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Commerce extérieur de 1853.
Bruxelles, le 9 novembre 1854.
RAPPORT AU ROI.
Sire,
J’ai l’honneur do nielt'e sous les yeux de Voire Majesté le tableau
général du commerce de la Belgique avec les pays étrangers pendant
l’année 1833.
Dans une notice qui précède cet ouvrage, j’ai comparé les principaux
résultats avec ceux des années précédentes. Votre Majesté remarquera
avec satisfaction que le mouvement commercial constaté pour l’année
1833 dépasse de beaucoup celui des années les plus favorables.
Des valeurs officielles attribuées aux marchandises ont été de
nouveau révisées pour 1835, conformément il i’arrété de votre Majesté
du 10 octobre 1847.
Quelques modifications ont été introduites dans le tableau général ;
elles ont été concertées avec la commission centrale de statistique, et
elles ont pour effet de réduire notablement le volumede la publication,
sans nuire à aucune de ses parties essentielles. Je vais, Sire,énumérer
brièvement les principaux changements :
- 1° Suppression de la distinction du pavillon national, en ce qui con-
• cerne les quantités et les valeurs des transports maritimes. Cette sup-
pression est la conséquence de la législation actuelle, d’après laquelle
les navires belges sont, sous le rapf ort du droit de douane, traités
sur le même pied que les navires étrangers, sauf en ce qui concerne
on/.e articles, à l’égard desquels le système des droits différentiels a
été conservé. Ce changement n’est, du reste, pas un obstacle à l’ap-
préciation de l’importance des transports par pavillon belge, attendu
que les états de navigation continuent de renseigner séparément par
pavillon le nombre denavires, le tonnage et le degré de chargement.
2° Suppression de l’état de développement du transit et adjonction,
dans les états de développement consacrés à l’exportation , d’une
colonne nouvelle destinée à renseigner la quantité et la valeur des
marchandises sorties en transit. Par suite, ces derniers états, au lieu
d’indiquer, comme précédemment, le mode de transport pour les
marchandises belges seulement, présentent le mode de transport pour
les marchandises belges et étrangères réunies , c’est-à-dire pour le
commerce général, marche qui est également suivie dans l’état de dé-
veloppement des importations.
5° Simplification des tableaux rétrospectifs nos 8, 9 et 40, parla sup-
pression de la mention des pays secondaires.
4° Suppression du résumé général des entrepôts qui fait l’objet du
tableau n° 17 de la piüjlicalion de 1832, et qui, tout en donnant lieu à
un travail considérable, ne présentait que fort peu d’intérêt.
3° Suppression des proportions pour cent dans les états de naviga-
tion nos 19 à 21. Ces proportions, établies la plupart sur des nombres
très-faibles, ne s’exprimaient souvent que par des fractions d’unité ou
par des chiffres sans importance.
Je suis avec le plus profond respect,
Sire, De Votre Majesté,
Le très-humble et très-fidèle serviteur :
Le Ministre d’Etat, gouverneur du Brabant, chargé
temporairement du département des finances,
Liedts.
NOTICE ANALYTIQUE.
Le commerce des années 1848 à 1833 a été évalué en valeurs an-
ciennes et en valeurs nouvelles. Les unes fixes et permanentes, en
usage depuis l’année 1833, sont conservées pour faciliter la comparai-
son avec les années précédentes; les autres ont pour but de repré-
senter, aussi exactement que possible, la valeur actuelle des mar-
chandises.
Dans la présente notice, les comparaisons des résultats de 1833 avec
ceux des années antérieures portent exclusivement sur les valeurs
permanentes.
RÉSUMÉ GÉNÉRAL DU COMMERCE.
Le commerce de la Belgique avec les pays étrangers poursuit une
marche ascendante. Les résultats du commerce de 1833 dépassent
de 14 p. c. ceux de 1832 et de 33 p. e. la moyenne des années 1848 à
1832. ’
Les importations et les exportations, générales réunies ont été d’un
milliard 194 millions 500 mdle francs en valeurs permanentes : elles
offrent une augmentation de 148m7 sur celles de Tannée 1832, et de
312m3 sur la moyenne quinquennale de 1848 à 1832.
D’après les valeurs nouvelles, le mouvement commercial de 1833
s’élève à un milliard 170 millions 800 mille francs. II ne présente
donc qu’une différence en moins de 17m3 ou 1 p. c. sur les anciennes
évaluations.
Les marchandises arrivées en Belgique, c’est-à-dire les importations
pour la consommation, pour le transit direct et pour l’entrepôt, sont
comprises dans le chiffre d’un millliard 194m5 pour une valeur perma-
nente de 564m2. C’est une augmentation de 40m2 ou 8 p. c. sur lés
résultats de l’année 1832, et de 122™2 ou 28 p. c. sur là moyenne des
années 1848 à 1832.
Les valeurs variables donnent le chiffre de 389ra8, et sont par
conséquent de 25">6 ou 5 p. c. supérieures aux valeurs permanentes.
La valeur permanente du commerce général à l’exportation (mar-
chandises belges et étrangères réunies) a été de 650ml. Il y a augmen-
tation de 108ra3 ou 21 p. c. sur 1832, et de 190ml on 43' p. c. sur la
moyenne quinquennale.
Les valeurs variables, 587m0, présentent sur les valeurs déterminées
eu 1833 une différence en moins de 45«*4 ou 7 p. e.
Les produits étrangers que la Belgique a reçus pour sa propre con-
sommation, et les produits provenant de son »ol et de son industrie
qu’elle a envoyés à l’étranger, sont représentés en valeurs permanen-
tes par 641m0.'ll en résulte une augmentation de 07™l ou 12 p. c. sur
l’année 1852, et de 134m3 ou 32 p. c. par rapporté la moyenne des
années 1848 à 1832.
Les valeurs variables s’expriment par 592™6, chiffre inférieur de
8 p. c. aux valeurs déterminées en 1853.
La valeur permanente des marchandises étrangères mises en con-
sommation a été de 286,n8. C’çst seulement 200 mille fr. de plus qu’en
1832, mais la comparaison avec la moyenne quinquennale fait ressor-
tir un accroissement de 42"’3 ou 17 p. c.
