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sib!c. Un pareil acte nuirait plus encore à la considéra-
tion (lu sénat qu’aux intérêts des journaux. M. le mi-
nistre des finances lui-même a qualifié do déni de jus-
tice le maintien de la législation actuelle, l.c sénat ne
voudra pas sans doute se montrer moins libéral que le
ministère et plus gouvernemental que le gouvernement
lui-même.
Le sénat ne peut élever aucune objection raison-
nable contre la demande que nous lui adressons. L’adop-
tion du projet de loi sur le timbre ne causera à l’état au-
cun dommage matériel, ni moral. (Observateur.)
— Le service funèbre de Al™0 Daudel a été célébré
hier matin à l’église St.-Gudule. La plupart des artistes
du théâtre y assist fient.
— Un nous rapporte qu’on s'est porté hier en grand
nombre à l’estaminet de la Raison , ou le sieur Kats
lient son meeting, liais, qui présidait l’assemblée, a
quitté aussitôt la salle. Son frère, qui y était resté, a
été maltraité dans la rixe qui a suivi, quand la police est
arrivée tout était rentré dans l’ordre.
ïiiÉxTiiE botal. — La maladie de plusieurs artistes
retarde la première représentation du Perruquier de la
Régence qui devait avoir lieu au bénéfice de M. et Mad.
Baptiste; ce contre-temps éloignera également celle de
Ruy-Plas qui a été mis à l’élude, et dont la première
lecture a même déjà eu lieu. Le nouveau drame de
M. Victor Ilugo devait être joué le 23 au bénéfice de
Jlad. Thénard ; mais il ne sera représenté probablement
que dans les premiers jours du mois de janvier pro-
chain.
— M. le général de division Goelhals, après avoir
pendant quinze jours successifs interrogé les officiers
de tout grade du 118 régiment sur la théorie des diver-
ses écoles, a terminé hier son examen par de grandes
manœuvres exécutées par tout le régiment. Ces manoeu-
vres qui ont eu lieu sur la plaine près delà porte déliai,
et qui ont duré près de quatre heures, ont par la préci-
sion de l’exécution complètement répondu à l’attente de
M. Goelhals, qui a fait témoigner au régiment en géné-
ral et aux officiers en particulier toute la satisfaction
qu’il en avait éprouvée.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 11 décembre.
( PRÉSIDENCE I)E M. RAIKEM. )
sommaire. — Rapport de pétitions,
u. schyven procède à l'appel nominal à trois heures et
quart, et donne lecture du procès-verbal de la séance d'hier ;
il est approuvé.
m. schyvbn. Les pétitions suivantes sont adressées à la
Chambre :
« Les ex-receveuses de la loterie royale de Gand et d'An-
yers demandent une pension. »
o Lesieur Thomas Alphonse Gillet, né Français et habitant
la Belgique depuis 1830, demande la naturalisation. »
« Le sieur Devyldcr, ex-géomètre à Gand, réclame le paie-
ment de l’indemnité qui lui revient de l’achèvement du plan
parcellaire cadastral des communes de Mendonck et Winkel
(Flandre orientale). »
« Les étudiants de l’Université libre de Bruxelles deman-
dent que la Chambre leur fasse obtenir, dans la composition
des diverses sections du jury d'examen, une représentation
égaie à celle des auires universités. «
« Le sieur Sehu, ex-maréchal-de-logis de la gendarmerie .
jouissant de la pension de retraite, demande que celte pension
soit portée au taux de la nouvelle loi sur les pensions mili-
taires. »
La demande en naturalisation est renvoyée à M. le ministre
de la justice ; les autres pétitions à !a commission.
M. de jaegher dépose le rapport de la section centrale
chargée de l’examen du budget îles affaires étrangères.
