Full text |
Dimancfie 7 Janvier.
1885. — Qoarante-huilième année. — N° 7,
Dimanche 7 Janvier.
ABONNEMENTS •
«an» na« bar«an.x et chez ton* la» Diraetwr* aa
posta (franco de port), pour :
par trima» tre, Fr. 13.50
» semaitra.
Anver» _ _ . „ —
MBelgiq»»........j ; wmi.tr», i K-
Pam l'»-rans»r, ie» frai» d’expédition en su».
Tout nbwmemtnt »a posrsmit Jmaqa’S raîn*
armai-
PAYEMENT PAR ANTICIPATION.
ON S’ABONNH : a paris, à l’Agen»» Hava»,
Plaie de la Bourse ; A Londres, «hez MM. Davibs
Ît c« 1 Finch, Lan», Cornüill et a Strasbourg
«h«z Si Aua. Ammel, libraire, 5, rua Brûlée.
Prix du numéro i 20 centimes.
LE PRECURSEUR
Journal Politique, Commercial, Maritime, Littéraire et Artistique.
ANNONCES i
D’Anver* pour Mallne» 5.40 m., B., 3.30 s., B., — Pour
........... M5 B., 3.15 B., 3.54, 4.35 B.,
CHEMIN DE FER DE L’ETAT.
Bruxelles o.io, 6.3j, 7.29 B., u.lb B., 9.50,10.50 B., 12 B. 12.22, __ .... . ....
4.45, 5.54,6.501?., 8.20 B., 9.13,10.15 B. — Termonde et Gland 5.50, 8.27, 1.23, 4.50,7.23, E.
Alost (par Termonde) 5.15, 9.50, 12.15, 3.54. 4.45, (par Bruxelles) 5.15, 6.50, 7.40 B.,
9.15, 9.50, 12.15, 1.15, 3.15, 5.54, 6.50 E., 10.15 B. — Pour Louvain 5.15, 5.40 B., 7.40,
9.15 B., 9.50, 1.15, 3.54, 4.45. 6.50. 7.28 E., 9. — Ninove, Grammont, Lessine* Ath (par
Bruxelles-Nord) 5.15. 10.50 B., 12.15, 3.54, 6.50 E. - Bruges, Ostende (par Malinet)
6.40.9.50.12.15, 3.54, 4.45 E.; (par Bruxelles) 5.15, 6.50,7.40 E.. 9.50, 10.50 E., 12.lo. 10.15 E.,
8.15 E., 3.54, 4 45. — Courtrai. Mousoron, Tournai, Lille 5.15, 9.50,12.15, 3.54, 4.45. — Calais
12.15, 4.45 E.. 1« et 2e cl. — Tirlemont, Liège et Verviers 5.15, 9.15 E., 12.15, 1.15 E., 3.54,
4.45E.,5.55. - Landen 5.15, 9.50,12.15,4.4o S.,5.55,6.50E. - Spa 5.15, 9.15 E., 9.50,12.15,
4.45 E. — Allemagne 5.15,5.40 E., 9.15 E., 9.50, 12.15, 4.45 E., 10.15 E. — Boom 6.42, 8.25,
11.05,1. JO, 5.10, 7.45,10.20. Retour : 5.05,7.38, 9.28, 12.05, 3.20, 6.12, 8.50. — D’Anvers (Sud) i
Boom 5.50, 7.06, 10.U4, 11.30, 4.17, 7.12 8.15. — De retour 44.40, 6.21,7.55, 10.37.2.30,4.32, 7.14. -
D’Anvers a EecXeren,Cappellen,Calmpthout,Esschen et Roosendaal 6.08,7.20 E.,7.47.10.08,10.20,
2.30,3.17 E. 6.10,8.14. Pour Rotterd.,La Haye et Amaterd. 7.20 B.,10.20,3.17 E.,6.42.8.14.Pour
Rotterd.et La Haye en outre, 6.40 et 8.14 soir.—De Bruxbiaks à Anvers 5.27,6.17 B.,7.22,8.C6B.,
9.26 B.,9.53,10.50 B., 12.05E, 12.45, 2.33 B.,2.45, 3.40, 4.34, 4.59B.,5.3SB..6.32,8.05 ®.,9,10B ,12.
P. A. DELA MONTAGNE-
DDUSOTHUR-GÉRAMT.
BUREAUX : Rue de l’Amman, 1, bt
Placb du Musée, Anvers
CHEMIN DE FER GRAND CENTRAL BELGE. - D'ANVERS pour Lierra 6.13, 7.08, 9.25
10.55,1.06, 1.35,5.02, 6.40, 7.10. — Aersohot, Louvain, 7.08, 9.23. 1.35, 5.02, 7.10. — Ottignie»
Fleurus, Lodelinsart, Charleroi, 7.08, 1.35, 5.02.— Berzee, Walcoart, Marienb., Viraux, 7.08,1.35
— Diest, Hasselt, Maastricht, Aix-ia-Cbapelle 7.08,9.2,3 1,35, 5.02. — Hérenthais at Turnhout
6.19, 10.57, 4.55,'7.12.
LIGNE D’ANVERS-GLADBACH. — b’ANVERS pour Hérenthais, Moll, Neerpeit, Ruramonde,
Oladhaeh, 6.13,1.10,6.40.
ANVERS (Est) A GAND (par Boom 5.50, 8.27 mat., 1.23, 4.50,7.23 «oir.
LIGNE D’ANVERS A CONTICH. - D’anvers (Sud) pour Hoboken, Wilryak, Viaux-Dluu,
Contioh et Lierre 5, 8.12,9.20 h. matin, 3.15, 7.05, 8.58 h. soir.
PAYS DE WAES. — D’Anvkrs pour Gand 7.12, 8.55 B., 10.55,2.05,3.45 «., 5.10 B.,7.30.
— De Gand pour Anvers 4.25, 7.05. 8 B., 9.25 B.. 10.50, 2.20, 4.15 E.. 5.25 B., 7.19.
BATEAUX A VAPEUR. — Du 22 Novembre 1882 au 31 janvier 1883. — d'anvers pour Ru-
pelmondeet famise 3 h. — De tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.15 h. — d'anvers pour
Rupelmonde 11 h. m. — De rupelmonde pour Anvers 12.30. — Les Dimanches et jours de fêta
de Tamise pour Rupelmonde et Anvers 7.30 et 12.30h. — D’Anvers pour Rupelmonde et Tamise
10 et 3 heures.
Le» annonces et reclames sont reçues au*
bureaux de M. louis legros,rue de l’Amman,1.
ouverte de 9 h. du matin é 6 h. du soir.
Pour lee annonces de 'etranger on peut egale-
ment s’adresser:
a paris i L’Agence Havaa, Plue de la Banru,
MM. G. L. daube et C* 81bis, rue du Fan >ourg
Montmartre.
A LONDRES chez mm. davies et c», 1, Finch,
Lane Cornpill et a. MAURICE, 13 Tavistoek Row,
Covent Garden.