La valeur actuelle de ces produits, 298IU2, excède de 4 p. c. les esti-
mations anciennes.
Le chiffre de 534">2, représentant la valeur permanente des produits
belges exportés, est supérieur de 23 p. c. aux résulta ts de 1832 et de
46 p. c. à la moyenne des années 1848 à 1832.
La valeur variable, 294m4, est de 59ni8 ou 17 p. c. moins élevée que
la valeur permanente.
RÉSUMÉ PAR MODE DE TRANSPORT.
Pour les importations et les exportations réunies, la valeur des
transports par terre et rivières a augmenté, en 1833, de 13 p. c. relati-
vement à 4832 et de 39 p. c. comparativement à la moyenne quinquen-
nale.
Il y a, par rapport à 1832, accroissement de 19 p. c. à l’entrée et de
15 p. c. à la sortie.
Les transports maritimes pour les importations et les exportations
réunies ont progressé de 12 p. c. relativement à 1832. Il y a diminu-
tion de 3 p. c. à l’entrée ; mais à la sortie, il y a une différence en plus
de 39 p. c.
Pour l’ensemble du mouvement commercial, la part proportionnelle
des transports par terre et rivières est de 60 8 p. c. et celle des trans-
ports maritimes de 59.2 p. c. Ces parts respectives ont peu varié.
(La suite ù demain.)
Nouvelles fie la guerre.
Marseille, jeudi.
Le Thabor, parti de Constantinople le 30 octoprc, n’est pas encore
signalé dans notre port. Son arrivée se trouve déjà retardée de qua-
rante heures. La violence du vent l’aura forcé de relâcher dans un des
ports de la Méditerranée.
On commencera demain à diriger sur Lyon les troupes du camp du
Midi.
Le cardinal Mathieu et l’archevêque de Mayence se sont embarqués
aujourd’hui pour Rome. " (Indépendance.)
Nous extrayons du Journal de Saint-Pétersbourg, du 21
octobre (2 novembre), le nouveau bulletin que voici :
Viunt lR s de la Crimée.
S. M. l’empereur vient à l'instant de recevoir le rapport suivant de
l’aide de camp général prince Menchikotf, en date du 15/23 octobre .-
Nos opérations offensives contre les assiégeants ont commencé au-
jourd’hui et ont été couronnées de succès.
Le lieutenant général Liprandi avait été chargé d’attaquer, avec la
division qui lui est confiée, le camp retranché particulier de l’ennemi,
qui défend la route de Sébastopol à Baiaklava.
Cette entreprise a été exécutée par lui, ce matin, d’une manière
brillante. Quatre redoutes, dans lesquelles nous avons pris 11 pièces
d’artillerie, se trouvent maintenant entre nos mains.
La principale redoute ennemie, qui était détendue par des Turcs, a
été enlevée d’assaut par le régiment d’infanterie d’Azoff, qui a vail-
lamment accompli ce lait d’armes, sous le commandement en personne
du général-major Sémiakiuc, commandant de la brigade, et du com-
mandant du régiment, colonel de Kriidener, qui s’est distingué à
cette affaire.
La cavalerie anglaise a aussi donné contre le détachement ; sous le
commandemant de lord Cardigan, elle a chargé, avec une impétuosité
extraordinaire la brigade de hussards de la 6e division de cavalerie;
mais, prise en fianc par quatre escadrons du régiment combiné de
lanciers de réserve, et rejetée sur les feux croisés de mitraille de l’ar-
tillerie des 12e et 16e divisions d’infanterie, et sur ceux des hommes
armés de carabines de la lre brigade de cette dernière division, elle a
éprouvé une perte considérable.
La lre brigade de la 16e division,sous lecommandement du général-
major Jabokritsky en personne, fut lancée en avant, pour empêcher
l’ennemi de tourner le détachement du général Liprandi.
, Lu même temps quelle attaquait nos hussards,la cavalerie anglaise
s’êla.t précipitée au galop sur la batterie de position n° 3 du Don, où
quelques canonniers furent sabrés.
La perte de_notre infanterie dans celle affaire ne dépasse pas, à ce
qu’il semble, SOI) hommes, tant tués que blessés.
Quant à celle de la cavalerie et de l’artillerie, elle n’est pas encore
connue, même par approximation.
i.e général-major Khaletsky, commandant du régiment de hussards
de S. A. i. le prince Nicolas Maximilianovitch , a été blessé de coups
de sabre à l’oreille et au bras.
il est difficile de déterminer avec exactitude la perte de l’ennemi.
Nous avons fait prisonniers environ 60 Anglais, dont un officiel-
supérieur et 2 officiers subalternes.
Des quatre redoutes enlevées, à l’ennemi, deux seront démolies
celle nuit, et les deux autres seront encore plus fortifiées, afin de con-
server cette position, d’où l’on peut agir sur le village Kadikoï, où
liasse la route conduisant du camp ennemi à Ralaklayà.
Aujourd'hui, l’artillerie des remparts de Sébastopol ne Ta cédé en
rien aux batteries des assiégeants, mais les bombes et les protectiles
incendiaires de ces derniers ont brûlé jusqu’à 40 maisonnettes ou
mazankas (masures) dans la slobodc de l'artillerie. (Inv. russe.)
Ou lit dans la correspondance de Constantinople *du
Times, datée du 26 octobre :
« La force des Russes en campagne est certainement au-dessous de
trente mille hommes. Aucune nouvelle attaque n’a été tentée par elle
depuis le 17. On n’a reçu aucune nouvelle de l’arrivée de renforts,
quoique l’on pense qu’un corps nombreux de Russes soit au sud de
l’erekop. •
» Les alliés ont besoin incontestablement de renforts. La force
réelle des Anglais ne s’élève pas à plus de seize mille hommes, tel est
ie vide causé par la bataille et la maladie. II n’y a pas eu moins de
neuf mille hommes morts et hors do combat depuis 8 semaines.
» Les prisonniers et les déserteurs russes disent que les généraux
sont décidés à n’abandonner Sébastopol qu’à l’état de ruines. Les
femmes et les enfants ont probablement été envoyés au nord de la ville.
