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A Anvers, au Bureau du
Précurseur, rue îles Fa-
gots N" 1095, où se trouve
une boîte nui lettres et où
doivent s’adresser tous les
iris.
En Belgique et à l’étran-
ger , chez tous les direc-
leurs des postes.
A Parie, à l’Olike-Cor-
respondance de bepelle-
lier-Bourgoin et comp.c,
rue Nolre-Dame-des-Vic-
Uires N° 18.
LE
JOURNAL POLITIQUE, COMMERCIAL, MARITIME ET LITTÉRAIRE.
PB. IX.
LIJB£ETÉ.
BKOGBÉS,
AHtOKlGEEîEWT.
Par An.........60 fr,
• 6 mois..... 30
» 3 » ...... 15
TOUR LA BELGIQUE.
Par 3 mois........ 18 fr .
POUR L'ÉTIIANGER.
Par 3 mois__... "20 fr.
AETOTOSTCES.
25centimes la ligne.
Laqualrièmo page, con -
sacrée aux annonces est
affichée à la bourse d’An-
vers et à la bourse des
principales villes de com-
merce.
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12 Décembre.
QUESTION IIOLLANDO-BELGE.
On nous écrit de Londres, le 10 de ce mois :
a Le Précurseur était extraordinairement bien
informé en donnant, déjà le 5 décembre, sur la ques-
tion hollando-belge, des renseignements sur lesquels
les membres Je la conférence ont été interpellés et j'ai
le plaisir devons faire savoir que votre correspondant
de La Haye ne vous a pas induit en erreur, car il est
.définitivement réglé, décidé que le Limbourg et le
Luxembourg seront rendus à la Hollande; la Belgique
se trouvera indemnisée par la libre uavigaliou de l’Es-
caut et par une forte réduction dans la somme que
réclame la Hollande.
» A l’instar de votre correspondant de La Haye, je
vous dirai que vous pouvez, annoncer à vos lecteurs
que tout sera ratifié avant le 20 décembre, donc d’ici
à une dixaine de jours.
» J’ajouterai que Louis-Philippe a cherché à tem-
poriser, en cajolant notre gouvernement, en pro-
mettant la coopération la plus franche et la plus loyale
dans les affaires de l’Orient ,en promettant encore
des concessions à l’égard de l’Espagne el du Mexique.
Le roi des Français vient d’éprouver pour la première
fois qu’il avait besoin de celte alliance anglaise si forte,
et que cependant il a dédaignée dans l’affaire d’Espa-
gne.
«J’ajouterai également, pour suppléer à ce que
voire correspondant de La Haye ne disait pas , que
la confédération allemande a reçu ce jour même l'in-
vitation de se préparer à agir à l’égard de Venloo, de
la même manière que la France a agi en 1832 à l’é-
gard d’Anvers. Louis-Philippe conjure la Prusse de
ne pas bouger, de lui accorder du temps , ce à quoi
le roi de Prusse consentira indubitablement, parce
que lous deux ont intérêt à ne pas voir les hostilités
conifnèhcées, tant le contre-coup serait fort et aurait
ni» ramifications étendues. Berlin el Paris s’en res-
sentiraient aussitôt , et c’est ce que chacun de ces
deux monarques a le plus haut intérêt d’éviter.
» J’ajouterai encore que la Hollande a été inter-
terpellée pour savoir si cette fois-ci elle était de bonne
foi, si elle n’a pas demandé le Lirabourg et le Luxem-
bourg dans la conviction intime de ne jamais voir la
Belgique faire celte concession, et si la concession
étant faite, la Hollande ne chercherait pas d’autres sub-
terfuges pour ne jamais en finir.
» La réponse du roi de Hollande est arrivée, mais
elle n’a pas transpiréjusqu’à moi. Je crains quelle ne
soit comme toujours très diplomatique, pour ne pas
•lire plus.
Comme votre correspondant de La Haye, je dirai
que ce qui précède n’est pas officiel, mais si vos lec-
teurs sont joués, toute la diplomatie européenne ne le
sera pas moins qu’eux.
» Et ce ne sera pas la première fois ! ! ! »
STATION INTÉRIEURE DU CHEMIN
DE FEU.
Ce projet d’établir,sur l’emplacement du Béguinage,
'S station du chemin de fera l’usage des voyageurs,
a^lé abandonné, malgré lous les avantages qu’il prê-
tait, malgré l’adoption qui en avait été faite par le
FEUILLETON.
