Full text |
LE PBECUHSJEni, Wlinaiiche 13 Août 1813.
maux provenant de l’agitation sont considérables. Je dois tous mes élo-
ges et mes suffrages approbateurs à la conduite et aux efforts de ceux
qui ont travaillé à réprimer cette agitation dont le caractère est réelle-
ment criminel. Je puis assurer à la chambre que le gouvernementa fait
tout ce qu’il lui était possible de faire, et que les ministres de S.M. n'ont
négligé aucune des mesures de précaution, aucun des préparatifs né-
cessaires pour être prêts à agir en cas de besoin.
Je sais que certains étrangers semblent prendre un intérêt considé-
rable à ce qui se passe en Irlande. Il y a des gens naturellement pas-
sionnés pour les troubles dans tous les pays, mais j’ai une confiance
pleine et entière dans les précautionsadoptées parle gouvernement.
le comte de wiscHELSEA ne dissimule pas qu’à son avis la trailreuse
sédition qui se montre en Irlande, doit être attribuée à l’individu qui
dirige l’agitation (O’Connell.) Le noble lord rend hommage à la fermeté
du gouvernement qui ale plus grand intérêt à résister à toute tentative
illégale en Irlande. Un bouleversement en Irlande aurait bientôt son
contre-coup en Angleterre. Il espère que les protestants d’Irlande se-
ront protégés.
le comte de wicKi.ow exprime l’espoir que le gouvernement conti-
nuera à faire tousses efforts pour améliorer la condition des catholiques
romains en Irlande.
le marquis de cLAKRicARDE. Je pense que le gouvernement ne peut
pas clore la session sans faire aux Chambres quelques communications
au sujet de l’Irlande. Un excellent moyen pour paciüer ce pays con-
sisterait à fournir de l’occupation aux laboureurs irlandais.
lord brougham pense que les plans les plus expéditifs seraient les
meilleurs vis à-vis de l’Irlande. C’est l'agitation elle-même qui a tari les
sources des recettes publiques et du développement de l’industrie. Il
espère que les choses n’en viendront pas à une collision : on peut con-
sidérer l’agitation comme étant arrivée à son apogée ; elle s'éteindra, il
faut l’espérer, pour l’Irlande elle-même, dont elle est la plaie la plus
vive. Quant à l'intervention des étrangers dans la question d’Irlande,
elle n’a aucun caractère officiel ; leurs gouvernements y sont complète-
ment étrangers, et toutes les personnes recommandables en France
n’on fait que rire de la démonstration méprisable qui y a eu lieu récem-
ment. Le noble lord n’attache pas plus d’importance aux démonstra-
tions de l’Amérique, et il ne croit pas que le président ail émis une opi-
nion favorable au repeal.
Après quelques observations présentées par lord Glengall, la Cham-
bre s’ajourne.
ESPAGNE.
Les nouvelles de Madrid du 4 n’offrent aucun intérêt. Elles nous ap-
prennent que la milice nationale s’occupait de son organisation et que
les commissaires de la junte de salut de Valence avaient offert un ban-
quet aux ministres . aux membres de la junte qui se trouvent à Madrid
et aux personnes qui figurèrent dans les pronunciamenlos.
— Les généraux Alvarez, Osset et Santa-Cruz, blessés dangereuse-
ment, sonL à Puerto-Real.
— Le 4 sont arrivés à Madrid, par la diligence de France, don Salus-
tiano de Olozaga et la famille du général O'Donnell.
— Une scission, qui pourrait devenir très grave a éclaté entre la jun-
te de Barcelone et celle de Vich.
Pays-Bas. L’époque de l’échange des ratifications est fixée à six semai-
nes. On dit que les pièces officielles, arrivées à Bruxelles, forment un
volume considérable;elles se composent.outre les conventions mêmes,
de deux procès-verbaux descriptifs de la fronlière.d’unecarteau 10.000»,
en 120 feuilles , embrassant toute l'étendue de la limite et de plus de
cinq cents plans parcellaires qui indiquent, dans ses inflexions les plus
minimes, la ligne destinée à séparer la Belgique de ses deux voisin*.
— On lit dans la Tribune de Liège :
M. Kanten et ses témoins MM. Schummer et Jamme,ainsi que M.Lau-
wers, témoin du sieur Dutilleul, dans le duel qui a eu lieu entre ce der-
nier et le sieur Kanten, ont comparu aujourd’huijdevant le tribunal
correctionnel de notre ville : les témoins ont été entendus et les plai-
doiries remises à lundi à 10 heures.