M. de BF.au dépose le rapport sur le budget de le justice.
Ces rapports seront imprimés et distribués.
w, A, rodenrach (pour une motion d’ordre). Il y a quel-
ques jours que AL le ministre a présenté un projet de loi ten-
dant à modifiertemporairemen! la loi du 31 juillet 1834. Celle
loi porte que lorsque le froment a atteint sur les marchés ré-
gulateurs le prix de 24 fr., cettecéréale est prohibée à la sortie
aussi bien par les frontières de terre que par mer. Cependant,
îije suis bien informé, et j'en ai l'assurance d'après les nou-
velles du district que j’ai l'honneur de représenter, on exporte
journellement des céréales vers la frontière de France C'est
au point qu'a Roulers les accapareurs retiennent tous les grains
et que les boulangers ne peuvent plus faire leurs provisions.
Comme ceci fait une assez grande sensation dans le district,
je désirerais que M. le ministre nous dit s’il a pris des mesu-
res pour empêcher celte, fraude.
M ie ministre des finaxcfs Messieurs, j’ai des raisons
de douter qu'il y ait à l’exportation du froment une fraude
aussi considéraDle que celle dont vient de parler l’bonorable
M. Rodenbach. Tous les agents de l'administration des doua-
nes savent que, les exportations de froment sont prohibées
tout aussi bien par la frontière de terre que par la frontière
I*e Précurseur.
de mer, et que les farines similaires sont prohibées comme le
grain. Ainsi, s'il s'exportait de ces céréales, ce ne serait que
par fraude ; j'ai même eu soin de rappeler à chacun des em-
ployés ses devoirs a cet égard.
S'il se fraude du fromeul à nos frontières, ce ne peut être
que par petites quantités, d’un hectolitre ou d'un demi-hecto-
litre, par exemple ; car il est assez difficile de réprimer corn-
litre, par exemple ; car il est assez difficile de réprimer com-
plètement la fraude ; mais en dernière analyse elle est très
peu importante.
il est possible toutefois qu’on ait exporté du seigle, de l'a-
voine, de l’orge, attendu qu'en ce moment il n’y a pas prohi-
bition ; mais eucore ici, d’après les renseignements que j’ai
pris dans les bureaux de douane, ces exportations se bornent
à très peu de chose. Ainsi, en ce qui concerne l’orge, à l’égard
de laquelle nous avons reçu une pélition de brasseurs, il résul-
te que l’importation est plus que décuple de l’exportation.
M. mercier. Quatorze fois plus grande.
M. le ministre des finances. Vous voyez donc que nous
pouvons être tranquilles et que lorsque la loi qu’ou vous à
proposée sera adoptée, nous n’aurons plus aucune exportation
à signaler. Car je suis persuadé que les exportations dont on
vous a parlé, ne consistent qu'en orge et en seigle qu'on aura
confondu avec le froment.
J’ai poussé la rigueur à un tel point en ce qui concerne
l’exportation des farines de froment, que j’ai empêché les in-
dustriels qui allaient chercher du froment à l’étranger pour le
transiter en quelque sorte, c’esl-à-d.re. pour le réexporter
après nous avoir donné la main-d'œuvre, que j’ai empêché,
dis-je, la réexportation de ces farines. Ainsi vous voyez que
le gouvernement a fait tout ce qui était possible.
Toutefois les observations de l'honorable préopinant ne
sprorit pas sans objet, et je prendrai des informations pour
savoir ce qui en est de 1 état de choses dont il a parlé.
La Chambre passe aux rapports de la commission des
pétitions.
ANVERS, 12 DECEMBRE
On posera incessamment, sur le chantier de M. Le
Carpentier, constructeur de navires, la quille d’un
koff-goëlefle de 260 tonneaux, pour le compte de MAL
Bissetiop Basleyns et N. J. DeCock ; il portera le nom
de Lochristie.
— Ce matin , à quatre heures et demie, le Knots,
ciiargé de poisson, appartenant au sieur CbarlesSomers,
a coi. e à l’endroit de ia tôle de la grue. On est parvenu
non sans peine à le mettre sur la vase ; le poisson qu’il
contenait est perdu.
