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(NL IS.)
A.WERS, irmîmiviu' 12 JANVIER S 840.
(Cinquième imséfi)
on B AEoarars
A Envers, au Bureau du
Précurseur, Bourse An-
glaiseNl>1040loùse trouve
une boite aui lettres et où
doivent s’adresser tous les
avis.
En Belgique el à Pétrone
gei, chez tous les direc-
eurs des postes.
A Parts, à l’Office-Cor-
respondance de Lepelle-
Üer-Bourgoin et eoiDp.',
rue Notre-Daine-des-Vic-
toires N° 18.
PRECURSEUR
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PAIX.
li BKSïrà.
raoaBti.
ABQïùîviErjïîSBrT.
Par An.......... 60 ff
» 6 mois....... 30
» 3 . ......... li
POUR LA BELGIQUE.
Par 3 mois...... 18 fr.
POUR L’BTRANGBR.
Par 3 mois....... 20 fr.
AN2MOKTCKS.
25 centimes la ligne.
Laquatriéme page, con-
sacrée aui annonces est
affichée à la bourse d’An-
vers et à la bourse des
principales villes de com-
merce.
1# Janvier.
TRAITÉ DE COMMERCE AVEC L1
HOEE.VUJ E.
Si, Pt) France, les journaux politiques ont senti la
nécessité de s'occuper de celte grande question, à plus
forte raison devons-nous songer à faire ressortir les
avantages qui résulteraient pour la Belgique d'Hn sem-
blable traité. C’est d'autant plus le moment que quel-
ques indiscrétions nous ont appris que M Lebeau
était parvenu à ses tins en faisant comprendre à la
Prusse combien il serait important pour elle de voir
li Belgique fa re un traité d’alliance avec l’Union des
douanes allemandes.
Or, si réellement nous sommes destinés à nous en-
tendre dn jour avec cette grande confédération com-
merciale, les bienfaits qui pourraient résulter de ce
traité seront entièrement paralysés tant que nous n’au-
rons pas avec la Hollande certaines conventions qui
nous permettront de jouir en concurrence avec elle
des prérogatives, que lui procure son traité de naviga-
tion avec I Union-Allemande. C’est la Hollande qui
seule peut nous permettre de pénétrer avec avantage
dans le cœur de l’Allemagne, surtout aussi long temps
que nous n’aurons pas le chemin de fer qui doit lier
le Rhin à l’Escaut.
Si I on songe que la confédération commerciale ac-
corde urie liberté en’iérë à tous les articles (l'importa
tion, à l’exception du sel de cuisine et des cartes à
jouer, deux articles qui comptent pour bien peu de
chose dans la consommation générale des pays confé-
dérés, que de reconnaissance l’indu strie belge u’aura-t-
elle pas au Gouvernement , s’il veut s'occuper immé-
fflédiaiement de celle question,qu'il sera d autant plus
facile de couler à fond,que nous pouvons offrir d im-
menses avantages en échange de ceux qui nous seront
accordés.
Ne nous laissons donc pas devancer: le traité que
nous demandons est désiré par le commerce des deux
nations et sera conséquemment bien facile à conclure;
la Hollande a autant besoin de nous que nous avons
besoin d'eile; l’industrie gantoise trouve en Hollande
un écoulement facile de tous ses produits , et pour
peu qu elle y soit encouragée, elle luttera avec bien
pins davantage quelle ne le fit déjà avec l’Angle-
terre. qui n'offre ni la même économie ni la même fa-
cilité dans les moyens de communications.
