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» On a pris aux insurgés beaucoup de poudre et de mu-
nitions. Ils avaient organisé ici tous les éléments possibles
de résistance. »
Malaga, lw janv., il h. 40 m. soir. — Tout est tranquille.
Le feu a cessé. Les troupes conservent les positions dont
elles se sont emparées. Demain on ne se battra probable-
ment plus, ou si l’on se bat, ce sera peu de chose.
Enfin, par les dépêches postérieures Jque nous avons
publiées, on a pu voir que le calme est complètement
rétabli à Malaga.
ITALIE.
IL movimento du 2 janvier publie la lettre suivante,
adressée par le général Garibaldi à ses électeurs
d’Ozieri, qui l’ont réélu député : .
Caprera, 24 décembre 1868. '■
A mes électeurs de la Gallura,
Si jamais il y eut une circonstance propre à m’embarras-
ser, certainement c’est ma réélection comme député de
Gallura; je me trouve placé entre les sympathies affec-
tueuses que j’ai pour les populations qui me sont chères et
que je voudrais servir au prix de ma vie, et la répugance
d’approcher d’un gouvernement qu’on pourrait appeler
<• la négation de Dieu », comme un Anglais éminent a ap-
pelé le gouvernement de Naples de 1860.
Anciens républicains par principes et de fait, mes amis
A moi nous avions accepté de bonne foi la monarchie,
nous ne lui demandions pas autre chose que d’améliorer la
condition du pauvre peuple, de maintenir sa dignité intacte
vis-à-vis des puissances de la terre et du vampire qui nous
opprime depuis des siècles. Mais qu’avons-nous obtenu de
ce gouvernement ? Jugez-en vous-mêmes.
Tolérant par nature, je n’aime pas à prononcer des pa-
roles amères, et certes j’aurais respecté un gouvernement
quelconque qui ferait, le bien ; mais fait-il Te bien le gou-
vernement qui régit aujourd’hui l’Italie?
Mes amis du parlement, parmi lesquels se trouve l’illus-
tre Cairoli, m’ont remplaceà souhait etont défendu comme
ils le devaient les intérêts de cette noble province. .
Mais qu’attendre d’un gouvernement qui ne sait que com-
mettre des exactions, dilapider la substance du peuple, et
se faire l’agent d’une puiss tnce étrangère? Et, pour rendre
honneur à la vérité, ne faut-il pas dire que la conduite
de ce gouvernement dans les derniers événements de la
campagne romaine a été une série de trahisons?
Veuillez, entre mille et mille, écouter celle-ci :
Profitant de mon bannissement à Caprera (après Sina-
lunga), où l’on a tant fait pour me retenir prisonnier, les
gouvernants ont voulu se donner l’air de libérateurs, et ils
ont fait savoir qu’il suffisait de quelques coups de fusils à
Rome pour pouvoir voler au Capitole; de là l’erreur dans
laquelle sont tombés les malheureux Romains, et les im-
mortels soixante-dixjugés par l’héroïque Henri Cairoli.
Moi qui connais la fausseté de ces messieurs, j’ai douté
de leur généreuse pensée, et, tremblant pour le sort de ces
braves, j’ai donné l’ordre à Cairoli de se replier sur nous
versla frontière, mais il était trop tard ; ma première dis-
position sur le territoire romain ne fut pas exécutée, mon
message n’étant pas parvenu à Cairoli, et je me trouvai sur
les lieux après la catastrophe. Je puis produire les docu-
ments.
Après ma fugue de Caprera, que je n aurais pas pu
exécuter sans l’aide de mes excellents amis de la Mad-
dalenaetdela Gallura, ie trouvai le mouvement commencé,
et mes amis et mes fils engagés ; je courus à la frontière
pour avoir l’honneur de participer à la plus belle, à la plus
splendide, à la plus généreuse des entreprises romaines,
le renversement du gouvernement de Satan.
Le 22 octobre, je passai la frontière. Le 23, j’avais rejoint
le corps de Ménotti. Le 25, nous attaquâmes Monte-Roton-
do. Le 26, nous avions fait replier l’armée papale dans l’en-
ceinte de Rome. Cette armée, par peur, faisait sauter les
nopts derrière elle ; et nous, sous les murs de la vieille
métropole du monde, repaire de tout ce que la famille hu-
maine a de plus hideux, la plus grande des gloires ita-
liennes,et enfin notre capitale sans laquelle Titane n’est pas
l’Italie, mais seulement un vain mot à faire rire de pitié.
Le 3 novembre, cette poignée de jeunes gens, qu’un gou-
vernement que je rougis d’appeler italien non-seulement
abandonnait mais vendait, non-seulement n’assistait pas
mais encore spoliait de ses fusils, de ses munitions et de
son pain, combattait à Mentana. Cette poignée de jeunes
gens volés et trahis étaient de ceux qui avaient enrichi les
arsenaux de l’Etat avec plus de matériel qu’ils n’en avaient
jamais possédé. Et si l’on vous dit qu’en 1860 ces jeunes gens
n’ont pas été dissuadés mais au contraire aidés, répondez à
ceux qui vous le diront qu’ils mentent et que je le leur prou-
verai quand ils voudront.
Les mêmes renards avec les mêmes ruses s étaient mis
en mouvement en 1860 comme en 1867 : mais aucune assis-
tance de leur part, sinon quand on n’en avait pas besoin,
et par ordre de Bonaparte ou pour lui complaire, ils ont
marché en 1860 pour nous combattre avec une armée de
40 000 hommes, exposant le pays à une guerre fratricide.
(Voyez la note diplomatique de Farini à Bonaparte.)
Et cette poignée de jeunes gens que l’on ne permettait
pas aux braves de rejoindre, tandis qu’on le permettait au
• rebut des vils agents de la police pour les démoraliser et
les faire déserter ; cette poignée de jeunes gens, dis je, dé-
pourvus du matériel le plus nécessaire au soldat qui com-
bat luttaient à Mentana une demi-journée contre deux ar-
mées, et demeurèrent un instant maîtres du champ de
bataille. ; . .
Mes chers amis, j’ai pensé que vous ne seriez pas in-
différents à ma démarche plus révolutionnaire que parle-
mentaire, et j’aime à croire que vous vous persuaderez que
les membres ne peuvent pas être bien portants quand le
cœur est malade. Donc j'ai la conscience d’avoir servi la
cause de la Gallura sur les rives du Tibre, là où bat en état
de souffrance, le cœur de la patrie italienne.
Quant à l’inviolabilité attribuée au député, vous savez
comment on la respecte en Italie. Ce n’est donc point ce
motif qui m’excite à accepter ce mandat que vous voulez
bien me confier, mais bien l’amour que je porte à cette
chère population qui se contente de ma faible capacité, et
que je servirai peut-être fort mal, mais du moins de toute
mon âme.