— Il y a quelques jour qu’un ouvrier occupé à ap-
profondir un fossé dans le polder de Burgerweert, a
trouvé un cadavre du sexe féminin , qui a été reconnu
pour êtrecciui de BoelaReus, une des victimes de l’inon-
dation de ce polder , arrivée par la rupture de la
digue, Je 24 février 1857.
— Far arrêté royal en date du 30 novembre 1833,
M. Seeger (Auguste) est nommé consul à Port-au-Prin-
ce (Haïti).
— Il résulte des prix moyens, tirés des dernières
mercuriales que, d’après les dispositions de la loi du
31 juillet 1834, le froment reste libre de tout droit à
l’entrée et est prohibé à la sortie, et qu’il y a lieu éga-
lemenl de remplacer le droit actuel sur le seigle par la
libre entrée.
— Nous appelons l’attention de nos lecteurs sur notre
correspondance de Londres , concernant les affaires
hollatido-belges, (voir ia !r8 page.)
Les plaintes formées dans quelques localités des
Flandres sur une prétendue continuation de l'exporta-
tion du froment, malgré les défenses portées par la loi,
ont été reproduites hier par un honorable représentant
de Roulers. M. le ministre des finances a déclaré qp’il
lui était impossible de croire à l’existence des faits rap-
portés, que les agents de la douane n’ignorent pas quel-
les sont sur ce point les dispositions de la loi de 1834, et
qu’au surplus , il a cru devoir les leur rappeler. Il est
donc hors de doute que, s’il y a quelque fraude, elle
ne peut porter que sur des quantités très peu considé-
rables.
La Chambre a entendu un rapport de pétitions et
s’est ensuite ajournée à jeudi , pour la discussion des
budgets de la justice et des affaires étrangères.
Aujourd’hui la chambre travaille en sections.
Hier, au moment de mettre sous presse, nous avons
donné, relativement à l’insurrection du Canada, une
nouvelle dont nous trouvons aujourd’hui la confirma-
tion dans lous les journaux anglais. Ils s'accordent tous
à dire que l’insurrection a reçu son coup de mort, que
le Bas-Canada est entièrement purifié ; que les forces
rassemblées dans le Haut-Canada sont suffisantes pour
réprimer toute espèce de mouvement ; et que les pre-
miers avis reeueiilisdans les journaux américains étaient
fort exagérés.
elles, en se donnant de grands airs qui déplaisaient beaucoup
aux dames-capitaines.
Cependant les malins racontaient bien bas comme quoi
le général l’avait épousée, sa conduite avant le mariage, voire
même après : mais la dame était aimable et jolie ; nous n'écou-
tions pas les mauvaises langues, les femmes seules triom-
phaient de ces indiscrétions. Elle voulut jouer le vaudeville,
elle choisit ses rôles (une générale pouvait choisir) cl les rem-
plit à merveille. Le naturel l'emporta, elle prit le sceptre des
répélitions ; l’envie de dominer s'empara de son cœur fémi-
uin. la baronnie fut oubliée, et dans l’espoir de commander
en souveraine dans nos coulissas, elle avoua qu’ayant joué la
'comédie à Paris, personne mieux qu'elle ne pouvait diriger
nos travaux. Dés lors tout ce que la générale perdit du côte de
l’amour-propre, elle le gagna du côté de la puissance, et
pour les femmes ia eompunsation est toujours suffisante. Ce
qu’elles préfèrent en tout temps, en tout lieu, c'est d'être
maîtresse au logis; lisez plutôt ie coûte de Voltaire.
Les autres dames se consolèrent par uu déluge d'épigrarn-
mes que la générale oublia dans les honneurs de la direction.
Arbitre de nos plaisirs, nous briguions tous un rôle auprès
d'elle, quelques-uns même en briguaient deux. Créant des
réputations, ses paroles devinrent des arrêts, des destinées ;
nous la nommions le GeotTroy de Magdebourg.