Pour la Hollande & mm. NIJGh et VAN ditmar.
Pour L’ALLEMAGNE,a M.rud. mosse.A Cologne.
a Bruxelles à MM. lebègue et C",directeur»
de rosie» de Publicité et 4 l’Agen»» Hava», 89
Marohé aux Herbe».
INgERTIONB
Aa petite ligne.................. Fr. 0.30
Réelame» (Sn du journal) la ligne. » 1.—
Falte-diver», la ligne................
Rubrlqu» d’Anvers, la ligne........... 2.50
Réparation judiciaire, la ligna... e 3.—
Ce tarif n’est pas applicable aux annoneei
d’émission et de souscription.
Les annonces
mesurées au ligna-
RÉSUMÉ POLITIQUE
La France a fait hier à Gambetta des funérailles
dignes de lui. Le cortège a suivi l’itinéraire qui lui
était tracé entré une haie faite par 500,000 hommes
profondément émus et qui s’inclinaient respectueu-
sement devant le cercueil de celui en qui ils avaient
mis tant d’espérances.
On peut dire qu’il n’y a pas eu de place dans cette
journée pour un sentiment qui ne fût celui du plus
pur patriotisme.
Des milliers de couronnes envoyées de tous les
points du territoire, des délégations de tous les dé-
partements, soixante chefs-lieux de départements,
cent cinquante chefs-lieux d’arrondissements, trois
cents villes, d’innombrables sociétés particulières
figurant à cette manifestation lui ont donné le ca-
ractère grandiose d’une solennité dans laquelle
tout un peuple a exprimé sa douleur.
Le gouvernement français a décidé que les ob-
sèques du général Chanzy à Ghâlons auront heu
aux frais de l’Etat.
Le gouvernement des Pays-Bas a présenté hier le
projet de révision du tableau électoral et propose
généralement des districts simples.
Cinq grandes villes auront exceptionnellement
plusieurs députés.
On mande d’Alexandrie, en date du 6, à l’offlce
Reuter, qu’une rixe a eu lieu, hier soir, entre des
officiers de police turcs et égyptiens ; les premiers
étaient ivres; il y a eu plusieurs morts et blessés.
LES FUNÉRAILLES DE GAMBETTA.
(Correspondance particulière du Précurseur.)
Paris, 6 janvier.
Il ne me souvient pas d’avoir jamais assisté à un
spectacle plus solennellement émouvant. Seule
peut-être, la démonstration faite l’année dernière
en l’honneur de Victor Hugo peut donner une idée
du caractère grandiose de la suprême manifesta-
tion dont Gambetta vient d’être l'objet. Alors aussi
une foule intense se pressait dans Paris, gros-
sie par les députations venues de tous les points
du pays. Mais combien cette journée était dif-
férente, hélas! La France était en liesse, le
flot populaire charriait une joie immense , dé-
bordante , toutes les physionomies rayonnaient,
l’auréole du paisible vieillard, entré vivant
dans sa gloire , planait sur toutes choses.
Alors nous rendions hommage au robuste et har-
monieux génie qui défie les ans et les tempêtes.
Aujourd’hui nous avons dit un dernier adieu à un
homme tombé trop tôt, à une clarté prématurément
voilée. Ce sont là les antithèses de la vie.
Quand je songe à cet être puissant qui marchait,
enthousiaste, dans son rêve étoilé, et que je me le
représente cloué dans un cercueil, pris en traître
par la mort, je me demande avec mon ami Berge-
rat, du Voltaire, si c’est vraiment la peine de
vivre, et si les plus sages ne sont pas ceux qui re-
gardent couler l’eau des rivières en tournant leurs
pouces.
Pendant les journées d’hier et d’avant-hier une
commission permanente a siégé au Palais Bourbon
pour procéder aux préparatifs de la cérémonie
funèbre. Il n’est pas de société, de corporation, qui
n’ait sollicité l’honneur de faire partie du cortège.
Oh ! c’étaient bien des funérailles nationales ! On
peut dire que la France entière a suivi ce matin le
cercueil du patriote dont elle porte le deuil depuis
une semaine.
Les rues et les places étaient littéralement
noires de monde; toutes les fenêtres, les terrains et
les toits étaient occupés ; d»s grappes humaines
étaient suspendues aux réverbères et aux arbres,
et on avait escaladé les statues. L’immense place
de la Concorde elle-même n’était qu’une fourmi-
lière. A toutes les maisons, à tous les monument s
publics, de grands drapeaux en berne, la hampe
ornée d’un crêpe, des faisceaux de drapeaux plus
petits, et de noires tentures, ainsi que des cou-
ronnes d’immortelles.
La décoration du Palais-Bourbon était particu-
lièrement sévère et empoignante. De grandes tor-
chères d’argent brûlaient entre les colonnes, qui se
dé achaient vivement sur une draperie noire tendue
sous le péristyle, et un crêpe gigantesque, descen-
dant en diagonale du fronton, prenait toute la fa-
çade en écharpe. Enfin l’escalier était jonché des
fleurs et des couronnes qui n’avaient pu trouver
place dans les cinq chars consacrés à cet objet. On
évalue à six ou sept mille le nombre des couronnes
envoyées de toutes les parties du territoire, et,
dans la masse, il s’en trouvait de monumentales.
Toutes portaient des inscriptions : A Gambetta —
au patriote — au grand patriote.
Des coups de canon retentissent, immédiatement
suivis d’un roulement prolongé de tambours. C’est
le signal du départ du char funèbre, qui s’ébranle
et sort lentement de la cour du Palais-Bourbon,
suivi par les cent mille personnes qui forment le
cortège. L’hymne national s’élève, tous les coeurs
battent, un frisson secoue la France.
Le char, tiré par six chevaux noirs, est d’une
grande simplicité. La partie supérieure figure une
plate forme, que domine une estrade de velours
pensée. Cette estrade supporte un sarcophage en
partie recouvert par un drapeau tricolore qu’un
crêpe assombrit. Les draperies noires, brodées d’ar-
gent, descendent de la plate forme, retenues aux
coins par des urnes ciselées, et se perdent, à l’ar-
rière du char, dans une poêle de velours aux
Sébastopol, la rue Turbigo, la place de la Répu-
blique, la rue de Charonne, l’avenue Louis-Philippe
et le boulevard Ménilmontant, le char funéraire,
qui semblait porté sur un océan humain, s’est enfin
arrêté devant la porte du Père-Lachaise, où brû-
laient deux torchères, et qui était presque en-
tièrement dissimulée sous des draperies noires,
brodées d’argent.
C’est là, sur une estrade dressée pour la cir-
constance, et au milieu d’un silence solennel, que
les discours ont été prononcés, le premier par
Ce sont là les natures prédisposées et façon-
nées pour être les agents les plus précieux de
la calomnie.
C’est sous le masque de la charité et de la
commisération que ces agents mettent à mort
la victime désignée à leurs coups.
