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tÆ PRECimsSlTR, Mardi S© Janvier 1843.
— Hier soir, les rues de la ville étaient plongées dans une complète
obscurité. Aucune lanterne ne se trouvait allumée. L’administration
du gaz comptait probablement sur la lune qui lui a fait défaut.
— On écrit de Liège, 9 janvier : .
Ce malin, trois bateaux attachés l’un à l’autre et chargés de minéral
de fer, sont allés se heurter contre une pile du Tout de la Boverie en
construction. L’un d’eux, fortement endommagé, faisait eau dans plu-
sieurs endroits et allait immanquablement disparaître el entraîner les
deux autres avec lui, quand l’un des bateliers qui les montaient parvint
à couper les liens qui l’attachaient et sauva ainsi les autres bateaux. Ce-
lui qui était endommagé s’engouffra bientôt après en amont du l’ont
des Arches.
— On écrit de Haut-Fayt, le 7 janvier :
Depuis quelque temps, deux loups parcouraient toutesles nuits les
villages voisins et y prenaient tout ce qu’ils pouvaient, des chiens, des
chats, à défaut de moutons. La semaine dernière cependant, ils étaient
arrivés jusqu’à cette dernière proie, et deux moulons avaient été enle-
vés et dévorés par eux, d’une bergerie de Gembes. La hardiesse de ces
animaux était grande,quoiqu’il n’ait pasencore gelé;si les froids étaient
devenus plus intenses, ces loups auraient été très redoutables et au-
raient pu commettre de grands ravages. Plusieurs chasseurs détermi-
nés n’ont pas voulu leur laisser cette chance;ils se sont réunis pour faire
une battue,et les deux loups ont été tués sur le territoire de Haut-Fayt,
dans le bois de 91. le comte de 91érode, au lieu dit: bois de Jezhenne.
— Duprez vient, dit-on, d’être engagé pour la saison à Londres; il
y chanterait un mois aux appointements de 50,000 francs.
— On écrit de Hambourg, 2 janvier :
Il a été convenu entre les sociétés de tempérance de Hambourg,
Berlin, Hanovre,Stade,Oldenbourg,Osnabrück, etc., et avec le pasteur
Bœtlcher qui a été l’instigateur de toutes ces sociétés en Allemagne,
que la première assemblée générale des députés de toutes les sociétés
de ce genre qui existent en Allemagne aura lieu à Hambourg, au mois
d’août prochain. On dit que des délégués de la Suède, de la Norwége,
de l’Angleterre et de l’Irlande y assisteront.
— On écrit d’Aix-la-Chapelle, 2 janvier : Le chapelain Thyssen qui a
écrit une brochure contre le pâtre de Niederempt et ses cures merveil-
leuses, n’a jusqu’à présent nullement l’approbation que méritaient ses
efforts. Au contraire, il s’est attiré la haine de plusieurs, et l’on parlait
même de briser les vitres de sa demeure.
— Le premier jour de l’an,le feu a pris au convoi de marchandises de
la Silésie sur le chemin de fer de Berlin à Francfort-sur-l’Oder aux envi-
rons de Hoeppenick, au grand effroi des voyageurs.Fort heureusement
aucune de ces marchandises, dans lesquelles se trouvaient entr'autres
60,000 thalers en papier n’a été atteinte par le feu, bien que le wagon
dans lequel elles se trouvaient eût été entièrement consumé. C’est le
vent qui a poussé les étincelles de la locomotive sur le convoi qui aurait
été cause de cet incendie.Les prompts secours des employés du chemin
de fer sont parvenus bientôt à l’éteindre. (Gaz. de tEurzboury.)