Ses stiecès dans le vaudeville, engagèrent la générale à
s’élever plus haut. Elle voulut chausser le cothurne; elle joua
Phèdre, Rodauc, etc. Mais
Tel brille au second rang, qui s'éclipse nu premier.
Uu abîme sépare 1rs flons-flons de Désaugiers des tirades de
itacine. Cependant ceux qui n'avaient jamais vu jouer ia tra-
gédie à Paris, admiraient la générale dans Phèdre. Laborie
prétendait que le plus beau moment de cette comédie, c’est
lorsque Phèdre dilata nonne ; « C'est toi que tu l as nommé «
Les Magdcbourgeois , qui ne nous aimaient guère, étaient
fort contents lorsque nous les invitions a nos représentations;
. je crois que leur ville n'a jamais été plus brillante qu'à cette
époque. Nous donnions aussi de fort jolis bals, et de tous les bals
possibles, ceux de garnison certainement sont les plus beaux
La variété des costumes militaires produit un effet charmant,
.sortent lorsqu'il y a des régiments de toute arme. Voyez un
bal de Paris; les femmes rivalisent entre elles pour l’élégance
de leurs parures, elles étalent sur leurs robes les couleurs les
plus belles et les plus variées ; i'or, la soie, la blonde, la gaze,
tout y est prodigué ; ies hommes.au contraire, vètusde l’éter-
nel babil noir, ont l’air de revenir d'un enterrement. Il fau-
drait cependant finir par adopter un costume différent pour
des choses si différentes; mais tant que les Anglais ne nous
donneront pas i exemple . nous n'oserons pas sortir de l’or-
nière.
Les Français ont une singulière manie, ils se moquent des
Anglais à la journée: lorsqu'ils mettent un Anglais sur leur
théâtre, c’est presque toujours un personnage ridicule. John
Bull est le héros burlesque d'une infinité de caricatures, et
cependant, aussitôt qu’une mode est importée d'Aibion. nos
tnirliflors et nos belles dames ne manquent jamais de s’en em-
parer. Que dis-je ! on les imite même à diner ; à diner 1 A
quoi bon avoir poussé l’art gastronomique à l’apogée de sa
gloire ? à quoi bon servir de modèle à l'univers mangeant, si,
revenant au point de départ, nous voulons ressusciter les re-
pas d’Ajax el de Diomcde en dévorant un bœuf rôti tout en-
tier? Mes chers'compatriotes, je vous en supplie, retournez à
nos jolis petits plats français ; quittez ces mets substanliels,
dignes des béros grecs d autrefois et des rouliers de nos jours.
Laissons les Anglais s’abreuver de ibé, laissonsleur surioul
ces verres d'eau chaude avec lesquels chacun,après le dessert,
fait de si dégoûtantes ablutions en vomissant devant son voi-
sin. Soyons Français, et prenons garde que, d'imitations en
imitations, nous n'arrivions un jour à l'ignoble pot de chambre.
La mode! la mode ! dira-t-on, vous avez grandement rai-
son. 11 no s'agit pas de s’amuser, mais il faut faire croire qu'on
s’amuse. On aurait une jolie soirée en réunissant soixante
personnes dans un salon ; il faut en inviter quatre cents pour
avoir un raout. Tout le mondeelouffera. qu'imp'Tte ! la mode
sera suivie. Nousaions besoin de plaisirs orthodoxes; il faut
que le beau monde juge que nos plaisirs sont des plaisirs; si
l'on s'amusait in petto , l'on ne s’amuserait pas. Un amateur
disait au plus fameux gastronome de notre époque : » J ai
fait un excellent dîner. » Celui-ci répondit avec un sang-
froid admirable; « Ce n'est pas bien sur: racontez moi ce
que vous avez mangé . je vous dirai si vous avez bien diné. »
Reveuous a uos bals de garnison ; c'était tout comme a Pa-
JOU21KAUS HOI>I<&KDAXS, du 11 décembre.