Ils marchent d’un pas ferme, le cœur léger,
le mensonge et la perfidie en avant.
D’ailleurs tout n’est-il pas permis lorsqu’il
s’agit d’abattre un adversaire de la sainte
cause — n’est-ce pas œuvre méritoire de le
M. Brisson, président de la Chambre, les autres 1 faire disparaître, de le supprimer — la fin ne
par MM. Devès, ministre de la justice, Cazot,
Chauflfour, au nom de l’Alsace-Lorraine, Falateuf,
Henri Martin, Métivier, Rigaut et Isambout, ré-
dacteur en chef de la République française.
Le défilé avait commencé à midi et quart sur la
place de la Concorde; il était près d’une heure
lorsque le dernier groupe a passé le pont. Enfin, il
était près de quatre heures quand le défilé du cor-
tège et de la foule autour du corps, à l’entrée du
cimetière, s’est terminé.
Le corps a été placé dans le caveau provisoire,
en présence des parents et des amis intimes qui ont
seul eu accès dans le cimetière. Lundi probable-
ment, la dépouille sera tranférée à Nice, en exécu-
tion de la volonté de M. Gambetta père.
C’est fini, la France a enterré son grand patriote.
Il n’est plus, celui dont la voix vibrante a retenti
dans toutes les crises nationales, et galvanisé le
cadavre de la nation, que l’empire avait laissé dans
la boue. Pour toujours il a cessé de battre, ce cœur
qui n’eut jamais que des élans généreux et des pal-
pitations vraiment françaises. Il est à jamais glacé,
ce corps naguère plein de sève, ce corps d’athlète,
rempart de la République. Mais le souvenir de
Gambetta ne mourra pas. Il n’a pas fait de testa-
ment, dit-on. Mensonge : il a légué son âme à sa
patrie. A. R.
Post Scriptum.
Paris, 7 janvier.
Les journaux républicains sont unanimes à re-
connaître l’attitude grave, recueillie et patriotique
de la foule pendant la cérémonie d’hier. Les jour-
naux royalistes disent qu’elle a été théâtrale,
qu’elle a manqué de sincérité. Les intransigeants
disent que le peuple était absent.
La peine de la calomnie,
U y a peu de jours, les journaux de New-
York nous ont appris qu’une personne calom-
niée a obtenu du jury Américain cent mille
francs, à titre d’indemnité.
La jurisprudence anglaise est sur ce point
conforme à la jurisprudence américaine, en
ce sens qu’en Angleterre, comme aux Etats-
Unis, le jury ou les magistrats, au lieu de con-
damner le calomniateur à plusieurs mois de
prison (ce qui ne répare pas le mal commis),
le condamne à payer une forte somme à la
victime de la calomnie.
Rien de plus juste ; la personne calomniée
est parfois ruinée par l’effet de la calomnie.
Que lui importe que son calomniateur soit
enfermé dans la cellule d’une prison ?
Mais ce qui lui importe, c’est que le préju-
dice éprouvé par la victime soit pleinement
réparé ; etnon-seulement le préj udice matériel,
mais aussi le préjudice moral, c’est-à-dire ce-
lui qui atteint l’homme dans son honneur et
dans la considération dont il jouit.
La jurisprudence belge est loin de se con-
former à cette règle ; elle imite la jurispru-
dence française, en n’accordant qu’une indem-
nité dérisoire à la victime de la calomnie.
Le maximum de dommages-intérêts qu’un
tribunal belge ait alloué, du chef de calomnie,
s’élève à dix mille francs.
C'est à l’un des fondateurs de notre indé-
pendance nationale, au vénérable M. Ch. Ro-
gier, que cette indemnité a été accordée par la
Cour d’appel de Bruxelles, il y a environ 15 à
20 années.
Celui qui tue un homme d’un seul coup,
même de propos délibéré, a dit Diderot, est
beaucoup moins coupable que celui qui le tue
lentement, au moyen de la calomnie; car dans
ce dernier cas, l’excuse de la violence des pas-
sions ne peut être invoquée à la décharge du
coupable.
La calomnie est admirablement dépeinte par
Beaumarchais en ces termes ; « D’abord un
« bruit léger,rasant le sol comme l’hirondelle
» avant l’orage,pianissimo murmure et file et
« sème en courant le trait empoisonné. Telle
» bouche le recueille et piano, piano, vous le
» glisse en l’oreille adroitement.
» Le mal est fait ; il germe, il rampe, il che-
» mine et rinforzando, de bouche en bouche,
» il va le diable.
» Puis tout à coup, ne sais comment, vous
» voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler,
» grandir à vue d’œil.
» Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne,
» enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne
» et devient, grâce au ciel, (et aux prêtres) un
» cri général, un crescendo public, un chorus
» universel de haine et de proscription. »
Machiavel a enseigné que la calomnie est
un bon moven de gouverner. Mais lui-même
en fut la victime. Accusé de conspirer contre
le cardinal de Médicis, il fut mis à la torture
et condamné à l’exil.
_ i Cet exemple n’a pas empêché le clergé de
plis épais, dont les cordons étaient tenus par j mettre en pratique la théorie de Machiavel et
justifie-t-elle pas les moyens
Et, si 50,000 langues dévotes travaillent
sans relâche à cette exécution capitale,quelle
vigueur exceptionnelle ne faut-il pas dans
l’esprit public pour l’empêcher ?
En France, cependant, nous venons de voir
la défaite, la déroute, l’écrasement de l’armée
de là calomnie. Pendant plus de quatorze an-
nées elle s’est précipitée sur Gambetta, avec
toutes les furies de l’ouragan qui devait tout
renverser. Gambetta estresté jusqu’à son der-
nier jour et dans toute son intégrité l’homme
du patriotisme et du droit, en face des haines
impuissantes du cléricalisme et sa mémoire
est aujourd’hui protégée parla reconnaissance
et par l’admiration de 36 millions d’hommes.
Pareille victoire est à l’honneur de notre
époque.
A propos du II8 article intitulé le Congo, publié
par le Précurseur demercredi dernier, le Nieuwe
Rotterdamsche Courant, toujours heureux de
critiquer la presse belge, nous adresse le reproche
passablement pédant de ne pas savoir lire le néer-
landais. 11 nous pose ce dilemme : ou bien de con-
venir du fait, ou bien d’avouer que nous avons
voulu accréditer un mensonge en prêtant à la
Chambre de commerce de Rotterdam l’intention de
revendiquer des droits sur le Congo.
Nous prenons acte avec empressement de ce dé-
saveu indirectet officieux d’une revendication. Mais
nous ne pouvons, en ce qui nous concerne person-
nellement, nous interdire un moment de douce joie
aux dépens du Nieuwe Rotterdamche Courant, à
propos du premier membre de son dilemme.