— D’après le code chinois, les individus atteints et convaincus de
haute trahison, sontlivrés à la torture. Tousleurs parents mâles au pre-
mier degré sont décapités. Leurs parentés sont livrées à l’esclavage et
vendues. Il y a peine de mort contre quiconque se permet de se trouver
sur le passage du cortège de l’empereur lorsqu’il voyage. La môme
peine est décrétée contre quiconque entrerait dans un appartement
destiné pour l’empereur ou quelque membre de sa famille. On remet
aux ouvriers qui travaillent dans le palais un permis de passer qu’ils
rendent en sortant. Celui qui, après l’heure voulue, resterait dans l’en-
ceinte du palais, serait mis à mort. Le médecin de l’empereur, s’il com-
pose un remède d’une manière qui ne serait pas sanctionnée par l’u-
sage, est condamué à recevoir 100 coups de bâton. La moindre saleté
trouvée dans les aliments servis sur la table de l’empereur vaut, au
cuisinier, 80 coups de bâton.
Nous publions avec ie numéro de ce jour un bulletin conte-
nant le discours du Roi des Français, prononcé à la réouver-
ture des Chambres législatives.
C’est aujourd’hui que la chambre des représentants reprendra le cours
de ses travaux, momentanément interrompu par les vacances du nou-
vel an.
La chambre aura à s’occuper du budget des travaux publics sur le-
quel la section centrale a présenté son rapport rédigé par 91. Liedts;du
budget de la guerre dont le rapport n’est pas terminé ; du projet de loi
sur les sucres ; de la grave question des fraudes électorales, etc.
Depuis la conclusion définitive du traité de paix avec la Hollande, les
commerçants, armateurs et industriels belges, réclamaient la création
d’un consulat à Amsterdam. Le gouvernement vient de faire droit à ces
réclamations,en nommant à ce poste,91. Louis-Raphaël Bisschoffsheim,
banquier à Amsterdam.
Sinistres maritimes.
Notre correspondant de Bordeaux nous mande sous la date du 6
janvier :
« Le courrier de l’Inde arrive en ce moment, tout juste une demi-
heure avant le départ du courrier pour Paris.
» Le manque de temps m’empêche de vous donner des détails précis
et circonstanciés sur un coup de vent qui paraît avoir occasionné do
nombreux sinistres sur la côte de Coromandel.— Neuf navires ont
péri corps et biens dont Sanglais et 2 hollandais.
» Quant aux navires français, deux bâtiments ont failli périr, le Mi-
rabeau de Nantes et le Nouveau Tropique, cap. Thivenard, du port de
Bordeaux. Ce dernier aurait été obligé, pour se dégager de couper ses
mâts d’artimon. Il a beaucoup souffert. »
Le prochain courrier nous apportera probablement des démils plus
circonstanciés.
Code pénal des nations. — Réformes.
Partout où existent encore dans le code pénal quelques restes de cou-
tumes barbares du moyen-âge, on voit s’opérer de sages réformes.Nous
avons annoncé dernièrement que le prince héréditaire de Suède ve-
nait de publier un ouvrage remarquable, dans lequel l’illustre auteur
cherche à communiquer aux législateurs de son pays, l’horreur que lui
inspirent les peinescorporelles(le fouet et le bâton) que l’on y inflige en-
core aux criminels, et prouve par des statistiques irrécusables que la
crainte de ces châtiments n’influe en aucune manière sur le nombre des
crimes, tandis qu’au contraire ils dégradent pour toujours ceux aux-
quels on les inflige. — Ces idées dont l’humanité doit s’applaudir et qui
sontd’une justesse que les résultats ontdepuis long temps sanctionnée,
se propagent dansions les Etats. Heureux les pays assez éclairés pour
comprendre que le meilleur moyen de moraliser le peuple est de l’ins-
truire et que pour prévenir le retour des crimes ou délits que la société
déplore,il vaut infiniment mieux tâcher de rendre meilleure la généra-
tion croissante que de torturer le criminelen donnant ainsi aux masses
le spectacle de ces exécutions sanglantes, qui souvent ne produisent
d’autre résultat que de les abrutir.