A vous pour la vie. .
O. GARIBALDI.
FRANCE.
(iCorrespondance particulière du Précurseur.)
Paris, 4 janvier. — Suivant le Journal officiel, la con-
férence aurait lieu à Paris, le 9 janvier prochain. Les
causeurs, qui prétendant toujours ne rien ignorer,
disent qu’il faut considérer le différend turco-grec
comme étant entièrement terminé. Hier cependant on
répandait toutes sortes de bruits qui ne seraient aucu-
nement d’accord avec cette assertion. La Grèce, l’Ar-
chipel, les Principautés danubiennes et une grande
partie de la Turquie d’Europe, les terres enfin sur
lesquelles le schisme grec a de l’action,tout cela aurait
tant été travaillé par les menées russes contre le
Coran qu’il n’y aurait plus possibilité d’empêcher un
conflit. Voilà donc ce qu’on disait. Aujourd’hui rien de
pareil ; on dit tout le contraire, puisqu’on va répétant-
que la conférence n’est réunie que pour la forme et que
tout est réglé d’avance entre les divers gouvernements
Pans les cercles où l’on s’occupe de politique, o n va
plus loin, vous le pensez sans peine ; on se dit que cet
accord, résultant des délibérations d’un petit congrès
ne sera qu’un replâtrage ou, si vous l’aimez mieux, un
expédient de peu de durée. L’état de l’Europe ne per-
met pas d’espérer que la paix sérieuse et réelle soit
établie avant une guerre des plus sanglantes. A ce
sujet on agite tout haut la question des alliances. On
ajoute que la Russie, ne voulant pas demeurer dans
l'isolement, voit cependant toutes les puissances qui
l’entourent lui tourner le dos. L’Autriche a commencé.
La Prusse, à son tour, se fait tirer l’oreille, comme on
dit vulgairement. Quant à la France, on sait bien
qu’en ce qui concerne la grosse affaire d’Orient, elle
ne peut en aucune façon séparer ses destinées de celles
île la Grande-Bretagne. — Il n’y a donc pas à y songer.
lia Russie cherche à gagner au temps, car tout con-
spire pour elle. La Russie sait que si elle a laissé
prendre Sébastopol, c’est parce qu’elle n’avait pas de
chemin de fer, et elle s’occupe de construire les voies
ferrées de P’érécop. Il lui faut encore douze ou quinze
mois pour que ce labeur soit terminé. Une fois le che-
min de fer en activité, elle ne redoutera plus l’inva-
sion, à ce qu’on suppose, du moins. Dès lors sa vive
propagande agitera de nouveau les provinces danu-
biennes et l’Orient et elle lèvera tout à fait le masque
en disant : — » Il n’y a plus qu’un fantôme de Sultan
à Constantinople et ce fantôme est un barbare, Je veux
aller me mettre à sa place. »
Ces détails se retrouvent dans toutes les conversations
depuis trente ans. La Russie s’imagine très sérieuse-
ment que l’empire du monde moderne doit lui apparte-
nir. Lisez ses journaux, écoutez ses voyageurs, faites
causer ses enfants, tout cela est vulgaire : Constanti-
nople est destiné à devenir la proie des Czars. — Oui,
mais les czars faisant dire la messe grecque par un
pope à Sainte-Sophie, l’Europe tout entière tombe
dans un état de vasselage qui n’a pas d’analogue dans
l’histoire. — En Autriche, on voit ces points noirs se
dessiner à l’horizon et l’on fait tout ce qu’on peut pour
mettre obstacle à la réalisation de ces projets.
Encore un coup, la Conférence du 0 janvier ne s’oc-
cupera pas de ces grands griefs de la civilisation eu-
ropéenne contre la politique moscovite, et ce sera un
très grand tort. Des hommes courageux, des gouver-
nements ayant à cœur le bien des peuples, ne manque-
raient pas d’agiter nettement la question. Mais nous
n’èn sommes pas là. On se contentera de recommander
à la Grèce de né pas fomenter d’insurrection contre la
Porte et à la Porte de ne pas être trop intolérante pour
la Grèce.
En Espagne, la situation n’a pas changé, C’est tou-
jours fort grave. L’insurrection de Malaga, analogue
'à celle de Cadix, a été comprimée, mais compriméedans
le sang. 400 insurgés ont été tués. — On sait que
Cadix et Malaga sont les deux villes qui ont com-
mencé la révolution du 29 septembre. — S'il faut s’en
rapporter à tout ce qu’on dit â cet égard, ce double
mouvement a été fomenté par les influences mystérieu-
ses des princes qui veulent coiffer la couronne. Sous
ce rapport, la lettre du duc de Montpensier a jeté une
lueur aes plus étranges. En tout cas, il est clair que le
parti républicain compte toujours dans son sein un
grand nombre de cœurs généreux mais d’incorrigibles
brouillons, toujours trop disposés à prendre les armes
et à tomber dans le premier traquenard qu’on leur
tend. — Cadix et Malaga corrigeront-ils les démocra-
tes ? — On peut redouter que non.
Le bruit court ici queNapoléon III est de plus en plus
favorable à la restauration de la reine Isabelle II,
laquelle reprend courage. — Cependant on raconte
que la princesse détrônée, fort humiliée, répète qu’elle
ne mettra plus les pieds à Madrid ; toutefois elle con-
sentirait à voir couronner son fils, le prince des Astu-
ries. — Les romanciers politiques qui abondent en ce
moment sur le pavé de Paris avaient dit et même
écrit qu’il y avait eu une entrevue, l’autre jour, entre
Isabelle II’et son cousin don Carlos VII, le duc de
Madrid. — Informations prises, il n’y a rien de réel
là-dedans.
Ce don Carlos VII fait grand bruit chez nous en ce
moment. Avant la révolution du 29 septembre, c'était
un prince plus qu’obscur, assez peu riche, vivant dans
l’ombre et bornant toute son ambition à ne pas faire
trop parler de lui. Les hommes qui se plaisent à pêcher
en eau trouble en temps de révolution sont venus souf-
fler aux oreilles de ce jeune homme qu’il était du bois
dont on fait les rois, et il l’a cru, et il le croit, et il
conspire, et il enrôle, et il songe, dit-on, à se conduire
au premier jour en prétendant, comme son grand
père don Carlos V, de triste mémoire. — Une cour
a été improvisée. On me dit que le 6 de ce mois, le
jour des Rois, ce monarque in partibus donne une fête
en garni, chez lui, un gâteau, où il y aura une fève
pour lui, bien entendu. — Ce qu’il y'a de clair, c’est
que ces épisodes présagent une guerre civile en Es-
pagne.
