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LE PRÉCURSEUR , Mercredi 9 Décembre 1840.
ANVERS, « DÉCEMBRE.
La recette du mois de novembre faite au bureau des douanes de no-
tre ville a produit fr. 419,925-55.
— Parmi les passagers arrivés hier à Ostende par le bateau à vapeur
anglais Earlof Liverpool, venant de Londres, se trouvait à bord le mar-
quis de Clanrecarde et sa suite, ambassadeur extraordinaire et ministre
plénipotentiaire de S. M. britannique près de l’empereur de Russie.
— Les transports de chevaux arrivant de la Hollande et destinés pour
la France, continuent toujours. Il n’y a pas de jour que des transports
ne passent par la Tête-des-Flandres, en se dirigeant sur Bruxelles.
— La quantité de poissons dits Schelvisch, arrivés hier après-midi et
ce matin, est considérable; on évalue le nombre à plus de 150,000 ; au-
jourd’hui plus de 40,000 de ces poissons ont été vendus publiquement,
le reste a été expédié dans l’intérieur.
— Le général Harrison a été élu président des Etats-Unis. Il entrera
en fonctions au mois de mars prochain.
— Par arrêté royal du 29 novembre, il est créé un entrepôt de troi-
sième classe à Maeseyck, dans la province du Limbourg.
A la sortie de cet établissement les marchandises pourront être dé-
clarées pour la consommation, ou expédiées en transit, conformément
aux art. 3 et 5 de la loi du 18 juin 183(5 (Bulletin officiel n° 32).
— La question si difficile de la direction des ballons continue à préoc-
cuper un grand nombre d’aéronautes. Les expériences infructueuses
tentées en 1834 par M. Lenox, ne les ont pointdécouragés. M. Lescuyer,
ancien officier de marine, se met à son tour sur les rangs et arrivé avec
des idées qui lui sont spéciales. Le problème dont il s’est proposé la so-
lution, est un aérostat, marchantà volonté, parle battement vigoureux
de deux nageoires, en conservant son aplomb, sans subir ni roulis tan-
gage, soit qu'il s’avance horizontalement, soit qu’il suive au gré de
l’aéronaute, une direction ascendante ou descendante. M. Lescuyer an-
nonce que le procédé moteur, les deux nageoires et enfin tout l’attirail
de l’agencement, ne passeront pas un poids de 30 kilogrammes.
La dernière dépêche télégraphique, publiéeà Paris,portait que Mélié
met-Ali avait donné à ses troupes l’ordre de se retirer ; elle ne disait pas
si leur retraite devait s’opérer sur l’Egypte ou sur l’intérieur de la Syrie.
Nous recevons, par voie de Marseille, la nouvelle positive que Méhé-
met-AIi a envoyé à son iils Ibrahim l’ordre d’évacuer la Syrie avec toutes
ses troupes et de se replier sur l’Egypte. (Observateur.)
Les nouvelles reçues de Malte sont du 16 courant ; le vaisseau le Has-
tings, parti de Beyrouth, le 21 octobre est arrivé le 4 novembre, ayant à
bord 50 malades de l’expédition. Le vaisseau VJ sia, qui fait partie de
l’escadre du blocus d’Alexandrie, viendra à Malte pour réparer les ava-
ries souffertes. Il en sera de même des vaisseaux l’Edimburgh et de
tous ceux qui ayant fait partie du bombardement de St.-Jean d’Acre,
ont des avaries à réparer, par suite du feu des batteries de terre.
On ne comptait pas moins de 850 personnes au lazaret de Malte,
parmi lesquelles se trouve une femme de 107 ans, ayant résidée 34 ans
en Egypte.
Occupation «l'Acre et de Chypre par l’Angleterre.
