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Jhe P réi* utsfui1.
ordokranck royale. — On lit dans le Moniteur : Par
ordonnance du 5 janvier, M. Gisquet, conseiller d'Etat
en service extraordinaire, a cessé de faire partie du con-
seil d'Elat.
—Par ordonnance du 3 janvier, M. Doyen, receveur-
général de la Haute-Vienne, est nommé receveur-gé-
néral de l’Aube, eu remplacement de M. Nay, révoqué.
RtFLEXioas. — Il était certain que le procès de M. Gis-
quet quelqu'cu fût du reste le résultat devait le faire ré-
voquer de ses fonctions de conseiller d’Elat. Il n’est pas
moins positif que M. Gisquet ne pourra pas conserver
sa place de député, et que les électeurs de Sceaux vont
bientôt avoir à se réunir pour lui donner un successeur,
parce qu’il croira lui-même devoir donner sa démission.
Le verdict du jury dans l'affaire Gisquet a du reste
lurpris tout le monde, surtout lorsqu'on se rappelle les
conclusions du ministère public. M. l’Iougoulin dans
son réquisitoire adjurait la cour d’acquitter M. Brindeau
comme diffamateur d’un fonctionnaire public, attendu
que les faits étaient patents, mais il ne croyait pas
qu’il fût possible de ne pas le condamner pour avoir
diffamé l’Iiomine privé, attendu que la loi est précise
sur ce point et qu’on ne peut pas appeler un homme
voleur même quand il a volé et qu’on en donne des
preuves. Cependant, la cour a pris le contre-pied des
conclusions de M. Plougoulin. et elle a acquitté M.
Brindeau du chef de diffamation de l’homme privé et l’a
condamné sur le chefde diffamation de l’homme public.
Cet arrêt ne changera rien du reste à l'opinion publi-
que, et nous ne croyons pas que M. Gisquet occupe ja-
mais aucune place du gouvernement. Nous espérons
même que les débats de la cour d’assises dans cette af-
faire scandaleuse fera réculer plus d’une fois à l’avenir
les fonctionnaires publics, qui seraient tentés de se mê-
ler à des pols-de-vin et à des tripotages du même genre.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Séance du 4 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. DUPIN.
On remarque beaucoup de députés dans la salle
même avant l'arrivée du président. MM.Thiers et Gui-
*ol sont des premiers à leur banc et sont entourés par
des groupes nombreux.
M. le président est au fauteuil à deux heures.
La Séance est ouverte et le procès-verbal adopté.
A deux heures un quart , les députés arrivent en
fouie et dans la plus grande agitation.
Tous les Ministres sont presents.
M. Manuel est admis à prêter serment.
M. le président. L’ordre du jour est la lecture du
projet d’adresse. (Chut ! chut ! )
M. Dupin lit au milieu du plus profond silence le
projet d’adresse suivant :
Sire ,
La chambre des députés se félicite avec vous de la
prospérité du pays. Cette prospérité se développera de-
plus en plus au sein de la paix que nous avons main-
tenue et dont une politique prudente ctferme (M. Dupin
appuie) peut seule nous garantir la durée.
Sous un gouvernement jaloux de notre dignité, gar-
dien fidèle de nos alliances, la France tiendra toujours
;;.dans le monde et dans l’estime des peuples, le rang qui
lui appartient et dont elle ne peut pas décheoir.
-■> Votre majesté espère que les conférences reprises à
J Londres donneront un nouveau gage au repos de l’Eu-
rope et à l’indépendance de la Belgique. Nous faisons
des vœux sincères pour ce peuple auquel nous lie étroi-
tement la conformité des principes et des intérêts. La
chambre attend l'issue des négociations.
Vous nous annoncez, Sire,qu’en vertu d’engagements
pris avec le Saint-Siège nos troupes sont sortis d’An-
cône.Nous avons donné d’éclalanls témoignages de notre
respect pour les traités, mais nous regrcltons que celte
évacuation ne se soit pas effectuée en des circonstances
plus opportunes (mouvement prolongé) et avec les
garanties que devait stipuler une politique sage et pré-
voyante (vive adhésion aux extrémités.)
