Full text |
|8 A.-
cocas
préoal
ferme,
ToTm
000 «o
81 30
00 0#
98 50
00 00
00 00
00 00
00 00
00 00
00 00
00 00
00 00
0(0 00
5 50
3 85
3 50
tl Ié.
— 37
20 1/2
— 25
— 33
— 40
— 36
1/2 30
— 22
2 60
— 75
— 70
— 70
1 50
14 -
2 60
2 GO
2 50
1 60
1 70
3 50
1 75
1 80
1 50
1 30
1 30
1 -
neaux
JSTET'
896
25
25
iiikm
dein.
»KS.
ies.
215
PREMIÈRE ANNÉE.
ANVERS, MARDI 12 JANVIER 1836.
N° 28.
B
ÈmM.
ii
CURS
JOTONAL POIalTIQT3, OOimSP.GKAIa, IÆ£BJ?XMBl3? iïTTÈBiAIB.a.
PAIX. LIBERTE. PROGRÈS.
METEOROLOGIE.
Thermomètre: 4°.
baromètre, dégel complet
Pleine mar.— h. 11 1|2 du matin.
Lever du soleil, 7 h. 22 m. mat.
Levi r de la lune 4 h. 14 ni. mat.
P. L. le 4 à 1 h. 22 ni. matin.
N. L. le 18, à 8 h. 45 m. matin.
Yenfs. — S-O.
Etat du ciel. — sombre.
B sse mer, à 5 1|2h. après-midi.
Coucher du soleil. — 5 ii. 9 soir.
Coucher de la lune.—11 h. 59 ni.
T). Q. le 11, à 41j2 h. 47 m. soir.
P. Q. le 2févr., à 7 h. 7 m. soir.
ON S’ABONNE
A Anvers y au bureau du Précurseur, rue Aigre, N° 520, où se
trouve une boîte aux lettres et où doivent s’adresser tous les avis.
En Belgique et à U étranger y chez les directeurs des postes.
La quatrième page consacrée aux annonces, est affichée à la
bourse d’Anvers, et à la bourse des principales villes de commerce.
Le prix des annonces est de 25 centimes par ligne d’impression ;
Un soin tout particulier sera porté à les rendre exactes, claires et
très-visibles.
Portes de la Ville.
Ouverture: 6 heures du matin. - Fermeture 9 du soir.
PRIX DE L’ABONNEMENT.
Pour Anvers.
A l’année. ....... fr. 00
Par semestre...........» 50
Par trimestre..........» 15
Pour la Teltique.
A l’année. . .
Par semestre.
Par trimestre
. fr. 72
. »> 50
. ». 18
Pour l’étranger 20 francs.
ESPAGNE.
L? ministère Mendizabal a obtenu le vote de confiance
qu’il demandait à la nation espagnole à une très-forte majo-
rité. On augure bien de cette espèce de dictature accordée ,
d une manière si éclatante au premier ministre. Il y a cela
à remarquer que M. Toreno lui-mème dont on ne conteste
pas le courage a voté avec la majorité; M. Martinez de La
Rosa est un de ceux qui se sont abstenus. La loi a été votée à
la majorité de 135 voix contre 3. Douze membres n'ont pas
pris part au vote. _
ûane cette discussion il y a quelques hommes qui se sont
placés bien haut comme orateurs dans l’opinion publique, ce
sont : M. Toreno, Martinez de la Rosa, Galiano et Arguelles.
Ces deux derniers surtout, soit que leur cause fût plus belle,
soit que leur position fût moins embarassante ont démontré
tout ce que pouvait un grand patriotisme allié à une haute
raison. M. Mendizabal a trouvé, en eux de paissants auxi-
liaires et ce qu’avait commencé leur talent sa franchise 1 a
achevé.
On ne parle plus maintenant que de ce qu’on appelle
le tecret de M. Mendizabal. Voici ce qu’écrit ù ce sujet de
Madrid, un des collaborateurs du Moniteur du Commerce de
Paris.
11 a fallu que l’opposition fût singulièrement préoccupée
de ses craintes, pour voir un secret là où il n’y avait pas
l’apparence de réticence et de mystère. Certes, M. Mendi
■/.allai s'est expliqué depuis longtems sur ce qu’il nomme
ses trois problèmes, et il est revenu avec une assez grande
énergie sur cette explication , devant la chambre, pour
qu’on ne put se méprendre, sans cette extrême préoccu-
pation dont je viens de parler, sur la demande du vote de
confiance, demande qui ne pouvait renfermer aucune pen-
sée mystérieuse.