Le Standard publie sous le titre qui précède, l’article suivant :
« Nous croyons que dans les mains de l’Angleterre Acre et Chypre se-
raient imprenables. Dans les mains d’une nation qui domine sur mer,
Acre et Chypre occupés d’une manière permanente, ajouteraient aux
ressources commerciales et à la force défensive de l’Angleterre, rien
n’est plus vrai encore. Depuis quand une nation ne pourrait-elle aug-
menter ses ressources commerciales et ajouter à ses moyens de défense
par des combinaisons loyales et légitimes, et ne pouvant, en aucune
manière compromettre le statu quo en Europe et les intérêts du monde
entier ! Les progrèsdu monde en civilisation eten bonheur seront tou-
jours entravés, si chaque nation doit être arrêtée par la jalousie de ses
voisins. Les moyens à l’aide desquels l’Angleterre veut probablement
occuper d'une manière permanente Acre et Chypre sont légitimes, cela
n’est pas douteux. On dit que la Porte et ses alliées lui assigneront ces
places en considération de la part qu’elle a prise à la conquête de la Sy-
rie et à la restitution de cette province à sou souverain. Les titres de
l’Angleterre sont doubles : la donation et la conquête. Il est très peu de
conquêtes basées sur des raisons aussi incontestables. On ne saurait
dire que l’occupation d’Acre et de Chypre peuvent compromettre le
statu quo européen ou bien il faudrait prétendre que nous voulons nuire
aux autres puissances. touLes les fois que nous cherchons à développer
notre commerce colonial.
» L’occupation d’Acre ou de Chypre nepeut pas plus que la Nouvelle-
Zélandeou le Singapore faciliter nosagressions contre la France ou toute
autre puissance européenne. Au contraire, l’établissement permanent
des Anglais dans le Levant n’offrirait-il pas une garantie importante du
statu quo ? On ne saurait le dissimuler : Un juste objet de sollicitude
pour le monde civilisé est la force toujours croissante de la Russie.
L’Europe n’a pas d’autre garantie contre les empiétements de l’empire
russe en Orient que la consolidation de l’empire turc. Tous les argu-
ments favorablesà Méhémet-Ali étaient basés sur celte hypothèse. Les
événements des trois derniers mois ont prouvé que la puissance de
Méhémet-Ali était insuffisante contre une invasion des Russes. Jamais
déception plus grossière n’a existé que l'exagération des prétendues
forces du tyran de l’Egypte. Loin de pouvoir défendre l’empire otto-
man ébranlé, il avait à peine assez de forces pour l’affaiblir encore. Un
établissement solide des Anglais dans le Levant, permettrait à la Porte
de résister aux attaques de son dangereux voisin du Nord. Tout le mon-
de comprend qu’entre l’Angleterre et la Russie il ne peut exister au-
cune communauté d’intérêt en Orient.
» L’Europe doit aujourd'hui choisir entre l'Angleterre qui par sa posi-
tion, son commerce, ses colonies, ses habitudes, la Constitution de son
gouvernement ne peut jamais être un pouvoir envahissant en Europe,
et la Russie pour laquelle l’agrandissement territorial est une nécessité
vitale; entre l’Angleterre qui a voulu détendre l’empire ottoman et la
Russie qui veut conquérir et occuper cet empire, les Français peuvent
croire qu’un établissement français en Syrie seraitaussi efficace pour la
protection de l’empire ottoman et en même temps plus sûr pour l’Eu-
rope.
» Mais la France en refusant de coopérer avec les alliés a abandonné la
Porte ; elle s’est exclue des arrangements à prendre. En conséquence,
c'est un rôle dont elle ne saurait se charger aussi bien que l'Angleterre.
Ce qui peut être très avantageux pour un pays maritime et commer-
cial, comme le nôtre, serait onéreux pour la France. Ce n’est pas l’oc-
cupation d’Acre et de Chypre ou de la Syrie qui pourrait donner aux
Français le commerce et la marine propres à laisser à l’occupant un
excédant de bénéfice. La possession des clés de la Syrie et de l’Egypte
et de la route des Indes par un peuple aussi ambitieux et belliqueux
que le peuple français, serait pour l’Europe et notamment pour l'Angle-
terre un plus juste objet de jalousie que la possession de ces avantages
par l’Angleterre commerçante, non belliqueuse, non ambitieuse, avan-
tages qui après tout devront écheoir à quelqu’Etat européen, ou l’em-
pire ottoman doit tomber.
» Si la France qui n’a rien à craindre de ce côté, proteste contre l’oc-
cupation anglaise, n'aurions-nous pas nous-mêmes à nous plaindre
beaucoup plus d’un établissement français dans le Levant, qui com-
promettrait les Indes ? Cette occupation anglaise offre évidemment la
plus sûre et même la seule sûre solution de la question d’Orient en ce
3ui concerne le statu quo européen. La Syrie et les pays voisins sont
ans un état pire qu’il y a 2,000 ans.