VIE MILITAIRE SOUS L’EMPIRE.
Il a oirkison. — (suite.)
Lorsque nous devions rester long-tempsdans une garnison,
avions deux grands moyens pas passer gaiement la vie.
xistait une loge de francs-maçons, nous nous y présen-
*i ‘ren masse , ou bien nous en formions une à nous tous
1C“S. Chacun sait qu’en travaillant au grand’œuvre, les frè-
res aiment à rire, à banqueter. Dans beaucoup de régiments,
w officiers formaient une loge dont le colonel était le véné-
table.
A.Stettin, presque tous lesprofanes virentla lumière ; Fran-
taiset Prussiens nous étions les meilleurs amis du monde ,
j?uf à nous tirer des coups de canon aussitôt que l'occasion
Len Présenterait, ce qui n’a pas manqué d’arriver plus tard.
*°us les quinze jours, on se réunissait, on ne parlait jamais
Politique, el tout se passait fort bien. Un de nos camarades ,
•ncore profane, se moquait en toute circonstance des francs-,
PtttÇons et de la franc-maçonnerie. Nos épreuves , disait-il,
"! Qt tout au plus bonnes pour effrayer les petits enfants
••lorsqu’on rengageait à se faire recevoir.il répondait en ri-
JWnt : « je suis trop grand garçon pour jouer à la chapelle. »
Cependant nos parties de plaisir se faisaient toujours en lo-
?e; fion-seulement il n'en était pas, mais encore il entendait,
,e lendemain, lej-écit beaucoup exagéré des faits et gestes de
* veille. Cela lui fouettait le sang : il s’ennuya bientôt de s’a-
"jbser tout seul, et demanda son admission parmi la bande
Weuse. On lui dit alois de se préparer aux plus violentes
Pfeuves, qui, de mémoire d’homme, eussent été faites ; il
“Us défia de lui faire peur un seul instant.
, p grand jour arrivé, toutes nos batteries étaient dressées;
I ire homme venait d'entrer dans le cabinet de réflexion
«rsque le feu prit à la maison où se tenait la loge. Pour ter-
lner la journée d'une manière essentiellement maçonnique,
Préparait un grand diner. La cuisine offrait un coup-d’œil
lestuaux ; les fourneaux étaient allumés ; des marmitons
conseil communal et par l’autorité provinciale, en
quelque sorte même par le gouvernement. On ne sait
trop quels motifs si puissants ont pu faire tout-à-coup
changer les résolutions prises, toujours est-il que ce
changement a eu lieu et que c'est sur l’emplacement
de l’arsenal qu’il est aujourd’hui question d'établir la
station intérieure pour les voyageurs et pour certaines
marchandises. D'après le projet qui a été soumis sa-
medi dernier au conseil communal, dans une séance
secrète, l’arsenal serait démoli. On ne conserverait
que le batiment dont la construction est récente en-
core. La station aurait, à partir de ce bâtiment, 80 mè-
tres de largeur, sur 250 de profondeur, dans la direc-
tion des remparts. Deux nouvelles rues seraient per-
cées. Le railway entrerait en ville par un embranche-
ment, qui longerait les remparts,jusqu’aux bassins.
Les marchandises seraient transportées sur des wa-
gons traînés par des chevaux.
Nous ne savons si ce plan obtiendra l’approbation
bien sincère du conseil communal, mais nous doutons
qu’il l’obtienne sans contestation. Ce n’est pas que,
sous certains rapports, une station ne soit très bien
placée là où on veut l'établir. Le quartier est très beau;
c’est à proximité du specslacle, des principales places,
de la bourse, mais c’est loin des bassins et de l’entre-
pôt, et nous craignons que l’on n’ait pas en cela con-
sultébien rigoureusement les intérêts du commerce.
Sous ce rapport, la station était,croyons-nous, infini-
ment mieux placée au Béguinage, et il nous semble
que le conseil communal aurait quelque intérêt à sa-
voir pour quels motifs la résolution primitive n'a (tas
été maintenue. Il ne serait même prs mal que celte
connaissance fût rendue publique, et que chacun pût
en pprécier la valeur.
