Full text |
.............. ■■wniiTwt. n n w.i np«i i ..........
l'eau couler, mais sans pensé? de suicide, car il avait des principes. Tout à
coup, s'arrêtant devant quelques pêcheurs du Pont-Neuf, il se prend à pen-
ser qu’une friture offerte de sa main à son hôtesse , qui était sa créancière de
trois mois arriérés, produirait un excelleut effet. Au moyen donc de quelque
menue monnaie qui lui restait, il acquiert une ligne, les appâts nécessaires,
et le voilà pêchant et prenant du poisson avec le bonheur d'un joueur qui jette
pour la première fois son or sur un tapis vert.
L'hôtesse fut ravie, fit crédit, et notre jeune désœuvré prit goût, de son
côté, à cet exercice auquel il devenait chaque jour plus adroit et plus expéri-
menté.
A peine le soleil était-il levé, que le nouvel adepte était sur le bord de l'eau
avec son panier, sa ligne, et tout ce qui compose l'attirail, non pas d’un pro-
fesseur, maisd’un pêcheur émérite. Et ne croyez pas qu’il continua à se borner
aux six pouces d’eau qui coulaient sur le gravier, et où barbotte d’ordinaire
le frétin de la rivière : il avait choisi uue place superbe, un beau fond d’eau
qu’il avait sondé, sous le Pont-des-Arts; c’était un trou profond où se plaisait
le poisson, encore attiré par des amorces de blé cuit ou autres friandises. A
trois heures du matin, tous les jours, notre habitant du pays Latin était à son
poste.
Mais il parait que ce poste avait été précédemment occupé par un autre
amateur, car, depuis que le nouveau propriétaire en avait pris possession, il
S'était aperçu qu’à cinq heures environ arrivait un monsieur modestement
couvert, mais fort bien équipé pour la pêche, qui le regardait avec humeur,
tournait autour de lui en grommelant, et finissait par choisir une autre place
où il ne prenait rien du tout. Cela dura une huitaine; mais, au bout de ce
temps, la bombe éclata, et le monsieur modestement couvert ne put retenir
un mouvement de colère, un jour qu’il était venu à quatre heures du matin,
et qu’il avait trouvé notre ancienne connaissance déjà installée à la bienheu-
reuse place. « Par exemple, c’est trop fort, s’écria-t-il ; ah ! ça, monsieur, vous
y passez donc la nuit ?» _
Le pêcheur, qui venait de piquer une brème, répondit à peine, en la décro-
chant de l'hameçon, et la mettant dans son panier: J'y viens trèsmalin, du
moins.... » Et le dialogue suivant s'établit entre lesdeux rivaux;
—Mais, monsieur, vous n’ayez donc rien à faire, que je vous trouve ici tous
les matins?
— Il me semble, monsieur, que je pourrais vous adresser la mêmequestion.
— Moi, monsieur 1 Oh ! c’est bien différent ! Croyez-vous donc que si je
n'avais pas des occupations importantes qui m'obligent à me coucher tard, je
n'arriverais pas plus tôt chaque matin, et que je vous laisserais ainsi prendre
ma place ?
— Comment, prendre votre place 1 .
— Eh 1 certainement, monsieur : avant votre apparition , c’est moi qui, le
premier, avais fait, amorcé cette place, et vous vous en êtes emparé.
— Alors, monsieur, c'est comme dans le monde.... Vous parlez de place ;
mais, si l’on ne m’avait pas pri6 la mienne, je ne vous aurais pas pris la vôtre ;
et, puisque je n’ai rien à faire, il faut bien que je pèche ..
Il se remit, en effet, à jeter sa ligne... Mais les mots qu’il avait dits à l’aven-
ture semblaient avoir vivement impressionné l’inconnu... _
— Vous ne faites rien, dites-vous, vous n’avez pas d’emploi... Oh 1 racon-
tez-moi donc votre vie, pauvre jeune homme 1 11 est cruel pour vous et pour
moi de vous voir réduit à ce simple exercice. _
Lejeune homme le regarda, et machinalement, instinctivement peut-être,
si se mit à dire ses malheurs, ses services méconnus... L’autre l’écoutait avec
l’attention la plus soutenue et prenait un vif intérêt à son récit; mais ce qui
parut surtout produire sur lui un effet magique, c’est que, tout en parlant, le
jeune homme leva presque coup sur coup trois brèmes superbes. L’inconnu,
en voyant cette pêche miraculeuse, était devenu pâle, vert; il se rongeait les
ongles, et l'on pouvait deviner, à son émotion, qu’il méditait quelque grand
projet. ....
