — Le brick amér. Armadillo, c.
Benedict, arrivé d’Anvers pour prendre un chargement de charbon
pour New-York vient d’effectuer ses réparations ; le navire sera sous
peu de jours prêt à faire route.
MARÉES DU 4 JANVIER.
Haute à midi et demi. — Basse à 7 h. du matin. — V. N.-O.
rer dans une prison si profonde que la lumière du jour n’y a jamais pé-
nétré.
Zéhra se releva pâle, égarée. « Il est mort ! s’écria-t-elle avec une som-
bre exaltation ; il est mort, lâchement assassiné par toi ! Mais les chré-
tiens le vengeront... ils viendront me délivrer... Je te verrai, misérable
et banni, quitter pour toujours ce palais où tu es né... Ton peuple dis-
paraîtra de cette terre comme un fleuve tari, et toi, dépouillé, proscrit,
chargé d’années, tu iras dans l’âge de la mort chercher un tombeau
loin du tombeau de tes pères !... »
Elle retomba épuisée anéantie ; Albohacen fit un geste, et aussitôt
deux esclaves emportèrent au fond de son cachot la Mauresse évanouie.
Ouelques jours plus tard Grenade était prise, et les rois catholiques
faisaient leur entrée solennelle dans l’Alhambra. Après une honteuse
capitulation, Boabdil, suivi de sa famille, avait abandonné la forteresse,
dernier rempart de la domination arabe dans la Péninsule.
Dans le désordre et la précipitation de cette fuite, Zéhra resta oubliée
au fond de sa prison. Peut-être le vieux roi avait-il espéré qu’elle y
mourrait dans les lentes tortures de la douleur et de la faim. Mais les
vainqueurs entendirent les cris de la victime; ils la retirèrent vivante
encore de ce sépulcre. La reine Isabelle, touchée do ses malheurs, la
couvrit de sa puissante protection. ...
Zéhra se convertit à la foi chrétienne, et, fidèle à la mémoire d’Alonzo,
elle prit le voile dans le premier monastère fondé à Grenade par les rois
catholiques. , , . „ , .
Peu de temps après la conquête de Grenade, le roi Boabdil et les siens
traversaient le détroit qui sépare la Péninsule du continent africain.
C’était un spectacle douloureux et solennel que celui de toutes ces tri-
bus qui marchaient d’un même pas à 1 exil. Confondus dans la triste
fraternité d’une môme infortune, le vieillard déjà près de la tombe, et
l’enfant suspendu au sein de sa mère, allaient ensemble à la recherche
d’une patrie. . ,
Aux premières lueurs du jour, lorsque les barques eurent atteint le
milieu du détroit, les proscrits tournèrent une dernière fois leurs re-
gards vers le rivage qu’ils venaient de quitter et où huit siècles aupa-
ravant leurs ancêtres avaient planté l’étendard du Prophète. La côte
s’effacait sous un rideau de brume ; mais le sombre et monstrueux ro-
cher de Gibraltar s’élevait au-dessus des eaux comme un géant de
bronze. De l’autre côté du détroit apparaissait l’Afrique. La noire sou-
veraine semblait s’éveiller sous les premiers rayons du soleil, au mur-
mure des brises salées de la mer qui agitaient sa ceinture de palmiers.
Le même jour les barques abordèrent, et les débris des tribus arabes
se dispersèrent sur les plages africaines comme les grains d’un chapelet
rompu. J» PiZARRQj, |