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Le Précwiscwr
• A la nuit tombante, nous allâmes bivouaquer dans une prairie,tout
le long et autour d’une haie. En me rendant à l’endroit désigné) pour
mon peloton, j’entendis prononcer mon nom. C’était un de mes amis,
capitaine d’infanterie dans un régiment de la garde, qui était établi au
bivouac avec deux officiers de sa compagnie. 'Il m’offrit deveniràson
bivouac quand le mien serait établi,et de partager son modeste souper.
— Avec plaisir, mon cher; j’apporterai de l’eau-de-vie que je me suis
procurée chez la cantinière du régiment.
• En effet, un quart d’heure après,portant un pain de munition sous
le bras, je rejoignis Servatius : c’était le nom de mon ami. qui est main-
tenant colonel de gendarmerie à Arras. Lorsque nous fûmesjréunis ,
l’un d’eux versa dans une gamelle de bidon une énorme ratatouille
composée d’un lièvre en morceaux arrangé avec des pommes de terre
et des ognons, etc. Le plat fut trouvé excellent.
» — Est-ce que tu as envoyé au marché à Leipzig ? dis-je enviant à
Servatius.
» — Non, mon ami, me répondit-il; e’est un sergent-major qui, à dix
pas, a logé une balle dans la tête de ce gros lièvre que nous mangeons,
et qui s’est avisé de traverser, très heureusement pour notre appétit, le
champ de bataille près de la compagnie.
» — Eh bien ! tu n’invites pas à souper ton sergent-major ?
n — 11 n’y a qu’une petite difficulté, reprit Servatius ; le sergent-ma-
jor, une minute après avoir abattu le lièvre, l’avoir mis sur son sac et
m’avoir crié : « Mon capitaine, voilà pour souper ce soir ! • tomba lui-
même frappé d’un boulet qui l’envoya souper chez Pluton... Le lièvre
qu’il m’avait donné m’est donc resté en héritage, et voilà l’histoire de
notre souper.
» — Eh bien ! mon cher Servatius, lui dis-je en lui présentant la fiole
d’eau-de-vie, buvons la goutte à la mémoire de ton sergent-major. «
Etrange effet de la destinée deces deuxfrères d’armes ! l’un est main-
tenant détenu à Doullens, comme conspirateur bonapartiste; le second
commande la légion de gendarmerie qui est chargée de le garder.
Baarse de Paris du NI janvier.
Kp.c. comptant.
» fin cour.
3 p.c. comptant
» fin cour.
Smpr. de 1841..
fin cour.
124*30
124 50
82 50
82 55
ICert. nap. Falc.
Act. esp. 5 p. o .
Nouv. diff.....
Passive id.....
Emp. rom.5p.c.
Emp.belge 1834.
106 40
105 1/4
105 1/3
Dito 5 p.c. 1840.
Dito 1842......
Dito3 p.c......
Dito fin cour....
BanqueBelgiqnc
;Dito Emiss.1841.
108 1/4
G00
1080
— Bulletin de la bourse. — Les premiers cours du 5 p. c {ont été
cotés en baisse à 82-35, mais cette faiblesse, motivée par une légère ré-
action dans les fonds anglais, n’a pas élé de longue durée; et des achats
importants ont relevé des prix jusqu’à 82-55 fin courant, cours deman-
dé à la clôture.
Le 5 p. c.est mieux qu’hier à 124-50 au comptant, 124-50 tin courant.
On ne donnait aucune nouvelle politique intéressante.
Les actions de la Banque sont bien tenues à 5.250, cours de clôture
d’hier. Les chemins de fer sont peu animés ; le Rouen a fait 830 ; l'Or-
léans 835 ; le Havre 655 ; le Strasbourg 220.