L’heure avançait : ils se séparèrent. A midi environ, et le meme jour , le
jeune homme vit s’arrêter, devant la porte de son bétel garni, une ordonnance
qui remit une lettre à son adresse: c’était une dépêche du ministre de l’instruc-
tion publique, pour lui..,, lui , pauvre victime à jamais sacrifiée !
Cette lettre portait en substance : « Monsieur, je suis heureux de pouvoir
réparer une grande injustice : votre emploi vous est rendu. Par malheur, les
collèges de ÉVimsont au grand complet! mais il vous est accordé une classe
supérieure à Versailles, Scine-el-Oise, etc., etc. » Puis une injonction de par-
îir le jour même : M. le proviseur de Versailles avait été prévenu, et il ne fal-
lait pas que le nouvel élu couchât à Paris, Seine.
Le petit paquet fut bientôt fait, comme vous pensez, et le jeune homme se
disposait à partir ; mais il ne put résister au désir de revoir une fois encore la
place, sous le pont des Arts, qui lui avait fait user tant de douces heures. 11 se
disait avec raison : « Je n’irai demain qu’à six heures, et je prendrai ensuite
les gondoles du premier départ.
Le lendemain donc, à six heures, il était sons le Pont-des-Arts, et la pre-
mière personne qu'il y vit fut son inconnu, qui s’était établi à la place si en-
viée. Celui-ci parut d'abord fort étonné de le voir ; mais, quand le professeur
rentré en grâce lui eut dit : «Monsieur, je suis heureux de vous avoir ici pour
successeur ; lesort m’a rendu ma place... Je vous rends la vôtre...» l’inconnu
lui serra la main, et, lui montrant un barbillon qu’il venait d’amener, il lui
souhaita un bon voyage et une heureuse chance.
Quelques mois se passèrent ; le professeur obtint de l’avancement, sans
l’avoir demandé , mais toujours en province, et jamais il ne put se faire don-
ner un congé pour Paris. Cette interdiction était fondée sur la nécessité de
la présence, à son poste, d'un homme aussi distingué et si difficile à remplacer,
même puur quelques jours.
Pourtant, lorsque le héros de cette aventure fut nommé proviseur au col-
lège de C"*, il ne pensa pas à demander une permission, et il arriva droit au
ministre pour le remercier.
Il fut introduit, et, commençant par un salut, avant d'ouvrir la bouche que
devint-il, quand il reconnut dans le fonctionnaire éminent qu’il avait sous les
yeux son pécheur du Pont-des Arts! 11 resta stupéfait, étourdi ; mais le mi-
nistre sourit et lui dit avec bienveillance :
— Eh bien, M. X*", trouvez-vous votre place bonne à C’’" ?
— Et la vôtre, sous le Pont-des-Arts ? répliqua le proviseur tout-à-fait re-
nds.
De nouveau, comme sur les bords delà Seine, lisse serrèrent la main et se
quittèrent, mais pour se revoir souvent.
Que vous dirai-je ? Un an plus tard, uue mutation avantageuse éleva d'un
degré le proviseur, puis, il fut nommé sous-inspecteur des études ; et l'on ne
sait jusqu’où il aurait pu aller, si le ministère n'eut pas changé.
Grâce|à son mérite, le jeune homme fournira sans doute une carrière bril-
lante ; mais il a beaucoup perdu... MM. Guizot et Salvaudy ne sont pas pê-
cheurs à la ligne.
OHAMSBS USB BKPailEENTfiKS.—Suite de la séance du 3 janvier.
(Présidence de M. Raikem.)
Art. 5. Elèves de l'école vétérinaire, 3,000 fr. — Adopté.
Chap. IV. — Ecole militaire, 160,000 fr.
m. brabant propose que l'on ne vote qu’un crédit provisoire de 40,000 fr.
égal au l" trimestre, jusqu’à ce que la loi sur l'école militaire ait été adoptée
par le sénat.
Cet amendement combattu par M. le ministre de la guerre, est adopté par
appel nomiual à la majorité de 36 voix contre 33.
Cbap. V. — Art. i«r. Matériel d artillerie, 1,174,100 fr. La section cen-
trale propose 1,000,000 fr.
