Full text |
<
UE PRECURSEUR , ^esasSi fit Ssm\iev 1843.
AACI/KTK^tRE.
Londres, le 9 janvier. — Sir Robert Peel a adressé la lettre suivante à
tous les membres delà chambre des communes qui soutiennent son
administration:
/milite Hall, le 4 janvier. — Monsieur, je prends la liberté de vous in-
former que la réunion du parlement ayant été Axée pour le jeudi 2 fé-
vrier, des affaires publiques d’une haute importance seront présentées
sans délai.
J’ose espérer que vous jugerez à propos d’assister à l'ouverture de la
session. — J’ai l’honneur, etc. Robert Peel.
^ Nous apprenons de bonne source que lord Ellenborough doit re-
tourner immédiatement en Angleterre à bord de la frégate Cambrian.
C’est décidément le marquis de Tweeddale, gouverneur de Madras, qui
remplacera sa seigneurie dans le gouvernement général de l’Inde.
(Uampshire lélégraph.)
— City article. —Les nouvelles de France font pressentir aujourd’hui
que le ministère Guizot se maintiendraau pouvoir, ce qui a donné delà
fermeté à nos fonds publics et le paiement des dividendes qui a eu lieu
aujourd’hui a donné une certaine activité aux affaires. Les consolidés
au comptantsont cotés à 94 5(8 1|2, et en compte à 94 5j8 5(4. Les bons
de l’échiquier ont 01 G5 sh. de prime.
ESPAGNE*
Madrid, 9 janvier.—A peine rentré dans son palais de Buena-Vista, le
Régent qui était très souffrant par suite du voyage, s’est alité. S. A. n’a
reçu personne. Une sérénade lui a été donnée , mais le Régent n’a pas
paru au balcon ; et lorsque le corps diplomatique et des personnes de
distinction se sont présentées à son palais pour lui faire honneur, ils ont
été reçus par la duchesse de la Victoire.
— LaGaseffe de Madrid dece jour dit que la population de la capitale,
très nombreuse et animée du meilleur esprit, a donné un démenti fort
et solennel à toutes les fausses et injurieuses suppositions de l’esprit de
parti. La réception faite au Régent , a été tout-à-lait nationale : c’est la
consécration du triomphe de l’autorité royale contre l’esprit révolution-
naire. Ce journal rend compte du défilé des troupes devant le balcon où
se tenaient la Reine, sa sœur et le Régent; et il parle des vivats adressés
à la Reine, à la constitution et au Régent.
Le Castillan s’exprime dans les termes suivants sur l’accueil que le
Régenta reçu à son retour à Madrid : Nous avons suivi le Régent sur
toute la rouie qu’il a parcourue, et nous l’avons vu triste et rêveur. Il a
même rougi quand il s’est aperçu que les vivats qui retentissaient à ses
oreilles venaient de quelques individus mal vêtus qui entouraient son
cheval. Le Régenta reçu une dure leçon : puisse-t-il en profiter! Qu’il
sache enfin qu’une nation qui, pour conquérir sa liberté, a fait tant
d’efforts d’héroïsme, ne saurait être gouvernée tyranniquement. Il est
encore temps pour le Régent de sortir de la position fausse où il s’est
mis.
— Hier, le corps diplomatique élFangcr a été féliciter le Régenté
l’occasion de son heureuse rentrée en ville. Le corps diplomatique se
composait de tous les représentais des nations qui ont reconnu le
gouvernement de la Reine Isabelle II. Parmi eux nous avons remar-
qué le jeune duc chargé des affaires de France. (El Espectador.)
— Le général Espartcro, à sa rentrée en ville, était vêtu du petit uni-
forme de capitaine-général; il montaitun cheval noir richement harna-
ché. Le peuple sur son passage a été grave et silencieux. Pas un vivat.
Si quelqu’ofïicier de la garde nationale criait : Pire le Héyent ! dix ou
douze voix à peine répondaient. La population de Madrid a donné une
rude leçon au Régent. En profitera-t-il ? (Heraldo.)