Un dissentiment a éclaté entre votre gouvernement
et la Suisse, nous désirons qu'il n'ait point altéré des
rapports de vieille amitié qui existent entre les deux
pays et qu'avaient encore resserré les événements poli-
tiques de 1830.
n'avait tant Joui de la nature; il est vrai que les pertes au
whist rendent pastoral.
Chabert avait presque publié qu'il avait perdu la veille
cinq cents louis au club. Les fleurs épanouies , ies arbres du
parc, l'aspect joyeux du château et la visite au musée, tout
cela avait calmé son sang ; et quand il rentra, il fut presque
surpris do trouver son vieux valet de chambre David, habillé
comme si le roi eût dû venir io soir au château.
Il était midi; le temps avait semblé court au chevalier. Il
se précipita sur le déjeuner servi par David, prit son thé et
lut scs lettres.
Quand il eut fin!, David, qui se pomponnait depuis un
quart d’heure d’un air triomphant devant une des glaces,
«'approcha.
» Pourquoi celte livrée. David?
— Dame! monsieur, j’ai mis notre plus belle livrée, celle
que nous portions quand nous avons fait à Paris le siège de
madame d’OIonne; vous savez, monsieur, celte duchesse qui
vous faisait tant souper...
— Abrège.
— 'J'ai donc mis cette livrée en voyant, du haut de l’une
des citadelles du parc, des livrées de laquais bien plus super-
bes. Imaginez, monsieur, que la marquise Studlv en personne
vient de venir ici pendant que vous étiez à courir dans le
parc...
— Cette vieille folle ?
— Je ne sais pas. monsieur, si c'est une vieille foiie, reprit
David avec le flegme qui lui était habituel, mais ce qu’il y a
de sûr c’est qu’elle est notre proprietaire. Or, comme depuis
quelque temps nous avons la mine de déloger a la première
tempête un peu forte au jeu de whist, j’ai pensé que nous ne
pouvions mieux faire que de la ménager infiniment, je dirai
mieux, de l’eugluer, ce qui est bien un prêté rendu pour tou-
tes celles....
— Achève.
— Eh bien! monsieur, comme elle poussait nu soupir en
revoyant son parc, et ses citadelles, cl son donjon, enfin tout
ce qui compose à cette heure notre apanage, je lui ai fait en-
tendre que tout cela était à elle, que monsieur serait enchanté
de résilier ia moitié de son bail et qu’à compler de ce soir,
puisque ses médecins lui ordonnaient l'air de la campagne,
«lia pouvait cous arriver...
— Es-tu fou, David?
— Je suis fort sage au contraire. Noos avions payé notre
C'est avec une profonde douleur que nous voyons l’Es-
pagne se consumer dans les horreurs delà guerre civile.
Nous souhaitons ardemment que le gouvernement de
S. M. en continuant à prêter au gouvernement de
la reine Isabelle II l’appui que comporte les intérêts
de la France, emploie de concert avec ses allies, toute
son influence pour mettre un terme à de si déplorables
excès.
La chambre vivement émue des malheurs de la Po-
logne renouvelle ses vœux constants pour un peuple
dont l’antique nationalité est placée sous la protection
des traités.
Les outrages et les spoliations que nos nationaux ont
subis au Mexique, réclamaient une satisfaction écla-
tante. Votre gouvernement a dû l’exiger. I.a chambre
espère qu’il aura pris pour l’obteuirdes mesures promp-
tes et décisives.
Sire, nous nous applaudissons avec Votre Majesté de
l’état satisfaisant de nos possessions d’Afrique. Nous
avons ia ferme confiance que cmle situation s'amélio-
rera de jour en jour , grâce à la discipline de l’armée ,
à la régularité de l'administration et à l’action bien-
faisante d’une religion éclairée. (M. Dupin appuie sur
ce dernier mot.)
