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AMVEHS , liiisMll 7 JAVIER 18Î19
(Quatrième Astuce.)
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o tu S'ABONNE
Jnrers, au Bureau da
Jficurscnr, rue îles Fa-
gjli N° 1095,oii se trouve
un/ boite aux lettres et où
liai vent s’adresser tous les
alis.
in Belgique et àl'âtrqn-
X, chez tous les direct-
eurs des postes,
f A Paris, à l’Offiee-Cor-
4spondance de Lepelle-
tfer-Bourgoin et comp.e,
fie Notre-Dame-des-Vie-
oies N” 13.
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7 JANVIER.
ÿablcan de la Marine Belge
AU 31 DÉCEMBRE 1838.
J Nous publions aujourd'hui le tableau de la Marine
Jeltfe, au 31 décembre 1838. Ce document, pour la
'."J i précision et la parfaite exécution duquel aucun soin
imenî. q u été négligé, présente le nombre des navires mar-
ivniax, clionds, capables de tenir la mer, leur nom, celui du
22i> | lort auquel ils appartiennent, le numéro qui leur est
Juint, | |ssjgné soit au collége d’Anvers, soit à celui d Oslende,
Etir espèce, leur capacité, le nom du capitaine et celui
de l’armateur; il indiqueaussi quelle est leur condition
fciatérielle, et les particularités qui les distinguent, tel-
les que le cours de leur navigation et les dernières
iouvelles dont ils ont été l'objet. Les navires sous pa-
jillon étranger, naviguant d’Anvers; les navires bêl-
es, naviguant sous pavillon étranger; les bateaux de
èclie appartenant au port d’Anvers et à celui d’Os-
ende; les navires neufs, construits et lancés en 1838;
es navires qui ont changé de nom, pendant l’année
83.8; les navires sur chantier en construction, à An-
ers, Bruges, Oslende. Gand et Boom; les navires
désarmés ou démolis; enfin les navires belges perdus
Pendant le cours de l’année dernière, y sont également
nscrils.
Ce tableau présente pour l’année 1838 un bien
riste résultat. Une fois encore la Marine belge a eu à
issuyer une rude épreuve. Elle est devenue plus faible
ticore, au lieu de s’accroître.
A la fin de 1837, la Belgique comptait 186 navires;
au 31 décembre 1838. çlle neb possédait plus que 152.
De ces 15*2 navires, il convient de retrancher li) bâ-
timents qui ne font que la navigation de Hollande par
les eaux intérieures. 11 ne «este donc en réalité quel33
navires tenant la mer. On en comptera 140 , si l'on
ajoute 7 bâtiments qui, bien que sous pavillon étran-
er , appartiennent au port d’Anvers. 9 navires ont
Hé construits pendant lé cours de cette année. Ces
conslruclionssont malheureusement bien loin de com-
penser les perles qu’a essuyées notre marine. Le nom-
bre des navires qui ont péri a été de 15; ce qui pré-
sente une proportion de 10 p. c. C’est là certainement
un désastre hors de toute mesure, et d’autant plus fatal
qu’en 1836, la Marine belge avait été frappée dans la
même proportion, -car alors, nous avons perdu 13
navires et nous n’en possédions que 132, en y com-
prennant 3 navires, sons pavillon étranger, qui ap-
partenaient au port d’Anvers.
Tout «aïeul fait des navires nouveaux et des navires
perdus, on arrive à reconnaître que la Belgique s’est
encore appauvrie de sept bâtiments- Il n’a été con-
struit, en effet que !) navires; 15 ont péri et 1 a été
démoli à Oslende, pour caused’inavigabilité.
Tout cela n’est pas de nature à faire espérer dans
favenir un développement quelque peu important de
notre Marine. Si l’on compare ce qui s’est passé de-
puis quelques années, on reconnaîtra qu’aucun pro-
grès n’a été fait, line seule année, en effet, l’année
1.837, a vu s'accroître d'une manière un peu notable
le nombre des navires belges. Au 31 décembre 1836,
nous possédions 132 navires, parmi lesquels 10 navi-
guaient sur la Hollande par les eaux intérieures : ce
qui,ne donnait qu’un effectif de 129 bâtiments, tenant
la mer; en y ajoutant 3 navires étrangers, apparte-
nant au port d'Anvers, on arrivait à un nombre de
132. Au 31 décembre 1837, ce nombre s était élevé à
156; mais cet accroissement provenait en grande
partie de pley ts, qui, bien que naviguant uniquement
à l’intérieur, font partie de la Marine belge. 17 bâti-
ments naviguaient d’ailleurs sur la Hollande et plu-
sieurs navires étrangers avaient été achetés. En sorte
que cette augmentation est loin d’avoir été réellement
ce quelle est en apparence.