Le duc de Montpensier et don Enrique de Bour-
bon n’ont obtenu aucun succès à Paris avec leurs ma-
nifestes. zzz.
Election de la ire circonscription de la Manche.
Au premier tour de scrutin, MM. Auvray et de Kergor-
lay, candi.lats conservateurs, avaient obtenu 17,854 voix,
contre 4,943 données à M. Foubert, candidat indépendant,
et 6,295 à M. Lenoel, opposant.
Au deuxième tour de scrutin, MM. de Kergorlay et Fou-
bert se sont retirés. M. Auvray, candidat officiel, a obtenu
17,648 voix, contre 10,751 données à M. Lenoel. Différence
en faveur de M. Auvray, 6,897.
BELGIQUE.
Bruxelles, 4 janvier.
Le Roi et la Reine, retenus à Laeken par des préoccupa-
tions auxquelles tout le pays prend une part dont Leurs
Majestés ne cessent de se montrer profondément touchées,
ont, nous assure-t-on, manifesté le désir que la société et
le commerce bruxellois aient à souffrir le moins possible
des inquétudes de la famille royale. LL. MM., d'après ce
qui nous revient, ont fait prier les personnes qui s’étaient
proposé de donner des têtes cet hiver de ne pas renoncer à
leur projet. Le Roi et la Reine verraient avec regret leur
chagrin, qu’ils savent si bien partagé, peser d’une manière
fâcheuse sur le bien-être de la capitale.
— Le grand bal du 9 janvier au théâtre royal de la
Monnaie continue à défrayer toutes les conversations ;
c’est l’événement du jour, et le commerce de luxe s’en
ressent déjà de la manière la plus heureuse. On calcule
que cette fête réunira au moins cinq mille personnes et
fera dépenser plus de cent mille francs dans la capitale.
AJN V-E1T.S, -» .Janvier*.
Hier a eu lieu en l’étude du notaire Sevestre, l’adju-
dication préparatoire de 25 lots de terrain situés rue
des Capucins (la nouvelle rue percée sans l’autorisation
du Conseil communal) et Courte rue de la Boutique.
Aux termes du cahier des charges, la ville se réserve
le droit de vendre après leur adjudication séparée, les
lots par accumulation, puis le bloc entier de terrain,
y compris la rue des Capucins, le tout sous réserve de
l’approbatipn du Conseil. Revenant sur une décision
antérieure,' elle permet de couvrir de constructions la
surface entière des lots, à la condition que ces bâtisses
ne servent pas à l’habitation.
Les lots réunis comprennent 3146 m. 67. Le montant
total d’adjudication est de 68,725 francs, soit 22 francs
par mètre en moyenne. Or, d’après M. Van Cutsem,
pour que le maintien de la rue fût avantageux à la
ville, il aurait fallu atteindre une moyenne de 50 francs.
M. Van Lerius déclarait, de son côté, qu’il y avait un
amateur pour le bloc entier, la rue comprise, à raison
de 40 francs. Le Collége a trouvé cette offre inaccep-
table, L’adjudication préparatoire est loin de lui donner
raison. De 22 à 50 la différence est énorme. Attendons
l’adjudication définitive !
On nous prie d’annoncer que M. Jean-Joseph Adam,
commis-photographe en notre ville, a déposé à l’admi-
nistration communale, trois exemplaires d’une photo-
graphie-charge intitulée ; Mynheer Te Laet is gekomen,
conformément aux prescriptions de la loi du 25 jan-
vier 1847,
LIBERALE VLAAMSCHE BOND.
Afdeeling der 4d8 ivyk.
Heden avond, om 8 1/2 ure, vergadering in het Café
Qrtelius.
Dagorde : Mededeelingen en verslag der kommissie.
Afdeeling der 6d® wijk A.
De leden dezer afdeeling zijn verzocht de zitting bij
te woonen van morgen avond, 6 dezer, om 8 1/2 ure,
in het Wafelhuis, Boulevard Leopold.
Afdeeling der 6de wijk B.
Door onvoorziene omstandigheden, is de zitting van
maandag4 januarij verschoven tot woensdag 6 januarij
om 9 ure ’s avonds, in het lokaal den Hertsdeyn, in de
Lei, 6de wijk.
Dagorde: l° nieuwe leden; 2° nieuwe kiezers; 3°
mededeelingen.
Hier, après une absence de six semaines, est arrivé
en notre port le bateau de pêche Jonge Maria, pour le
sort duquel on avait les plus vives craintes, à cause
des dernières tempêtes.
Le Jonge Marie n’avait que de légères avaries et
n’avait été retardé dans son voyage que parce qu’il
avait été rejeté en mer et retenu par des vents con-
traires. Les vivres étant épuisés l’équipage se nourris-
sait de poisson et de quelques vivres.qu’il avait obtenus
d’un navire qu’on avait rencontré.
— Hier matin on a trouvé mort dans son lit le
nommé Deliert, prêtre desservant â l’église St-Augustin.
Renseignements météorologiques transmis par Tobserva-
toire de Pans.
Matinée du 5 janvier.
Bourrasque en Ecosse; tempête de S.-O. dans la
Manche. Les vents sont assez forts de S.-E. tournant
à S. sur la mer du Nord et faibles de S.-O. sur le golfe
de Gascogne. La mer est grosse sur toutes les côtes
européennes.
37 Greencastle; 50 Valent i a, Scarboro ; 55 Londres,
Skudesnas ; 61 Brest, Le Helder ; 66 Paris, Stockholm ;
70 Bayonne, Strasbourg, Riga, Naples; 75 Péters-
bourg; 76 Madrid.
Correspondance locale.
Monsieur le rédacteur,
La grande malpropreté qui continue de régner dans les
rues démontre que le balayage, tel qu’il se pratique, est,
ou incomplet ou insuffisant. Cela tient, d’après moi, à un
vice dans l’exécution de ce travail et je crois qu’il y a
moyen d’obtenir un meilleur résultat avec la même dépense
de temps et d’argent :
Il est impossible que le balayage, surtout dans les rues
très fréquentées, se fasse, pendant le jeur, d’une manière
convenable. On voit l’opération des balayeuses et surtout
de la machine-balayeuse continuellement interrompue
par le mouvement des voitures. Ces interruptions conti-
nuelles retardent ou détruisent le travail, car à peine la
boue est-elle recueillie en tas que ceux-ci sont dispersés
par le charroi et les voitures qui passent et qui obligent
les balayeuses de se ranger, l’arme au bras, et de voir leur
travail interrompu et le plus souvent défait, surtout si le
tombereau ne les suit pas de près ce qui est souvent le cas.
Il y a donc perte d’argent et de temps.