On espère qu’ils seront mis en sûreté avant l’assaut final, car telle est
l'obstination de la défense que les assiégeants sont arrivés à un degré
de rage qui poussera, certes, les zouaves et les autres régiments d’A-
frique, à déployer une grande cruauté lors du sac de la ville. »
ESJPAGNK.
On écrit de Bayonne, par le télégraphe, le 8 novembre,
au Moniteur français :
La reine a ouvert la séance à deux heures et demie. Sa Majesté a été
reçue dans la salle des Cortès avec un profond et respectueux silence;
et après la lecture du discours, prononcé d’une voix forme et accen-
tuée, Sa Majesté a été accueillie par des vivats enthousiastes. L’aspect
de la population est des plus satisfaisants.
S. M. la reine d’Espagne, dit ensuite le Moniteur français,
dans l’acte solennel de l’ouverture des Cortès constituantes
qui vient d’avoir lieu, a prononcé le discours suivant ;
Messieurs les députés,
Je viens aujourd’hui,avec plus de plaisir et plus d’espoir que jamais,
ouvrir les Cortès de la nation et me placer au milieu des élus du
peuple. Si, le 26 juillet, je reconnus toute la vérité que je confiai sans
réserve à sa noblesse et à son patriotisme, il est juste que dans ce
moment solennel je m’empresse de les remercier de leur admirable
conduite, et de la réclamer de ceux qui ont employé leurs efforts pour
Raffermissement de la nouvelle ère de bien-être' et de bonheur qui,
alors, s’inaugura pour notre patrie.
Je suis restée fidèle, messieurs les députés, à ce quej’ai promis ce
jour-là devant Dieu et devant le monde. J’ai respecté, comme je
respecterai toujours la liberté et les droits de la nation. J’aj mis tous
mes soins et ma volonté dans le développement de ses intérêts et
dans la réalisation de ses justes aspirations. En ordonnant et décrétant
la loi fondamentale définitive qui doit consacrer ces droits et garantir
ces intérêts, vous, les représentants estimés, qui avez la main sur la
conscience et les yeux fixés sur l’histoire, vous venez fermer l’abîme
des luttes et des discordes.
Votre résolution sera (je n’en doute point) un arrêt digne de votre
noblesse, digne d’être accepté par vos commettants, et digne enfin
d’être béni cl acclamé par la postérité.
Le temps i;e peut ni effacer ni faire disparaître les derniers événe-
nements; maiss’iiest vrai que le cœur se comprime et que les larmes
viennent aux yeux des infortunes et des malheurs, puisons-y, messieurs
les députés, un exemple et un enseignement pour la nouvelle vie poli-
tique qui vient de s’ouvrir à nous.
Peut-être nous sommes-nous tous trompés ; désormais efforçons-
nous tous de réussir; telle est ma confiance pleine et entière. Que votre
patriotisme et votre illustration soient aussi grands et aussi féconds
que l’exigent les besoins de notre chère Espagne ! et puisque scs
destinées providentielles ont si souvent étonné l'Europe, faites qu’elle
nous admire encore une lois, à la vue du tableau consolant qui consti-
tuera en même temps notre gloire et notre bonheur : une reine qui,
sans hésiter,s’est jetée dans les bras de son peuple ; et un peuple qui,
tout en assurant ses libertés, répond à la reine comme le plus brave,
le plus noble et le plus chevaleresque de tous les peuples.
Cet acte, ajoute le Moniteur, s’est passé dans la plus
parfaite tranquillité.
S. M., au moment de terminer la lecture de son discours,
a été applaudie avec enthousiasme.
Madrid, 3 novembre.
Un crime affreux a consterné la capitale .; le comte de Villamannel,
gendre de la duchesse de Gor, a été assassiné. Cet estimable jeune
homme arrivait de Biarritz pour préparer l’habitation de sa famille
qu’il avait laissée aux eaux, il a été lâchement assassiné chez lui par
son cocher dans un accès de jalousie. L’assassin, après avoir blessé
mortellement sa victime, a frappé doux femmes et un domestique
qu’il a rencontrés sur son passage au moment où il s’enfuyait. La po-
lice ne néglige rien pour arriver à sa capture. Le gouverneur de Ma-
drid a mis 300 personnes à sa poursuite ; on dit qu’il a été découvert
dans une localité voisine, dite Hortaleza.
Le gouvernement est en négociation avec la télégraphie électrique
étrangère pour établir des communications avec Madrid ; il mettra ce
mode de communication à la disposition du public.
, Le général Narvaez doit rester à Vichy tant que la saison le lui per-
mettra : il n’a pas encore choisi son séjour pour le moment où il quit-
tera les eaux. 11 craint de se rendre à Paris où sa présence pourrait
donner lieu à des conjectures de prétendus projets de réaction con-
certés avec la reine-mère.
Peu de pefsonneesavent qu’il y a en Espagne une communauté ou
maisori de Jésuitës. 80 d’entr’eux sont à Loyola (provinces Basques).
Le gouvernement leur a donné l’ordre de se’ rendre immédiatement à
Mayorque. Les pères refusent d’obéir, prétextant que rien n’esl prêt
poiir ce voyage,quoique le gouvernemeiitsoutiennc le contraire.Si cette
résistance se prolonge, M. Alonso les expulsera du territoire Espagnol
et tous les ministres l’appuieront dans l’exécution de cette mesure.
M. Pacheco, qui aurait préféré leur translation à Mayorque, se pro-
pose de les abandonner entièrement à la discrétion du ministre de
grâce et de justice.
Si l’on déteste universelllement les jésuites, c'est que l’on sait qu’ils
ont semé la discorde dans le pays Baseo-Navarran, qu’ils trament des
conspirations carlistes et que leur maison s’est convertie en arsenal.
Le gouvernement envoie des troupes dans les provinces Basques
parce qu’il a en main des preuves de cette conspiration, à laquelle se
rattache la mission de M. Bàrrutell.
Dans le < micordal on avait eu bien soin d’insérer un article ainsi
conçu ; On autorise l’établissement de certaines communautés reli-
gieuses eide quclqu’autres C’est à la faveur de ce quelqu’autres que
se sont glissés les pères de Loyola que Ton est aujourd’hui forcé
d’expulser.
AÏÎJIJÎTKRKIÎ.