La foule était si nombreuse que plusieurs fois jjl'audienceà dû être
suspendue pour rétablir l’ordre.
M. Deschamps, ministre des travaux publics, est arrivé hier en cette
ville; il a visité les bassins,l’entrepôt,ainsi que les emplacements desti-
nés à former notre station commerciale. Dans cette tournée, M. le mi-
nistre était accompagné de MM.les ingénieurs Teichmann. Masui et De-
marbaix, de MM. les bourgmestre et échevins, de plusieurs membres
de la Chambre de Commerce et de l’administration de l’entrepôt.
Nous reviendrons demain sur celle visite de M. le ministre des tra-
vaux publics.
Aujourd’hui à midi a eu lieu avec tout le cérémonial d’usage, la dis»
tribution des prix aux élèves de l’Athénée d’Anvers.Nous publions plus
loin le nom des élèves qui ont obtenu des prix.
Il est grandement question de fonder à Nuremberg (Allemagne) une
association dans le but de mettre un frein au luxe exagéré de la toilette,
et de lâcher de faire adopter autant que possible une mise plus simple
et plus convenable.
De pareilles associations établies partout ailleurs, ne feraient certai-
nement pas de mal. Au contraire. Dieu sait que de misères cachées
pour avoir la satisfaction d’exhiber une gentille et fraîche toilette ! et
que de perturbations jetées au milieu des familles par le désir d’éclipser
Madame ou Mademoiselle une telle! Il y a, par le temps qui court, un
dévergondage de luxe qui s’est introduit dans cette classe mixte qu’on
appelle la bourgoisie, que les hommes prévoyants s’en effraient et dé-
plorent sérieusement cette triste anomalie de l’époque.
On mande de Paris, 5 août, à la Gazelle il'Augsbourg :
Sans rompre précisément les négociations avec l’infant don Carlos,
M. Guizot a fait connaître par voie confidentielle, aux cours du Nord,
que le gouvernement était maintenant disposé à accéder au projet de
l’Angleterre de choisir le prince de Cadix pour époux de la jeune reine.
Si nous sommes bien informés, il n’a été élevé d’objection d’aucune
part, à cet égard. Ce qui auraitamené celte résolution de la part de no-
tre gouvernement, c’est la stricte neutralité observée pendant la der-
nière insurrection par l’Angleterre.qui a laissé tomber Esparlero.Notre
gouvernement insiste d’une manière d'autant plus puissante, pour
qu’après que les Cortès auront prononcé la majorité de la reine, le ma-
riage projeté se conclue immédiatement.
EK AN CE.
Paris, 1 ! aoûl. — La reine, avant son départ pour Eu, a visité, dans
l'atelier de M. Marochetli, le modèle de la statue équestre de M. le duc
d’Orléans,destinée à être érigée sur une place d’Alger. Déjà, quelques
jours avant, M. le duc de Nemours avait fait une visite à ce sculpteur.
Les augustes visiteurs ont témoigné à M. Marochetli toute la satisfac-
tion qu’ils éprouvaient de trouver cetouvragesi beauetsi ressemblant.
— On vierit de découvrir uneletlreautographe de Md«de La Vallière,
adressée à Bossuet ; elle est ainsi conçue :
• S. M., le 21 aoust.
» Je vous supplie, monsieur, de nous faire le plaisir de nous donner
un cari d’heure quant vous le pourrés ; nous avons besoin d’estre éclai-
rée par vous de bien des choses de conséquence.
» Je prie Notre Seigneur qu’il vous comble de grâces.
» Signé : Sœur Louise, de la miséricorde.
Cette lettre est exposée dans l’un des casiers de la Bibliothèque royale,
au département des manuscrits.
— Il existe en France, dans l’arrondissement de Charolles, une com-
mune qui professe pour les lettres un dédain si prononcé, qu’on n’y
trouve qu’un seul individu sachant lire'et écrire. Cet homme élailmaire,
mais comme sa science humiliait le conseil municipal qui n’était pas à la
même hauteur, aux dernières élections ou a trouvé moyen de l'éliminer.