Il me semble, Monsieur le rédacteur, qu’il conviendrait,
; dans l’intérêt de tout le monde de faire balayer fies rues
pendant la nuit. Les travailleurs, ne rencontrant alors ni
encombrement ni embarras, pourraient faire leur travail
plus vite et plus complètement.
Ce changement dans les heures du travail aurait encore
pour avantagé de procurer gratuitement, pèndant la nuit,
une garde de sûreté dans les rues.
Si, Monsieur le rédacteur, vous croyez l’idée bonne,
veuillez la communiquer par la voie de votre honorable
journal, afin qu’elle parvienne par la publicité jusqu’à
ceux que la chose concerne.
Agréez, etc. ’ X.
Monsieur le rédacteur du Précurseur.
Dans l’intérêt du publie, je crois devoir vous faire con-
naître le fait suivant; si vous le trauvez convenable, veuil-
lez en faire mention dans votre journal.
Habitant Berchem, je reçois entre autres deux cartes de
visite d’Anvers, enveloppées de papier dont on avait enlevé
les coins, qui pouvait servir de bande; on me réclama
vingt centimes par carte que j’ai refusés ; il me semble que
pour une fois que cela arrive par année, que l’administra-
tion des postes pourrait bien user d’un peu d’indulgence
quand on peut bien vérifier que c’est un imprimé, soumis
à la simple taxe d'un centime.
Agréez, etc.
FAITS DIVERS.
On nous écrit d’Ostende, le 4 janvier :
« On a des inquiétudes très-sérieuses sur le sort du ba-
teau de pêche Justice, n° 115, patron Isidore Deckmyn.
Il y a 15 jours que ce bateau a quitté notre port pour la
pêche de marée et durant tout ce temps il a essuyé les
tempêtes qui ont sévi avec tant d’intensité sur notre lit-
toral. »
— On lit dans le Journal de Liège :
De brillantes sérénades ont été données à Mme Adelina
Patti après la représentation de samedi dernier. Les cho-
ristes du Théâtre-Royal ont chanté sous ses fenêtres plu-
sieurs morceaux. .
L’illustre cantatrice s’est montrée très-touchée de l’ac-
cueil qui lui avait été fait à Liège, et en a témoigné sa vive
reconnaissance à diverses reprises. Elle a fait remettre son
portrait à chacun des musiciens de l’orchestre et a laissé
aux choristes et aux employés du théâtre des souvenirs
pécuniaires de son passage à'Liège.
Elle est partie hier pour la Russie. On sait qu’à son retour,
fin mars, elle donnera une seconde représentation à Liège.
La recette brute de la représentation de samedi a été de
fr. 17,225-50 centimes. C’est la plus forte qu’on ait jamais
faite à Liège.
— Voulez-vous savoir combien il a paru de nouveaux
journaux, à Paris seulement, pendant Tannée qui vient de
s’écouler ? Il en a paru 139 !...
On peut les classer de la manière suivante : 101 litté-
raires et artistiques ; 14 traitant de matières politiques dont
6 paraissant tous les jours; 12 consacrés aux arts indus-
triels et à la science ; 1 pour le magnétisme ; 1 pour les
gardes champêtres ; 1 pour les cafés-concerts ; 1 pour la
navigation aérienne; 1 pour les gares; 1 pour les con-
cierges.
A l’époque de l'apparition de la Lanterne, 33 journaux
ont imité le format et le genro de ce journal ; de toutes ces
publications, 2 seulement continuent à paraître.
— GREVE DES TISSERANTS A HODIMONT. — On écrit
de Vervierâ, le 3 janvier, à l'Echo du Parlement :
« A la suite d’un conflit entre un ouvrier et un contre-
maître, les ouvriers tisserands de l’établissement de MM.
Garot, frères, à Hodimont, se sont mis en grève le 24 dé-
cembre.
» L'Union libérale d’hier soir contient à ce sujet quel-
ques renseignements qui sont d’une rigoureuse exactitude,
mais il y a un renseignement qu’elle ne donne pas et qui a
son importance. C’est que les négociations entre les pa-
trons et les ouvriers n’ont pu aboutir en présence des pré-
tentions toujours croissantes mises en avant au nom des
ouvriers par les délégués de Y Internationale, avec les-
quels MM. Garot avaient accepté de traiter.
» Hier, dans la soirée, une foule énorme, grossie de beau-
coup de curieux, de femmes et d’enfants, encombrait tou-
tes les rues de la commune de Hodimont et particulière-
ment la rue de la Chapelle où se trouve rétablissement de
M. Garot.
» L’attitude de la foule était pacifique et la gendarmerie
n’a pas eu de peine â déblayer les rues. La foule s’est alors
massée aux confins de la commune, où elle a stationné
jusqu’à minuit. A cette heure, les rues de Hodimont
étaient entièrement libres, mais à peine les gendarmes à
cheval partis, une cinquantaine d’individus bien habillés
arrivèrent de Yerviers, passèrent devant la maison de
M. le bourgmestre Bettonville en criant : A bas Bettonvile !
à bas le bourgmestre ! et allèrent ensuite vociférer sous
les fenêtres de M. Garot et cassèrent quelques carreaux.
» La gendarmerie à pied, qui était encore sur les lieux,
se mit en devoir de disperser les perturbateurs, mais sans
pouvoir en atteindre aucun. Les perturbateurs à leur ap-
proche s’étaientempressésdeftiir dans toutes les directions.
» La gendarmerie a été calme, digne, elle a fait preuve
d’une modération qu’on ne saurait assez louer. M. le bourg-
mestre Bettonville. n’a cessé de parcourir la commune
dans tous les sens en recommandant partout à la foule le
calme, en l’exhortant à se disperser et à s’abstenir d’excès
regrettables qui retomberaient inévitablement sur leurs
auteurs.
» Grâce à la conduite pleine de prudence, de sagesse et
de modération de M. le bourgmestre et de la gendarmerie,
nous n’avons pas de grands malheurs à déplorer. Un gen-
darme cependant a été assez grièvement blessé d’un coup
de pierre au bras droit pour être mis hors de service. Nous
aimons à le répéter à la louange de la gendarmerie, malgré
les coups de pierre, elle a montré un calme impassible.
» Une dixaine d’individus ont été arrêtés, puis relâchés.