— Après avoir vu de son balcon le défilé des troupes, la Reine et sa
sœur sont descendues au Prado, où elles se sont promenéesà pied quel-
que temps. Autant availélé froid l’accueil fait à Espartero, autant était
vif l’enthousiasme de la population pour sa jeune Reine. Voilà ce qui
peut faire connaître l’état de l’opinion publique bien plutôt que les ré-
flexions de la Gazelle de Madrid. (nient )
— Ce soir, on disait que le Régent avait pris la résolution de dissou-
dre les Cortès, nonobstant les avis de ses amis, qui craignent que dans
ce cas plusieurs provinces ne refusent le paiement de l'impôt, notam-
ment l’Aragon. Il est question d’un changement de ministère : on met-
trait à la tête des affaires M. Gonzalès, en lui donnant pour collègues
quelques-uns des ministres actuels : le général Linage pour la guerre
et M. Domenech pour la justice. L’attitude prise par les députés cata-
lants a, dit-on, beaucoup contribué au projet de dissolution des Cortès.
Le Régent est profondément peiné de l’accueil qu’il a reçu. (Idem.)
— El Constitucional du 2 janvier prétend que le Régeiil est entouré
d’une faction (gondillo) aussi impopulaire que celte qui circonve-
nait Christine et qu’il est assez mal avisé pour vouloir à tout prix main-
tenir au pouvoir un ministère anti-constitutionnel. Suivant ce journal,
Arguelles. prêt à descendre dans la tombe, aurait reconnu que le sys-
tème représentatif ne peut pas s’acclimater en Espagne, et d’accord
avec d’autres faux prophètes de sa coterie, il voudrait voir réaliser le
sort désastreux proposé à l'Espagne par le testament du feu roi. Si de
tels projets étaient réels, il faudrait, malgré l’inviolabilité qui entoure
le chef de l’Etat, s’attaquer à lui, car il méconnaîtrait l'inviolabilité de
la constitution; le pays est sons la férulede faux prophètes, mais comme
il est sur scs gardes, toute trahison sera déjouée.
Madrid, 4 janvier. — La mesure de dissolution des Cortès qui répu-
gnait jusqu'à un certain poinlau Régent.qui déplait à beaucoup d’hom-
mes politiques influents, et qui pounait produire des secousses dans le
pays, a été adoptée à l’issue des délibérations, on pourrait dire d'une
espèce de conseil de guerre où siégeaient les généraux Rodil, Ferraz et
Linage. Les choses se mènent militairement aujourd'hui, ce qui plaît
très peu aux hommes parlementaires.
— El Sol déclare savoir de source certaine que le gouvernement a re-
fusé formellement au cabinet français les satisfactions exigées en répa-
ration des insultes prodiguées au consul de France par les autorités de
Barcelone.
— Il paraît que dans la soirée du dimanche. lorsqu’Espartero s’est
présenté devant la Reine.il luia adressé les paroles suivantes : Madame,
j’arrive de Barcelone, la tranquillité y est rétablie et les lois y sont en
vigueur. Je désire que S. M. atteigne sa majorité afin de pouvoir lui
remettre le commandement et me retirer à la campagne pour y vivre
en simple citoyen. — La Reine a daigné répondre laconiquement :
Merci (gracias). (Corresponsat du ô.)
— Malgré les bruits que l'on fait courir sur les intentions hostiles du
gouvernement français et sur les instructions malveillantes qu’il aurait
envoyées à son chargé d’affaires, nous pouvons affirmer que nos rap-
ports avec la France sont en meilleur état que ne le désireraient les en-
nemis du Régent. Nous espérons que les négociations ouvertes auront
un résultat satisfaisant pour les deux pays. (El Patriola.)
FRANCE.
Paris, 10 janvier. — S. M. la reine, étant légèrement indisposée, n’a
pu assister à la séance royale; mais cette indisposition n’a rien de grave.