Les fonds belges sont: le5 p. c. ancien 105 1|2 ; 5 p. c. (1840) 108 1)4,
1|8. La Banque de Belgique est très offerte à 600, en baisse de 25 fr. —
L’emp. romaina monté de 1|2 p. c. à 105, 105 1|4. La rente de Napels est
mal tenue à 106-40. II n’y pas eu de cours pour les fonds espagnols. Le
5 p. c. portugais est comme hier à 45.
P.ô.On assurait en bourse qu’un traité de commerce entre la France,
l’Espagne et l’Angleterre était sur le point d’être signé, et que la moitié
du prix de douane devait servir à assurer les intérêts du 3 p.c. espagnol.
1IOLLAAH E.
Par un arrêté du 5 de ce mois, S. M. le roi a accordé à M. P. H.
Reuchlin, membre de l’ordre équestre delà Gueldre, l’autorisation d’ac-
cepter et de porter la croix de mérite que lui a conférée S. A. S. le duc
de Saxe-Meiningen.
— On écrit de Middelbourg, que l’on y a appris avec une vive satis-
faction, que le gouvernement a nommé une commission, à l’etlet d’exa-
miner le plan et les travaux, relativement au projet de creuser un canal
à travers l’île de Walcheren. Cette commission se compose de l’inspec-
teur du Waterstaat de la province et de trois ingénieurs militaires de la
forteresse de Flessingue.
, . On écrit d’Utrecht, en date d’hier, qu’on apprend que desînégo-
ciations seront entamées, à l’effet de prolonger le chemin de fer rhé-
nan d’Amsterdam à Utrecht, par Arnhem, pour faire sa jonction avec le
chemin de fer de Cologne, ce qui serait d’une haute importance pour
notre commerce.
— Bulletin de In bourse d'Amsterdam du 1 » janvier. — Le
marché en fonds nationaux était sans variation et seulement en Inté-
grales on a fait quelques affaires
En actions des chemins de fer, il y a eu encore beaucoup de mouve-
ment. Le prix resté hier à 67, a ouvert à 68 et a monté au fur et à me-
sure jusqu’à 74. A ce taux cependant, on a réalisé plusieurs achats ce
qui a fait tomber les prix à 70, 71.
Tous les fonds espagnols se sont bien maintenus aux prix cotés. Les
portugais principalement recherchés.
BELGIQUE.
Bruxelles , 13 janvier. — Pendant une soirée de ces jours derniers,
les époux Speeckaerts, demeurant chez le ramoneur Van de Viele, rue
de Notre-Seigneur, se prirent de boisson ; la femme tomba près du poêle
et ses vêtements s’enflammèrent ; une voisine, demeurant sur le même
palier, ayant senti une odeur de brûlé, entra dans la chambre desépoux
Speeckaerts et trouva cette malheureuse en étal de combustion ; elle se
mit à crier au secours. Van de Viele père et fils montèrent aussitôt et se
mirent à jeter de l’eau sur le corps de la femme Speeckaerts, après que
le feu fut éteint, on la transporta à ^hôpital St-Pierre, o*àtelle expira
vers 2 heures du matin ; le mari également dans un état d’ivresse était
resté spectateur impassible de ce qui se passait sous ses yeux.
— La suite d’une orgie du lundi perdu a failli causer la mort d’une
mère de famille. Lundi dernier, un individu demeurant dans une petite
maison située au bord de la Senne, à l’entrée de la rue Camuselle, par
la rue d’Anderlecht, rentra chez lui bien avant dans la nuit, avec deux
de ses compagnons, tous trois dans un <état d’ivresse. La femme étant
couchée avec son enfant, notre ivrogne la ût lever et l'obligea ù lui cé-
der le lit pour eux trois ; la femme obéit et passa la nuit sur le plancher:
le matin, elle fut chercher un verre de genièvre qu’elle offrit à son
mari qui le refusa, et l’ayant vidé elle-même, elle lui jetta le verre
£ a i j , elî,1rfi P1**1 alors sa femme parles jupons et la traîna jusqu’au
bord de la riviere, où la femme s’accrocha à un poteau qui se rompit
par suite des efforts du mari; l’eau entraîna bientôt la malheureuse. En
cet instant, le mari voyant que sa femme n’avait point fond et qu’elle
allait disparaître, se jeta à la nage et la ramena au bord de la rivière,
d ou il la transporta j>ur ses épaules dans la maison.Cettescène affligeante
prouve a quels excès peut conduire l’ivrognerie.