Lonrdes, 9 octobre.
Le Royajme-Tu a importé du 10 septembre au 10 octobre, 11,446
bœufs, 4(j sio m mtons, 91,274 quarters de froment, 58,586 quarters
d’orge, 9: 187 quarters de farine; Tannée dernières ces chiffres
étaient, pc ir la p riode correspondante, 8,730 bœufs, 28,376 moutons,
468,468 quarters de froment, 56,472 quart, d’orge et 465,346,.quarters
de farine.
Une dépêche de Liverpool annonce que le capitaine Collinson est
arrivé, le 25 août, au port Clarence, n’ayant perdu que trois hommes
de son équipage. L'e port de Clarence est situé à l’entrée du détroit
de Behring, fin sait que le capitaine Collinson avait été envoyé le
premier à la recherche de sir John Franklin, et que, depuis plusieurs
années, n'âyant pas reçu de ses nouvelles, on le croyait perdu.
Les rapports officiels relatifs au commerce et à la navigation pour
le mois échu le 10 octobre , viennent d’être publiés par le Board of
Trade. Il en résulte que la valeur totale déclarée des exportations de
produits anglais et irlandais, du Royaume-Uni, pour le mois indiqué,
est de 8,071,048 livres, ou 734,032 liv. de moins que pendant le mois
correspondant de 1833. Il y a augmentation sur la bierre et l’aie, le
charbon et les cotons manufacturés, mais diminution sur la mercerie,
la favcnce, la coutellerie, le lin manufacturé, les machines, les soie-
ries, la laine manufacturée et la laine filée.
Les articles sur lesquels l’importation est plus considérable, sont :
la cochenille, le guano, le malioni, le salpêtre, la soie écrue, ie pi-
ment, le rhum, le sucre, le thé, ie vin, le coton ; ceux pour lesquels
il y a diminution d’importation, sont ; le cacao, le café, le froment,
l’orgç, la farine,, le maïs, l’indigo, le chanvre, l’huile fine, l’opium, le
fromage, le riz, l’eau-de-vie, le suif.
Londres, 4 novemhre.
Ce matin a eu lieu avec la pompe et le cérémonial usité l’installa-
tion du nouveau lord maire de la cité de Londres.
IlOURSE DE LONDRES DU 9 NOVEMHRE.
Los fonds anglais continuent à fléchir; ils ferment en baisse de 18
0/0 sur hier. Les consolidés ont fait 94 1/4 à 3/8 et restent 94 1/8 à 1/4
au comptant et au 14 et.; 3 0/0 réduits92 7/8 à 93 1/8,'3 0 0 nouv. 92 7/8
93 1/4; bons de l’échiquier 1839, 100, traites|d°6 à 9 sh. prime; act. de
la banque 21).
En fonds étrangers,l’emprunt Turc,après s’être raffermi et avoir haus-
sé de 1/4 0/0, a fléchi de nouveau et reste 2 a 1 1/2 0/0 ese.; Mexicains
22 1/2 à 23; Russes 3 0 o 95 à 97 ; Espagne 3 0/0 différé 18 à 1/4; Hol-
landais 2 1/2 0 0, 60 1/2; 4 0 0, 91; Espagne 5 0/0 anc., 37 1/2; Pérou -4
1/2 O/o, 68 1/4.
Chemins de fer belges : Luxembourg 12 £ payées 3 3/4.
FSSAWCTE.
(Correspondance particulière au précurseur J
Paris, 9 novembre.
Les mêmes bruits qui avaient été mis hier en circulation au sujet de
la position fâcheuse des armées alliées en Crimée,se sont renouvelées
aujourd’hui. On allait jusqu’à dire que le général Liprandi, dont les
forces s’étaient trouvées augmentées par des renforts nouveaux, avait
coupé les communications entre les anglais et les fiançais, que le
général Bosquet avait été défait et qu’en somme Sébastopol était dé-
bloqué. — Pour appuyer, sinon ces extrémités mais tout au moins un
état de choses fâcheux en Crimée, pour nos affaires, on argumentait
des articles de la presse anglaise qui se montre assez alàrmée et qui
croit que'le siège de Sébastopol pourrait bien ne pas être fini le 1er
décembre.
Vous connaissez mon opinion au sujet de ces brusques variations
de l’opinion, toujours prête,à propos des affaires d’Oricnt, à passeren
24’ heures de la confiance la plus grande au plus grand désespoir, et
vice-vcrsâ. Elles n’ont aucune importance et prouvent seulement que
notre génération, habituée aux chemins de fer, à la télégraphie élec-
trique, aux monumens improvisés, aux révolutions de coup de main
changeant en quelques heures la face d'un Etat, croit que tous les
événements de ce monde doivent marcher avec cette rapidité. Ces
impatiences, du reste, ne sont pas nouvelles cl elles se manifestaient
avec non moins de vivacité, après 1850, lorsque nous assiégions votre
Citadelle, et aussi lorsqu’on 1849 nous lésions le siège de Rome. Ne
nous en préoccupons donc pas plus qu’il ne convient, alors que le bon
sens indique qu’un peu plus tôt, qu’un peu plus tard, lef résultat at-
tendu doit infailliblement arriver.
I.e gouvernement n’a prescrit la levée du camp du Midi que pour eu
établir un autre plus important dans les environs de Lyon, U Sartho-
nay. Des ordres sont donnés pour que 24,000 hommes soient rassem-
blés dans cette localité qui, comme position, est plus favorable à une
agglomération considérable de troupes.
L’instruction qui se poursuit contre M. Thery-Tollard, le grainetier
légitimiste chez lequel il a été fait dernièrement une perquisition,tou-
che à son terme. D'ici à la fin du mois M. Thory-Toliard sera jugé par
la police correctionnelle sous jirévenlion d’exposition et de mise en
vente d’emblèmes séditieux.
Le procès-verbal constate que, pendant que la police procédait à la
saisie des portraits du comte de Chambord au domicile du prévenu, la
petite-fille de celui-ci, âgée de 6 ou 7 ans, ne cessait décrier: Vive le
roi, vive le roi ! M. Thery-Tollard était, du reste, il faut en convenir,
d’une incontestable obscurité parmi le parti légitimiste, qui aujour-
d’hui voudrait presqu’en faire un héros en donnant beaucoup d'im-
portance à la jioursnite dont il est l’objet.