S. M. la reine Christine d’Espagne y assistait dans une des trmunes
réservées.
— Le scrutin pour la nomination du vice président de la chambre.en
remplacement de M. le général Jacqueminot, aura lieu demain. Les
membres de la majorité portent M. Lepelleticr-d’Aulnay, et l’opposi-
tion portera, assure-t-on, M. Vivien.
— Les nouvelles désastreuses des îles Marquises publiées par un jour-
nal de Londres étaient tout-à-fail inexactes. Il y a bien eu en effet une
attaque dirigée par les indigènes contre les Francais, mais elle a été fa-
cilement comprimée. Cependant il est probable q‘ue cette circonstance
va décider M. l’amiral Duperré à hâter le départ des vaisseaux qui doi-
vent transporter des renforts à notre nouvelle colonie.
Nous devons ajouter qu'un jeune marin de St-LÔ (Manche), faisant
partie de l’expédition qui a pris, au nom de la France, possession des
îles Marquises,a écrit une lettre,dont le Journal de Caen publie I extrait
suivant :
« Nous avons eu une petite attaque à Vaïtahu, occasionnée par une
révolte des sauvages qui voulaient enlever les canons que l’on avait
apportés à terre; mais on a envoyé une partie de l’équipage, et l’ordre
a été rétabli. Nous avons pris en ôtage le fils du roi, qui est âgé de trei-
ze ans; nous l’avons amené avec nous à Nouka-Hiva. On a bâtidans
cette île un fort, une caserne entourée de fossés remplis d'eau, et nous
avons transporté à terre cinq canons, deux obusiers, deux cenls fusils,
une caronade et autres armes nécessaires. Ce petit engagement, qui a
eu lieu dans la montagne, a duré une heure; nous avons perdu deux
hommes. >
— Voici de nouveaux détails sur l’affaire Marcellange. On lit ce qui
suit dans le Courrier de Lyon :
« On assure que Marie Boudon, au lieu de se trouver plus loin que les
pays étrangers, comme on l’a dit et comme l'a répété l’avocat de la fa-
mille Marcellange, a passé trois jours à Saint-Denis-de-Bron (Isère), c’est-
à-dire à 8 kilomètres de Lyon, pendant les débats de l’affaire Jacques
Besson. Ce témoin, que l’on a toujours jugé comme fort important et
qui avait été assigné vainement pour venir déposer à Riom, était pro-
bablement resté en Savoie depuis le séjour des dames de Chamblas à
Aix-les-Bains. Il paraît que cette fille serait venue se mettre à la disposi-
tion de ses anciennes maîtresses dans le cas où le conseil de famille qui
avait été convoqué dans leur intérêt, aurait décidé qu’elles devaient se
rendreà l’appel solennel de M. le procureur-général.
a On ajoute que Marie Boudon, qui s'était réfugiée chez des paysans,
pendant son séjour à Saint-Denis-de-Bron, est repartie aussitôt qu’il a
été décidé que les dames de Chamblas ne comparaîtraient pas. L’on a
jugé sans doute que la présence de ce témoin était au moins inutile en
France au moment du procès. »
A ces détails, le Moniteur Judiciaire, qui se publie également à Lyon,
ajoute les faits suivants : « La comdamnation de Besson n’a pas épuisé
l’attention publique, si vivement excitée par le crime de Chamblas. Celte
lugubre affaire est encore le sujet de toutes lesconversations. On assure
que la famille de Marcellange regarde comme incomplète la réparation
que lui a donnée l’arrêt qui vient de frapper le meurtrier, et qu’elle a
l’intention de poursuivre coinmecomplices les dames de Chamblas; l’on
va même jusqu'à dire qu’une plainte a été déposée dans ce sens, et que
la famille persiste à se porter partie civile. »
— Le vol à l’héritage est exploité en Alsace avec autant de suc-
cès que d’activité par des chevaliers d’industrie qui nous viennent
d'oulre-Rhin. Le fait, suivant est un modèle du genre. La publicité que
nous lui donnons servira, il faut l’espérer, à prémunir le public contre
ces manœuvres coupables.