Nous saisissons celte occasion pour demander au
Gouvernement de s'occuper également du choix d un
consul-général à Amsterdam, et à mérite égal de
donner la préférence à un sujet belge II importe à
notre commerce maritime de trouver dans tous les
ports qu’il fréquente non-seulement de la protection,
mais encore les lumières et les conseils dont il peut
avoir besoin pour guider ses opérations. Nous ne
sommes pas de ceux qui désàpprouvehl les sacrifices
que le gouvernement fait pour se trouver représenté
dans tous les pays lointains, dès qu'ils sont accessibles
à notre commerce, parce que si nous n’en profitons
pas, nous ne devons l’attribuer qu’à notre esprit rou-
tinier et peu entreprenant; mais nous désapprouve-
rions fortement la négligence qu'il y aurait à laisser
plus long-temps notre Commerce sans protection dans
«n port qu’il n’a pas cessé de fréquenter dans les cir-
constances les plus difficiles.
Au reste, nous croyons qu’il suffira d’attirer les
Tfux du ministère des affaires étrangères sur cette
Ijcune pour quelle soit promptement comblée.
A.
»E E’iaiMUSTRIE COTOjVATÈKE.
(premier article.)
Nous avions promis de nous occuper de celte ques-
tion à propos des moyens restrictifs que les fabricants
croient devoir demander au gouvernement comme seul
remède à un mal qui existe non-seulement pas pour
eux, mais pour toutes les industries sans exception.
Les excellentes réflexions que nous trouvons à cet
Égard dans la Revue Nationale nous rappellent no-
tre promesse, et nous nous hâtons d’en faire part à
nos lecteurs.
Quelles que soient les causes du malaise d'une in-
dustrie, elle a certainement droit à exciter la plus
rive sollicitude du Pouvoir; partout où il y a crise, il
doit rechercher avec sympathie les moyens d'adoucir
les souffrances, et d’en empêcher le retour. Mais si des
circonstances particulières peuvent justifier l'adoption
de mesures transifoires, exceptionnelles en faveur
d’une industrie, il ne faut pas oublier qu’au-dessus
de l’intérêt de quelques uns il y a l’intérêt de tous;
que c’est cet intérêt général qu’il faut consulter quand
d s'agit de toucher au tarif des douanes. En pareille
Ratière tout est grave, parce que chaque disposition
d un tarif est une partie d'un code qui n’est équitable
el juste, que s’il y a harmonie entre les divers éléments
•lui le composent.
. Avant de discuter le mérite des remèdes proposés,
*1 faut rechercher attentivement les causes réelles du
wal, tâcher de savoir si elles sont locales ou générales ;
si elles dérivent dn tarif des douanes ou si elles en sont
indépendantes il faut s’assurer de l’influencé que ces
modifications douanières auraient sur l'aveuir de lin-
dustrie; ne pas oublier que ce serait au nom de l’in-
dustrie manufacturière la plus protégée que l’on de-
manderait de nouvelles augmentations de droits,
peut êlre même la prohibition ; songer enfin que tout
changement du tarif en ce sens, devrait probablement
être accompagné de mesures empreintes d’une odieuse
fiscalité, et sans lesquelles cependant le régime restric-
tif dont on réclame l'adoption ne ferait què donner un
nouvel et plus fort aliment à la fraude. La question,
on le voit, ne manque ni d étendue ni de difficultés.
Les crises, on l’a dit bien des fois et l’expérience
s’est chargée de le confirmer, sont de l’essence même
de l’industrie. Il est dans la nature du fabricant d ac-
tiver sans cesse sa production. Si tout ce qu'il a
produit pendant une année s’écoule rapidement, se
place avec avantage, I année suivante l'espoir d'un
gain plus grand l'excite à étendre sa fabrication , lui
fait agrandir ses établissements ou l'engage à en éle-
ver de nouveaux G est ainsi quel’indiistne arrivelou-
jours à prendre l’avance sur les besoins, à produire
au delà de la consommation, et alors un temps
d'arrêt devient inévitable pour établir l’équilibre.
Pendant celle halle pénible la consommation con-
tinue, tandis que la production est en partie arrêtée.