» Voilà où en sont les choses. Qu’en sortira-t-il ? Il est à
espérer que notre classe ouvrière, d’habitude si intelli-
gente, si raisonnable, saura résister aux suggestions des
meneurs, s’il s’en trouvait. Notre classe ouvrière sait par'
expérience que les actes de violence sont suivis d’une
sévère répression et que leurs auteurs en sont les pre-
mières victimes Nos ouvriers se rappelleront qu’un mo-
ment de surexcitation, de passion, un entrainement irré-
fléchi, peut avoir non-seulement pour eux,mais aussi pour
leurs femmes et leurs enfants les conséquences lee plus
déplorables ; ils n’oublieront pas non plus que le chômage,
un chômage prolongé surtout, n’est pas un moyen d’amé-
liorer leur position, mais qu’au contraire il n'est propre
qu’à engendrer 1h misère,
P. S. Un meeting a lieu à 2 heures de l’après-midi, au
Colysée, rue des 600 Franchimontois. Il est tenu par l’in-
ternationale et a pour ordre du jour : Grèves et sociétés de
résistance. Il est à souhaiter que les scènes d’hier ne se re-
nouvelleront pas à la suite de oe meeting. Du reste, l’auto-
rité veille et toutes les mesures sont prises pour préserver
de toute atteinte l’ordre et la tranquillité publique.
Verviers, lundi 4 janvier.
La nuit a été tranquille et il n'y a pas eu de nouveaux
désordres â Hodimont.
Des mesures énergiques ont été prises pour réprimer,
s’il le fallait, toute tentative de troubles.
— Le train de Nivelles à Manage a déraillé, mercredi
dernier, immédiatement après avoir dépassé le pont sus-
pendu d’Arquennes. On frémit en pensant à la catastrophe
qui aurait pu arriver si le convoi avait été lancé à toute
vitesse.Cet accident est arrivé par suite de la rupture d’une
roue du tender. C’est le même tender qui a encore déraillé
récemment à Nivelles. A cette occasion, on nous affirme
que les règlements interdisent d’une manière formelle de
placer le tender avant la locomotive. Or, sur la ligne de
Manage à Wavre, ce règlement n’est jamais observé, et il
ne l’était pas mercredi dernier.
— Le Héraut du second Avènement... Tel est le titre
d’une nouvelle feuille qui va iaire incessamment son appa-
rition à Londres. De tous les journaux qui pullulent dans
la Grande-Bretagne, il n’y en aura point de plus essentiel-
lement anglais que ie Héraut en question. Les personnes
qui sont à la tête de la nouvelle feuille sont en ce moment
en pourparlers pour en fonder une semblable en France et
dans les autres pays de l’Europe et du monde entier.
Vous êtes intrigué, n’est-ce pas ? le titre complet du jour-
nal vous mettra à même d’en saisir la nature et le but : Le
Héraut du second Avènement, ou le cri de minuit du se-
cond Avènement de Jésus-Christ, notre Dieu et notre Sau-
veur. Le prospectus annonce que le Héraut sera un jour-
nal « s’étayant sur le témoignage des prophètes, et destiné
à prêcher l’Avènement futur du grand Roi. »
A cet effet il s’est fondé une compagnie qui s’intitule elle-
même; « Compagnie delà presse londonienne,britannique
et étrangère pour le second Avènement. » Cette association
est d’avis qu’on n’a besoin que de jeter un regard sur
ce qui nous entoure, sur ce qui se passe au.our de nous,
pour se convaincre qu'un tremblement de terre universel
est sur le point de bouleverser la face du monde. Le igilld-
nium est à nos portes. Aveugle est celui qui ne le voit pas
approcher !
— On écrit de Bâle :
« Le Volksfreund dit que depuis samedi dernier il ne
s’est rien passé d’important à Baie relativement à la grève.
Lundi soir, le bruit courait qu’une grande partie des ou-
vriers teinturiers en soie reprendraient leur travail lemardi
matin, mais cela n’a pas eu lieu. La plus grande tranquil-
lité règne d’ailleurs, et personne ne pourrait s’apercevoir
à la physionomie des rues que quelques centaines d’ouvriers
ont abandonné leurs ateliers, il n y a eu jusqu’à présent
aucun acte de violence, ni aucune tentative de leur part
pour empêcher de travailler peux, en petit nombre, qui ont
voulu continuer à le faire.
Deux patrons d’établissements se sont rendus à Lyon
pour s’y procurer des ouvriers, et d’autres ont tourné leurs
regards vers Zurich. Les ouvriers teinturiers de Bâle ont
en conséquence adressé à leurs camarades de Zurich une
lettre pour }es inviter à ne point accepter de travail à Bâle,
On saura bientôt quelle aura été l’influence exercée par
cette démarche, et si les maîtresde fabriques auront réussi
à attirer de Lyon à Bâle le nombre d’ouvriers suffisant
pour que le travail puisse être repris.Lesouvriers engrève
ajoute le Volksfreund, reçoivent du comité de Ylnterna-
tionale une indemnité équivalente à la paie d’une demi-
journée, rqais, dit-il, on ne sait sur quel fonds elle est prise,
ni combien de temps elle pourra durer. — Le 30 décembre
au soir, les ouvriers tisseurs de rubans avaient eu une se-
conde conférence avec des délégués des patrons.
» D’après les Baster Nachrichten du 31 décembre, le
bruit de l’enrôlement d’ouvriers à Lyon qui s’ôtait répandu
dans le public, et dont le Volksfreund parlait dans les ter-
mes que nous venons de citer, n’avait pour origine qu’un
malentendu. Deux des plus jeunes chefs d’établissements
de teinturerie en soie sont effeôtivement partis pour Lyon,
mais ce n’est nullement pour en ramener à Bâle des ou-
vriers; il s’agit de demander à des maisons semblables de
Lyon ieuf concours, et d’obtenir qu’elles se.chargent de
commandes que la grève met les Bâlois hórs d’état de
livrer aux fabricants de rubans dans les délais convenus.
» Les Baster Nachrichten confirment que jusqu’à mer-
credi il n’y avait eu aucun désordre à Bâle. »
— On écrit de Cracoyie, le 26 décembre ;
« Un événement fort remarquable dans les circonstan-
ces présentes, et qui ne saurait être révoqué en doute, a
produit une grande sensation dans notre ville et ne man-
quera pas certainement d’en causer une non moins vive
dans les sphères officielles à Vienne.
» Jeudi, à une heure assez avancée de l’après-midi, un
long train de bagages est arrivé à Stchakowa, première
station autrichienne sur le chemin de fer du Nord, où se
trouve un détachement de douaniers chargés de la surveil
lance des bagages et des marchandises, venant de la Prusse
par la ligne Breslàu-Cracovie. Ce convoi n’avait à l’exté-
riéur rien de suspect ; la lettre d’expédition ne mentionnait
que des instruments d’agriculture et des outils pour l’in-
dustrie à destination de la Moldo-Valachie et adressées à
Cernowitz, dernière station autrichienne où le service soit
organisé sur la ligne Lemberg-Jassy-Galatz. Le comman-
dant des douaniers donna donc le signal du départ.