Si le Précurseur sait lire le néerlandais ? Mais
notre confrère doit s’en souvenir mieux que per-
sonne. Un jour il a trouvé en nous un collègue
sachant si bien dénicher dans ses colonnes les in-
tentions malveillantes et les insinuations perfides,
que le lendemain il en avait perdu la parole.
C’est de ce poste débiteur qu’il se venge aujour-
d’hui.
Or donc, le poste débiteur date du 5 septembre
et se rattache à la question du service postal anglo-
allemand par la malle belge.
On se rappelle les clameurs injustes et intéres-
sées dont le correspondant colonais du Nieuwe
Rotterdamsche Courant s’est fait l’écho avec un
empressement caractéristique.
“ Met velen, — geloofde die Keulsche correspon-
» dent, — dat het maar best zijn zou Duitschland
» geheel vrij te maken van z’n rechtstreeksche
» postverbinding met dat België (dat ’m zoo’n
•> doorn in ’t oog is waarschijnlijk?...) en dan maar
« liefst de communicatie over... (hier is ’t groote
« woord)... over Vlissingen te nemen... .»
« Inderdaad, dat was dan ook maar ’t beste, kort
» en goed ! »
On voit que le ciel n’est pas plus pur que le fond
du cœur de nos voisins, et qu’il faut avoir la mé-
chanceté ou l’ignorance du Précurseur, pour sup-
poser que nos honorables concurrents du Nord
puissent avoir l’idée de revendiquer des droits éven-
tuels sur le Congo !
Le lendemain nous puisions dans la Kôlnische
Zeitung des appréciations de journaux allemands
faisant justice des “ prétentions » que le corres-
pondant èa Nieuwe Rotterdamsche Courant avait
formulées. Ce n’est pas nous qui, à cette occasion,
avons fait dire aux journaux allemands les choses
peu agréables pour Flessingue contenues dans leurs
appréciations et dont voici le résumé :
« L’affaire peut être considérée comme terminée,
» il ne peut pas être question d’organiser le trans-
» port par Flessingue.
» Que les Hollandais l’aient désiré, cela se com-
» prend; mais,abstraction faite du fait que cette nou-
» veile voie est tout aussi exposée aux contrariétés
» météorologiques de toute espèce, et abstraction
» faite (nous répétons littéralement) des installa-
» tions insuffisamment spacieuses du port de Fles-
« singue, très-vide et jusqu’à présent très-peu
» considéré par le commerce (abgesehen von den
» ungenugenden râumllchen Einrichtungen des
» sehr öilen und bisher vom Handel wenig berück-
» sichtigten Vlissingen), cette route est plus longue
" de 47 milles marins. «
Comme nous le disions, le lendemain le N. R. C1.
s’est tu comme une carpe.
Il avait été pincé par le bout de l’oreille qui avait
percé dans sa correspondance : une immense envie,
inspirée par la bonne marche d’un service postal
organisé par ses frères du Sud.
Si nous avons insisté sur ce fait c’est qu’en ré-
ponse à l’article du Nieuwe Rotterdamsche d’avant-
hier nous avons voulu établir deux choses. D’abord,
que le Précurseur lit assez bien le néerlandais
pour réprimer sur le vif les incartades qui l’inté-
ressent dans les colonnes de son confrère. Ensuite
que nos frères d’outre-Moerdijk sont susceptibles
de sentiments d’envie et d’honnête concurrence
comme le commun des mortels.
Dès lors nous avouons ne pas comprendre ce qui
dans les appréciations si simples de notre article
Le Congo, ayant trait à notre intérêt et à notre
initiative, a" pu motiver la ridicule sortie du
Nieuwe Rotterdamsche Courant,
Nous r éservant de discuter avec lui la question
au fond, nous ne demandons pas mieux que d’acter
d’ores et déjà avec lui toute la pureté des inten
tions de la Chambre de commerce de Rotterdam.
.ai | . _
MM. Fallières et Billot, ministres, Brisson, prési- ! d’avoir recours à la calomnie, chaque fois qu’il
dent de la Chambre, Peyrat, vice-président du s’agit d’abattre un adversaire qui le gêne.
Sénat, Martin Feuillée, président de l’Union répu- . La calomnie est l’arme cléricale par excel-
blicaine, Falateuf, représentant du barreau pari- 1 lence; elle est en honneur dans les sacristies
sien, ainsi que par deux délégués de la famille et et dans les couvents, suivant le conseil de
le maire de Cahors,
Les autres ministres, à l’exception du président
du conseil, toujours souffrant,venaient immédiate-
ment après avec le général Pittié, chargé de re-
Loyola.
Le dernier recensement de la population
constate qu’il y a en Belgique 25,000 moines
et religieuses, autant d’adeptes fervents de la
présenter M. Grévy, et une foule de députés, de doctrine de Loyola, empressés toujours de
sénateurs, d’autorités militaires, de membres du
corps diplomatique, du conseil d’Etat, des cours et
tribunaux, de municipalités, drs préfectures et des
ministères.
Il m’est du reste impossible, en un pareil moment.
mettre en action ses détestables préceptes.
La calomnie est l’arme préférée des dévotes,
inspirées par les écrits du jésuite Nonnotte,
qui passa sa vie à calomnier Voltaire.
Mais l’armée de la calomnie ne se recrute
de procéder à une énumération détaillée. Rien que pas seulement dans la population des cou-
pour les notabilités officielles et les individualités vents.
marquantes du monde littéraire et artistique, il Des milliers de prêtres sont là pliant devant
me faudrait une colonne. A plus forte raison dois- la volonté des évêques perinde ac cadaver et
je renoncer à vous dénombrer les délégations, les accomplissant sans souci de leur responsabi-
corporations, les sociétés, qui ont fait à la dépouille lité personnelle l’œuvre maudite qui leur est
de Gambetta le plus magnifique cortège qu’il ait . commandée,
été donné à une grande nation de contempler.
Seule, l’Aisace-Lorraine était représentée par qua-
tre mille délégués.
La foule était silencieuse et recueillie. De temps
en temps, cependant, éclatait le cri de Vive la Ré-
publique, répété par des milliers de poitrines.