Séance du 12 janvier.
PRÉSIDENCE DE M. LIEDTS.
A midi et demi, 48 membres ont répondu à l’appel.
a„Lajsél“ce e?1 ?uî'f;rte'.Les 1,011)5 des membres absents seront inscrits
aUMPFM èf'i ' AdoPl!on du procès verbal. Lecture des pétitions.
J* «a‘ ,de Va‘u* j0nl a M’le Président pour l’informer qu’une indis-
position I empêche d assister aux séances de la chambre.
transi du °bé?adP°rteUr,dép0Se Un raP*)0rtsur une Pétition au sujetdu
r„^C0^miSfioiî.enpropose le renvoi au ministre de finances avec de-
mande d'explications.
MM. malou et cogels demandent que la discussion soit fixée à demain
et les pièces imprimées au Moniteur.
m. deleiiaye demande qu’elle soit fixéeà lundi.
riêurMERC,l£R demande méme temps le renvoi au ministre de l’inté-
«JülVwï10?' ~,I'es ne s'opposant pas au renvoi, la chambre
pourrait discuter immédiatement.
La discussion immédiate est mise aux voix etadoptée.
m. malou. Ou le transit restera insignifiant comme par le passé, ou il
P^rAd1za1Uo-déVe.°Pll>em??î important. Si le transit reste insignifiant
Lf.Trif™11 sePlembre'842, qui l’autorise n’apporte aucun bénéfice
au trésor , s il prend un grand développement il nuira au commerce de
Detail du pays.
L’orateur voudrait avoir des renseignements certains sur la proeres-
Sion qu a suivie le transit depuis l’arrêté. - Il s’élève contre cette me-
sure nuisible a 1 éleve du bétail.
h. cogels soutient que la mesure est favorable aux intérêts du pays,
car eue empêche I exportation du bétail et que cette exportation est la
cause principale du renchérissement de la viande.
“• r,:f:‘ïA7,;?Ilrlbal !a mes,ure qu’il regarde comme Tuneste aux inté-
Ü;-L t,P ?S 1 faYorable seulement aux industries française et hollan-
M0lîValnci! que si le gouvernement avait accordé moins fa-
,Cler,ntCe efave,lrala Hollande, ilauraitobtenu de plus grandsavan-
tages de cette puissance.
térieifr°est prononcé.613 PétUi°n 3UX raiDistres des ûnancea et de l’in-
trZo L* justice répond à M. Castiau que depuis son en-
m,îllstere d lui aurait été fort difficile de connaître à fond la
Sn'grave du,traitemenl des aliénés ; il l’étudie, et il présentera
n projet à ce sujet dans le courant de la session prochaine; il critique
en partie le projet de la commission sur le régime à adopter pour les
aliénés ; surtout en ce que son admission entraînerait la ruine de la co-
lonie de Gheel dont il vante les heureux effets ; à l’appui de son opinion
il lit à la chambre une lettre du docteur Moreau, médecin en chef de
l’hospice de Bicêtre, qui prône les résultats de cette colonie et qui sou-
haite qu’une colonie semblable soit fondée en France.
m castiau se défend d’éprouver aucune hostilité pour l’art qu’il ad-
mire autant que personne et qu’il voudrait populariser, il n’a pas même
voté contre les allocations réclamées pour la conservation des monu-
ments nationaux , il n’a voulu que s’opposer à l’excessive facilité avec
laquelle on admettait des dépenses deluxe, lorsque des dépenses ur-
gente» dans l’intérêt de l’humanité rencontrent de l’opposition dans le
ministère.