Feuilleton du Précurseur.
IOTS,
le tna-
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1*6
LE LUTIN DE LA FERUE,
A vingt milles de Londres s’élevait la ferme de Baldwin.
C’était une délicieuse demeure pour jouir de tous les char-
més de la vie champêtre ; c’était une douce retraite pour qui-
conque avait assez usé des plaisirs bruyants de la ville et dé-
sirait se contenter de ceux qu’offre la nature.
Située au milieu d’une belle vallée, entourée de gras pâtu-
rages, la ferme grande et bien tenue, annonçait l’aisance du
propriétaire. Les jardins fournissaient avec abondance des lé-
gumes et des fruits, les cours étaient peuplées de volailles,
les greniers pourvus de réserves pour les mauvaises saisons et
le gibier ne manquait pas dans les environs.
, Aussi chacun enviait le sort de Baldwin le fermier, de Bald-
win qui n'avait que quarante ans. qui était célibataire, riche,
et n’avait pas la goutte. Toutes les villageoises lui souriaient
du plus loin qu’elles l'apercevaient; tous les hommes lui ten-
daient la main: toutes les mamans lui faisaient des politesses.
El pourtant Baldwin devenait triste, morose; depuis quel-
que temps il ne semblait point heureux ; il buvait peu, fumait
moins, mais en revanche grondait beaucoup tous ceux qui
l’enlouraieirt..
Et d'abord je dois vous dire que dans la ferme demeurait
avec, Baldwin la vieille Déborab, femme très crédule, très
Une autre comparaison fournit un enseignement
analogue qui n’est pas moinsconcluant : c’est la com-
paraison des navires construits depuis trois années et
des navires perdus pendant le même laps de temps.
NAVIRES CONSTRUITS. —
1836.
1837.
1838.
Total.
. 4.
. 6.
. 9.
19.
NAVIRES
1836.
1837.
1838.
Total.
PERDUS.
. . 13.
. . 4.
. . 18.
. . 32.
Il y a donc, au désavantage de la Marine belge, une
différence de 13 navires , entre la construction cl la
perte des bâtiments. Ce qui est une preuve incontesta-
ble qu’il n’y a pas eu progrès ; et cependant des me-
sures protectrices ont été prises, dans le but de déve-
lopper notre Marine, eten réalité notre Marine a été
décroissant. C’est comme nous l'avons dit maintes fois
et comme l’événement ne le prouve que trop, les me-
sures protectrices sont incapables de fonder une
Marine importante en Belgique. Une seule chose peut
amener ce résultat; c’est le commerce. Attirez les af-
faires sur vos marchés, par la libéralité de vos condi-
tions , et vous verrez augmenter le nombre de vos
navires.
CONSEIL COMMUNAL.
Séance du o janvier.
Les objets à l’ordre du jour étaient ceux-ci :
PUBLICITÉ OBLIGATOIRE.
Proposition de la commission des finances tendant
à assurer le service de lacaisse communale pour l'exer-
cice 1859.
PUBLICITÉ FACULTATIVE.
Proposition de M. IPerbrouclc- Pieters au sujet de la
conservation de l'Arsenal en cette ville.
Pour faire face aux crédits ouverts et en attendant la
négociation d’un emprunt, chose devenue indispensa-
ble, le conseil a autorisé le collége à émettre pour 600,000
francs de bons de caisses, dont le remboursement total
doit avoir lieu à la lin de 1859. Les bons à une année
porteront la date du 1er janvier courant au 51 décembre
prochain. L’intérêt ne peut excéder 41|2 0|0 l’an. Cepen-
dant comme il a été démontré qu’en divisant les sommes
et les échéances à la convenance des preneurs ; et que
pour un terme de 2 à 5 mois par exemple, l'on trouve-
rait souvent dans le commerce le placement de ces bil-
lets à un taux d’escompte très bas, (2 1|2 à 3 OjO an
plus) la division a été laissée aux soins du collège.