Tel. le ministre ne la güerre déclare ne pouvoir consentir à d'autres ré-
ductions que les suivantes, savoir :
!° 60,000 fr. pour fabrication de projectiles dont l'achat sera retardé , et
î« 22,000 francs sur les frais d'armement. — Ce qui réduirait le chiffre à
1,092,100 fr.
Ce chiffre est adopté.
Art. 2. Matériel du génie , 3,413,530 fr, La section centrale propose une
réduction de 10,000 fr.
Loin de se rallier à la réduction proposée par la sectioh centrale, le minis-
tre demande une augmentation de 117,000 francs, pour frais de location de
bâtiments pour l’école annexe de l’école militaire , pour frais de location de
bâtiments servant de magasins, pour construction de baraques au camp de
Braschaet, pour réparations de baraques, etc. ; construction d'une chapelle
M camp de Bcverloo.
L’amendement de M. le ministre porterait le chiffre de l’article à 3,580,540
francs.
. Cette proposition n'est pas adoptée.
La chambre décide que l’on renverra à la section centrale, la proposition
nouvelle de M. le ministre, sauf ce qui concerne une somme de 22,000 francs
qui n'est qu’un transfert de l’article 1erà l’arlicle2.
Le chiffre demandé par M. le ministre, se trouve porté à 3,435,530 fr. —
Ce chiffre est adopté.
Chap. V. — Art. 1er. Traitemens temporaires de non-activitéetde réforme
240,209 fr. 85 c. La section centrale propose une réduction de 40,000 fr.
M le ministre DE la güerre ne peut se rallier à cette réduction.
Le chiffre proposé par M. le ministre est mis aux voix et adopté..
Art. 2. Traitement des aumôniers, 21,200 fr. — Adopté.
jL<* JPi écuPseur,
Art. 3. Traitement d’employés temporaires et solde de domestiques, 51,125
fr. 50. — Adopté.
Art. 4. Pensions de militaires décorés sousl'ancien gouvernement et secours
sur le fonds dit de Waterloo, 32,753 fr. 10c.— Adopté.
Chapitre VII. — Dépenses imprévues, 131,125 fr. 30 c. La section cen-
trale propose 50,000 fr.
m. le ministre de la guerre propose par amendement 100,000 fr.
Ce dernier chiffre est adopté.
La séance est levée à 5 heures et un quart. Demain séance publique à midi.
Séance f/.l 4 janvier 1858.
La séance est onverle à 1 heure.
Ordre du jour. — Budget des voies et moyens.
m. de nef regrette que la marche suivie par l’ancien gouvernement pour la
contribution personnelle continue d’être maintenue, il n’admet pas la néces-
sité des eeniimes additionnels présentés en plus; assez d’autres industries sont
devenues prospères, et pourraient être imposées.
m. de LONGRÉE ne voit aucun motif réel pour grever le pays de nouvelles
charges, en conséquence il ne votera point les centimes additionnels. Si le
gouvernement venait demander un léger droit de consommation sur les cafés
et les tabacs, la législature ne refuserait pas une loi sur ces objets, pour sa
part il les voterait avec empressement.
m. vkrdussen propose de fixer le commencement de l’année financière au
mois de juillet, ou de voter au mois d’avril le budget des voies et moyens pour
1839. C’est le seul moyen de sortir du provisoire et de rentrer dans l’état
normal.
m. le MiNiSTiiE des finances. L’impôt sur les sucres reste fixé, dans les
prévisions du ministère, à 800,000 fr. Il pense que la redevance sur les mines
est bien un impôt et un impôt direct ( art. 54 de la loi de 1810) ; elle est assi-
milée par les art 37 et 39 à l’impôt foncier. Il consentira au surplus à voir
transférer à un autre chapitre la redevance sur les mines.
Le budget des voies et moyens s’élève, d’après le tableau, à 97,055,092 fr. ;
mais ce chiffre doit être réduit de 300,000 f., ainsi qu’il a été convenu lors de
la discussion du budget des travaux publics. Reste donc 96,855,002 fr. En sup-
primant les 3 centimes additionnels, il resterait 95,456,225 fr., qui subiraient
une nouvelle réduction de 900,000 fr. pour abonnement des distilleries, et
donnerait en définitif une somme de 94,556,225 fr. Or, comme la réunion des
budgets déjà volés présente une somme de 94,955,652 fr. 11 c., il y aurait
déjà un déficit de 399,427 fr., qui s’augmentera, si la chambre revient sur les
réductions qu’elle a admises au premier vote du budget de la guerre et qui
s’élèvent A 1,053,000 fr. environ. Le budget sera encore augmenté du crédit
demandé par M. le ministre des travaux publics pour les premières dépenses
d’une marine militaire. Si donc la chambre revenait sur son premier vote du
budget de la guerre, les voies et moyens seraient insuffisants de 1,949,427 fr.