On écrit de Londres à Y Avondbode, sous la date du 7
décembre :
« La question hollando-belge se trouve encore à la
conférence dans l’état où elle était il y a quelque temps.
D’après des renseignements puisés aux meilleures
sources, l’affaire a fait peu ou point de progrès. Le dé-
bat au sujet de la dette n’est pas très important; il ne
roule que sur une différence de 3 à 400,000 florins,
point sur lequel aucune des parties ne veut céder.
« Depuis plus de quatre semaines, les envoyés des
cours du Nord font tout leur possible pour rallier la
France à leur opinion , ou pour l’amener au moins à
une résolution. Tous leurs efforts ont échoué jusqu’ici,
à ce qu’il parait. Louis Philippe a fait déclarer ces jours-
ci à la conférence qu’il ne pouvait rien décider avant
i’ouverture de la sessiondégislative. Je puis vous garan-
tir l’exactitude de ce que je vous rapporte sur cette dé-
marche positive.
« Je ne puis vous dire si l’intention du roi est de
traîner l'affaire en longueur ou seulement de consulter
l’opinion de la nation.
u J’ai appris avec certitude que, contre mon attente,
la France a élevé ces jours derniers de nouvelles diffi-
cultés sur le partage des territoires , qu’elle semblait
admettre auparavant.
n II est difficile de prévoir quel parti prendra lord
Palmerston. Il ne laisse guère percer son opinion per-
sonnelle.I! se borne au rôle du médiateur et reçoit des
envoyés du Nord et de la Belgique les représentations
les plus contradictoires. »
«'Ces jours-ci, j’ai été fort surpris des nouvelles mal
fondées que j'ai lues dans les journaux sur vos affaires.
J’ai voulu m’assurer du degré de confiance qu’elles mé-
ritaient.
n Je puis vous assurer qu’il n’est pas vrai que la Con-
férence ait fixé au 1er février l’évacuation du Limbourg
et du Luxembourg ; ni que la France ait demandé un
ajournement jusqu’au 1er juin ; ni que la Conférence
ait décidé d’employer la force contre les Belges à l’une
de ces époques ; ni que l’Angleterre ait résolu, sur une
note de la Prusse, de se joindre aux puissances du Nord
pour exécuter les 24 articles, que la France y consentit
ou non. Si la dernière hausse de la bourse d’Amsterdam
a été le résultat de ces nouvelles , vos spéculateurs se
sont de nouveau laissé abuser par des imposteurs. Les
spéculateurs anglais ont d’abord suivi l’impulsion de la
bourse d’Amsterdam ; mais une réacion s’est opérée
dès qu’ils ont su les motifs delà hausse. »
— Un correspondant de Bruxelles du Handelsblad
affirme que M. Van Praet a apporté de mauvaises nou-
velles de Londres el qu’il ne reste à ia Belgique aucun
espoir d’obtenir de la Conférence des concessions sur la
question des territoires.
— Les journaux hollandais annoncent que tous nos
régiments de l’armée de reserve Mit été appelés sous
les drapeaux. Cetle nouvelle a déjà été démentie.
JVmwclies eii verses.
üric pétiton circule à Bruges pour protester contre
l’exécution du traité des 24 articles, M. le bourgmestre
a signé en tète.
— Ce n’est pas M. le major Lcboulle, mais M. le ma-
jor Deladrière qui est désigné pour commander les es-
cadrons do la gendarmerie organisés sur le pied de guerre.
— Un écrit de Gand, 10 décembre : La 12° batterie
d’artillerie eu garnison en cette ville, a reçu l’ordre de
se tenir prête à partir pour le Luxembourg.
— Il vient de se former à Gand une société qui fait
monter des cerfs-volants monstres. Elle en a dù faire
monter un hier qui a neuf pieds de haut, la queueaune
longueur de 52 au^ies, la corde en a 1000. La société se
dispose à en confectionner un qui aura une hauteur de
20 pieds et une queue de 275.