On assure que c’est l’empereur qui a voulu que l’administration de
l’opéra se montra indulgente pour Mlle Cruvelli et qui a autorisé sa
rentrée. Bien entendu que le pardon accordé à l’intéressante fugitive
sera complet, et les appositions placées sur ses fonds chez M. Rot-
schild ainsi que sur son mobilier ont été levées,
i M. Vuhrer, chef de bureau des bâtiments au ministère d’Etat, que
l’on désigne comme devant succéder à M. Nestor Roqueplan, dans la
direction de l’opéra, est doué, assure-t-on, d’une charmante voix
de salon. M. Vuhrer est, en outre, homme de goût et bon musicien.
Je dois ajouter cependant que Ton assure que M. Crosnier, l’ancien
j directeur de l’opéra-comique, est aussi sur les rangs pour succéder
à M. Roqueplan et qu’il aurait des chances.
Je n’ai pas besoin de vous dire qu’il y avait foule aujourd’hui à
l’Académie française pour la réception de M. Dupanloup. Toutes nos
notabilités politiques et littéraires s’y étaient données rendez vous.
Beaucoup de membres du clergé assistaient à la séance.
M. Dupanloup se trouvait placé entre MM. Molé et Montalcmbert,
ayant aussi à peu de distance de lui MM. Thiers et Cousin. M. Thiers,
qui a été remarqué, est fort engraissé- Tout le corps académique, sauf
MM. Guizot et Dupin, était au complet. Le discours de Mgr Dupanloup,
qui a su relever avec bonheur l’heureux accord qui existait entre
l’Académie et TEpisçQjôt et qui a insisté avec beaucoup d’art sur la
nécessité de la culture des lettres et des sciences en tant qu’elles
restent inspirées par la raison et la morale, a obtenu un grand succès.
M. de Salvandy a peut-être dû l’espèce de froideur av.ee laquelle il a
été écouté, à l’hésitation ainsi qu’à la lenteur de son débit. On aurait
dit que l’honorable récipiendaire lisait un manuscrit chargé de ra-
tures. Il y a eu notamment le mot amorce sur lequel il est resté long-
temps, qui faisait dire dans la foule, où Ton n’épargne pas les plaisan-
teries, que le discours était raté.
On dit que M. Crosnier, ancien directeur de l’Opéra-comique et dé-
puté au corjis législatif, est nommé directeur de l’opéra en remplace-
ment de M. Camilie Roqueplan.
Le Courrier de Lyon, du 9, annonce que le camp de Sathonay est
définitivement arrêté et qu’ii doit recevoir jusqu’à 24/000 hommes. On
a jugé avec raison que, surtout pour la saison d’hiver, des baraques
étaient préférables à de simples tentes en coutil. Aussi, est-ce à ce
premier mode d’institution qu’on s’est arrêté ; des marchés sont déjà
passés pour la construction des charpentes et pour la fourniture d’une
certaine quantité de zinc, probablement destiné aux toitures.
L’empereur, informé des difficultés que les officiers éprouvaient à
se procurer devant Sébastopol les objets les plus indispensables,a or-
donnë qu'une provision de vin pour deux mois leur tût envoyée aux
frais de sa cassette particulière. L’envoi fait route pour la Crimée.
(Constitutionnel.)
Le ministre de la marine vient de prescrire l’envoi en Orient, dit le
Moniteur de la flotte, de deux compagnies nouvelles et d’un détache-
ment de 90 hommes du 4e régiment d’infanterie de marine, pour ren-
forcer et compléter le corps expéditionnaire de cette arme, en ce mo-
ment sous les murs de Sébastopol.
Les barraques chauffoirs commencent à se monter au camp d’Equi-
hem (Boulogne). On en donne trois par division : Une pour les offi-
ciers, une pour les sous-officiers et la troisième pour la troupe. On
poursuit avec activité la construction des salles de spectacle. Honvault
a inauguré la sienne par un opéra, Galathee, un vaudeville, Y Aumô-
nier du Régiment, et un intermède musical.
Un affreux accident est arrivé le 3 de ce mois, dans la forêt de Vier-
zon. M. Lupin, fils, chassait le chevreuil en compagnie de nombreux
amis. Un de ses cousins, eu voulant décharger son fusil, a eu le mai-
heur d’atteindre M. Lupin en pleine poitrine. La balle, entrée au-des-
sous du cœur, est sortie par les reins. La mort n’a pas tardé à suivre
cette blessure dont l’auteur involontaire voulait se brûler la cervelle.
Les assistants ont en beaucoup de peine à empêcher ce nouveau mal-
heur.
La police vient d’arrêter une bande de malfaiteurs qui se donnaient
le nom de Rats, et qui exploitaient dans les environs de Paris, les
auberges fréquentées par les marchands forains et les_roulie£s. Les
jours de marchés aux bestiaux à Sceaux,Poissy, Bourg-Ia-Reiné, éiaienl
ceux qu’ils choisissaient de préférence pour commettre leurs vols. A
ces époques plusieurs chambres, dans chaque auberge, sont occupées
la nuit par cinq ou six marchands. Revêtus du costume de ces der-
niers, les Rats se glissaient avec eux, au nombre de deux ou trois, et
avaient soin de coucher chacun dans une chambre différente.
lisse mettaient au lit les premiers, et lorsqu’arrivaient les mar-
chands, ils jiaraissaient profondément endormis ; mais ils ne dor-
maient que d’un œil et observaient attentivement ceux des arrivans
qui plaçaient sous leur traversin leur ceinture contenant presque tou-
jours une somme assez importante résultant de la vente de bestiaux
ou apportée pour en acheter. A l’heure convenue, les Rats se levaient
chacun de son côté, se retrouvaient et se rendaient mutuellement
compte de leurs observations. Ils s’indiquaient exactement la position
des lits dè ceux qu’ils voulaient dévaliser. Chacun d’eux opérait alors
dans la chambre de son complice ; les ceintures volées étaient cachées
en lieu de sûreté et les voleurs retournaient à leur lit sans éveiller le
moindre soupçon. Le lendemain on s’apercevait du vol.