Il y a quelques jours, une fille se disant d’un village du duché de Bade,
se présenta dans une famille de Colmar, etdéclara qu’elle avait fait tout
exprès le voyage à pied pour venir annoncer la mort de son maître,
proche parent de cette famille; que ce parent avait laissé une fortune
considérable que la famille devait venir recueillir. On se rappela, en ef-
fet. qu’un parent était établi en Allemagne; on le crut mort, il est vrai,
mais les indications de la fille furent si précises, qu’on n’eut pas de peine
à se persuader qu’un grand héritage était à recueillir. I,a fille fut choyée,
habillée, entourée de soins. On convint du jour pour faire le voyage, et
l’on partit avec la fille, à qui l'on prêta même quelque argent, légère
avance garantie par le fortune du parent décédé. Arrivé à Strasbourg,
on logea ensemble dans la même auberge; mais les parents furent fort
étonnés en apprenant le lendemain que la fille était partie le matin de
très bonne heure. Ils firent seuls le voyage en Allemagne Lorsqu’ils ar-
rivèrent dans le village, ils s’informèrent chez l’aubergiste si c’était bien
là l'endroitoù était décédée leur parent qu'ils nommèrent. « Vous êtes,
leur répondit-il, la dix-huitième famille d’Alsace qui vous présentez ici
pour toucher l’héritage d’un hommequi n’a jamais existé dans ce village;
elles ont toutes été envoyées par cette coquine de fille que la gendar-
merie est depuis long-temps chargée de saisir. » — Inutile d’ajouter
que les parents déshérités sont revenus le gousset videet le cœur gros.
— milletin de la bourse. — L’aspect de la bourse était complète-
ment changé aujourd’hui; les fonds offerts hier pendant toute la durée
du parquet ont été demandés dès l’ouverture et se sont élevés de toute
la baisse qu’ils avaient subi la veille. Le 3 p.c. de79-15 est monté à 79-30;
le 5 p. c. a fini à 120-50 après avoir commencé à 120-10. Les inscriptions
étaient recherchées au comptant; elles ont beaucoup contribué à la
hausse des cours fin du mois.
Il n’y a pas eu de mouvement sur les fonds espagnols; la dette active
est restée à 24 1|4.— L’em prunt belge s’est fait à 104 Sj8 et la Banque
à 7G5.
— Itcvnc de la semaine. — La réponse des primes ayant laissé quel-
ques rentes à vendre, il s’en est suivi une baisse de 20 à 23 centi-
mes sur les derniers cours de la semaine précédente, pendant la liqui-
dation qui s’est effectuéeau commencement de celle-ci; mais la hausse
n’a pas tardé à reprendre son essor, et la linde cette semaine laisse les
cours de nos.fonds au même taux que la précédente, reports déduits.
La hausse des fonds anglais qui fait de nouveaux progrès, n’a pas sans
doute été sans quelque influence sur cette reprise; mais il nous faut re-
connaître que cette influence est encore bien faible, à la mesurer par
l’écart énorme qui sépare les taux des crédits publics anglais et français.
Il nous est difficile de nous habituer aux cours de 94 3|4 pour le 3 p. c.
anglais, quand le nôtre est à 79 20. et quand notre 5 p.c. n’est qu’à 120 20.
Il est vrai que nos voisins croient encoreau remboursement. Userait
bien temps de fixer leur opinion et de trancher cette folle question, qui
n’a pas encore cessé d’être un déplorable obslacleà l'établissement nor-
mal du crédit public en France.
Chambre des Députés.
Séance du 10 janvier. — Présidence de M. Sauzet.
A une heure, la séance est ouverte et le procès-verbal est adopté.
M. Biffant, élu à Paris et à Ancenis, fait connaître qu’il opte pour An-
cenis.