» L’occupation de la Syrie par les Anglais commencerait l’œuvre de
la régénération morale dans la partie la plus vénérable et la plus inté-
ressante du monde. L’Angleterre serait pour la Syrie et les pays voisins,
ce qu’elle a été pour les Indes. Elle châtierait l’oppresseur, protégerait
le faible; en un mot, elle contribuerait à établir la paix générale. Ses
intérêts de commerce la pousseraient constamment à l’exécution de
ses devoirs; ses trésors, sa suprématie navale et son occupation des
Indes lui en fourniraient abondamment les moyens. »
Le Standard, qui fait ces réflexions, déclare eu commençant ne rien
savoir des intentions du gouvernement à ce sujet, et il s'êst proposé
d’envisager avec calme la question comme une question de justice pt de
politique générale.
Le Globe de Londres (journal ministériel) donne le démenti suivant
aux bruits accrédités parle Standard sur les projets d’agrandissement
en Syrie :
Le Standard a hasardé la supposition qu’Acre et une ou deux places
en Syrie seront cédées aux Anglais. Une réponse suffisante à toutes ces
conjectures c’est que le traité de Londres oblige chacune des parties
contractantes de telle sorte qu’un agrandissement territorial pour l’une
ou pour l’autre ne pourrait résulter de leurs engagements réciproques.
Correspondance.
Paris, 30 novembre 1840.
Monsieur le rédacteur,
Un journal qu’a ses dédains superbes pour la bourgeoisie je dois croire
rédigé par des plumes de bon lieu, le Fanal, veut bien me donner, à
propos de ma lettre du 22 novembre (1) des leçons de logique et m’of-
frir le secours de ses lumières pour dissiper les ténèbres dont il croit
mon intelligence environnée. Je n’accepteni la leçon ni le flambeau.
La première règle de la logique bourgeoise qui m’a été enseignée,
c’est de ne pas fausser les arguments de ses adversaires pour se donner
le facile mérite de les réfuter avec une apparence de succès. C’est la le-
çon contraire que me donnent messieurs du Fanal.
Je trouve, me font-ils dire, tout naturel que la France favorise l’es-
prit de liberté chez tous les peuples où il existerait une catégorie ex-
ceptionnelle d’individus en révolte contre le souverain de leur pays.
Je ne demande pas à ces messieurs de quel paragraphe de ma lettre
ils ont extrait de telles paroles : ils saventgort bien qu’elles ne se trou-
vent dans aucun ; faire croire à leurs lecteurs, qui ne sont pas ceux du
Précurseur, que c’est là qu’ils les ont prises est tout ce que, avec une
loyauté non moins recommandable que leur logique, ces messieurs se
sont proposé. J’ai formellement exclu toutes les catégories exception-
nelles de l’appui fraternel que les peuples plus avancés en civilisation
doivent à ceux qui le sont moins. Et en ce qui tient aux vœux que les
peuples forment comme aux désirs dont ils peuvent être agités, j’ai
dit et je répète ici qu’il n'est ni honnête, ni raisonnable déjuger une
nation par ses eieeptions et ses excentricités.
Pour qu’il n’y eût pas lieu à méprise involontaire dans le sens de mes
paroles, j'ai cité les Hanovriens et les Polonais. Et en ce qui touche ce
dernier peuple, j’ai moins encore parlé de liberté que d’indépendance,
parce que l'indépendance est son premier besoin. Or, messieurs du
Fanal pensent-ils que dans le Hanovre les personnes qui réclament la
constitution, brûtalement et illégalement abolie par le roi Ernest, ne
forment qu’une catégorie exceptionnelle? A leur avis, n’existe-t-il dans
les provinces qui furent partagées en 1772 et 1793, qu’une minorité,
qu'une fraction exceptionnelle qu’affecte profondément la perte de la
nationalité polonaise et qui soit disposée à en réclamer la restauration ?
Cette nationalité d’un peuple chrétien et catholique serait-elle, devant
les clartés du Fanal, moins de droit divin que la nationalité de Hesse-
d’Armstadt,ou celle de Mecklenbourg-Schwerin ?
Mon intelligence toute bourgeoise n’admet point deux espèces de
morales, l’une sévère restrictive à l’usage des hommes privés, l’autre
souple, élastique réservée aux hommes publics. J’apprécie, d’après les
mêmes principes les actions des hommes placés un bas de l’échelle des
conditions sociales et celles des hommes qui siègent à son sommet.
