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Mardi
Trente-quatrième année. — N. 5.
a Jauvier 1869.
AgesJta ï
uitUXEU.ES- l'Office de Publicité
•:ti8 de la Madeleine, 46.
KOSETERDAM, M. H. NYGH,
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LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Artistique et Littéraire.
PHF.MIN DE FER DE L’ETAT. — d'Anvers : Pour Malines et Bruxelles à 6 h.,
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Tournai et Lille 6, 9-50, 12-38, 3-45. 4-50 E. 1,2 et 3 cl. - dalais 6, 12-38, 3-45 E. 1 et 2 cl.,
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P. À. DELA MONTAGNE,
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parvenir, nos abonnés ont pu se rendre compte de la va-
leur des magnifiques ouvrages illustrés que nous leur
offrons en prime, avec une diminution considérable sur
les anciens prix. ,, ,
Cette diminution a été commandée aux éditeurs par le
désir de liquider cette grande publication, aujourd’hui
complète, dont il ne reste plus qu’un nombre restreint
d’exemplaires et qui, sans aucun doute, ne sera jamais
réimprimée. Nous avons saisi cette occasion pour laisser
tout le bénéfice de cette diminution à nos abonnés.
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prix de vente actuel : Fr.
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de ces ouvrages ou de ceux qui par leur sujet leur plairont
davantage, une occasion qui ne se reproduira jamais.
Les personnes qui sont capables de pouvoir décomposer
e prix de fabrication de ce genre de livres reconnaîtront
que les prix ci-dessus ne sont pas la représentation même
de ce que cés ouvrages ont coûtés. Au point de vue histo-
rique, les uns Sont le fruit de consciencieuses recherches,
d’autres sont, àù point de vue artistique, des chefs-d’œuvre
(l’exécution, produits par les maîtres les plus renommés
dans l’art du dessin et de la gravure des Académies de
France et d’Angleterre. Tous forment, par leur exécution
typographique et leur riche reliure, les plus beaux objets
décoratifs d’un salon.
L’ALBUM DE LA GALERIE DE RUBENS,
dite : du Luxembourg,
composé de vingt-cinq tableaux, gravés, sur acier, par les
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ouvrage», dont le prix. dépu»ae fr. franc dp
port et d'emballage , en aeconipuguaut leur do-
munde d'un mandat sur la ponte
Anvers, 5 jauvier.
A Berlin et à Florence, de même qu’à Paris, les
réceptions du jour de l’an ont été pour les souverains
l’occasion de prononcer des paroles rassurantes pour
la tranquillité de l’Europe. Avec moins de solennité
que Napoleon, le roi Guillaume a entretenu ses minis-
tres et ses généraux de la consolidation de la paix et a
exprimé la confiance que la nouvelle année sera con-
sacrée entièrement aux travaux pacifiques. Une cor-
respondance de l’Agence Havas ajoute que le roi aurait
ajouté que cette confiance est d’autant plus grande
que les cabinets européens ont donné des preuves
récentes de leur bonne volonté pour concilier les
différends qui surgissent. En même temps il aurait
exprimé particulièrement sa satisfaction des efforts faits
par M. de Bismark en faveur de la paix, et l’aurait
remercié pour l’excellente direction donnée à la poli-
tique prussienne.
D’après ce qu’on assure, le langage de Victor-Emma-
nuel n’aurait pas été moins explicite. Il aurait dit que
l'année nouvelle s’annonce sous de favorables auspices,
toutes les puissances se donnant mutuellement des
assurances de paix.
La conférence qui va s’ouvrir pour le règlement des
difficultés survenues entre les cabinets de Constanti-
nople et d’Athènes atteste la sincérité et l’efficacité de
ces intentions si hautement manifestées.
Le gouvernement russe lui-même paraît convaincu
que la moment n’est pas venu de raviver des difficultés
de ce côté, et son organe officieux, la Gazette de Saint-
Pétersbourg, adresse des conseils d’apaisement à la
Grèce, en lui signalant la nécessité de faire un sacrifice
d’amour-propre à la paix dans les conjonctures diffi-
ciles où elle se trouve.
«« Nous ne doutons pas, dit cette feuille, que le
peuple hellénique ne sache refouler les sentiments de
dignité nationale blessée qui, se confondant avec un
patriotisme ardent, menacent de l’entraîner dans une
voie dangereuse pour la paix. Il comprendra qu’il a,
en ce moment, l’occasion la meilleure de confondre ses
détracteurs et de montrer à l’Europe qu’il est digne de
jouir du régime libéral qu’il s’est donné, et auquel
Yultimatum de la Porte tendrait à porter atteinte. »
Les dernières nouvelles de Crète ont annoncé la
capitulation de Petropoulaki et de ses volontaires. Il
ne paraît cependant pas que l’insurrection soit en-
tièrement éteinte. Il y aurait encore des insurgés dans
les montagnes de Spnakia, et la flotte turque conti-
nuerait rigoureusement le blocus des cotes. On assure,
de plus, qu’il n’est pas exact que le gouvernement pro-
visoire crétois se soit décidé à abandonner la partie.
Toutefois, dans les circonstances actuelles, il n’est
guère probable que la résistance puisse se prolonger
longtemps encore.
Nous donnons plus loin quelques détails sur les ré-
cents événements de Malaga. Il n’y a rien de nouveau
d’Espagne.