Lorsque j’ai élevé la voix en faveur de l’infortune des aliénés, j’ai
parlé d’un projet que le ministère, auquel appartenait l’honorable ora-
teur à qui je réponds, avait eu l’honneur, avait eu la gloire de préparer
et de soumettre à la chambre.
h . tan volxem. Il ya erreur! c’est moi !
m. castiau. Je suis enchanté de l’observation de l’honorable M. Van
Volxem, il y a donc dans son administration un acte, un seul acte au-
quel il est possible d’accorder des éloges.
Répondantà M. le ministre, ii démontre qu’en faisant la critique du
projet de la commission, M. d’Anelhan n’a pas compris la portée de ce
projet. Il démontre que ce projet était loin d’entraîner, comme on l’a
prélendu, la suppression des établissements particuliers et de la colonie
de Gheel. Au reste, je prends acte de la promesse q ueM.le ministre nous
a faite, de soumettre à la chambre un projet deloi sur ce sujet, dans le
courant de la session prochaine ; je compte qu’il ne faudra pas la lui
rappeller.
m. le ministre. Non. Cela ne sera pas nécessaire.
m. ta» volxem répète que c’est à lui qu’est due la formation de la
commission qui s'est occupée du régime des aliénés, mais il affirme qu’il
n’a pas approuvé les conclusions de son rapport.
Le chap. IX est adopté.
Chap X. Frisons.
Les 4 premiers articles sont adoptés.
m. castiau appelle de tous ses vœux des améliorations urgentes dans
le régime pénitentiaire. Il faut apporter enfin un remède à la démora-
lisation qui existe dans les prisons. Il reconnaît le zèle qu’apporte l’ad-
ministration, mais il n’est pas en son pouvoir d’empêcher le mal.
M. le ministre a annoncé qu’il voulait admettre l’isolement pendant
la nuit et le travail en commun pendant le jour. Quant aux condamnés
à perpétuité,il a reconnu la nécessité de recourir au système cellulaire,
à la séparation absolue. C’est là commencer la réforme à rebours ; c’est
précisément en ce qui concerne les condamnés à perpétuité qu’il n’y a
aucun danger pour la société. Mais e’est dans les maisons centrales,
d’où sortent les hommes les plus dangereux qu’il feut adopter la sépa-
ration absolue ; c’eslaux détenus temporaires qu’il faut imposer la pu-
rification du régime cellulaire.
M. le ministre a cru réaliser l'idéal du système pénitentiaire en éta-
blissant le régime du silence absolu ; il est impossible d’imposer le si-
lence perpétuel à des hommes vivant ensemble, travaillant ensemble ;
la pensée ne se manifeste pas seulement par la parole, il y a le regard,
les signes, cette langue de convention qu’il est impossible d’interdire.
Quel que soit d'ailleurs le régime adopté par le ministre,ceci n’est pas
une question d’administration, c’est une question de législation, c’est à
la chambre à décider; tous les criminalistes ont reconnu qu’en appli-
quant le rigide système d’isolement, il était indispensable de réduire
le tempsde la peine.
Appliquer maintenant le système de l’isolement absolu à une prison
civile, à une maison d’arrêt, c’est imposer la peine la plus violente à
l’homme le moins coupable.Ce serait soumettre au régime cellulaire les
prévenus eux-mêmes qui sont protégés par une prévention d’innocen-
ce. Les détenus pour dettes y seraient soumis aussi et s’il se trouve,
comme maintenant à Bruxelles, des détenus pour cause de dommages-
intérêts, ils pourraient être ainsi condamnés à l’isolement à perpétuité.
Je propose formellement à la chambre que tout ce qui est relatif à la
construction d’une prison nouvelle soit détachédu budgetquenous dis-
cutons en ce momentel soit soumis séparément à la chambre.
m. be ministre de LA justicb répond à M. Castiau en lisant une lettre
de M. Léon Faucher et un passage d’un mémoire de M.Rémusat sur les
différents systèmes pénitentiaires. Il prétend qu’il devait essayer d’a-
bord le système cellulaire dans la prison de Liège.