Les frais de courtage, timbre, etc., pour l’émission,
ne peuvent excéder 1 0|0 sur la totalité des sommes
émises. Il est plus que probable que ce taux ne sera pas
atteint.
Le paiement de ces bons aura lieu chez le receveur
de la ville et le collége s’entendra avec lui, pour que
toujours il soit en mesure de faire fr.ee aux échéances.
Quant à la proposition de .M. Werbrouck-Pielcrs,
elle reviendra à l’ordre du jour de la prochaine séance.
Nous nous cnoccupérons spécialement.
RUSSIE.
Odessa, 10 décembre. — Les dernières nouvelles des
pays du Caucase sont extrêmement défavorables au gou-
vernement duezar. Les Circassiens font des préparatifs
pour envahir les provinces russes limitrophes de leur
pays, et l’esprit d’insurrection se propage de plus en
plus parmi les habitants indigènes de ces provinces, cl
parmi les troupes russes, c’est-à-dire non-seulement
parmi les soldats et les officiers subalternes, mais mê-
me parmi les officiers supérieurs. Dernièrement un or-
dre émané du ministre de ia guerre, M. le comte de
Tschernilchef, a destitué le major-général Wasilkows-
ky, chef d’état-major du corps détaché de l’armée du
Caucase, et le colonel Katénine Ir, commandant de la
forteresse de Kizlar, auxquels il a été enjoint de se ren-
dre tous les deux sur-le-champ à Saint-Pétersbourg.
Ces deux officiers qui ont été remplacés par les colonels
prince Schakowsky el Bulmujer, et qui, au dire même
du général Yermalofet du feld-maréchal Paskiewitch,
comptaient parmi les plus habiles officiers de l’armée
du Caucase, ont été dénoncés par le lieutenant-général
Golovine, comme soupçonnés d'être les chefs d’une con-
spiration qui se tramerait parmi les militaires et plu-
sieurs corps de celte armée, lesquels professeraient les
doctrines de Pestel et de Mouravieuw-Apostol.
M. Wasilkowskv est Polonais, el M. Katenine Ier est
natif de la Petite-Russie. Aussitôt que l’ordre ministériel
de leurdestitution parvint au lieutenant-général Golo-
vinc, il prit à l’instant même des mesures pour les em-
pêcher de communiquer avec les autres officiers, et il
les contraignit à partir le lendemain matin, sans même
leur donner le temps d’arranger leurs affaires. Plusieurs
régiments de l’armée du Caucase ont reçu l’ordre de se
rendre dans les gouvernements d’Orembourg et d’Ya-
kutsk, et seront remplacés par des régiments qui se trou-
vent dans ces pays; Eu un mot, notre gouvernement
craint, non-seulement une invasion des Circassiens,
mais il redoute encore que cette invasion ne cause une
insurrection parmi les habitants et une rebelliou dans;
l’armée. v ;
ANGLETERRE.
Londres. 4 janvier. — Le Coizne/’s’applaudit avec le
Morninq Clnonicle de ce que l’arrestation de AI. Stephens
n’a pas produit parmi le peuple et les classes ouvrières
l’cfTet qu’on était en droit d’en attendre.
Il s’abstiendra, dit-il , de commentaires sujte mode
de procédure adopté par les magistrats. Quelque irré-
gulier et imprudent qu’il soit, il n’a pas eu pour effet
d’entraver la marche de l’enquête ou d’exciter les par-
tisans de M. Stephens à en venir à quelque nouvelle vio-
lence.
M. Stephensa comparu de nouveau devant la cour de
justice, et a été renvoyé à la prison de* Liverpool pour
passer en jugement aux prochaines assises. On avait de-
mandé qu’il fût mis en liberlcsous caution, moyennant
1000 I. pour lui,' el 2 autres de üOO I. chaque. La cour
devantprendredes renseignements sur unedes cautions,
M. Stephens a été reconduit en prison.
— Le Morning advertiser publie la lettre suivante à
l’occasion de l’arrestation de M. Stephens :
« M. Stephens d’Asthon a été mis aujourd’hui, à midi,
en liberté sous caution. Je reçois à l’instant la nouvelle
que des troubles viennent d’éclater à Aslhon. Dans
l’après-midi, les émeutiers ont détruit la boutique d’un
coiffeur, celle d’un plombier et celle d’un vitrier accusés
d’avoir parlé contre lui. On craint que des troubles
semblables n’éclalent dans diverses parties de notre
ville. Je n’ai pas le temps de vous en dire davantage, la
malle parlant à 7 heures.»