Il en résulte qu’aujourd’hui.dans cette localité qui se félicite de sa dou-
ce ignorance, on ne peut légalement ni naître, ni se marier, ni mourir,
faute d’un homme qui puisse tenir les registres de l’élat-eivil.
— Un délit vraiment affreux a été commis, dans la nuit du 3 au 4août,
^iu préjudice de M. Gonthier, jardinier-fleuriste et primeuriste, domici-
lié a Montsouris, hors la barrière Saint-Jacques, u» 41 C’est un acte de
dévastation dont les conséquences sont irréparables d’ici à plusieurs an-
nées, et qui indique la malveillance la plus criminelle et la plus odieuse.
Un malfaiteur a escaladé le mur du jardin de M. Gonthier, et a coupé
à quelques centimètres au-dessus du sol. 600 espaliers de vignes destinés
à être successivement chauffés, pendant quatre ans, pour produire des
raisins en hiver et embellir les tables somptueuses de Paris. Cent qua-
tre-vingt pieds en plein rapport ont été coupés avec un sécateur. La
dévastation ne s’est pas arrêtée là ; le misérable qui en est l’auteur s'est
introduit dans les serres renfermant des ananas superbes, dont M.Gon-
thier augmente le nombre et la variété par les soins les mieux entendus
ou par des semis persévérants ; 294 fruits magnifiques oui été détachés
de leur tige avant maturité et jetés par terre.
Cette œuvre de destruction a été accomplie avec connaissance com-
plète des lieux et des moyens les plus assurés de nuire ; elle a duré qua-
tre heures au moins. La perte est évaluée à 12.0UO.
HOLLANDE.
Bulletin de la bonrtie d’Ainsterdani du 1* août. — Les fonds
hollandais, fermes aux prix cotés. — En intégrales, il y a eu quelques
affaires.
Le marché des fonds Espagnols a été très languissant. La tendance à
la vente a continué et de même qu’à Anvers, le prix de toutes les sortes
est resté beaucoup plus bas qu’hier, sans que les transactions aient été
animées.
Les Portugais, après une tendance à la hausse, ont également rétro-
gradé, mais restent recherchés aux prix en baisse.
BELGIQUE.
Bruxelles , 13 août. — Aujourd’hui à une heure, la cour d'appel de
Bruxelles, toutes chambres réunies, s’est assemblée en audience publi-
que solennelle, afin de procéder à l’installation de M. Delevigne, ancien
procureur du roi à Charleroi, récemment nommé aux foncliorisde con-
seiller à la cour d’appel, en remplacement de M. Nicolaï. décédé.
M. le premier président Depage a désignéà M. l’avocat-général Deba-
vay et MM. les conseillers Van Mons et Van Hooghlen pour introduire
le nouveau conseiller qui est venu prêter serment.
— Les démonstrations en faveur des Bonné et Geens semblent ne pas
devoir s’arrêter. Toute la ville de Bruxelles veut prendre part à la réha-
bilitation de ces trois|malheureux. Avant-hier soir ils se sont rendus à
l’estaminet de la N on celle cour de l> ru relies, local de la Société Terpsi-
choreet Gaîté, où une réception louchante leur avait été ménagée au
milieu d’une foule immense. La Société leur a remis une somme de 98
francs, produit d’une représentation donnée par elle à leur bénéfice;
plus une autre somme de 27 francs donnée par les habitués de l'esta-
minet. Une liste reste ouverte jusqu’à la lin de ce mois, à cet établisse-
ment. afin de recueillir les dons des personnes qui voudraient encore
contribuer à cette bonne œuvre.
— M. Gaffait est arrivé hier de Paris ; il vient habiter la maison qu’il
a achetée au faubourg de Schaerbeck, nouvelle chaussée de Laeken et
dans laquelle il a fait construire de magnifiques ateliers.
Suivant une lettre adressée de la Suisse, le 5, à la Gazette d'Augs-
bourg, le général comte de Salis-Zizers, commandant du 5m* régiment
étranger au service du pape, qui était arrivé dans ce pays, il y a quel-
quesjours, avec un congé de plusieurs mois, a reçu l’ordre de retour-
ner immédiatement à son poste à Bologne, et il est parti dès ce ma-
tin (5). On assure de source certaine quedes mouvements insurrection-
nels qui se sont manifestés dans diverses contrées de l’Italie centrale,
ont donné lieu à ce rappel soudain.
Avis aux Marina.