Les Rats faisaient jilus de brir ; m les autres, demandant que tout
le monde fût fouillé et insistanl ,,j_r l’être les premiers. On ne trou-
vait rien sur eux, et ils sc retiraient paisiblement. Quelques jours
après ils revenaient à la même auberge et enlevaient le butin qu’ils
avaient caché, en ayant soin tte fois de ne commettre aucun vol afin
de ne pas être inquiétés. Ces habiles voleurs, qui prélevaient ainsi sui-
tes rouliers et les marchands de bestiaux un tribut assez considérable,
ont été mis à la disposition de la justice. (Pays).
L’Académie française a tenu aujourd’hui, à deux heures, sa séance
extraordinaire pour la réception de Mgr l’évêque d’Orléans, M. l’abbé
Dupanloup, devenu l’un des quarante depuis quelque temps. Cette
solennité littéraire avait atliré une affluence prodigieuse et Ton
remarquait dans l'assemblée une foule d’illustrations dans tous les
genres. La réputation que s’est faite M. Dupanloup comme écrivain,
comme orateur sacré, était pour beaucoup dans cet empressement,
que Ton s’attendait à voir justifier de nouveau mais d'une manière
toute exceptionnelle. Ce n’était plus le prédicateur que l’on se dispo-
sait à entendre, Tinlorprête éloquent des grandes vérités de notre
religion, le censeur sévère de nos travers et de nos défauts; c’était
l’orateur aux prises avec l’éloge, avec les souvenirs d’une époque
difficile U rappeler, avec des temps nouveaux, féconds en dramatiques
événements, en grandes choses. Les applaudissements fréquents ei
unanimes de l’auditoire ont prouvé à M. Dupanloup qu’il avait su se
maintenir à la hauteur des sujets qu’il avait à traiter.. Successeur de
M. Tissot, il avait à parler de cet académicien, dont la vie a été si
agitée, mais il l’a fait avec une brièveté intelligente et charitable qui
a été remarquée et approuvée.
Tout le discours de M. Dupauloup a roulé sur l’accord qui règne
entre l’Académie et l’Episcopat français, accord dont il s’est félicité
d’étre un nouvel exemple ; sur la nécessité de la culture des lettres et
des sciences; sur leur heureuse influence pour le bonheur des nations,
quand c’est le bon sens, la lumière d’en haut qui les dirigent.
C’est à ce haut point de vue que l’orateur s’est constamment main-
tenu et inspiré par la foi la plus vive, il a trouvé dans son cœur, dans
ses convictions, des élans, des traits d’éloquence qui lui ont valu le
plus éclatant et le plus honorable succès.
M. Dupanloup a été également goûté dans la partie de son discours
Consacrée à la grammaire et au dictionnaire. C’était un sujet aride,
mais le nouvel académicien a su le rendre intéressant etri’élever à la
hauteur d’une discussion académique.
M. de Salvandy a répondu au récipiendaire et a eu des mouvements
fort heureux. M. Dupanloup était entre MM. Molé et Montalembert.
Près de lui étaient MM. Cousin, Thiers ; sur le banc supérieur on
remarquait MM. Durct, Simart. Au-dessous de l’orateur était M. Scribe.
MM. Dupin et Guizot n’assistaient pas à la séance. Le bureau était
occupé par MM. Salvandy, Villemain et Empis.
L’académie française ayant encore deux réceptions à faire, savoir :
colle de M. Berryer qui remplace M. de Saint Priest, et celle de M. de
Sacy qui remplace M. Jay, a décidé qu’elle ne s’occuperait pas de
l’élection à faire pour remplacer M. Ancelot, d’ici au mois de janvier
prochain. Cependant on compte en ce moment jusqu'à 22 candidats
qui se mettent en règle pour le grand jour de l’élection. Jamais le titre
d’académicien n’a plus été recherché qu’à présent.
IlOURSE DE PARIS DU 9 NOVEMHRE.
On lit dans le bulletin financier de la Presse :
2 heures. — La bourse était aujourd’hui excessivement agitée. 11 ne
sc présentait que des vendeurs dès le début du parquet, et la baisse a
fait de nouveaux progrès rapides sur toutes les valeurs. Les acheteurs
qui avaient attendu jusqu’à présent avec confiance, ont été effrayés et
se sont décidés à s’exécuter, tandis que les vendeurs conservaient
leurs positions, et ne songeaient pas encore à réaliser leurs bénéfices.
On n’avait pas reçu de nouvelles dépêches de la-Crimée, mais on était
disposé à croire, d’après les derniers rapports, que la lutte jiourraitsc
prolonger plus longtemps qu’on ne s’v était attendu.
On parlait de nombreux renforts dirigés sur lialaclava. L’armée
française d’occupation des Etats-Romains serait dirigée sur l’Orient et
remplacée par des troupes autrichiennes. Si ce fait était exact,il prou-
verait au moins une entente parfaite entre l’Autriche et les puissances
occidentales.
La baisse a donné lieu, comme à l’ordinaire, à des bruits de toute
nature, qui ont eu pour effet d’accroître la panique. Cependant, la
rente 5 0/0 a déjà baissé de plus de 3 fr. depuis quinze jours,et comme
on approche du coupon, le moindre incident favorable suffira pour
déterminer une brusque reprise.
La rente 3 0/0, qui était restée hier à 73 85, était offerte au début à
73 40 ; elle n’a pas pu se relever au dessus de 75 43 et elle a iléelii en
peu de temps à 73 10. Quelques rachats ont eu lieu à ce cours et ont
arrête ie mouvement rétrograde.
Il n’y avait presque pas d’affaires, faute d’acheteurs, sur les valeurs
diverses. Le palais de justice était offert de 147 50. La vieille-monta-
gne à 503.
Les actions des Docks sont tombées à 213 50 et 215.
Quelques ventes importantes ont eu lieu, dès le début sur le crédit
mobilier, qui est tombé rapidement à 760 et 740.