— Nous avons reçu les journaux de New-York jus-
qu’à la date du 18 décembre:
Une autre expédition boucanière a été faite du terri-
toire des Etats-Unis sur le haut Canada ; mais les jourv
riaux contiennent des détails trop vagues pour former
une opinion quelconque sur cette nouvelle agression.
On assure que les patriotes se sont emparés du fort
Malden, et ont fait 7S prisonniers. L’inccndie de quel-
ques maisons avait été le signal des hostilités, et ils se
sont jetés sur la ville; pendant qu’une partie des roya-
listes était occupée à éteindre le feu. On attend d’autres
détails.
— On écrit de Ilarrisburgh, le 10 décembre : La
ville est toujours dans un grand état d’agitation. Le
parti Lofococo s’est réuni hier dans la seconde chambre
et a nommé une commission, pour se rendre chez le
gouverneur, afin de lui demander dans quel but il a fait
venir des troupes qui ont occupé l’arsenal et plusieurs
quartiers de la ville, et pour savoir qui en supporterait
la dépense. Les whigs se sont réunis à Gleim’s. Il n’y a
aucun espoir d’arrangement ; les deux partis sont dé-
terminés.
envoyer à la mort plus de 90 prisonniers parmi ceux
qui sont tombés en nos mains dans l’affaire de Cheste et
qui sont le plus grièvement blessés, le général en chef
s’est décidé à faire subir le sort que le féroce Cabrera ne
veut pas leur épargner, aux prisonniers rebelles choisis
parmi ceux qui n’ont reçu aucune blessure el qui but
plus de 16 ans accomplis. En conséquence, 66 individus
dont deux officiers ont été fusillés ce matin dans le
champ de Murviedro. Après cette exécution, le général
en chef a adressé l’alloCntiôn suivante à ses troupes :
«Soldats,l’acte de justice que vous venez d’accôinplîr fait sai-
gner mon cœur. Jusqu’à cejour j'avais épargné les prisonniers:
plus de 3,000 sont tombés entre nos mains pendant le cours
de l’année qui va finir, et j'ai fait tout cequi dépendait de moi
pour leur sauver la vie sur le champ de balaRle. le seul lieu
où ils couraient quelques risques. Noire conduite généreuse
n’a servi de rien auprès d’un ennemi qui a fait lâchement as-
sassiner tous les prisonniers decavalerie, les blessés et 96 ser-
gents do la division Pardinas . lesquels se trouvaient compris
dans les termes de la convention Elliot. Il a fait en mitre
égorger inhumainement ceux qui s’éaienl rendus, Jusqu'aux
soldats licenciés,qui se retiraienl dansleurs foyers, sans armes
et inoflensifs. Ce barbare chef m'a annoncé officiellement que
son intention était de ne faire aucun quartier, ce qui nous
force à userde représailles pour tâcher decontenirsa férocité.
Placé par notre auguste reine à la tête de cette vaillante ar-
mée, je n’ignorais pas les devoirs sacrés que m'imposait cette
tâche; et si, en ma qualité de général en chef, je dois vous
infliger des pénalités et des sacrifices, je dois aussi, comme
votre père, veiller à coque vous ne manquiez ni Je vivres, ni
de vêtements, et à ce que votre existence individuelle suit
respectée par l’ennemi, dans le cas où le sort des armes vous
ferait tomber entre ses mains. Ce résultat, je ne puis l’obte-
nir qu’en faisant à ses prisonniers ce qu'il a fait aux nôtres.
Nous défendons une cause légitime, celle de la reine et de la
liberté, suivant les lois, et en observant la discipline, et en
tenant une conduite énergique, notre triomphe est assuré.
Vive la reine I vive la constitution I vive la reine régente I
» Signé VAN HALEN. B
ESPAGNE.