M. castiau s’élève vivement contre ce qu’a d’inconstitutionel une me-
sure semblable prise par le ministre sans avoir consulté les chambres-
m. lys combat la proposition de M- Castiau.
m. delacoste appuie l’amendement de M. Castiau.
L’amendement consiste à ajouter au libellé de l’article 5 les mots sui-
vants :uSauf à régler par une loi spéciale ce qui est relatifau système à
introduire dans les prisons nouvelles. »
m. delfosse L’amendement de M.Castiau aura-t-il pour effet d’ajour-
ner les constructions de la prison de Liège ?
m. castiau. Il serait plus rationnel de commencer par adopter un
système et de construire ensuite d’après ce système.
m. de carcia ne conçoit pas que l’on témoigne tant de philanthropie
pour les voleurs et les assassins.
m. delfosse combat l’amendement el M. Delehaye lesoutient.
La clôture est prononcée.
L’amendement est rejeté. L’art. 5 est adopté.
Art. 6 additionnel proposé par la section centrale, 19,608 fr.— Adopté.
Art. 7. Achats de matières premières... etc., francs 900,000.
h. Rogier. La somme de 900,000 fr. est inférieure à celle qui figure au
budget des voies et moyens comme recouvrements. Je demanderai à
M. le ministre sur quelle ressource il compte pour parfaire la différence
qui existe.
m. ue ministre répond que cette différence est comblée par les allo-
cations indiquées aux art. 7, 8 et 9. — Ces articles sont adoptés.
Chap. XI. — Frais de police.
m. VKRiiAEGEN. On a parlé de demoiselles qui auraient été détenues
malgré la volonté de leurs parents dans certains pensionnats de Namur.
Je désirerais avoir des renseignements à cet égard.
m. le ministre promet de prendre des renseignements.— Le chapitre
est adopté.
Chap. XII. — Dépenses imprévues : 5,000 fr.
m. vEiiHAECEN demande à M. le ministre de soumettre à la chambre
un projet de loi pour venir au secoursdes innocents condamnés Bonné
père et fils et Geens et demande qu’un secours provisoire soit accordé
à ces infortunés.
D’accord avec M.Castiau, il propose d’augmenter ce chapitre de 1,000
fr. pour être accordé comme secours à ces malheureux.
m. le ministre a tait tout ce qui lui a été possible pour venir au secours
des trois condamnés innocents et pour la réparation morale du tort que
leur a causé un arrêtinjuste. Il ne s'oppose pas, bien au contraire, à ce
que la chambre lui donne les moyens de venir encore au secours de ce3
malheureux, mais il faut un article spécial et on ne peut pas porter au
nombre des dépenses imprévues une dépense fixée d’avance.
m. verhaecen pense que la somme est trop petite pour faire un arti-
cle spécial.
m. de GARGiA combat la proposition comme posant un antécédent fâ-
cheux. , .
m. SAVART fait remarquer que les condamnés ont subi une partie de
leur peine et qu’il leur est dù une indemnité ; il trouve l’indemnité de
1,000 fr. insuffisante il propose de la porter à 1,509.
m. orts appuie les idées émises par l'honorable préopinant. Quant à
poser un antécédent fâcheux, il faut espérer que ce cas ne se présente-
ra plus, et dans le cas où il se représenterait, il serait du devoir delà
chambre de réparer encore le mal qui aurait élé fait.
m. uoGHEN appuie la proposition d’accorder 1,500 fr. comme secours
provisoire.
m. de CARGiA combat encore la proposition et affirme que 500 francs
à chacun des condamnés ne suffiront pas pou1’ changer leur position.
m. verhaecen. M. de Garcia ne me comprend pas, c’est à titre de se-
cours provisoire que nous demandons celle somme.
m le ministre. 1,500 fr. suffiront.
m. malou. La cour des comptes ne régularisera pas le chiffre voté de
cette manière.
m. de MÉitoDE ne pense pas que la cour des comptes s’y refuse.