Or, les 5 centimes additionnels donnant 1,298,767 fr. et l'abonnement des
distilleries 900,000 francs, nous aurons 2,198,767 fr., c’est-à-dire un excédant
de 200,000 fr. seulement; somme à péine nécessaire aux besoins imprévus
de l’année.
Quant à la loi d'abonnement des distilleries, si la chambre persistait à con-
sidérer cet impôt comme un impôt direct, ce qui changerait ainsi !e sens élec-
toral pour beaucoup de gens, la loi serait retirée, car cette question devant
laquelle ne recule pas le gouvernement, ne peutetre jugée incidemment.
m. lebeau. La question capitale du budget est celle relative aux centimes
additionnels; mais il convient de présenter d’abord une observation. Il re-
grette que la chambre ne s'occupe pas de régler les comptes de l’état, obliga-
tion qui lui est imposée par la constitution. Pour régulariser notre système
financier et la comptabilité de l'état, il faudra que la chambre s’impose une
session extraordinaire.
Je sais tout le danger qu'il y a à soutenir les Impôts ; il est plus facile et plus
agréable d’en solliciter la diminution ; mais, désireux de servir mon pays plu-
tôt que de le flatter, je voterai pour les centimes additionnels. Le ministère
nous fait savoir qu’il espère faire revenir la chambre sur son vote du budget
de la guerre, et lors même qu’il n’y parviendrait pas, serait-il nécessaire de
ne pas voter les centimes additionnels? La chambre n’a-t-elle pas encore dans
ses cartons la loi sur les indemnités qu’il faudra bien exhumer; et même en
recourant à un emprunt négocié à 4, 4 t|2 ou 3 1|2 pour cent, elle fonderait
de même un revenu considérable. La chambre ne fera-t-elle rien pour la ville
de Bruxelles écrasée sous le poids de sa dette. La chambre est également sai-
sie d’un projet de loi sur l’augmentation des traitements judiciaires.
En résumé, je pense qu’il y aurait une haute imprudence en présence des
déclarations du ministère, du rejet probable de la loi des distilleries, à rejeter
les centimes additionnels. Pour ma part, je ne m'associerai pas à cette im-
prévoyance. Je volerai les 5 centimes additionnels.
m. mast de vries. II y a deux années, tout le pays s’est récrié contre l’im-
position des 10 centimes additionnels extraordinaires, et 5 centimes nouveaux
sont demandés. Il faut les rejeter, et pour cela maintenir les réductions ap-
portées au budget de la guerre.
Pour les liqueurs fortes il faut revenir à la législation hollandaise, c’est ce
que nous voulons tous sans oser le dire ; mais l’abonnement des débitants de
boissons distillées ne produirait pas ce qu’on en attend. Il faut donc la rejeter,
ainsi que les 5 c. additionnels, qui maintenant ne sont plus présentés comme
temporaires, mais comme définitifs.
m. demonceau, rapporteur de la section centrale, soutient les conclusions
de cette section, relatives au rejet des centimes additionnels demandés pat
le ministère. Si cependant, on vote le budget de la guerre sans réduction, et
pour sa part, il votera le maintien des réductions; il comprend que les voies
et moyens soient augmentés, mais pourquoi l’augmentation pèserait-elle uni-
quement sur l’impôt foncier. N’y a-t-il pas d’autres matières imposables. ?
m. a rodenbach pense qu’il vaudrait mieux admettre un million ou deux
de bons du trésor, que de voter les centimes additionnels qui retombent tou-
jours en définitif sur le laboureur. Le ministre actuel des finances à son début
au ministère, avait l’intention d’imposer le café et le tabac étranger, pour-
quoi ne pas revenirà ces idées et provisoirementaugmeuterlesbons du trésor.
Il consentira pour sa part à toutes augmentations de droit sur le genièvre
indigène ou étranger, mais à la charge de prendre des dispositions sévères
contre la fraude.
m. le ministre des finances. On a indiqué au gouvernement une foule
de branches qoi pourraient produire des impôts suffisants mais on devrait sa-
voir que le gouvernement n’a pas eu le temps nécessaire pour saisir la législa-
ture de ces questions. Or, les lois fiscales ne peuvent être présentées que dans
le moment même où elles peuvent être acceptées,autrement ee serait appeler
les moyens d’annihiler la loi.