La Correspondance russe traduit un article de Vlnva-
Ude russe, relatif au succès des armes du czar en
Boukharie. Les opérations militaires de la Russie, au
cours de l’année écoulée ont amené dans le Klianat la
conclusion d’un traité avec l’émir Seïd-Mouzafar. En
vertu dece traité les villes de Samarcande et de Katty-
Kourgane ont été occupées par les Russes et l’émir
s’est engagé, en outre, à payer une contribution et à
observer toutes les conditions qui lui ont été propo-
sées dans le but d’assurer la protection du commerce
moscovite.
Le récit de l'Invalide se termine par cette réflexion
inattendue ; •
Notre intervention a prouvé une fois de plus au peu-
ple boukhare que nous ne poursuivons pas un but de con-
quêtes.
Toutes les logiques du monde sont à la disposition
de ceux que le succès a favorisés. La réflexion de la
feuille rusée est le pendant de l’éternelle théorie des
faits accomplis et des faits dignes d'être accomplis, dont
la discussion a rempli dernièrement tant de colonnes
dans le journal de M. E. de Girardin.
M.Webb, naguère ministre des Etats-Unis au Brésil,
et M. Washburn, qui les représentait au Paraguay,
sont arrivés le 23 décembre à New-York par le stea-
mer Merrimac. Selon M. Washburn, le Paraguay
souffre d’une grande pénurie et de tous les maux du
despotisme ; mais les alliés ne parviendront jamais à
le détacher de Lopez. Les Paraguayens regardent leur
président comme le plus grand dos patriotes et sont
prêts à faire tous les sacrifices qu’il leur demandera.
M. Washburn est d’avis que Lopèz peut encore résis-
ter longtemps.
Nous lisons dans le Bien Public :
La presse ministérielle n’a pas un mot d’explication à
donner au sujet de l’arrestation et de la détention prolon-
gée des frères Deleplancque, si injustement impliqués dans
l’instruction des incendies de St-Genois.
De tels faits sont cependant assez graves pour mériter
que le pouvoir ou ses organes dans la presse se donnent
la peine d’en dire leur avis.
Voilà deux jeunes gens honorables qui o»t été ignomi-
nieusement (conduits en prison, incarcérés, tenus au
secret, sans qu’il pesât sur eux une présomption sérieuse
de culpabilité!
La chambre du conseil a beau déclarer aujourd’hui qu'il
n'y avait pas lieu à prendre ces mesures d * rigueur, les
frères Deleplancque ne les ont pas moins subies et le tort
qui leur a été fait est irréparable.
Nous sommes donc en présence de deux innocents que
la justice libérale a condamnés à trois mois et dix jours de
prison.
Cette distinction de justice libérale et de justice;
cléricale est profondément regrettable. Il n’y a en
Belgique qu’une justice. Les magistrats sont ex-,
posés à l’erreur mais du moins, dans notre pays,
n’obéissent-ils qu’à leur conscience et à la loi.
L’abus de la détention préventive a eu lieu sous
tous les gouvernements et, sous tous les gouver-
nements, la presse s’en est plainte.Elle continue à|
le faire,mais il est absurde devoir une persécution
dans la détention des frères Deleplancque, qui
sont tout-à-fait des inconnus, ne jouant aucun rôle1
dans la politique. Des présomptions existaient ;j
si l’instruction les a détruites ce n’est pas un mo-
tif pour taxer l’arrestation ni la détention d’arbi-;
traires. Il n’est jamais arbitraire de se conformer
à la loi. Ce qui est vrai c’est que la loi consacre:
des rigueurs souvent déplorables et qu’il convien-
drait d’adoucir.
Une chose nousétonne cependant. La contrainte
par corps est aussi odieuse que la détention pré-
ventive quand.elle s’exerce contre un innocent.
Pourquoi les journaux cléricaux, qui plaignent sii
fort les frères Deleplancque, 11e plaignent-ils pas;
du tout M. Van Eÿswyck ? Es Lee parce que M.
Delaet qui a fait mettre et retenir son confrère eti
ami en prison, est catholique ? Nous prions je
Bien Public de nous donner, à son tour, son avisj
sur ce point. ,
La presse libérale accuse, en France, l’admi-
nistration des Beaux-Arts d’avoir enlevé des
tableaux des collections, publiques pour en orner
certains palais. M. le surintendant re^te muet,
mais le ConstUutwnnclxéii'Qnà en soutenant que ces
déplacements ‘oirTfin lieu sous tous les régimes et
qu*en 1848, notamment,des toiles ont été transpor-
tées à l’hôtel-de-ville, au ministère de l’intérieur,
etc. La réponse n’est pas bien forte puisque ees:
tableaux appartenaient au mobilier delacouronne
et non point aux Musées. Mais il est piquant que
les feuilles officieuses cherchent la justification
des actes du gouvernement impérial dans les
précédents du gouvernement anterieur.