Le trop plein diminue, et finit par disparal re. De ià
résulte cette vérité, qui n'est paradoxale qu’en appa-
rence, à savoir que l’industrie n’est jamais plus près
d une crise que quand la production déploie toute sa
puissance, et qu’au delà d une crise profonde, on peut
toujours prévoir une grande activité d affaires, alors
que les causes du mal ne sont pas permanentes de leur
nature.
C’est là ce qui explique la périodicité des crises, ce
qui fait qu’on les voit éclater si fréquemment dans tous
les pays manufacturiers, et particulièrement là où la
production a pris les plus grands développements.
La faculté de production indéfinie et continue que
possède la mécanique, est la première cause de ces in-
termittences du travail. Il dépend de la volonté du fa-
bricant d’augmenter de moitié, de doubler dans cer-
tains'moments la force de production de ses mécani-
ques, tandis que l’ouvrier ne dispose que d'une som-
me de travail déterminée, et ne peut l’étendre que
dans une faible proportion. Des métiers«t des machi-
nes peuvent marcher jour et nuit sans le moindre in-
convénient; l'ouvrier, lui. a besoin de repos; cest
dans le sommeil d'aujourd hui qu'il doit puiser des
forces pour le travail de demain. De là pour l’ouvrier
la nécessité d’une régularité de travail qui se rencon-
tre de moins en moins dans les manufactures; et
comme c’est le travail mécanique qui domine la pro-
duction manufacturière, le fabricant, dans les mo-
ments de presse, n'hésite plus à faire redoubler I ac-
tivité de ses ateliers, un risque de devoir laisser plus
tard.pendanl un temps plus ou moins long, ses ouvriers
sans travail.
Les changements qui surviennent dans la consom-
mation, exercent parfois une grande influence sur les
crises industrielles. Les annales de l’industrie sont
remplies d’exemples de fabrications importantes qui
ont successivement décliné, et dont il reste à peine le
souvenir, parce que la mode les a abandonnées. Qu’est
devenue , dans l industrie cotonnière, la fabrication
immense autrefois des châüs et des guingans? Quel
est actuellement le débit du nankin, naguère d un
usage si général ? La fabrication des dentelles, mainte-
nant si florissante, n’a-l-elle pas eu depuis vingt ans à
passer deux ou trois fois alternativement d’une bonne
à une mauvaise période, eleela uniquement suivant les
variations si diverses de la mode ? Sous ce rapport les
tarifs des douanes sont impuissants; c est au fabricant
à suivre les fluctuations du goût et les caprices de la
consommation; ils lui imposent sans doute des sacri-
fices, mais s’y soumettre est une nécessité à laquelle
nul ne peut se soustraire Dans ce cas, il doit choisir
entre un sacrifice qui a à côté de lui sa compensation,
ou la réduction, peut-être même la perte de son in-
dustrie.
Les influences quenons venons de signaler, vérita-
bles causes générales des crises industrielles, se re-
trouvent dans le malaise dont souffre en ce moment la
fabrique de Gand Son état de gène ne provient pas,
quoique fort à tort on l'affirme, de l’insuffisance du
tarif des douanes; il est la conséquence des lois géné-
rales qui régissent l'industrie, lois dont on peut ob-
server pareillement les effets en France et en Angle-
terre.
La généralité de la crise est le point qui semble do-
miner de plus haut l’examen de celte question. Il est
indubitable que si les faits démontrent qu’en France,
en Angleterre, dans tous les pays enfin où l’industrie
cotonnière a quelque importance, le malaise existe
comme en Belgique, et par les mêmes causes, le tarif
des douanes doit êlre mis tout-à-fail hors du débat.
Il ne reste plus qu’a examiner ces causes, qu’à se de-
mander si elles sont de nature à faire concevoir des
inquiétudes sérieuses sur l’avenir de l’industrie, ou s’il
sera facile de les surmonter. Est-ce d'un mal organi-
que que serait atteinte l'industrie cotonnière, ou souf-
frirait-elle seulement d'un malaise passager?
ANGLETERRE.