Votre Majesté nous avait annoncé dans une des pré-
cédentes sessions que des propositions relatives au rem-
boursement de la dette publique nous seraient pré-
sentées , dès que l’étal des finances le permettrait ; la
situation de plus en plus fuvurable du revenu pub ic,
nous dunne le droit d’espérer que le concours de votre
gouvernement ne manquera pas long-temps à cette im-
portante mesure. (Mouvement.)
Les besoins de nos colonies et de notre navigation fe-
ront l’objet de toute notre sollicitude. Nous nous appli-
querons a les concilier avec les intéréts de notre agri-
culture dont le développement est d’une haute impor-
tance pour la prospérité du pays.
La chambre examinera avec le même soin les pro-
jets de loi destinés à réaliser les promesses de la charte
et à introduire de nouveaux perfectionnements dans la
législation generale, ainsi que dans les diverses bran-
dies de l'administration publique. Nos vœux appellent
aussi le projet de loi relatif à l’organisation de l’état-
major général de l’armée.
Nous ressentons profondément, Sire, vos espérances
et vos craintes, vos joies et vos douleurs. I.a France
entière a salué du ses acclamations la naissance du
Gomle de Paris. Fasse le ciel que rien lie trouble de si
douces émotions. Nous entourons de nos hommages le
berceau de ce jeune prince accordé à votre amour et
aux vœux les plus chers de la patrie. Elevé comme son
père dans le respect de nos institutions, il saura l'ori-
gine glorieuse de la dynastie dont vous êtes le chef, et
n’oubliera jamais que le trône où il doit s’asseoir un
jour est fondé sur la toute puissance du vœu national.
(Mouvement.)
Nous nous associerons, Sire, ainsi que tous les Fran-
çais, aux sentiments de famille et Je piété que cet heu-
reux événement vous inspire comme père et comme roi.
Nous en sommes convaincus, Sire, l'intime union dus
pouvoirs contenus dans leur limite constitutionnelle,'
peut seule fonder la sécurité du pays et la force de
votre gouvernement. Une administration ferme, habile,
s’appuyant sur les sentiments généreux, faisant res-
pecter au dehors la dignité de votre trône cl le éôüraiil
au dedans de la responsabilité (vifs mouxcmtiiu), est
le gage le plus sûr de ce concours que nous uvuas tant
à cœur de vous prêter.
Confions nous, Sire, à la vertu denos institutions, elles
assureront, n’en douiez pas, vos droits et les autres,
car nous tenons pour certain que la monarchie consti-
tutionnelle, garantit à la fois, la liberté des peuples et
cette stabilité qui fait la grandeur des Etals.
M. le président : A quand h chambre veut-elle fixer
la discution de ce projet d’adresse.
De toutes parts : à lundi ! à lundi !
M. le président : Dès demain on pourra s'incrire
au secrétariat.
La chambre se sépare au milieu de la plus vive agi-
tation.
Les ministres sont restés froids et immobiles pendant
tout le temps qu’a duré la leclura de l’adresse.
La séance est levée à deux heures et demie.
hab !?tion sur le pied de mille livres ster'ing par sa ; nous en
voici maîtres pour la moitié. La marquise vient ici pour se
remettre ; elle respirera le grand air . et nous pendant ce
iemps nous aurons économisé cinq cents livres . C est une
affaire faite, monsieur, elle a acceptée! signe ce soir. La meil-
leure pieuve c’est que je viens de faire préparer noire rez-de-
chausséc ; vous ne vous en serviez que pour vos jours de ré-
ception extraordinaire...
— Ya-t-en au diable ! Je te reconnais bien là. Tu veux que
cette vieille Junon s’accommode du bruit qui se fait chez
moi ? Elle y crèvera plutôt, rien que d’envie; les vieille» fem-
mes haïssent les jeunes gens qui s’amusent...