— Nous voyons dans un journal de Bruges que
M. Strauss étant indisposé et sa troupe dissoute, le con-
cert qui devait avoir lieu samedi dernier dans cette ville
n’a pas eu lieu.
Voici ce qu'on écrit encore à ce sujet de Dunkerque,
en date du 7 décembre :
« Je crois bien faire de porter à votre connaissance
une petite circonstance relativement à AL Strauss. Vous
saurez donc qu’on l’attendait à Dunkerque où il avait
promis de donner un concert hier soir. Il devait arriver
avec sa troupe par la diligence de Calais qui arrive or-
dinairement à 5 heures et demie du soir, et le concert
était annoncé pour 7 heures. Beaucoup d’invitations
étaient faites aux amateurs des villes environnante!
Comme la diligence arriva bien tard (il était près d
6 heures et demie), tout le monde se trouvait déjà ré
uni à la salle du concert, lorsqu’il fut annoncé que pi
suite de maladie subite de M. Strauss, il n’avait pus
rendre à Dunkerque. On dit qu’il part pour Paris, »
D’un autre côté le Gendschen Mercurius annonce
mais nous croyons son assertion inexacte, que Straus
est décédé subitement vendredi dernier à Oslende, oi
il était débarqué venant de Londres , avec l’intentio
de donner des concerts à Oslende, à Bruges et à Gand
— On écrit de Liège, 11 décembre : Il parait que
dans la réunion des officiers du premier ban de la gardi
civique qui a eu lieu hier chez M. le commandant Vcrl
cken, ils ont été avertis qu’ils auraient non-seuletttenB
à subir très prochainement l’examen requis par la loij
mais qu’avant peu le premier ban de la garde civiqul
liégoise pourrait bien êlre envoyé dans une autre plaça
de guerre du pays pour y êlre organisé convenablenieni
MM. les officiers du premier ban vont, en conséquence)
se réunir dès-à-présent trois fois par semaine pour avari
cerleur instruction théorique.
— C’est au théâtre de la Renaissance que II. de Bel
riot et M11” Carcia donneront un concert le 15, et no/
pasà Y Opera, comme l’avaient d’abord annoncé les joui
naux de Paris.
— C’est le vendredi 14, que le jury aura à statue!
sur la culpabilité des auteurs présumés d’un horribll
meurtre, commis à Iseghem en 1831, suria persorma
des deux frères Verloo et de leur domestique. Déjà Ici
témoins sont assignés. Les accusés sont Léonard 1)1
Poorlere, tisserand à Iseghem, et Joseph DeCommcrcel
tisserand à Ouckene. Quoique dès le principe il y ailetf
des présomptions contre quelques personnes, qui
comme les frères Verloo, jouaient de la flùle on de la cld
rinette, l’arrestation des accusés n’a eu lieu que danl
le courant du mois de juin dernier, sur la déclaratioil
d’un individu, actuellement détenu pour vol dani I
maison de correction à Sl-Bernard. Celui-ci se trouvai!
fréquemment en société avec les deux accusés avaoj
l’époque de sa détention.
Nous puisons dans l’acte d’accusation les principale!
circonstances du crime: les frères Verloo exploitaicni
leur propre ferme et vivaient dans l’aisancu avec ut|
seul domestique Marc Luperkte, victime, comme eux j
des meuniers. Amateurs de musique , ils passaicnl
leurs soirées chez eux à jouer quelquesairs de clarinetlf
et attiraient par là quelques voisins qui venaient i‘
amuser. C’est ce qui donna occasion aux auteurs
crime de s’y trouver le 7 février 1831 vers le soir,
lendemain de grand matin on trouva les trois victimel
horriblement assassinées. Le cadavre de Jean Verlol
gisait sur le ventre à côté d’une table, portant à la têll
deux blessures graves portées à l’aide d’un inslrumenË
contondant. Le cadavre de l’autre frère était couclij
sous la fenêtre, ayant au visage deux blessures prolod
des, causées par un instrument cotondaut et deux au4
tres à la partie supérieure de la tète.