Londres, 9 janvier. — Aux assises de Monmoulh, le
jury, après une demi-heure de deliberation et 8 jours
de plaidoiries, a prononcé le 8 décembre un verdict de
culpabilité du chef de haute trahison contre le chef des
chartistes de Newport, John Frost, en recommandant
toutefois le condamné à la clémence de la reine.
— Un lit dans te Globe : i.es nouvelles de la Chine
sont de nature fort défavorable ; les négociants britan-
niques qui s’étaient dernièrement rendus de Canton à
Macao, ont été forcés d’évacuer celte dernière ville mal-
gré leurs réclamations et eu défi de la neutralité portu-
gaise. Ceci ne servira qu’à embrouiller de plus en plus
notre querelle avec les Chinois et donnera sans doute à
notre gouvernement l'occasion d’avoir recours à certai-
nes mesures coercitives devenues necessaires après les
événements de Canton.
diacres. Ce sont i e» c'nq prélats qui ont donné le» ab-
soutes, la mitre en lè e.
une autographe du roi. On a parlé récemment
d’une lettre aulographique que le roi avait adressée à
M. Guizot; voici quelques details sur ce fait : L’illustre
écrivain avait fait hommage à S. M. d un exemplaire de
son ouvrage sur Washington. Le roi non-seulement lut
avec un grand intérêt d'attention ce livre remarquable,
i mais il écrivit encore toutes les observations que ce.ta
lecture lui avait suggérées et les impressions qu'eUe lui
axait fait éprouver. La lettre que S. Vt. adressera, après
l’avoir terminée, à M.Guizot, était la reproduction dé-
taillée de ces impressions, et elle était flatteuse aillant
par les éloges qu’elle exprimait que les détails d’érudi-
tion qui servaient de base à son jugement. Il n’y a peul-
êlre pas un souverain en Europe possédant autant que
le roi Louis-Philippe des connaissances approfondies en
histoire ancienne et moderne. Aussi cette lettre de qua-
tre pages, à ce qu’on assure, écrite entièrement de la
main de S. M., contenait ele les appréciations les plus
élevees et dés observations dont la portée était digne des
pages de M. Guizot.
LSPAÖAE.
Cabrera n’e*t pas encore mort. L'Eco del dragon du I
janvierqui doitsa pub'icite actuelle et momentanée au rap-
prochement du théâtre de la guerre de Sarragossa . ne nous
donne aujourd'hui-aucun renseignement sur le typhus horri-
ble de Cabrera Le même journal est muet sur les étranges
publications de M. Linage. Quant au quartier-général d'Es-
parlero, rien de Douveau ne s'y e»t passé.
F R AXEE. — Partis, 10 janvier.
Cliroitisiue et Driiilg tle »aion,
OBSEQUES de l’archevêque de paris. — Hier ont eu lieu,
au milieu d’un immense concours de spectateurs, les
obsèques de l’archevêque de Paris. Au dedans cl au
dehors de la cathédrale, des dispositions d’un goût sé-
vère avaient été faites. Les tentures noires s’élevaient
autour et au dessus du portail, et elles garnissaient l'in-
térieur jusqu'à la hauteur des premières travées. Les
armoiries du défunt décoraient les principaux piliers.
Le corps du défunt, sur lequel étaient placées la mitre
et la crosse, reposait sous le daisd’un catafalque simple,
mais très haut, dans le chœur et éclairé par plusieurs
rang» de cierges. Le reste du chœur était occupé par le
cierge officiant, composé de huit à neuf évêques;
l’èvêque de Chartres officiait assisté de tout le clergé de
Nulie-üame. La nef elles tribunes avaient été réservée»
pour tes personnes invitées; le reste de l’église conte-
nait le public, auquel il avait fallu, dès avant neuf
heures, fermer les portes, toutes les places étant occu-
pées.