» Le train s’était déjà mis en mouvement, lorsque M.
Truskowski, l’un des employés du chemin de 1er, trou-
vant quelque chose de suspect dans le volume et le poids
des colis, le fit arrêter et communiqua ses soupçons au
chef de la station. On se mit â fouiller les waggons. et
grande fut la surprise, lorsque sous la toile et la paille qui
les recouvraient, se firent voir les bouches le canons dé-
montés, dont les affûts se trouvèrent également cachés sous
un amas de marchandises peu importantes.
» Le poids des colis qui renfermaient ce fardeau pré-
cieux est de 75,000 kilogrammes ; ils étaient chargés sur 24
waggons.
>• Le jour où avait lieu cette opération avait été trôs-
habilement choisi; le 24 décembre, vaille de Noël, est
presque une fête en-Gallicie, ainsi quedans toute la Pologne.
Les agents chargés du transport pouvaient avec quelque
raison supposer que les officiers de la douane, si vigilants
qu’ils soient d’habitude, apporteraient ce jour-là moins
d’attention dans l’exercice de leurs fonctions. Ces calculs
ont été déjoués par l’événement.
» Il est utile de faire remarquer à l’adresse des personnes
qui ne connaissent pas très-bien l’état des communications
par chemins de fer, que jusqu’à l’achèvement des voies
ferrées en Russie, la ligne Breslau-Czernowitz est la plus
courte entre la Prusse et les Principautés danubiennes.
Les pièces ainsi découvertes sont d’un calibre léger, et
paraissent destinées à une campagne dans les montagnes
où à une insurrection ; le Balkan et la Bulgarie en seraient
probablement la véritable destination.
» Le fait a été signalé immédiatement à Cracovie et à
Vienne,et une enquête officielle netarderapasàconstater la
fraude; pour le public, toutefois, les vrais noms de l’expé-
diteur et du destinataire, ainsi que les objets transportés
indiquent suffisamment qu’il ne s’agit pas ici d’une simple
contravention aux règlements de la douane. Nous ne tar-
derons pas d’ailleurs à connaître la suite et l’issue de cette
affaire.
— Le gouvernement danois vient de publier la statis-
tique des naufrages qui ont eu lieu sur les côtes de cet Etat
du P avril 1867 au 31 mars 1868. On en cote 191 ; 54 navires
appartenant à l’Allemagne du Nord, 38 au Danemark, 30 à
1 Angleterre, 29 â la Norwége, 17 à la Hollande, 12 à la
Suède, 3 à la France. Sur les 191 sinistres, 62 ont été com-
plets ; les équipages ont péri en totalité.
— On lit dans le journal californien l'Abeille :
“ Voici d’après les divers rapports qui nous sont parve-
nus les événements qui se sont passés dans la paroisse St.-
Bernard. r
» Il y avait eu, dernièrement, un grand meeting démoera-
tique à la Terre aux Bœufs, à l’occasion de la présenta-
tion d une bannière au Club démocrate des «Rumble Bees.*
Parmi les clubs présents on cite le Club - Constitution « de
Saint-Bernard, et une délégation des * Infantes de Sey-
mour » de la N ouvelle-Orléans.
Pendant la procession un jeune homme de ce club eut
une altercation avec un nègre qui tira un pistolet et le
blessa à 1 épaule. Ce dernier et ses camarades ripostèrent
et tuèrent 1 agresseur et un autre nègre. Une grande con-
fusion s en suivit et quelques instants après un membre de
la police métropolitaine qui tentait de réunir uif <• posse »
de nègres pour arrêter ceux qui avaient fait feu fut tué lui-
meme on ne sait par qui. Le nom du jeune homme blessé
est Alexandre Marti. Il a été ramené en voiture à la ville.
Dans la soirée, les nègres s'assemblèrent en grand nom-
bre et emportèrent les corps des deux noirs tués sur l’ha-
bitation du juge Ong, où ils furent exposés. Plusieurs cen-
taines de nègres na tardèrent pas à se concentrer à cet
endroit. Vers dix heures la bande, ayant résolu de tirer
vengeance de la mort des deux noirs, se porta vers la bou-
langerie de M. Pablo Filieu, qui était conuu comme démo-
crate, et chez lequel les nègres croyaient trouver beaucoup
a argent. Les blancs du voisinage étaient trop peu nom-
breux pour empêcher l’attaque méditée. En un clin d'œil
les nègres avaient forcé les portos et pénétraient dans la
maison.
» Filieu et son fils, âgé de 18 ans. prirent leurs fusils et
riposteront à 1 attaque des radicaux. Mme Filieu chargeait
les armes de son mari et letjeune apprenti chargeait celles
de son fils. Les assiégés tirèrent ainsi une vingtaine de
P°uPS d Ç feu sur les assaillants. Voyant qu’il succomberait
infailliblement, M. Filiex ordonna au jeune apprenti de
prendre avec lui deux de ses jeunes enfants et d’aller les
mettre à 1 abri dans les champs de canne derrière la maison,
et un moment après il dit à sa femme de se sauver égale-
ment avec le plus jeune des enfants, ce quelle fit. C’est après
son départ que les démons à face noire pénétrèrent dans
la maison, tuèrent Filieu père et flls, et après avoir fait
main basse sur l’or de Filieu et sur les objets portatifs, mi-
rent le feu au bâtiment. Un peu après un noir étant venu
dire que le club aes *< Rumble Bees » arrivait, toute la
bande s enfuit. Lorfque Mm« Filieu revint, elle trouva sa
maison en cendres, et en cherchant le corps de son mari et
de son fils, elle ne trouva plus que des restes informes ; les
tetes avaient été détachées du tronc et les membres mu-
tilés. Rien ne peut dépeindre l'horreur d’un pareil spec-
tacle pour une femme et une mère.
» La nouvelle de ces atrocités s’étant répandue dans le
voisinage plusieurs familles s’enfuirent à pied ou en voiture
pour venir chercher un refuge en ville. Les steamers Wa-
loon et Thos, P. May sont arrivés chargés de femmes et
d enfants en pleurs.