M. le lieutenant commandant la Vigie, dans la Méditerranée, a com-
muniqué à l'Académie des Sciences de Paris, un fait singulier qui mé-
rite toute l’attention des physiciens et des navigateurs par sa singula-
rité, et surtout par les conséquences graves qui peuvent en résulter
pour la navigation.
Dans le courant du mois de juillet, le grand mât de la Vigie, armé
d’un paratonnerre, a été frappé successivement de trois coups de fou-
dre d’une intensité considérable; les matelots les plus aguerris ne pu-
rent se défendre d’un sentiment de crainte. Néanmoins, malgré la vio-
lence du choc , le bâtiment n’éprouva aucune avarie, le paratonnerre
l’avait complètement préservé. Après l’orage, le commandant, voulant
connaître l’effet que la foudreavait produit, envoya un matelot visiter
le paratonnerre; aussitôt qu’il fut arrivé à cette hauteur, il éprouva des
commotions assez vives qui faillirent le faire tomber. Ces commotions
recommencèrent chaque fois qu’il porta la main sur la base du paraton»
nerre ; il était aimanté Cette action avait été si puissante, que les an-
cres. les chaîues et tous les fers entrant dans la construction du vais-
seau étaient devenus des aimants. Cette circonstance fut révélée par
l’action des boussoles, qui marquaient tous des degrés différents,
quoique placées dans la même chambre et dans des circonstances à peu
près identiques, mais leur position relative aux ferrements du vais-
seau expliquait la différence de leur marche.
La décharge électrique avait été si considérable que les effets ne s’en
bornaient pus là. Les boussoles elles-mêmes avaient été aimantées de
travers, de sorte que leurs pôlesétaient dérangés, et descendues à terre
elles étaient affolées et ne pouvaient plus servir. Sans les connaissances
astronomiques du commandant de la h igie, ce beau bâtiment aurait été
perdu, les boussoles ne pouvant en aucune manière indiquer la route
du bâtiment.
Huit à dix jours après l’événement, la Vigie ayant rencontré un autre
bâtiment de l’état, elle prit à son bord une des boussoles de celui-ci, mais
l’action magnétique des ferrements persistait encore, et la nouvelle
boussole devint folle aussitôt qu’elle fut placée sur la Vigie. Si ce phé-
nomène singulier venait à persister, si les ferrements étaient devenus
des aimants fixes, la Vigie serait un bâtiment qu’on ne pourrait em-
ployer que dans des circonstances exceptionnelles, et dans des parages
où la boussole serait, pour ainsi dire, inutile.
La préservation miraculeuse du bâtiment, montre l’importance des
paratonnerres pour la marine; le dérangement des boussoles est en ou-
tre un avertissement utile à donner à tous les officiers, afin qu’ils se
tiennent en garde contre les indications erronées que ces précieux in-
struments peuvent donnér par un temps orageux.
Enfant île 13 au* condamné à mort.
Assises de Warwlck. (Angleterre.)
Jeanne Smith, âgée de treize ans, servante de raistriss Wright, pro-
priétaire au village de Leaminglon-Priors, avait été l’objet de quelques
réprimandes pour une faute légère. Sa maîtresse l’avait menacée de la
renvoyer.
Celte jeune fille conçut aussitôt l’idée de se venger : pendant l’ab-
sence de raistriss Wright, elle monta avec une chandelle allumée dans
une chambre haute, et mit le feu aux draps et aux rideaux du lit.
L’incendie a été promptement éteint, et la petite Jeanne Smith, qui
n'hésitait point à s’en reconnaître fauteur, a été renvoyée devant les
assises.
Les jurés l’ont déclarée coupable du crime d’incendie. En Angleterre,
il n’y a point d’âge fixé pour l’application de la peine de mort. Il suffit
que l’enfant ail agi en pleine connaissance de cause pour qu’il se trouve
exposé au plus terrible châtiment.
M. le juge Patterson a dit : « Jeanne Smith, j’ai peine à croire qu’en
commettant un pareil acte vousavez su qu’il y allait pour vous de la vie.