Ces réflexions nous sont suggérées par l’article suivant que nous ex.
trayons des journaux allemands :
On écrit de Ligmaringen, 1 janvier :
Lejournal officiel publie aujourd’hui une loi qui supprime les peines
corporelles comme peines à appliquer par les tribunaux. Elles n’auront
Plus lieu qu’exceptionnellement dans les prisons contre les détenus,
et d’après des dispositions à déterminer plus tard. La peine de l’empri-
sonnement peut être rendue plus rigoureuse par la nourriture qui con-
siste en pain et en eau, ou en eau et soupe chaude, ou bien par le ca-
chot. On ne peut être mis au cachot que pour 48 heures consécutives,
et cette punition ne peut être de nouveau infligée qu’après que le dé-
tenu a passé 48 heures dans la prison ordinaire, et celle qui consiste dans
la nourriture donnée au détenu ne peut être infligée que de deux jours
l’un. Un jour de cachot vaut quatre jours de prison ordinaire; et un jour
de nourriture autre, en vaut deux.
Richesse oblige.
C’est un des plus beaux devoirs qui soient donnés à la presse que de
faire connaître les actions méritantes, et ce devoir elle le remplit dou-
blement bien quand, comme la Sentinelle des Campagnes dans l’article
suivant, elle met tout son art à les rendre si attrayantes qu’on se fasse
de les imiter un plaisir bien plus qu’une obligation :
« Nous avons publié dans notre dernier numéro quelques lignes da-
tées du canton de Beauraing (province de Namur), sur tout le bien que
notre Roi opère chaque jour dans cette localité.
Grâce au royal propriétaire de la terre d’Ardenne, aux réparations et
constructions exécutées par les ordres de Sa Majesté, grâce a l’or que sa
munificence sème d’une manière si réconde, les populations laborieuses
du canton de Beauraing ne connaîtront pas la misère pendant les ri-
gueurs de l’hiver; elles sont occupées, elles gagnent le pain qui honore,
celui qui est le prix du travail; elles ne sont pas avilies et dégradées par
*e pain de l’aumône.
Dans ce fait, ily a un exemple que le souverain donne à l’aristocratie
de son royaume, à tous les grands propriétaires de la Belgique, cet
exemple ne sera point perdu : il faut que chaque propriétaire le suive
selon ses moyens, et dans la sphère où il se meut.
C’est pendant la mauvaise saison qu’il importe d’entreprendre des
travaux d'améliorations, doublement utiles d’abord parce qu’ils occu-
pent des bras inactifs, ensuite par la plus-value qu’ils assurent au sol
de celui qui les fait exécuter, et qui devient ainsi la providence de ses
pauvres compatriotes
Voilà comment la propriété doit remplir les vues de Dieu. Nos pères
disaient : Noblesse oblige.—Ajoutons : Richesse aussi.
En effet, ce n’est point pour thésauriser que l’on a de la fortune,
c’est pour l'employer au profit du plus grand nombre, c’est pour sécher
des larmes, adoucir des infortunes, c’est pour créer des ressources à
ceux qui ne possèdent que leurs bras.
Notre roi montre ce que l’on doitfaire.Que nos grands propriétaires
se pénètrent d’une sainte et généreuse émulation ? Qu’ils préparent
de cette manière la réalisation des comices agricoles pour lesquels nous
comptons sur leur concours le plus actif, comme sur l’influence morale
du clergé.
Du reste, il ne s’agit pas de travaux stériles, de réparations impro-
ductives, de sacrifices sans résultats : au contraire, chaque pelletée de
terre remuée par un agronome intelligent est un gage d’excellente
moisson; le soi rend au centuple l’or qui lui est confié.»
L’administration des tabacs de France, vient de faire annoncer
pour le 6 février prochain, l’adjudication de cent cinquante millions de
cigares de la Havane, pour l’approvisionnement de cinq ans, livrables
à raison de 50 millions par an, de mois en mois.