S’emparer d'un royaume par surprise ne me semble pas plus honnête
que de s’en saisir par la force des armes, et imposer le despotisme à une
nation libre est à mes yeux une action cent fois moins honnête que cel-
le de l’aider à recouvrer sa liberté lorsque celle nation s'efforce de la
reconquérir.
Si, comme le disent Messieurs du Fanal, les peuples considéraient
comme ennemi quiconque tenterait de leur apporter une émancipation
dont ils ne veulent pas, à quoi bon s’inquiéter de la propagande? Ou
cette frayeurest aveugle et n’a rien de logique, ou cette aversion pré-
tendue n’existe pas plus aujourd’hui qu’elle n’existait en 1814 et 1815
lorsque, sous promesse de donner des institutions aux peuples, les rois
les appelèrent à la défense des couronnes. Je ne pousserai pas plus loin
cette controverse. Un dialogue entre deux journaux amuse rarementles
lecteurs de l’un et de l’autre. Soit donc que j’appartienne, ainsi que le
jugent assez plaisamment Messieurs du Fanal, au parti de l’extrême
gauche; soit que, comme ils le disent encore, en termes élégants, je hisse
partie de la gent moutonnière dont leurs nobles auteurs tondaient si soi-
gneusement la laine, je me hâte de mettre fin à un stérile débat, et de
me dire, Monsieur, votre serviteur,
ANT. AN..., bourgeois de Paris.
Arles Officiels.
Lettres, Sciences et arts. — Remise à la bibliothèque royale des productions
littéraires ou artistiques, déposées aux termes de l'art. PI de la loi du
25 janvier 1817.
LÉOPOLD, roi des Belges,
A tous présents et à venir, salut.
Vu la loi du 25 janvier 1817, n» 5, qui établit les droits qui peuvent
être exercés dans le royaume, relativement à l’impression et à la publi-
cation d’ouvrages littéraires et de production des arts, et qui détermine
les conditions auxquelles l’exercice de ces droits est subordonné.
Considérant qu’aucune disposition ne règle la destination à donner
aux exemplaires qui, aux termes de Tart. VI, litt. C de la loi prémen-
tionnée, doivent être remis aux administrations communales et trans-
mis par celles-ci au département ministériel quia cet objet dans ses
attributions;
Sur le rapport et la proposition de notre ministre des travaux publics,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Art. 1". Usera remis à la bibliothèque royale un exemplaire de tous
les ouvrages imprimés qui sont déposés pour obtenir le droit de copie,
conformément à la loi du 25 janvier 1817, n° 5.
Art. 2. L’exemplaire qui, aux termes de l’art. VI, litt. C de la loi pré-
mentionnée, doit être revêtu de la signature de l’éditeur, sera déposéà
la même bibliothèque, dans une section spéciale, sous la surveillance
particulière du conservateur jusqu’à l’expiration des droits d’auteur
fixée par l’art. 3 de la loi précitée. Cet exemplaire ne pourra être com-
muniqué à personne et ne sera déplacé que sur l’ordre exprès du mi-
nistre, ou sur une décision émanant de l’autorité judiciaire. Après ce
terme, il fera partie du fonds de la bibliothèque.
Art. 3. Notre ministre des travaux publics donnera au troisième exem-
plaire telle destination qu’il jugera la plus convenable.
Art. 4. Notre ministre des travaux publics est chargé de l’exécution
du présent arrêté.
Donné à Bruxelles, le 28 novembre 1840.
LEOPOLD.
Par le roi :
Le ministre des travaux publics,
Ch. Rogier.
ETAT, indiquant le prix moyen du froment et du seigle pendant la
semaine du 23 au 28 novembre.
MARCHES
RÉGULATEURS.
Arlon.......
Anvers......
Bruges......
Bruxelles...
Gand........
Hasselt.....
Liège.......
Louvain.....
Namur.......
Mons........
FROMENT.
Quantités
vendues.
Total des quant, vendues.
Prix moyens............
hect. 270
141
498
3600
1238
429
1600
3450
367
810
12403
Prix
moyens.
fr. 17 03
20 69
18 55
20 42
18 46
20 00
18 03
20 57
17 31
17 34
19 58
Vu et arrêté par nous, ministre de l’intérieur,
Bruxelles, 1er décembre 1840.
SEIGLE.
Quantités
vendues.
heet. 11
175
161
400
408
1610
350
1275
76
595
Prix
moyens.