Les lauriers du Constitutionnel empêchaient Y Es-
caut de dormir. Nôtre confrère anversois a recours
contre nous au même procédé de polémique que •
celui dont use l’organe de l’empire contre les
feuilles libérales françaises. Nous avons accusé
le bourgmestre d’Anvers d’avoir yiolé la loi com-
munale en faisant voter d’urgence, sans convoca-
tion préalable mentionnant l’ordre du jour, l’en-
semble du budget communal pour 1869. Nous lui
avons reproché aussi d’avoir enfreint, dans son
esprit, la disposition qui exige la publicité des
délibérations relatives au budget quand il ne
s’agit pas des articles. réservés. « De quoi vous
» plaignez-vous, s’écrie Y Escaut. Ce qui s’est fait
» le 30 décembre dernier, avait également lieu
» sous l’administration de M. Loos ! » De sorte.'
qu’aux yeux de Y Escaut tout serait pour le mieux
si l’administration actuelle suivait servilement les
errements de l’ancienne administration. Nous
prenons acte de ce singulier aveu.
Cela fait, nous déclarons et nous prouverons à
YEscaut qu’il se trompe tout aussi grossièrement
que s’est trompé le Constitutionnel et que l’analogie
qu’il invoque n existe pas.
Citons d’abord textuellement sa réponse :
Nous avons eu la curiosité d’ouvrir l'ancienne collection
du Bulletin communal et nous y avons vu, à notre grandi
surprise, que du temps où M. Loos occupait à l’Hôtel-de-
Villu le fauteuil présidentiel, on procédait pour la vote du
budget absolument de la meme manière qu’aujourd'hui.
Après le huis-clos la séance était de nouveau rendue pu-
blique et l’on votait immédiatemêntsur l’ensemble.
Nous avons eu la même curiosité que YEscaut.
Nous avons pris le Bulletin communal des aiméès
1861 et 1862 et nous avons constaté que l’on 11e
procédait pas du tout de la même façon qu’au-
jourd’hui. Le Conseil était convoqué régulière-
ment, l’ordre du jour indiqué dans les eonvoca
tions et le public averti, le tout conformément à
la loi. La discussion du budget s’achevait eu
séance publique, le Conseil délibérait, pendant le
temps nécessaire, à huis-clos sur les articles ré-
servés, puis la séance était de nouveau ren-
due publique et le Conseil votait sur l’ensem-
ble du budget. Ce mode de procéder était de tra-
dition.
Que fait, au contraire, M. Van Put ? Il avertit
de vive voix MM. les conseillers que le Conseil se
réunira à huis-clos tel jour pour délibérer sur les
articles réservés. Tout-à-coup, quand ces articles
sont votés, les portes s’ouvrent sur l’ordre de M
le bourgmestre; naturellement lepublic est absent
puisqu’il n’a pas été prévenu; on le remplace par
quelques pompiers et le Conseil adopte l’ensemble
du budget. Sans doute un pompier obligeant a
fait connaître au Journal d' Anvers le résultat du
vote et c’est au Journal d’Anvers que nous avons
été forcé de l’emprunter pour le communiquer au
public. '
En conséquence, la séance publique a eu lieu
sans convocation, elle n’a point reçu de publicité
sérieuse et la loi communale a été doublement
enfreinte.
Le jugement dans l’affaire Delaet d’Anvers a son
côté extraordinaire ;
• Le journal YOpinion reproche à M. Delaet un fait in-
, délicat et fort blamable.Quoi de plus blâmable en effet,
i pour un fonctionnaire que de vendre l’influence qu’il
« tient de son emploi ?
i Or, voilà le tribunal d’Anvers qui avait condamné
| Van Ryswyck pour avoir prétendument calomnié M.
’ Delaet en lui imputant le même fait, qui déclare que
Y Opinion a rempli son devoir en le publiant et qui pro-
clame hautement que M. Delaet s’en est positivement
rendu coupable. Il est vrai que Van Ryswyck , moins
bien renseigné ou moins capable de supporter le débat
judiciaire, n’avait point produit ses preuves; mais il
n’en est pas moins constant que dans la conviction ac-
tuelle du tribunal d’Anvers, Van Ryswyck, au lieu
d’être un calomniateur, était un homme courageux.
N’y aurait-il donc pas un moyen de réparer les con-
séquences des condamnations prononcées au profit de
M. Delaet dans un procès où il est parfaitement re-
connu qu’il avait tort et qu’il avait insidieusement célé
la vérité.
Nous avons entendu parler de la voie de la requête
civile et il serait curieux vraiment de voir le prétendu
offensé restituer, avec usure, le prix de son offense.
Tout cela nous suggère une autre réflexion, c’est
que la presse n’est pas si mauvaise que certaines per-
sonnes le soutiennent et qu’elle rend courageusement
service en bien des circonstances à l’opinion publique.
(Journal de Bruges.)
Le dernier bulletin relatif à l’état de santé du
prince royal est ainsi conçu :
<» Laeken, 4 janvier.
« L'état du prince est resté’ le môme.
» Dr Wimmer.
Dr Henriette. »
M. Tesch vient d’adresser la lettre suivante à Y Echo
du Luxembourg :
Messancy, le 2 janvier 1869.
Monsieur l'Editeur de Y Echo dtu Luxembourg, Arlon.
La cession faite par la O du Luxembourg à la O de l’Est,
dé l'exploitation de son chemin de, fer pendant un terme
déterminé, est devenu pour la presse cléricale une source
inépuisable d’injures à mon adresse. Je n'ai pas à dire
quelle a été dans cet acte ma part d’intervention, mais si
la chose peut être agréable aux journaux qui m’attaquent,
j'en assumerais la responsabilité tout entière et je sou-
mettrais à l’appréciation des gens impartiaux ces très-
simples réflexions.