Plusieurs autres députés font connaître leur option.
ai. i.e mimstre des finances présente la loi portant réglement défini-
tif des comptes de 1840. et ensuite le budget de 1844. Il résulte de son
exposé des motifs, que les recettes se sont améliorées de 52 millions. Le
gouvernement n’est pas encore arrivé à l’équilibre, mais il espère y ar-
river bientôt.
m. i.e min stre nr commerce présente un projet de loi qni a pour but
la suppression de la fabrication du sucre indigène avec indemnité. La
seule annonce dece projet provoque d'assez vils murmures.L’indemnité
annoncée au profit des fabricants de sucre indigène serait de 40 millions
payables par cinquièmes.
Le projet de loi sera imprimé et distribué.
La Chambre se retire dans ses bureaux pour nommer ses présidents
et secrétaires.
A quatre heures et demie la séance publique n’est pas encore reprise.
BELGIQUE.
Bruxem.es, 11 janvier. — Un journal de cette ville publie les rensei-
gnements suivants sur les propositions soumises au conseil communal
parla Banque de Belgique pour la conclusion de l’emprunt.
I.e montant de l’emprunt eût été de 13,600,307 fr.
Sur ce capital on eût prélevé une somme de fr. 8,111,604 28 destinée
à rembourser les obligations échues , ainsi que la dette à écheoir de
1843 à 1835 , (non comprise l'indemnité des pillages.)
La banque de Belgique aurait tenu à la disposition de la ville , en
compte courant à 3 p. c., l’excédant de l’emprunt, commission déduite,
soit 4,392,491 francs 79 centimes
La ville aurait donc reçu en totalité 12,504,090 fr. 7 centimes.
En échange, elle aurait donné des titres portant reconnaissance d’une
dette de 13,000.507 fr. à l’intérêt de 6 p. c., indépendamment de l’amor-
tissement, ce qui eût représenté le cours de 91 fr. I5|!G, plus un excé-
dant de 150 fr. environ.
Les intérêts de l'emprunt étaient payables à la fin de chaque année.
Les frais du timbre et d’impression de titres à créer eussent été à la
charge de la ville.
— Le nombre des affaires entrées pendant l’année 1842 au parquetde
la Cour d’appel de Bruxelles, s’est élevé à 6,797 d’après les chiffres offi-
ciels de l’indicateur-général.
Au parquet du procureur du Roi, au tribunal de K» instance de Bru-
xelles, il est entré pendant celte même année 5,480 affaires. Les pièces
de la correspondance s’élèvent à 13,751. En police correctionnelle, il a
été prononcé 1,714 jugements.
UHAIIRKE DES BEFIUiSIiNTANTS.
Séance du 11 janvier. — présidence iie m. raikeai.
Sommaire.»- Analyse des pétitions. — Suite de la discussion des articles
du budget des travaux publics.
La séance est ouverte à midi 5j4 par l’appel nominal, la lecture du pro-
cès-verbal et l’analyse des pétitions.
Sur la proposition de M. Sigart, la chambre ordonne l’insertion au
Moniteur d’une pétition qui demande que les médecins, chirurgiens et
accoucheurs soient exempts du droit de patente; et sur 1a demande de
M. Delehaye, elle réclame de la commission un prompt rapport sur une
pétition des boutiquiers de Gand, qui demandent des modifications à la
loi sur les ventes à l’encan.
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget des tra-
vaux publics.
m. j \ dot Les observations que j’ai à faire ne se rapportent pas à l’ar-
ticle qui va être mis en discussion, elles n’ont rapport qu’aux économies
générales que l’on pourrait introduire dans les dépenses de l’Etat. Je
pourrais donc me borner à les insérer au Moniteur, si la chambre ne
me permettait pas de les présenter dans la discussion actuelle. (Parlez,
parlez).
si. i.e président. Puisqu’il n'y a pas d’opposition, la parole est à M.