Aussi, tout en accomplissant un douloureux devoir, qui est de pronon-
cer contre vous la peine capitale, j’ordonne qu’il sera sursis à l’exécu-
tion. Je vous recommanderai à la clémence de la reine, qui seule a le
droit de vous faire grâce de la vie ; mais il faut vous attendre à être dé-
portée au delà des mers. Quelle que soit votre destinée, ne perdez pas
de vue l’énormité du crime dont vous vous êtes rendue coupable, et
tâchez de l’expier par votre conduite à venir aux yeux de Dieu et des
hommes, »
ANVEHS, 13 A«»l!T.
Nous avons dit hier qu’un individu qui s’était introduit dans Vhôtel
Hnbens, dans l’intention d’y commettre un vol, avait été arrêté par un
des garçons de cet établissement Une circonstance qui aggrave beau-
coup la position de l’accusé, c’est qu’il a été trouvé armé d’un pistolet
chargé à baffe et d’un couteau.
— Nous continuons de publier, à mesure qu’elles parviennent à no-
tre connaissance, les mutations ordonnées par M. le ministre de la
guerre, par suite des promotions du 1" aoûl.
Le capitaine de lre classe Deleux (Paul-Jean), du 1** chasseurs, passe
en cette qualité au 2* chasseurs à cheval l e capitaine en second de
Sl-Cyr (Charles), passe comme capitaine d’habillement au l*» chasseurs
à cheval. Le major Bousmans (Jean Baptiste), du 2* cuirassiers, passe
en cette qualité au 2*chasseurs à cheval.Le capitaine en second Honoré
(Alhert-Charles), du 1" chasseurs à cheval, passe au 2* chasseurs à
cheval.Le lieutenant adjudant-major Wateele (Philippe).du le» lanciers,
passe au 2» chasseurs à cheval.Le lieutenant Monoyre, aide-de-camp du
général Malherbe, est admis dans le corps d’état-major.
— Les conventions de limite, signées à Maestricht, portent la date du
7 août pour la limite entre la Belgique et le grand duché de Luxem-
bourg, et celle du 8 pour la limite entre la Belgique et le royaume des
Assurantes maritimes.
j I,e Comptoir Spécial. — Revue rétrospective. — S83S à (848.
| Nous l’avons toujours dit. et nos statistiques l’ont toujours prouvé :
« En assurances maritimes ce n’est /tas sur les bénéfices ou sur les per-
] » les, d’une, de deux ou de trois années qu'il convient de baser ses cal-
j » culs. C'est une partie liée dont quelques séries peur,ent être accidentel-
j » lement malheureuses. On peut être exposé par des événements extraor-
I » dinaires à des pertes considérables, mais dans un temps donné, en
I u maintenant les primes à un taux proportionné aux risques qu’elles
\ « couvrent, l’on arrive nécessairement à réparer le mal éprouvé et à re-
i » cueillir un bénéfice analogue à ce genre de commerce. »
! C’est donc essentiellement de la persévérance qu’il faut en assuran-
ces maritimes. Le Comptoir spècial d'assurances maritimes,établi à An-
vers, vient de nous en fournir une nouvelle preuve. — Créé en 1828,
avec un capital représenté par cinq cents actions dedeux mille florins,
dont le cinquième avait été versé, soit 40t) florins par action, ses pre-
mières opérations poussèrent la valeur de ces actions jusqu’à fl. 446.17-
I Les désastres de 1836 firent descendre ce chiffre jusqu’à fl. 302-98. —
L’année 1837 améliora la situation de la Compagnie, mais l’année 1838
fit redescendre la valeur de l’action jusqu’à fl. 300 38.
Depuis lors, la position s’améliora insensiblement chaque année, au
point que le dernier compte-rendu de cette Société, qui n’était instituée
que pour quinzeannées échéant le 31 mars 1843, mentionne une valeur
de fl 457-30 pour les 400 florins qui avaient été versés primitivement.
Le Comptoir Spécial, renouvelé pour un nouveau terme, vient deren-
dre le compte de ses premières opérations dont le résultat donne à l’ac-
tion une valeur de francs 942-50.
D’où nous pouvons conclure que le commerce des assurances n’est
pas un jeu de hasard, de même qu’il n’est pas le résultat d’une inspira-
tion individuelle : il y a des règles fixes, des appréciations de chances,
auxquelles l’assureur doit s’assujétir et dont il ne peut jamais s'écarter
impunément. —Celui qui a la persévérance de les prendre sans cesse en
considération, présente infailliblement, dans une moyenne de temps
donné, d’heureux résultats. Mais quand il arrive, comme en 1836 et eu
1838, par exemple, que ces règles, ces calculs sont détruits par des évé-
nements hors de la nature, que la tempête est la règle, et le beau temps
l’exception; alors, c’est la fatalité qui a remplacé les probabilités; alor9
on ne peut que courber la tête sous le poids des désastres dont on est
atteint, et attendre des jours meilleurs.