Le domestique était à gerioux, ayant la lêle «t le lirai
gauche appuyé dans le foyer ; une partie de son coq»
était consumée par le feu. Il portait à la tète une lilcsl
surccontuse. Lesautres partiesdescadavresneportaienl
aucune trace de violence,ce qui fait présumer qu’il n’j I
pas eu de résistance de la part des victimes. Ou y trouvé |
entre autres objets une bêche ensanglantée. Mais®
parait que les auteurs du crime étaient armés deman
teaux, dont ils ont asséné des coups sur le tète de c«j
malheureux, tandis qu’ils jouaient de la clarinette, ea^
on a trouvé parmi les cadavres une clarinette ensan
glantée.Plusieurs meubles ont été ouverts avec effra^
lion dans différentes pièces de la maison ; cependant !■
u Al A An,.,l JAi.nl, I n „ 1 I nrllLI C / ’ ÎÎD^I
ris. on y marchait beaucoup, mais on n’y dansait guère. Par
système, nous entassions le plus de monde possible ; de cette
manière. Ips amoureux (ils abondaient dans nos régiments)
étaient plus prés de leur belles, et les mamans, séparées de
leurs filles par une muraille d'uniforme, ne pouvaient rien
voir. Les billets trottaient, les serrements de main, les œi Ja-
des, les demi-mois si délicieux remplaçaient la danse, et cha-
cun trouvait le bal charmant. Alphonse, roi d’Aragon, sur-
nommé le Magnanime, disait : « Un fou ne diffère d’un hom-
me qui danse, pue parce que celui-ci reslemoins dans sa folie.»
Alphonse avait raison, relativement à ceux qui vont au bal pour
danser. Alais. à l’excepliou de quelques imbéciles qui battent
des entrechats pour l ’acquit de leur conscience, et fout sérieu-
sement, de bonne foi, les simagrées de In poule et de ia queue
duchut. les professeurs ne dansent que pour chercher l’occa-
sion de nouer une intrigue ou pour ia dénuuer.
Chez les femmes, c’est la même chose ; le bal n’est qu’un
prétexte, une occasion pourvoir l’heureux mortel qu’on n’es-
père point rencontrer ailleurs. El puis, dans un salon, un ten-
dre entretien serait trop remarqué ; lorsqu’on danse , la
musique, le mouvement, la foule, opèrent une utile diver-
sion. Au bal. les femmes paraissent avec tous leurs avantages,
sans compter la grande Inilclte ; elles peuvent maicher,
sauter, aller, venir, aulieu de rester assises, fermes sur leurs
hanches, droites comme des asperges, position gênante et
peu gracipuse. Regardez une dame en face: un instant après,
vous ia verrez tourner la tète pour vous faire admirer son
profil.
Voyez dans un salon plusieurs demoiselles réunies ; elles
brodent, causent, lisent, parlent; tout cela se fait très,sérieu-
sement. Un jeune homme arrive, soudain on les voit ebu-
ch.iter ; elles semblent se dire les choses les plus plaisantes,
car elles lient beaucoup. Cependant elles n’ont rien dit. mais
leurs physionomies se sont animées, ce qui fait ressortir te
brillant de deux beaux yeux Si. lorsque le jeune homme est
entré, les épaules de ces demoiselles étaient couvertes d’un
châle ; soyez cerlain que, cinq minutes après, sans crainte
d’attraper un rhume, elles auront fait disparaître tout ce qui
peut empêcher d'admirer la finesse de leurs tailles. Cent fois
j’ai fait celte observation, el toujours le cbàle a glissé derrière
le fauteuil.
i inilaiil
DUS I II T C II I CCS pdl Ici lU1 UJJU3 IlI'.ilIC, i^i
On danse le fandango lous les soir» aux théâtre» pn^rê .
peut pas chanter quatre notes sans lever les mains, wn»
tiller les doigts ; tout le monde a celte habitude, del»1
tiller les
celle
vieillard jusqu'à l’enfant de quatre ans.