— Aussi, monsieur, pouvons-nous désormais nous amuser
plus honnêtement. Par exempte, je lui ai dit que vous vous
adonniez à la peinture... Parfait ! s’esl-elle écriée ; tous les
peintres de Londres m’ont manquée, ce sera le chevalier qui
m’attrapera...
— Je n’en ai. par Dieu ! aucune envie ; je n’ai jamais peint
l’antique. Ah ! ça. que tout ceci ne vous fasse pas oublier.
David, que j'attends ce soir mes amis du club à souper. On
nous servira près de la terrasse, ici même. Nous ferons des
armes dans l’atelier avant dîner. »
David sortit, fier comme un intendant qui aurait gagné
deux pots-de-vin. Le pauvre cher homme servait la famille
Chabert depuis qu’il était au monde ; c’était un de ces domes-
tiques si vieux et si rares.que l’on pourrait les comptercomme
immeubles dans une maison.
Les amis du club arrivèrent; suivant leur habitude. es fut
à minuit. Us trouvèrent le souper servi près de l'atelier de
Chabert. Après le souper qui fut radieux de luxe, de galante-
rie, d'exploits de table et d'esprit, ies femmes qui se trou-
vaient la firent compliment au chevalier de ses pastels, de ses
miniatures et de ses bijoux : c’était à qui se ferait peindre par
Chabert.
« Vous me feriez croire, mes dames, que je suis Heynoids.
Vive Dieu ! si j'avais été ce Joshua en question, quelle gale-
rie je me serais faite ! Mais je suis tout simplement élève de
mon atm de Boufllers pour le pastel.
BELGIQUE.
En courant je peins les belles
Et suis payé de mes portraits
Fax un towisde met modèles.
Bri .telles, 'S janvier. — Hier, le roi a travaillé suc-
cessivement avec lu ministre de la guerre et avec le
ministre de l'intérieur et des affaires étrangères.
S. M. a reçu M. de Gerlache, premier président de la
Cour de Cassation.
Le général Iiurel et le général Buzen ont été reçus
par le roi.
— On dit que le gouvernement a reçu ce malin des
dépêches officielles de Londres, lui annonçant que, par
une récente décision, la Conférence de Londres, main-
tenant ses résolutions antérieures, avait prolongé jus-
qu'au premier juillet prochain, le statu quo résultant
des clauses de la convention du 21 mai ; à la condition
qu’à l’expiration de ce nouveau délai, la Belgique et la
Hollande exécuteraient le traité du la novembre 1831
(24 articles).
— M. de Geilâche . premier président de la cour de
cassation, doit partir ce matin pour Londres, chargé
d’une mission analogue à celle que M. de Merode va
remplir à Paris.
— M. le procureur du roi s’est ému de la publica-
tion des statuts de l’association dite nationale, dont
iiüus avons parlé hier.
Nous tenons d’une source certaine qu’une informa-
tion, qu'il ne faut pas confondre jusqu'à présent avec
une poursuite, est dirigée contre Fassucialion, et que
MM. Ducpétiaux, Mancel, Le Hardy de Beaulieu et
l’éditeur du Belge sont cités pour comparaître demain
devant M. le juge d'instruction.
— Les congés de semestre accordés dans plusieurs
régiments et qui devaient finir courant de ce mois, sont
prolongés jusqu’au premier avril prochain.
— M. Magnée, calligraplte du roi, a eu l’honneur de
présentera S. M. la reine le manuscrit représentant les
attributs de ia religion, au milieu desquels est caligra-
phié, sous la forme d’un soleil, le texte entier de l’U-
raison dominicale en français, dans un espace moins
grand que la dimension d’un centime.
— Il est question du prochain départ pour Tirlemont
d'une partie du régiment des guides ; la caserne des
Annonciades n'est pas assez vaste pour qu’on y loge les
deux neuveaux escadrons que ce corps va s'adjoindre à
Bruxelles.
— Un détachement du 1" régiment de chasseurs à
pied, dit partisans, est arrivé ce matin à Bruxelles, ve-
nant de Mous ; il se compose de 300 miliciens de la
classe de 1837. Ce détachement se rend dans la Campi-
ue.