On a dit qu’il ne fallait pas de grands efforts d'imagination pour voter des
centimes additionnels, mais quel autre moyen avait le gouvernement de parer
aux dépenses de l’état? On a parlé de la conversion des rentes, mais pour des
opérations semblables il faut attendre un moment opportun. U serait dan-
gereux d’émettre de nouveaux bons du trésor , car ce serait lancer le trésor
dans une voie excessivement dangereuse.
La discussion devraits’établir sur le projet des abonnements de distilleries,
après la clôture de la discussion générale, car elle influerait sur le vote des
centimes additionnels.
m. mast de vries. Voter aujourd’hui les centimes additionnels,e’est s'en-
gager à rendre au budget de la guerre le million qui lui a été enlevé.
Ne pourrait-on pasaussialiéner les propriétés domaniales qui ne rapportent
rien à l’état ? Ne pourrait-on pas aussi faire payer des patentes proportionnelles
aux grandes sociétés qui s’occupent d’industrie, notamment la brasserie na-
tionale qui ne paie qu'un droit de 14,000 hectolitres tandis qu'elle devrait
payer un droit bien plus considérable.
m. le ministre des finances. Cette brasserie n’existe pas encore, ainsi
pour 1838, il n’y aurait rien échanger. Mais les sociétés payent un droit de
patente proportionné à leurs bénéfices.
m. mercier, comme membre de la section centrale, déclare que la majori-
té de la section a subordonné son vote sur les centimes additionnels, à In suffi-
sance ou à l’insuffisance des voies et moyens pour parer aux dépenses. Or,sans
même compter les 1,053,000 francs réduits sur le budget de la guerre, et qui
seront probablement restitués au 2e vote, il y aurait encore un déficit de
900,800 fr. Conséquemment ceci établi, la section centrale a voté en réalité
les centimes additionnels.
' L'impôt en Belgique est, dit-on, de 18 fr. 50 centimes par tête ; en Hollan-
de il est de 32 fr. , ainsi qu’en France ; en Angleterre il est de 50 fr. La Bel-
gique n’a donc pas à se plaindre du taux proposé pour les impôts.
La clôture sur la discussion générale est demandée et prononcée.
m. le ministre des finances demande que la chambre passe à la discussion
de la loi spéciale sur les abonnemens des débitants de distillerie.
M. LE MINISTRE de L’INTÉRIEUR, MM. DEMONCEAU, DCMORTIER, COGHEN,
d’huart, dubus (aîné), devaux, reiîgku sont entendus. La clôture est pro-
posée sur la fixation de l'ordre du jour. Elle est prononcée.
La chambre décide que la question des centimes additionnels sera ajournée
jusqu’après ie vote du budget de la guerre.
Ce résultat est proclamé à la 2“ épreuve; les opposants font entendre des
réclamations.
zi. F. de MÉRODE s’étonne qu’on veuille lever la séance.
Le tumulte est au comble, M._le président agite vainement sa sonnette et
ne peut obtenir que tes membies reprennent séance.
L’appel nominal est demandé sur la question de savoir si la séance sera ou-
verte à U heures.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
En conséquence la séance est levée à 4 heures et quart et renvoyée à de-
main 11 heures précises du matin.
lié g lê ment pour la remorque des bâtimens par le bateau à vapeur
de l’Etat.
Art. 1. Le bateau à vapeur de l'Etat pourra, à la demande des Intéressés,
être employé à la remorque de toute espèce de bâtiment, soit à l’arrivée, soit
au départ du port d'Anvers.
Art 7. L’armateur qui voudra faire remorquer son navire, sera tenu d'en
faire la demande au capitaine du bâtiment à vapeur au moins deux heures.â
l’avance.
Le dit commandant en référa au directeur des domaines à Anvers qui pourra
refuser toute demande qui aurait pour effet possible, de compromettre l'exis-
tence du bateau à vapeur.
Art. 3. Le commandant exigera qu'un pilote soit placé à son bord, aux frais
de la partie réquerante.