Les trois problèmes de M. Mendizabal sont tout simple-
ment trois conditions inséparables de la réorganisation
politique, morale et matérielle de l’Espagne , a savoir:
1° Réconciliation entre tous les libéraux espagnols, à quel-
que nuance qu’ils appartiennent, pourvu que le fond de leur
opinion soit le patriotisme.
2° L établissement de l'ordre et de la force légale dans
toute l'Espagne, et réunion autour du trône constitutionnel.
3" Destruction de la faction carliste et fin de la guerre vi-
rile,
La conséquence nécessaire de la sollution de ces trois
lletlnine est une petite ville de la Flandre, à peu de distance de
Lille. Elle est (risteet emprisonnée dans des fortifications qui semblent
presser et étouffer ses maisons comme dans une Ceinture trop serrée.
Au bout de la rue de Lille se trouve une petite place, au milieu de
laquelle s’élève un monument étrange, une construction bizarre qui
semble n’avoir jamais eu aucun but et n’appartenir à aucune époque.
Figurez vous une espèce de tour ronde, de 10 pieds de diamètre et
de 15 de haut, sur laquelle s’élève une seconde tour d’un diamètre
moindre et de 10 pieds de hauteur. Chacune des deux tours est terminée
par une balustrade de pierre, si fine, si légère et en même temps si
capricieuse et si folle, qu’on dirait une dentelle fantastique. Sur le
sommet de la petite tour une figure nue, sculptée, s’incline devant
une autre figure vêtue d’une longue robe flottante. Autour de la gale-
rie qui règne entre le pied de la petite tour et la balustrade de la
grande, trois cavaliers de pierre , dont l’un, placé à l’envers, tient
une bride'attacbée à la queue de son cheval, poursuivent incessamment
un cerf de pierre qui fuit devant eux. Enfin, autour de la grande tour,
placées dans des niches d’un travail inouï de hardiesse et de légèreté ,
mais qui ne ressemblent en rien à celles qui ornent nos vieilles cathé-
drales , douze figures , àl’air sardonique et railleur, vêtues de longues
robes et portant des attributs, suivent de leur sourire inexorable le
curieux qui cherche à deviner un mistère qu’elles paraissent savoir ,
mais qu’elles ne diront à personne.
C’est, sans contredit, le monument le plus curieux et le moins connu
de la Flandre Française.
Le sujet du haut c’est le Christ .Baptisé.
Les douze figures sont les douze Apôtres.
Quant aux cavaliers qui poursuivent un cerf duquel ils n’approchent
jamais , ne serait-ce pas l’image de ceux qui cherchent à deviner le
mot dont ce monument est l’énigme ?
Voici cependant une tradition populaire , une de ces traditions res-
pectables arrivées jusqu’à nous , de père en fils , sans jamais avoir été
imprimées — même en complaintes. —Une tradition qui, comme
le monument ; parle du passé sans fixer d’époque ; tels que deux vieux
chevaux dont les dents ne marquent plus l’âge.
Matheis Eberhardt de Wachtcndonck , comte de Solms , était un
problèmes, ou conditions, doit être le retour de la con-
fiance et avecelîe du crédit public. Tout bonnement, c’est
le crédit public qui est le fond du secret de M. Mendizabal;
mais pour l’obtenir , il lui faut accomplir les trois condi-
tions qui composent l’ensemble de son système, et que je
viens de rappeler.
Sur les trois, deux sont merveilleusement remplies; je
reviens souvent sur l'expression de merveille . Eh ! certai-
nement c’est une merveille que la situation intérieure de
l’Espagne, lorsqu’on se reporte au mouvement convulsif
qui, il y a quelques mois à peine, a failli la plonger dans
un effroyable chaos. 11 n'y a pas de si intrépide prophète,
d’optimiste si hardi, qui eût osé prédire alors l’état de
forte constitutionalité du pays, dans l’action de ses grands
pouvoirs, et surtout le généreux rapprochement qui s’est
opéré dans les diverses nuances de l'opinion libérale.
Ehbion! la troisième condition ou le troisième problème,
c’est-à-dire la fin de la guerre civile par la destruction ou
la soumission de la faction carliste , cette troisième condi-
tion se lie intimement à la solution des deux autres : il y a
entre elles ou entre eux une connexité nécessaire. Or,
pour qui veut voir le jour et entendre la raison, il est
évident que 1 action régulière, normale de la monarchie
représentative, que l’union loyale et ferme des fractions
du parti progressif', il est évident, dit-je, que ces deux
conditions capitale*obtenues, la troisième ne peut man-
quer d’être accomplie aussi, un peu plus ou un peu moins
vite.
---•-■■■■ ■■ - ..... .......................
FRANCK.