Le service a commencé vers 10 heures et s'est pro-
longé de manière qu’il nous a été impossible (l'en en-
tendre la lin. Nous avons quitté la cathédrale pendant
que M. du Panloup prononçait l’oraison funèbre de
Algr. de yueleu, qui, attendu l’organe peu développé
de l’oraledrel sa vive émotion, n'a pu être entendue que
des personnes placées très près de la chair.
La cercmouie a d il se terminer par la translation du
corps de l'archevêque dans les caveaux delà métropole.
Nous avons remarquéparmiles assistants un grand nom-
bre de personnes attachées à la personne du roi et a la
maison de la reine. Le plus grand ordre n’a cessé de ré-
gner. (Corresp )
— Aux détails qui précèdent, nous ajouterons les
suivants, que nous prenons dans le compte-rendu de U
cérémonie par le Journal des Débats ;
Les travees étaient toutes remplies d’une multitude
de dames en grand deuil qui, dans ce» parties les plus
glaciales de la vaste basilique, sont restées en place cinq
heures d'horloge, dèpuis neuf heures jusqu’à deux heu-
res passées.
La ceremonie, qui devait commencer à dix heures
très précises, n’a commencé qu’à près de onze heures.
L’Institut, ayant eu tète M. Dupin aîné, directeur Oe
l’Académie Française, est arrive à dix heures avec une
exactitude exemplaire. C’est, au reste, le seul corps con-
stitué, étranger au clergé, qui soit venu en corps. M. le
comte de llaiiibuleau, prefet de la Seine, était aussi
present en costume ; M. le garde des sceaux, ministre
des cultes, pour qui une place avait été réservee auprès
de Al. Dupin, a été vainement attendu.
Les deux latéraux étaient publics. Les places réser-
vées de la nef étaient à peu près divisées en trois parties ;
d'abord, près de l'entrée , un certain nombre de per-
sonnes munies de biîlets, ensuite, dans le milieu, tous
les orphelins du choiera, puis, dans la partie la plus
rapprochée du chœur , un très nombreux cierge, tant
séculier, que forme dediversescongrégations religieuses.
Dans le chœur, des deux côtés du catafalque , les
stalles de la gauche en entrant étaient occupées par le
chapitre métropolitain, et les autres stalles en face par
l’Institut. Entre le lutrin et le catafalque, au milieu du
chœur, se tenaient la famille et les amis particuliers du
deliinl. C elait là que s’etait placé Al. de Chateau-
briand. l’rès de lui, nous avons remarqué Al. le marquit
de Clermont-Tonnerre, M. le duc de Cazes, Al. le duc
de Noaillcs, M. le comte de Beaumont, M. le prince
de Bauffremont, MAL le comte Anatoie et le comte
Léon de Moniesquiou, Al. de Kergorlay, M. le marquis
de Dreux-Brézé, Al. le général Excelmans, etc.
En avant du catafalque, faisant face à l’autel, étaient
assis quatre des sept evéques sufTragauts du métropoli-
tain de Paris, messeigneurs de Beauvais, d'Orleaus,
de Atéaux eide Versailles. Un cinquième, M.CIauselde
Montalz, évêque de! Chartres, a officié} assisté de douze
Nouvelllei d’Afrique.
Un rapport de M. le maréchal Valée , daté de Blidah
le 31 décembre, confirme les résultats annoncés dan*
la dépêche télégraphique qui a été publiée.
Un combat très vif a eu lieu entre une colonne con-
duite par le maréchal en personne, et un corps arabe
composé d’infanterie et de 1,300 cavaliers.
L’ennemi a été battu, il a laissé le champ de bataille
couvert d'uu grand nombre de ses morts ; cl aussitôt
après la citadelle et le camp île Blidah se sont trouvés
débarrassés du voisinage Oes nombreux tirailleurs qui
depuis long-temps gênaient les communications.
(Moniteur Parisien.)
— Nous recevons le Moniteur Algérien du 1" jan-
vier, contenant les mêmes détails donnés par la dépê-
che télégraphique sur l’affaire qui a eu lieu le 51 dé-
cembre entre le camp supérieur de Belida et la Chifla.