Jadot.
m. jadot, se livre à un examen assez détaillé des divers articles du
budget, et se plaint des nombreuses Irrégularités qu’il a remarquées
dans ta comptabilité, il réclame avec force une loi de comptabilité dont
la nécessité se fait plus que jamais sentir. 11 a critiqué le mode que l'on
suit aujourd'hui de faire dans les divers départements des chefs de divi-
sions eL des directeurs, ce qui augmente nécessairement les dépenses.
Il déclare qu’il refusera l'augmentation de2.000 fr. demandée pour frais
de roule el de séjour. Il s’opposera aussi au chapitre des dépenses im-
prévues.
l. ’oraleurse plaint aussi que dans lesnominationsdessous-ingénieurs
du chemin de fer, on ait souvent agi par préférence. ,
m. i.e ministre des travaux puiu.icsdéclare quela loi surla comptabi-
lité sera très incessamment présentée à la chambre. 11 annonce en outre
que voulant prêcher d’exemple, il s’esl soumis lui-même au paiement
des voyages qu’il peut faire sur le chemin de fer.
Quant aux sous-ingénieurs qui ont été nommés, trois seulement ont
subi leur examen l’année dernière; et c’est sur l’avis du jury que le pre-
mier a été nommé sous-ingénieur effectif, el les deux autres sous-ingé-
nieurs honoraires.
m. rogier. M. le ministre dit qu’il paie sa place sur le chemin de fer;
mais quand il se sert d'un convoi spécial.paie-t-il tons les frais de ce con-
voi '! Ce serait là une générosité très grande.et digne des plus grands élo-
ges; mais s’il ne paie que sa placera générosité n’est plus aussi grande.
h. i.e ministre des travaux publics. Il est certain que lorsque je me
sers d’un convoi spécial pour l’intérêt du service, je ne puis pas suppor-
ter tous les frais de ces convois spéciaux, qui n’ont lieu que dans l’in-
térêt du service et non dans l’intérêt de ma personne.
ai i.e président. L’article 4 est ainsi conçu :
Fournitures de bureau, impressions, etc."et menues dépenses,31,000
fr. — Ce chiffre est adopté.
Art. 5. Frais de roule et de séjour du ministre, des fonctionnaires et
employés de l’administration, 8,000 francs.
m. o’iioFFScii.uiDT fait remarquer qu’il n’y a pas réellement d’augmen-
tation. puisqu’auparavant on prenait une partie de ces frais sur les dé-
penses imprévues.
ai. i.iedts parle dans le même sens.
L’article est adopté. •
Chap. 2. — Ponts et chaussées, etc.
Art. 1er. A. Entretien des routes d’après les baux existants, et ceux à
intervenir pour 1845. — 1,075(820 fr.
B. Salaires des préposés aux ponts à bascule. — 29,820 fr.
C. Etudes de projets, frais de levées de plans, achats,réparations d’in-
struments, etc. 20,000 fr.
1). Travaux d’amélioration , réparations extraordinaires et construc-
tions de routes nouvelles.— 874,554 fr.
Total de l’art. l«r.— 2,GOO,000 fr.
m. de renesse réclame la construction d’une route de Tongres à Visé.
m. hueveners réclame également la construction de plusieurs routes
dans la province qu’il représente.
m. i.ange demande que M. le ministre présente le plus promptement
possible un projet de loi sur ,1a classification des routes.
ai. mercier rappelle le vole émis par le conseil provincial du Brabant
ainsi que les pétitions adressées à la chambre par les villes de Wavre et
Perwez pour réclamer la construction d’une route de Bruxelles à Huy
par Wavre et Perwez; il expose que l’arrondissement de la province du
Brabant qui est particulièrement intéressé à voir ouvrir cette roule, a
en quelque sorte été laissé dans l’oubli par le département des travaux
publics, et qu’on n’a pas observé à son égard les règles de la justice
distributive ; la part qu’il a obtenu dans la répartition des crédits de six
et de deux millions accordés pour la construction de routes pavées et
dans l’excédant du produit des barrières n’est en rapport ni avec son
étendue, ni avec ses besoins , ni avec sa population, ni surtout avec le
montant des charges publiques qu’il supporte.