L-augmenlation de 1,500 fr. est adoptée.
Chapitre XIII.—Solde des dépenses arriérées, etc. 20,000 fr.—Adopte.
Le chiffre total du budget est de 10,985,725 francs.
On procède à l’appel nominal qui commence par M. Thirion.
Nombre des votants, 67.64 membres ont répondu oui.
MM. Verhaegen, Garcia et Delfosse se sont abstenus.
m. verhaegen s’est abstenu pour ne pas voter le chapitre des cultes
dans lequel on a refusé d’introduire l’amendement de M. Delfosse.
m. de galcia parce qu’il n’aurait pas voulu voter le chiffre fixé pour
la haute cour militaire qu’il regarde comme illégalement instituée.
m. delfosse pour ne pas voler le budget des cultes.
La séance est levée à 5 heures moins un quart.Demain séance publi-
que à midi.
ANVERS , 1» JANVIER.
Le brick belge Jean Van Eyck est parti ce matin pour Guatemala.
La majeure partie des émigrants qu’il emporte sont des cultivateurs. Ce
bâtiment a salué la ville d’une salve de coups de canon, salut qui lui a
élé rendu par le fort St-Laurent.
— Nous avons dit hier que le cadavre d’un inconnu avait été retiré
j de l’Escaut près du Kattendyk. En voici le signalement : Agé d’en-
viron 50 à 35 ans, taille 1 mètre 78 centimètres, cheveux châtains. Il
était vêtu d’une veste ronde en dimitte couleur grise, d’une chemise
bleue, d’une chemisette blanche et portait un pantalon en drap noir,
une cravate en laine rouge, des bas bleus et des souliers en cuir. Les
traits sont méconnaissables par suite de l’état avancé de putréfaction
dans lequel le cadavre se trouve.
— Par arrêtés du ministre de l’intérieur, la clôture de la chasse est
fixée au 15 janvier courant exclusivement dans les provincesde la Flan-
dre-Occidentale et de Liège ; au 25 du même mois, dans la province de
Hainaut ; au D février prochain, dans la province d’Anvers , et au 15 du
même mois, dans la province de Namur.
— Le ministre des affaires étrangères fera procéder le mardi, 30 jan-
vier 1844, à une heure de relevée, dans le local du pilotage à Anvers, à
l’adjudication publique de deux coques de bateau pilote.
Le cahier des charges est déposé chez MM. les gouverneurs des pro-
vinces d’Anvers et de la Flandre occidentale, chez MM. les bourgmestres
d'Ostende et de Boom, et au ministère des affaires étrangères (marine),
à Bruxelles.
— Deux candidats sont sur les rangs pour la place de bibliothécaire à
la chambre, MM.Schayes et Félix Bogaerts, d’Anvers. L’ancien titulaire,
M. Boursier, est nommé bibliothécaire à Mons en remplacement de M.
Adolphe Mathieu.
— M. Joseph Deneef, dont nous avons annoncé le suicide, est le troi-
sième de sa famille qui s’est livré à cet acte de désespoir ou de folie.
Nous avons déjà dit que son frère, le bourgmestre de Louvain, s’était
noyé au même endroit que lui, à peu près. C’est à 1832 que ce fait re-
monte Un troisième frère s’était brûlé la cervelle à Liège.
M. J. Deneef, quand il s’est noyé, était vêtu de trois camisoles de lai-
nes sons son habit, au-dessus duquel il portait un paletot et un man-
teau. 11 avait encore sous le bras un immense parapluie. Ce n’est pas
dans un tel attirail que l’on va se noyer, et cette circonstance, jointe
aux pierres dont il s’était lesté pour ne pas pouvoir nager, indique suf-
fisamment qu’il n’avait pas la tête à lui.