L’exemple le plus frappant qui existe de cette persévérance, c’est
celui de la Compagnie d’Assurances-Générales de Paris qui, par les dé-
sastres d’un seul hiver, éprouva un déficit de Dix-huit cent mille francs
(1,809,000), et à laquelle il fallut huit années pour rétablir un équilibre .
que des circonstances extraordinaires avaient dérangé.
Malheureusement, la peur ne raisonne pas, et tous les assureurs ne
sont pas doués de eette dose de persévérance qui leur est cependant
indispensable pour prospérer.
Dei'iiiei* courrier de Paris.
Paris, 12 août.
Le Messager publiece soir les dépêches suivantes :
a Bayonne, le 11 août.
» Dans une adresse présentée à S. M. le 8 par le cabinet entier, en
présence du corps diplomatique, des corps de l’Etat et des autorités de
Madrid, le ministère a déclaré que la volonté nationale étant que la
Reine soit déclarée majeure, elle le serait dès qu’elle aurait prêté ser-
ment devant les corlès, et que, en attendant leur réunion, il gouverne-
rait en son nom. La Reine a immédiatement adhéré à cette déclaration.
« Sont nommés capitaines-généraux, le général Montés, delà Gallice;
le général Soria, de l’Estramadure ; le général Amor, des provinces
basques.
» La députation fuériste de Biscaye a été installée le 5 ; la junte s’est
spontanément dissoute le 0.
» La députation a convoqué les juntes générales à Guernica, pour le
15. »
On écrit de Madrid 7 Août :
Un courrier de Lisbonne est arrivé à la légation portugaise. On dit
qu’il est porteur de la nouvelle qu’Espartero est arrivé dans cette ville.
Cette rumeur mérite confirmation. Mm» la duchesse de la Victoire n’a
eu qu’à se louer des agens du gouvernement pour leur conduileenvers
elle. Le général Narvaez lui a offert une escorte et un de ses aide-de-
camp , pour l’accompagner dans le voyage qu’elle entreprend ; elle a
pris un passeport pour France. Ellese rendra ultérieurement en Angle-
terre.
Il faut ranger unnombrede bruits ridicules, ceux qui tendraient à
faire croire qu’Espartero pourrait songer à rentrer en Espagne. Il peut
avoir envie de jouer le rôle du président Boyer, mais il est difficile de
croire que l’Angleterre lui faciliterait les moyens de reprendre une
position qu’il n’a pas dû garder.
Bourse de paris du 12 août. — 5 0|0 122 75, b 0|o belge 1840 107 1|2,
id. 1842 107 5|8, actif espagnol 28 1|4.
A trois heures il n’y avait encore qu’un seul cours coté 80-25, et l’on
n’avait encore rien fait sur le 5 0|q qui a fait au dernier moment 122-73
quant au 3 0|0 il est resté à 80-30, jamais bourse n’a été plus insignifiante.
Les primes fin prochain de 50 cent, ont été cotées à 40 et 45 cent, de
différence du ferme sur le 3 °i<>. Celles sur le 5»|o étaient plus élévées
sur le cours de 122-75 on cotait 123-40 d. 50 fin prochain sans affaires il
est vrai.
Chronique industrielle et commerciale,
estons. — Nous reproduisons le document ci-après, seulement dans
le but d’attirer l’attention des personnes qui s’occupent de rechercher
les causes qui peuvent influer d’une manière quelconque sur le sort des
récoltes des cotons, et affecter les produits de cet important article.
Cette petite statistique est assez curieuse dans ses résultats , établis
sur les huit dernières années des récoltes aux Etats-Unis.
Montant
D* floraison. I» gelée, des récoltes
Années 1830.. le 4 juin.... le 14 octobre.... 1,500,000 balles.