Il ne sera pas non plus sans intérêt pour le conseil
communal de savoir si,une fois l’arsenal de construc-
tion démoli, on ne profitera pas de cette circonstance
pour transporter ailleurs le siège d’un établissement
qu’il importe certes à la ville d'Anvers de conserver.
Liège et Charleroi sollicitent depuis long-temps pour
en obtenir la translation dans leur sein, et nous croyons
savoir de bonne source qu'il ne serait pas impossible
que celte translation eût lieu. Il conviendrait donc
avant tout d’avoir une entière garantie à cet égard,
et de bien stipuler que l’arsenal de construction sera
maintenu à Anvers.
Nous savons que cette crainte n’est pas générale, et
qu’il est question de transférer l’arsenal dans la rue du
Couvent, mais s’il en était ainsi, il conviendrait
d’examiner d’abord quelles seraient les conditions de
ce transfert, si elles seraient avantageuses ou onéreu-
ses, et en même temps si le projet tel qu’il existe ne
présente pas des inconvénients graves. Un homme que
nous regardons comme très compétent en pareille ma-
tière nous a affirmé qu’il en était ainsi. Une enquête
pourrait être faite à cet égard, et ceux à qui le soin
en serait confié pourraient avoir à examiner s’il con-
vient bien de consacrer à un arsenal de construction
militaire un terrain dont peut être les besoins du com-
merce nécessiteront l'usage quelque jour ; ils pour-
raient rechercher aussi s’il n'y aurait pas moyen de
tout concilier d’une manière meilleure.
Nous croyons que ces différentes considérations ne
sont pas indignes de l’attention du conseil, et nous
engageons quelques honorables membres à soulever
quelques-unes des questions qui s’y rattachent. Tout
cela peut avoir beaucoup plus d’importance qu’on ne
le suppose-
ESPAGNE.
(Correspondance particulière.)
Madrid, 3 décembre. — Le général Aiaïx a pris possession
du portefeuille de la guerre ; mais il est encore sans collègues.
Voici la liste des noms que l’on fait circuler des membres
d’un nouveau cabinet. Le président du conseil serait encore
le duc de Frias ; le ministère des finances serait occupé par
M. Cantero, député de l’opposition; celui de l’intérieur par
M. Silvila, député apparlenant à la même nuance ; celui de la
justice par M. Gonzalés, sénateur de l’opposition; Alaix à la
guerre.
Le lieutenant-général belge Juan Van Halen, colonel au
service de l’Espagne, frère du général de l'armée du centre,
vient d’être promu au grade de brigadier.
Lord Harvey, secrétaire de l’ambassade anglaise, ayant ob-
tenu un congé, est parti pour Londres.
FRANCE. —- Paris, 10 décembre.
CHRONIpDE EX BHïïKTS 02 3AÏ50W.
convoi de maréchal i.oB.xc. — C’est aujourd’hui qu’a
lieu le convoi funèbre de M.lc maréchal Lobau. Dès ce
matin 7 heures, le tambour a battu le rappel dans tous
les quartiers de Paris ; les gardes nationaux devant for-
mer le cortège avaient reçu des billets de service , les
autres qui devaient être rangés en haie sur le passage
du convoi, avaient reçu seulement des lettres d’invita-
tion. Ce n’est qu’à 10 heures que les diverses légions
ont été disposées dans les endroits qui leur avaient été
assignés. Le cortège funèbre est parti du Carrousel à
11 heures , et a suivi la ligne qui avait été tracée
d’avance el nous ne nous sommes pas aperçu que l’on
se soit écarté en rien du programme si longuement dé-
taillé qui avait été publié à l’avance.
Le char arrivé sur la place Vendôme a fait le tour de
la Colonne. Une multitude de curieux encombrait la
place ainsi que tous les endroits par où le cortège de-
vait passer. Les légions étaient fort nombreuses. Les
compagnies, formant la haie, ont clé congédiées à me-
sure que te convoi était passé. La musique de la II”
légion a joué plusieurs fois l’air patriotique de la Mar-
seillaise.