Art. 4 Le capitaine du bâtiment à remorquer est tenu de déférer à l’invi-
tation du commandant du bateau à vapeur pour la direction à donner à la
manœuvre des agrès afin de faciliter la remorque il fournira les cordages né-
cessaires à l'opération et le commandant du bateau à vapeur pourra les faire
couper si la surêté dudit bâtiment l'exige; ce cas arrivant la partie requérante
n’aura droit à aucune espèce d’indemnité.
Art. 5. Le bateau à vapeur ne se mettra en mouvement, pour une opéra-
de l’espèce, qu’après consignation préalable du montant approximatif de l’in-
demnité qui pourra être due.
Art. 6. Eu atteudanl l'établissement d’un deuxième bateau à vapeur, eelui
servant actuellement au passage de la Tête-de-Flandre ne fera pas de cour-
ses hors des limites du royaume.
Art. 7. Chaque heure de remorque par le bâtiment à vapeur se payera à
raison de cinquante francs.
Les heures se compteront du moment où le bateau à vapeur quittera son
embarcadère, jusqu’à son retour au même point; l’heure commencée sera en-
tièrement payée.
La remorque des bâtimens qui se trouvent devant la ville ou dans le bassin
et qui durera moins d’une heure se payera comme suit : savoir :
Pour un navire de 40 tonneaux et au-dessous fr. 15 00
Pour un idem de 40 à 100 tonneaux * 25 00
Pour un plus fort » 40 00
Art. 8. S’il arrivait que la remorque dût se faire avant le lever ou après la
coucher du soleil, l'indemnité fixée par l’art. 7 serait doublée.
La partie requéranle est censée bien connaître la force et les qualités du
bateau à vapeur, elle renonce à toute répétition des sommes consignées pour
le cas où le bateau ne pourrait rendre le service qu’on en attend.
Art. 9. Le présent réglement sera soumis à une révision dans les six mois
de la mise à exécution et subira, s’il y a lieu, les modifications que l'expérieuce
aura indiquées comme étant nécessaires.
gTAT-OIVII, Dï E.A VILS.» 30’AÏÏVBaS, DU 4 JANVIER.
DÉCÈS. — SEXE MASCULIN.
1 enfant mort-né.
DÉCÈS. — SEXE FEMININ.
M. J. Baeckeimans, brodeuse, âgée de 16 ans.
t enfant qui n’a point atteint l’âge de 7 ans.
naissances. — Sexe masculin 6. — Sexe féminin 7. — Total 13.
COMMERCE.
PLACE D'ANVERS , Dû 5 janvier.
CACHOU. — Une partie de 100 paniers cachou jaune a été traitée à prix
qui est tenu secret.
TABAC. — La seule transaction citée se compose de 40 boucauts Virginie
à 20 cents acquitté. Café, sucre brut, etc., etc., sans affaires dignes de re-
marque.
VENTE PUBLIQUE.
CUIRS. — On a réalisé hier , pour cause d’avarie, 2,000 cuirs Montevidéo
et Buonos-Ayres secs, dans lesprii de 20 à 77 jeentimes et 1,(18 Maragnan
salés secs de 41 à 54 centimes, le tout par 1[2 kilog. suivant dégré d'avarie.
MARCHES,
ANVERS, 5 janvier. — Grains indigènes : Le froment roux nouveau est
par continuation calme à f. 9 1(8, sur 78 kil. ; le nouveau blanc est offert à
f. 8 3(8, sur 74 kil., aucune vente n'a été faite. Le seigle, 73 kil est offert à
f. 5 5|8. L’orge de nos polders obtient f. 5 à 5 1(8. L'avoine 44 kil. s'obtient de
f. 3 1(4 à 3 1(2. La graine de colza est tenue à f. 10 1|2 ; de lin 9 1(4. Huile
de colza offerte à f. 47 ; lin 44 1(2.
Grains étrangers : L’on a rien fait cette semaine en froment pour l'ex-
portation, la demande ayant cessé ; le blanc de Zélande est tenu à f. 8, sur
75 kil. entrepôt. Le seigle manque. L’orge de Zélande est offerte de f. 5 à 5
1(8 ; de Frise f. 4 3(4 à 5, les deux qualités se placent très lentement. L’avoine
de Frise nouvelle est tenue de fr. 12 1(2 à f2 3(4, les 100 kil., aucun achat a
été fait sur place ; les vieilles ne rencontrent pas d’acheteurs. — Depuis la
vente publique de 2,600 hectol. graine de colza, aucune vente particulière n’a
été faite ; on tient cette graine de f. 10 1(4 à 10 3(4 suivant qualité. La graine
de lin à battre est calme, de f. 9 à 10 suivant qualité, celle à semer de Riga
est sans affaires de f. 92 1(2 à 23. Graine de chanvre f. 6 1(2 à 6 7(8.