Depuis qu’il existe des chemins de fer concédés en Bel-
gique, ciubl se soit agi de lignes concurrentes à créer, de
tarifs à introduire de trafics à enlever, ie gouvernement a
proclamé et pratiqué ce principe qu’il 11’avait pas à s’occu-
per des C” concessionnaires, qu'il n’avait à prendre en
considération que les intérêts au publie et ceux du chemin
de for de l’Etat. D’où l’on peut, semble-t-il, conclure qu’à
leur tour les compagnies qui se trouvent menacées par ce
système n’ont dans le choix de leurs moyens de salut qu’à
tenir compte de leurs propres intérêts.
Cette conséquence est vraie, elle est absolument et in-
contestablement vraie quand l’exécution des actes des
compagnies est subordonnée à l’approbation de l’Etat : et
un conseil d’administration manquerait à ses devoirs, s’il
repoussait une combinaison, licite du reste, qu’il croit fa-
vorable à ses commettants, dans la crainte d’un veto gou-
vernemental.
A chacun dans ce cas satâcheetsa responsabilité. A l’ad-
ministration des sociétés de veiller aux intérêts qui lui
sontconflés ; au gouvernement de sauvegarder les intérêts
du pays s’il oroit qu’ils sont compromis, mais au gouverne-
ment aussi la responsabilité entière de l’ensemble des actes
posés vis-à-vis des Compagnies, du système suivi à leur
egard, et des conséquences que eelui-m doit entraîner.
Je borne à ces quelques mots ma réponse J’ajoute que je
n'ai de leçon do patriotisme à recevWT dtf qui que ce soit,
personne excepté, et les journaux qui nece.-sent de faire
appel à l’étranger quand les libéraux sont au pouvoir ne
devraient pas avoir la prétention d’en donner.
Vous m’obligerez, M. l’éditejir, en insérant cette lettre
dans le plus prochain numéro de votre journal et je vous
prie d'agréer l’assurance de mes sentimentales plus distin-
gués. Victor Tesch.
Par arrêté royal le conseil provincial de Namur est
convoqué eu session extraordinaire pour le 16 janvier
prochain, à onze heures du matin.
Dans cette session, le conseil provincial s’occupera ex-
clusivement de la présentation de candidats pour la place
de conseiller vacante à la cour d’appel séant à Liège.
Voici, d’après l'Organe de Courtrai, la liste des personnes
qui ont été mises hors do cause, dans l’affaire de Saint-
Génois : 1° Camille Delplanque, clerc de notaire ; 2° Arthur
Delplanque, écrivain; 3° Henry Tremmery, éditeur du
Katholyhe Zondag, à Bruges ; 4° Charles Vanschoebeke,
ancien curé; 5° Pierre Verschuere, vicaire; 6° Charles
Vanueste, directeur de couvent, tous de Saint-Génois.
Vendredi s’est ouvert à Londres un procès qui aura un
grand retentissement. Six administrateurs de la Banque
Overend, Gurney et C\ MM. Johu Gurney, Henry Gurney,
Robert Kirkbeck, Barclay, Gordon et Rennie ont comparu
devant ie lord maire, sur la plainte de plusieurs actionnai-
res, qui les accusent d’avoir, eu 1865, à l'aide de manœu-
vres accomplies en commun, dépouillé les porteurs d’ac-
tions, d’une somme de trois millions de livres sterling, soit
75 millions de francs. — La citation est conçue en ces
termes : « Les défendeurs ont en juillet 1865 et à d’au-
tres époques, dans la cité de Londres, par des manœuvres
frauduleuses, induit le plaignant et d'autres personnes à
devenir actionnaires d’une compagnie dite «• Overend, Gur-
ney et C' » {limited) enregistrée aux termes de l’acte de
1862 sur les sociétés à responsabilité limitée, avec l’inten-
tion d’escroquer au demandeur et à d’autres personnes des
‘ ‘es chèques et des sommes d’argent, leur propriété,
sdites manœuvres une
Sont nommés contrôleurs des contributions diqpctes, des
accises et de comptabilité de 4« classe, savoir ;
A Hal (Brabant), le sieur F. Poncelet, actuellement se-
cond commis de direction de 2e classe à Bruxelles ;
A Gosselies (Hainaut), le sieur F. Dupont, actuellement
receveur des contributions directes et des accises à Pom-
merœul (même province) ;
A Assche (Brabant), le sieur L. Demeuse, actuellement
receveur des contributions directes et accises à Marbais
(même province).
— Administration de la trésorerie et de la dette
publique.— Par arrêtés royaux sont nommés agents de la
Banque Nationale :
A Gand, le sieur L.Verhaeghe, en remplacement du sieur
Th. de Villegas ;
A Tongres (Limbourg), le sieur Ad. Fourez, en rempla-
cement du sieur A. Perreau, décédé.
— nationalisation de navires. — Par arrêté royal du
7 décembre 1868, les sieurs Servais et Best, négociants à
Anvers, ont obtenu la nationalisation du steamer Ring of
the Belgians, construit en Angleterre.