5061
fr. 11 40
11 48
10 60
11 59
10 58
11 84
13 09
12 09
11 91
10 45
11 65
Liedts.
N. B. Il résulte des prix moyens ci-dessus, ainsi que de la loi du
51 juillet 1834 :
1" Que le froment est soumis à un droit d’entrée 37 fr. 50 c. les 1,000
kilog.;
2» Que le droit d’entrée surle seigle est de 21 fr. 50 c. les 1000 kilog.
3» Que le droit desortie pour l’une et l’autre céréale est de 25 centi-
mes les 1,000 kil.
COMMERCE.
r Place tl'An ver» «lu 8 décembre.
CAFÉ. — Depuis hier les transactions en café ont acquis plus d’im-
portance ; celles qui nous sont signalées comportent 500 balles St.-Do-
mingue ordinaire à 29 1|2 cents, 120 balles dito marchand à 30 cents et
environ 800 balles Brésil ordinaire à verdâtre régulier de 27 3(4 à 29
cents consommation.
COTON. — Sans affaire à rapporter, une vente publique de 582 balles
Mobile, plus ou moins avarié, provenant du navire Majestic, estannon-
cée pour le 10 de ce mois.
CUIRS. — A la vente publique du 11 courant, il sera joint 3200 Rio-
Grande secs, 800 Montevide secs et environ 2000 dito salés en paquets.
En attendant ces diverses ventes, l’article reste stationnaire.
■ FRUITS. — On a cité aujourd'hui la vente de 54 surons amandes
douces de Faro et de 200 caisses raisins de Malaga à des prix qu’on ne
cite point.
TABAC. — Nous pouvons de nouveau mentionner la vente 52 bouc,
Virginie, provenant du navire Méridian et de 10 bouc, côtes, mais sans
pouvoir en faire connaître les prix.
(*) Voir le Précurseur du 25 novembre.
Marché».
AMSTERDAM, 30 nov.— Revue de la semaine. — Cafés : Quoique de-
puis notre dernière revue il ne se soit pas opéré de variation marquante
dans la position de cette fève, les transactions ont été fort insignifian-
tes. tant à cause de la saison avancée, que des fêtes de ces derniers
jours. Entretemps les prix se soutiennent passablement ; à 28 1|2 c. l’on
ne peut pas se procurer deChéribon ord. ; les qualités jaunâtres et jau-
nes n’éprouvent point de demande.
Tabac : En Maryland il s’est écoulé 210 bouc, du chargement Turbo;
les prix de cette feuille se sont maintenus. Il ne se fait par continuation
rien en autres sortes. — Nous avons reçu un chargement Virginie.
Sucre brut : Les parties offertes à un taux raisonnable, ont trouvé à
se placer.
En Raffinés, nous n’avons à mentionner aucun changement remar-
quable.
Coton : Outre la vente de 922 paquets Nouvelle-Orléans à 31 c., il s’est
encore réalisé diverses petites parties Amérique à bas prix. — Voici la
situation de la cote : Amérique de 27 à 35 c., Surinam de 40 à 45., Nic-
kerie de 40 à 42 1|2 c., Indes-Orientales de 23 à 39 c. — Notre avoir ac-
tuel consiste en env. 850 paquets Surinam et Nickerie, 10,400 d" Améri-
que, 430 d° Indes-Orientales, 100 d" Smyrne, 100 d° Fernambouc, 700 d°
Valencia et 200 d« Portoricco.
Potasse : Fort calme, quoique soutenue ; Petersb. nouv. est obtena-
ble de f. 15 1[2 à 16 et Toscane à f. 16 cons.
ROTTERDAM, 1" décembre. — Etain: Ala vente publique de 7,410
lingots Banca, tenue hier parla Société de Commerce des Pays-Bays,
on a écoulé 1 lot à f. 47 1(2, 6 d» à f. 47 li4, 39 d° à f. 47 ; 3 lots ont été
retités à f. 47, et 24 n’ont pas été exposés.
Tabac: Les arrivages ont été considérables pendant tout le mois de
novembre, savoir: 9 chargements Maryland, plus de5000 bouc., 1 char-
gement Virginie,’400 bouc. et env. 400 d° côtes. — Les transactions
en première main comportent env. 2800bouc. Maryland, 77 d° Virginie,
40 d° Kentucky et 117 d° côtes.
Notre approvisionnement en première main, comparé à celui du 1«
décembre 1839, consiste en :
Ier décembre 1840. 1" décembre 1839.