— On est occupé à niveler la partie du boulevard
Barthélemy que doit traverser le chemin deferdu Midi ;
cette opération nécessite un déblai d’environtrois pieds
de profondeur. Ou travaille aussi avec activité à l’achè-
vement du chemin de ronde extra muros, surtout près
la porte tle Hal, où les nombreux fossés qui l’environ-
nent se comblent à l’aide des terres provenant des dé-
blais.
Les habitants de Bruxelles ont pu remarquer avec
satisfaction la plantation d’une triple rangée de hêtres
sur le talus de l’espèce de précipice qui longe le boule-
vard de Waterloo. Ces arbustes, une fois bien enraci-
nés, auront le double avantage de consolider le talus et
d'offrir à la vue un coup-d’œil très pittoresque. La haie
vive qui a été plantée sur le boulevard le long du fossé
qui.en certains endroits,est profond deplusde 30 pieds,
empêchera le renouvellement des accidents qui ont été
fréquents eu cet endroit. Ces améliorations et ces em-
bellissements favoriseront sans doute beaucoup la vente
des terraius à bâtir, qui, certes , ne manquent point de
ce côté.
ANVERS, 6 JANVIER.
nier, vers midi, le feu s’est déclaré sous voile à bord
du brick anglais Success, cap, Wheeler, parti du Havre
samedi dernier, avec un chargement de chanvre et suif
pour notre port ; le navire moulait la Tamise sous petite
voilure, lorsque près de Woolwich on crut remarquer
de la fumée sortant du petit panneau. Le capitaine or-
donna immédiatement de venir au mouillage, fil des
signes de détresse, et en peu detemps plusieurs pompes
à incendie arrivèrent lelongdu bord ; mais ce ne fut que
vers les 6 heures du soirque l’on parvint à se rendre
maître du feu, après avoir sabordé le navire dans plu-
sieurs endroits pour introduire les tuyaux des pompes.
C’est un autre de me» ainis, Bonnard, qui a dit cela. Vou-
lez-vous que nous prenions le thé sur la terrasse? Il fait une
chaleur d Italie »
Ce mot de terrasse fut un mot bien imprudent, car en ce
moment touies les tètes étaient montées, el dés que les bu-
veurs se trouvèrent en plein air. leurs cerveaux embarrassés
leur suggérèrent mille idées extravagantes L'un sonna du
cor. l’autre répondu avec la porte-voix de manière a former
un charivari de député Les paisibles échos de Windsor gé-
mirent dans leurs profonds retranchements, les chiens du
chenil aboyèrent. La marquise Studlv qui s'était flattée de
dormir, délibéra plusieurs fois si elle n’enverrait pas une de
ses femmes au chevalier pour le prier d en finir : mais comme
elle craignait que l’on ne respectât guère ce nouvel ambassa-
deur. elle prit elle-même sur sa toilette un loup de velours .
le mit sur sa figure et monta.
Lady Araminthe Studly était une maîtresse femme , ce
n’était pas un souper de jeunes gens qui pouvait l'intimider.
De tout temps elle avait aimé d’ailleurs les aventures el le
romanesque. Son apparition dans la salle même du banquet
causa une grande surprise. On n en était pins au cor de dusse,
au porte-voix et autres récréai ions sonores : on faisait des ar-
mes a la clarté des bougies dans l’atelier C'était un spectacle
for! beau el fort animé que celui de ces jeunes lords ayant
quitté leur habit pour la plupart el ferraillant avec une sou-
plesse merveilleuse, malgré leur ivresse.
Chabert. qui venait de toucher à fond lord A. . et lui expli-
quait la botte dont ii s’était servi. .
a Ce coup, disait-il. m’a trop bien réussi pour que je l’em-
ploie dorénavant contre un autre que contre un homme qui
m’amait mortellement offensé. C’est lui qui m’a débarrassé
du baron Kert.eff... »
Une femme lui saisit le bras à ce mot.