Après avoir suivi la rue de Rivoli, le boulevard
Le Moniteur contient, ce matin, le texte de
la convention additionnelle à la convention
sur l’extradition conclue, le 15 mai 1874, entre
la Belgique et la Suisse. Aux termes de cette
seconde convention, signée à Berne le 11 sep-
tembre dernier et qui a été ratifiée le 29 dé-
cembre, les articles 3 et 9 de la première ont
été remplacés oar les dispositions suivantes :
1° L’extradition ne sera jamais accordée pour les
crimes ou délits politiques ou pour des faits con-
nexes à de semblables crimes ou délits. L’individu
qui serait livré pour une autre infraction aux lois
pénales ne pourra, dans aucun cas, être poursuivi
ou condamné pour un crime ou délit politique an-
térieur à l’extradition, ni pour aucun fait connexe
à un semblable crime ou délit, à moins qu’il n’ait
eu la liberté de quitter de nouveau le pays auquel
^extradition a été accordée, pendant un mois,après
avoir été jugé, et, en cas de condamnation, après
avoir subi sa peine ou après avoir été grâcié ;
2° L’individu extradé ne pourra être poursuivi ni
puni dans le pays auquel l'extradition a été accor-
dée, ni extradé à un Etat tiers pour un crime ou
Il y a de par le monde laïc des milliers de ; un délit quelconque non prévu par la convention
dévots — sans horizons dans l’action, l’initia- | du,?. m,ai.,1874 et antérieur à 1 extradition, à moins
tivAAt Ia<3 nréneennatimiq rte? rlinsM hnnnM qu il n ait eu, dans 1 un ou 1 autre cas, la liberté de
sœœ — àCqufle clergé a daQsl9S C0Dditi°QS
enseigné que la conscience est chose qui ne j n ne pourra pas non plus être poursuivi ou puni
leur appartient pas et dont les confesseurs ont j du chef d’un crime ou d’un délit prévu par la con-
seuls la responsabilité et la propriété. ( vention, antérieur à l’extradition, mais autre que
celui qui a motivé l’extradition, sans le consente-
ment du gouvernement qui a livré l’extradé et qui
pourra, s’il le juge convenable, exiger la produc-
tion de l’un des documents mentionnés dans l’arti-
cle 5 de ladite convention. Le consentement de ce
gouvernement sera, de même, requis pour permet-
tre l’extradition de l’inculpé à un Etat tiers.
Toutefois.ee consentement ne sera pas nécessaire
lorsque l’inculpé aura demandé spontanément à
être jugé ou à subir sa peine, ou lorsqu’il n’aura
pas quitté,dans le délai fixé plus haut, le territoire
du pays auquel il a été livré.
Le ministre de l’instruction publique porte à la
connaissance des auteurs ou éditeurs d’ouvrages
approuvés, sous le régime de la loi de 1842, pour
l’enseignement dans les écoles primaires et les
écoles d’adultes, que le conseil de perfectionnement
de l’instruction primaire est chargé d’un nouvel
examen de ces ouvrages, afin de lui signaler ceux
qui méritent d’être approuvés définitivement et
ceux qui, ne répondant pas aux prescriptions du
programme officiel ou aux exigences d’un enseigne-
ment méthodique, doivent être écartés.
Les auteurs ou éditeurs qui désireraient voir sou-
mettre leurs ouvrages à ce nouvel examen sont
invités à en informer le ministre et à lui adresser
en même temps six exemplaires de chaque livre.
La mention suivante doit être écrite sur la cou-
verture de chaque exemplaire : A soumettre au
conseil de perfectionnement de l'instruction
primaire. .
L’envoi des ouvrages doit être fait avant le 1er
mars 1883 par les auteurs ou éditeurs qui deman-
dent l’approbation d’éditions déjà existantes.
Ce délai est prorogé jusqu’au 1er mars 1885 pour
les auteurs ou éditeurs qui entendent présenter à
l’examen du conseil de nouvelles éditions mises en
rapport avec le programme des études.
Commerce, marine, finances, etc,
Les journaux de Lisbonne disent que la base de
l’arrangement conclu entre l’Angleterre et le Por-
tugal relativement au Congo, est la cession de
Whidah par le Portugal à l’Angleterre.
Hier ont été signés à Berlin le traité de com-
merce et le traité consulaire entre l’Allemagne et
la Serbie.
ôn télégraphie de Berne à l'Indépendance que
le directeur de la Banque d’Interlaken, M. Burki,
qui avait été arrêté à Alexandrie et embarqué sur
un steamer pour être ramené en Suisse, s’est pré-
cipité dans la mer, pendant la traversée, et a dis-
paru.
La commission d’enquête chargée d’examiner les
comptes de la Banque a constaté l’existence de
plusieurs millions de billets de complaisance
n’ayant aucune valeur.
CHANGES ET FONDS PUBLICS.
Revue hebdomadaire de la Bourse d’Anvers.
Samedi, 6 janvier 1883
Les Pandectes Belges, 24° livraison, tome 6*
page 990, disaient :
“ Nous croyons devoir nous abstenir de déve-
lopper ici la matière qu’embrasse la rubrique —
agent de change — parce que la loi du 30 dé-
cembre 1867 reconnue aujourd’hui défectueuse,
semble à la veille d’une révision législative com-
plète, principalement dans ses dispositions régis-
sant la profession d’agent de change,
n La loi du 30 décembre 1867 arrivée à ce point
de discrédit et d’imminente révision ne mérite
pas de faire actuellement l’objet d’un commen-
taire approfondi, ce serait peine perdue. »
Voilà C9 que disent les jurisconsultes qui ont
entrepris l’œuvre colossale des Pandectes Belges.
Nous avons critiqué cette loi au point de vue des
affaires; la voilà jugée par le barreau !
Viendra-t-on nous dire après cela, qu’une simple
petite modification supprimant la Chambre de com-
merce comme rouage électif, sera suffisante pour
satisfaire tous les intérêts?
Cette livraison des Pandectes date du 20 février
1882. Du train dont on y va, ii est à craindre que
cet ouvrage arrivera au mot « Bourse » sans que la
question soit plus avancée.
Nous avons plusieurs fois déjà, fait allusion aux
frais relatifs au service des commissions de Bourse
et, si nous avons bonne mémoire, nous pensons bien
avoir fait observer que la loi ne dit pas un mot des
subsides qui doivent évidemment être mis à la dis-
position de la commission pour remplir son mandat.
Quelles sont, du reste, les dépenses qui incombent
de ce chef à la commission ?
La commission doit évidemment se loger dans
un local quelconque rapproché autant que possi-
ble de l’endroit où se traitent les valeurs à coter.
Ce local doit être meublé. La commission doit avoir
le papier, les plumes pour l’établissement de la
cote , les registres et autres objets nécessités par
ses rapports journaliers avec le> autorités, les éta-
blissements, les particuliers etc. Enfin, la cote doit
être imprimée. Tout cela nécessite des frais.
Sous ce rapport, la commission de la Bourse
d’Anvers est fort mal partagée. Logée à l’étroit, à
une distance énorme de son centre d’action, dans
un local mal aéré, obscur au point de nécessiter
l’usage du gaz à l’heure de la bourse, ayant un mo-
bilier boiteux, caduc et plus insuffisant encore que
la loi que nous critiquons la commission a le droit
d’espérer quelque attention tant de la révision du
code, que de notre administration communale.
La commission bruxelloise, par contre, est admi
rablement logée, dans un superbe palais où elle
règne en souveraine. Le3 membres sont conforta-
blement assis dans de splendides fauteuils en chêne,
tandis que les nôtres ne possèdent qu’un mobilier
de corps de garde, datant de quinze ans.