Rien n'est pitoyable comme les pièces représentées
théâtres espagnols ; nos plus mauvais mélodrames «en
des chefs-d’œuvre en comparaison. Les choses les P’“
vraisemblables, les aventures les plusbizarres. plaisent
Mtnsniiificim's, ica ovcutun.» ica pu» *»*»**• • _,||
coup à nos voisins. Ils ont été jadis nos maîtres eu ceg J
mais nous les avons laissés bien loin derrière nous.
fairerire.il faut que l’auteur mette quelque 8r0**e ^ onj
(ta fin à demain.)
sons
pres
lui s
la 4'
noir
en a|
poui
plus
proie droit avoir été peu considérable , soit qu'il J ^tj
peu de valcursen espèces, soit que les Verloo leseussenH
trop soigneusement cachées.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant du jugement
qui interviendra dans cette affaire. Les deux accusé* 1
sont retranchés dans un système de complète dénégHJ
tion jusqu’à ce moment.
— Désiré Roussell, l’assassin du soi-disant due
Normandie, a élé interrogé de nouveau à Union-Bail
Le prévenu , qui a l’air souffrant, montre moins de ùr>
mele que dansles précédents interrogatoires. M. Brown
chirurgien, représente trois balles, dont deux sonl
traites du bras du prince ; la troisième louibée au mo* |
ment où l’on a deshalrillé le duc. j
Il résulle delà déposition de M. Delabaïie quel*
duc de Normandie avait l’habitude de porter sur bù dvj
pistolets chargés, mais le jour où il fut victime d» 1 “
tentât, il les avait déposés sur la table du salon.
Puisque nous causons bals, je vais vous conduire uni"
en Espagne, pour vous parler du fandango ; nous n’y rM I
rons pas long-temps, et bientôt, repassant les Pyrénées el |
Rhin, nous irons faire un tour à Vienne. , •
A l’époque où vivait St.-Antoine, si les diablesses. pour W
tenter, avaient dansé le fandango, je doute qu'il eût resis
deux heures à ces aimables séductions. Il faudrait être trorçj
fois saint pour ne pas perdre la lêle devant toutes l,s
lions inventées par la volupté même.
kj u UI1II7C ic laiiuaii^u iuus ica su un ou* luw---
deux pièces. Les spectateurs éprouvent à ce spectacle un p J
sir indicible, on les voit se remuer sur leurs bancs; il» afî" jjl
les mains, les pieds, ils trépignent de plaisir. Pline P*rlj7B
fandango dans ses lettres; je ne sais si de son temps on le « ■
sait avec des castagnettes. La caslagnetté est un Instrunie _
national en Espagne, tout le monde en joue. Voyezfe Ta
servante balayant son escalier ; elle chante, et sa , I*.J j
improvisée se compose de tout ce qui lui passe par la . I
quand elle a fini le couplet . elle pose son balai; Ip'2’’ )
mainsen l’air, elle chante la ritournelle en faisant iesirxiu L j
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de s’accompagner avec des castagnettes. En Espagne.^ ®
dans un dialogue trivial, ampoulé ; pour les intéresser, 1
besoin d'un cnpitan mataroorequl lue lont jusqu au *°u
Les Sa que te s. les Tonadillas sont de petites pièces ,
de chansons ; elles tiennent lieu d’opéras On les J°“e -M
UC LU il 11.MJ II J , rite* litlliirm ncu XI ujseiua w - * l»OT »
entr’actes. de sorte qu’un étranger ne sait jamais de 0,.
s'agit. C’est tout comme celui qui lirait deux ouvrsg |
fois, en changeant «je livre à chaque chapitre. |