Un supplement au Toulonnait dit S répète la même
nouvelle, en y ajoutant:
« D’après les on dit, nous aurions eu hors de com-
bat, dans cette affaire, 6 officier» , 32 sous-officiers et
soldats. »
— La lettre suivante d’Alger, que nous recevons à
l'instant, contient des détails sur celte affaire .
« Alger, le I"jauvier au soir.
» Une estafette, arrivée de la plaine, avait annoncé à
l'autorité que le grand convoi qui allait ravitailler Bli-
dah et qui venait «le quitter Bouffarik, sous une escorta
de 3,500 hommes environ, avait rencontré sur sou pas-
sage un corps considérable d’Arabes,qui paraissait bien
décidé de nous arrêter.
» L’escorte du convoi commença un feu nourri qui
dura quelques instants ;ou s’aperçut alors que l'ennemi
occupait une bonne position qu’il avait su fortifier. Le
commandant du convoi jugea à propos de rentrer à
Bouffarik. On apprit d'ailleurs que les Arabes avaient
coupe la route. Cependant Blidah (camp supérieur) n’a-
vail rien reçu depuis plus de vingt jours et ou savait
que sa garnison manquait à peu près de tout. Plusieurs
exprès furent successivement expédiés de Bouffarik au
maréchal, qui, informe de ces événements, avait donné
l 'ordre à tous les corps,dont la présence n'elail pas indis-
pensable à Alger, de se disposer à entrer en campagne.
» La colonne aux ordre» du maréchal Valée se mit
en marche pour Bouffarik, où elle arriva sans avoir été
inquietee; ce qui faisait supposer que l’ennemi avait
réuni toutes ses forces en avant, dans la direction de
Blidah. Dès que toutes les troupes se trouvèrent léunies,
le maréchal eu prit le commandement en chef, et le con-
voi sortit de nouveau de Bouffaiik, sous l'escorte de.
5,000 hommes environ, cavalerie, infanterie, et 4 piè-
ces d’arlilerie.
» Peu de temps après, on a rencontré l’ennemi, qui
occupait la même position, et qui paraissait disposé à la
défendre énergiquement. Le combat a bientôt com-
mencé et est devenu meurtrier. Un s’est battu départ
et d’autre avec acharnement, et pour ainsi dire corps à
corps. Nos troupes ont vaillamment battu ; elles ont
i culbuté l’enriemi, qui a été débusqué de la position
qu’il occupait et taille en pièces. La colonne a ainsi de-
blayé la route de Blidah, où elle est arrivée dans la soi-
rée du 31.
* Les perles de l'ennemi s'élèvent à plus de 430 tués,
nos troupes n’ont pas fait de prisonniers, et suivant
l'exemple d’un ennemi peu généreux, elles ont tout sa,-
bre. Le lieu du combat était couvert de cadavres. Nous
avons enlevé plusieurs drapeaux appartenant au bey de
Miliana, quelques centaines de fusils et une pièce de
canon. Celle affaire aura d'immenses résultats : la roule
de Bouffarik à Blidah déblayée, les Arabes rejetés en
désordre derrièie la Chiffa, enfin l’arriv e d’un Jprl con-
voi de vivres et de munitions à nos çamps. tel est en
résumé le résultat du combat livre le 51 décembre.
Nos pertes ne sont pas encore officiellement connues. »
Chambre «les Députes.
Séance du 9 janvier.
(PRBIIDKXCE DE XI. SABZET.)
L’ordre du jour est la discussion du projet d'adres»se.
le ministre de la gueree prononce un discours assez
Insignifiant.contre ie projet d'adresse qu’il trouve incolore
et peu explicite.
m mon nier de la sizRRAN’NE est au contraire coûtent du
projet d'adresse : il a voté pour le ministère, il volera encore
pour lui, mais il l'engage à avoir plus de confiance dans l'a-
venir. |