Par arrêté royal du 15 décembre 1868, la Compagnie gé-
nérale maritime à Bruxelles a obtenu la nationalisation du
bateau à vapeur Baron Lambermont, ci-devant Méandre,
de construction étrangère.
— administration de l’enregistrement et des domai-
nes. — Par arrêté royal sont nommés, savoir :
Receveur des droits de navigation à Charleroi, le sieur
H. Gillet, actuellement receveur de l’enregistrement et des
domaines à Leuze ;
Receveur de l’enregistrement et des domaines à Lenze,
le sieur A. Englebert, actuellement receveur des mêmes
impôts à Frasnes ;
Receveur de l’enregistrement et des domaines à Soignies,
le sieur E. Dessy, actuellement receveur des mêmes impôts
à Fosse ;
Receveur de l’enregistrement, des actes civils et du droit
de succession à Namur, le sieur A. Bodart, actuellement
receveur de l’enregistrement et du droit de succession à
Verviers ;
Receveur de l’enregistrement et du droit de succession
à Verviers, le sieur G. Englebert, actuellement receveur de
l’enregistrement et des domaines à Beaumont.
— prisons. — Par arrêté, royal le sieur J. Verhoeven,
comptable à la maison pénitentiaire et de réforme, à St-
Hubert, est nommé provisoirement directeur de la maison
d’arrêt à Turnhout, en remplacement du sieur L. Niekmil-
der, admis à faire valoir ses droits à la pension de retraite.
— justice consulaire. — Par arrêté royal sont insti-
tués : 1° Juges au tribunal de commerce de Louvain, les
sieurs : J. Van Lindhoudt, imprimeur à Louvain; L. De
Becker, négociant, id.; 2° Juges suppléants au même tri-
bunal, les sieurs : C. Lebon, négociant, id.; P. Gilbert, in-
dustriel, id.; A. Lints, négociant, id.
fonds, d' .
et de s’être approprié par les susdite-
somme de 3 millions de livres sterling. »
Le lord maire siégeait en personne, ayant derrière lui
presque tout le conseil des alderinen et des shérifs. La
salle regorgeait de inonde.
Les demandeurs ont pour conseil M. G. Lewis ; les dé-
fendeurs sont assistés de toutes les illustrations du barreau,
les sergents (sergent est un titre honorifique porté par
l'élite des avocats anglais) Ballantine, Parry et Sleigh,
MM. Giffard, Poland et Gardyne, conseils de la Reine.
M» Lewis a exposé la prévention dans une plaidoirie qui;
remplit quatre colonnes du Times. D’après cet avocat, les
détenteurs, après la faillite bien connue de l’antique maison
Overend et Gurney, ont constitué, sous la meme raison
sociale, une compagnie dans laquelle ils faisaient un ap-
port fictif qui ne cachait qu’un énorme déficit. Le passif de
MM. Overend, Gurney et C*. s’élevait à 23 millions sterling
(575 millionsde francs), avec 3millionsde francs en numé-
raire pour y faire face. Au lieu dé réunir les créanciers à
qui ou aurait pu distribuer sixpence par livre, soilenviron
2 p. c., les défendeurs transférèrent leur avoir chimérique
à une société, publièrent des prospectus et mirent en sous-
cription des actions pour 125 millions de francs. Ils souscri-
virent eux-mêmes 10,000 actions qui ne Dirent jamais
payées et s’attribuèrent des traitements de 125,000 fr.
comme administrateurs. Ils touchèrent de plus 12,500,000
fr. pour la cession de leur avoir à la Compagnio.lJLes dé-
fendeurs auraient en outre drossé un faux bilan qui repré-
sentait leur situation sous le jour le plus favorable, tandis
que leur portefeuille ne renfermait que des valeurs vé-
reuses.
M. Lewis a offert de prouver par témoins les faits allé-
gués dans sa plaidoirie. — Il a terminé en déclarant qu’il
aurait voulu que la cause fût confiée à quelque avocat émi-
nent. Mais le demandeur n’a pas voulu d’autre conseil que
lui, et il 11’a pas reculé devant la responsabilité d’un procès
fondé sur le bon droit.
Les conseils des défendeurs ont immédiatement déclaré
qu’ils étaient prêts à affronter l’instruction publique, et
qu’ils avaient toute confiance dans le tribunal du lord-
maire. Celui-ci a décidé par conséquent que le procès
serait instruit, toutes autres affaires cessantes. Afin de
satisfaire la curiosité du public, les audiences auront lieu
dans la salle de la cour du Banc de la Reine. L’affaire a dû
être reprise samedi matin, à dix heures.
Les défendeurs ont été laissés en liberté moyennant une
caution de 100,000 fr. par tête.— Un des gouverneurs de la
Banque d’Angleterre a répondu pour M. Gordon, et le baron
Rothschild pour MM. Gurney et Kirkbeck.
Inutile de dire que ce procès, dont nous ferons connaître
les phases diverses, excite une indescriptible émotion dans
le monde financier de la métropole.
ides oakiek
administration des contributions directes, douanes
et accises. — Par arrêté royal, le sieur F. Stas, receveur
des douanes et des accises de 5° classe à Monscron, est
nommé premier commis de 3» classe àla direction des con-
tributions directes, douanes et accises, à Bruxelles.
NOUVELLESjTRANGERES.
CUBA.