» Des avis télégraphiques nous ont appris que des troupes
ont été envoyées à Saint-Bernard et y ont rétabli Tordre
mais les nègres coupables n’ont pu être arrêtés. Ils se sont
réfumés dans les bois où dans un pays aussi peu peuplé
que la Louisiane, proportionnellement à la superficie de
cet Etat, ils peuvent défier toutes les recherches. » ’
— Dans l’Etat de Colima, à un endroit de la Contenaya
dont le nom m’échappe, un homme et sa femme assassi-
nèrent dernièrement un colporteur (barillero)qui leur avait
demandéThospitalité.Personne n’avait le moindre soupçon
du crime, quand un jour on remarqua la petite fille des
meurtriers, âgée de cinq à six ans, jouant avec divers ob-
jets en faïence, petites tasses, poupées, etc., faisant partie
de la barilla du colporteur. « Qui t’a donué ces objets? »
demandèrent les voisins. (Dans ces contrées il faut peu de
chose pour éveiller la curiosité.) « Mon père et ma mère »
répondit l’enfant. « Mais d’où les cqt ils âp.portés ? » « Oh !
répliqua l’enfant avec la naïveté fie spn âge, ces joujoux
ont été enlevés au colporteur que mon père et ma mère ont
tué l’autre jour.
Vous pouvez juger de l’effet produit par cette révélation
inattendue. La pauvre enfant devait payer bien cher son
accusation involontaire.
Cependant le bruit se répand qu’up crime a été commis,
Le père et la mère de la petite fille savent qu’ils ont été
dénoncés bien innocemment par leur enfant ; il se concer-
tent et ayant que la justice, dont l’action est forcément très
lente dans ces contrées désertes.n’ait été instruite, cos mi-
sérables méditent un nouveau crime, un crime plus
horrible encore, la mon de leur enfant. C’est la fem-
me, c’est la mère qui conçoit cet épouvantable projet
On convient que le lendemain la petite fille serait envoyée
près du père, pour lui porter son déjeuner à l’endroit où il
travaille à couper dubois, et le père s’engage à tqer son
enfant. En effet, lelendemain la petite fille arrive; sa mère
lui a fait une recommandation ; « Dis bien à ton père de
ne pas oublier ce que je lui ai recommandé ;» et l’innocente
créât h re s’acquitte soigneusement de la commission. —
“ Ma mère m’aditdevous rappeler l’affaire dont vous etc
convenu avec elle____» î
Devant tant d’innocence, le mari hésite : sa oonscience se
soulève épouvantée ; ij recule devant un pareil forfait et il
renvoie la petite fille ; « Dis à ta mère que je n’ai pas eu le
courage de faire ce qu’elle me demande, que je ne ie ferai
L’enfant était sauvé... Eh bien, non ! Ce que le mari, le
père n’a pas osé faire, la femme, la mère aura le couraae
de 1 accomplir.
L’enfant revient à la maison; elle répète oe que son père
lui a répondu .. et chose horrible à dire, impossible à
croire, et vraie cependant ! o’est la mère qui se charge de
l’épouvantable besogne...; elle remplit le four avec des
éclats de bois, y met le feu et y précipite son enfant tout
vivant !... On n’a retrouvé que quelques os carbonisés.
Les coupables sont arrêtés.
(Courrierde San Francisco.)
.'Voilai do dietinaus. — Le comptoir d’achat
DEMEun-BUFOUR, rue Royale 198, à Bruxelles, achète les
diamans, or, argenterie et perles fines au prix le plus élevé
Théâtre IVatlonal.
La représentation de demain a lieu au bénéfice de
M. Hendrickx, dont le caractère est aussi digne de
sympathie que le talent. Nous sommes convaincu que
les amateure du speotacle flamand ne manqueront pas
de se rendre demain nombreux aux Variétés et de
faire une ovation méritée au bénéficiaire qui a tou-
jours contribué à nous procurer cet hiver plus d’une
agréable soirée,
if Au programme d# bette représentation, programme
que l’on trouvera plus loin, figure de Vergissing, opéra
de MM. Paul Billiet et Jos. Mertens, qui a obtenu l’an
dernier à Bruxelles un très grand succès. Nous ren-
drons compte de l’œuvre nouvelle de nos concitoyens.
Chronique judiciaire.
La session des assises de la province d’Anvers pour la
1er trimestre de l’année 1869, a été ouverte ce matin sous la
présidence de M. le conseiller Donnez.
La cour, après avoir dispensé M. Dessain, imprimeur à
Malines, des fonctions de juré pour la présente session,
s’est occupée de l’affaire de Jean Van Thienen, âgé de 36
ans, maçon, né et demeurant â Gheel, accusé d’avoir
commis, à l’aide de violences, une tentative de viol ou au
moins un attentat â la pudeur sur la personne d’un enfant
âgé de moins de 14 ans.
M. le président ayant posé a» jury comme résultant des
débats la question de savoir si l’accusé n’était pas coupable
d’avoir commis cet attentat sans violence mais sur la per-
sonne d’un enfant âgé de moins de 11 ans. et la réponse du
jury ayant été affirmative, Jean Van Thienen a été con-
damné à cinq apnées de réclusion, à l’interdiction des
droits civils et par corps aux frais du procès pour lesquels
la durée de la contrainte a été fixée à un mois.
Nécrologie.
Aujourd’hui est mort en notre ville M. Ed. Verliae-
gen, ancien conseiller communal, armateur, membre
protecteur de plusieurs sociétés de bienfaisance.
VARIÉTÉS.
"Voyage dans la Turquie d’Europe.
DESCRIPTION PHYSIQUE ET GÉOLOGIQUE DE LA THRACK par A
Viquesnel. — 2 vol. grand in-4» avec atlas, publié sous les
auspices du ministère de l’instruction publique.
L’auteur de ce vaste ouvrage, une des productions de
notre temps qui font le plus d honneur à la science française
est mort à la peine avant d’avoir vu paraître la seconde par-
tie de son livre. Les soins dévoués de sa digne veuve vien-
nent d’achever cette importante publication, dont Auguste
Viquesnel avait heureusement laissé le manuscrit au com-
plet. Voyageur patientet courageux, excellent observateur
dont le regard pénétrant se portait avec une égale sagacité
dans toutes les directions, savant aussi profond que mo-
deste, écrivain judicieux, clairet ferme, AugusleViques-
nel était plus oocupé de mériter que d’obtenir et tout en
tier à la science et oublieux de lui-même, il n’a pointeu de
son vivant, parmi nous, tout le renom qui lui était dû
Son second volume, qui contient fœuvre spéciale du géo-
logue et du physicien, placera sa mémoire au rang élevé
qui lui appartient parmi nos renommées scientifiques Son
premier volume, véritable introduction dans des propor-
tions étendues à l’histoire du sud-est de l’Europe est ap-
précié de plus en plus à sa haute valeur par les historiens
et par les hommes politiques.
C’est dans la dernière partie de ce premier volume que
entraîné par la nécessité de comparer, au point de wuè
ethnographique, les populations du sud-est de l’Europe
avec leurs voisins du nord sans cesse mêlés à leurs desti-
nées, il s’engagea dans ces infatigables et lumineuses études
qui ont renouvelé les bases de l’histoire du nord-est de
TEurope et du nord-ouest de l’Asie, et qui ont renversé sans
retour tout un faux système d’etnographie et de géographie
imposé à la science par la politique, le système qui faisait
de la Moscovie une nation d'Europe.