Ainsi cette valeur a rétrogradé en peu de temps de 33 fr i a n.
des positions qui avaient été prises sont maintenant lianiilTs?- r>art
existe déjà un assez fort découvert. , uces, et il
Le mouvement de baisse n’a pas été moins vif sur les art
chemins de fer. Toutes les lignes ont été continuellement" offcr?ns ^
la baisse a été surtout rapide sur les chemins qui avaient donna c’cl
depuis quelque temps à de fortes spéculations. no llCu,
l.es fonds étrangers étaient tous offerts. Les obligations d’Hnr
été encore cotées à 530, mais il s’est présenté quelques achcteu"-1
Les obligations des chemins de fer sont jusqu’à présent très
affectées par la baisse des actions. Leurs cours ont à neine rst™., ^
de 1 25 à 2 50. 1 rétrogradé
3 heures. — L’approche de 75 a enfin arrêté le mouvement de W
et déterminé quelques vendeurs à réaliser leurs bénéfices Le v enSe
repris à 73 43, et il est resté à ce cours. ’ 0 u/ü a
La fin de la bourse était également plus calme sur les chem
On commençait à s’apercevoir qu’on s’était laisser entraîner à vonT’
dans de trop bas prix, et quelques-uns des vendeurs cherrhv re
à rentrer dans leurs bénéfices. Les actions des l’Est, de Lvon ot !int
Nord étaient demandées à la clôture. 1 du
HOL1AHDF,
La Hâve, 9 novembre.
Hier matin à environ 9 heures le côté .sud-est d’une des tours i
l’église catholique de St-WaHiurge à Arnhem a écroulé ainsi nue i
partie annexée de l’église dans laquelle sc trouvait l’orgue nui .î
enseveli sous les décombres. La partie-ouest de la tour qui est rest ;
debout, menace de s’affaisser également et le danger qu'il y a entoéph
d’arrêter quoi que ce soit. De temps en temps on voit tomber X
amas de pierres. La perte que ce désastre a causée est considérable
Dans les derniers temps l’intérieur de l’église avait été beaucomi
embelli, et il parait que la tour avait été trop dégarnie de son annui
On n’a pas eu de malheurs à déplorer ; au moment de la chute K
avait personne dans l’église ; le service du matin venait de se J
miucr. r‘
Plus de 300 chevaux, en général fort beaux, ont approvisionné le
le marché tenu à Hedel, le 7 novembre. Le commerce était animé des
prix élevés ontété faits. Plusieurs achats ont eu lieu pour compte de
marchands français. F 1
BOURSE D’AMSTERDAM DU 9 NOVEMBRE.
La tendance défavorable qui se manifestait hier à la clôture, a dis-
paru aujourd’hui, quelques achats ayant été effectués en Intégrale»
et en fonds d’Autriche.
Les cours se sont bien soutenus, avec desaffàires limitées. —Russes
3 0/0 chez Stieglitz 81 5/8 à 5/4.
Cours de clôture : Intég. 59 1/16 ; Esp. 1 0/0 47 13/16 à 7/8 ; 3 0/0 int
52 1/8 à 3/16; Métall. 5 0/0 64 3/4 à 13/16 ; d“ 2 1/2 0/0 32 11/16. ‘
BELGIQUE.
Bruxelles, 9 novembre.
Le départ de LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Brabant pour
TI talie n’aura pas lieu le 10, ainsi que l’ont annoncé les journaux II
est ajourné de quelques jours seulement, et les augustes vovageiirs
quitteront probablement Bruxelles le 15 de ce mois.
Le duc de Brabant voyagera incognito, sous ie nom deM. le vicomte
d’Ardenne; le duc et la duchesse seront accompagnés de M. le comte
de Lannov, grand maître de la maison du duc, de Mme la comtesse
de Lannov, dame d’honneur de la duchesse; d’un officier d'ordonnance
et de M. le docteur Carsvrell.
OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES, 9 HOV., à midi (19» jour
de la lune.) — Baromètre observé, 760,73; thermomètre cent, du
baromètre, li°0 ; température cent, de l’air, 7»06 ; id. maximum
depuis hier midi, 8°,04 ; id. minimum, id., S°,04 ; eau tombée, 3m 18'
vent. N.N.-E.
CHAMBRE DES REPRESENTANTS.
Séance du 9 novembre.
PRÉSIDENCE DE M. VAN REMOORTERE , DOYEN D’AGE.
La séance est ouverte à 2 1/2 heures par la lecture du procès-verbal
de la séance d’hier et l’analyse des pièces adressées à la chambre.
Plusieurs membres dont l’élection a été validée hier prêtent le
serment prescrit par la constitution.
L’ordre du jour appelle la suite des rapports sur la vérification des
pouvoirs des membres élus en juin dernier.
m. coomans, rapporteur de la cinquième commission propose l’ad-
mission de MM. Rodenbaeh et Dumortier, élus à Roulers ; de MM. de
Muéleiiaere èl Le Bailly de Tifleghem, élus à Tiiiell; de MM. Malou,
Alph. Vandenpeereboom et VanRenynghe, élus à Ypres ; deM. Tesch,
élu à Arlon. ’ •
La chambre adopte les conclusions du rapport et ces messieurs sont
proclamés membres de la chambre. Plusieurs d’entre eux sont pré-
sents et prêtent serment.
m. coomans, rapporteur, donne ensuite lecture du rapport suivant
sur l’élection de M. Lambin, à Bastogne.
Messieurs, dit-il, la 5e commission m’a aussi chargé de vous faire
rapport sur les élections de Bastogne.
5i8 électeurs ont déposé 521 billets dont un blanc. La majorité
absolue a été fixée par le bureau à 259. M. Lambin a obtenu
265 suffrages et M. d’Hoffschmidt, membre sortant, 231. En consé-
quence, le bureau a déclaré M. Lambin élu.
Le procès-verbal no mentionne aucune réclamation.
Toutefois, la Chambre se Ironve saisie de diverses réclamations
signées par des électeurs et dont voici l’analyse.
Une pétition datée de Bastogne, le 29 octobre, porte que deux élec-
teurs, inscrits sur la liste générale, à savoir, le sieur Gilles Jonius et
Jacques Schneider, n’avaient pas le droit d’y figurer, ni de voler,
n’ayant pas la qualité de Belge. L’un et l’autre seraient nés en Alle-
magne. Les signataires avouent qu’il leur est impossible de prouver
que ces deux individus n’ont pas acquis le droit d’élection, et ils sup-
pii.ent la chambre d’ordonner une enquête à ce sujet.