A Bruxelles, la bourse a toutes facilités; parquet
pour le comptant; enceinte pour le terme; salle
particulière pour les banquiers ; locaux pour liqui-
dations, vestiaires, cabinets téléphoniques, un télé-
graphe à deux pas etc. etc.
i II est vrai que le budget de la ville de Bruxelles
pour 1882 contient au § 1er du chap. 1er le montant
| que voici :
« Commission de la bourse de commerce n....
fr. 23,000, nous disons : vingt trois mille francs!
Tandis que le budget de la ville d’Anvers porte à
un même chapitre.
Commission de la Bourse de Commerce ; subside
provisoire............................fr. 2,000
Disons : deux mille francs !
Encore n'y a-t-il qu’un an que notre administra-
tion communale a adopté ce chiffre de fr. 2,000. Il
était beaucoup moindre auparavant.
Voici les détails des dépenses de la commission
de la Bourse de Bruxelles :
1 greffier.........................fr,
3 coteurs
1 concierge,
6 huissiers.
Les 440 francs restants sont destinés aux frais de
bureau.
Voici les dépenses et recettes approximatives de
la Bourse d’Anvers :
1 greffier.............................fr. 1000
1 huissier.............................» 800
Total du personnel
Frais de bureau .
. fr.
1800
200
Fr. 2000
La ville se charge en outre du chauffage, du
concierge, de l’éclairage (à peu près nul). Il s’ensuit
que notre Bourse coûte à la ville d’Anvers un
maximum de 5000 ou 6000 francs par an, tandis que
celle de Bruxelles, dont l’importance est loin d’être
égale à la nôtre, coûte fr. 23,000 !
La ville d’Anvers, dont les finances sont autre-
ment prospères que celles de la capitale, pourrait
bien, nous semble-t-il, être un tant soit peu plus
généreuse de ce côté. II est de sa dignité de com-
pléter les installations de la Bourse d’une façon
convenable. Nous ne demandons pas qu’elle le fasse
avec le luxe fastueux qui règne à Br uxelles.
Nous nous contenterions de locaux convenables
pour l'établissement de la cote et les séances de la
commission, pour les liquidations,avec un mobilier
simple, solide et propre. Nous ne demandons pas à
faire porter une livrée somptueuse à notre person-
nel, mais H ne nous déplairait pas de nous asseoir
dans des fauteuils qui aient encore leurs bras, sur
des chaises ayant encore un dossier et de ne pas
être obligés d’allumer le gaz à 2 heures de l’après-
midi pour pouvoir établir la cote.
Il est évident que la ville de Bruxelles fait, pour
la Bourse, plus qu’elle ne doit faire. Mais aussi,
avec ce système, elle a réussi à attirer chez elle un
commerce qui n’existait pas à pareil degré il y a
vingt ans.
Croyez-vous, ami lecteur, que l’on verrait autant
d’agents de change, autant de banquiers et autant
de public à la Bourse de Bruxelles si celle-ci était
restée installée dans ses anciens locaux de la place
de la Monnaie ?
Le nombre des affaires s’est accru à Bruxelles
dans des proportions considérables depuis quelques
années. Ce luxe d’installations y est bien pour
quelque chose. Et cela ne rapporte-t-il rien à
Bruxelles que cet accroissement de mouvement ?
Ici, on fait évidemment trop peu pour la Bourse.
Simplicité trop lacédémonienne ! Nous perdons de
vue que partout, dans toute industrie.quelle qu’elle
soit, le client demande à être mieux reçu que
chez lui. Chez l’homme d’affaires comme chez l’a-
vocat, le médecin, l’industriel ; à la boutique de
l’épicier, du patissier, au cabaret : vous voyez
souvent que le public demande au’on lui jette la
poudre aux yeux et qu’il se rend de préférence vers
le local le plus luxueux sans demander compte du
mérite de celui qui l’occupe.
Eh bien ! Anvers est une vaste maison de com-
merce qui tient tous les articles ; pétrole, café,
lard, navires, assurances, change, fonds publics
etc... L’antichambre où Anvers reçoit les clients,
c’est la Bourse! Il ne serait pas mauvais de main-
tenir son installation au degré de luxe voulu par
la concurrence du voisin !
Le Londres on demand cote 25, 23 1/2 à 25, 26, le
papier à 3 mois valant 25,29 et 5 p. c. On demande
le Paris chèque à 3/4 p. m. prime et on l’obtient à 1
3/4 p. m. C’est un écart de près de 1/2 p. m. depuis
quelques jours. Les marks fléchissent un peu à
123.85, le terme faisant 124 et 5 p. c. Les autres
devises se maintiennent à peu près sans va-
riations.
1 messager.
4 laveuses
Total pour personnel
Chauffage
Eclairage
Mobilier
Habillement des employés !
3,600
3,600
» 1,600
- 3,000
» 1,200
» 2,760
fr. 17,260
» 1,000
» 2,
» 1,500
fr. 22,560
Le grand événement de la semaine, est-il besoin
de le dire, c’est la mort de Gambetta ! En seconde
ligne, celle du général Chanzy. La fin prématurée
de celui qui occupa une place aussi importante
dans l’histoire de la France, depuis près de treize
ans, a produit une grande sensation. Il est difficile
de dire si cet événement aura ou n’aura pas de
suite. Il est incontestable que Gambetta a joué un
rôle très important dans la politique française et
il est probable qu’il aurait eu une influence sérieuse
sur les destinées de la France, si la mort ne l’avait
arrêté dans sa carrière.
Le Times n’hésitait pas à dire, au lendemain de
la mort de Gambetta, que cet événement dérange-
rait l’équilibre européen. Les journaux allemands
sont presque unanimes à reconnaître que la dispa-
rition de l’ancien chef du gouvernement de la Dé-
fense nationale est une garantie du maintien des
relations pacifiques entre l’Allemagne et la France
où Gambetta passait pour le plus ardent défen-
seur des idées de revanche. Enfin, le défunt avait
réussi, par sou énergie, son immense talent, à réunir
et à maintenir en un faisceau, divers groupes poli-
tiques. N’y a-t-il pas à craindre que la débandade
ne se mette dans ce que l’on est convenu d’appeler
l’opportunisme? Un chef surgira-t il, qui pourra
continuer le rôle de l’illustre tribun ? La Répu-
blique, privée de son plus fort défenseur, sera-t-elle
de taille à lutter contre ses ennemis naturels ?
La Bourse a semblé recevoir avec calme, sinon
même avec fermeté, la grande nouvelle. Elle ne
considère donc pas les mauvais côtés de la question
comme devant les emporter sur les bons. Hier, la
mort du général Chanzy a été accueillie par un
peu de faiblesse à la Bourse de Paris. Chanzy, l’in-
trépide commandant de l’armée de la Loire, était
un des rares généraux qui eussent la confiance de
la France. C’était un Président de la République
possible, sinon probable, et sa perte, sans paraître
aussi considérable que celle du député de Belle-
ville, n’en est pas moins sensible dans un pays où
les questions de personnes sont plus importantes
que chez nous.