« Quel nom avez-vous prononcé, monsieur, et est-ce bien
vous qui auriez tué le baron Kerneff?
— D’où sors-tu. beau masque, avec tes airs d’incrédulité?
Du diable . messieurs, si je le reconnais ! A sa voix c’est une
fetnine. Ah ! çi. tu as presque l’air de me narguer. Viens-t en
sur la terrasse et laisse ces messieurs causer avec des figures
moins noires que la tienne. »
Il l’entraina vers la terrasse dont il referma les portes vi-
trées sur lui. Ses convives le croyant eu bonne fortune l'a-
bandonnèrent.
CONCERT SE LA SOCIÉTÉ aUIUAVMB TEU
Un auditoire nombreux s’était réuni hier soir au k
de la rue Léopold pour assister au concert dont là' parti!
instrumentale devait être exécutée par la société nais!
santé d’Orphée, telle société, composée d’amateurs J
conduite par un jeune el habile chef d’orchestre, nott]
compatriote, s’est déjà élerce à un degré éminent, i
l’on a pu juger hier soir des pas immenses qu’elle,
faits, quoique née de la veille. Les belles et magnifiqbt
ouvertures de Guillaume Tell et de Reisiger|ônt élèenlî
vées avec une vigueur et une précision etonnantés qui]
ont mis en relief le talent des exécutants.
Le caprice pour viotoncelle , composé et exécuté)
parM. L... K...a fait beaucoup de plaisir. Sf nous poué
vous donner un conseil à ce jeune honnne, c’est d«[
chercher de se défaire d’une certaine hésitation que nouij
avons cru remarquer dans son jeu. Si M. K..aspire!
à marcher sur les traces des Servais, des Batta, il faut
qu'il étudie beaucoup encore, car son coup U’àrchel au
lieu d’avoir ce ton moelleux et mélancolique qui (ait le
charme de l’exécution fie ces rnailres, a parfois une ru-
desse qui dénote le manque d’eludes. Du . reste, nout
croyons qu'il y a de l’avenir chez M. L... K.*...; qu’il
tâche de le mettre à profit.
L’air chanté par Mm° Miro-Camoin a enlevé tous Ici
suffrages. La voix pure el flexible de notre cantatrice
résonnait si harmonieusement sous les voûtes de cette
élégante salle! chacun écoutait avec une oreille siatlen-
tive! El puis quand ce chant finissait, quand cette voit
cessait de se fa re entendre, on écoutait encore, retenu
sous le charme de ces vibrations ravissantes....
Le duo des Huguenots, chaulé par M. Boucher et M®»
Miro.a été salué par unelriple salve d’applaudissements,
Nous avons ensuite entendu une scène dramatique,
Coriolan. dont les paroles soul de M. Félix Bogaertset
la musique de M. J. Eykens, tous les deux Anvcrsois.
Ce morceau,plein (l’énergie,et qui révèle une grande pen-
sée musicale el une étude des grands rnailres, a été très
bien chanté par M. Boucher qui a pu donner carrière i
sa voix, belle et grave, eu exhalant les plaintes amè-
res du proscrit Coriolau.
Les trois walses qu’on a exécutées, la Mille-Fleuri
et Die tFerber, de Lanner, el la Tausendsapperment,
de Strauss, ont été entendues avec une grande satisfac-
tion, surtout la dernière, dans laquelle un passage avec
accompagnement de castagnettes était d’un effet déli-
cieux.
B....
Nouvelles diverses•
Relevé du nombre des voyageurs et du montant des re-
cettes effectuées pendant le mois de décembre 1838.
I"Dixaine 30,430 voyageurs fr. 71,468 71
2* » 60,434 » 86,777 80
3* » 30,318 » 81,758 92
161,418. xoyageurt, fr. 239,983 43 *
■ >- < «T* ' - » -
— On écrit de Namur, 3 janvier, au Constitutionnel
des Fla ndres :
Legénérel L’Olivier a inspecté hier les casernes dont
l'état ne parait pas l'avoir satisfait; car le soldat est
mal couché ici ; on manque des litteries nécessaires.