Le cortège n’est arrivé que vers 1 heure et demie à
l’église des Invalides. Peu de personnes pouvaient pé-
nétrer dans l’intérieur de l’église qui était tendue de
noir el décorée des armes du maréchal Lobau; à droite
et à gauche se trouvent 18 trophées rappelant les 13
légions de la garde nationale, les 4 légions de la banlieue
el l’état-major de la garde nationale ; sur les pilastres à
gauche sont inscrites les batailles où le comte de Lobau
s’est surtout distingué ; à droite, on lit les différents
grades, par lesquels il est passé, pour arriver à celui de
maréchal de France, depuis 1792 jusqu’en 1831, épo-
que de sa dernière promotion.
préfecture de la haute-garonne. — Le consul de
France à Barcelonne vient d’informer M. le préfet de
la Haute-Garonne que le capitaine-général de Catalogue
a , par un arrêt en date du 17 novembre, révoqué les
mesures extraordinaires qu’il avait adoptées à l’égard
des étrangers. (Emane., journal de Toulouse.)
chemin de fer. — On lit dans la Revue du Havre : Les
bruits de liquidation de la société du chemin de fer de
Paris à la mer ont presque entièrement cessé. On parle
d’une proposition prochaine, que doit faire un person-
nage de haut crédit dans la finance ; laquelle proposi-
tion donnerait le moyen de sortir incessamment des
embarras actuels, eide relever le crédit de cette belle et
nationale entreprise.
couraient en tous sens pour exécuter les ordres du matlre-
queux. Une cheminée, qui depuis Ions-temps , sans doule .
n’avait reçu la visite du ramoneur, s’enflamme, et le feu se
communique aux étages supérieurs ; il passe jusqu'aux toits ;
on bat ia générale , toute la garnison prend les armes. les
pompiers arrivent et versent des torrents d'eau pour éteindre
l’incendie.
Cependant notre pauvre récipiendaire élait toujours dans
le cabinet de réflexion ; nous l'avions oublié ; et puis, on pen-
sait que le feu le ferait sortir ; pas du tout, ferme à sou poste,
il ne bougea point. Par bonheur, les flammes ne vinrent pas
de son côté, car certainement il eût été brûlé vif. S'il ne fut
pas rôti, par compensation , il fut bien aspergé ; car le tuyau
d’une pompe , arrivant droit à sa tète, lui donna la plus belle
douche qui jamais eût refroidi le cerveau d’un fou. « Vous ne
» me ferez pas peur ! criait-il ; vous ne m’effraierez point
» avez vos feux de paille, j’en ai bien vu d’autres a Hohenlin-
» den , à Austerlitz, à Iéna , clc. » El noire homme défilait
au milieu de la fumée , la kyrielle des bataillons où il s’élait
trouvé. Les pompiers furent obligés de le faire sortir par
force, sans quoi je pense qu’il y serait encore. «Avec vos
» sottes épreuves,disait-il en descendant, vous ne m’auriez ja-
» mais fait peur, mais vous auriez bien pu m étouffer. Qui
» sait s’il ne m’en restera pas un bon rhume. Messieurs, cela
» passe la plaisanterie, je suis trempé comme si j'étais tombé
» dans la rivière. » 11 fallut bien long-temps pour lui faire
voir que l’incendie n’était pas de jeu ; car nous n’avions point
la coutume de rôtir nos adeptes pour les engager à garder un
secret.
Après la franc-maçonnerie venait la comédie. C’est encore
une bien jolie manierede passer le temps lorsqu'on est jeune.
A Magdebourg, la salle de spectacle de la ville était exploitée
par de mauvais comédiens allemands ; ils ne voulurent point
nous la céder, nous en fîmes aussitôt une autre avec un ma-
gasin à fourrages. La garnison était alors de vingt-cinq mille
hommes ; chaque officier laissait par mois un jour de solde,
pour subvenir aux frais d’éclairage, de costumes, de décora-
tions. Bientôt notre théâtre fut parfaitement organisé , ma-
chiné, fourni de toules pièces. Bien entendu qu’on ne payait
pas à la porte, et que nous étions toujours applaudis. On dis-
tribuait des billets dans la ville, nous avions chambrée com-
———an—n—aa
piété , c'est-à-dire tous les agréments du métier sans aucun
des inconvénients. Ajoutez encore que les femmes d’oflieiers,
de commissaires des guerres, d'employés aux vivres qui
jouaient avec nous, étaient fort aimables.