Notre marché à terme est plus nul que jamais.
Ne parlons donc ni de l’Egyptienne, ni du Turc
dont la tendance est, du reste, plus faible en clô-
ture.
Au comptant,nous avons eu de la fermeté plutôt
que de la faiblesse.
Nos lots d’Anvers 1882 montent de 25 centimes
et clôturent de 98 1/2 à 98 5/8. Les 1874 sont bien
tenus aussi, de 97 3/4 à 98 1/8.
Les fonds Belges sont moins lourds et reprennent
de quelques centimes. Le 3 p. c. termine de 82 5/8
à 82 7/8, le 4 p. c. de 103 3/4 à 104. On traite parfois
le 4 1/2 annuités qui a été un peu demandé de
104 3/4 à 105. Conversion remise aux calendes
grecques.
Valeurs américaines stationnaires. Signalons
pourtant, un peu de fermeté du 4 1/2 Brésil 1879
qui gagne 1/4 en clôturant de 88 7/8 à 89 1/8.
L’Uruguay procède par variations assez irrégu-
lières. Au plus bas, nous avons vu 36 1/4, au plus
haut 37, peut-être bien 37 1/4.
Le gouvernement de la République Orientale se
propose de réunir à Londres, le 10 janvier, un mee-
ting de Bondholders auxquels il compte offrir de
fixer l’intérêt annuel à 2 1/2 p. c. pour 5 ou 10 ans
plus 1/2 p.c. à consacrer l’amortissement. Les Bond-
holders ne sont pas contents et trouvent qu’il serait
plus juste de supprimer l’amortissement pour aug-
menter l’intérêt d’autant. Enfin, le Daily News
annonce qu’un groupe de Bondholders veut imposer
au gouvernement de Montevideo, une convention
sur la base de 3 p. c. d’intérêt et 1/2 p. c. d’amor-
tissement. Attendons mardi.
Assez bien de demandes de Métalliques qui clôtu-
rent à 63 1/2 environ. Nous avons vu 63 11/16 au
plus haut. Nationales 64 1/4 à 64 1/2.
Nous ne voyons guère de changements aux au-
tres valeurs. N’en parlons donc pas.
Le consul d’Espagne à Bruxelles vient d’infor-
mer la Bourse qu’il est chargé, par le gouverne-
ment, de payer les coupons de la dette, en traites à
30 jours sur Madrid, Londres ou Paris, conformé-
ment à la loi du 29 mai 1882. , .
La cote de la Bourse d’Anvers vient de s enri-
chir d’une nouvelle valeur : les obligations de
l’emprunt de 3 millions des tramways Napolitains,
5 p. c. remboursables au pair en 40 ans. Ces titres
ont été traités ces jours-ci à 98 p. c.
Les changes sont un tant soit peu plus faibles.
Actes Officiels.
décorations civiques. — La médaille civique de l™
classe instituée par arrêté du 21 juillet 1867. est
décernée, savoir : A MM. P. Van Lier, instituteur en
chef à l’école n*7 à Anvers; J. Michielsens, instituteur
communal à Brasschaet ; M. Verbist, id. à Merxem ;
L. Tuerlinckx. id. à Wuestwezel; F. Desehutter, id.
à Calmpthout (Nieuwmoer) ; F. Mertens, id. à Saint-
Amand ; J. Van Zalen, id. à Ruysbroeck ; Mm* veuve
Geeraerts-Donnez, institutrice communale à Heyst-
op-den-Berg; MM. C. Stuyck, instituteur commu-
nal à Gheel (Aert); L. Gils, id. à Wiekevorst ;
Van der Eynde. id. à Assche ; J. Van den Broeck, id. à
Hal; L. Van Nimmen, id. â Saint-Josse-ten Noode ;
Mm* P. Hermans-Brogniez, institutrice communale à
Saint-Josse ten-Noode ; MM. A. Van Oosterwyck, in-
stituteur communal pensionné à Woluwe-Saint-Lam-
bert; A. Boelpaep, instituteur commuDal à Rhode-
Saint-Genôse; P. Petit, id. Bruxelles; F. De Coster, id.
à Woluwe-Saiot-Etienne ; J. Peerenboom, id. à Water-
mael-Boitsfort; L. DeCuyper, id. à Meysse; H. Dewit ;
ancien professeuraux écoles communales de Bruxelles ;
G. Van Camp, instituteur communal à Betecom ; A.
Goossens, id.. à Haecht ; J. Postulaert, id., à Jodoigne;
H. Deltour, id., à Mariiles ; L. Guillaume, id.. à Geest-
Gerompont; Ch. Marchai, id., à Melin; P.-J. Goy-
vaerts, id., à Vieux-Héverlé ; L. Mattot, id., à Water-
loo ; G. Fortamps, id., àlttre; C. Puissant, id., à
Qphain; C. Berger, id., à Lillois; L. De Ceuster, id.,
à Neervelp ; J. Pinte, id., â Hauthem-Sainte-Margue-
rite ; L. Lacourt, id., à Bossut ; A. Laeourt, id.. à Grez ;
M11* Th. Delforge, ancienne institutrice communale à
Nil-Saint-Vincent; MM. J. Depla, instituteur en chef
pensionné à Houtbem; A. Muylle, id. à Lombartzyde;
Fid. Crousel, instituteur en chef à Poperinghe ; D.
Ryckebusch, id. à Watou ; H. Van Peteghem, id. à
Heale; H.Jacquens.instit. communal à Cuerue; M.Ver-
cruye, institut, communal eu chef à St-Pierre-sur-la-
Digue ; S.Brunet, inst. comm. à Coolkerke ; A. Ciare-
boudt, id. à Vladsloo ; Debal, id. à Slype; C. Van
Steene, id. en chef à Schoore; L.Haverland, instituteur
communal à Voormezeele; P. Paresys, fid. à Deerlyck;
J. Valckenaere, instituteur communal à Moorslede;
V. Lobbedey, id., à Brielen; C. Vandeweghe, id., à
Lendelede ; J. Dyck, id., àOotegem; P. Mestdagh, id.,
Harlebeke ; C. De Poot, ancien instituteur communal à
Merckem ; D. Jacquart, instituteur communal à Nieu-
port; J. Ringoot, id., à St-Gilles-lez-Termonde; F.
Vagenhande, id., à Hauthem-St-Liévin; J. Mertens,
id., à Herzele ; F. Verbessem, id., à Baasrode; C.
Baeyens, id., àAmongies; F. Mertens, id., à Auwe-
gem;F. Lepez, id., à Eyne ; A. Roberti, id., à
Oycke; P. Van Hée, id., à Wortegem; Th. Do
Ceuster, id., à Basse velde ; L. Vergoten, instituteur
communal en chef à Gand; L. Sidders, id., à id.;
P. Van Hauwaert, id. à id.; E. Van Swieten, id. à id.;
M118 Sophie Terryn, institutrice communale en chef à
id.; MM. J. Beyls, sous-instituteur communal à id.; P.