On télégraphie de la Havane, en date du 22 déc. :
« Tous les journaux gardent le silence sur la situation
des districts soulevés. Il circule une foule de rumeurs sur
des engagements entre les troupes et les insurgés. On
assure que le colonel Benegassi a été battu près de Holguin
par les Cubains, mais le Diario de la Marina prétend que
ce bruit est controuvé.
» Tous les soldats qui arrivent d’Espagne sont immédia-
tement envoyés sur le théâtre de la guerre.
» Le Pays,organe libéral de Cuba, vient de suspendre sa
publication. 11 explique ainsi sa résolution :
» On ne nous permet pas de discuter avec une liberté
suffisante la question d’importance vitale pour le pays. Un
changement de régime parait être renvoyé à des temps
éloignés. Nous sommes obligés, lorsqu’on nous attaque,
de renoncer à nous dôfendreou bien de publier des réponses
tronquées, mutilées par la censure. Le censeur a toujours
été hostile à nos principes, bien que nous défendions une
eausequi est aujourd’hui celle de toute l’Espagne. La plume
est impuissante entre nos mains, et nous préférons garder
un silence absolu plutôt que de rester soumis au régime
actuel. »
ORIENT.
Plusieurs dépêches privées, datées de Constantinople le
30 décembre, annoncent que le gouvernement ottoman
organisait de nouveaux corps de troupes, en vue des éven-
tualités du conflit gréco-turc. Ces nouvelles sont inexactes.
Les seules mesures que la Porte ait prises consistent
dans des armements maritimes. Elles étaient nécessaires,
même indépendamment des circonstances actuelles. De-
puis longtemps la marine ottomane se trouvait dans un
état d’atonie tel qu’il ne lui avait pas été possible de blo-
quer d’une manière effective les ports de la Crète. Le gou-
vernement, pour parer à cet état de choses, avait changé
plusieurs fois le commandant de l’escadre de blocus. Gette
mesure n’ayant pas produit de résultat, la Porte adopta un
parti décisif.
Elle prit à son service un certain nombre d’officiers
étrangers, conféra le grade de vice-amiral à l’un d’eux, au
capitaine de vaisseau Hobart, de la marine britannique ;
elle lui donna le commandement de l’escadrede blocus,qui
fut entièrement réorganisée et portée à onze bâtiments de
guerre, et elle laissa au vice-amiral Ibrahim pacha le com-
mandement de l’escadre de réserve. Ces deux chefs eurent
des attributions entièrement séparées et ne relevèrent que
du eapitan pacha.
Par suite de cette organisation, les choses changèrent
de face. La Crète fût soumise à un blocus rigoureux, les
ports de Lutros et de Caslel-Seline, restés ouverts jusque-là,
furent entièrement fermés. Castel-Selino, situé au Sud de
l’île, à 40 kilomètres de la Canée, est un petit port très
abrité des vents de l’Archipel. Il servait, en tout temps, au
ravitaillement de l’insurrection.
L’amiral Hobart y vint un matin, au lever du soleil, avec
une corvette et deux canonnières à vapeur. Il trouva au
mouillage trois tartanes et une balancelle arrivées dans la
nuit avec des approvisionnements et des armes. L’un de
ces bâtiments avait encore son chargement,'composé de
fusils provenant de l’arsenal de Nauplie. Ces caisses Di-
rent saisies et envoyées à la Canée comme pièces de con-
viction. .
La Porte a dirigé tous ses efforts du côté de sa marine ;
en ce qui concerne ses forces de terre. Elle n’a fait que
des mouvements de troupes. Elle vient d’envoyer six ba-
taillons de rédifs tirés de l’armée de Roumélie au muchir
de l’armée de Thessaliè échelonnée sur la frontière de
Grèce. Elle vient également de donner des ordres pour faire
surveiller la frontière de l’Epire.
Ces mesures sont purement conservatoires, et permettent
à la Porte de maintenir le statu quo jusqu'à la décision de
la conférence. (Patrie, de Paris.)
ESPAGNE.
La Gazette de Madrid publie un rapport adressé au
ministère de la guerre sur les événements de Malaga.
Ce sont les premiers détails que nous avons reçus jus-
qu'à ce jour sur ces douloureux événements. Nous les
reproduisons :
Dès la matinée du 30 décembre, aussitôt que l’on eut
connaissance, à Malaga, de l’arrivée du général Càbellero
de Rodas avec ses troupes, en la ville d’Antequeira, la
garde nationale commença à prendre une attitude hostile,
élevant des barricades, et occupant d’importantes positions.
Le brigadier Pavia, gouverneur militaire de la place,
arrivé le 29 à minuit, prit le commandement dans la mati
née du 30. En vue de l’attitude de la milice, il prit ses dis
positions, faisant occuper par ses troupes des points stra-
tégiques utiles pour lé cas où il faudrait comprimer la
révolte.
Le brigadier Pavia crut devoir adresser la parole aux
volontaires armés, leur intimant l’ordre de rentrer dans
leurs foyers, d’abandonner les barricades, et d'éviter âinsi
qu’il ne mît la ville en état de siège. Quelques miliciens
' honorables écoutèrent la voix du brigadier, rentrèrent
dans leurs foyers, et deux bataillons allèrent se mettre à la
disposition de l’alcade populaire. Mais lès révoltés, qui
étaient en majorité, se concentrèrent dans les quartiers de
la Trinidad et del Perchel, qu’ils hérissèrent do barricades.