Le 8 de ce mois arriveront à Namur, pour le 12° ré-
giment de ligne, 130 hommes delà classe de 1837, qui
viennent de Tournay. Les bataillons de ce corps seront
alors au grandissime complet. - -
Depuis deux à trois jours, 60 hommes par bataillon
font l’exercice d’artilleur sous le commandement d'un
capitaine , d'un lieutenant et de deux sous-lieutenants.
Celte mesure prise depuis quelque temps par le ministre
de la guerre, est d'une sage prévoyance pour le cas
d'hostilité.
— Un lit dans le Journal du Havre du 2 janvier:
« Lundi dernier, â cinq heures du soir, au moment
où le steamer John-tVood chauffait pour se rendre à
Londres avec un chargement de suif, de lin et de graine
de trèfle, le feu s’est manifesté à bord de ce navire. Le
ïohn-iFood était amarré à son poste ordinaire, le long
du quai ouest du vicux-Bassin. A la nouvelle de cet in-
cendie, les secours les plus prompts ont été ordonnés :
les pompiers de la ville cl la force armée nécessaire
pour contenir la foule se sont transportés à bord de ce
« Ce diable de Chabert ! c’était peut-être sa maitresse qui
venait lui faire une scène, se dirent-ils. Ne nous tnêious pas
des affaires de ménage ! <•
Et tous ces jeunes fuus remontèrent dans leurs calèches de
route ,dunt le soleil brillantait déjà l'attelage. Les femmes
qu’ils avaient amenées avec eux étaient dans une voiture sé-
parée , conduite par deux groutns à belle livrée orange ; elles
axaient l'air, cette fois plus que jamais, de ces joyeuses boufi
geoises de Windsor, commères si épanouies dans Sliaks-
peare.
Nul n'a jamais su ce qui s'était passé dans l’atelier de Cha-
bert entre le masque noir et lui. Au malin, quand David
apporta ic thé du chevalier, ii trouva lady Studly dans un
négligé fort ga ant. et occupée déjà à se faire peindre par
Chabert, Elle avait quitté son domino noir, el avait mis une
fort belle robe de salin qui lui dessinait les épaules Le che-
valier fixait ses traits sur la toile d’un air plus résigné que
satisfait Pour la marquise, son œil pétillait de bonheur. Elle
élail si heureuse qu elle dit à David de lui apporter Maphise,
sa chienne, car cite voulait qu’elle figurât aussi dans son
tableau J ai vu à l'exhibition de Londres, en 1826, ee portrait
singulierque peignit Chabert en 1778. La marquise y est re-
présentée en bergère, el son chien y conduit de petits moulons
frisés. Le ton du lableau n’est pas trop désagréable, cela sa
res-eol de Chardin et de Vanloo.
Deux mois après ceci, la jolie petite chapelle de Windsor
contenait une grande foule de curieux qui persistaient â y de-
meurer malgré l'heure de minuit. Un mariage venait d’y
être célébré, et le ministre, il faut bien le dire, avait fait les
choses en poste, comme s'il sentait que ta curiosité maligne
des spectateurs dût gêner les contractants. Ce mariage était
celui de la marquise Studly el du chevalier Chabert.
Chabert devint un propriétaire et un mari définitivement
vertueux. Il passait trois mois de l’année à Paris, menant un
grand train, el promenant sa femme avec une régularité édi-
fiante. Quand il se trouvait à l’Opéra, et qu’on lui apprenait
que quelqu’un y avait querelle, il s'écriait : .
« Ne vous battez, messieurs que pour une douairière 1 »
Chabert avait raison puisque cela lui profila, mais ne vaut-
il pas mieux encore oe jamais se battre, même pour UDe jeun*
et jolie femme ?
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jtanque
îes dépi
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