Le maréchal de Villars avait toujours à sa suite une troupe
de comédiens; ils jouaient dans une grange . sous ia tente,
dans une écurie. Aussitôt que l’arrnée s’arrêtait. les coulisses
sortaient du fourgon , le théâtre était dressé. Souvent .entre
les deux pièces, on a vu l’actrice eu faveurss'avaucerau milieu
de tout le public militaire « Messieurs, disait-elle, demain,
relâche au théâtre à cause de la bataille que doit livrer M. le
maréchal. Après-demain, les Amours au village et les Four-
beries de Scopin. n
A Magdebourg, les officiers-acteurs ne faisaient aucun ser-
vice ; comme le temps passé dans les coulisses servait aux
plaisirsde leurs camarades, ceux-ci montaient la garde, com-
mandaient l’exercice, et tout le monde était content. Nous
jouions lous les genres. Iragédie, comédie, opéra, vaudeville.
L'orcheslre, choisi dans les musiques de tous les régiments,
était parfait. On a joué certaines pièces, à notre théâtre de
Magdebourg, aussi bien que sur les premiers Ihéàtrcs de
France. Nous recevions toutes les nouveautés de Paris: sur-
le-champ elles étaient à l’étude et jouées aussilôt qu’à Lyon,
à Rouen, à Bordeaux. Les pauvres acteurs allemands ne pu-
rent pas soutenir la concurrence avec des comédiens qui
jouaient gratis, et ils allèrent chercher fortune ailleurs.
On se disputait souvent les rôles, et comme c’est l’ordinaire,
chacun voulait avoir le plus brillant. Lorsqu’il s'agissait de
faire apporter une lettre de la part d'A ram in te, aucun acteur
ne voulait s’en charger, on était obligé d'employer un soldat
pour ce service.
C’estàqui sera jeune, amant, prince ou princesse,
Et la troupe est souvent un beau sujet de pièce.
Toutes ces petites querelles occasionnaient parfois des scis-
sions dans le tripot comique ; on se séparait, on se réunissait,
c’était comme aux théâtres de Paris.
Un jour, un de nos jeunes acteurs fait lever le rideau pour
son compte personnel ; il salue trois fois son public.
« Messieurs,
» On vient de m’abîmer une culotte de Casimir blanc , qui
me coûte quarante francs; on m’a versé dessus toute l'huile
Nous avons quelques raisons d’espérer que notre ville
sera incessamment dotée d’un observatoire, succursale
de l’observatoire de Paris. M. de mairedu Havre a fait à
cette occasion des démarches très actives près du ministre,
et nous pensonsque l’autorité municipale nereculera pas
devant les dépenses premières de cet utile établisse-
ment.
CHANGEMENTS AU TARIF DE DOUANES. — Voici dit le
Courrier de Bordeaux, du 8 décembre, quelques nou-
veaux renseignements que nous parviennent sur la com-
mission de la révision des tarifs entre l’Angleterre et la
France. M. Mac-Gregor l’un des commissaires anglais,
se voyant forcé de rester en Italie, le gouvernement bri-
tannique l’a remplacé par M. Labouchère fils. M. La-
bouchère père, est d’origine française, né à Orlhez, il
s’est établi en Angleterre où il est devenu beau-frère et
associe de M. Baring. M. Labouchère fils, membre du
parlement et wbig libéral est en quelque sorte l'enfant
de deux patries , el doit naturellement rechercher tout
ce qui peut entretenir l’Angleterre et la France dans une
prospérité commune basée sur des relations amicales.
Il arrivera à Paris du 8 au 10 décembre courant.
Parmi les commissaires français on cite MM. David,
Grelans et le baron de Treville; mais il parait que ces
choix ne sont pas encore définitivement arrêtés.
blocus du Mexique. — On avait reçu à la Nouvelle-
Orléans des nouvelles de la Vera-Cruz du 27 octobre.
L’amiral français était arrivé avec deux vaisseaux d«
60 canons ; il avait empêché le paquebot anglais d’en-
trer à la Vera-Cruz. On attendait le prince de Joinville
avec la Créole, el un renfort de bombardes et de ba-
teaux à vapeur. Un officier avait été envoyé à Mexico
avec l’ultimatum du gouvernement français.
développements des rues de paris. — Les rues de Pa-
ris présentent ensemble un développement de 480,000
mètres (120 lieues de longueur.) La superficie totale du
pavé est de 3,200,000 mètres carrés. On remanie chaque
année 320,000 ou le 10° de la superficie totale dont
80,000 mètres ou le quart sont refaits en pavés neufs ;
de telle sorte que chaque mètre de pavage est remanié
lous les dix ans el renouvelé to ts les quarante ans. Le
mètre carré de pavage coûte huit fr. de dépense de pre-
mier établissement et trois francs toules les dix années
pour les dépenses de remaniement.