On lit dans \'Echo de l'Aragon : Par suite de la dé-
claiation faite par Cabrera qu’il ne voulait plus faire de
quartier, le général Van Halen s’est vu forcé à agir de
même. Néanmoins ne pouvant se faire violence jusqu’à
FRANCE. — P.Anis, 5 janvier.
CHRONIQUE ET BRUITS ISS SAU ON.
texte de l’adresse. — Le texte du projet de l’adresse
parait satisfaisant à tous les journaux qui font partielle
la coalition. Il n’y a que le National qui ne trouve pas
le langage de la commission assez explicite, et il croit
que la coalition est restée au-dessous de scs promesses.
Pour le plus grand nombre, le travail de M. Etienne
a paru réunir au plus haut degré , les conditions que
l’on aurait pu lui imposer. Le style de l’adresse est mo-
déré, el cependant il ne cache aucun dès griefs que la
chambre se croit en dtoit le soulever contre le minis-
tère. Plus d’énergie dans les expressions butait pu
effrayer une partie des centres et détraquer la coalition.
Ce qu’il fallait dans le projet d’adresse, c’était indi-
quer d’une manière positive que la chainbrene vou-
lait plus subir le ministère du 13 avril et qu’il était
temps de rentrer dans les formes constitutionnelles, la
commission n’a rien laissé à désirer sur ce point. Le
Journal des Débats a sans doute fort mal servi le mi-
nistère, depuis quelques jours, en répétant lotis les jours
que le choix de M. Etienne poqr rapporteur, lui faisait
redouter beaucoup d’ambiguité ei de réticences dans le
projet d’adresse. M. Etienne aura tenu sans doute à
prouver qu’il pouvait s’expliquer sans détours du mo-
ment où les circonstances le lui permettaient. Rien de
plus clair surtout que le parapraphe relatif à l’évacua-
tion d’Ancône : nous regrettons, dit le projet, que cette
évacuation ne soit pas effectuée dans des circonstances
plus oppoi tunes et avec les garanties que devait stipu-
ler une politique sage et prévoyante. Les paragraphes
relatifs à la conversion et aux garanties constitution-
nelles ne sont pas moins explicites , et M. Etienne a
prouvé au Journal des Débats que la coalition ne recule
pas devant une adresse forte et expressive.
Le ministère, quoi qu’il fasse, ne peut plus mainte-
nant espérer conserver le pouvoir. Ses amis et partisans
les plusdévoués ont bien compris qu’il était perdu. Aussi
à la séance d’hier on pouvait remarquer que lès mem-
bres du cabinet restaient mornes sur leurs bancs sans
recevoir aucune de ces poignées de mains dont-lès dé-
putés ministériels sont ordinairement prodigues envers
eux. M. Jollivet seul leur est resté fidèle, elestallé leur
donner la main.
superstitieuse, mais très attachée au fermier, qu’elle regar-
dait comme son fils.
Puis Patrick, grand garçon fort simple, qui servait souvent
mal, mais servait avec zèle.
Puis Reynold, jeune et gentil paysan, rempli d’intelligence
et de malice, et dont la figure annonçait autant d’esprit que
celle de son camarade Patrick dénotait de stupidité.
Puis enfin une jeune fille de seize ans , fraîche, jolie et
pleine de grâces. Je n’ai pas besoin de vous dire que ses grâ-
ces étaient naturelles, elle n’avait jamais habité que les
champs ; où aurait-elle pris des leçons de coquetterie ? Vous
me direz peut-être que c’est une science que les femmes pos-
sèdent en naissant et qui se développe chez elles à l’âge où
vient le désir de plaire. S'il en est ainsi, nous aurions donc
grand torl|d'appelcr défaut ce qui serait au contraire un don
de la nature.
Cette jolie fille se nommait Cécily; elle était orpheline, et
le fermier se trouvait être en même temps son maître et son
tuteur.
Il y avait bien encore à la ferme plusieurs domestiques,
garçons de labour, valets d écurie, servantes, etc.; mais nous
n’avons pas besoin de faire avec eux plus inlime connaissance.