Maryland 3755 boucauts 5339 boucauts.
Virginie 739 » 367 o
Kentucky n 107 »
Côtes 418 d 411 n
BRÊME, 28 nov. — Revue de la semaine — Tabac : Il s’est fait de pre-
mière main 121 bouc. Maryland, 37 d" Baay, 29 d» Ohio, 15 d» Scrubs,
164 d" Virginie, 69 d» Kenctucky et 204 d» côtes. — Notre stock consiste
en (845 bouc. Maryland, 474 d» Virginie, 494 d° Kentucky et2529 d" côte.
Cafés : Les St-Domingue ont obtenu une petite avance; 1800 balles
se sont vendues dans les prix de 9 3(4 à 10 1(2 gr.
Coton : Ce lainage jouit d’une recherche plus active; on a payé 150
paquets Amérique 11 1[4 gr.
Potasse : Ferme, mais avec peu de mouvement.
HAMBOURG, 27 nov. — Grains : Le froment qui nous arrive plus
abondamment se vend difficilement. — Une partie seigle s’est traitée,à
prix un peu plus élevés. — L’orge continue à être calme.
HAVRE, 28 nov. — Revu» de la semaine. — Cafés : Cet article resté
calme et en voie de baisse depuis quelque temps, s’est ranimé lout-à-
coup samedi dernier, par l’empressement que l’on a mis à s’emparer
de tous les Haïti disponibles, et dans cette journée seule, il se traitât
5.000 sacs. — Ce sont des ordres reçus du dehors, pour l’exportation,
qui ont amené cette recherche, et ont relevé les cours pour cette sorte
de près de 2 1(2 centimes. — En Haïti les ventes de la semaine sont de
7.000 sacs, dont il s’est fait pour l’exportation environ 3,000 sacs de 55
3|4 à 55, ent. fr., et le reste a été pris tant pour la consommation que
pardes spéculateurs. — Les ventes se composent de 1950 sacs disponi-
bles sur place, payés, fr. 53 3|4;750 sacs à livrer, du Port-au-Prince, par
la Zilia, payés le même prix; 3,790 sacs disponibles, en diverses ventes,
à fr. 55, et 366 sacs, en divers petits lots, de choix, à fr. 56 1)4, ent. fr.
— Plus, en vente publique,400 sacs avariés, provenant du Saint-Jacques,
de fr. 100 à 105, acq. — Les Haïti restent en ce moment bien tenus à
fr. 55 pour les sortes bon ordinaire et ordidaire. Les vendeurs ne sont
même pas communs à ce prix. La demande pour l’exportation, qui s’est
livrée aussitôt de ses achats, dans les prix de fr. 53 3|4 à 55, a donné du
ton à l’article, et on y a généralement plus de confiance. — En Rio, il
s’est traité 272 sacs ordinaire à fr. 51 7|8, ent. fr., pour l’exportation,
et 100 sacs fin ordinaire, pour la consommation, à fr. 56, ent. fr. — Les
Java ont donné lieu à l’écoulement de 200 sacs, à fr. 62 1|2, ent., droit
fr. 55, en qualité un peu pâle, mais de bon goût. — Quelques autres
sortes ont été marchandées, mais sans affaires jusqu’à présent. — Nous
avons reçu de Valparaiso 280 sacs et 119 caisses café. — Les arrivages
de Rotterdam ont enfin cessé; le dernier paquebot n’en a pas apporté.
Sucres: Nous n’avons encore à constater cette semaine qu’une conti-
nuation de calme dans le marché. La raffinerie a pris encore, en divers
petits lots, une cinquantaine de barriques brut, sur la base de fr.6750à
67 la bonne 4«. — Il ne s’est pas fait autre chose. — Les prix auxquels
ont été vendus dernièrement les sucres sur la place de Paris, et l’absence
continuelle d’ordres sur place pour le dehors, semblent avoir agi sur
quelques détenteurs, qui se montrent plus disposés à vendre. — Il pa-
rait que les courtiers ont pu faire quelque chose cette semaine sur la
base de fr. 67 la bonne 4<-, mais que la plupart des vendeurs n’ont pas
voulu s’y soumettre ; aujourd’hui ils seraient peut-être plus faciles à
aborder, mais les preneurs se sont retirés. — Les sucres de nos colonies
restent donc encore à peu près nominaux sur la base de fr. 67. — Il ne
s’est rien fait en sucre Bourbon. — Pour le dehors, on a pris 50 caisses
Havane blond, à fr. 35, ent.