Incompétent pour apprécier ses titres quant aux sciences
exactes et naturelles, ce fut comme historien que nous
pûmes apprécier Auguste Viquesnel et que nous entrâmes
en relation avec cet homme qui n’avait d’autre passion
que la vérité. Profondément convaincu des vastes consé-
quences que devaient porter les révélations historiques qui
avaient été le prix de ses efforts, dans son cœur simple et
droit et dans son grand amour de l’humanité, il rêvait de
ramener les princes à la justice et les peuples à la paix en
rendant aux sociétés en lutte la connaissance de leurs vraies
origines, de leurs vrais caractères et de leurs vrais inté-
rêts. Il rêvait d’induire la Russie à lâcher la Pologne cette
pure Slavie européenne, qu’elle torture indéfiniment sans
parvenir à une assimilation impossible, pour lui faire re-
porter son active ambition vers l’Asie, et dans l’espoir de
préparer une solution pacifique des crises internationales
il cherchait partout, avec un zèle d’apôtre, des oreilles
qui pussent entendre et des esprits qui pussent concevoir
ses découvertes et ses conclusions.
La vérité dans sa bouche nous étonna d’abord comme un
paradoxe; nous avions, comme tout le monde, vécu jus-
que-là d’à peu près et d’équivoques sur tout ce ’qui regar-
dait l’histoire des régions par delà la Vistule. L’examen de
ses arguments et de ses preuves fut saus réplique. Jamais
on n’a réfuté et Ton ne réfutera les cinq admirables cha-
pitres où ii a passé es revue les points essentiels de l’his-
toire générale des peuples slaves et de leurs voisins les
peuples turcs et finnois.
Il vit avec une douleur extrême les sanglantes catastro-
phes de 1863, qui déjouèrent si cruellement ses pacifiques
espérances et qui aboutirent à faire de la société russe
presque entière la complice passionnée de l’œuvre de
spoliation et de destruction entreprise par le gouverne-
ment du czar contre la société européenne, dans toute l’é-
tendue de l’ancienne Pologne-et de l’ancienne Lithuanie
L’espoir do convertir la Russie s’évanouissait dans ces si-
nistres réalités, qui la montraient de plus en plus achar-
née à s’asseoir-en Europe sur le corps desa victime Au-
guste Viquesnel se rattacha d’autant plus vivement à la
pensée de propager la vérité historique parmi les peuples
d’Europe,persuadé qu il était qu’une connaissance suffisante
de cette vérité déterminerait la conciliation de la France et
de l’Allemagne, la libération des peuples slaves et le salut
de la patrie européenne. •
L’avenir de TEurope serait bien sombre s’il n’y avait es-
poir que cette utopie devînt une réalité.
Auguste Viquesnel a eu du moins la satisfaction, avant
de mourir, de voir ses idées pénétrer non pas seulement
dans la soience libre, mais même dans le monde officiel
de voir la circulaire du ministre de l’instruction publique'
de septembre 1863, recommander aux professeurs la révi-
sion de l’enseignement historique en ce qui regarde les
Slaves ; de voir enfin ce même ministre envoyer son nre-
mier volume aux bibliothèques des départeme'nts
Depuis sa mort, la Chambre des députés s’est associée
aussi à sa pensée en provoquant la réforme du titre de la
chaire des langues slaves, et en protestant de la sorte
contre le panslavisme moscovite.
Un nouvel hommage sera rendu à sa mémoire, à partir
de 1 année prochaine, par la fondation d’un concours pour
les questions relatives aux Slaves, concours qui aura pour
juge la société d ethnographiedeParis.Ce concours portera
le double nom de Nestor-Viquesnel; le premier de ces
deux noms rappelant les précieuses notions ethnogra-
phiques que nous devons à Nestor, le fameux chroniqueur
de Ktew (onzième et douzième siècles), le second consa-
crant la mémoire du savant français qui a employé plu-
sieurs années de sa vie à justifier et à développer les indi-
cations de Nestor sur l’histoire des peuples oui Darlent
aujourd’hui les langues slaves. 4 v
C’était bien à M. Duehinski. le docte et infatigable colla-
borateur de Viquesnel, c’était à l’ethnographe de Kiew
compatriote de Nestor, arrivé de son côté, et par ses nro-
pres efforts, absolument aux mêmes résultats et oui con-
tinue seul aujourd’hui i’œuvre que Viquesnel et lui avaient
poursuivie ensemble, c était bien, disons-nous, au repré-
sentant de la seience polonaise qu’il appartenait de rendre
ce témoignage et de consacrer cette utile fondation au
souvenir d urt homme dont le nom est désormais indisso-
lublement lié au progrès de la science historique dans
notre siècle.
Nous avons essayé d’indiquer les mérites historiques
d’Auguste Viquesnel ; pour ses graudset beaux titres scien-
tifiques, nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à l’aD-
préciation faite du Voyage dans la Turquie d'Europe par
M d’Archiac, dans les comptes-rendus des séances de
1 Académie des sciences (9 novembre 1868), et à la notice
plus développée lue à la séance générale annuelle de la
société géologique de France, parce savant académicien
le 12 mars 1868. Nous signalerons seuiemeut les résultats si’
considérables qu’a eus, pour la géologie et la géographie
la longue, la patiente et complète expïoration de la Thracè
par Viquesnel.
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE.
Berlin , 4 janvier.
Le gouvernement prussien, confirmant l’acceptation
de la première ouverture du gouvernement français,
faite le 25 décembre dernier, a annoncé au cabinet des
Tuileries son acceptation à l’invitation officielle pour
la conférence.
Berlin, 4 janvier.
La Gazette de la Croix exprime sa satisfaction au su-
jet du discours que M. Varnbuler a prononcé à l’occa-
sion de la discussion de l’Adresse à la Chambre de
Wurtemberg.
Cette feuille déclare que le gouvernement prussien
continuera, comme il l’a fait jusqu’à présent, à être
fidèle aux traités vis-à-vis des Etats du Sud.
Vienne, 4 janvier.
D’après une rumeur qui circule dans les cercles di-
plomatiques, Fuad pacha, qui se trouve actuellement à
Nice, serait envoyé comme ministre plénipotentiaire
à Paris.
A la conférence, il représenterait la Porte à côté de
Djemil pacha.
St-Pétersbourg, 4 janvier.
Le correspondant de l’agence télégraphique russe à
Tabris (Perse) annonce qu’un fort tremblement de
terre s’est fait ressentir, le 3 janvier, dans la direction
du nord au sud.
Il n’y a pas eu de victimes. |