On évaluait au commencement de 1837 ia longueur
des trottoirs exécutés à 28 lieues environ , ce serait
à-peu-près la 10° partie de la longueur totale nécessair#
à la circulation.
BELGIQUE.
Bruxelles, 11 décembre.-— Avant-hier a eu lieu, au
ministère des travaux publiés, ['adjudication de la four-
niture de la viande fraîche et pain nécessaires aux équi-
pages deS bâtiments de guerre stationnés dans l’Escaut
pendant l’année 1839.
Pour la viande, douze soumissionnaires se sont pré-
sentés. M. D. Gansen, boucher à Anvers, a été déclaré
adjudicataire, au prix de 63 centimes 73 centièmes le
kilogram me.
Pour le pain, neuf soumissionnaires. M. Michiels,
boulanger à Anvers, est resté soumissionnaire au prix
du 21 centimes 33 centièmes le kilog.
— La perte, occasionnée par l’incendie du magasin
de Vandenbrouck frères el sœurs, peut être évaluée à
10,000 fr., les marchandises consistaient en chiffons,
papiers communs, fers, cuivre, etc.
— Le sénat est convoqué pour demain. La loi sur le
timbre sera un des premiers objets dont il aura à s’oc-
cuper. Nous espérons qu’il n’hésitera pas à l'adopter.
En la rejetant, il se porterait à lui-même un coup sen-
d’un quinquet : vous concevez facilement que cela m'a mis
de bien mauvaise humeur. Certainement, cette idée me luur-
inentera pendant que je dirai mon rôle ; je réclame votre in-
dulgence si je ne joue pas aussi bien que de coutume. »
On trouve des gens à l'armée qui veulent fourrer partout ta
subordination et la hiérarchie militaires. L’un prétendait au
rôle d'Alceste, parce qu'il était chef de bataillon ; l'autre, à
celui ds Srapin ou de Mascarille, en sa qualité de commis-
saire des guerres; un capitaine de grenadiers ne voulut jamais
prendre le rôle de Trissotin, parce qu'il aurait été traité de
gredin par Clitandre, sans pouvoir en demander raison.
Ces prétentions élaient bien plus fortes chez les femmes de
colonels ou de généraux Elles exigeaient une espèce de sub-
ordination. des marques de respect de la pari des autres fem-
mes Chacune avait un parti composé des officiers dé son ré-
giment; souvent on en a vu qui, comme Achille, se retiraient
dans leurs tentes, emmenant une foule de mécontents. Mais
l’ennui les gagnait bienlôt, dos négociations diplomatiques
s'entamaient, et la troupe dissidente revenait quelque temps
apres, avec deux ou Irois pièces apprises dont elle enrichis-
sait notre répertoire. Telle une poule que l’on a crue long-
temps perdue, réparait un beau jour, escortée de sajolio
familie élevée incognilo.
Que de tracasseries, de rivalités, de cancans, de commé-
rages dans nos coulisses! Si nous avions eu le bonheur de
posséder à Magdebourg quelques petits jouruaux. leurs colon-
nes auraient regorgé d’aventures piquantes; mais le moment,
n’était pas arrivé, le temps était gros de l’avenir, mais l’avenir
n’etait pas venu. De tout ce que j'ai vu dans notre tripot co-
mique, je pourrais même dire de tout ce que j’ai fait moi-
même, j’ai déduit un aphorisme que je conseille à lous les
maris de noter sur leurs tablet tes. Le voici : « Lorsqu’une
» femme joue la comédie de société, l'honneur de son époux
» ( puisque honneur il y a ) perd en proportion directe du
» plaisir qu’elle y trouve.»
La femme d'un général que je ne nommerai pas avait été
jadis actrice à Paris au théâtre Montansier; devenue baronne
de l’empire, elle se gardait bien de parler de son ancien état.
Toutes ces dames, qui se moquaient des marquises du fau-
bourg St.-Germain, n’avaient d’autre souci que do les imiter.
Celle-ci, bonne comédienne, était parvenue à faire comme |