Coton : Il nVst entré cette semaine que 64 balles coton de Valparaiso.
— Les ventes se sont élevées à 3766 balles. — Les acheteurs se sont bor-
nés, comme de coutume, à ne remplir que les ordres pressés pour la
consommation. — Nos cours, pour les sortes des Etats-Unis, n’ont subi
aucune variation; par fois, ils ont été en faveur des acheteurs, d’autres
lots se sont traités avec plus de fermeté que par le passé ; néanmoins,
nous devons dire qu’aujourd'hui vendredi, notre marché s’est clos en
meilleure tenue. — Les détenteurs, voyant que la demande reste tou-
jours limitée, ne font classer que fort peu, et les chambres d'échantillons
des courtiers ne présentent que peu de choix à faire,c’estce qui a main-
tenu les prix cette semaine. Les Brésil et les Païta se sont écoulés avec
plus de tenue que ces temps derniers. — Notre stock actuel sur place
est évaléu à environ 106,000 balles.
Huii.e de bai.eine : La demande s’est fait à peine sentir cette semaine
aussi les cour* sont-ils demeurés faibles, et, de seconde main, on a pu
obtenir, en divers petits lots. 25,000 kil., de fr. 32 25 à 32. — Les impor-
teurs en première main semblent peu disposés à réaliser ainsi.
Indigos. — Cette teinture reste peu demandée, mais les prix sont bien
tenus. - Pour la consommation, on a pris 2 caisses Bengale, à 1-20 au-
dessus des estimations de cette année ; et pour l’exportation, 19 caisses
dito, au gros droit, ont été payées fr. 10 40, acq. — 8 caisses nous sont
arrivées de Rotterdam.
PARTIE MARITIME.
(EXTRAITS DES REGISTRES DU LLOYDS BELGE.)
Sini»tres.
Le navire Gazelle, c. Salvesen, parti de Gand, ch. de sucre raffiné pour
Hambourg, est entré en relâche forcée à Mandahl (sans date).
— On écrit d’Ameland, 25 novembre: Le navire Alexandre et Camille,
dont l’échouement a eu lieu le 19 courant surcette lie, dans son voyage
de Windau à Milleraye, ch. de bois, vient d’être vendu pour compte de
qui il appartient. Quantau navire Iris,c. Mersman, de St.-Pétersbourg
à Gand, on doute de pouvoir le relever. L’inventaire et une partie de
la cargaison sauvée se trouvent fortement avariés.
— Une partie des œuvres mortes d’un navire, ainsi qu’un tronçon
de bas mût, dont la partie supérieure au-dessus du pont se trouve
peinte en vert, a été conduite le 29 courant dans le port de Margate,
par des embarcations de la côte.
COWES, 29 nov.—Du 28: Entré en relâche forcée pour perte de voiles
majeures: le navire Louisa-et-Amelia, c. Mildenstein,parti de Laguayra
p. Hambourg.
YVHITBY, 28 nov. - Entré en relâche forcée : lenav. Coquette, c. Jeans,
parti de Glasgow p. Rotterdam, avec perte de mâts de hune et pavois.
PENZANCE, 27 nov. — Entré en relâche forcée pour voie d’eau : le na-
vire Catharina, c. Hansen, parti de Nantes p. Christiania.
LISBONNE, 23 nov. — La Belle Portugaise, c. Couiffe, parti deceport
p. Nantes, s’est perdu le 19 C. dans le sud de la pointe Bugio.L’équipage
et partie de sa cargaison de laineont été sauvés.
—Le navire Rosen, c.Kolinius, parti de Gothenbourg p. Philadelphie,
a été abandonué le 28 octobre. L'équipage a été sauvé par le navire
T. P. Cope, arrivé à Philadelphie.
Ntouvelles «le mer.
OSTENDE, l«r décembre. V. N.-O. Petite brise.—Arrr.:le30,Eugène,
c.Van den Perre, de Liverpool, ch. de sel; Wartford, c. Marc, de Wey-
mouth,ch. de pierres ethuile;le 1" déc., Earlof Liverpool, (v.)c.Lomax,
de Londres, ayant à bord 14 pass.; le bate^lj à Vapeu{ apgtaîg & ^li-
vres avec la malle, id.5 pass. et j YOit. |