Une autre pétition affirme aussi que deux étrangers ont pris part au
vole et .elle désigne, comme coupables de cet abus, les sieurs Schnei-
der et Arnold Moutsch.
Une troisième pétition ne parle pas de cet Arnold Moutsch et ne (ait
mention, comme la première, que des sieurs Cillés Jonius et Jacques
Schneider.
Enfin, une autre pièce encore, dit qu’il faut substituer au nom de
Cillés Jonius celui d’Arnold Mutsch ou Moutsch. Gilles Jonius aurait
été- qualifié induement d’étranger.
Votre cinquième commission, messieurs, a examiné et discuté ccs
faits avec soin. Le débat approfondi auquel elle s’est livrée n’a guère
porté que sur le grief que je viens d’avoir l’honneur de voussoumeUre.
Il a été dit, .d'une part, que la Constitution exige Tindîgénatpour
l’exercice du droit d’élection; que des étrangers ne peuvent prendre
part à un vote sans le vicier ; que leur inscription sur la liste ne doit
pas empêcher la Chambre d’annuler le résultat d’un pareil vote sur-
tout quand l’élu n’a oblêùu qu’une faible majorité. En déduisant du
chiffre de suffrages donnés à M. Lambin trois billets trouvés en trop
dans l’urné et deux billets pour eompte des prétendus étrangers, ta
majorité absolue lui échappe en effet et dès-lors l’opération doit dire
recommencée.
Il a été répondu, d’autre part, qu’en aucun cas le billet blanc ne
doit être décompté à M. Lambin, puisque ce billet n’a pu lui profiter;
qu’il y a tout au plus à lui décompter deux des trois billets trouvés en
trop; que ce décompte, en y ajoutant les deux voix étrangères, lui
laisse encore 239 suffrages, soit la majorité absolue ; que, d’ailleurs,
les pétitionnaires rie prouvent aucunement la qualité d'étranger des
deux ou des trois électeurs dont ils parlent ; que la preuve du fait
incombe à celui qui s’en plaint; qu’on jieut être électeur, quoique né
à l’étranger; que des centaines de personnes nées à l’étranger exer-
cent très légalement leurs droits politiques, et que la Chambre ne doit
pas, sur de si faibles indices, ajourner une élection ou ordonner une
enquête. .
Les membres qui ont soutenu la validité de l’élection ont fait re-
marquer en outre que les réclamations dont il s'agit se sont toutes
produites en octobre; que In plus claire est du 29 octobre seulement,
et que les électeurs signataires ont eu tout le temps (cinq mois envi-
ron) de recueillir eux-mêmes les preuves demandées par eux à b
Chambre.
S’il Suffisait de réclamations de ce genre pour faire ajourner par Ta
Chambre l’admission des représentants du pays, des électeurs désap-
pointés pourraient entraver la marche de nos travaux, priver certains
arrondissements du droit de prendre part à la rédaction des lois, «
engager la législature dans un dédale de difficultés. Ils n’auraient qua
prétendre que tel ou tel électeur.est étranger, quoique inscrit sur la
liste officielle, et ce serait à nous de rechercher la preuve de l'exac-
titude do leurs assertions! Nous n’avons pas cru que ce système fin
admissible. ’ t .
D’autres faits signalés par les pétitionnaires n’ont jiu faire l’objet
d’un débat au sein de votre 5e commission. Ainsi ils prétendent que
plusieurs électeurs ont été indûment inscrits sur la liste générale; quu
les uns ne payent pas le cens, que les antres ne sont pas domicilies
dans le district de Bastogne. A ee sujet on exhibe des pièces fini 116
fournissent tout au plus qu’un commencement de preuve. Mais ta
chambre peut-elle utilement entreprendre la révision des listes, et ne
se créerait-elle pas des embarras sans fin si, après le vote, elle remet-
tait en question le droit de ceux qui y ont participé ? Tant do garan-
ties sérieuses entourent la formation des listes qu’il serait inutile et
même dangereux de les modifier après coup et de faire dépendre uc
ces changements arbitraires la nomination des députés. . .
L’une des pétitions que nous avons examinées assure que certains
électeurs se sont fait reconnaître par des billets marqués, et que p*u"
sieurs membres du clergé se sont mêlés activement à la lutte. AUeui
fait précis n’étaut avancé à l’appui de ces allégations, nous navon»
lias cru devoir nous y arrêter. Toutefois nous n’hésitons pas à recor
miiT.rc que les billets"marqués, dont l’usage paraît se généraliser dan»
quelques arrondissements, sont un véritable abus que proscrivent 1
prit de nos institutions et le texte formel de la loi. _ ,.. u
En résumé, l’élection de Bastogne ne nous paraît avoir donne m
qu’à une seule réclamation sérieuse, qui serait la participation u
d'iix étrangers au scrutin. Mais outre que ces personnes figurent -u
la liste officielle, leur qualité d’étrangers n'est aucunement démon»1
par les pétitionnaires.La majorité de votre commission s’est doncri»
nbncéc (4 voix contre 2) pour l’admission de M. Lambin. Touteion
la priète de la minorité, votre rapporteur s’est adressé à M. le
de l’intérieur pour obtenir de ce haut fonctionnaire les rcnscigj •
monts qu'il pourrait s’être procurés sur les citoyens dont la national
es1, contestée. M le ministre a déclaré n’avoir demandé ni reçu a
sujet aucun éclaircissement. i . .,.j
En dépesant sur le bureau mon rapjiort et les pièces à Tappa1’J
donc l’honneur de conclure à l’admission pure et simple de Mi-an» •
m. le président. Y a-t-il des observations sur les conclusions
la commission ?
voix. L’impression du rapport ! Aux voix ! .
m. de theux fait remarquer qu’ii y a des membres qui deman | -
l’irripression du rapport et d’autres qui demandent d’aller immcaw -
ment aux voix; il dit que ces derniers seuls sont dans le vrai, a.11®,,
qu’il entre dans les habitudes de la Chambre de ne pas bvrer a 1
pression les rapports qui concernent la vérification des pouvoir |