La nuit du 30 décembre se passa tranquillement ; les auto-
rités employèrent tous les moyens possibles de persuasion
sans obtenir que les rebelles renonçassent a leur auituae
; hostile ; cependant les hostilités 11’étaient pas encore ou-
! VeLe3i, de très grand matin, le général en chef de l’armée
d’Andalousie arriva avec ses troupes, à la gare du chemin
( de fer de Malaga. Quelques heures après, apprenant que
rin8urrectionétaitmaitresse d’une grande partie de la ville,
il publia le bando suivant :
« Habitants de Malaga !
» L’attitude prise par une partie de la milice citoyenne,
sans attendre la communication de mes instructions tou-
chant sa réorganisation, et qui sont identiques à celles pres-
crites par le décret du 17 novembre dernier, me mettent
dans la nécessité triste, mais forcée, d'ordonner ce qui
suit ;
” 1° Sont déclarés en état de siège, la ville de Malaga et
sa province ;
» 2° A l’exeepthtti de deux bataillons et de quelques com-
pagnies qui ont respecté la loi, les volontaires de cette ville
qui sont armés remettront leurs armes dans la journée ;
” 3° Le gouvernement militaire de la place indiquera les
points où la remise désarmés devra s’opérer.
» 4° J’accorde le même délai de la journeepour que les
consuls et les personnes inoffensives puissent quitter la
» Habitants de Malaga!
» Les moyens d’attaque qu’à la moindre résistance ie suis
disposé à employer causeront, à ma grande douleur fa
désolation et la ruine de votre ville. Le châtiment des cou-
pables qui ont désobéi à leurs propres chefs, et qui ont été
jusqu’au point de vouloir les tuer, sera d’autant plus exem-
plaire etterrible, qu’aura été plus forte l’opposition par eux
faite aux injonctions du général en chef de l’armée d’opé-
ration de l’Andalousie et Grenade.
<» Signé : ANTONIO CABÀLLERO DE RODAS. »
Le brigadier Pavia. avec les troupes de la garnison de
Malaga, occupait dès ce moment la Douane, AJoazaba, les
batteries de San José et del Espigon, la Banque, la muni-
cipalité, San Augustin, le palais épiscopal, la cathédrale,
les quartiers de'Levante. Capuchinos, Meroed et .Trinitad.
Le bando du général eh chef a produit un instant une im-
pression favorable parmi les plus dociles, mais les facteurs
et les perturbateurs, en voyant leurs camarades abandonner
les barricades, firent courir des bruits alarmants, disant
que l’on avait proclamé la république sur divers points
de l’Andalousie. De cette manière, ils parvinrent àranimer
et encourager les imprudents, qui retournèrent aux barri-
cades, se préparant à la lutte. Quelques-uns coururent à la
batterie de l'Espigon pour avoir des canons. Un comman-
dant avec deux compagnies de l’armée fut envoyé à cette
batterie avec des instructions sages et persuasives, afin de
conseiller aux insurgés de se d%■• . . ’ Ue leur projet. On
reçut ces ordres à coups de fus ,. u,ea ouvert des deux
côtés cessa après une heure ci. ucmie ; des goélettes de
guerre mouillées dans le port y prirent aussi part.
En même temps, dans l’après-midi du 31, le bataillon de
chasseurs de Barbastro qui, pendant la journée avait pu
circuler librement, fut attaqué aux Capuchinos. La lutte
commença sur ce point : elle fut soutenue contre les
rebelles par le régiment de Herta et deux compagnies de
volontaires, sous les ordres du premier chef de bataillon
Harricail ; elles furent enlevées à la baïonnette et les
émeutiers mis en fuite, à neuf heures du soir. Nonobstant
le bando du général en chef, on manda aux consuls que io
lendemain de très bonne heure, on attaquerait, d’une ma-
nière énergique et décisive, si les insurgés ne mettaient
pas bas les armes.
Le l«r janvier, de grand matin, le colonel Burgos sortit
pour publier le jiando du général en chef. Il fut reçu à
coups de fusil par les insurgés et de ce moment la lutte
continua sans relâche.
A neuf heures, un chef insurgé se présenta auprès du
gouvernement militaire pour annoncer la remise des ar-
mes. Il demanda un délai nouveau et proposa des condi-
tions inadmissibles, quo rejeta l’autorité militaire, enjob
gnani aux insurgés d’avoir à déposer les armes dans un
quart d'heure. A l’expiration de ee délai, le feu recom-
mença. Le port et les navires de l’escadre dirigeaient surtout
leur feu contre le quartier de la Trinidad, où la rébellion
s’était concentrée. Une heure plus tard, le3 troupes du gé-
néral Caballero attaquaient ; et. après une lutte acharnée,
dans ce quartier, lutte qui dura jusqu’à la nuit, les troupes
s’emparèrent du quartier de la Trinidad, del Perchel, et
des ponts de Trinidad, del Perchel, et des ponts de Tetuan
et Santo-Domingo, sur le Guadalmedina enlevant successi-
vement la Almeda et ses districts jusqu’à la mer, la place
del Mariscal, le jardin del Huerto de los Clavetes et toutes
les maisons situées sur les deux bords de la rivière.