Des nouvelles reçues de 9Iontevideo sous la date du 50 octobre, an-
noncent que Rosas a positivement refusé la médiation offerte par la
France et par l’Angleterre pour régler le différend existant depuis si
long-temps entre la république Orientale et la république Argentine.
Des deux côtés, on se prépare activement à de nouvelles hostilités.
Une lettre particulière de Londres donne des détails sur une nou-
velle prison-modèle qui vient d’être installée dans celle capitale, le 15
décembre. » Elle contient 520 cellules, chacune meublée, dit la corres-
pondance, d’une petite table, d’une chaise à trois pieds, d’un hamac et
dedeux ou trois planches à effets.Chaque cellule a une porte massiveen
bois de chêne avec une petite ouverture de surveillance , de manière
que le guichetier peut voir tout sans êlreaperçu. Les prisonniers reçoi-
vent leur nourriture par une machine qui la transporte à chaque étage.
Des wagons transportent les aliments à chaque cellule.
» On a introduit dans cette prison pénitentiaire le confinement soli-
taire (solitary confinement) et le silence complet. Dans chaque cellule se
trouve une cloche, afin que le prisonnier puisse appeler à chaque ins-
tant le gardien. Des vases en métal, et pour contenir l’eau, se trouvent
aussi dans chaquecellule. Chaque prisonnier reçoit par jour huitgallons
d’eau fraîche. Tous les prisonniers assistent chaque chaque jour au ser-
vice divin. La chapelle est organisée d’une manière fort ingénieuse,afin
que les prisonniers ne puissent pas se voir mutuellement. Pour chaque
centaine de prisonniers, il y a un maîtrechargé de leur enseigner diffé-
rents métiers. L’établissement de cette prison a coûté 85,000 liv. sterl.»
marine marchande hollandaise
au 31 décembre IM1.
Le port ü’Amsterdam possède 190navires (frégates, 3m.-barq.etbricks)
dont 152 naviguent sur les Indes-Orientales.
1 » sur les Indes-Occidentales.
7 » sur la Havane.
2 n sur le Brésil.
29 » sur Surinam.
4 » sur l’Afrique et l’Amérique.
1 » ' sûr le Levant. ’
Total 190 196
dont 3
1
4 4
200
dont 2
2
1
2
2
9 9
209
dont 104
1
1
106 106
315
dont 24 24
339
dont 12 12
551
dont 10
1
Il 11
302
dont 20 20
Zaandam en possède 4,
naviguent sur Surinam.
» sur les Indes-Orientales.
Hardingen en possède 9,
naviguent sur la Havane.
» sur le Groenland.
» sur l’Afrique et l’Amérique.
» sur Surinam.
• sur les Indes-Orientales.
Rotterdam en possède 106.
naviguent sur les Indes-Orientales.
» sur Surinam.
» sur le Levant.
Dordrecht en possède 24,
naviguent sur les Iiides-Orientales.
Schiedam en possède 12,
naviguent sur les Indes-Orientales.
àliDDEi.nocRG en possède 11,
naviguent sur les Indes-Orientales.
» sur Surinam.
Albeasserdam , Kinderdyk, ’sGravenhagen, Tiiiec,
Krommeeie. Bois-i.e-iicc, Maassliys et Ziericezee
en possèdent 20,
naviguent sur les Indes-Orientales.
382
En outre, la marine hollandaise, comprend encore
846 galiotes, koffs, tjalks et smacks.
Ensemb. 1228 navires de toutes dimensions.
De l'industrie minérale en France.
Voici un article fort intéressant, sur l’état de l’industrie minérale en
France, publié par le Globe de Paris :
Voici quelle est aujourd’hui la situation de l’industrie de fer. Elle
fournit pour plus de 150 millions de produits par an. Si l’on décompose
ce chiffre, on trouve que l’extraction et la préparation des minérais y
entrent pour 13 millions, la fabrication de la fonte pour 44, la conver-
sion de la fonte en gros fer pour 59, les élaborations principales de la
fonte et du gros fer, telles que le moulage, la fonderie, la trefilerie, la
tôlerie, etc., pour 27, la fabrication de l’acier pour6;en tout 150 millions.