Le gouvernement et les chambres, ajoute M. Mercier, ont jugé qu’il
était équitable d’accorder quelque compensation aux parties du royau-
me qui ne sont pas traversées par le chemin de fer; c’est ainsi que deux
millions ont été alloués au Luxembourg pour la construction de nou-
velles routes et une somme à peu près égale au Limbourg et à la pro
vince d’Anvers pour la canalisation de la Campine. L’arrondissement
dont je viens de parler se trouvedans la même position, ou plutôt dans-
une situation plus défavorable encore; en effet, non-seulement son ter-
ritoire n’est traversé par le chemin de fer que sur un point extrême,
mais ce chemin lui est en général nuisible parce qu’il détourne de cette
direction une quantité de voyageurs et de transports qui, parleur pas-
sage et leur séjour concouraient auparavant à la prospérité de cet ar-
rondissement. j’appelle donc l’attention spéciale de M. le ministre des
travaux publics sur l’utilité de la route de Wavre à Huy, et je réclame
en faveur de l’arrondissement de Nivelles, jusqu’ici fort maltraité, l’ap-
plication rigoureuse des règles de la justice distributive dans la réparti-
tion des crédits alloués pour travaux publics.
m. RODENBAcn. Il a été décidé que l’on ferait une route de Dixmude à
Rooiers. Il est inutile de parler de l’importance de cette route. Les fonds
sont faits, et je demanderai à M. le ministre quel obstacle s’oppose à ce
qu’un arrêté royal en décrète la construction.
Puisque j’ai la parole, je dirai que les riverains delà Lys se plaignent
beaucoup des inondations. Depuis qu’on a travailléaux canaux en Fran-
ce on reçoit deux fois plus d’eau qn’auparavant, et en 24 heures de pluie
les riverains de la Lys sont complètement inondés. On a construit des
écluses de Chasse à Commines, mais elles sont complètement inutiles à
moins qu’on n’en fasse aussi à Menin. J’appelle sur ce point l'attention
du gouvernement.
m. de theux. Je ne viens pas réclamer telle ou telle route pour ma
province, je me repose entièrement sur la sollicitude du gouvernement,
qui connait les besoins du Limbourg. J’appellerai son attention sur la
nécessité de maintenir les fonds des routes, et quand on sera parvenu
à mettre l’équilibre entre les recettes et les dépenses de l’Etat, on pourra
encore l’augmenter. Je pense qu'il serait convenable d’y faire partici-
per les intéressés pour un 8' ou un KV; de cette manière on pourrait
arriver à un système complet de roules.
m. desmet réclame des communications pour le district d’Alost.
m. de Garcia appelle l’attention du ministre sur la partie de la provin-
ce de Namur qui est entièrement privée de communications.
m. peeters réclame des routes pour la province d’Anvers.
m. cooi.s demande si le ministre ne jugerait pas convenable défaire
pour le polder de Liefkenshoeck ce qu’il a fait pour celui de Lillo, c’est-
à-dire de nommer deux commissaires, l’un de la guerre et l’autre des
travaux publics, pour s'entendre sur la construction d’une route récla-
mée depuis long-temps.
m. le ministre des travaux publics reconnaît l’utilité de toutes le»
routes dont on a parlé, et ne les a jamais perdues de vues. La province
du Brabant n’a pas été négligée, mais comme elle n’a pu encore réaliser
aucune partie de l’emprunt qu’elle avait décrété pour construction de
routes, elle n’a pu faire emploi des sommes qui ont été mises à sa dispo-
sition. Quant à la route de Bruxelles à Huy par Wavre, les études n’en
sont pas encore terminées. En ce qui concerne cellede Dixmude à Rou-
lers, on n'est pas encore d’accord sur le tracé.
l. e gouvernement a toujours pris en considération la situation finan-
cière de la province d’Anvers; il sait que la construction du canal d'He-
renthals a absorbé des sommes considérables, et que cette province se
trouve maintenant dansl’impossibililéde faire d’autres travaux publics.