Son testament cependant est daté du 6 janvier, de l’avant-veille de sa
mort. Il y a fait un legs considérable aux pauvres et légué une somme
de 80 francs à celui qui retrouverait ses restes mortels.
— M. Stroum, le jeune peintre belge dont le talent avait jeté un si vif
éclat à l’exposition de Bruxelles, vient de mourir en Italie. La nouvelle
en est parvenue au ministère de l’intérieur, il y a deux jours. La mala-
die qui à emporté M. Stourm avait pris naissance pendant les longues
veilles qu’il a consacrées à l’étude de son art.
— Par arrêté royal du 7 courant, M. Debast de Hert, administrateur-
gérant de la société du Phénix à Gand, est autorisé à établir en plus,
dans le local de cette société, deux nouveaux réservoirs à gaz, chacun
d’une capacité de quatre cents mètres cubes, et à augmenter en pro-
portion tout l’appareil de fabrication existant.
— Par arrêté du 29 décembre 1843, le ministre de l’intérieur a nommé
A'office par application de l’article 12 de la loi du 25 septembre 1842, le
sieur J.-B. Leroy, aux fonctions d’instituteur communal à Vezon (Hai-
naut).
— On écrit de Gand, 12 janvier :
Mercredi soir, vers 9 heures, une enfant de six à sept ans, demeurant
rue de la Sauge, était occupée à coudre près d’une lampe, en l’absence
de ses parents. Le feu a pris, on ne sait de quelle manière, à ses vête-
ments et la pauvre malheureuse a reçu de si fortes brûlures qu’elle en
est morte hier dans la matinée.
— On écrit de Liège, 12 janvier :
Nous avons encore à signaler aujourd’hui un malheureux événement
semblable à celui dont nous avons rendu compte hier. Un enfant de 4
ans, fils du sieur Jean Bertrand, journalier, quai d’Avroi, laissé seul
dans une chambre pendant quelques instants a été retrouvé en proie
aux flammes, et a succombé hier aux suites de ce triste accident.
— On écrit de St-Pierre-Martinique, le 25 novembre :
La fièvre jaune s’est déclarée depuis une quinzaine de jours. Les ma-
rins du commerce en ont élé les premières victimes.
Au Fort-Royal il y a eu aussi plusieurs cas suivis de mort.
Nous sommes informé que M. Dedecker-Cassiers, négociant à Anvers
et armateur des navires Diana, Euyène, Jeune Clémence et Reine, vient
de se rendre acquéreur du beau brick Fènélon, appartenant à notre
port, du navire-brick Adèle, de Bruges, et du brick récemment baptisé
du nom de Transit (ce dernier bâtiment a été lancé, il y a 2 ou 3 ans à
Ostende). — Tous ces navires sont destinés à faire la navigation régu-
lière sur Hull.
Nous pouvons encore ajouter que la même Maison a affrété pour un
nombre limité de voyages, le koff-goëlette belge Isabelle, qui doit des-
servir la même ligne.
Navigation. — Réduction (le péage.
Un arrêté ministériel en date du 8 janvier, porte :
1» Les formalités et conditions à remplir pour jouir des réductions de
péage accordées par arrêté royal du 29 décembre précité, sont les mêmes
que celles déterminées par les dispositions prémentionnées, en ce qui
concerne les exportations ;
2» Elles sont également applicables aux importations de matières pre-
mières exotiques, destinées à l’industrie nationale, sauf que, pour tenir
lieu du duplicata de l’acquit de sortie, mentionné à l’art. 5 de la déci-
sion du 4 juillet 1842, il sera fourni un duplicata de la quittance consta-
tant le paiement du droit d’entrée, lorsque la marchandise en sera pas-
sible, ou une déclaration d’entrée à délivrer par le receveur de la douane
du bureau-frontière, quand la marchandise en est exempte.
Le ministre de l’intérieur vient de faire distribuer à la chambre des
représentants des renseignements sur la récolte de 1843.