Paris, le 10 janviers
( Aujourd’hui dimanche pas de bourse )
M. le contre-amiral baron de Maekau est parti, dit-on
hier pour Brest. A son arrivée il arborera son pavillon sur
le vaisseau le Jupiter M. Maekau étant nommé gouverneur
des Antilles et devant se rendre à son poste, son départ
ne prouve en aucune manière que la question américaine
présente de nouvelles difficultés.
Les bâtimens maintenant en rade de Brest sont les vais-
seaux le Jupiter et XOrion , les frégates de premier rang
la Therpsicore, Y Herminie et la Dryade, le brick Y O reste
et la gabarre la Charente. Les vaisseaux Yléna et le Santi-
Pëtri iront en rade dans quelques jours.
— Voici les noms des orateurs inscrits pour parler sur
le projet d’adresse :
noble seigneur ; se réjouissant au bruit des armures de fer et aux fan-
fares des cors qui guident la chasse dans les bois. Il fuyait le repos et
la société amolissante des femmes.
Béatrix de Schauwembourg, comtesse de Solms, était jeune et belle,
elle s’ennuyait aux solitudes du foyer d’un époux trop guerroyeur ; et
son cœur , pour battre, avait besoin de répondre aux pulsations d’nu
autre cœur......
Pauvre Mari. !!!!
Et la garde qui veille aux barrières du louvre
N’en défend pas nos rois.
L’écuyer Jan Van Yvensyll était curieux et bavard, il vit ce qu’il
ne devait pas voir , il révéla au comte de Solins ce qu’il ne devait ré-
véler «à personne, surtout au comte de Solms • et uu jour, le comte
partit pour la chasse avec grand bruit de chiens et de piqueurs , mais
il revint seul, et plus tôt qu’on ne l’attendait...
Le Cadavre d’un jeune homme tomba d’une fenêtre de la chambre
de la comtesse dans le fossé du ch a te au, et Béatrix, le nez et les che-
veux rasés, fut conduite dans un couvent de Béguines à Bruges.
A la tête de son escorte était Jan Van Yvensyll. La comtesse absor-
bée jusque là dans une douleur que les souffrances ne causaient pas ,
parut se réveiller à sa vue j elle étendit vers lui sa main blanche et lon-
gue , et d’une voix qui le lit frémir : Maudit, s’écria-t-eile , Maudit sois
tu , Van Yvensyll ! tu seras puni par où tu as pêché ! Espionne, main-
tenant ! Espionne ! tu le peux !
Fut-ce la terreur que lui causa cette malédiction dans une bouche
qui ne s’ouvrait jamais que pour consoler et bénir 5 fut-ce le remord
qui saisit Yvensyll ? on ne sait • mais, honteux, il laissa tomber sa tête
sur sa poitrine , puis, arrêtant brusquement son cheval j il fit volte
face , piqua des deux et disparut, laissant à ses compagnons le soin de
conduire Béatrix à Bruges.
N’osant reparaître chez le comte, Y vensyll accourut à Bethune, sa
patrie, où il avait laissé sa femme Anne, et deux petits enfans, il ou-
vrit la porte de sa maison et entra.
Anne était assise sur un escabeau et filait du lin , elle se retourna en
entendant la porte s’ouvrir.
— Jan, dit-elle à un petit enfant qui jouait auprès d’elle, Jan, va
fermer la porte que le vent vient de pousser. Puis se tournant vers un
jeune page assis sous le manteau de la cheminée, et qu’Yvensyll n’avait
pas vu en entrant, j’ai eu peur, dit-elle ; j’ai cru que c’était mon mari.
— Heureuse! dit le page, ne l’ai-je pas dit qu’il est parti pour Bruges?
nous avons au moins huit jours à nous aimer sans crainte.
Van Yvensyll, frappé de terreur, tomba lourdement sur une chaise :
il venait de comprendre la malédiction de Béatrix, Il étaif invisible ! î
Pour le projet : MM. Munet et de Bort, Duvergicr de
Hauranne, Merlin ( Aveyron ), Saint-Marc-Girardin, Ley
raud, Fulehiron, Bataille, lebaronde Daunant.
Contre le projet : MM. Chapuys-Monlaville, Dubois ( do
la Loire-Inférieure ), Xaviérdc Sade, Anguls, Eusèbe Sol-
verte, Glais-Bizoin.
— D’après des personnes souvent bien informées, voici
ce que se proposerait, entre autres choses, le président du
conseil des ministrees espagnols pour arriver à son but : il
off rirait aux détenteurs étrangers des couponsde la dette pas-
sive, détenteurs résidens surtout en Angleterre, d’améliorer
leur position, en changeant leurs tites en dette active ; mais
pour obtenir ce changement, ils seraient obligés de verser
encore des fonds. D’après des nouvelles de Londres, beau-
coup de détenteurs seraient disposés à y souscrire ; de celte
manière, le trésor d’Espagne s’enrichirait. Il y aurait plus
de ressources pour terminer la guerre du Nord, et dès-
lors on pourrait songer plus mûrement à améliorer,sous tous
les rapports, la position financière du pays. Nous rapportons
cette version comme ayant en quelque crédit, mais nous ne
croyons pas pouvoir la garantir.