I.e gouvernement ne perd pas de vue l’utilité de toutes lescommunica-
lionsqui sont réclamées; mais en présence des budgetsdecet exercice,
il ne pouvait se résoudre à demander des augmentations considérablas
pour constructions de routes. Quant à celles à construire dans la Cam-
pine, le ministère n’a pu encore lever les difficultés qu’oppose à cette
construction le département de la guerre.
Après quelques observations, l’article est adopté.
Art. 2. l’Iantations, 50,000 fr. - Adopté.
Art. 5. Canal de Gand au Sas de Gand, id.; de Maestrichtà Bois-lc-Duc,
id.; de Pommerœil à Anlony. et Sambre canalisée, 395.812 fr. 50 c.
m. delacoste. J’ai vu dans les développements du budget que pour
le Rupel, la Dyle et le Demer, on a réduit le crédit de 100,000 à 45,000 fr.
Cependant ces rivières sont très importantes et méritent toute la solli-
citude du gouvernement.
Je demanderai donc à M. le ministre s’il a l’intention d’améliorer les
rives du Demer.
ai. iiai.ou demande à M. le ministre s’il est dans l’intention de repren-
dre le canal de Mous à Condé.
m. delehaye soutient que le gouvernement ne doit pas avoir deux
poids et deux mesures, et que parce qu’il a repris à la province de la
Flandre orientale le seul canal qu’elle possédait, il doit aussi reprendre
le canal de Mons à Condé.
ai. i.iedts fait remarquer que le gouvernement n’a rien enlevé à la
province delà Flandre orientale, et qu’il n’a repris la Lys et l’Escaut que
parce que cette province n’a pas voulu se charger des frais qu’il fallait
faire pour l’amélioration de ces rivières.
La séance est levée à 4 heures. — Demain séance à midi.
AWIIKS, JNNV1F.E5.
Ce malin de bonne heure.on aperçut du porties lueurs d'un incendie
dans la direction deBeveren. Dans la matinée on a appris que c’était la
fermedu sieur Louis Van Huile, à Haesdonck, qui était devenue la proie
des flammes et avait été entièrement consumée. —On ignore les causes
de ce sinistre.
— On nous écrit d’Ostende. H janvier :
Il a venté très fort, hier, de la partie N.-O.; cependant nous n’avons
heureusement aucun sinistre à déplorer sur nos côtes.
— Il a été trouvé, pendant l’année 1842, dans les dépendances du che-
min de fer,2.930 objets: sur ce nombre,857 objets seulement ont été récla-
més; mais le chiffre total de ceux qui ont été rendus s'élève à 902. l'ad-
ministration étant parvenue à découvrir les propriétaires de 65 objets
qui n’avaient pas été réclamés, mais qui portaient des adresses ou sim-
plement des noms.
— Une annonce des plus extraordinaires vient de paraître dans le
Times anglais, de la part de M. South, astronome anglais de second
rang. L’auteur de la réclame invite tous les vendeurs de cuivre de
rebut, les marchands de vieilles ferrailles, les ébénistes et les chiffon-
niers à venir chez lui assister à la vente par pièce de son grand téles-
cope eslronomique. Il prend celte détermination parce quela société
des astronomes, n’ayant pas émis une opinion favorable sur la bonté de
l’instrument, il ne veut pas que te télescope resLeentier, ni que jamais
les pièces puissent se rajuster et servir au même usage.
Cet le annonce a étonné tous ses amis et toute la Société. C’est porter
le dépit à un excès ridicule que de détruire son propre bien pour se
venger des critiques. Cet instrument a coûté 8,000 livres sterl. (200,OuO
francs), et nous pouvons affirmer sur la foi d’un savant, qui l'a vu, que
le télescope deM. South est excellent. |