HOULERS, 3 janvier. — Il y avait beaucoup de toiles à notre marché, mais
la vente a été mal, le tisserand n’obtient presque rien pour son travail. Les
huiles donnent lieu à peu d'affaires, colza fl. 36 la tonne; lin fl. 35.
ROTTERDAM , 1" janvier. — café : Malgré le peu de transactions pen-
dant ces derniers jours, cette fève est cependant tenue ferme. Il ne s’est rien
traité en décembre en qualités des Indes Orientales par la 1" main, mais les
transactions en seconde main peuvent s’évaluer a environ 9,000 balles. Notre
provision s'élève actuellement à 112,000 balles des Indes-Orienlales et 6000
des Indes-Occidentales.
sucre: Très ferme ; notre provision actuelle s’élève à environ 5 millions de
kilos. Il y a environ fl. t de hausse dans les prix.
riz : Il ne s’est rien traité en Caroline à cause du manque de provision.
Notre provision de ce grain ne consiste qu’en 14,000 balles Java.
Coton Nous n'avons appris aucune transaction et malgré ce calme les prix
sont en hausse. On cote le Surinam de 46 à 56 ; Nickerie 51 à 52 ; Maranham
40 à 50 ; St-Domingue 40 à 42; Bahia 39 à 46, des Etats-Unis 35 à 46; Surate
et Bengale 23 à 36. Notre provision consiste en 7300 balles.
Potasse, recherchée. On offre 16 1(3 entr. pour celle de St-Pêtersbourg ;
Perlasse, 18 à 18 1|2. Notre provision actuelle est de 550 barils potasseet 75
perlasse d’Amérique ; 150 barriques potasse de St-Pétersbourg ; 500 deTos-
cane et 89 d" du Rhin.
Cuirs. La demande est assez continue ; mais il ne se traite rien à cause du
peu de provision.
MARSEILLE, 29 décembre. — (Revue de la semaine.) Les sucres terrés
étrangers sont toujours bien vus, et ce qui arrive trouve de suitepreneurs.6
Nous arons eu depuis qneiques jours l'arrivée de 2000 caisses Havane, dôn
500 environ étaient déjà placées à livrer; 500 autres se vendront sous peu aux
enchères publiques, et 1100 ont trouvé preneurs à un prix tenu secret, mais
que d’après quelques autres ventes on présume aux environs de 38 fr. les 50
kil. (31 fr.) eut., avec des conditions assez favorables.
La rareté des cafés en toutes qualités les fait bien soutenir. On a vendu au
prix de 67-25 (11 s.) ent., 300 sacs Havane, 62 bques et 150 qts San-Yago.
Les premiers arrivages ne pourront que bien rencontrer.
Les sucres raffinés pour l'intérieur, sont toujours fermes ; mais le prix élevé
de ceux pour l’exportation a fléchi de près de 60 c. par 50 kil. (10 s.) On ob-
tiendrait ces derniersà 46 fr. (37 fr. 50 c.) avec papier, E.
Notre approvisionnement en sucres bruts denos colonies consiste en 10,000
barriques de la Martinique et de la Guadeloupe: et en 11,000 balles de Bour-
bon. Les premiers sont tenus de 33 à 34 fr. 25 c. (27 à 28 f. E., et ceux da
Bourbon de 55-25 à 65 f. A.
La spéculation a donné de nouveau sur les poivres avec pavillon français.
Près de trois mille qx se sont vendus à 67 fr. 25 c. (11 s.) acq., avec un peu
d’escompte. Ceux arrivés avec pavillon étranger sont presque épuisés; très
fermes à 46 fr. (7 s. 1(2) ent.
Les soufres ont peu de demande ; la deuxième qualité s'est faite à 5 fr. 8î
C. (4 fr. 75 c.) acq.
Les huiles d’olive à fabrique n’ont presque pas varié ces deux jours de 122
fr. 2') c. à 121 f. 90 c. (78 fr. 25 à 78) A. Il y a eu peu de ventes, parce que la
plupart de nos fabricans de savon ont permis à leurs ouvriers d’aller passer les
fêtes dans leurs familles et par conséquent interrompu leurs travaux. Us ne |