• 1837.. 28 mai.... 27 octobre.... 1,800,000 »
» 1838.. 14 juin.... 7 octobre.... 1,400,000 »
» 1839.. 24 mai.... 7 novembre.. 2,200,000 »
» 1840.. 6 juin.... 17 octobre.... 1,600,000 •
» 1841.. 10 juin.... 15 octobre.... 1,670.000 »
» 1842.. 17 mai.... 1 nov. (prob.) 2,400,000 •
« 1843.. 12 juin.... — — •
D’après ce tableau , il paraîtrait que, plus la floraison est tardive, et
plus les gelées sont précoces, que cela influe d’une manière notable sur
la réduction des récoltes; et qu’au contraire, plus la floraison est prompte
et les gelées tardives, plus les récoltes sont productives.
Ainsi, en prenant pour point de comparaison les années 1839 et 1842,
pendant lesquelles les récoltes ont été les plus fortes, on verra que les
premières floraisons ont eu lieu du 17 au 24 mai,et que les gelées n’ont
paru que du I*» au 7 novembre; tandis que, dans les années 1838, 1840
et 1841, qui sont les années les plus faibles les floraisons ont eu lieu du
6 au 14 juin, et les gelées du 7 au 17 octobre.
Donc, pour l’année 1843, on pourrait en induire que les premières
floraisons ayant eu lieu le 12 juin,s’il y a des gelées du 5 au 15 octobre,
la récolte sera courte; mais si les gelées ne se font sentir qu'en novem-
bre, ellesera plus abondante.
Avis aux armateurs.
Messieurs les armateurs belges sont informés que des soumission*
seront reçues jusqu’au 16 de ce mois à midi pour le départ du 15septem-
bre du service belge de navigation à voiles entre Anvers et New-York.
Les soumissions doivent être remises au gouvernement provincial
d’Anvers, bureau n° 1, où les intéressés pourront prendre connaissance
des programmes publiés pour les divers services réguliers de naviga-
tion à voiles.
Actes Officiels.
Par arrêté royal, la formation de la Société anonyme des moulins â
vapeur d'envers et de Gandesl autorisée :
Le siège de la société sera établi à Bruxelles.
La durée de la société est fixée à trente ans qui prendront cours le
jour où les présents statuts auront reçu l’autorisation.
La société pourra être dissoute avant l’expiration du terme fixé par
l’article précédent, si les actionnaires en manifestent la volonté, en as-
semblée générale par une résolution qui devra être prise à une majori-
té telle, que les voix dont elle sera composée représentent au moins les
deux tiers de la totalité des actions émises.
Lorsque la dissolution aura été ainsi prononcée, elle ne pourra être
réalisée qn’aprèsavoir préalablement reçu l’autorisation royale.
La dissolution aura lieu de plein droit dansle cas où la société aurait
essuyé des pertes qui équivaudraient en masse à la moitié du capital
effectif; et, dans la vérification de l’importance des pertes, on prendra
pour base, quant à l’évaluation des immeubles, les prix moyennant les-
quels ils auront été apportés en société, en tenant compte delà dété-
rioration et de la dépréciation que ces immeubles auraient subies.
L’objet de la société consiste dans l’achat, la mouture et la vente de*
froments et autres céréales, dans la minoterie et dans l’exportation des
sons et farines.
La société ne pourra sans autorisation du gouvernement réunir d’au-
tres usines ou d’autres exploitations à celles qui forment la base des
opérations précitées.
La société ne pourra émettre ni bank-notes, ni billets de caisse, m
autres papiers de celte nature.
Le fonds social est fixé à deux millions huit cent mille fr. qui seront
représentés par deux mille huit cents actions de mille francs chacune.
Un tiers de ces actions restera inaliénable pendant trois ans, à partir du
jour où la société aura reçu l’autorisation royale.
Administrateurs de la Société.
MM. Pierre Annemans,
François Prové,
Auguste Mechelynck.
Commissaires : MM. André, Foulon, Ed. Guinelte et Alb. Gossey.
I»r«»s.raiBBme de la ilighibution «les prix faite aut
éièveti «le l’Athénée d’Anvers, le » 3 août 4 843.
Clause élémeaitttire. — Excellence.
Les prix d’excellence sont décernés d’après les résultats de composi-
tion dans les différents cours d’une même année.
1' prix à mérite égal, Ed. Van der Heyden et Fr. Vander Voort; 2e rf.
De Laet.
Doctrine chrétienne. — I' prix Fr. De Laet ; 2* H. De Crom.
Langue française. — lr prix à mérite égal Fr. Van der Voort et Fr.
De Laet. |