L’élément principal de la dépense est le combustible, qui représente 42
pour cent de la valeur de ces produits. On calcule que l’industrie du fer
absorbe annuellement 10 millions de stères de boiset 8 millions de quin-
taux métriques de houille : c’est le quart de notre production totale en
bois et en combustible minéral; c’est une valeur de 55 millions.
Il résulte de cet aperçu que la question de l’industrie du fer est sur-
tout une question de combustible. Si l’on envisage la fabrication sous ce
point de vue, on peut diviser nos usines en trois grandes classes qui se
distinguent par la nature du combustible employé ; la première, dans
laquelle la fabrication de la fonte et du fer s’effectue par l’emploi exclu-
sif du bois ou du charbon de bois; la seconde, dans laquelle elle se prati-
que par l’emploi du bois et des combustibles minéraux; la troisième,
dans laquelle ellealieu par l’emploi exclusif des combustibles minéraux.
La majeure partie de la fonte se fabrique au bois ou au charbon de bois;
sur une quantité de trois millions et demi de quintaux métriques, à la-
quelle la production totale de la fonte s’est élevée en 1840, il n’y en a
guère que sept cent mille, ou le cinquième, qui aient été fabriqués au
coke; c’est donc principalement avec le combustible végétal que la fu-
sion du minerai dans les hauts-fourneaux s’effectue aujourd’hui. 91ais
la proportion n’est plus la même en ce qui concerne la conversion de la
fonte en fer; sur deux millions trois cent mille quintaux métriques de
gros fer que nos usines ont produits en 1840, il y en a un million trois
cent cinquante mille, ou près des trois cinquièmes, qui ont été produits
au combustible minerai; l’avantage, dans cette opération, est donc au
traitement à la houille, et il est à remarquer que cet avantage va cha-
que année en s’augmentant. Ainsi, dans l’état actuel des choses, le com-
bustible Végétal est l’agent des quatre cinquièmes de la production dé
la fonte, tandis qu’il n entre que dans les deux cinquièmes de la fabri-
cation du fer. Ces faits méritent d’être observés, parce qu’ils indiquent
le système de production que l’industrie du 1er semble vouloir adopter
le plus généralement. Ce n’est pas au hasard Ou à des càpriees de fabri-
cation qu’il faut les attribuer. Us dérivent de conditions naturelles que
nos maîtres de forges ont dû subir, et qui les ont dirigés dans l’adop-
tion des procédés métallurgiques qui semblent prévaloir.
Ce serait une erreur de croire que notre industrie du fer ne peut se
développer qu’à la condition de copier les Anglais. Il n’en est rien. La
nature ne nous a pas donné les mêmes éléments de production; les An-
glais ont profité de ceux qu’ils possédaient;c’est ànous de tirer le meil-
leur parti possible de ceux que notre sol nous fournit. Si l’Angleterre
est plus riche que nous en houille, nous avons des forêts considérables
qu’elle n’a pas, nous sommes pourvus de minerais supérieurs, placés à
proximité de ces forêts. Le système de production qui nous convient le
mieux n’est donc pas celui qui emploie uniquement la houille, mais ce-
lui qui emploie en même temps la houille et le bois. Le progrès de notre
industrie métallurgique consistera donc surtout à combiner l’emploi
du combustible végétal etdu combustible minéral dans des proportions
qui seront déterminées par les conditions locales et par les procédés de
fabrication.