Le brigadier Pavia, qui attendait, dans sa position, le
moment d’opérer pour protéger l’attaque par le général en
chef, forma une colonne quand il yit que le pont de Tetuan
avait été pris, et il s’avança pour s'emparer de la Porte de
Mer et de la rue Neuve; il abandonna ce projet. Ayant ren-
contré les troupes du général Caballero qui marchaient
vers la même destination, il se replia vers la rue Santa-
Maria, et, se dirigeant vers la place de la Constitution, il
s’empara dès maisons contiguës ; il faisait déjà nuit et,
après un feu très vif, il fit un très grand nombre de pri-
sonniers.
Plus de 600 sont tombés au pouvoir des troupes, qui se
sont battues avec la plus grande bravoure et ont rivalisé
d’entrain et de sérénité. Les barricades ont été enlevées à
la baïonnette, sans que des décharges à brûle-pourpoint
pussent arrêter un moment les bravés soldats.
Le général en chef conserve les positions prises, et si,
ce qui n’est pas probable, il restait ce matin quelques hom-
mes assez aveuglés pour persévérer dans leur résistance
téméraire, on les attaquerait de nouveau avec la plus
grande énergie. Les rebelles avaient de grandes ressour-
ças de défense et des munitions de toute espèce, qui ont été
également enlevées par les braves et fidèles troupes de
l’armée.
Telles sont les nouvelles reçues à ce ministère jusqu’à
minuit. Hier, la plus complète tranquillité régnait dans les
autres provinces d’Espagne.
Ce rapport est complété par les dépêches suivantes :
Malaga, Ier janvier, midi 10 minutes. — I.e brigadier
Pavia au ministre de la guerre. — Les insurgés vien-
nent de commettre un acte de vandalisme vis-à-vis du
pavillon des Etats-Unis. Au moment où une famille et des
dames protégées par le pavillon des Etats-Unis allaient
s’embarquer sur un canot d’un navire de guerre américain
mouillé dans le port, les insurgés les ont aitaquées et ont
fait feu sur elles. Ils voulaient les effrayer et les voler.
J’ignore si quelqu’un a été blessé. J’ai envoyé à leur pour-
suite le colonel Burgos avec une compagnie composée dus
soldats des régiments de Iberia. Valence et Galice, et j'ai
pris aussi la même direction.
Nous avons enlevé cinq barricades et fait un prisonnier.
Il y a eu des morts et des blessés parmi les insurgés.
Deux caporaux et soldats de Iberia ont été blessés ;
il a fallu de grands efforts pour leur faire lâcher pied.
Un soldat a caché la blessure qu’il avait reçue jusqu’à
notre arrivée à la douane. L’offense au pavillon des
Etats-Unis a été vengée. J’en donne avis au comman-
dant des forces navales mouillées dans le port, afin qu’il
en fasse part au commandant de la goélette des Etats-Unis.
Je vous recommanderai par écrit le colonel Burgos ét
autres officiers qui m’ont assisté avec une bravoure sans
égale.
Midi 30 minutes. — A dix heures et demie, le générai en
chef a donné le signal pour faire cesser le feu de lamarine
et du fort'. Le feu a cessé. La Zaragoza était prête à faire
feu. Le général en chef doit être maître actuellement du
quartier de la Trinidad. On n'entend presque pliis de fu-
sillade ; de temps à autre, quelgues coups de canon. Mes
positions ne sont pas attaquées :je n’ai pas d’ennemi en face
ae moi. Si le feu avait continué à la Trinidad, j’aurais dé-
taché une colonne pour attaquer les insurgés.
Malaga, 1 h. 10 m. du matin. — Le délai étant expiré, et
les rebelles n’ayant pas livré leurs armes, le feu a été rou-
vert contre le quartier de la Trinidad par la forteresse et
par les navires du général en chef.
Malaga, 2 h. 25 du soir.— Le général en chef à M. le mi-
nistre de la guerre : , >
u Grande résistance dans les quartiers Perchel et de la
Trinidad, surtout dans ce dernier. Bravoure sans égale dé-
ployée par les troupes, qui ont emporté les barricades àla
baïonnette. L’insurrection est presque vaincue.»
Malaga, 1 h. 45 du soir. — Le gouverneur de la province
à M. ie ministre de l’intérieur ;
» Le feu va en diminuant; on n entend plus que des coups
de fusil par intermittence. *
Malaga, du camp, 30 décembre. — Le général en chef au
ministre (le l’intérieur ; . , ^ , «
„ Nous nous sommes emparés des quartiers de Perchel
et de la Trinidad et des positions de Tetuan et de Santo-
Domingo, sur le Guadalmedina; nous sommes maîtres de
J’Alanieda et du quartier jusqu’à la mer, de la place del
Mariscal, de la promenade del Huerto de los Clavelos et de
toutes les maisons qui occupent les deux rives du fleuve ;
nous avons fait 500 prisonniers.
» Cette nuit, nous surveillons les positions prises, et de-
main, si les insurgés ne se retirent pas, nous les attaque-
rons de nouveau. Les troupes ont montré une très grande
bravoure. »
Malaga, lr janvier. 7 h. 35 du soir. — Le général en chef
àM. le ministre de la guerre :
« Le nombre des prisonniers s’élève à plus de 600. |