— La tranchée quon fait sur la place d’Europe , pour
le passage du chemin de fer, a déjà environ vingt pieds
de profondeur.
4 ou 500 ouvriers continuent les travaux, et 8 à 900
toises de moellon sont déjà amenées sur les bords de la
tranchée pour servir à construire la grande voûte.
Voici de nouveaux détails sur l’exécution de Lacenaire.
•— Toutes les feuilles de Paris donnent la confirmation
de ce que notre correspondant nous avait dit hier sur l’ex-
écution d’Avril et de Lacenaire. Ce dernier n’a pu soute-
nir son rôle jusqu’au bout. Il était trop éclairé, il était
trop habitué à réfléchir, doué de trop de capacité pour
ne pas conserver quelques doutes sur la destinée finale do
l’homme, et ce doute a dû être horrible en présence d’une
telle mort et à la suite d’une telle vie.
Voici quelques détails sur cette double exécution ; ils
sont tirés du Messager, qui les tient lui-mème d’un témoin
oculaire , auquel ses fonctions ont imposé le pénible de-
voir d’accompagner les condamnés depuis Bicètre jusqu’au
pied de l’échafaud :
» Cette solennité pénale avait attiré une foule considé-
rable, avide de contempler les derniers mornens du fanfa-
ron de l’assassinat , curieuse de voir si ce cynisme du
La nuit était arrivée. Anne coucha ses deux enfans, puis revient dans
la salle où le page l’attendait....
Ivensyll voulut crier, il sentit sa voix expirer dans sa gorge, il vou-
lut se lever et frapper le téméraire page, line force Invincible le clouait
sur sa chaise. Le malheureux.... il n’était ni sourd ni aveugle ƒ
Le lendemain, le page s’échappa avant le jour. Yvensyll retrouva la
faculté de marcher, niais il resta muet et invisible pour jamais, et la
même force surnaturelle l’empêcha toujours d’approcher de personne.
Il vécut ainsi pendant deux ans, témoin des amours de sa femme qu’il
adorait, témoin du froid oubli de ses amis qu’il avait généreusement
obligés. Comme Prométhée sur son rocher, lorsqu’une déception
cruelle venait de lui dévorer le cœur, il sentait son cœur renaître pour
être dévoré par une déception plus cruelle encore , et cela dura deux
années ! deux siècles !
Un jour, enfin, un enfant qui jouait, sur la petite place do
Béthune située au bout de la rue de Lille , trébucha contre quelque
chose et tomba sur un cadavre glacé , qu’il touchait mais qu’il ne
voyait pas. Effrayé , il appelle à grands cris • on accourt en foule ,
chacun vient toucher avec terreur le cadavre invisible. Le curé le fait
transporter dans l’église , là on l’ensevelit sans le voir, on le pince ,
sans le voir dans le cercauil; on dit. sans le voir, les prières des morts.
Mais à la dernière aspersion d’eau bénite que fit le prêtre , dans la
bière vide on vit apparaître JAN VAN YVENSYLL mort.
Jan Van Yvensyll avait expié sa faute par ses douleurs7
Le même jour où ceci se passait à Béthune , Béatrix mourait à
Bruges , et en mourant, elle avait pardonné au malheureux Yvensvll,
Au lieu même où fut retrouvé son cadavre , on enterra l’écuyer du
comte de Solms , et on fit élever le monument, duquel je yous ai parlé,
pour perpétuer la mémoire de ce miracle.
Mais malgré les efforts de l’artiste pour leur donner un air grave ,
les douze apôtres qui, après tout, se trouvaient rassemblés là pour
faire vivre le souvenir d’une aventure galante , ne purent jamais
garder leur sérieux , et un rire moqueur se sculpta sur leur visage.
Le nom de l’homme qui construisit ce monument est venu jusqu’à
nous , sur la base de la grande tour on lit encore oeei j
—5riït lîMïaumc be (ÿûutnag.........LVI
la date est effacée il n’en reste que cela.
Ceux qui voudraient voir encoro ce monument à üféthune , ne le
pourront bientôt plus j car un anglais , lord D. vient de l’acheter
pour le faire transportera Richmond. Pour quelques g uinées, Ztéthune
à consenti à se laisser enlever le fleuron le plus beau et le mieux con-
servé de sa couronne gothique. C, D,
FEUILLETON DU PRÉCURSEUR. |