La récolte a été bonne en qualité dans toutes les provinces pour le
froment, le seigle, le méteil, l’épeautre, l’orge, le sarrasin, l’avoine, les
pommes de terre, le lin, le colza; qu’elle a été très bonne pour le trèfle;
que sous le rapport de la quantité on peut la considérer comme une
bonne récolte ordinaire en froment, en seigle, en méteil, en épeautre,
en orge et en sarrasin; que pour l’avoine et le lin, elle est inférieure et
pour les pommes de terre supérieure à une bonne récolte ordinaire,
qu’elle est ordinaire pour le colza et l’escourgeon.
La province d’Anvers, le Limbourg, la Flandre orientale, Namur,
Liège, la Flandre occidentale, le Hainaut et le Luxembourg trouvent
que* les approvisionnements sont suffisants ; qu’aucune mesure excep-
tionnelle de tarif ne sera nécessaire; toutes, excepté Namur, proposent
de renouveler les pouvoirs accordés au gouvernement par la loi du 23
septembre 1842, pour régler la sortie des pommes de terre. La commis-
sion d’agriculture delà Flandre orientale a proposé de défendre la sor-
tie du seigle.
La province de Liège, ayant trouvé que les approvisionnements
étaient suffisants, excepté dans l’arrondissement de Verviers, elle a
réclamé une réduction de 3 centimes sur le droit d’entrée de 10 cen-
times dont les pommes de terre sont frappées à leurentréeen Belgique.
Il n’est pas sans intérêt de suivre le développement qu’ont pris de-
puis quelquesannées les recettes des contributions qui, par leur mobi-
lité, accusent jusqu’à certain point l’état de la fortune publique. Le
montant de la contribution personnelle a été :
Eu 1840 de 8,596,419 fr.
En 1841 » 8,500,491 n
En 1842 » 8,621,026 »
L’accroissement annuel est donc de plus de 100,000 francs; et ce qui
est remarquable, c’est qu’il marche à peu près parallèlement à l'aug-
mentalion de la population et se répartit d’une manière égale, ou peu
s’en faut.entre le» différents éléments sur lesquels la contribution porte,
ainsi qu’entre les neuf provinces du pays.
Il s’en feut bien que le développement du droit de patente ait suivi la
même progression Si, pendant deux années, il y a eu progrès, il sem-
ble que ce progrès veuille s’arrêter. Ainsi le produit qui a été :
En 1840, de fr. 2,862,895
En 1841, 2,876,093
ne s’est plus élevé :
En 1842, qu’à fr. 2,793,211
De sorte qu’en uneannée, il y a eu une diminution de plus de 80,000 fr.
Un autre point qu’il est intéressant de constater, surtout pour la mo-
ralité publique, c’est l’état des débits de boissons distillées depuis quel-
ques années. Le nombre des déclarations a été :
En 1840 de 44,867 fr.
En 1841 » 45,220 »
En 1842 n 44,998 »
On voit que si le nombre des débits de boissons distillées a augmenté
de 553 en 1831,il a, au contraire, diminué de 222, en 1842.
Une collection des rapports et documents qui ont été adressés au gou-
vernement.depuis un certain nombre d’années par lesagents commer-
ciaux de la Belgique dans les diverses contrées du globe, a été formée
au département de l’intérieur. .
Ces documents, dont plusieurs sont accompagnés d’échantillons, con-
sistent en renseignements circonstanciés sur la nature dis produits
qu’il convient d’importer dans ces contrées, en comptes de ventes si-
mulés, prix courants, états de navigation, tableaux du commerce, tarif»
de douane des états étrangers, etc., etc.
Les négociants et industriels du pays peuvent les consulter tous le»
jours, les dimanches exceptés, de midi à deux heures, au ministère de
l’intérieur, division du commerce, et en obtenir des exlraiis. Ces do-
cuments pourront être envoyés en communication aux chambres de
commerce qui en feraient la demande. (Moniteur.) |