Nous ne prétendons pas que la fabrication de la fonte au combusti-
ble minéral ne doive pas s’accroître. Loin de là, sa proportion, par rap-
port à la fabrication totale, doit môme augmenter. Les usines qui se
sont établies pour produire la fonte et le fer par l’emploi exclusif de la
houille, ont eu à surmonter les difficultés nombreuses qui s’attachent
presque toujours à la création d’une industrie nouvelle. Ces difficultés
tiennent surtout àl’inexpériencejelles ont une gravité particulière dans
la fabrication anglaise, où la nature si variable des houilles vient dou-
bler l’incertitude d'une solution qui, dans la fabrication au bois, ne dé-
pend guère que de la nature du minerai. Nous avonsdonc vu les usines
de la Loire, de Saône-et-Loire, de l’Aveyron et du Gard passer par des
commencements pénibles; mais elles viennent de se relever,et tout leur
présage maintenant un heureux avenir.Les vicissitudes que l’industrie
du fer a subies, notamment dans la Loire, et l’état de prospérité dans
lequel cette industrie se trouve actuellement, sont une preuve bien évi-
dente de ce que peut la persévérance en fait de fabrication. C’est ce qui
est arrivé de même, quoiqu’avec des variations moins extraordinaires,
aux établissements du Creuzot, de Decazeville et d’Alais, où les expé-
riences sont terminées, où les progrès des ingénieurs, joints à une ad-
ministration plus éclairée, ont amélioré les conditions de travail, et qui,
renfermant en un même lieu et en grande quantité toutes les matières
premières de la fabrication, voient aujourd’hui une vaste carrière s’ou-
vrir devant eux. Ajoutons que la production au combustible minéral
prend dès aujourd’hui dans le groupe des houillères duNord une exten-
sion qui s’accroîtra encore si les recherches actives qui se font en ce
moment pour découvrir sur cettepartie de notre territoire de nouveaux
gites de minerais de fer sont couronnées de succès.
Toutefois, quelque développement que prenne la fabrication de la
fonte au combustible minéral, il n’en est pas moins probable que la plus
grande partie de la fonte française devra toujours être fabriquée au
bois. Cela tient à la constitution géologique de notre sol.Il se trouve, en
effet, que nos minerais les meilleurs et les plus abondants sont dans des
contrées dépourvues de houille et assez bien boisées,tandis que plusieurs
de nos bassins houitlers les plus riches en manquent totalement.Quant
à l’affinage de la fonte, il se fait déjà à la houille dans les antres métal-
lurgiques de la Champagne el de la Bourgogne, et son avenir est de s’y
faire partout. Ainsi la plus grande partie de la fonte française devant
toujours être fabriquée au bois, sa fabrication,limitée parla production
annuelle des forêts, ne peut croître que par l’économie de combustible,
apportée dans la fabrication elle-même.Cette économie peut-être consi-
dérable. D’après les calculs théoriques et certaines analogies, il est per-
mis de supposer que la chaleur perdue par le gueulard des hauts-four-
neaux doit suffire à torréfier le bois, à chauffer le vent et à alimenter
une machineà vapeur plus forte que la plupart dessouffleries employées.
Combinée avec l’emploi du bois en nature, cette innovation présente-
rait de grands avantages aux usines qui seraient établies dans une si-
tuation convenable et sous l’influence des nouveaux procédés. Si l’on
suppose, d’une part, que tous les hauts-fournaux soient en mesure de
réaliser ces améliorations, d’autre part, que toute la fonte en résultant
soit affinée à la houille, on trouvera qu’avec la même quantité de bois
qu’elle emploie aujourd'hui, l’industrie du fer pourrait parvenir à dou-
bler et tripler ses produits. N’cst-ce pas là un bel et grand avenir ?
Après avoir examiné la condition de la production minérale en France,
pour l’exploitation des houilles comme pour la fabrication du fer, le
Globe arrive à celte conclusion qu’elle ne peut prendre un développe-
ment proportionné auxexigences d’une industrie sans cesse croissante
que par l’amélioration des voies de transport. C’est par le perfectionne-
ment, dit-il, des fleuves, des canaux, la diminution des péages, le com-
plément des lignes navigables qué l’industrie minérale française n’aura
pas à craindre la concurrence étrangère et que la France n’aura rien à
envier à ses voisins.