Ce n’était que depuis un an que la jolie Cécily était venue
habiter à la ferme. Avant son arrivée, Baldwin passait son
t»mpsà boire, rire, chanter et chasser ; sa figure, toujours
riante, semblait défier la mélancolie , et tousses voisins le
citaient comme un gai compagnon, comme un véritable
boute-en-train.
Qui donc avait pu changer l’humeur du fermier ? vous le
devinez sans peine ? Ce sentiment qui a produit tant de mé-
tamorphoses, qui confond les rangs, rapproche les distances,
qui parfois adoucit le caractère le plus altier et rend timide
les plus fiers, qui quelquefois donne de l’esprit à la sottise, et
plus souvent fait faire des sottises aux gens d'esprit, l'amour
enfin était entré dans le cœur du fermier , qui jusqu’alors
n’avait fait que rire de ce sentiment ; Baldwin s’était senti
tout autre près de Cécily ; lescharmes de la petite filleavaient
eu plus de pouvoir que toutes les agaceries des riches fermiè-
res des environs ; il était devenu amoureux, et pendant long-
temps n’avait pas voulu se l’avouer à lui-mème.
Mais ce sont de ces confidences qu’il faut toujours finir par
se faire. Baldwin se dit plusieurs fois : « J'ai tort, à quarante
ans, d'aimer une fille qui n’en a que seize ; je suis un fou, je
ferais mieux de rester garçon. »
Puis, après s'clre répété cela inutilement pendant quelques
semaines, Baldwin ajouta : « Mais puisque cette jeune fille
me plaît, puisque décidément j’en suis amoureux, je serais
bien plus fou de ne point l’épouser. Je suis riche, je suis libre
de faire ce qui me plait ; que m’importe ce que (liront mes
voisins? Epousons Cécily. »
Celte résolution prise, le fermier pensa qu'il pouvait faire
sa cour à la jeune fille et ne plus s'occuper qu’à lui plaire.
Malheureusement pour Baldwin, pendant qu'il délibérait
avec lui-même afin de savoir s’il devait on non se permettre
d’être amoureux, un autre éprouvait aussi de l’amour pour
Cécily, et celui-là. loin d'hésiter à faire sa cour, avait sur-le-
champ laissé connaître à la jolie servante le tendre sentiment
qu’elle lui inspirait.
Cet autre était Reynold, le garçon de ferme, dont chacun
citait l'intelligence et la gentillesse. Il avait vingt ans, des
yeux bien doux, une voix bien touchante; pour une jennefille
cela vaut mieux que quarante ans et des sacs d’écus.
Il y a un moment dans la vie où l’argent n’est rien à nos
yeux ; c'est celui où l’on est véritablement amoureux. Ce mo-
ment passe vite et revient rarement.
Cécily avait compris le langage des yeux de Reynold, et
les siens avaient appris au jeune homme que son amour ne
déplaisait pas ; et comme on aime à se trouver prés des per-
sonnes qui nous plaisent, Cécily et Reynold se retrouvaient è
chaque instant de la journée ; le jeune garçon venait travail-
ler à côté de la jolie fille, ou l’aider dans ses occupations. Dés
que l’on apercevait Cécily on pouvait être assuré que Rey-
nold n’Atait pas loin.
C'est alors que le fermier Baldwin voulut déclarer son
amour à Cécily ; mais la présence continuelle du jeune gar-
çon de ferme ne larda pas à éveiller sa jalousie : il épia, il sur-
prit quelques regards, quelques douces paroles ; il en vit assez
pour comprendre que la jeune fille ne l'écouterait pas tant
que Reynold serait là.
Mais comment renvoyer un garçon laborieux , fidèle el in-
telligent , dont on n’avait point à se plaindre ? Baldwin ne
voulait pas laisser voir qu'il était jaloux. U fallait tâcher de
dégoûter Reynold du service de la ferme ; on lui donna les
travaux les plus rudes , on le chargea de la besogne la plus
difficile ; lîcynold travaillait sans murmurer ; un regard de
Cécily lui faisait oublier peines et fatigues.,
, Baldwin, ne réussissant pas par cç moyen, s’imagina de
mettre le pauvre Reynold à un régime sévère. L’ordre ob-
ser.vé à. la ferme fut toul-à-coup changé; les heures de repas
étaient toujours celles où le pauvre Reynold était absent, et
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