Cnudde.id. àid. ; H. De Coster, id. à id. ; J. Mekerle,
id. à id. ; L. Pée, id. à id.; A. Van Damme, id. à id.;
J. Van Damme. idem à idem; MmM De Coster-Lede-
gem, sous-institutiree communale à idem ; veuve De
Vigne, idem à idem ; Engelbeen-Merlé, sous-insti-
tutrice à idem; Haerens-Van Damme, sous-institu-
trice communale à idem ; Van Damme-Ghent, idem à
id.; M,lM J. Matton, id. à id.; H. Kloostermans, id. à
id.; E. Terneus.id. à id.;MM. C. Van Hege. instituteur
communal à Cluysen ; H. Buyck, idem à Saffeiaere ;
Aug. Verhoey, id., à Lootenhulle; Fréd. De Pestel,
id., àTronchiennes; Aug. Verhalle, id.,àGrammene;
Victor Renaud, id., à Horrues ; Alph. Fontaine, id.,
à Erquennes.Mu'sJoséphma Dawant. institutrice com-
munale, à Ghlin ; Elisa Griefgeus, id., à Pâturages;
MM. Louis Poulain,instituteur-communal, à Herchies;
Emile Dechamps, id., à Ath; Noël Huberland, id., à
Quiévrain; Désiré Courtoy, id., à Masnuy-Saint-Jean ;
Ferd. Wautot, id., à Erbisœul ; N. Bourdon, id., à
Bouffioulx ; J. Dehaux,id., àPont-de-Loup; Cl. Tichon,
à Gougnies; J. Moreau, id. à Balleux; F. Pecqueur,
id. à Viesville; F. Boucquéaux, id. à Frasnes-lez-Gos-
selies ; M»'3 A. Dubois, institutrice communale et
inspectrice à Gosselies; E. Godfroid, institutrice com-
munale à Sarsla-Buissière; MM. F. Deplus, instituteur
communal à Boussu; C. Dambrin, id. à Rumes; G. Gos-
sart, id. à Belœil; D. Ecrepont, id. à Pommerœul; F.
Allard, id. à St-Ghislain ; MmM Gosselin-Pluquet, in-
stitutrice en chef à Quevaueamps ; Pollet-Gilmet, in-
stitutrice déléguée à Pottes ; M. H. Pierre, ancien
instituteur communal à Jalhay ; Mm8 Marécbal-
Cbefneux, institutrice en chef à Vaux-sous-Chôvre-
mont: MM. J. Tancré, ancien instituteur commu-
nal à Fraipont ; Ferd. Wilkin, id. à Sprimont ;
N. Pouplier, id., à Daigné (Louveigné) ; J. Fiagothier,
ancien id., à Oneux (Comblain-au-Pont) ; J. Lejeune,
id. id., à Comblain-la-Tour ; V. Leruse, id., à Harzé ;
J. Delville, id., à Hony (Esneux); P. Delange, id.. à
Bellaire; C. Longueville, id., à Micheroux ; F. Borsu,
id. en chef, directeur des écoles communales â Ougrée ;
L. Daxhelet. instituteur communal en chef à Marneffe ;
N. Davril, id. id., à Tilleur ; A. Bocar, id., à Lamin;
T. Tibo, id., à Alleur ; L Darimont, id.. à Abôa; J.
Bronkart, id. en chef, auxAwirs; P Mazy, id..à
Cipiet; L. Leboulle. ancien id . â Oupeye; H Oben, in-
stituteur communal en chef a Hasselt ; J. Wagemaus,
id. à Dilsen; G. Lambrechts, id à Hoes elt; J. Birchin,
id. à Udange (Toernicb); Mn* M. Cravatte, institutrice
communale à Martelange ; MM. J. Goerz, instituteur
communal à Sélange; J. Bidaine. id. à Arlon; A.Paillot,
id. à Fontenville (Ste-Cêcile); C.Collin, id. à Martilly-
Straimont ; F. Nevraumont, id. pensionné à Grana-
voir (Tournay) ; J. François, id. en chef à Bastogne ;
D. Lenoir. id à Bellefontaine ; H. Noël, id. à Long-
champs; J. Gustin.id. à Roy ; J.Hermand,id. àLibin;
A. Porigneaux, id. à Lomprez ; J. Wauthier, id. à
Hautfays ; J. André, id. a Buret (Tavigny) ; J. Bracon-
nier, id. à Grand-Han ; H. Collard, id. à Oppagne
(Wéris) ; J. Discret, id. à Grand-Menil ; J. Collin, id.
a Bartonville (Viel-Salm); J.r Pierard, à Sauvenière ;
F. Coulonval. id. à Chasttès ; C. Prangey, id. à
Natoye ; J. Naniot, id. à Flawinne ; E. Monin, id. à
Orchimont; F. Jacquet, id. en chef à Heer; H.
Casaquy, id. à Leffe-Dinant ; D. Rochette, id. à So-
rinnes ; G. Gilliaux. id. à Dourbes ; J. Huaux, id. à
Cul-des-Sarts ; J. Hubert, id. à Bruly de Couvin ; H.
Charlier, id. â Feschaux ; MllM M. Ballot, inspectrice
déléguée pour les ouvrages manuels, ancienne institu-
trice communale à Gedinne ; C. Nihoul. institutrice
communale à Thon-Samson; R. Saucin. id. à Biesmes ;
M. J. Mahy, instituteur commnnat à Fraire; M11'3 M.
Pircart, institutrice communale à Oret ; L. Defrenne,
id.àA8sesse; M. Toussaint, instituteur communal â
Han-sur-Lesse.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
EGYPTE.
On écrit du Caire, 26 décembre, au Temps :
On compte beaucoup sur une réduction notable
du corps d’occupation. Six mille hommes sont plus
que suffisants actuellement pour assurer la sécu-
rité du pays qui, du reste, n’a plus envie de se
remuer ou de se laisser aller de nouveau à la re-
morque de quelques aventuriers, et on aura moins
d’envie encore lorsque les contribuables ressen-
tiront les effets produits par la carte à payer
et ceux d’entretieu de cette occupation. Les subsi-
des qu’elle nécessite sont toujours une grosse af-
faire, et la question n’est pas près d’être résolue. Il
paraît difficile, pour ne pas dire impossible, de
trouver sur le budget ordinaire les 300,000 livres
nécessaires ; il ne faut pas songer à les prélever
sur le budget de la dette. Il faudrait, pour cela,
consulter les puissances qui ont participé ou
adhéré à l’établissement de la situation finan-
cière actuelle du pays déterminée par la loi de
liquidation. Mais, là encore, tous les efforts qui
pourront être tentés seront sans résultats, car ces
fonds, s’il doit y en avoir de disponibles, sont af-
fectés à l’amortissement de la dette, et là aussi se
dresse le veto des puissances à eonsulter. Une reste
au’ilt occupent. On ne peut garantir les daut
d’inter tient. |