Garde Civique. — Conseil Cantonnai. — Avis.
Les Bourgmestre et Echevins,
Informent leurs concitoyens, que les sessions du Conseil Cantonnai de
la Garde Civique pour l’année 1843, sont fixées comme suit:
La 1« le 16 de ce mois.
La 2e le 23 »
Dans sa première session, le Conseil statuera sur les réclamations:
1° Des habitants qui ont négligé de se faire inscrire en temps utile;
2» Des personnes non exemptées définitivement, et qui ont été seule-
ment ajournées dans les sessions de 1842;
3» Des membres de la garde qui ont acquis des droits à l’exemption
depuis l’époque de ces sessions, ou qui ont négligé alors de les faire va-
loir. _ _
La seconde sesssion sera consacréeà l’examen des motifs d’exemption
des jeunes gens nés en 1821.
Le Conseil se réunira dans la grande salle de l’Hôtel-de-VilIe, et com-
mencera ses séances à dix heures du matin.
La liste alphabétique des nouveaux inscrits reposera à l’inspection du
public, au second bureau de l’Administration Communale, à dater de
ce jour. .
Les pièces et certificats à produire par ceux qui se trouvent dans les
cas d’exemption prévus par la loi, devront être déposés au susdit bu-
reau, avant l’ouverture de la 1>C session.
Les individus de la classe de 1791 qui ayant achevé leur terme de ser-
vice ont droit à être rayés des contrôles, conformément à l’article 12 de
la loi du 51 décembre1830,sont invilésà faire remettre leur acte de nais-
sance, au même bureau, avant le 16 janvier.
En l’Hôtel-de-Ville, le 5 janvier 1843.
(Suivent les signatures.)
Le directeur du trésor public dans la province d’Anvers, prévient
9191. les instituteurs primaires dans cette province, qu’il a transmisaux
percepteurs de leurs communes respectives les mandats de leur traite-
ment du quatrième trimestre de l’année dernière.
Anvers, le 7 janvier 4834. Le directeur susdit, S. Baumans.
COMMERCE.
Place dAnvers du ÎO janvier.
COTON. — Il s’est traité env. 125 balles d’Amérique à différents prix.
TABAC. — A la vente publique qui a eu lieu hier après la bourse il a
été adjugé 54 boucauts Kentucky plus ou moins avarié de 19 à 44 centi-
times, 59 bonc. Virginie avarié de 17 à 54et 19 boucauts dito en fermen-
tation de 22à 56 centimes par 1(2 kil. consommation.
ÉTAT COMJMFRCIAIi
De la Place d'Amsterdam pendant 1818.
(3« PARTIE.)
Cacao : Voici quelles ont été les importations pendant 1842, compa-
rées à celles des deux années précédentes :
Caraques,
Goaquil,
91aragnon,
Surinam,
Cayenne,
Java,
balles
1840.
15
1030
1131
908
50
3134
1841.
550
895
665 et 46 fut.
16
1842.
214
115
839
761
et 89 fut.
2124 et 46 fut. 1929 b. et 98 fut.
Prix comparés des 4 dernières années, au mois de décembre :
1839. 1840. 1841. 1842.
Maragnon,
Goaquil,
Surinam ,
Caraques,
23 à 25
21 à 24
16 à 23
45 à 48
26 à 28
27
18 à 25
48
22 1(2 à 23 1(2
24
18 à 24
23
23
16 à 23 1j2
40 à 45
Avoir en première main au 51 décembre des 3 dernières années :
1840 — 100 balles. — 1841 — 543 balles. — 1842 — 620 balles.
Tabac : Relevé des importations et de l’approvisionnement durant les
7 dernières années :
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